Prix de Medicaments en France

Published on January 2017 | Categories: Documents | Downloads: 48 | Comments: 0 | Views: 377
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Prix de medicaments en France
Près de 5 milliards d’euros. Voilà ce qu’a économisé la France ces trois dernières
années sur sa facture de médicaments, grâce aux baisses de prix et aux remises
négociées avec les laboratoires pharmaceutiques. Ce tour de vis suffit cependant
tout juste à stabiliser ses dépenses autour de 25 milliards d’euros − puisque les
économies réalisées sur les molécules les plus courantes servent à financer des
molécules nouvelles, au prix de plus en plus élevé. Ces chiffres, publiés jeudi 17
septembre par le Comité économique des produits de santé (CEPS) − l’instance qui
fixe le prix des médicaments en France − sont un des éléments du débat qui
s’ouvrira jeudi 24 septembre 2015, avec la présentation du projet de loi pour le
financement de la sécurité sociale (PLFSS). Trouver la martingale n’a rien d’évident.
Les Français connaissent mal les prix des produits de santé qu'ils consomment : la
faute à l'opacité qui règne dans les officines, mais aussi à un manque d'intérêt de
leur part, surtout lorsque les médicaments sont remboursés par l'Assurance
Maladie, révèle une étude française. Le prix n'est d'ailleurs pas un critère de choix
et les modifications substantielles qui peuvent l'affecter n'ont que peu d'impact.
Mais les choses pourraient changer si davantage de médicaments venaient à être
déremboursés…

Ils trouvent les médicaments trop chers, mais avouent ne pas avoir de notions de
leur prix. Très peu d'entre eux comparent les prix, convaincus qu'il s'agit du "juste
prix", même si la majorité pense qu'il est lié à la marque et non à son efficacité. Les
Français ne sont pas à un paradoxe près ! Illustration.
Pour la majorité, le prix n'est donc pas un facteur déterminant dans l'acte d'achat
d'un médicament. Il est d'ailleurs davantage attribué à une marque qu'à son
efficacité (63 %). Pourtant, paradoxalement, 87 % accepteraient de payer plus cher
pour avoir un médicament plus efficace. Car "la santé n'a pas de prix, il faut bien se
soigner".

Une minorité non négligeable (< 30 %) renonce toutefois aux soins en raison de
leur prix trop élevé. Car s'il n'est pas un critère de choix dominant, le prix arrive
tout de même deuxième des facteurs de dissuasion d'achat d'un médicament, après
son manque d'efficacité (58 %) mais avant ses effets indésirables (49 %). Ce qui fait
dire à Vincent Perrot, vice-président de l'association Consommation, Logement et
Cadre de Vie (CLCV) : "On ne peut pas dire que la santé n'a pas de prix quand un
tiers des personnes interrogées refusent d'acheter un médicament si le reste à
charge est élevé. En fait, quand on a de l'argent, on peut se donner plus de confort,
et quand on n'en a pas, on supporte mieux de souffrir."

Une étude sur les prix pratiqués par les dentistes français alerte sur le renoncement
aux soins. 4 patients sur 10 abandonnent dès l'étape du devis.
Un renoncement proportionnel à la facture
En chiffres, 38 % des patients ont renoncé aux soins un an après le dépôt d’une
demande de devis, et 20 % n’en n’ont réalisé qu’une partie. Au final, moins de 45 %
des malades ont été soignés conformément à la recommandation de leur dentiste.
Comme explication, ils évoquent des soins « souvent trop chers », regrette
Marianne Binst, directrice de Santéclair, dans les colonnes du quotidien. « Dès que
le reste à charge, c'est-à-dire la somme à payer au bout du compte par le patient,
dépasse 1 000 €, le renoncement grimpe à 60 %, démontrant un lien entre coût et
abandon », précise-t-elle.

Pire encore, lorsque la facture du reste à charge du malade dépasse les 2 000 €,
seul un patient sur cinq se fait soigner, au risque d'altérer ses dents encore plus.
a. Médicaments remboursables : un prix négocié et des marges encadrées
En France, le prix des médicaments remboursablesn’est pas fixé librement par les
industriels mais fait l’objet d’une négociation entre le Comité Economique des
Produits de Santé (CEPS, composé de représentants de l’administration et des
régimes obligatoire et complémentaire de sécurité sociale), et les laboratoires
pharmaceutiques.Le prix qui résulte de ces négociations est le prix fabricant, hors
taxe. Ce montant tient compte de différents facteurs : le prix des médicaments
existants dans la même indication, l’amélioration du service médical rendu (ASMR),
les volumes de vente prévus et le taux de substitution du médicament par le
générique, dans le cas où il existerait un générique pour ce médicament. La marge
des grossistes est ensuite règlementée par l’Etat, via un décret. Pour l’année 2012,
elle a été fixée à 6,68 % pour les médicaments de moins de 450€. Au-delà de 450€,
la marge est nulle. Le bénéfice des pharmaciens est composé d’un forfait de 53
cents par boite et d’une marge dont le montant baisse en fonction du prix du
médicament. Un taux de TVA de 2,1% s’applique aux médicaments remboursables
(contre 19 % en Allemagne).
b. Liberté de prix pour les médicaments non remboursables
Le prix des médicaments non remboursés est par contre librement fixé par le
producteur et les intermédiaires peuvent y apposer la marge de leur choix. Pour
cette catégorie de médicaments, la TVA est de 7% (contre 19 % en Allemagne). Des
médicaments trois fois plus chers dans certaines pharmacies La liberté dont
bénéficient les fabricants quant à la fixation du prix des médicaments non

remboursables explique les importantes variations de prix constatées d´une
pharmacie française à l´autre. Certaines pharmacies négocient directement le prix
de vente des produits avec les fabricants ; l’officine s’engage à vendre une certaine
quantité d’un médicament pendant l’année et le laboratoire concède une réduction
du prix en échange. Les pilules contraceptives non remboursées constituent un
exemple particulièrement parlant : leur prix peut parfois aller du simple au triple.
Exemple de la pilule Diane 35, 3 X 21 comprimés, prix moyen constaté : prix
minimum : 9,90€ et prix maximum : 28,45€.
Autre exemple : la Cétirizine, générique du Zyrtec utilisé contre les allergies, 7
comprimés, en vente libre : prix min : 1,50€, prix max : 4,40€.
Exemple des patchs anti-tabac Niquitin Patch X 28, prix min : 39,90€, prix max :
54,21€. Dans ces conditions, le plus simple pour le consommateur est de comparer
les prix entre les pharmacies, surtout s’il habite en ville où il a aisément accès à un
grand choix d’officines différentes.

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