A TURMA (Dossier) - Copie

Published on June 2016 | Categories: Types, School Work, Study Guides, Notes, & Quizzes | Downloads: 37 | Comments: 0 | Views: 261
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RELATIONS PRESSE
André-Paul Ricci et Tony Arnoux
6 place de la Madeleine 75008 Paris
Tél. 01 49 53 04 20
[email protected]
PROGRAMMATION
Martin Bidou et Christelle Oscar
Tél. 01 55 31 27 63/24
Fax 01 55 31 27 26
[email protected]
PARTENARIAT MEDIA ET HORS MEDIA
Marion Tharaud et Carolyn Occelli
Tél. 01 55 31 27 32/44
Fax 01 55 31 27 28
[email protected]
[email protected]
DISTRIBUTION
Haut et Court
Laurence Petit
Tél. 01 55 31 27 27
Fax 01 55 31 27 28
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synopsis
François est un jeune professeur de français d’une classe
de 4
e
dans un collège difficile.
Il n’hésite pas à affronter Esmeralda, Souleymane,
Khoumba et les autres dans de stimulantes joutes verbales,
comme si la langue elle-même était un véritable enjeu.
Mais l’apprentissage de la démocratie peut parfois com-
porter de vrais risques.
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Entretien avec
Laurent Cantet et François Bégaudeau
Propos recueillis par Philippe Mangeot
Au tout début
Laurent Cantet. Avant le tournage de Vers le sud, j’avais eu
l’idée d’un film sur la vie d’un collège. Très vite, le projet s’était
imposé de ne jamais sortir de l’enceinte de l’établissement. De
plus en plus de gens parlent de « sanctuariser » l’école. Je
voulais au contraire la montrer comme une caisse de
résonance, un lieu traversé par les turbulences du monde, un
microcosme où se jouent très concrètement les questions
d’égalité ou d’inégalité des chances, de travail et de pouvoir,
d’intégration culturelle et sociale, d’exclusion. J’avais
notamment développé une scène de conseil de discipline, que
je voyais comme une sorte de « boîte noire » du collège. À la
sortie de Vers le sud, j’ai rencontré François qui présentait au
même moment son nouveau livre, Entre les murs. Son
discours était un contre-feu aux réquisitoires sur l’école
d’aujourd’hui : pour une fois, un prof n’écrivait pas pour régler
ses comptes avec des adolescents présentés comme des
sauvages ou des abrutis. J’ai lu le livre, et j’ai eu
immédiatement le sentiment qu’il apportait deux choses à mon
projet initial : d’abord, une matière, une sorte d’assise
documentaire qui me manquait, et que je m’apprêtais à
constituer en allant moi-même passer du temps dans un
collège ; et surtout, le personnage de François, son rapport
très frontal avec les élèves. Il a ainsi condensé et incarné les
différentes facettes de profs que j’avais d’abord imaginés.
François Bégaudeau. Le livre voulait documenter une année
scolaire, au ras de ses expériences quotidiennes. Il n’y avait
donc pas de ligne narrative claire, pas de fiction nouée autour
d’une affaire particulière : il y avait bien des conseils de
discipline, mais c’était tout au plus des faits parmi d’autres, qui
suivaient chacun leur cours. Dans ce matériau, Laurent et son
co-scénariste Robin Campillo ont tiré le fil qui les intéressait.
Le livre était une somme de situations, ils en ont prélevé
quelques unes pour les agencer en fiction ; il ne comportait
pas de « personnages » à proprement parler, ils en ont
constitués, parfois en opérant des greffes entre plusieurs
gamins du livre.
Laurent Cantet. Nous voulions que ce fil narratif n’apparaisse
pas immédiatement, et que des personnages se dessinent
progressivement, sans qu’on les ait vus véritablement venir.
Le film est d’abord la chronique de la vie d’une classe : une
communauté de 25 personnes qui ne se sont pas choisies,
mais qui sont appelées à se côtoyer et à travailler entre quatre
murs pendant toute une année. Souleymane n’est d’abord
qu’un élève de cette classe, à égalité avec les autres. Après
une heure de chronique, une histoire « prend », dont il est le
centre, et c’est seulement rétrospectivement qu’on se rend
compte que tout était déjà en place.
François Bégaudeau. Pendant l’écriture du scénario, je suis
surtout intervenu au titre de vigie documentaire. Certains
épisodes pouvaient très bien fonctionner narrativement, mais
me paraître improbables dans le réel de l’école : j’ajustais.
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Laurent Cantet. Nous avions rédigé un synopsis initial, une
colonne vertébrale du film, destinée à être irriguée et modifiée
pendant toute l’année de préparation, selon un dispositif que
j’avais déjà expérimenté pour Ressources humaines. Il
s’agissait de partir d’un collège existant et d’engager dans le
processus du film tous les acteurs de la vie scolaire. La
première porte que nous avons poussée, celle du collège
Françoise Dolto à Paris dans le 20
e
arrondissement, a été la
bonne (nous y aurions d’ailleurs tourné s’il n’avait pas été en
travaux) : tous les adolescents du film sont élèves à Dolto, tous
les profs y enseignent, Julie Athénol y est CPE, Monsieur
Simonet principal-adjoint ; et à l’exception de la mère de
Souleymane, dont le rôle est le plus fictionnel, les parents du
film sont ceux des élèves dans la vie.
Acteurs nés
Laurent Cantet. Le travail avec les adolescents a commencé
début novembre 2006, et a duré jusqu’à la fin de l’année
scolaire. C’étaient des ateliers ouverts, chaque mercredi
après-midi, à tous les élèves de quatrième et de troisième qui
le désiraient. En comptant ceux qui ne sont passés qu’une
seule fois, nous avons vu une cinquantaine d’élèves. La quasi-
totalité de ceux qui forment la classe du film sont ceux qui se
sont accrochés toute l’année : les autres avaient, pour la
plupart, arrêté d’eux-mêmes.
François Bégaudeau. 25 sur 50, on est loin de ce qu’on
entend si souvent à propos des castings d’adolescents : « on
a rencontré 3000 gamins, et tout à coup, on a trouvé la
pépite ». Mais non : des pépites, il y en a un peu partout.
Laurent Cantet. Tout au long de l’année, une classe s’est
formée. François participait à tous les ateliers. Nous avons
appris progressivement à les connaître et à fouiller avec eux
ce qu’ils pouvaient greffer d’eux-mêmes sur les squelettes que
nous leur proposions. Les personnages du scénario initial, qui
n’existaient d’abord que pour les situations qu’ils pouvaient
générer, se sont précisés. Le jeune Chinois du livre, par
exemple, m’intéressait pour sa maîtrise encore fragile du
français, et pour l’épisode de l’expulsion de ses parents : mais
le Wei du film doit beaucoup à celui qui le joue ; nous n’avons
pas écrit un mot de son autoportrait, ni du passage où il
explique qu’il lui arrive d’avoir honte pour les autres.
François Bégaudeau. Dans le livre, Ming était très studieux ;
il était mutique parce que concentré, et parce que redoutant
les fautes de français. Wei est hyper-bavard : dès les premiers
ateliers, il s’est lancé dans des monologues d’une demi-heure,
sans aucun complexe sur un bilinguisme pas encore tout à fait
au point.
Laurent Cantet. Tous les cas de figure se sont présentés,
selon que les personnages étaient plus ou moins construits par
la fiction. Arthur, le gothique, par exemple, n’était pas prévu par
le scénario. Mais quelques semaines avant le tournage, la
costumière est venue faire le tour de leur garde-robe : si l’un
d’entre eux voulait devenir gothique, pourquoi pas ? Arthur
s’est jeté sur la proposition. J’imagine qu’il y a là quelque chose
qu’il aimerait vivre sans vraiment l’oser, il a sauté le pas dans
la fiction. J’ai rebondi sur ce choix en demandant à sa mère
d’en faire l’objet de sa discussion avec le prof.
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C’est d’ailleurs la seule rencontre que j’ai réellement orientée :
les autres parents ont eux-mêmes proposé les thèmes, en
projetant sur les personnages les attentes qu’ils ont réellement
face à leurs propres enfants.
François Bégaudeau. Pour les adolescents, la plupart de
leurs personnages sont des compositions. À la sortie du film,
on dira : « ces gamins sont formidables, mais ils ne sont pas à
proprement parler des acteurs, s’ils sont naturels, c’est qu’ils
jouent leur vie…» Rien de plus faux !
Laurent Cantet. Dans les improvisations en atelier, on
essayait de les pousser aussi loin que possible dans une
direction pour voir s’ils pourraient endosser telle ou telle
scène. Un jour, j’ai demandé à Carl d’être très remonté contre
le prof, et il nous a proposé une scène d’une violence inouïe.
Quelques secondes plus tard, je lui ai suggéré une autre
situation : il arrive d’un autre collège dont il s’est fait virer, il
veut passer pour un gentil garçon. Et instantanément, il a
composé un personnage mesuré, intimidé par François. La
scène est d’ailleurs dans le film.
François Bégaudeau. Quand il s’est agi de tourner la scène
de fin de cours où nous nous foutons sur la gueule, Khoumba
et moi, on a dit à Rachel qui joue le rôle : « sois bien chieuse,
surtout ». Elle si agréable, si gentille, a embrayé à la demande.
Laurent Cantet. Celui qui a le plus composé son personnage
est certainement Frank ( Souleymane dans le film), qui est un
garçon très posé, très doux, à l’exact opposé de son
personnage. On a dû fabriquer avec lui cette image de petit dur ;
on l’a totalement « relooké », au point que lors du premier
essayage, il avait l’impression d’être déguisé ; c’est d’ailleurs
ces costumes qui l’ont aidé à endosser le personnage. Au fil
des scènes, il m’a surpris par la violence dont il se montrait
capable. Esméralda, elle, est Esméralda : monolithique,
parfaitement à l’aise dans le rapport de force et le conflit. Ce
qui ne l’a pas empêchée d’intégrer toutes les consignes que je
lui donnais. Je pense en particulier au récit qu’elle fait de La
République. La veille du tournage, François lui avait parlé du
livre qu’elle n’avait évidemment pas lu. Avant de lancer la
caméra, je lui ai demandé d’évoquer Socrate comme si elle le
connaissait personnellement, et, dès la première prise, elle
nous a restitué une compréhension à la fois juste et lacunaire
du livre. J’en ai éprouvé une très grande émotion, qui doit
ressembler à ce que peut éprouver un prof dans de tels
instants.
François Bégaudeau. Parallèlement à cette aisance dans
l’improvisation, il faut souligner que lorsqu’ une scène était
trouvée, ils étaient capables de la refaire à l’identique, avec un
naturel et une précision de jeu incroyables. Qu’il s’agisse des
élèves ou des profs, je n’ai jamais eu le sentiment que
quelqu'un ait été confronté à une impasse de jeu. Pialat disait :
on oublie toujours que les gens sont des « bêtes à jouer »
(c’est son expression).
C’est particulièrement le cas des ados du film, et peut-être de
tous ceux de cette génération. Ce savoir-faire là, l’école
l’affine, parce qu’elle est une incitation permanente au jeu de
rôle, à la dissimulation, à la triche. Les mauvais élèves ont
souvent ce talent-là, parce qu’ils doivent compenser leurs
difficultés par la tchatche, par la mauvaise foi, par l’invention.
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Laurent Cantet. Quand je demande à un collégien de jouer un
collégien, à un prof de jouer un prof, je n’attends pas d’eux
qu’ils se livrent tels qu’ils sont ; je suis très attaché à l’idée de
recréation, de représentation de soi que le jeu implique. On
peut ainsi construire des personnages basés sur l’image que
les acteurs ont d’eux-mêmes, sur leur façon de parler, leur
manière d’être. Les profs, par exemple, ont été comme les
élèves, impliqués très tôt dans l’élaboration de leur
personnage : au cours de séances d’improvisation, ils ont
réfléchi ensemble aux différents enjeux des scènes,
questionnant à cette occasion leurs propres pratiques, ou
contestant parfois les propositions que je leur faisais. C’est l’une
des phases les plus passionnantes d’un film, et cette
construction a toujours quelque chose de mystérieux. Je ne
mesure jamais la part exacte de ce que j’induis, et, quand une
scène est tournée, j’ai toujours du mal à savoir qui a amené quoi.
La «tchatche»
Laurent Cantet. Les adolescents n’ont jamais eu le scénario
en main. Or nous avons constaté, quand ils improvisaient à
partir de situations que nous leur indiquions, qu’ils retrouvaient
d’eux-mêmes certains échanges, certaines tournures,
certaines expressions que François avait consignées dans son
livre – comme si on avait affaire à des archétypes de la langue
et de leurs préoccupations.
François Bégaudeau. La majorité des films sur l’adolescence
la montrent plutôt mutique, à l’exception bien sûr de L’Esquive.
Pour nous, pas d’hésitation : ce qui domine dans Entre les
murs, c’est l’adolescence loquace et vivante plutôt que
l’adolescence mélancolique et inhibée. Libre à chaque
spectateur d’imaginer Esméralda rêvassant seule dans sa
chambre, le film ne la montre qu’en situation de classe, où sa
présence fait d’elle un pur bloc de vie. Reste que, sur la
question du langage, le film propose quelque chose d’un peu
différent de celui de Kechiche. Le monde de L’Esquive est
partagé entre ceux qui savent tchatcher en toutes occasions,
et celui qui n’est pas dans la tchatche, et qui est donc perdant,
scolairement et socialement. Entre les murs travaille au
contraire sur la façon dont les lacunes du langage affectent
tout le monde : tous les élèves sont susceptibles d’avoir des
moments de maîtrise dans la tchatche, mais cela peut dérailler
tout d’un coup – pour les élèves, mais pour le prof aussi.
Laurent Cantet. Il y a parfois une vraie jubilation langagière,
même si ce qu’ils disent est grammaticalement peu conforme
à ce que le prof attend d’eux. Et la minute d’après, ils n’y
arrivent plus : « je sais très bien ce que je veux dire, mais je
n’ai pas les mots ».
François Bégaudeau. On passe sans cesse de la fluidité à
l’impuissance, et inversement. À sa façon, le film refuse les
généralités : ni les lamentations sur le déficit supposé du
langage des ados, ni l’émerveillement béat sur le formidable
génie de « ces gens-là ».
Laurent Cantet. Tout le film est ainsi construit autour du
langage. J’avais envie de filmer ces joutes oratoires si
fréquentes dans une classe : peu importent la force et la
pertinence des positions, ce qui compte avant tout est d’avoir
le dernier mot. C’est un jeu où les adolescents excellent,
une espèce de rhétorique en boucle dans laquelle les profs
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à l’autre de rebondir sur une remarque, etc. Chaque fois,
c’était d’ailleurs impressionnant de les voir redémarrer
instantanément, avec la même énergie que celle qui les
habitait avant que je les interrompe, mais en intégrant
parfaitement mes consignes.
François Bégaudeau. Évidemment, ce type de dispositif était
spécialement adapté à une scène de classe : parce qu’un prof
est réalistement fondé à donner la parole à des élèves, et
même à la provoquer au moment adéquat. Même chose, bien
sûr, avec les parents d’élèves. J’avais donc en tête la
charpente que Laurent m’avait indiquée, et je faisais en sorte
d’arriver aux moments charnières qui avaient été prévus.
Laurent Cantet. J’ai été très vite persuadé que le dispositif
exigeait trois caméras : une première, toujours sur le prof ; une
seconde, sur l’élève qui devait porter la scène que nous
tournions ; et une troisième pour s’autoriser des digressions :
une chaise en équilibre sur un pied, une fille qui coupe les
cheveux de sa copine, un élève qui rêve puis se raccroche tout
d’un coup au cours - les détails du quotidien d’une classe que
nous n’aurions jamais pu reconstituer. Mais elle devait aussi
pouvoir anticiper les prises de parole, les micro-événements
susceptibles de faire basculer une scène. La salle de classe
où nous avons tourné était carrée, nous l’avons transformée
en salle rectangulaire, en ménageant un couloir technique de
deux ou trois mètres. Les trois caméras étaient du même côté,
avec une orientation toujours identique : le prof à gauche, les
élèves à droite : on est donc très rarement dans l’axe des
regards. L’idée était de filmer les cours comme des matches
de tennis - ce qui exigeait de mettre le prof et les élèves à égalité.
sont souvent amenés à entrer eux aussi. Il y a surtout les
malentendus si fréquents qui font qu’on ne se comprend pas,
ou qu’on ne se comprend qu’à moitié. C’est le quiproquo sur la
signification du mot « pétasse » qui enclenche le conflit. Ou
c’est le mot de trop prononcé par François lors du conseil de
classe – ce « scolairement limité » qui, dans la bouche des
déléguées, se résume à un inacceptable « limité » – qui va
entraîner Souleymane vers le conseil de discipline.
Comment ça marche
Laurent Cantet. Je voulais que le tournage poursuive le
travail d’improvisation des ateliers, avec la même liberté. La
vidéo (haute définition) était donc indispensable. Je l’avais
constaté pour Ressources humaines, le coût et la lourdeur du
35mm laissent peu de marge à l’improvisation ; du coup, les
choses s’étaient un peu fossilisées au moment du tournage.
Pour Entre les murs, je voulais au contraire pouvoir tourner en
continuité pendant 20 minutes, même quand il ne se passait
rien, parce que je savais qu’il pouvait suffire d’une phrase pour
que cela reparte. Pour les scènes de classe, François
commençait un cours sur un sujet donné ; il fallait qu’à un
moment, un virage s’opère. On avait expliqué la situation aux
deux ou trois élèves qui devaient porter la scène, en leur en
indiquant les charnières : lorsque François allait aborder tel
sujet, ils devaient avoir tel type de réaction. Mais ils ne
savaient pas comment on arrivait jusqu’à cette étape ; quant
aux autres, ils découvraient les événements au fur et à mesure
de la prise. François menait donc la scène comme on peut
mener un cours, et je pouvais intervenir pendant les prises,
ré-aiguiller la scène, demander à l’un de préciser une idée,
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dans le film comme d’ailleurs dans le livre. Je veux dire par là
que, même si on essaie de coller au réel et éventuellement à
sa monotonie, un film et un livre se portent naturellement vers
l’exception. À la sortie du livre, on m’a souvent dit : « c’est
vachement animé, les cours ! » Mais c’est parce que j’ai retenu
d’abord les moments où ça s’anime, parce que cela profitait au
livre ! Quand tout le monde se tait, il n’y a pas de scène : dans
les cours de 8h à 9h où les élèves dorment, il n’y a rien à voir
et rien à raconter.
Laurent Cantet. C’est en tout cas ces moments de dérive qui
m’intéressaient, et que le film défend. Peu de profs prennent
autant de risques face à des élèves : le risque du dérapage, le
risque de l’échec. Il est évidemment plus facile de dire qu’on a
réussi à transmettre tel ou tel savoir parce qu’on a fait un cours
magistral que de les y amener par la bande. Cela demande un
sang-froid que beaucoup de gens reprocheront peut-être à
François, mais surtout que beaucoup de gens lui envieront : il
y a du Socrate chez cet homme-là !
François Bégaudeau. Rien que ça !
Du reste je n’ai pas calculé la référence à Socrate comme un
clin d’œil, dans le livre. Il se trouve qu’une élève, un jour, est
venue me parler de La République. Je l’ai juste gardée dans le
livre comme un moment de grâce, et Laurent l’a voulue dans
le film aussi.
Laurent Cantet. Elle tombe tellement bien que je me suis
demandé, un moment, si elle n’était pas trop lourdement
didactique. En tout cas, si on veut voir dans ce film une
prise de position pédagogique, je l’assume complètement.
J’étais face à mes trois moniteurs, et je soufflais aux
cameramen d’aller voir ici ou là parce qu’il me semblait qu’il
allait s’y passer quelque chose. Avec François, nous avons
petit à petit appris à différer légèrement le moment où
quelqu’un allait prendre la parole de manière intempestive, le
temps que la caméra soit prête. La façon dont François menait
chaque scène de l’intérieur, après que nous avions discuté
ensemble de ses tenants et de ses aboutissants, exigeait une
complicité que l’on atteint rarement entre un acteur et un
réalisateur - en général, l’acteur fait ce que le réalisateur lui
suggère - et même entre un scénariste et un réalisateur. Dans
sa fabrication, Entre les murs est différent de tous mes autres
films : il procède d’une responsabilité réellement partagée.
Le pari de l’intelligence
Laurent Cantet. Je voulais rendre justice à tout le travail qui
se fait dans l’espace d’une école. Dans un cours, il y a toujours
de l’intelligence en jeu - y compris dans les malentendus et
l’affrontement. C’est cette intelligence que nous visions
chaque fois que nous lancions une scène. Dans l’échange des
répliques entre le prof et les élèves, entre les élèves entre eux,
entre les profs, des idées sont mises en question, se
comprennent ou se déplacent. Or cette façon de parier sur
l’intelligence correspondait avec la façon très singulière, et très
peu orthodoxe dont François exerce son métier.
François Bégaudeau. On s’est arrangé pour que les amorces
de scènes correspondent à des moments de transmission
classique de savoirs : la versification, le subjonctif, Anne Frank,
etc. Puis cela dérive. Cette dérive, je l’assume volontiers
comme pédagogue. Mais il y a là aussi un « effet de l’art »,
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François Bégaudeau. Si on ne partait que sur les bases de
l’aisance verbale et du répondant, on se retrouvait à faire un
« Cercle des poètes disparus » de gauche, avec la valeur
ajoutée du sérieux social façon Cantet. Or cela ne nous
amusait pas du tout.
Laurent Cantet. Pendant les premières prises de la scène de
confrontation dans la cour, François maîtrisait trop bien la
situation. Je lui ai demandé de perdre le fil, d’être déstabilisé,
parce qu’il sait qu’il a commis une erreur, et aussi parce qu’il
est en minorité. Dans les conflits, le prof n’est pas tout le
temps maître du jeu. En classe, il pose des questions qui vont
jusqu’à l’os, mais les élèves ont aussi des questions qui le
mettent en difficulté. Je pense en particulier à la scène où il en
vient à répondre que la distinction entre langue écrite et langue
orale est affaire d’intuition. On le voit alors à bout d’arguments,
assailli de questions en chaîne auxquelles il est pourtant tenu
de répondre.
François Bégaudeau. Il y a aussi le moment où il dit, après
avoir demandé aux élèves de rédiger leur autoportrait : « votre
vie est intéressante ». Pédagogiquement, il a raison de le faire.
Mais Angélica, elle, a compris : « en fait, je n’ai pas
l’impression que notre vie vous intéresse tellement que ça ».
Elle a raison ! Tout le monde a raison dans cette affaire.
Laurent Cantet. C’est aussi le cas des profs, quand ils
débattent entre eux de leurs propres pratiques. Quand ils
discutent du conseil de discipline de Souleymane par
exemple, leur point de départ est une évidence : Souleymane
sera exclu. Mais cette évidence ne fonde aucune certitude.
Quand le prof parle aux élèves comme il parlerait à des
adultes, cela peut être dur, c’est souvent plus cassant que s’il
prenait des gants, mais c’est une façon de leur reconnaître un
rôle actif dans ce qui se joue dans une classe. Même chose
avec l’usage de l’ironie, qui est une façon de solliciter chez les
adolescents leur faculté de décoder. Cette envie d’en
découdre qu’a souvent François me semble tout à fait
respectueuse des élèves, parce qu’elle les considère comme
des interlocuteurs qui en valent la peine. Sa pédagogie
consiste à aller toujours « chercher » les élèves, même parfois
là où ça fait mal, mais toujours aussi là où leurs raisonnements
s’arrêtent un peu trop tôt pour être valides ou acceptables en
l’état. Si on peut parler de démocratie à l’école, elle est là.
François Bégaudeau. Mon personnage est construit, bien sûr.
Mais il y a quelques séquences que je revendique pleinement en
tant que prof. Je pense à la scène où Souleymane me demande
si je suis homosexuel. La plupart des profs auraient coupé court
à la discussion, ou même demandé le carnet de correspondance.
Pour ma part, j’envisage ce genre d’occasion avec gourmandise,
parce que je me dis qu’il y a quelque chose à en tirer : faire son
Socrate, mettre en boîte l’archaïsme de l’élève en question. Le
contrat égalitaire est là : je vous chambre, mais j’accepte qu’à un
moment vous me balanciez des sarcasmes, ou que vous me
disiez que je suis pédé.
Pas de coupable pur
Laurent Cantet. Il n’était pas question pour autant de faire de
François un super-héros. Quand on prend des risques, cela peut
cafouiller, cela suscite des malentendus. Nous avons travaillé
dans ce sens.
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Au contraire, personne ne paraît assuré de ce qu’il dit : on
commence par affirmer quelque chose, on nuance dans la
phrase suivante, si bien que ce qui vient d’être dit est
complètement ébranlé. J’aime montrer « en temps réel »
comment se produit une réflexion vraie. Cette scène permet
aussi de brouiller la ligne de partage entre François et les
autres profs : François est partie prenante d’une discussion
commune, il n’est pas un contre les autres, il est un parmi les
autres.
François Bégaudeau. Je crois que, conformément à une
certaine tradition de cinéma français, Entre les murs est un film
sans coupable pur.
Laurent Cantet. Le film ne cherche ni à ménager les uns, ni à
charger les autres : ils ont tous leurs faiblesses et leurs
fulgurances, leurs moments de grâce et de mesquinerie.
Chacun peut faire preuve alternativement de clairvoyance ou
d’aveuglement, de compréhension ou d’injustice. J’ai tout de
même l’impression que le film dit quelque chose d’assez
réjouissant : l’école, c’est effectivement parfois très chaotique,
inutile de se voiler la face. On y vit des moments de
découragement, mais aussi des grands moments de grâce,
d’immense bonheur. Et de ce grand chaos, naît finalement pas
mal d’intelligence.
François Bégaudeau. Ces moments sont suspendus à deux
données : d’une part, un prof n’arrive pas toujours à créer un
dispositif qui les permette ; d’autre part, on sait bien qu’à la fin
la machine à trier fait son boulot. Mais c’est vrai qu’ils sont
pour beaucoup dans le plaisir que j’ai toujours eu à enseigner.
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Ou plutôt à me retrouver dans une salle avec trente gamins, et
à essayer de réfléchir avec eux. Presque à égalité.
Laurent Cantet. Le contrat égalitaire entre le prof et les élèves
se rompt dans le dernier tiers du film, autour de l’affaire du
conseil de discipline, avec ce qu’elle suppose de hiérarchie et
d’autorité. Mais il n’est pas annulé pour autant. Car tout le film
a montré une utopie en fonctionnement. Non pas une vue de
l’esprit, non pas l’affirmation de ce que l’École « devrait » être,
mais l’expérimentation de ce qu’elle peut être. Et puis il arrive
un moment où l’utopie vient se cogner contre une machine plus
grosse qu’elle, contre quelque chose qui ressemble à ce qui se
passe hors les murs. Cela n’empêche pas que quelque chose
a eu lieu.
François Bégaudeau. L’école crée sans cesse des situations
géniales ; mais on sait bien en même temps qu’elle est, au
final, discriminante, inégalitaire, qu’elle fabrique de la
reproduction, etc. Cette tension est celle du film. Plus
généralement, je retrouve ce type de tension dans mes films
préférés. Dans le présent de chaque scène, il y a tant d’énergie
au travail que tout le monde est sauvé. Mais le mouvement du
scénario fait qu’on s’achemine jusqu’à la rupture,
l’impossibilité, la catastrophe. Chaque situation est une utopie
mais la somme des situations est tragique. Or c’est
exactement le cas dans le film de Laurent : on pourra y voir
l’histoire d’un échec ; on pourra retenir au contraire les
moments d’utopie concrète.
dp francais 8/08/08 16:19 Page 25
Laurent Cantet
est né en 1961 à Melle.
ENTRE LES MURS est son 5
e
long métrage.
Filmographie
2008 ENTRE LES MURS
Festival de Cannes 2008 - selection officielle - en compétition
2005 VERS LE SUD
62
e
Mostra de Venise - selection officielle - en compétition
2001 L’EMPLOI DU TEMPS
Lion de l’Année - 58
e
Mostra de Venise
Louve d’Or - Festival International du Nouveau Cinéma
de Montréal 2001
1999 RESSOURCES HUMAINES
César de la Meilleure Première œuvre 2001
Prix des nouveaux réalisateurs, Festival International
de Cinéma de San Sebastian 1999
1997 LES SANGUINAIRES
Courts métrages
1995 JEUX DE PLAGE
1993 TOUS A LA MANIF
François Bégaudeau
est né en 1971 à Luçon. Enseignant en disponibilité, il est
l’auteur aux Éditions Verticales de quatre romans :
Jouer juste (2003, Folio en octobre 2008), Dans la diago-
nale (2005), Entre les murs (2006 ; Prix France Culture -
Télérama 2006 ; Folio, 2007), Fin de l’histoire (2007),
d’une fiction biographique, Un démocrate, Mick Jagger
1960-1969 (Naïve, 2005), et d’un essai collectif avec Arno
Bertina et Oliver Rohe, Une année en France (Éditions
Gallimard, 2007).
Il a dirigé le livre collectif Le sport par les gestes
(Calmann-Lévy)
Il est collaborateur régulier de diverses revues :
Inculte, Transfuge, Playboy, Muze, Le Monde de l’Éducation.
Il est chroniqueur dans plusieurs émissions de critique à la
télévision, et auteur d’une chronique sur le football dans le
journal Le Monde.
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Liste artistique
François Bégaudeau François
LA CLASSE
Nassim Amrabt Nassim
Laura Baquela Laura
Cherif Bounaïdja Rachedi Cherif
Juliette Demaille Juliette
Dalla Doucoure Dalla
Arthur Fogel Arthur
Damien Gomes Damien
Louise Grinberg Louise
Qifei Huang Qifei
Wei Huang Wei
Franck Keïta Souleymane
Henriette Kasaruhanda Henriette
Lucie Landrevie Lucie
Agame Malembo-Emene Agame
Rabah Naït Oufella Rabah
Carl Nanor Carl
Esméralda Ouertani Sandra
Burak Özyilmaz Burak
Eva Paradiso Eva
Rachel Régulier Khoumba
Angélica Sancio Angélica
Samantha Soupirot Samantha
Boubacar Touré Boubacar
Justine Wu Justine
Atouma Dioumassy Représentant d’élèves
Nitany Gueyes Représentant d’élèves
LES PROFS
Vincent Caire Vincent
Olivier Dupeyron Olivier
Patrick Dureuil Patrick
Frédéric Faujas Fred
Dorothée Guilbot Rachel
Cécile Lagarde Cécile
Anne Langlois Sophie
Yvette Mournetas Yvette
Vincent Robert Hervé
Anne Wallimann-Charpentier Anne
L’ADMINISTRATION ET LE PERSONNEL DU COLLÈGE
Julie Athenol La CPE
Jean-Michel Simonet Le principal
Olivier Pasquier L’intendant
Stéphane Longour Surveillant
Abdoul Drahamane Sissoko Surveillant
Aline Zimierski La cantinière
Silma Aktar Femme de ménage
Marie-Antoinette Sorrente Femme de ménage
LES PARENTS
Fatoumata Kanté La mère de Souleymane
Cheick Baba Doumbia Le frère de Souleymane
Khalid Amrabt Le père de Nassim
Adeline Fogel La mère d’Arthur
Lingfen Huang La mère de Wei
Wenlong Huang Le père de Wei
Sezer Özyilmaz La mère de Burak
Marie-Laure Bulliard Délégués des parents
Robert Demaille Délégués des parents
Céline Spang Délégués des parents
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Liste technique
Réalisation Laurent Cantet
Scénario Laurent Cantet,
François Bégaudeau,
Robin Campillo
D’après le roman « Entre les murs » de François Bégaudeau (Editions Gallimard, Verticales, 2006)
Produit par Carole Scotta,
Caroline Benjo,
Barbara Letellier,
Simon Arnal
Image Pierre Milon,
Catherine Pujol,
Georgi Lazarevski
Directeur de production &
1
er
assistant mise en scène Michel Dubois
Conseillère artistique Brigitte Tijou
Son Olivier Mauvezin,
Agnès Ravez,
Jean-Pierre Laforce
Montage Robin Campillo,
Stéphanie Léger
Décors Sabine Barthélémy,
Hélène Bellanger
Costumes Marie Le Garrec
Directrice de post-production Christina Crassaris
Une coproduction Haut et Court, France 2 Cinéma. Avec la
participation de Canal +, France 2 et Cinécinéma. En
association avec les Soficas Cofinova 4, Soficinéma 3. Avec
la participation du Centre National de la Cinématographie et
le soutien du Fonds Images de la Diversité. Avec le soutien
de la Région Ile de France. Avec la participation de l’Acsé -
Fonds Images de la Diversité. Développé avec le soutien du
programme Media de l’Union Européenne, du CNC, de la
Procirep et de Cofinova.
Ventes internationales : Memento Films International.
Une distribution Haut et Court.
Crédit photos : pierre milon / georgi lazarevski
dp francais 8/08/08 16:19 Page 31
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0)% Fiancois Bégauueau
Biama - 2uu8 - 128min

http:¡¡www.ieucaipe.coiesp.com¡ieucaipetonline¡inuex.php.showtopic=1226

A 61" euicão uo piestigiauo Festival ue Cannes, consagiou "Entie Les Nuis" como um
uos melhoies filmes ue 2uu8 ao atiibuii-lhe a piestigiaua Palma ue 0uio, um uos
piincipais piémios uo munuo uo cinema. Esta atiibuicão foi mais uo que meieciua já que
este uiama fiancês iealizauo poi Lauient Cantet e esciito poi Fiancois Bégauueau,
apiesenta uma qualiuaue inegável no campo naiiativo e técnico, captanuo ue foima ieal
e uiamática os uesafios que acompanham a aite ue ensinai.

"Entie Les Nuis"acompanha um ano lectivo uum piofessoi e ua sua tuima numa escola
uum baiiio pioblemático ue Paiis, miciocosmos ua multi-etniciuaue ua populacão
fiancesa e espelho uos contiastes multicultuiais uos gianues centios uibanos ue touo o
munuo. 0 piofessoi Fiancois (inteipietauo pelo piopiio Fiancois Bégauueau, autoi uo
livio que ueu oiigem ao filme) e os seus colegas ue tiabalho, piepaiam-se paia mais um
uesafiante e complicauo ano escolai. Cheios ue boas intencões, estão ueciuiuos a não
ueixaiem que o uesencoiajamento os impeca ue tentai uai a melhoi euucacão aos seus
pupilos. No entanto, as cultuias e as uifeientes atituues coliuem fiequentemente uentio
ua sala ue aula, piovocanuo um ambiente instável e conflituoso entie os alunos. Fiancois
que sempie insistiu numa atmosfeia ue iespeito e empenho uentio ua sala ue aula, vê os
seus métouos ue ensino seiem postos em causa pelos seus iiieuutiveis alunos, algo que
o obiiga a iepensai a sua estiatégia ue ensino e a ciiai uiveisas maneiias que estimulem
a apienuizagem ua sua tuima.

Como se poue facilmente ueuuzii pelo iesumo em cima uesciito, o aigumento ue "Entie
Les Nuis" elaboia uma competente e inteiessante cionica sobie a constante "luta" entie
piofessoies e alunos. 0 filme uescieve ue foima muito ieal e explicita, os confiontos
piaticamente uiáiios entie uuas figuias completamente uistintas em teimos ue pouei e
autonomia, mas que no final uo uia estão no mesmo baico euucativo. Esta obia ue
Lauient Cantet é altamente impaicial não tomanuo paitiuo ue nenhum uos lauos, não
ataca inuisciiminauamente os métouos tiauicionais ue ensino mas também não coloca
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0uatio pais assumem o uivoicio mútuo ua maioiia uos
encaiiegauos ue euucacão com a escola

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Su.1u.2uu8 - 11h4u Natália Faiia

uiacas a Beus, esta não é a nossa escola". A fiase sai com um
suspiio ue alivio e é subsciita pelos quatio pais que o P0BLIC0
ieuniu numa sala paia vei "A Tuima", o filme em que o fiancês
Lauient Cantet ietiata as tensões ue uma escola ue um baiiio
pioblemático ue Paiis - em estieia hoje nas salas poituguesas. Não
é que não se iepitam nas salas ue aula poituguesas os episouios
ue tensão ietiatauos no filme que, aliás, viaja entie a ficcão e o
uocumentáiio e até é piotagonizauo poi alunos ue uma escola
ieal. E não é que não aconteca a estes pais uetectaiem nos filhos o
mesmo téuio em ielacão à escola nem que não lhes intuam uma
ocasional
insolência peiante a autoiiuaue uo piofessoi. Nas, ainua assim,
estes pais não se ievêem no filme que venceu a Palma ue 0uio no
último Festival ue Cannes.
"As nossas tuimas não são iguais a esta tuima que é multiiiacial e
composta quase so poi alunos pioblemáticos. As nossas tuimas
têm alunos com pioblemas, mas temos conseguiuo fugii àquela
coisa ue ciiai as 'tuimas uos maus' e as 'tuimas uos bons' - que é,
aliás, iefoicaua pelos piopiios iankings", iejeita Nanuel Nonteiio,
ue 6u anos, pai ue um auolescente com 17, paia quem "o noimal
nas escolas poituguesas é colocai uois ou tiês alunos
pioblemáticos numa tuima boa paia que eles sintam a piessão
uos melhoies".
21/03/09 08:50 Chargement de « PUBLICO.PT »
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Quatro pais assumem o divórcio mútuo da maioria dos encarregados de educação com a escola
O filme "A Turma" estreia hoje mas os pais
portugueses dizem que a nossa escola não é assim tão

30.10.2008 - 11h40 Natália Faria
!
Graças a Deus, esta não é a nossa escola". A frase sai com um suspiro de alívio e é
subscrita pelos quatro pais que o PÚBLICO reuniu numa sala para ver "A Turma", o filme
em que o francês Laurent Cantet retrata as tensões de uma escola de um bairro
problemático de Paris - em estreia hoje nas salas portuguesas.
Não é que não se repitam nas salas de aula portuguesas os episódios de tensão
retratados no filme que, aliás, viaja entre a ficção e o documentário e até é protagonizado
por alunos de uma escola real. E não é que não aconteça a estes pais detectarem nos
filhos o mesmo tédio em relação à escola nem que não lhes intuam uma ocasional
insolência perante a autoridade do professor. Mas, ainda assim, estes pais não se revêem
no filme que venceu a Palma de Ouro no último Festival de Cannes.
"As nossas turmas não são iguais a esta turma que é multirracial e composta quase só
por alunos problemáticos. As nossas turmas têm alunos com problemas, mas temos
conseguido fugir àquela coisa de criar as 'turmas dos maus' e as 'turmas dos bons' - que
é, aliás, reforçada pelos próprios rankings", rejeita Manuel Monteiro, de 60 anos, pai de
um adolescente com 17, para quem "o normal nas escolas portuguesas é colocar dois ou
três alunos problemáticos numa turma boa para que eles sintam a pressão dos melhores".
No filme, "o que se vê são dois ou três bons alunos que são puxados para baixo por uma
turma de maus alunos".
Colocado no centro de uma acesa discussão sobre a escola actual, o filme o que faz é
desdramatizar o conflito: assume que os alunos se aborrecem e que os professores se
deixam frustrar e conclui que isso decorre da própria natureza da escola. Quanto aos
pais, surgem como meros espectadores do enredo. Há uma mãe cujo filho está na
iminência de ser expulso e que não percebe sequer as razões pelas quais isso acontece
porque não fala francês. O episódio ilustra uma realidade multirracial, mas também pode
servir de metáfora à incomunicabilidade entre pais e escola.
"Muitos pais demitem-se e limitam--se a descarregar os filhos na escola, também porque
não têm tempo", reconhece Adelaide Veludo, advogada, com dois filhos adolescentes.
Mas, para o engenheiro João Queirós, pai de outro adolescente, a escola também não
está preparada para acolher os pais. "Quando um pai é atendido num corredor por um
professor sem tempo, dificilmente volta lá uma segunda vez", acusa. O raciocínio é
reforçado por Adelaide: "Os horários em que os directores de turma estão disponíveis não
são compatíveis com os horários dos pais que trabalham".
Recados nas cadernetas...
No filme, o conselho de turma reúne-se para avaliar o comportamento dos alunos e
comunicá-lo aos pais presencialmente. "Na escola do meu filho não fazem reuniões com
os pais em separado", diz João Queirós, segundo o qual as cadernetas, que deviam servir
de correia de transmissão entre a escola e pais, chegam muitas vezes ao fim do ano
lectivo vazias. "Contam-se pelos dedos os recados que nos chegam através das
cadernetas...".
Para Cristina Braga, mãe de uma adolescente com 14 anos, há pais que se importam e
pais que mantêm os filhos na escola porque só assim é que conseguem aceder ao
Rendimento Social de Inserção. E outros "que podem receber cinco cartas registadas que
continuam sem pôr os pés na escola", reforça Manuel Monteiro, que procura razões
históricas para este divórcio: "A partir de 1930, os pais foram proibidos de ir à escola e
eram chamados só quando havia mau comportamento dos filhos. Depois, com a
2
No filme, "o que se vê são uois ou tiês bons alunos que são
puxauos paia baixo poi uma tuima ue maus alunos".
Colocauo no centio ue uma acesa uiscussão sobie a escola actual,
o filme o que faz é uesuiamatizai o conflito: assume que os alunos
se aboiiecem e que os piofessoies se ueixam fiustiai e conclui
que isso uecoiie ua piopiia natuieza ua escola. 0uanto aos pais,
suigem como meios espectauoies uo enieuo. Bá uma mãe cujo
filho está na iminência ue sei expulso e que não peicebe sequei as
iazões pelas quais isso acontece poique não fala fiancês. 0
episouio ilustia uma iealiuaue multiiiacial, mas também poue
seivii ue metáfoia à incomunicabiliuaue entie pais e escola.
"Nuitos pais uemitem-se e limitam--se a uescaiiegai os filhos na
escola, também poique não têm tempo", ieconhece Auelaiue
veluuo, auvogaua, com uois filhos auolescentes.
Nas, paia o engenheiio Ioão 0ueiios, pai ue outio auolescente, a
escola também não está piepaiaua paia acolhei os pais. "0uanuo
um pai é atenuiuo num coiieuoi poi um piofessoi sem tempo,
uificilmente volta lá uma segunua vez", acusa. 0 iaciocinio é
iefoicauo poi Auelaiue: "0s hoiáiios em que os uiiectoies ue
tuima estão uisponiveis não são compativeis com os hoiáiios uos
pais que tiabalham".

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No filme, o conselho ue tuima ieúne-se paia avaliai o
compoitamento uos alunos e comunicá-lo aos pais
piesencialmente. "Na escola uo meu filho não fazem ieuniões com
os pais em sepaiauo", uiz Ioão 0ueiios, segunuo o qual as
caueinetas, que ueviam seivii ue coiieia ue tiansmissão entie a
escola e pais, chegam muitas vezes ao fim uo ano
lectivo vazias. "Contam-se pelos ueuos os iecauos que nos chegam
atiavés uas caueinetas...".
Paia Ciistina Biaga, mãe ue uma auolescente com 14 anos, há pais
que se impoitam e pais que mantêm os filhos na escola poique so
S
assim é que conseguem aceuei ao Renuimento Social ue Inseicão.
E outios "que pouem iecebei cinco caitas iegistauas que
continuam sem pôi os pés na escola", iefoica Nanuel Nonteiio,
que piocuia iazões histoiicas paia este uivoicio: "A paitii ue
19Su, os pais foiam pioibiuos ue ii à escola e eiam chamauos so
quanuo havia mau compoitamento uos filhos. Bepois, com a
massificacão uo ensino, a escola abiiu-se, mas o hábito ue os pais
iiem à escola entietanto peiueu-se".
Peito uo final uo filme, uma aluna confessa ao piofessoi que não
apienueu naua uuiante o ano. "A escola não lhe uisse naua,
poique ela não está vocacionaua paia aquilo", inteipieta Auelaiue
veluuo, paia quem uevia havei piogiamas auaptauos aos alunos
que não queiem entiai na iuaue auulta pela via ua escolaiiuaue.
"Bá alunos que anuam na escola a enchei pneus, que acabam poi
fazei o 9.º ano mas que basicamente estoivam os que queiem
apienuei". Paia esta mãe, "a solucão eia comecai os cuisos
piofissionalizantes mais ceuo".
Ioão 0ueiios também uiz sabei ue alunos insatisfeitos com a
tuima. "São alunos pieocupauos com as méuias que não se
sentem bem poique as aulas estão sempie a sei inteiiompiuas
poi tiês ou quatio que não queiem estai ali". Paia estes pais, o
Infeino são os outios. E ua natuieza ueles.

'A Turma' de Laurent Cantet leva a luta de
classe à Culturgest
DN, 22 Outubro 2008

Cinema. Festival Doc Lisboa
'A Turma' de Laurent Cantet leva a luta de classe
à Culturgest
Ganhou a Palma de Ouro do Festival de Cannes, estreia-se em Portugal no próximo dia 30,
mas hoje tem honras de antestreia nacional no DocLisboa (Grande Auditório da Culturgest,
21.00). A Turma (Entre les Murs), de Laurent Cantet, baseia-se no livro homónimo do
escritor, professor e jornalista François Bégaudeau, que também co-escreveu o argumento,
com Cantet e Robin Campillo e interpreta o papel principal.
Poderá estranhar-se este filme ser apresentado num festival de documentário, porque se
trata de uma ficção documental - reproduz um ano lectivo na vida de um liceu "difícil" de
Paris onde Bégaudeau leccionou, e cujas experiências verteu para o seu livro homónimo.
Colado ao real
Mas a verdade é que A Turma é uma recriação tão autentica e cuidadosamente próxima da
realidade que descreve, está de tal forma colada a ela, conseguindo um tão admirável
"efeito de real", que se justifica plenamente passar em sessão especial no DocLisboa.
Em A Turma, François Bégaudeau interpreta um professor liceal chamado François. Os
seus alunos são personificados por estudantes de um outro liceu da capital francesa, que
participaram em worshops dramáticos como preparação para os papéis que iam
desempenhar e foram sempre encorajados a improvisar. Todos os professores e
responsáveis directivos fazem parte dos quadros do mesmo liceu, e a maior parte dos pais
dos alunos são mesmo os pais deles na vida real. Com a excepção da mãe de Souleymane,
um dos jovens mais rebeldes da turma, interpretada por uma actriz. (Curiosamente, o jovem
que personifica o arrogante e agressivo Souleymane, é o seu oposto na vida real).
Rodado por Laurent Cantet em vídeo de alta definição, com três câmaras para não perder
pitada de tudo o que acontecia na sala de aula, das movimentações de professor e alunos, e
de tudo aquilo que decorria ou acontecia no plano secundário da acção, A Turma é um filme
que nos conduz pela mão aos meandros do funcionamento de uma escola.
Sem abdicar da individualidade do professor François e dos seus alunos de várias origens
sociais, raças e credos, Cantet filma esta turma como um microcosmo de muitas outras em
escolas problemáticas (tal como se diz agora) não só de França, como de toda a Europa. E
mostra como o encontro diário, numa sala de aula, entre um adulto cuja missão seria emitir
conhecimentos, e um grupo de jovens cujo papel seria absorvê-los, se transformou num
confronto duro, exigente, exasperante e as mais das vezes inglório.
Paralelamente à estreia portuguesa de A Turma, vai ser publicado o livro de François
Bégaudeau onde o filme assenta, numa edição da Dom Quixote.|!
A Turma
Entre Les Murs de Laurent Cantet
"A Turma" capta a luta de classes que subjaz ao relacionamento entre professores e alunos

Todo o cinéfilo desconfia da famigerada "relevância sociológica" (ou "política", ou nalguns casos
"cultural"). Quando, a propósito de um filme, se destaca mais a intensidade com que ele reflecte
certos assuntos que estão na ordem do dia e a quantidade de "discursos" que sobre eles o filme
(tornado "transparente") permite engatilhar. "A Turma" corre esse risco de se dar a ver como
mostruário, "self service" temático de menu "urgente": a educação, a organização da escola, o
multiculturalismo, a integração e a inserção, enfim, uma agenda facilmente confundível com as
colunas de opinião na maioria dos jornais e revistas. Mas corre o risco de maneira, diríamos,
consciente, assimilando-o como parte do seu funcionamento (a rodagem, como veremos,
associou a "experiência cinematográfica" à "experiência social"), e sendo capaz de encontrar um
filme no meio da agenda, de impor um ponto de vista que já não é exactamente do mesmo tipo.

Laurent Cantet fez-se conhecer por dois belos filmes, "Recursos Humanos" e "O Emprego do
Tempo", sobre a "luta de classes" e a organização laboral contemporâneas, embrulhadas numa
angústia melodramática. Para "A Turma" partiu do livro de um professor de um liceu parisiense,
François Bégaudeau, que relatava a sua experiência como professor de Francês. Foi essa
experiência que decidiu reproduzir em "A Turma". O filme é uma ficção mas tem pressupostos
cravados no real, até, como dissemos, no seu modo de feitura. Cantet pegou em Bégaudeau
(que interpreta o seu próprio papel) e encerraram-se num liceu de Paris, "entre les murs" (título
original do filme), com os alunos.

Durante a rodagem, todos, adultos e adolescentes, viveram personagens criadas na fronteira
entre o que estava determinado e o que cada um trouxe da sua experiência pessoal. Sem
dúvida que isso explica muito do poder de "A Turma": um fortíssimo efeito de real, uma
convicção profunda, uma absoluta credibilidade de personagens e situações. Aquela sala de
aula tem, sobre o espectador, o efeito de um campo magnético, que o atrai, o prende, e o
implica muito para além de questões de reconhecimento ou de identificação. Culturalmente, a
turma do professor é a alegre misturada que imaginamos em muitos liceus por essa Europa
fora: filhos de imigrantes, do Magrebe, de África, da China, das Antilhas (e, conspicuamente
denunciado por uma t-shirt encarnada, um representante da lusodescendência). Este "cocktail",
acirrado pelos vários sentimentos de pertença em confronto, é um dos temas do filme,
exponenciado por naquela aula se tratar da língua francesa e da cultura francesa, e portanto do
ensino de um elemento (supostamente) padronizador de toda aquela diversidade.

Mas a escola, "a turma", é também o espaço da adolescência. A "idade do armário", o desafio
da autoridade, a necessidade de afirmação frequentemente um pouco estúpida. A habilidade
maior do filme de Cantet está em não traçar uma distinção clara entre o que se justifica
"sociologicamente" e o que não tem outra explicação que não passe pela psicologia
adolescente. No debate que se seguiu à apresentação do filme no DocLisboa, na semana
passada, alguém na assistência mencionou o clima de "guerra" constante que marca a relação,
numa escola contemporânea, entre professores e adolescentes. "A Turma" filma muito bem
essa guerra, capta muito bem o "teen power" (que é uma coisa recente de que os adolescentes
se viram investidos por uma cultura, televisiva, publicitária, totalmente virada para eles, e pelo
fácil acesso a todo o tipo de informação, mesmo que "inútil") e a espécie de variação sobre a
luta de classes que subjaz ao relacionamento entre professores e alunos. Apesar do que diz
Cantet (que falou da preocupação por ter uma câmara "equitativa"), é o ponto de vista dos
adultos que sobressai, e de maneira bastante ferida - ainda no princípio, um professor com um
ataque de frustração fornece a primeira cena em que sentimos "A Turma" a funcionar para além
do seu estrito pressuposto. Mas essa frustração, mais resignada, mas também mais
disseminada, criando uma peculiar atmosfera de desilusão e abandono, volta no fim, numa
conclusão que tem uma validade "poética" tanto como uma qualidade comentadora pessimista:
"A Turma" é um filme sobre uma derrota.

Luís Miguel Oliveira
in Público, 9 Dez'08
!
!

Cine Clube do Barreiro «A Turma» de Laurent Cantet

o filme «A Turma» de Laurent Cantet, será projectad, hoje, dia 12 de Março, pelas
21,30 horas, no Auditório Municipal Augusto Cabrita, no âmbito do programa em
cooperação com o Cine Clube do Barreiro.
Crítica Um miúdo marroquino chama "macaco" a outro do Mali. Uma rapariga tunisina
recusa-se a ler um trecho de um livro porque não lhe apetece. Um filho de portugueses
aparece com uma camisola da selecção de futebol e o cabelo espigado à Ronaldo. Estas são
algumas das situações que o professor de A TURMA, de Laurent Cantet, tem que enfrentar
todos os dias na aula de Francês que lecciona num liceu algures em Paris! mas não é por
isso que o filme, terceiro e melhor do trio que a França apresenta na Selecção Oficial do
Festival de Cannes, se resigna aos clichés sensacionais do subgénero "filme de escola
problemática". Cantet disse numa entrevista que "toda a gente produz discursos
ideológicos sobre a escola, mas muito poucos a conhecem e vão ver como funciona". Por
isso, pegou na ideia que tinha de fazer um filme de ficção sobre a vida num liceu "difícil" e
propôs ao jornalista, escritor e professor Francois Bégaudeau a adaptação ao cinema do
seu livro Entre les Murs, baseado nas suas experiências de ensino. Mais: além de ter
convidado Bégaudeau a co-escrever o argumento com ele e com Robin Campillo, Cantet
propôs-lhe ainda que interpretasse o papel principal, o de um professor chamado...
François. Para transferir para a tela a autenticidade do livro, o realizador e o autor
decidiram que os alunos seriam interpretados não por actores jovens recrutados em
castings, mas pelos alunos de um liceu de Paris, que fizeram workshops dramáticos e foram
encorajados a improvisar durante a rodagem, mantendo os seus nomes na fita, tal como os
professores. O resultado é esta crónica de um ano lectivo numa sala de aula que é um
microcosmo de milhares de outras em escolas "duras", não apenas em França mas também
em qualquer país da Europa onde os filhos dos imigrantes africanos, asiáticos e também
europeus vieram engrossar as fileiras escolares dos naturais. Onde dar aulas requer a um
professor já não apenas a normal preparação pedagógica, como ainda paciência de santo,
muita capacidade de encaixe e uma autoridade feita de parte de firmeza, parte de
diplomacia, e o dia- a-dia é gasto a dar matéria e a tentar explicar aos alunos as regras
básicas do respeito, da boa educação, do convívio social e do comportamento em público -
especialmente numa sala de aula. Colado ao máximo à realidade, Laurent Cantet descreve
o confronto diário intenso, exigente e ingrato entre um adulto e um grupo de adolescentes
em que se transformou o ensino em muitas das escolas das sociedades contemporâneas,
sem desabar ou no discurso catastrofista do apocalipse escolar, nem nas piedades ingénuas
das pedagogias redentoras, sem crucificar ou endeusar os professores ou transformar os
alunos em estereótipos ou carne para canhão do politicamente correcto. E sem esconder
que ensinar pode por vezes parecer uma missão quase impossível, face a quem não quer,
não consegue ou resiste, com insolência e hostilidade, a ser ensinado. Entre les Murs é um
filme sobre cenas da luta na classe. Eurico de Barros, Diário de Notícias Ficha
Técnica Título Original: Entre Le Murs Realizador: Laurent Cantet Ano: 2008 País:
França Duração: 128 min. Classificação: M/12!
21/03/09 08:48 Le Monde.fr : Imprimez un élément
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Critique
"Entre les murs" : la guerre des mots au collège
LE MONDE | 23.09.08 | 15h58 • Mis à jour le 30.09.08 | 10h12
etour de balancier après l'explosion médiatique cannoise, un doute pourrait surgir. Palme d'or
2008 peut-être, mais Entre les murs, de Laurent Cantet, est-il un film si exceptionnel que cela,
avec ses petits moyens, ses non-comédiens, son refus délibéré d'en mettre plein la vue, son propos
sociopolitique brûlant ? La réponse est oui, sans l'ombre d'un doute.
Chambre d'écho des questions, malaises, dilemmes et combats qui agitent le monde depuis plusieurs
années en matière d'éducation, d'identité, de culture, d'intégration, Entre les murs arbore comme
rarement une palette d'émotions, il est à la fois ou tour à tour grave, subtil, incisif, perturbateur,
drôle, poignant. Sa récompense est indiscutable. Son impact dépasse largement les frontières
hexagonales, comme l'a démontré l'accueil que lui fit sur la Croisette un jury international, une
presse et des acheteurs étrangers subjugués.
Ce qu'il nous donne à voir est un face-à-face entre un homme et un groupe constitué d'individus aux
sensibilités épidermiques. Un professeur de français dans une classe de quatrième d'un collège
parisien du 20
e
arrondissement. Histoire d'une année scolaire, condensée en deux heures, donc
réduite à ses moments de tensions, de crises ou d'instants signifiants. Histoire d'un pédagogue
adulte, de tempérament optimiste, confronté à la jeunesse, à l'imprévu, à l'intolérance, à l'ingratitude,
aux difficultés de la communication, aux fossés dialectiques, au choc des cultures, aux pièges du
dérapage, aux risques du métier, à la solitude.
Cet homme, François, interprété à la perfection par François Bégaudeau (enthousiaste, complice,
ironique, fatigué, opiniâtre, idéaliste, décontenancé, affecté, amer), ancien professeur et auteur du
livre adapté (éd. Verticales), n'est pas seulement en danger de rupture avec ses élèves, mais aussi
avec un corps enseignant parfois lassé, irrité, répressif. "J'en ai marre de ces guignols, j'peux plus les
voir", lâche le professeur de technologie.
Attentif à filmer le travail et les crispations qu'il génère, Cantet plonge ce Bégaudeau fictif dans le
même désarroi que le DRH de Ressources humaines (1999) aux prises avec ouvriers et syndicat à
l'heure de l'application des 35 heures, que le sans-travail de L'Emploi du temps (2001) englué dans le
mensonge pour ne pas perdre la face : comment trouver sa place, être en phase avec les gens qui
vous entourent, conjuguer l'être et le paraître, atténuer l'écart entre dominés et dominant, résister au
corps social sans déchoir, rester soi-même en paraissant dans la norme, préserver son identité sans
subir les foudres du jugement collectif ?
21/03/09 08:48 Le Monde.fr : Imprimez un élément
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Mais dans le cadre de cette école de la République, lieu de mixité sociale, caisse de résonance des
problèmes d'immigration, de sans-papiers, ces questions, et les rapports de pouvoir et de résistance à
l'autorité qu'elles sous-entendent, les élèves de François et leurs parents se les posent aussi. Dans
Entre les murs, la difficulté à être ensemble, à se comprendre et à refuser la résignation sans
provoquer la violence et l'exclusion, est vécue des deux côtés de l'estrade.
Le film raconte comment François, en dépit de son talent à improviser, à mettre ses élèves à l'aise, à
converser d'égal à égal, à respecter la subjectivité de chacun, se heurte à l'indiscipline, à l'insolence,
au refus, à la vanne, à la rébellion, et dérape, oublie le poids des mots, fait un faux pas, brouille son
seuil de tolérance. Et comment il frôle sans cesse l'impasse, comment sa classe véhicule homophobie
ou antisémitisme, comment un élève d'origine malienne renvoyé après conseil de discipline est
condamné à retourner dans son pays. Il y a une constante dans le cinéma de Laurent Cantet : celle de
l'échec, de la défaite de l'individu face au corps social.
Polémique sur l'opportunité d'apprendre l'imparfait du subjonctif ("Si on l'utilise, tout le monde va
dire : "Hou là, ils sont malades ou quoi ?""), parano de Khoumba qui refuse de lire un texte ("Vous
avez la rage et vous vous en prenez à moi !"), ras-le-bol de Juliette et de ses copines d'être "traitées
de thon dès qu'on a quelques kilos de trop !", apostrophes de filles entre elles ("T'as pété un câble ou
quoi ?"), dignité d'une mère africaine ne parlant pas un mot de français face au principal qui lui
signifie que son fils est un perturbateur...
La magie du film est là, dans la dextérité avec laquelle Cantet capte cette vie bouillonnante entre
quatre murs, ce brouhaha permanent, la honte de soi des uns et la tchatche des autres, les éternelles
palabres, débats houleux, protestations contre un prof trop "vénère" ("énervé"), et l'irruption brutale
de l'émotion, au spectacle d'un élève paumé, d'un rejeté sans défense.
Sous contrôle de cet enseignant qui vit sa mission comme un sacerdoce, et épatés par le parler
tonique de ces ados frondeurs qui ont le verbe haut parce qu'ils jouent comme au théâtre ("Moi des
fois je traite Khoumba de Négresse, mais ça veut rien dire !"), on s'amuse beaucoup, même quand
on rit jaune, lorsque Boubacar et Souleymane s'en prennent à la prétendue sexualité du professeur
("Y'en a qui disent vous aimez les hommes"), lorsque Sandra se plaint d'avoir été "insultée de
pétasse", persuadée sans en démordre qu'une pétasse est une prostituée ("C'est pas normal qu'on
s'fasse traiter par les profs de l'école !"). Le bureau du principal est surnommé "Guantanamo".
Somptueusement, Entre les murs filme la guerre de la parole. D'un côté l'enseigner, savoir riposter,
répliquer dans l'instant, gérer l'instant où ça coince, de l'autre avoir le droit de la prendre, épater le
professeur en faisant l'éloge de La République de Socrate : "Je l'aime bien lui, il parle tout le temps,
c'est trop marrant", lâche Sandra. Fondé sur la maïeutique, le film rend hommage à ce prof capable
d'amener ses élèves à décoder le savoir en leur parlant comme à des adultes, de la même manière
que ce "type qui, sur l'agora, écoute les gens, et après il leur dit : "Eh toi, qu'est-ce que tu viens de
dire là ? T'es sûr que c'est vrai ce que tu viens de dire ?" Des choses comme ça". Lectrice du
bouquin de Socrate que lui a conseillé sa grande soeur, Sandra n'est pas peu fière de pouvoir dire à
son professeur que "c'est pas un livre de pétasse". Car l'enjeu ici, c'est d'avoir le dernier mot.
Film français de Laurent Cantet avec François Bégaudeau, Esmeralda Ouertani, Franck
Keïta, Rachel Régulier, Wei Huang. (2 h 08.)
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Keïta, Rachel Régulier, Wei Huang. (2 h 08.)
Jean-Luc Douin
L'avis du "Monde"
EXCELLENT
Article paru dans l'édition du 24.09.08


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Posteu in Film News , Thiillei, Bocumentaiy, Comeuy, Biama, Continental Euiope & Russia, Ranuom Festival
News.
B==NIOO=)(=AB,(DLMG&=O<(=&OAC=&P+Q(&<OAC=&P+Q@OQCG>+LR,&<=('CDRG&)<O*

I'm baiely able to savoi my bowl of coffee anu cioissant befoie neeuing to move on to the
next festival in San Fiancisco's uaunting 0ctobei calenuai, but uiun't want to say !"#$% to
the inauguial Fiench Cinema Now seiies without summaiizing that÷uue to populai
iesponse÷the seiies has officially establisheu itself as an annual event in the Bay Aiea's
cinematic lanuscape. Kuuos to the San Fiancisco Film Society anu paiticulaily to SFFS
piogiammei Linua Blackaby foi the piogiam's successful launch.
In his intiouuctoiy iemaiks to FCN's closing night piesentation of Lauient Cantet's !"#$
%&'((* 3)*+,#$ &#($ -.,(:, SFFS Executive Biiectoi uiaham Leggat aumitteu that this yeai's
festival was "unuei significant constiaints" about when SFFS coulu accomplish the festival
"anu, as a iesult, we manageu to conflict with about eveiything you coulu think of: The New
Yoik Film Festival, the Nill valley Film Festival, Fleet Week aii show anu the Iewish
holiuays. Next yeai we'll uo oui best to miss at least thiee out of the foui of those events."
Fuithei, he piomiseu that next yeai's euition woulu expanu to a week's woith of Fiench
cinema.
With his chaiacteiistic humoious intelligence, Leggat commenteu that the closing night
film, )*+,#$&#($-.,( oi !"#$%&'(( by Lauient Cantet unanimously won the Palme u'0i at the
2uu8 Cannes Film Festival, "which makes it÷essentially÷the best film in the woilu. Not to
iaise youi expectations oi anything of that natuie." Piouuly, he auviseu that÷as is
fiequently uone by SFFS÷the film was shaieu eailiei in the festival with a packeu house of
Bay Aiea stuuents who &'($" the film.
As stateu in the piogiam notes: "!"#$%&'(( pioviues a biacingly cliché-fiee coiiective to the
stanuaiu classioom uiama, taking the viewei into a lively classioom set in the tough,
multiethnic Paiis neighboihoou of the 2uth !))'*"#++$,$*- foi a full school yeai. Woiking
mostly with nonpiofessional actois, Cantet (!/-#$ 0.+, SFIFF 2uu2) anu collaboiatoi¡leau
actoi Fiancois Bégauueau woikshoppeu the uiama ovei the couise of a yeai. Nuch of the
uialogue anu situations in !"#$ %&'(( come uiiectly fiom this lengthy cieative piocess,
cieating an astonishingly iich slice of iealism."
Astonishing, inueeu. !"#$ %&'(( giippingly poitiays the hazaiuous symbiosis of the
euucational system, both foi stuuents anu teacheis alike anu÷as fai as I'm conceineu÷is a
shoe-in foi an 0scai win in this season's foieign language categoiy. Filmmaking just uoesn't
come much bettei than this.
In closing, the Special Pieview Piesentation of Pascal Bonitzei's )&*+*! ",#$ -.'/0$ '&*+*#!
$%%&', a gallicizeu Agatha Chiistie whouunit with the pioveibial smoking gun÷make that
!"# smoking guns÷offeieu the pleasuie of watching Fiench cinema's masteiy of the acting
ensemble, who by festival's enu weie becoming familiai fiienus. valeiia Biuni Teueschi's
)12.#((#(! ")12.*1#(#! $%%(', winnei of the Special Iuiy Piize in Cannes' 0n Ceitain Regaiu,
is an accomplisheu meta-naiiative about the pitfalls of peifoimativity. A successful actiess
(Teueschi) loses a life of maiiiage anu motheihoou to the unielenting uemanus of the
stage÷not altogethei a new theme÷but skillfully ciosspointeu by the envious piesence of
a colleague who has lost hei uieams of the stage uue to the uemanus of maiiiage anu
motheihoou. Life's tiue sciipt is left open to question as even the ieoccuiiing
manifestation of the chaiactei Teueschi is stiuggling to enact keeps popping up to offei
auvice not only on how to play the iole, but how to live hei life. This is a toui ue foice
accomplishment foi uiiectoi¡cowiitei¡actiess valeiia Biuni Teueschi who÷with self-
uepiecating wit÷maneuveis the sticky wickets of this challenging game of cioquet. Theie
is a scene on the bus between Teueschi anu young love inteiest Louis uaiiell that is
luminously beautiful foi having lost its beaiings as to what is stageu anu what is ieal.
Finally, 3#&145#$ 24$ 2"#$ 62*17(! "8*#/9#/:#$ 1"#;$ &#($ %"<2*(#! $%%&'÷the most successful
Fiench film of all time÷was jush plain shilly.
Cioss-publisheu on $%&'()&*+*,'-./00.

21/03/09 12:28 - Get The Big Picture
Page 1 sur 2 http://www.getthebigpicture.net/blog/2009/2/20/movie-review-the-class.html?printerFriendly=true
Movie Review - 'The Class'
Friday, February 20, 2009 at 12:53AM
Colin Boyd in Foreign Film, Reviews
The Class
Starring François Bégaudeau, Nassim Amrabt, and Laura Baquela
Directed by Laurent Cantet
Rated PG-13
All I knew about The Class is what most people
who knew about knew about it: It won the Palme
D'Or at the Cannes Film Festival.
Over the years, I've learned not to completely
trust film festival awards, primarily because their
juries are usually comprised of several actors, and
actors make bad movies all the time thinking
they're good movies.
I mean, Fahrenheit 9/11 picked up the Golden
Palm once, so, you know...
I also knew that The Class had recently become an Oscar nominee in
the Best Foreign Language Film category this year, although the
likely winner is Waltz With Bashir, which could've been nominated in
the documentary and animated categories, as well.
So that encompasses all I knew about the film, and in most cases,
when I can avoid knowing about a movie going in, I will. What I
discovered watching The Class was only surpassed by what I found
out moments ago, when I sat down to write this review.
The film is based on a book by François Bégaudeau, who also
wrote the screenplay. The main character is named François Marin.
Coincidence? No. They're the same person. Bégaudeau is a teacher
by trade, who wrote the autobiographical novel on which this film is
based, and director Laurent Cantet casts him where he is
comfortable in the environment and where perhaps nobody else
would feel as natural.
21/03/09 12:28 - Get The Big Picture
Page 2 sur 2 http://www.getthebigpicture.net/blog/2009/2/20/movie-review-the-class.html?printerFriendly=true
The film is less about a classroom, its teacher, and its students than
it is about human contact and communication. Though the bulk of
the film does take place during classes, giving the film the look and
feel of a documentary, The Class is more concerned with how one
generation reaches another and how the older generation has to
respect the younger generation before the younger generation, full
of piss and vinegar, returns the favor.
It is perhaps by exquisite design that Marin teaches French in a
tough, inner-city high school in Paris. His students come from all
over, and many of them aren't French. But as he explains the need
for imperfect indicative, he's really inviting and embrace discussion
about and disagreement with the world as it is. Yes, it's conjugated
sentences as high drama.
Cantet deserves a ton of credit for hiding the point within the
subtext. It's arresting to watch a teacher get frustrated with a class
then get the upper hand on a know-it-all student, but underneath
that is the real power of The Class.
Watching it, critically or not, you see yourself as both the student
and the teacher. And then you step back from the movie and realize
how true that really is.
Article originally appeared on (http://www.getthebigpicture.net/).
See website for complete article licensing information.
!"#$%&'(($
By Robeit Bavis on Ianuaiy 28, 2uu9 12:1S PN

http:¡¡www.pastemagazine.com¡aiticles¡2uu9¡u1¡the-class.html

)*+,-./+0 Lauient Cantet
1+*.,+20 Fiancois Bégauueau, Robin Campillo, Lauient Cantet
%*3,45./6+578,+0 Pieiie Nilon
(.5++*360 Fiancois Bégauueau,
(.9:*/;<93$!*4,0 Sony Pictuies Classics, 128 mins.

The schoolioom uiama÷one teachei veisus a ioom full of wilu auolescents÷has been
so uebaseu by Bollywoou that the mention of anothei one, even if it aiiives fiom
Euiope, causes both of my knees to jeik. These films uocument the existence of a
mythical maveiick who can fight an ineffective euucation system anu inspiie hooulums
to gieatness. But I'm pleaseu to uiscovei that !"#$ %&'((, like the ieal woilu, has no use
foi such faiiy tales.
Beginning with his 1999 featuie )*+',$-#(.*/0#(, Fiench filmmakei Lauient Cantet has
shown a steauy fascination with people in the woikplace. In his pievious thiee featuies
he seemeu paiticulaily inteiesteu not in the jobs themselves so much as the bounuaiies
of woik anu peisonal life oi the bounuaiies between one peison's woik anu anothei
peison's leisuie.

!"#$%&'((, winnei of the Palme B'oi at last yeai's Cannes Film Festival, seems like a slight
uepaituie fiom that inteiest, until its tensions begin to escalate. A teachei of Fiench in a
Paiisian high school woiks to contiol, euucate, anu if he has time aftei that, inspiie his
stuuents. The Fiench title, 1,2/#$&#($+*/(, liteially tianslates to "between the walls," anu
tiue enough, the film nevei leaves the campus. We uon't follow Nonsieui Naiin home oi
leain anything about his peisonal life. We uon't follow his stuuents to witness theii
stiuggles with theii families.

But unuei Cantet's micioscope, the school is a junction foi eveiything going on anyway.
It's a miciocosm of uiban life, a collection of factions vying foi teiiitoiy: committees,
auvisoiy boaius, stuuent iepiesentatives, paients, anu teacheis negotiating within the
cuiiiculum, lobbying foi a bettei coffee machine, auvocating foi stuuents, anu piotecting
theii jobs. Evei in a stanuoff with Naiin, the stuuents taunt him with tiubits about his
peisonal life, walk him into logical conunuiums, oi goau him into iesponuing to things
he shoulu piobably ignoie. They stoke his biewing fiustiation, but in the blink of an eye
the uynamic can shift: he can inauveitently huit a tioublemakei by implying the boy has
a limiteu capacity foi leaining, oi he can let fly some off-the-cuff invective that functions
like a spaik neai a powuei keg.

It's a complex woilu between those walls, but the film seems casual thioughout, so iaw
anu iealistic that someone wanueiing into the theatei might assume it's a uocumentaiy
about the uifficulties of classioom management. Theie's humoi anu subtlety, anu as with
all gieat classioom uiamas, theie's genuine insight. !"#$% &'#()* took the one-man-
inspiiation movie anu flippeu it on its heau. The fouith season of +,'% -./' exploieu
iauical solutions foi ieclaiming euucation's lost causes. Anu +,'% 0#"(( picks apait the
competing inteiests that function at the lowest iungs of the euucational system to holu
kius, teacheis anu paients at loggeiheaus.

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