Austen Mansfield

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Jane Austen

Mansfield Park

BeQ

Jane Austen

Mansfield Park
Traduit de l’anglais par Léonard Bercy.

La Bibliothèque électronique du Québec Collection À tous les vents Volume 1016 : ersion 1.0

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De la même auteure, à la Bibliothèque : "ersuasion #rgueil et pré$ugés Cat%erine &orland Le c'ur et la raison (mma

)

Mansfield Park

*dition de ré+érence : *ditions , La Boétie -. Bru/elles. 1012.

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Première partie

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I
3l y a de cela 4 peu pr5s trente ans. & lle &aria 6ard d’7untingdon. n’ayant pour toute +ortune 8ue sept cents li res. eut la c%ance de con8uérir le c'ur de 9ir T%omas Bertram de &ans+ield "ar:. dans le comté de ;ort%ampton. <e ce +ait elle +ut éle ée au rang de +emme de =aronet a ec tout le lu/e et tout le con+ort 8ue lui apportait une maison =ien montée et digne de sa situation. Tout 7untingdon applaudit 4 ce mariage magni+i8ue et son oncle l’a ocat. l’autorisa 4 user de ses talents $us8u’4 concurrence de trois mille li res. 9es deu/ s'urs de aient =éné+icier de son c%angement de situation et leurs amis et connaissances n’a aient aucun scrupule 4 prédire 8ue &lle 6ard et &lle >rances. aussi $olies 8ue &lle &aria. +eraient certes d’aussi =eau/ mariages. &ais il n’y a pas. dans le monde. autant d’%ommes possédant une grosse +ortune 8u’il y a

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de $olies +emmes pour les mériter. 9i/ ans plus tard. &lle 6ard se crut o=ligée de s’éprendre du ?é . A. ;orris. un ami de son =eau@+r5re. 8ui n’a ait prati8uement aucune +ortune et &lle >rances +it encore pire. L’union de &lle 6ard n’était pas 4 dédaigner et 9ir T%omas a ait %eureusement les moyens de donner l’%ospitalité 4 son ami. 4 &ans+ield. de sorte 8ue &. et &me ;orris commenc5rent leur ie con$ugale a ec moins de mille li res par an. &ais &lle >rances déso=ligea toute sa +amille en s’éprenant d’un lieutenant de marine. sans éducation. sans +ortune et sans a enir. (lle aurait di++icilement pu s’arrAter 4 un c%oi/ plus malencontreu/. 9ir T%omas Bertram a ait tout intérAt. autant par principe 8ue par +ierté. 4 sou%aiter 8ue tous ceu/ de sa +amille aient une situation respecta=le et aurait aidé de =on c'ur la s'ur de Lady Bertram dans ce sens. &ais la pro+ession du mari de celle@ci était si peu intéressante 8u’a ant 8u’il n’ait eu le temps de trou er le moyen de les aider. une mésintelligence pro+onde inter int entre les deu/

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s'urs. C’était ce 8ui de ait naturellement arri er 4 la suite d’un mariage aussi désastreu/. "our é iter des reproc%es inutiles. & me "rice n’a ait $amais écrit 4 sa +amille 4 ce su$et. $us8u’4 ce 8u’elle +Ct mariée. Lady Bertram. 8ui était une +emme de caract5re +roid et indolent. se serait tr5s =ien accommodée d’a=andonner sa s'ur et de ne plus penser 4 elle. &ais &me ;orris était moins passi e et ne +ut satis+aite 8ue lors8u’elle eut écrit une longue lettre +urieuse 4 >anny. oD elle lui montrait l’indignité de sa conduite et l’in$uriait en consé8uence. E son tour. &me "rice se +roissa et se +Fc%a. 3l y eut un éc%ange de lettres désagréa=les entre elles. dans les8uelles 9ir T%omas ne +ut pas épargné. tant et si =ien 8u’il en résulta une =rouille 8ui dura un temps considéra=le. Leurs %a=itations étaient si éloignées et leurs cercles de relations si di++érents. 8u’ils entendirent 4 peine parler les uns des autres pendant les onGe années 8ui sui irent et 8ue ce +ut par %asard 8ue 9ir T%omas apprit par & me

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;orris. 8ui était tou$ours au courant de tout. 8ue >anny allait a oir un autre en+ant. Apr5s ce long laps de temps. &me "rice ne put supporter plus longtemps son ressentiment is@4@ is de 8uel8u’un 8ui aurait pu l’aider et ne l’aidait pas. Ine +amille s’accroissant tou$ours. un mari inapte au ser ice acti+. mais aimant la =onne compagnie et les li8ueurs +ines. et un tr5s petit re enu pour com=ler tous ces désirs la décid5rent 4 recon8uérir les amis 8u’elle a ait si sottement sacri+iés. (lle adressa 4 Lady Bertram une lettre pleine de contrition et de désespoir. parlant a ec émotion de ses en+ants 4 8ui il man8uait le strict nécessaire et demandant la réconciliation. (lle attendait son neu i5me en+ant et apr5s a oir e/posé sa situation demandait 4 Lady Bertram d’Atre la marraine en la suppliant de s’occuper des %uit autres. 9on aJné était un garKon de di/ ans plein d’esprit et 8ui désirait +aire son c%emin dans la ie. mais comment pou ait@elle l’aider L ;e pourrait@il Atre utile 4 8uel8ue c%ose dans une des propriétés 8ue 9ir T%omas a ait dans les 3ndes L Tout serait =on pour lui. Mue pensait 9ir T%omas de 6oolNic% L #u =ien ne pou ait@on

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l’en oyer dans l’(st... La lettre produisit son e++et. (lle réta=lit la pai/ et ramena la =onté. 9ir T%omas en oya des conseils et des recommandations. Lady Bertram de l’argent et une layette et & me ;orris écri it des lettres. Tels +urent les résultats immédiats. mais durant ces douGe mois &me "rice o=tint un autre a antage. &me ;orris déclara sou ent 4 ses amis et connaissances 8u’elle ne pou ait laisser sa pau re s'ur dans le =esoin et 8uoi8ue ayant dé$4 +ait =eaucoup pour elle. elle sentait 8u’elle de ait +aire encore da antage. (lle émit l’idée de soulager &me "rice de la c%arge de l’un de ses en+ants. O ;e serait@ce pas =ien. s’ils prenaient c%eG eu/ compl5tement 4 leur c%arge l’aJnée des +illes. Fgée de neu+ ans et dont la m5re ne pou ait s’occuper. L’ennui et la dépense ne seraient rien en comparaison de la =onne action accomplie. Lady Bertram ac8uiesKa immédiatement : O Je crois 8ue nous ne pourrions +aire mieu/.

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dit@elle. (n oyeG c%erc%er l’en+ant. &ais 9ir T%omas ne donna pas son consentement aussi rapidement. 3l discuta et %ésita. C’était une c%arge sérieuse et une petite +ille ainsi enle ée de sa +amille de ait Atre éle ée d’une +aKon adé8uate. sinon ce serait une cruauté au lieu d’Atre une =onté. 3l songeait 4 ses 8uatre en+ants... 4 ses deu/ +ils... 4 l’a++ection entre cousins... &ais 4 peine a ait@il commencé ses o=$ections 8ue &me ;orris l’interrompit. ayant réponse 4 tout. O &on c%er 9ir T%omas. $e ous comprends tr5s =ien et $e rends %ommage 4 otre délicatesse. 8ui est tout 4 +ait en rapport a ec otre +aKon d’agir. et $e suis tout 4 +ait de otre a is : il +aut +aire pour l’en+ant 8ue l’on prend comme cela 4 sa c%arge tout ce 8u’il est possi=le de +aire. ;’ayant pas d’en+ant moi@mAme. 8ue puis@$e +aire de mieu/ 8ue de m’occuper des en+ants de mes s'urs L &. ;orris est trop droit pour ne pas m’approu er. ;e nous empAc%eG pas de +aire une =onne action pour une =agatelle. <onneG 4 cette $eune +ille une éducation et introduiseG@la dans un

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milieu con ena=le et $e parie di/ contre un. 8u’elle a toutes les c%ances de =ien s’éta=lir sans dépenses supplémentaires pour personne. Ine de , nos - ni5ces. 9ir T%omas. et $e de rais plutPt dire une de , os - ni5ces. ne pourrait i re dans cette compagnie sans en tirer de nom=reu/ a antages. Je ne dis pas 8u’elle sera aussi =ien 8ue ses cousines. $e dirai mAme 8u’elle ne peut pas l’Atre. mais elle sera introduite dans la société de cette contrée dans des circonstances si +a ora=les. 8u’il y a =eaucoup de c%ances pour 8u’elle s’éta=lisse tr5s con ena=lement. Vous penseG 4 os garKons. mais n’ou=lieG pas 8ue c’est ce 8ui a le moins de c%ances d’arri er. Les éle er tou$ours ensem=le. comme +r5res et s'ur. c’est moralement impossi=le et $e n’en connais aucun e/emple. C’est en réalité le seul rai moyen d’empAc%er toute union. 9upposons 8u’elle soit une $olie +ille et 8ue Tom et (dmond la oient dans sept ans pour la premi5re +ois. il pourrait y a oir 8uel8ue danger. ?ien 8ue l’idée 8u’elle a sou++ert loin de nous tous dans la pau reté et les pri ations serait asseG pour attendrir et rendre amoureu/ deu/ $eunes garKons

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tendres et =ons. &ais s’ils sont éle és ensem=le pendant tout ce temps. mAme si elle a la =eauté d’un ange elle ne sera $amais pour eu/ autre c%ose 8u’une s'ur. O 3l y a =eaucoup de rai dans ce 8ue ous dites. répondit 9ir T%omas. et loin de moi l’idée de re$eter une idée 8ui pourrait contenter tout le monde. Je désirais seulement +aire remar8uer 8ue cet engagement ne doit pas Atre pris 4 la lég5re et 8ue pour 8u’il soit réellement une aide pour & me "rice et une possi=ilité pour nous. nous de ons pou oir assurer 4 cet en+ant. ou du moins nous engager 4 lui assurer. pour l’a enir. la possi=ilité de de enir une +emme accomplie et 8u’elle puisse se su++ire 4 elle@mAme. mAme si. 8uoi 8ue ous disieG. elle ne trou e pas 4 se marier. O Je ous comprends par+aitement. s’écria & me ;orris. ous Ates l’%omme le plus généreu/ 8ue $e connaisse et $e suis sCre 8ue nous ne serons $amais en désaccord sur ce point. Comme ous le sa eG. $e suis prAte 4 +aire tout ce 8ue $e puis. pour ceu/ 8ue $’aime et 8uoi8ue $e ne puisse $amais a oir pour cette petite +ille le centi5me de

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l’a++ection 8ue $’ai pour os en+ants. $e me %aQrais si $’étais capa=le de la négliger. ;’est@elle pas un en+ant de ma s'ur et puis@$e supporter 8ue cette petite ait +aim. tant 8ue $’ai un morceau de pain 4 lui donner L &on c%er 9ir T%omas. 8uoi8ue ayant =eaucoup de dé+auts. $’ai un c'ur tendre. et pau re comme $e le suis. $’aimerais mieu/ renoncer 4 mon nécessaire 8ue d’agir d’une +aKon peu généreuse. Alors. si ous n’y Ates pas opposé. $’écrirai 4 ma s'ur demain et aussitPt 8ue les dispositions seront prises. $e +erai enir l’en+ant 4 &ans+ield. ous n’en aureG aucun ennui. $e ous le $ure. Muant 4 mes propres peines. ous sa eG 8ue $e ne m’en soucie gu5re. J’en errai >anny 4 Londres oD elle peut loger c%eG son cousin 8ui est sellier et oD l’en+ant pourrait la re$oindre. 3ls peu ent +acilement l’en oyer de "ortsmout% par la diligence sous la garde de 8uel8ue personne %onora=le. 3l y a tou$ours au moins une +emme d’%omme d’a++aires 8ui +ait le oyage. 9ir T%omas ne +it plus aucune o=$ection si ce n’est 8uant 4 la personnalité du cousin de >anny R et un rendeG@ ous moins économi8ue mais certes
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plus %onora=le. +ut arrangé en consé8uence. 3l ne restait plus 8u’4 se laisser 4 la $oie du $oli pro$et. 9a part de sensations de reconnaissance n’aurait certes pas dC Atre égale en toute $ustice. car 9ir T%omas était a=solument résolu 4 Atre le protecteur réel et e++ecti+ de l’en+ant c%oisie. tandis 8ue &me ;orris n’a ait pas la moindre intention d’inter enir dans sa su=sistance. Tant 8u’il ne s’agissait 8ue de parler. de marc%er. de discuter. elle était sinc5rement dé ouée et personne ne sa ait mieu/ 8u’elle dicter au/ autres la +aKon d’Atre li=éral. mais son amour de l’argent était égal 4 son amour du commandement et elle sa ait aussi =ien le moyen de garder le sien 8ue de dépenser celui des autres. 9’étant mariée a ec de petits re enus elle a ait dC s’astreindre d5s le dé=ut 4 une ligne de conduite d’économie o=ligatoire et ce 8ui a ait commencé 4 Atre c%eG elle une a++aire de prudence de int une a++aire de goCt. 9i elle a ait eu une +amille 4 nourrir &me ;orris ne serait pas de enue a are. mais n’ayant pas ce souci. il n’y a ait rien pour l’empAc%er de +aire des économies et diminuer la douceur de pou oir +aire au =out de l’année une

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addition des re enus 8u’elle ne dépassait $amais. A ec de tels principes il lui était impossi=le de +aire plus 8ue protéger et encourager une telle c%arité. 8uoi8ue rentrant au pres=yt5re elle s’imaginFt Atre la tante la plus li=érale et la s'ur la plus généreuse du monde S Lors8ue le su$et re int sur le tapis. ses ues s’étaient =ien concrétisées et c’est a ec stupé+action 8ue 9ir T%omas l’entendit répondre 4 la 8uestion de Lady Bertram : O 9i l’en+ant irait d’a=ord c%eG eu/ ou c%eG elle L 8ue c’était tout 4 +ait en de%ors de ses moyens de prendre la moindre part 4 l’entretien de celle@ci. 3l a ait cru 8u’elle serait au contraire considérée comme particuli5rement =ien enue au pres=yt5re et sem=lait une compagne toute indi8uée pour une tante sans en+ant. 3l se rendit compte 8u’il s’était tout 4 +ait trompé. & me ;orris regrettait de dire 8ue dans sa situation actuelle il était tout 4 +ait en de%ors de 8uestion 8ue l’en+ant Jnt %a=iter c%eG elle. La santé précaire de &. ;orris rendait la c%ose impossi=le. 3l ne supporterait pas

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plus le =ruit d’un en+ant 8u’il ne supportait celui d’une mouc%e R é idemment si son atta8ue de goutte allait mieu/ ce serait tout di++érent et elle serait alors contente de prendre l’en+ant 4 son tour. &ais pour le moment le pau re &. ;orris prenait tout son temps et le seul +ait de lui parler d’une telle c%ose serait mau ais pour sa santé. O Alors il aut mieu/ 8u’elle ienne c%eG nous. dit Lady Bertram a ec le plus grand calme. Apr5s un moment. 9ir T%omas a$outa a ec dignité : O #ui. 8ue sa maison soit la nPtre. ;ous nous e++orcerons de +aire notre de oir. is 4 is d’elle et elle aura au moins l’a antage d’a oir des compagnes de son Fge et de son rang. O Tr5s rai S s’écria &me ;orris. ce sont l4 deu/ considérations tr5s importantes R et ce sera la mAme c%ose pour &iss Lee d’a oir trois en+ants 4 instruire au lieu de deu/. Je regrette de ne pas Atre plus utile. mais ous oyeG 8ue $e +ais tout ce 8ue $e puis. Je ne suis pas de celles 8ui épargnent leurs peines. >anny ira les c%erc%er malgré les désagréments 8ue $’aurai 4 me pri er
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de celle@ci pendant trois $ours. Je suppose. ma s'ur. 8ue ous mettreG l’en+ant dans la petite mansarde =lanc%e pr5s de l’ancienne , nursery -. Ce sera le meilleur endroit pour elle. pr5s de &iss Lee et non loin des autres petites de la +emme de c%am=re 8ui peu ent 4 leur tour l’aider 4 s’%a=iller et s’occuper de ses Atements. car $e suppose 8ue ous ne songeG pas 4 demander 4 (llis de prendre soin d’elle comme de os +illes L Je ne crois pas 8ue ous pourrieG la mettre ailleurs S Lady Bertram ne +it aucune o=$ection. O J’esp5re 8u’elle se montrera de =onne olonté. continua &me ;orris et 8u’elle sera reconnaissante pour la =onne +ortune inespérée 8u’elle aura. d’a oir de telles amies. O 9i ses dispositions sont raiment mau aises. dit 9ir Bertram. nous ne la garderons pas dans notre +amille. pour le =ien de nos en+ants. mais il n’y a pas de raison de le croire. ;ous trou erons sans doute =eaucoup de c%oses 4 désirer en elle et nous de ons nous préparer 4 une monstrueuse ignorance. 4 des idées mes8uines et 4 une

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désastreuse ulgarité de mani5res. mais ce ne sont ni des dé+auts incura=les ni. $e crois. des dé+auts contagieu/. 9i mes +illes a aient été plus $eunes 8u’elle. $’aurais %ésité 4 leur donner une telle compagne. mais dans ce cas@ci il n’y a rien 4 craindre. O C’est e/actement ce 8ue $e pense. s’écria &me ;orris. et c’est ce 8ue $e disais 4 mon mari également. ce matin. le seul +ait d’Atre a ec ses cousines donnera de l’éducation 4 cette en+ant. 9i mAme &iss Lee ne lui apprenait rien. elle apprendrait 4 Atre =onne et intelligente en leur compagnie. O J’esp5re 8u’elle ne ta8uinera pas mon petit c%ien. dit Lady Bertram. $’a ais en+in o=tenu 8ue Julia le laissFt tran8uille. O 3l y aura 8uel8ues di++icultés de notre cPté. me & ;orris. o=ser a 9ir T%omas. 4 cause de la di++érence nécessaire 4 éta=lir entre les $eunes +illes 8uand elles grandiront. Comment préser er dans l’esprit de mes +illes le sentiment de ce 8u’elles sont. sans pour cela dédaigner leur cousine L (t comment arri er sans %umilier celle@

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ci 4 lui rappeler 8u’elle n’est pas une <emoiselle Bertram L Je les oudrais tr5s =onnes amies et $e ne tolérerai 4 aucun pri/ la moindre arrogance de la part de mes +illes is 4 is de leur parente. mais elles ne peu ent cependant pas Atres égales. Leur rang. leur +ortune. leur droit et leurs possi=ilités d’a enir seront tou$ours di++érents. C’est un point de grande délicatesse et ous de eG nous assister dans nos e++orts. a+in de c%oisir l’e/acte ligne de conduite 4 sui re. &me ;orris était tout 4 +ait du mAme a is. et 8uoi8u’elle en isageFt la c%ose comme étant tr5s di++icile. elle l’encouragea 4 espérer 8ue tout s’arrangerait pour le mieu/. 3l est +acile de supposer 8ue &me ;orris n’écri it pas en ain 4 &me "rice. Celle@ci sem=la plutPt surprise 8ue sa s'ur c%oisit d’adopter sa +ille. alors 8u’elle a ait tant de =eau/ garKons R mais elle accepta l’o++re a ec reconnaissance en l’assurant 8ue sa +ille a ait =on caract5re. =eaucoup d’esprit et 8u’il n’aurait $amais 4 s’en plaindre. (lle en parla comme d’une petite créature délicate et c%éti e mais elle était

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con aincue 8ue le c%angement d’air lui +erait le plus grand =ien. "au re +emme S (lle pensait sans doute 8u’un c%angement d’air aurait +ait un aussi grand =ien 4 ses autres en+ants S

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II
Le oyage de la petite +ille s’accomplit sans incident. E ;ort%ampton. elle +ut re$ointe par &me ;orris 8ui a ait réclamé le droit d’Atre la premi5re 4 lui sou%aiter la =ien enue et 4 l’amener ers les autres en la recommandant 4 leur =onté. >anny "rice a ait alors $uste di/ ans et s’il n’y eCt rien de =ien attirant dans son apparence il n’y a ait non plus rien de repoussant. (lle était de petite taille pour son Fge. n’a ait pas le teint éclatant et rien de séduisant et était e/cessi ement timide. &ais 8uoi8ue gauc%e son aspect n’a ait rien de ulgaire R sa oi/ était douce et 8uand elle parlait sa p%ysionomie de enait mAme $olie. 9ir T%omas et Lady Bertram oyant com=ien elle a ait =esoin d’encouragement la reKurent tr5s gentiment. 9ir T%omas tFc%a d’a oir pour elle le

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plus d’amitié 8u’il pCt. mais sans grand résultat 4 cause de son allure gra e. Muant 4 Lady Bertram. sans se donner la moitié de peine et en disant un mot 8uand il en disait di/. elle arri a a ec un simple sourire 4 Atre la moins désagréa=le des deu/. Toute la $eunesse était 4 la maison et se comporta con ena=lement. gaiment et sans em=arras du moins de la part des garKons 8ui Fgés respecti ement de seiGe et di/@sept ans et grands pour leur Fge. a aient dé$4 l’apparence d’%ommes au/ yeu/ de leur $eune cousine. Les deu/ +illes 8ui étaient plus $eunes et ressem=laient 4 leur p5re. +urent moins naturelles. &ais elles étaient trop %a=ituées au monde et trop orgueilleuses pour a oir la moindre timidité et la certitude 8ue leur cousine man8uait totalement d’usages leur donna ite un air d’indi++érence par+aite. C’était une +amille 8ui a ait réellement =elle allure. Les +ils étaient de =eau/ et solides garKons. les +illes étaient tr5s a enantes. ils étaient tous grands pour leur Fge et

!)

admira=lement éle és ce 8ui rendait plus +rappante la di++érence a ec leur petite cousine. #n n’aurait pas pu supposer 8u’il n’y a ait 8ue deu/ ans d’écart d’Fge entre la plus $eune et >anny. Julia Bertram n’a ait 8ue douGe ans et &aria un an de plus 4 peine. La petite étrang5re se trou ait aussi mal%eureuse 8ue possi=le. Craignant tout le monde. %onteuse d’elle@mAme et ayant la nostalgie de la maison 8u’elle a ait 8uittée. elle ne sa ait comment se tenir et arri ait di++icilement 4 articuler un mot sans pleurer. & me ;orris lui a ait parlé de sa c%ance inespérée tout le long du c%emin. depuis ;ort%ampton. et lui a ait tant e/pli8ué comment elle de rait se comporter et toute la gratitude 8u’elle de ait a oir pour ceu/ 8ui la rece ait. 8u’elle a ait conscience d’Atre une pau re petite c%ose pour 8ui le =on%eur n’était pas +ait. La +atigue aussi la terrassait apr5s le long oyage 8u’elle a ait +ait. et c’est en ain 8ue 9ir T%omas lui prodigua sa grande condescendance et & me ;orris ses recommandations. Lady Bertram a ait =eau lui donner son plus =eau sourire. la +aire asseoir 4
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cPté d’elle et lui o++rir une appétissante tarte au/ groseilles. elle ne pou ait 8u’a aler ses larmes en silence et le sommeil seul arri a 4 calmer sa peine. O Ce n’est pas un dé=ut tr5s prometteur. dit me & ;orris. 8uand >anny se +ut retirée. Apr5s tout ce 8ue $e lui a ais dit a ant d’arri er. $e croyais 8u’elle se montrerait autrement. d’autant plus 8ue $e lui a ais =ien e/pli8ué 8ue la premi5re impression 8u’elle produirait a ait =eaucoup d’importance. Je sou%aite 8u’elle n’ait pas le caract5re un peu =oudeur de sa pau re m5re. &ais nous de ons Atre indulgents is 4 is d’une telle en+ant. Je ne crois pas 8ue ce soit le +ait de 8uitter sa +amille 8ui la c%agrine tant. 8uoi8ue malgré toutes les c%oses 8ui lui man8uaient. ce +Ct son , c%eG elle - 8uand mAme. (lle ne peut pas comprendre maintenant com=ien elle a gagné au c%ange R cependant il y a de la modération en toutes c%oses. &algré les a is de &me ;orris. il +allut un certain temps pour acclimater >anny 4 sa nou elle ie de &ans+ield "ar: et l’%a=ituer 4

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i re loin des siens. #n ne se préoccupait gu5re de sa nature un peu sensi=le. "ersonne n’était raiment désagréa=le pour elle. mais personne non plus ne lui a ait donné une petite place dans sa ie. Le $our de congé accordé au/ <emoiselles Bertram le lendemain pour +aire plus ample connaissance a ec leur cousine. ne créa aucun courant sympat%i8ue. (lles ne purent cac%er leur air de dédain en considérant le trousseau restreint de leur cousine et son ignorance du +ranKais. (t lors8u’elles remar8u5rent com=ien celle@ci paraissait étrang5re au duo. 8u’elles $ouaient a ec maJtrise. elles lui +irent généreusement don de 8uel8ues uns de leurs moins =eau/ $ouets et l’a=andonn5rent tandis 8u’elles all5rent prati8uer leurs plaisirs +a oris 8ui étaient pour l’instant de con+ectionner des +leurs en papier ou de =rCler du papier par+umé. Mu’elle +Ct pr5s de ses cousines. dans la classe. dans le salon ou dans le parc. >anny se sentait également solitaire et trou ait un o=$et de crainte dans c%a8ue endroit ou c%a8ue personne.

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(lle était désemparée par le silence de Lady Bertram. e++rayée des regards sé 5res de 9ir T%omas et e/cédée des recommandations continuelles de &me ;orris. L’aJné de ses cousins l’%umiliait par des ré+le/ions sur sa taille et la morti+iait en +aisant remar8uer sa timidité. &iss Lee s’étonnait de son ignorance et les +emmes de c%am=re se mo8uaient de ses Atements. (t lors8ue au milieu de toutes ses %umiliations elle songeait 4 ses +r5res et s'urs 8ui la considéraient a ec égards parce 8u’elle était leur aJnée. leur c%e+ de $eu/. leur pro+esseur et leur nurse tout ensem=le. le désespoir emplissait son pau re petit c'ur. La =eauté de l’%a=itation pou ait l’étonner mais ne la consolait pas. Les c%am=res étaient trop astes pour 8u’elle s’y sentJt 4 l’aise et elle a ait peur d’a=Jmer tout ce 8u’elle touc%ait. Cette terreur ne la 8uittait pas. et sou ent elle se cac%ait dans sa c%am=re pour pleurer. La petite +ille. dont on disait au salon c%a8ue soir. lors8u’elle montait couc%er. 8u’elle était si %eureuse de sa =onne +ortune. +inissait toutes ses $ournées dans un sommeil plein de sanglots S Ine semaine s’était écoulée de la sorte et
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personne n’a ait encore soupKonné ce 8ui se passait dans son c'ur. 8uand (dmond. le plus $eune de ses cousins la trou a un matin toute en pleurs sur l’escalier 8ui enait de la mansarde. O &a petite cousine. lui dit@il. a ec toute la gentillesse d’une =onne nature. 8ue se passe@t@il L (t s’asseyant pr5s d’elle. il essaya de toutes ses +orces de lui +aire ou=lier la %onte 8u’elle ressentait d’a oir été ainsi surprise en larmes et la persuader de lui ou rir son c'ur. *tait@elle malade L #u 8uel8u’un a ait@il été mau ais pour elle L #u s’était@elle disputée a ec Julia et &aria L #u a ait@elle 8uel8ue di++iculté 4 apprendre sa leKon. 8u’il pou ait lui e/pli8uer L Vraiment ne pou ait@il +aire 8uel8ue c%ose pour elle L "endant tout un temps elle ne répondit 8ue par , ;on... non... merci - mais il insista et lors8u’il lui parla de sa +amille elle éclata en sanglots et lui e/pli8ua son c%agrin. 3l essaya de la consoler. O Vous Ates triste d’a oir 8uitté otre maman.

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ma petite >anny. dit@il. cela prou e 8ue ous Ates une =onne +ille. mais ous de eG ous sou enir 8ue ous Ates c%eG des parents et des amis. 8ui tous ous aiment et sou%aitent ous rendre %eureuse. Allons nous promener dans le parc et ous me parlereG de os +r5res et s'urs. "endant 8u’elle parlait. il remar8ua 8ue =ien 8u’elle aimFt tous les siens. elle a ait une grande pré+érence pour 6illiam. dont elle parlait =eaucoup et 8u’elle désirait le plus re oir. 6illiam. son +r5re aJné d’un an. son compagnon et son ami. son dé+enseur dans toutes ses di++icultés a ec sa m5re Tdont il était le c%ériU. 6illiam n’aimait pas 8u’elle s’en allFt et lui a ait dit com=ien elle lui man8uerait. O &ais $e suppose 8u’il a ous écrire L O #ui. il a promis de le +aire. mais il a ait demandé 8u’elle écri Jt la premi5re. O (t 8uand lui écri eG@ ous L (lle secoua la tAte et répondit a ec %ésitation 8u’elle n’a ait pas de papier. O 9i c’est l4 toute la di++iculté. $e ous

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donnerai du papier et tout le reste et ous écrireG otre lettre 8uand =on ous sem=lera. Cela ous rendrait@il %eureuse. d’écrire 4 6illiam L O #ui. tr5s. O Alors +aites@le tout de suite. VeneG a ec moi dans la petite salle 4 dé$euner. ;ous y trou erons tout ce 8ui sera nécessaire. ;ous sommes certains d’a oir toute la c%am=re pour nous. O &ais mon cousin. ma lettre sera@t@elle postée L O #ui. $e m’en occuperai. $e la mettrai a ec les autres lettres et comme otre oncle l’a++ranc%ira cela ne coCtera rien 4 6illiam S O &on oncle S répéta >anny a ec un regard crainti+. O #ui. 8uand ous aureG écrit la lettre. $’irai la porter 4 mon p5re pour 8u’il l’a++ranc%isse. >anny eCt pré+érée un autre moyen. mais n’o++rit plus de résistance et ils se rendirent ensem=le dans la salle 4 dé$euner oD (dmond lui donna du papier et le ligna a ec autant de gentillesse 8u’en aurait eue son propre +r5re... et

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mAme plus. 3l l’aida de cette +aKon pendant toute la lettre et a$outa 4 toutes ces attentions. 8uel8ues mots 8u’il écri ait de sa main. en oyant a ec ses amitiés 4 6illiam une guinée. Les sentiments 8ue >anny éprou a alors +urent tellement iolents. 8u’elle +ut incapa=le de les e/primer. mais son attitude et les mots 8u’elle par int 4 articuler étaient si e/pressi+s 8u’elle commenKa 4 intéresser son cousin. 3l lui parla plus longuement et de tout ce 8u’elle disait il ressortait 8u’elle a ait un c'ur plein de tendresse et le +erme désir d’agir =ien dans la ie. 3l décou rit 8u’elle était digne d’attention pour sa grande sensi=ilité et son e/trAme timidité. 3l ne lui a ait $amais causé aucun c%agrin. mais il sentait cependant 8u’elle méritait plus de =onté positi e et décida de s’e++orcer 4 lui Pter cette crainte 8u’elle a ait d’eu/ tous. et de lui donner de =ons conseils pour s’entendre gaiement a ec Julia et &aria. E dater de ce $our. >anny se sentit plus 4 l’aise. (lle a ait l’impression d’a oir un ami et la =onté de son cousin (dmond la rendit plus socia=le a ec les autres. L’endroit oD elle i ait lui parut moins étranger et les gens moins
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e++rayants et si parmi eu/ il y en a ait encore 8u’elle ne pou ait s’empAc%er de craindre. elle commenKa 4 étudier leurs %a=itudes et la meilleure +aKon d’agir a ec eu/. 9on apparence un peu rusti8ue et un peu +ruste 8ui a ait trou=lé l’uni+ormité de la tenue de la +amille. +init par disparaJtre. (lle n’eut plus peur de paraJtre de ant son oncle. et ne s’irrita plus des recommandations de sa tante ;orris. (lle de int une compagne accepta=le pour ses cousines 8uoi8ue mal%eureusement son in+ériorité en Fge et en instruction ressortJt sou ent et 8u’un tiers +Ct nécessaire pour réta=lir la pai/. Ce tiers était tou$ours (dmond. indulgent et accommodant. et 8ui sa ait +aire aloir les 8ualités de >anny en +aisant appel 4 leur =onté. (dmond était pro+ondément =on lui@mAme. et elle n’eut $amais 4 endurer de lui. les sarcasmes 8u’elle rece ait de Tom. 8ui se conduisant comme tant de $eunes %ommes de di/@sept ans. se croyait tr5s spirituel en se mo8uant d’une en+ant de di/ ans. E peine entré dans la ie. il était plein de +ougue et a ait toutes les dispositions du +ils

)!

aJné né pour le plaisir et la dépense. 9a =onté en ers sa petite cousine +aisait partie de sa situation et de ses droits. et il lui +aisait par+ois de $olis cadeau/ tout en se mo8uant d’elle. Comme l’intelligence de >anny et son allure étaient en grands progr5s. 9ir T%omas et & me ;orris se +élicit5rent de leur =onne action. &ais il +ut reconnu aussi 8ue >anny. loin d’Atre tr5s intelligente. a ait de grandes dispositions et de ce +ait pourrait leur donner 8uel8ues soucis S 3ls a aient d’ailleurs une +ausse conception de ses capacités. >anny sa ait lire. écrire. tra ailler mais on ne lui a ait rien appris d’autres. et comme ses cousines constataient son ignorance sur =eaucoup de c%oses 8ui leur étaient +amili5res depuis longtemps dé$4. elles la considéraient comme prodigieusement stupide. et les premi5res semaines elles en +irent continuellement des gorges c%audes au salon. O C%5re maman. songeG donc 8ue ma cousine ne sait mAme pas dessiner la carte d’(urope O ou ma cousine ne connaJt pas les principales ri i5res de ?ussie O ou elle n’a $amais entendu parler de

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l’Asie &ineure O ou elle ne sait pas la di++érence entre des crayons de couleur et des couleurs 4 l’eau S C’est e/traordinaire S ;’a eG@ ous $amais entendu 8uel8ue c%ose d’aussi stupide L O &a c%5re. répondait la prudente tante. c’est tr5s dommage en érité. mais ous ne de eG pas demander 8ue tout le monde soit aussi a ancé dans ses études 8ue ous. O &ais ma tante. elle est tellement ignorante S >igureG@ ous 8ue nous lui a ons demandé %ier soir par 8uel c%emin elle irait en 3rlande et elle nous a répondu 8u’elle irait par l’Jle de 6ig%t. (lle ne connaJt 8ue l’Jle de 6ig%t et elle l’appelle l’Jle comme si il n’y a ait pas d’autres Jles dans le monde. Je suis sCre 8ue $’aurais été %onteuse si $e n’a ais pas été plus instruite 4 son Fge. Je ne me sou iens pas du temps oD $e ne sa ais pas =eaucoup plus 8u’elle ne sait au$ourd’%ui. Com=ien de temps y a@t@il. ma tante. 8ue nous répétions dé$4 l’ordre c%ronologi8ue des rois d’Angleterre a ec les dates de leur r5gne et les principau/ é énements de celui@ci L O #ui. reprit l’autre. et celui des empereurs

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romains $us8u’4 9é 5re. sans compter toute la myt%ologie. la c%imie. l’astrologie et la p%ilosop%ie S O Tout cela est tr5s rai. en e++et. ma c%érie. mais ous Ates douées de mémoires e/traordinaires et otre pau re cousine n’en a pro=a=lement pas. 3l y a de grandes di++érences entre les mémoires comme dans =eaucoup d’autres c%oses et ous de eG Atre indulgente pour otre cousine et la plaindre de cette dé+icience. 9ou eneG@ ous 8ue si mAme ous Ates a ancées et intelligentes. ous de eG rester modestes car si ous sa eG dé$4 pas mal de c%oses. il ous reste =eaucoup 4 apprendre encore. O #ui. $e sais. &ais $e dois ous raconter encore une c%ose si curieuse et si stupide de la part de >anny. 9a eG@ ous 8u’elle ne désire apprendre ni la musi8ue ni le dessin L O Certainement. ma c%érie. c’est en e++et tout 4 +ait ridicule et cela montre un man8ue a=solu de goCts artisti8ues. mais tout =ien considéré. $e crois 8ue c’est aussi =ien comme cela. car

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8uoi8ue os parents TgrFce 4 moiU soient asseG =ons pour l’éle er a ec ous. il n’est pas nécessaire 8u’elle de ienne aussi accomplie 8ue ous. au contraire. 3l est mAme 4 sou%aiter 8u’il y ait une di++érence entre ous et elle. Tels étaient les sentiments 8ue & me ;orris incul8uait 4 ses ni5ces et d5s lors il n’était pas tr5s étonnant 8u’a ec leurs talents prometteurs et leur instruction tr5s a ancée. elles man8uaient totalement des 8ualités +ondamentales de générosité et d’%umilité R 4 part cela. elles étaient admira=lement instruites et 9ir T%omas ne sa ait pas ce 8ui leur man8uait. parce 8ue 8uoi8ue p5re e/emplaire. il n’était pas lui@mAme tr5s a++ectueu/ e/térieurement et la réser e de ses mani5res arrAtait toute démonstration de ce genre. Muant 4 Lady Bertram. elle ne se préoccupait a=solument pas de l’éducation de ses +illes. (lle n’a ait pas de temps pour de telles préoccupations. (lle était de cette sorte de +emmes 8ui passent leur $ournée. $oliment %a=illées. assises dans un canapé. +aisant un long tra ail 4 l’aiguille. pensant en général plus 4 son

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c%ien 8u’4 ses en+ants. &ais elle était tr5s indulgente pour ceu/@ci. 4 condition 8ue cela ne la dérange pas. guidée dans toutes les c%oses importantes par 9ir T%omas et dans les petites c%oses par sa s'ur : eCt@elle disposé de plus de loisirs pour s’occuper de ses +illes 8u’elle aurait pro=a=lement supposé 8ue c’était inutile R puis8u’elles étaient con+iées 4 une gou ernante de par+aite éducation et ne de aient rien désirer de plus. Muant 4 la stupidité de >anny. elle ne pou ait dire 8u’une c%ose. c’est 8ue c’était de la malc%ance. mais 8ue certaines personnes naissent stupides et 8ue >anny de ait +aire plus d’e++orts : elle ne sa ait rien +aire d’autre. &ais elle ne trou ait rien de mal dans la pau re petite créature et l’a ait tou$ours trou ée tr5s rapide et complaisante pour porter ses messages et lui donner ce 8u’elle désirait. A ec son ignorance et sa timidité. >anny était =ien éta=lie 4 &ans+ield "ar: et tFc%ant de reporter sur sa nou elle +amille toute l’a++ection de son ancien %ome. +inissait par y Atre moins mal%eureuse a ec ses cousines. &aria et Julia n’étaient pas réellement méc%antes et 8uoi8ue
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>anny sou++rJt sou ent de leur +aKon de la traiter. elle trou ait leurs agissements trop =as pour en Atre o++ensée. "eu de temps apr5s son arri ée dans la +amille. Lady Bertram. par suite d’une petite indisposition et d’une grande dose d’indolence. décida de 8uitter la ille 8u’elle a ait cependant accoutumé d’%a=iter c%a8ue printemps et alla s’installer tout 4 +ait 4 la campagne. laissant 9ir T%omas 4 ses de oirs du "arlement et sans se demander si son a=sence nuirait au =on ordre de la maison. E la campagne. les demoiselles Bertram continu5rent 4 e/ercer leur mémoire. 4 étudier leurs duos et 4 de enir des +emmes. et leur p5re les it a ec $oie de enir des personnes accomplies comme il le désirait. 9on +ils aJné était négligent et e/tra agant et lui a ait dé$4 donné pas mal de soucis R tandis 8ue ses autres en+ants ne lui donnaient 8ue des satis+actions. 9es +illes. 8uoi8ue o=ligées un $our 4 8uitter leur nom de Bertram. +eraient. il en a ait l’espoir. de =elles alliances. et le caract5re d’(dmond. son solide =on sens et sa loyauté de pensée tendaient 4 l’amener au/ %onneurs et 4 l’action R pour son =on%eur et celui de ceu/ 8ui

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l’entouraient. il de iendrait pasteur. "armi tous les plans et pro$ets 8u’il +aisait pour ses en+ants. 9ir T%omas n’ou=liait pas de +aire ce 8u’il pou ait pour les en+ants de & me "rice. 3l l’assista largement dans l’éducation et la situation de ses +ils lors8u’ils arri 5rent en Fge de décider leur carri5re et >anny. 8uoi8ue compl5tement séparée de sa +amille. était %eureusement satis+aite d’apprendre les =ontés dont elle était l’o=$et. Ine +ois et seulement une +ois pendant de longues années. elle eut la $oie de oir 6illiam. <u reste de sa +amille elle ne it personne. aucun d’eu/ ne sem=lait penser encore 4 elle@mAme pour lui +aire une isite et personne ne sem=lait désirer la re oir. &ais 6illiam. décidé 4 de enir marin. +ut in ité 4 passer un Nee:@end pr5s de sa s'ur a ant de s’em=ar8uer. #n peut imaginer la $oie de leur rencontre. leur =on%eur d’Atre ensem=le. les %eures délicieuses 8u’ils pass5rent et les longues causeries 8u’ils éc%ang5rent. aussi =ien 8ue le c%agrin pro+ond du garKon 8uand il s’en alla. peut@Atre pour tou$ours. et la détresse de

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la petite +ille 8uand il la 8uitta. 7eureusement. cette isite eut lieu pendant les acances de ;oVl. de sorte 8ue >anny put compter sur les paroles de récon+ort de son cousin (dmond 8ui lui montra d’une +aKon si c%armante la =elle carri5re de 6illiam 8u’elle +init par admettre 8ue la séparation était une nécessité. L’amitié d’(dmond ne lui man8ua $amais R lors8u’il 8uitta (ton pour #/+ord. il continua 4 se montrer aussi pré enant et =on pour elle et pro+ita de c%a8ue occasion pour le lui prou er. 9ans ouloir a oir l’air de +aire plus 8ue les autres. et sans crainte de +aire trop. il s’occupa tou$ours de ses intérAts. en considérant ses goCts. et tFc%a de +aire ressortir ses meilleures 8ualités en luttant contre la dé+iance 8ui les rendait moins isi=les et lui donna des conseils. des encouragements et des consolations. &ise au rancart. comme elle l’était par tout le monde. son appui seul ne pou ait gu5re lui su++ire pour se mettre en é idence. mais la préoccupation d’(dmond était autre. 3l oulait l’aider d’a=ord 4 +aire des progr5s intellectuels et

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4 y trou er du plaisir. 3l la sa ait intelligente. d’une compré%ension rapide et d’un =on $ugement et ayant une raie passion pour la lecture. 8ui =ien dirigée de ait Atre une éducation par elle@mAme. &iss Lee lui apprenait le +ranKais et c%a8ue $our un peu d’%istoire. mais il lui conseilla les li res 8ui c%armaient ses %eures de loisir. encouragea son goCt et corrigea son $ugement. 3l rendait ses lectures pro+ita=les en lui parlant de ce 8u’elle a ait lu et en re%aussant leurs attraits par 8uel8ues éloges $udicieu/. (n retour. elle l’aima plus 8ue n’importe 8ui d’autre. e/cepté 6illiam R son c'ur se partageait entre eu/ deu/.

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III
Le premier é énement de 8uel8ue importance dans la +amille +ut la mort de &. ;orris 8ui ad int lors8ue >anny atteignit 8uinGe ans. Cette mort apporta nécessairement des c%angements et des nou eautés. &me ;orris. en 8uittant le pres=yt5re. s’installa d’a=ord au "ar:. apr5s 8uoi elle alla dans une petite maison 8ui appartenait 4 9ir T%omas. dans le illage. et se consola de la perte de son mari en considérant 8u’elle pou ait tr5s =ien s’en passer en i ant d’une +aKon économe a ec ses re enus nécessairement réduits. La cure aurait dC re enir 4 (dmond. et si son oncle était mort 8uel8ues années aupara ant. elle aurait été remise de droit 4 8uel8ue ami en attendant 8u’il +Ct en Fge d’entrer dans les ordres. &ais les e/tra agances de Tom a aient $us8u’alors été si grandes. 8u’il était nécessaire

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de prendre des dispositions di++érentes au plus tPt : le plus $eune +r5re de ait aider 4 payer les plaisirs de l’aJné. 3l y a ait une autre cure de +amille actuellement 4 la disposition d’(dmond mais 8uoi8ue cette circonstance se +Ct mieu/ arrangée a ec la conscience de 9ir T%omas. il ne pou ait pas s’empAc%er d’en sentir l’in$ustice et il essaya sérieusement de la +aire comprendre 4 son +ils aJné a ec l’espoir 8u’il serait touc%é. et 8ue cela lui +erait plus d’e++et 8ue tout ce 8u’il a ait essayé $us8u’ici. O Je rougis pour ous. Tom. dit@il a ec son air le plus digne. Je rougis de l’e/pédient au8uel $e dois recourir et $’esp5re ous apitoyer en cette occasion dans os sentiments de +r5re. Vous a eG olé 4 (dmond di/. ingt. trente ans et peut@Atre pour la ie. plus de la moitié de ce 8ui lui re enait. 3l peut Atre dans mon pou oir ou dans le Ptre Tet $’esp5re 8u’il en sera ainsiU de lui procurer un meilleur a ancement. mais il ne doit pas Atre ou=lié 8u’aucun =éné+ice de cette sorte n’e/isterait si nous ne le lui a ions demandé et 8ue rien ne peut en réalité Atre é8ui alent 4 l’a antage certain 8u’il est o=ligé de de ancer 4
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cause de l’urgence de os dettes. Tom écoutait a ec 8uel8ue peu de %onte et de tristesse. mais se soustrayait aussi ite 8ue possi=le. déclarant a ec un égoQsme +ri ole 8ue premi5rement il n’a ait pas +ait la moitié des dettes de ses amis. secondement 8ue son p5re en a ait +ait tout un drame et troisi5mement 8ue le +utur =éné+iciaire. 8uel 8u’il +Ct. mourrait pro=a=lement =ientPt. E la mort de &. ;orris. le poste re enait de droit 4 un certain &. Wrant. 8ui en consé8uence int %a=iter &ans+ield et malgré les prédictions de &. Bertram. sem=lait Atre un %omme de 8uarante@cin8 ans en par+aite santé. &ais non. il a ait un petit cou. était d’une esp5ce de gens apoplecti8ues et trop grand amateurs de =onnes c%oses : il ne +erait pas long +eu. 3l a ait une +emme de 8uinGe ans plus $eune. mais pas d’en+ants. Les deu/ épou/ a aient la réputation d’Atre des gens tr5s respecta=les et tr5s agréa=les. Le moment était enu maintenant oD 9ir T%omas supposait 8ue sa =elle@s'ur allait réclamer sa ni5ce pr5s d’elle. 9on c%angement de

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situation. les progr5s 8ue >anny a ait réalisés en grandissant. sem=laient ne plus apporter d’o=$ection 4 ce 8u’elles i ent ensem=le. mais au contraire rendaient naturelle leur réunion. Comme d’une part. les re enus de 9ir T%omas a aient diminué en raison des pertes récentes dans ses états des 3ndes. en surplus des e/tra agances de son +ils aJné. il de enait désira=le pour lui d’Atre déli ré de la c%arge et des o=ligations de son éta=lissement +utur. Certain 8u’il ne pou ait en Atre autrement. il en parla 4 sa +emme et la premi5re +ois 8ue celle@ci eut l’occasion de oir >anny elle lui dit : O Alors. ous alleG nous 8uitter et i re a ec ma s'ur L Xtes@ ous contente L >anny +ut trop surprise pour dire autre c%ose. 8ue répéter les mots de sa tante : O Vous 8uitter L O #ui. ma c%érie. pour8uoi en serieG@ ous étonnée L Vous Ates restée cin8 ans a ec nous et ma s'ur a tou$ours désiré ous prendre pr5s d’elle si son mari mourait. &ais ous de eG re enir c%eG nous autant de +ois 8ue ous le
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désireG. La nou elle était pour >anny aussi désagréa=le 8u’inattendue. (lle n’a ait $amais reKu de témoignage de =onté de la part de sa tante ;orris et ne pou ait l’aimer. O Je serai tr5s triste de partir. dit@elle a ec une oi/ altérée. O #ui. $e comprends cela. c’est asseG naturel. Je ne crois pas 8ue rien puisse $amais ous a++liger depuis 8ue ous Ates enue dans cette maison comme une pau re petite créature. O J’esp5re 8ue $e ne suis pas ingrate. ma tante. dit >anny modestement. O ;on. ma c%5re. $’esp5re 8ue non. mais ous Ates sCre d’a oir une maison con+orta=le. Cela ne +era pas une grande di++érence pour ous d’Atre dans une maison ou une autre. >anny 8uitta la c%am=re a ec un c'ur tr5s triste. (lle ne trou ait pas la di++érence si petite et elle n’éprou ait aucune satis+action 4 i re a ec sa tante. <5s 8u’elle rencontra (dmond elle lui raconta son c%agrin.

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O Cousin. dit@elle. 8uel8ue c%ose a arri er 8ue $e n’aime pas du tout et 8uoi8ue ous m’ayeG tou$ours persuadée de prendre du =on cPté les c%oses 8ue $e n’aimais pas. au premier a=ord ous ne sereG pas capa=le de m’aider cette +ois@ ci. Je ais aller i re enti5rement a ec ma tante ;orris. O Vraiment. O #ui. ma tante Bertram ient de me l’annoncer 4 l’instant R c’est décidé. Je ais 8uitter &ans+ield "ar: et aller 4 la , &aison Blanc%e - d5s 8u’elle y sera installée. $e suppose. O (% =ien. >anny. si le pro$et ne ous déplaisait pas $e le trou erais e/cellent. O #% cousin S O 3l a =eaucoup de c%oses pour lui. &a tante se montre une +emme sensée en ous désirant pr5s d’elle. (lle c%oisit une amie et une compagne e/actement oD elle le de ait et $e suis content 8ue son amour de l’argent ne l’en ait pas empAc%ée. Vous sereG tout 4 +ait ce 8ue ous de eG Atre pour elle. J’esp5re 8ue cela ne ous peine pas trop.

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>anny. O &ais si. cela me peine. Je ne puis pas l’aimer. J’aime. cette maison et tout ce 8u’elle ren+erme et $e ne pourrai rien aimer l4@=as. Vous sa eG com=ien $e suis mal 4 l’aise a ec elle. O Je ne puis rien dire de sa +aKon d’Atre en ers ous 8uand ous étieG en+ant. mais ce +ut la mAme c%ose pour nous tous. (lle n’a $amais su Atre aima=le pour les en+ants. &ais maintenant ous Ates d’un Fge 4 Atre traitée mieu/ R $e pense d’ailleurs 8u’elle se comporte dé$4 autrement et 8uand ous sereG sa seule compagne ous lui de iendreG nécessaire. O Je ne serai $amais nécessaire 4 personne. O Mu’est@ce 8ui ous en empAc%erait L O Tout. &a situation. ma =Atise et ma médiocrité. O Muant 4 otre =Atise et 4 otre médiocrité. ma c%5re >anny. croyeG@moi : ous n’a eG $amais possédé l’om=re de l’une ou de l’autre. e/cepté en employant ces mots improprement. 3l n’y a aucune raison au monde pour 8ue ous ne ous

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rendieG pas nécessaire 8uand ous Ates =ien connue. Vous a eG du =on sens. un =on caract5re et $e suis sCre 8ue ous a eG un c'ur reconnaissant 8ui ne eut pas rece oir de =ontés sans sou%aiter pou oir les rendre. Je ne connais pas de plus =elles 8ualités pour une amie et une compagne. O Vous Ates trop =on. répondit >anny en rougissant sous de tels compliments. Comment pourrais@$e $amais ous remercier comme $e le oudrais pour l’estime 8ue ous me donneG L #% S cousin. si $e dois partir $e me sou iendrai de otre =onté $us8u’4 la +in de ma ie. O &ais réellement >anny. $’esp5re 8ue ous ous sou iendreG de moi 8uand ous sereG 4 la &aison Blanc%e 8ui n’est gu5re loin d’ici. Vous parleG comme si ous ous en allieG 4 deu/ cents milles d’ici. alors 8ue c’est de l’autre cPté du parc R mais ous resteG des nPtres autant 8u’a ant. Les deu/ +amilles se erront c%a8ue $our de l’année et la seule di++érence sera 8ue i ant a ec otre tante ous de reG nécessairement prendre la place 8ui ous re ient

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dans la ie. 3ci. il y a trop de personnes derri5re les8uelles ous ous cac%eG. mais a ec elle. ous sereG +orcée de parler pour ous@mAme. O #%. ne dites pas cela S O Je dois le dire et $e le dis a ec plaisir. & me ;orris est =ien mieu/ placée 8ue ma m5re pour s’occuper de ous maintenant. (lle +era =eaucoup pour 8uel8u’un 4 8ui elle s’intéresse raiment et elle ous +orcera 4 rendre $ustice 4 os 8ualités naturelles. >anny soupira et répondit : O Je ne puis pas oir les c%oses comme ous mais $e de rais ous croire. cependant. et $e ous suis tr5s o=ligée d’essayer de m’%a=ituer 4 ce 8ui doit Atre. 9i $e pou ais croire 8ue ma tante s’intéresse raiment 4 moi. ce serait délicieu/ de sentir 8ue $e suis utile 4 8uel8u’un. 3ci. $e sais 8ue $e ne comptais pour personne et cependant $’aimais tant cet endroit... O L’endroit est $ustement ce 8ue ous ne 8uitteG pas en 8uittant la maison. >anny. Vous aureG la disposition du parc et des $ardins comme

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aupara ant. &Ame otre petit c'ur +id5le ne doit pas craindre ce c%angement purement nominal. Vous aureG les mAmes promenades 4 parcourir R la mAme li=rairie pour ous distraire. les mAmes gens 4 rencontrer et le mAme c%e al 4 monter. O C’est rai. #ui. ce c%er ieu/ poney gris. A% cousin. 8uand $e me rappelle com=ien $’a ais peur de monter. Muelles terreurs me prenaient 8uand $’entendais dire 8ue cela me +erait du =ien S #%. ce 8ue $e trem=lais 8uand mon oncle parlait de c%e au/ S et puis 8uand $e songe 4 la peine 8ue ous ous Ates donné 4 me +aire entendre raison et 4 calmer mes +rayeurs et la patience a ec la8uelle ous m’a eG con aincue 8ue $’aimerais monter apr5s un petit temps et com=ien ous a ieG raison R $e suis encline 4 espérer 8ue ous puissieG tou$ours prop%étiser aussi =ien. O (t $e suis tout 4 +ait con aincu 8ue otre e/istence a ec &me ;orris sera aussi =onne pour otre esprit 8ue monter 4 c%e al a été =on pour otre santé et en mAme temps pour otre plus grand =on%eur.

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Ainsi se termina leur con ersation 8ui a ec tout le =ien 8u’elle aurait pu +aire 4 >anny s’a éra totalement inutile par le +ait 8ue $amais & me ;orris n’a ait la plus petite intention de la prendre c%eG elle. Cela ne lui était $amais enu 4 l’esprit sinon comme une c%ose 4 é iter a ec soin. "our pré enir cette demande. elle s’était installée dans la plus petite %a=itation 8ui e/istFt dans tout &ans+ield "ar:. la maison Blanc%e étant $uste asseG grande pour la rece oir a ec ses ser antes et comprendre une c%am=re d’ami 4 la8uelle elle tenait particuli5rement. La c%am=re d’ami n’a ait $amais été employée au "res=yt5re mais s’a érait au$ourd’%ui d’une a=solue nécessité. Cependant. toutes ses précautions +urent supposées a oir une meilleure intention et son insistance pour a oir cette c%am=re d’ami pou ait a oir trompé 9ir T%omas. lui +aisant supposer 8u’elle était réellement destinée 4 >anny. Lady Bertram éclaircit =ientPt la 8uestion en disant 4 &me ;orris. sans détour : O Je pense. ma s'ur. 8ue nous n’aurons plus =esoin de garder &iss Lee 8uand >anny ira i re a ec ous L
2!

&me ;orris sursauta. O Vi re a ec moi. c%5re Lady Bertram 8ue ouleG@ ous dire L O ;e a@t@elle pas aller i re a ec ous L Je croyais 8ue c’était arrangé a ec 9ir T%omas. O &oi L Jamais. $e n’en n’ai $amais touc%é un mot 4 9ir T%omas et lui ne m’en a pas parlé. >anny i re a ec moi S C’était la derni5re c%ose 4 la8uelle $’aurais pensé ou 8ue 8uel8u’un nous connaissant toutes deu/ aurait sou%aité S Bon <ieu. 8ue pourrais@$e +aire de >anny L &oi. une pau re eu e solitaire. inutile. =onne 4 rien. l’esprit tout 4 +ait a=attu. 8ue pourrais@$e +aire a ec une $eune +ille 8ui en est 4 ce moment@l4 de la ie. 4 8uinGe ans S L’Fge 8ui précisément demande le plus de soins et d’attentions et 8ui a le plus de goCt pour la dissipation. 3l n’est pas possi=le 8ue 9ir T%omas ait en isagé une c%ose pareille S 9ir T%omas est mon ami et personne me sou%aitant du =ien n’aurait proposé cela. Comment ous en a@t@il parlé L O Au +ait. $e ne sais pas. $e suppose 8u’il trou ait 8ue c’était le mieu/.
2)

O &ais 8u’en a@t@il dit L 3l ne peut pas a oir dit 8u’il désirait 8ue $e prenne >anny. Je suis sCre 8ue dans son c'ur il ne peut sou%aiter cela S O ;on. il a seulement dit 8u’il croyait 8ue c’était tr5s pro=a=le et $e l’ai cru aussi. ;ous pensons tous les deu/ 8ue ce serait un agrément pour ous mais si ous ne le désireG pas. on n’en parlera plus. (lle ne nous encom=re pas ici. O C%5re s'ur. si ous considéreG ma situation mal%eureuse. comment peut@elle Atre un agrément pour moi L &e oil4 pri ée du meilleur des maris. oil4 ma santé é=ranlée en le soignant et en le eillant. mes esprits dans un état encore pire. toute la pai/ de ma ie détruite a ec 4 peine de 8uoi tenir mon rang de +emme du monde et de 8uoi me permettre de i re sans dés%onorer la mémoire de mon c%er disparu R 8uel agrément ouleG@ ous 8ue $e trou e en prenant une telle c%arge 8ue >anny L Je ne oudrais pas pour mon propre salut +aire une c%ose aussi in$uste is 4 is de cette pau re petite. (lle est en de =onnes mains R et assurée de +aire le =ien. Je dois lutter seule a ec mes di++icultés et mes c%agrins comme

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$e le puis. O Alors. cela ne ous +era rien de i re toute seule L O C%5re Lady Bertram. 8uel est mon lot sinon la solitude L <e temps 4 autre $’esp5re a oir une amie dans mon petit cottage T$’aurais tou$ours un lit pour les amisU mais la plupart de mes $ours +uturs se passeront dans une réclusion compl5te. Mue $e puisse nouer les deu/ =outs. c’est tout ce 8ue $e demande. O J’esp5re. ma s'ur 8ue les c%oses n’iront pas si mal 8ue ous le dites cependant. puis8ue 9ir T%omas a dit 8ue ous aurieG si/ cents li res par an. O Je ne me plains pas. Lady Bertram. Je sais 8ue $e ne puis plus i re. comme $e le +aisais R mais $e dois supprimer ce 8ue $e puis et apprendre 4 Atre une meilleure ménag5re. J’ai été une maJtresse de maison tr5s li=érale mais $e ne rougirais pas de +aire maintenant des économies. &a situation a diminué a ec mes re enus. &. ;orris a ait. comme pasteur des grands de oirs is 4 is de la paroisse. dont $e ne de rai plus me
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soucier. "ersonne ne sait com=ien il a été dépensé dans notre cuisine pour des mendiants et des aga=onds. E la &aison Blanc%e $e sur eillerai cela. Je dois i re de ma rente. sinon $e serai miséra=le. (t si $e par enais 4 mettre un peu de cPté au =out de l’année. $’en serais tr5s satis+aite. O Je crois 8ue ous pourreG. Vous l’a eG tou$ours +ait. n’est@ce pas L O &on =ut. Lady Bertram. est d’Atre utile 4 ceu/ 8ui iendront apr5s moi. C’est pour le =ien de os en+ants 8ue $e sou%aite Atre plus ric%e. $e n’ai personne d’autre 4 8ui m’intéresser mais $e serais tr5s contente de penser 8ue $e pourrai leur laisser 4 c%acun une =agatelle 8ui en audrait la peine. O Vous Ates tr5s =onne. mais ne ous préoccupeG pas d’eu/. 3ls sont sCrs de ne man8uer de rien. 9ir T%omas s’en occupera. O &ais les moyens de 9ir T%omas seront +atalement amoindris. ous sa eG. si l’état d’Antigue continue 4 donner si peu de re enus. O #%. cela a s’arranger S Je sais 8ue 9ir

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T%omas a écrit 4 ce su$et O (% =ien. Lady Bertram. dit &me ;orris en se le ant pour partir. $e ne puis 8ue ous dire 8ue mon seul désir est d’Atre de 8uel8ue utilité 4 otre +amille et si 9ir T%omas reparlait $amais de >anny. ous pourrieG lui dire 8ue ma santé et mes esprits rendent la c%ose %ors de 8uestion d’autant plus 8ue $e n’aurais pas mAme un lit 4 lui donner. puis8ue $e dois garder une c%am=re pour mes amies. Lady Bertram donna su++isamment d’e/traits de cette con ersation 4 son mari pour lui Pter toutes ses illusions sur les ues de sa =elle@s'ur et d5s lors. elle +ut tout 4 +ait 4 l’a=ri d’aucune demande ou de la moindre allusion de sa part. 3l ne peut 8ue s’étonner de son re+us de +aire 8uel8ues c%ose pour une ni5ce 8u’elle a ait si c%audement recommandée R mais comme elle prit grand soin de lui +aire comprendre ainsi 8u’4 Lady Bertram 8ue tout ce 8u’elle possédait re iendrait 4 leur +amille. il admit la situation comme elle était. ce 8ui. en lui donnant tous les a antages. lui permettait d’aider plus +acilement

2B

>anny. lui@mAme. >anny apprit =ientPt com=ien a ait été aines ses craintes de départ et la $oie spontanée et sinc5re 8u’elle montrait consola (dmond du désappointement 8u’il eut de ne pas oir s’accomplir ce 8u’il croyait pré+éra=le pour elle. &me ;orris s’installa 4 la &aison Blanc%e R les Wrant arri 5rent au "res=yt5re et la ie reprit 4 &ans+ield comme 4 l’ordinaire pour un certain temps. Les Wrant se montr5rent aima=les et socia=les et dans l’ensem=le plurent 4 leurs nou elles relations. 3ls a aient naturellement leurs dé+auts et &me ;orris les eut =ientPt trou és. Le <r. était tr5s gourmand et désirait un =on dJner c%a8ue $our tandis 8ue &me Wrant. au lieu de tFc%er d’Atre économe. donnait 4 sa cuisini5re des gages aussi +orts 8ue ceu/ 8ue l’on donnait 4 &ans+ield "ar: et mettait rarement les pieds 4 la cuisine. & me ;orris ne pou ait parler sans %umeur de tels a=us ni de la 8uantité de =eurre et d’'u+s 8ui étaient réguli5rement employés dans cette maison. "ersonne plus 8u’elle n’aimait l’a=ondance et

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l’%ospitalité. personne ne détestait plus 8u’elle les actions compatissantes R le pres=yt5re n’a ait $amais man8ué de con+ort 8uand elle y était. lui sem=lait@il. mais elle ne pou ait comprendre cette +aKon de +aire S Ine dame trop élégante dans un pres=yt5re de campagne n’était pas 4 sa place. (lle trou ait 8ue sa c%am=re 4 pro isions eCt été =ien su++isante pour &me Wrant. &algré toutes ses en8uAtes elle ne put $amais décou rir 8ue & me Wrant possédait plus 8ue cin8 cents li res. Lady Bertram écouta toutes ses %istoires sans le moindre intérAt elle ne désirait pas entrer dans les erreurs d’économie des autres mais elle ressentit une o++ense 4 sa =eauté dans le +ait 8ue &me Wrant était si =ien éta=lie dans la ie sans Atre $olie et e/primait un étonnement sur ce point aussi sou ent 8ue &me ;orris redisait son indignation sur l’autre. Ces opinions a aient dé$4 été =eaucoup discutées 8uand un autre é énement de grande importance arri a dans la +amille 8ui a=sor=a les pensées et les con ersations des dames. 9ir T%omas trou a nécessaire de partir pour Antigue

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lui@mAme a+in d’arranger ses a++aires et prit a ec lui son +ils aJné. dans l’espoir de le détac%er de certaines relations indésira=les. 3ls 8uitt5rent l’Angleterre a ec la demi@certitude d’Atre a=sents pendant 4 peu pr5s douGe mois. La nécessité de ce oyage au point de ue pécuniaire et l’espoir 8u’il serait salutaire 4 son +ils. consola 9ir T%omas de l’ennui de 8uitter le reste de sa +amille et de laisser ses +illes sous la direction des autres au moment le plus délicat de leur ie. 3l ne croyait pas Lady Bertram capa=le de le remplacer ou mAme de s’occuper d’elles. mais il a ait su++isamment con+iance dans la sur eillance soutenue de &me ;orris et dans le $ugement d’(dmond pour pou oir s’en aller sans crainte. 8uant 4 leur conduite. Lady Bertram n’aimait pas du tout l’idée 8ue son mari la 8uittait. mais elle ne s’in8uiétait ni de sa sécurité. ni de son con+ort. étant l’une de ces personnes 8ui pensent 8ue rien n’est dangereu/ ni di++icile. ni +atigant si ce n’est pour elle@mAme. Les <emoiselles Bertram. +urent le plus 4 plaindre dans cette occasion. pas pour leur

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c%agrin. mais pour leur indi++érence totale. (lles n’a aient pas une a++ection énorme pour leur p5re 8ui était étranger 4 leurs plaisirs R son a=sence leur plaisait plutPt. (lles se sentaient soulagées de toute retenue et sans prétendre 4 des amusements 8ui auraient été sans doute dé+endus par 9ir T%omas se sentirent immédiatement tr5s li=res d’agir comme =on leur sem=lait. >anny eut la mAme impression 8ue ses cousines. mais sa nature plus sensi=le lui suggéra en mAme temps la pensée 8ue ces sentiments étaient ingrats et elle se c%agrina de ne pas pou oir se tourmenter d’a antage. , 9ir T%omas 8ui a ait tant +ait pour elle et ses +r5res. et 8ui était parti peut@Atre pour ne $amais re enir S (t elle pou ait le oir partir sans une larme S C’était d’une monstrueuse insensi=ilité S - 3l lui a ait dit. $ustement ce dernier matin. 8u’il espérait 8u’elle pourrait de nou eau re oir 6illiam l’%i er proc%ain et l’a ait c%argée de lui écrire et de l’in iter 4 &ans+ield aussitPt 8ue son escadre serait en Angleterre. , C’était si délicat et si =on S - et s’il a ait seulement souri en le disant et l’a ait appelée , ma c%5re >anny - toute sa +roideur passée

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aurait été ou=liée. &ais il a ait terminé son discours d’une +aKon morti+iante pour elle en disant : , 9i 6illiam ient 4 &ans+ield. $’esp5re 8ue ous sereG capa=le de le con aincre 8ue les nom=reuses années 8ui se sont passées depuis 8ue ous Ates séparés. n’ont pas été sans apporter 8uel8ues progr5s 4 otre condition 8uoi8ue $e craigne 8u’il retrou e sa s'ur 4 seiGe ans. la mAme 4 peu pr5s 8u’elle n’était 4 di/ ans. (lle a ait pleuré am5rement sur ces ré+le/ions 8uand son oncle était parti. et ses cousines en la oyant a ec des yeu/ rouges. la trait5rent d’%ypocrite.

6!

IV
Tom Bertram a ait passé si peu de temps 4 la maison 8ue son a=sence ne +ut gu5re remar8uée. et Lady Bertram +ut mAme tr5s étonnée de décou rir 8u’ils se passaient tous tr5s =ien de leur p5re et 8u’(dmond le remplaKait. parlait au régisseur. écri ait 4 l’a ocat. commandait au/ domesti8ues et lui épargnait toute +atigue inutile. e/cepté celle de lui dicter ses lettres. La nou elle de l’arri ée sains et sau+s des oyageurs 4 Antigue. apr5s un e/cellent oyage. arri a. mais pas a ant 8ue & me ;orris n’eCt in8uiété tout le monde par de terri=les suppositions et pas a ant 8u’elle n’eCt dé$4 pris toutes les dispositions en cas de catastrop%e. L’%i er arri a et se passa sans incident. et les nou elles +urent tou$ours e/cellentes. & me ;orris était tout le temps occupée 4 procurer des amusements 4 ses ni5ces. 4 les assister dans leur

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toilettes. antant leurs 8ualités. et c%erc%ant des maris possi=les. en plus de ses occupations de maJtresse de maison et de ses inter entions dans celles de sa s'ur. ainsi 8ue les dépenses de & me Wrant. si =ien 8u’elle a ait peu d’occasion de penser 4 l’a=sent. Les demoiselles Bertram étaient maintenant tout 4 +ait sem=la=les au/ élégantes du oisinage. et comme elles unissaient 4 la =eauté une grFce naturelle et des mani5res aisées. et 8u’elles a aient été éle ées a ec soin dans tous les de oirs d’une $eune +ille par+aite. elles récoltaient toutes les +a eurs et tous les compliments. La anité était tellement ancrée en elles 8ue ceu/@ci et celles@l4 leur paraissaient naturels. tandis 8ue les éloges 8ue leur tante ne cessaient de leur +aire les ren+orc5rent dans l’idée 8u’elles étaient sans dé+aut. Lady Bertram ne se montrait pas en pu=lic a ec ses +illes. (lle était trop indolente. mAme pour s’astreindre 4 aller rece oir les +élicitations 8u’on n’aurait pas man8ué de lui +aire sur le succ5s de ses +illes et elle laissa ce soin 4 sa s'ur 8ui ne désirait rien de plus 8ue ce poste %onora=le. par le8uel elle pou ait
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s’immiscer dans toute la société sans a oir de responsa=ilités personnelles. >anny n’a ait pas sa part des +Ates de la saison mais elle se plaisait 4 tenir compagnie 4 sa tante 8uand tout le reste de la +amille était sorti et comme &iss Lee a ait 8uitté &ans+ield. elle de int naturellement tr5s nécessaire 4 Lady Bertram. pendant une nuit de =al ou pendant une +Ate. (lle lui parlait. l’écoutait. lui +aisait la lecture. et la tran8uillité de telles soirées a ec la certitude de n’entendre aucune méc%anceté pendant ces tAte@4@tAte. lui apportait un rai repos dans la ie =allottée 8u’elle menait. (lle aimait 4 entendre le compte@rendu des plaisirs de ses cousines. spécialement des =als et apprendre a ec 8ui (dmond a ait dansé. mais elle a ait une trop petite idée de sa situation pour imaginer 8u’elle aurait $amais de ces $oies. et de ce +ait. ne nourrissait aucune $alousie. <ans l’ensem=le ce +ut un =on %i er pour elle. 3l ne ramena pas 6illiam en Angleterre. mais elle espérait tou$ours sa enue. Le printemps sui ant la pri a de son

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inestima=le ami le ieu/ poney gris. et pendant tout un temps sa santé s’en ressentit tr5s +ort. car sans compter l’%a=itude 8u’elle a ait de le monter. on ne s’occupa plus de lui +aire monter un autre c%e al. parce 8ue ses tantes déclar5rent , 8u’elle pourrait monter un de ceu/ de ses cousines. 8uand celles@ci n’en a aient pas en ie et comme les demoiselles Bertram montaient 4 c%e al c%a8ue +ois 8u’il +aisait =eau et ne connaissaient pas le geste de +aire le sacri+ice de leur plaisir. elle ne monta plus $amais. (lles +irent leurs agréa=les promenades c%a8ue matin d’a ril et de mai tandis 8ue >anny restait assise 4 la maison pr5s d’une de ses tantes. ou marc%ait au@ del4 de ses +orces 4 l’instigation de l’autre. Car Lady Bertram trou ait 8ue +aire de l’e/ercice était une c%ose inutile pour les autres. ne l’aimant pas elle@mAme. et &me ;orris. 8ui marc%ait toute la $ournée. trou ait au contraire 8ue tout le monde de ait marc%er autant 8u’elle. (dmond était a=sent en ce moment. sans 8uoi il aurait ite remédié au mal. Lors8u’il re int et constata ce 8ui arri ait 4 >anny et les mau ais e++ets 8ui en étaient résultés. il décida tout de
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suite 8ue , >anny de ait a oir un c%e al -. malgré les protestations de sa m5re et de sa tante. &me ;orris pensa 8ue l’on trou erait =ien un ieu/ c%e al 8ui +erait largement l’a++aire. c%eG 8uel8ue %a=itant du "ar:. ou 8ue l’on pourrait emprunter celui du régisseur. ou 8ue peut@Atre le ?é . Wrant pourrait de temps 4 autre leur louer le poney 8u’il en oyait pour la "oste. (lle ne pou ait pas s’empAc%er de considérer comme a=solument inutile et mAme peu admissi=le 8ue >anny ait un c%e al 4 elle. comme ses cousines. (lle était sCre 8ue ce n’était pas dans les désirs de 9ir T%omas et elle n’admettait pas 8u’en son a=sence. on +Jt une telle ac8uisition et 8u’on augmentFt ainsi grandement les +rais de son écurie. au moment oD ses re enus étaient $ustement tr5s incertains. (dmond répondait +ermement : O >anny doit a oir un c%e al. &me ;orris n’était pas d’accord 4 ce su$et. mais Lady Bertram était tout 4 +ait du mAme a is 8ue son +ils R cependant. a+in de ne pas déplaire 4 son mari. elle proposa d’attendre septem=re : il

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n’y aurait pas d’incon énients 4 attendre $us8u’alors. Muoi8ue la +aKon dont sa tante traitait >anny lui déplCt =ien plus 8ue la +aKon d’agir de sa m5re 4 son égard. (dmond dut s’incliner en principe. 3l décida de trou er un moyen 8ui n’encouragerait pas les criti8ues de son p5re et 8ui procurerait en mAme temps 4 >anny la possi=ilité immédiate de re+aire ces e/ercices dont il sa ait 8u’elle a ait grand =esoin. 3l a ait trois c%e au/ 4 lui. mais aucun ne con enait 4 une dame. <eu/ étaient des étalons et le troisi5me était un c%e al de trait. 3l résolut d’éc%anger ce dernier contre un c%e al 8ue sa cousine pourrait monter. il sa ait oD en trou er un et ainsi décidé. il conclut rapidement l’a++aire. La nou elle $ument était une petite mer eille. et s’adapta ite 4 sa nou elle maJtresse. >anny eut ainsi son c%e al 4 elle. (lle n’aurait $amais cru aupara ant 8u’elle pCt s’%a=ituer 4 un autre c%e al 8u’4 son ieu/ poney gris. mais le plaisir 8u’elle eut 4 monter la $ument d’(dmond dépassa ses désirs et ne pou ait s’e/primer en

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mots. 9on cousin représentait pour elle l’e/emple de la =onté et de la générosité 8ue personne comme elle ne pou ait apprécier 4 sa aleur et elle ne connaissait pas de sentiment 8ui était su++isant pour le payer en retour. Celui 8u’elle éprou ait pour lui était +ait d’estime. de reconnaissance. de con+iance et de tendresse. Comme le c%e al restait en nom la propriété d’(dmond. &me ;orris put admettre 8ue >anny en disposFt. et si mAme Lady Bertram a ait encore trou é ala=le son o=$ection. (dmond allait Atre e/cusé 4 ses yeu/ de n’a oir pas attendu le retour de 9ir T%omas en septem=re. car 8uand septem=re arri a. 9ir Bertram était encore 4 l’étranger et ne paraissait pas Atre si pr5s de terminer son a++aire. <es circonstances désagréa=les a aient surgi tout 4 coup au moment oD il songeait 4 rentrer en Angleterre et l’incertitude dans la8uelle se trou aient 4 nou eau ses a++aires. l’o=ligea 4 ren oyer son +ils 4 la maison pour attendre 8ue les arrangements aient été conclus. Tom re int sain et sau+. en apportant d’e/cellentes nou elles de la santé de son p5re. mais trop peu de détails. de l’a is de
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&me ;orris. Le +ait 8ue 9ir T%omas ren oyait son +ils lui sem=lait une précaution 8ue le p5re prenait en pré ision d’un danger 8u’il pourrait courir et elle ne pou ait s’empAc%er d’a oir de terri=les pressentiments R tandis 8u’arri aient les longues soirées d’automne. elle était tellement %antée par ces idées. dans la triste solitude de son cottage. 8u’elle +ut o=ligée de enir se ré+ugier dans la salle 4 manger du "ar:. Le retour des +Ates d’%i er eut cependant un %eureu/ e++et sur son esprit. car elle était tellement préoccupée 4 sur eiller les succ5s de l’aJnée de ses ni5ces 8ue ses ner+s se calm5rent lentement. 9’il arri ait 8ue le pau re 9ir T%omas ne re Jnt $amais. il serait particuli5rement consolant de oir leur c%5re &aria =ien mariée. songeait@elle sou ent. surtout 8uand elles se trou aient en compagnie d’%ommes d’a enir et spécialement lors8ue lui +ut présenté un $eune %omme 8ui enait d’ac8uérir une des plus =elles situations de la contrée. &. ?us%Nort% +ut immédiatement con8uis par la =eauté de &iss Bertram et étant disposé 4 se marier. en tom=a +ollement amoureu/. C’était un
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$eune %omme d’allure asseG lourde et 8ui n’a ait pas =eaucoup d’autres 8ualités. sinon un grand =on sens. mais comme il n’y a ait rien de déplaisant dans son isage ni dans son maintien. la $eune +ille +ut satis+aite de sa con8uAte. *tant arri ée 4 ses ingt et un ans. &aria Bertram commenKait 4 songer au mariage comme 4 un de oir. et comme une union a ec &. ?us%Nort% lui apporterait la $ouissance d’un re enu plus grand 8ue celui dont elle disposait c%eG son p5re. en plus d’une %a=itation en ille. ce 8ui était son premier désir. il lui apparut comme une o=ligation morale d’épouser &. ?us%Nort% si elle le pou ait. &me ;orris encouragea de toutes ses +orces ce pro$et. en tFc%ant de +aire des suggestions a+in de mettre les deu/ partis d’accord. et entre autres moyens en rec%erc%ant l’intimité de la m5re du $eune %omme. 8ui i ait a ec lui et 4 8ui elle o=ligea Lady Bertram 4 aller rendre une isite matinale en +aisant di/ milles de mau aise route. 3l ne se passa pas =eaucoup de temps a ant 8u’une =onne entente ne se mani+estFt entre la m5re de &. ?us%Nort% et elle@mAme. & me
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?us%Nort% lui e/pli8ua com=ien elle était désireuse de oir son +ils marié. et déclara 8ue de toutes les $eunes +illes 8u’elle a ait rencontrées. &lle Bertram sem=lait. par ses 8ualités et son éducation par+aite. Atre tout 4 +ait désignée pour rendre son +ils %eureu/. &me ;orris accepta les compliments et +élicita &me ?us%Nort% d’a oir su discerner si $ustement oD se trou ait le rai mérite. &aria était en e++et l’orgueil et la $oie de tous O sans aucun dé+aut O raiment un ange en+in. et é idemment si com=lée d’admirateurs 8u’elle de ait Atre di++icile dans son c%oi/. &ais pour le peu de connaissance 8ue &me ;orris a ait de &. ?us%Nort%. il lui sem=lait pou oir dé$4 dire 8u’il apparaissait remplir les conditions d’un $eune %omme par+ait. digne d’en Atre aimé. Apr5s a oir dansé ensem=le 4 un asseG grand nom=re de =als. les $eunes gens se plurent tout 4 +ait et se +ianc5rent. 4 la satis+action de leur +amille. et a ec l’appro=ation générale de tout le oisinage 8ui. depuis des semaines dé$4. pré oyait un mariage entre &lle Bertram et &. ?us%Nort%.

B!

3l se passa plusieurs mois a ant 8ue le consentement de 9ir T%omas ne pCt arri er. mais en attendant. comme il n’y a ait aucun doute sur son assentiment. les pourparlers entre les deu/ +amilles sui irent leur cours normal. 8uoi8ue & me ;orris répétFt 4 8ui oulait l’entendre 8u’on de ait attendre de ses nou elles. (dmond était le seul de la +amille 8ui oyait un dé+aut dans cette a++aire. et toutes les raisons de sa tante ne par inrent pas 4 lui +aire trou er 8ue &. ?us%Nort% était un mari désira=le. 3l admettait 8ue sa s'ur +Ct le meilleur $uge de son =on%eur. mais il ne comprenait pas 8ue ce =on%eur trou Ft son centre rien 8ue dans un large re enu. pas plus 8u’il ne pou ait s’empAc%er de se dire 4 lui@mAme. 8uand il se trou ait en présence de &. ?us%Nort%. 8ue : , 9i cet %omme ne possédait pas douGe cents li res de re enus par an. il serait un Atre a=solument stupide. Cependant. 9ir T%omas +ut réellement %eureu/ 4 l’annonce de cette alliance si indénia=lement a antageuse. et dont il n’entendait 8ue le =on et l’agréa=le. C’était une union tout 4 +ait désira=le

B)

O dans le mAme département et ayant les mAmes intérAts O et son ad%ésion la plus cordiale +ut en oyée aussi ite 8ue possi=le. 3l mit seulement comme condition 8ue le mariage n’aurait pas lieu a ant son retour 8u’il espérait tr5s proc%ain. 3l écri it en a ril. et a ait un +erme espoir 8ue ses a++aires seraient terminées d’une +aKon satis+aisante. a+in 8u’il pCt 8uitter Antigua a ant la +in de l’été. ;ous étions au mois de $uillet. et >anny enait d’atteindre ses di/@%uit ans. lors8ue le illage s’accrut de deu/ nou eau/ %Ptes. le +r5re et la s'ur de &me Wrant. appelés &. et &lle CraN+ord. en+ants du second mariage de sa m5re. C’étaient des $eunes gens d’a enir. Le +ils a ait une =elle situation 4 ;or+ol:. la +ille possédait ingt mille li res. Muand ils étaient en+ants. leur s'ur les aimait =eaucoup. mais comme son propre mariage a ait été =ientPt sui i de la mort de leur m5re 8ui les laissait au/ =ons soins d’un +r5re de leur p5re. 8ue &me Wrant ne connaissait pas. elle les a ait tout 4 +ait perdus de ue depuis lors. 3ls a aient trou é un accueil c%armant dans la

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maison de leur oncle. L’amiral et & me CraN+ord. 8ui ne s’entendaient pour rien d’autre. étaient unis dans leur a++ection pour ces deu/ en+ants. ou du moins n’étaient@ils pas ad ersaires dans cette occasion. 8uoi8ue c%acun eCt son +a ori. et le montrFt ou ertement. &me CraN+ord pré+érait la +ille. l’amiral a ait toutes les indulgences pour le garKon. et ce +ut la mort de cette dame 8ui o=ligeait sa , protégée -. apr5s 8uel8ues mois d’essai dans la maison de son oncle. 4 c%erc%er une autre %a=itation. L’amiral CraN+ord était un %omme de mau aise conduite. 8ui au lieu de respecter sa ni5ce. amenait ses maJtresses c%eG lui. (n ceci &me Wrant se sentait en dette is@4@ is de sa s'ur. en lui proposant de enir pr5s d’elle. "roposition aussi =ien enue d’un cPté 8u’elle pou ait Atre pro+ita=le de l’autre. car & me Wrant. ayant épuisé les ressources 8ue lui o++rait la société des +emmes sans en+ants. ayant com=lé son salon pré+éré de $olies c%oses et collectionné les plantes et les olailles. était tr5s désireuse d’a oir une autre distraction c%eG elle. <e ce +ait. l’arri ée d’une s'ur 8u’elle a ait tou$ours adorée. et 8u’elle espérait garder pr5s d’elle tant

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8u’elle serait céli=ataire. l’enc%antait énormément. et sa seule an/iété était 8ue &ans+ield ne plCt pas =eaucoup 4 une $eune +ille %a=ituée 4 i re 4 Londres. &lle CraN+ord a ait un peu la mAme appré%ension. 8uoi8u’elle craignJt surtout le genre de ie 8ue sa s'ur menait et le genre de société 8u’elle +ré8uentait. et ce ne +ut 8u’apr5s a oir essayé en ain d’o=tenir de son +r5re. 8u’ils aillent s’installer ensem=le dans leur maison de campagne 8u’elle se résigna 4 essayer de enir i re c%eG &me Wrant. 7enry CraN+ord a ait %orreur de i re longtemps au mAme endroit et de de oir s’astreindre 4 ne oir 8u’une société limitée R il ne pou ait céder 4 sa s'ur sur des points aussi importants. mais il consentit 4 l’accompagner a ec la plus grande courtoisie $us8u’4 ;ort%ampton et s’engagea 4 enir la rec%erc%er aussitPt 8u’elle serait +atiguée de l’endroit. La rencontre +ut tout 4 +ait satis+aisante de part et d’autre. &lle CraN+ord trou a une s'ur sans prétention ni rusticité. un =eau@+r5re 8ui a ait

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l’air d’un gentleman et une maison con+orta=le et $oliment meu=lée R et &me Wrant reKut a ec $oie ces $eunes gens d’une apparence si a enante 8u’elle désirait aimer de toute son Fme. &ary CraN+ord était remar8ua=lement $olie R 7enry. 8uoi8u’il ne +Ct pas =eau. a ait grand air R leurs +aKons étaient en$ouées et agréa=les et & me Wrant leur accorda immédiatement toute son indulgence. 3ls lui plaisaient tous les deu/. mais elle a ait une pré+érence pour &ary. et n’ayant $amais eu le plaisir d’Atre +i5re de sa =eauté personnelle. elle trou a du =on%eur et de l’orgueil dans celle de sa s'ur. (lle n’a ait pas attendu son arri ée pour lui trou er un compagnon possi=le et son c%oi/ s’était +i/é sur Tom Bertram R le +ils aJné d’un =aronnet n’était pas trop =ien. pour une $eune +ille 8ui apportait ingt mille li res a ec toute la =eauté et l’élégance dont & me Wrant la parait. et ayant un c'ur ardent et le =esoin de se con+ier. &ary n’était pas depuis trois %eures dans la maison 8u’elle la mit au courant de ses pro$ets. &lle CraN+ord +ut satis+aite de sa oir 8u’il y a ait une aussi =onne +amille si pr5s d’eu/ et pas

BB

du tout +Fc%ée de l’attention de sa s'ur ni de son c%oi/. Le mariage était le =ut de sa ie R ayant de la +ortune. elle de ait =ien se marier R et ayant dé$4 u &. Bertram en ille. elle sa ait 8u’il n’y a ait aucune o=$ection 4 +aire 4 sa personne ni 4 sa situation dans la ie. Muoi8u’elle en parlFt comme d’une plaisanterie. désormais elle y pensait sérieusement. Le pro$et +ut rapidement répété 4 7enry. O (t maintenant. a$outa &me Wrant. $’ai pensé 4 8uel8ue c%ose 8ui rendrait l’a++aire tout 4 +ait compl5te. J’aimerais tant ous éta=lir tous dans cette région R de ce +ait. 7enry. ous pourrieG épouser la plus $eune +ille de Lady Bertram. une $olie $eune +ille. spirituelle. édu8uée. accomplie. 8ui ous rendrait tr5s %eureu/. 7enry s’inclina en la remerciant. O &a c%5re s'ur. dit &ary. si ous par eneG 4 le persuader d’une telle c%ose. ce serait un nou eau plaisir pour moi de me sa oir la parente d’une personne aussi intelligente. et $e ne regretterai 8u’une c%ose. c’est 8ue ous n’ayeG pas une demi@douGaine de +illes 4 diriger dans la

BH

ie. 9i ous pou eG con aincre 7enry de se marier ous de eG a oir l’adresse d’une +ranKaise. Toutes les possi=ilités anglaises ont dé$4 été essayées. J’ai spécialement trois amies intimes 8ui mouraient de désir de l’épouser et les peines 8u’elles se sont données. ainsi 8ue leurs m5res T+emmes tr5s intelligentesU et 8ue ma c%5re tante et moi@mAme a+in de tFc%er de le persuader de se marier ont été aines S 3l est le plus terri=le +lirteur 8ue l’on puisse imaginer S (t si os demoiselles Bertram ne désirent pas a oir le c'ur =risé. 8u’elles é itent 7enry S... O &on c%er +r5re. $e ne puis pas croire cela de ous S O ;on. $e suis sCr 8ue ous Ates trop =onne pour le croire et ous sereG meilleure 8ue &ary. Vous admettreG les %ésitations de la $eunesse et de l’ine/périence. Je suis d’un caract5re prudent et ne eu/ pas ris8uer mon =on%eur 4 la lég5re. "ersonne n’a une plus %aute idée du mariage 8ue moi et $e consid5re comme une =énédiction d’a oir une +emme. comme le dit le po5te : , Le meilleur présent du ciel. -

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O Vous oyeG. &me Wrant. comme il sait dire les c%oses a ec emp%ase. et regardeG cependant son sourire. Je ous assure 8u’il est terri=le et les leKons de l’amiral l’ont tout 4 +ait gFté. O Je ne +ais pas grand cas de ce 8ue disent les $eunes gens du mariage. répondit & me Wrant. 9’ils montrent de l’a ersion 4 se marier. $’en conclus seulement 8ue c’est 8u’ils n’ont pas encore rencontré celle 8ui leur était destinée. (n riant. le pasteur Wrant +élicita & lle CraN+ord de n’a oir pas d’a ersion pour le mariage. O #% S oui. déclara@t@elle. $e n’en suis pas du tout %onteuse. Je oudrais 8ue tous les %ommes se marient s’ils ont l’occasion de le +aire con ena=lement. $e n’aime pas connaJtre des gens 8ui se détruisent eu/@mAmes. mais tous de raient se marier aussi longtemps 8u’ils peu ent le +aire a ec a antage.

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V
Les $eunes gens se plurent au premier a=ord. <e c%a8ue cPté il y a ait tant d’attraits S Leur connaissance promit =ientPt de de enir aussi intime 8ue les con enances le permettaient. La =eauté de &lle CraN+ord ne déplut pas au/ demoiselles Bertram. (lles étaient trop $olies elles@mAmes pour Atre $alouses des +emmes 8ui l’étaient aussi et elles étaient aussi c%armées 8ue leurs +r5res par ses yeu/ noirs si i ants. son teint mat et son allure c%armante. 9i elle a ait été grande et =ien +aite et si elle a ait eu les c%e eu/ clairs. il y aurait pu y a oir des $alousies. mais la réalité étant di++érente. il ne pou ait y a oir de comparaison possi=le. et elle était une $olie +ille. tandis 8u’elles étaient les plus =elles +emmes de la région. 9on +r5re n’était pas =eau. non. 8uand elles le irent la premi5re +ois R il était a=solument laid.

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noir et laid. mais il était un gentleman et a ait un air agréa=le. La seconde rencontre le +it paraJtre moins laid R certes. il n’était pas =eau mais son allure était par+aite et ses dents étaient +ort =elles. et puis il était si =ien =Fti 8u’on ou=liait =ientPt 8u’il était laid. Apr5s la troisi5me entre ue. lors d’un dJner au pres=yt5re. plus personne n’osa dire 8u’il l’était. (n réalité. c’était le plus agréa=le $eune %omme 8ue les deu/ s'urs aient $amais rencontré et l’une n’aimait pas moins sa présence 8ue l’autre. Les +ianKailles de & lle Bertram en +aisaient en 8uel8ue sorte la propriété de Julia. ce 8u’elle n’ignorait nullement. A ant 8u’il n’ait passé une semaine 4 &ans+ield. elle était prAte 4 en tom=er amoureuse. Les sentiments de &aria étaient plus con+us et plus mélangés. (lle pré+érait ne pas c%erc%er 4 les comprendre. 3l ne pou ait y a oir aucun mal 4 ce 8u’elle aimFt la société d’un %omme agréa=le. Tout le monde connaissait sa situation. et &. CraN+ord sa ait ce 8u’il +aisait. &. CraN+ord ne désirait pas du tout Atre en danger. Les demoiselles Bertram étaient des plus plaisantes et tFc%aient de plaire. et il +it comme elles. sans
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aucune arri5re@pensée derri5re la tAte. 3l ne désirait pas les oir mourir d’amour. mais a ec les sentiments et le caract5re 8ui auraient dC le +aire sentir et le +aire $uger plus e/actement. il se permit de grandes li=ertés sur ces points. O J’aime =eaucoup os demoiselles Bertram. déclara@t@il 4 sa s'ur. lors8u’il re int de les a oir reconduites 4 leur oiture apr5s le dJner en 8uestion. elles sont tr5s élégantes et raiment agréa=les. O (lles le sont. en e++et. et $e suis ra ie de ous l’entendre dire. &ais ous pré+éreG Julia. O #% S oui. $e pré+5re Julia. O (st@ce sinc5re L Car &lle Bertram est considérée généralement comme la plus $olie. O Je le crois aussi. elle a =ien des a antages et $e pré+5re son allure. mais $e pré+5re 8uand mAme Julia. &lle Bertram est certainement la plus $olie des deu/ et $e l’ai trou ée des plus agréa=le. mais $e pré+érerai tou$ours Julia parce 8ue ous me l’a eG ordonné. O Je ne de rais pas ous parler. 7enry. mais $e

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sais 8ue ous +inireG par la pré+érer. O ;e ous ai@$e pas dit 8ue $e l’ai pré+érée depuis le commencement L O <e plus. &lle Bertram est +iancée. 9ou eneG@ ous@en. mon c%er +r5re. 9on c%oi/ est dé$4 +ait. O #ui. et $e ne l’en aime 8ue mieu/. Ine $eune +ille +iancée est tou$ours plus agréa=le 8u’une autre. (lle est satis+aite d’elle@mAme. 9es soucis sont en olés et elle sent 8u’elle peut e/ercer tous ses c%armes sans suspicion. 3l y a de la sécurité a ec une $eune +ille +iancée. il n’y a pas de danger. O Muant 4 cela. &. ?us%Nort% est un c%armant $eune %omme et c’est un splendide parti pour elle. O &ais &lle Bertram ne l’aime pas. croyeG@ ous. Je ne suis pas de otre a is. Je suis sCr 8u’elle lui est tr5s attac%ée. J’ai pu le oir dans ses yeu/. c%a8ue +ois 8ue son nom +ut prononcé. J’estime trop &lle Bertram pour pou oir croire 8u’elle donnerait sa main sans donner son c'ur S O &ary. 8u’allons@nous +aire pour lui L O ;ous de ons le laisser agir lui@mAme. Lui

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parler serait tr5s mau ais. "our +inir il sera trompé. O &ais $e oudrais 8u’il ne soit pas trompé. 8u’il ne soit pas dupé R $e oudrais 8ue tout soit propre et %onora=le. O #% S C%5re. laisseG@le courir sa c%ance. laisseG@le se tromper. Ce sera aussi =ien. ;ous sommes tous dupés une +ois ou l’autre dans notre ie. O <ans le mariage pas tou$ours. c%5re &ary. O <ans le mariage spécialement. A ec tout le respect 8ui est dC 4 ceu/ 8ui sont mariés. dans cette société. c%5re &me Wrant. sur cent personnes des deu/ se/es 8ui se marient il n’y en a pas une 8ui n’est pas trompée 8uand elle se marie. Je puis regarder oD $e eu/. $e ois 8ue c’est ainsi et $e sens 8ue cela doit Atre ainsi. 8uand $e consid5re 8ue parmi toutes les transactions. c’est celle dont les gens attendent le plus les uns des autres. c’est celle oD les gens sont le moins %onnAtes. O A% S ous a eG été 4 une =ien mau aise école pour les 8uestions matrimoniales. dans la

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rue du &al. O &a pau re tante a ait certainement peu de raison d’aimer son état. mais cependant. si $e m’en tiens 4 mes o=ser ations personnelles. $e trou e 8ue c’est mal%onnAte. J’en connais tant 8ui se sont mariés en pleine con+iance et a ec l’espoir d’Atre %eureu/ et de +ormer une é8uipe par+aite. 8ui ont été pro+ondément déKus et o=ligés de se rendre compte 8u’ils arri aient e/actement au contraire S Comment appeleG@ ous cela. si ce n’est pas une tromperie L O &on c%er en+ant. $e crois 8u’il y a =eaucoup d’imagination dans tout ce 8ue ous dites. O Je m’e/cuse. mais $e ne puis pas ous croire tout 4 +ait. Cela dépend des cas é idemment. mais ous regardeG le mal sans regarder le rem5de. 3l y aura tou$ours et partout de petits +roissements et des déceptions. et nous sommes tous enclins 4 en craindre trop R mais si un pro$et de =on%eur éc%oue. la nature %umaine en +ait un autre et si notre premier calcul a été mau ais. nous en +aisons un meilleur : nous calculerons $uste pour +inir. Ces o=ser ateurs 4 l’esprit mau ais. c%5re

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&ary. 8ui ont =eaucoup a ec peu de c%ose. sont encore plus trompés et plus déKus 8ue les autres. O Tr5s =ien parlé. ma s'ur S Je rends grFce 4 otre , esprit de corps -. Je suis mariée et si $’entends Atre %onnAte. $e sou%aite 8ue mes amies le soient aussi. Cela empAc%erait =eaucoup de peines de c'ur. O Vous Ates aussi gFtée 8ue otre +r5re. &ary. mais nous ous guérirons tous les deu/. &ans+ield ous +era du =ien 4 tous deu/. et sans tromperies. ?esteG a ec nous et ous sereG guéris. Les CraN+ord ne désiraient pas Atre guéris mais ils étaient décidés 4 rester. "our le moment &ary était %eureuse au pres=yt5re et 7enry s’y plaisait su++isamment pour prolonger sa isite. 3l était arri é a ec l’intention de n’y passer 8ue 8uel8ues $ours. mais &ans+ield était prometteur et rien ne l’appelait autre part. & me Wrant était enc%antée de les garder tous les deu/ pr5s d’elle et le <r. Wrant était tout 4 +ait d’accord a ec elle car une $olie $eune +ille ayant de la con ersation comme &lle CraN+ord. est tou$ours une agréa=le

HB

société pour un %omme casanier et indolent. en outre &r. CraN+ord. étant son in ité. lui donnait le préte/te de =oire un peu de =ordeau/ c%a8ue $our. L’admiration 8ue &r. CraN+ord a ait pour les demoiselles Bertram. était une ré élation pour &lle CraN+ord. 8ui n’était pas %a=ituée 4 ce genre de c%oses. (lle reconnaissait 8ue les +ils Bertram étaient de c%armants $eunes gens et 8ue l’on rencontrait rarement. mAme 4 Londres. deu/ $eunes gens aussi accomplis. surtout l’aJné. 3l a ait =eaucoup écu 4 Londres et a ait plus de i acité et de galanterie 8u’(dmond : il de ait plaire da antage R le +ait 8u’il était l’aJné pesait d’ailleurs lourd dans la =alance. (lle a ait tou$ours eu le pressentiment 8ue c’était lui 8u’elle pré+érerait. Tom Bertram était en e++et c%armant. 3l était de la sorte d’%ommes 8ue l’on aime en général R sa gentillesse était en eloppante. car il a ait des mani5res aisées. =eaucoup d’esprit. de grandes connaissances et =eaucoup de con ersation. 9es droits 4 &ans+ield "ar: et plus tard. au titre de

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=aronnet ne gFtaient rien. a$outés au reste. & lle CraN+ord sentit tout de suite 8ue leurs situations pou aient s’accorder. (lle regarda autour d’elle a ec considération et trou a 8ue tout était en sa +a eur. le parc de cin8 milles. la maison spacieuse et moderne si =ien située et si =ien entourée 8u’elle pou ait paraJtre dans n’importe 8uelle collection de gentil%ommi5res et demandait seulement 4 Atre compl5tement remeu=lée. des s'urs agréa=les. une m5re paisi=le et un mari lui@mAme c%armant 8ui présentait l’a antage d’Atre empAc%é de $ouer par une parole donnée 4 son p5re et 8ui de ait de enir 9ir T%omas un $our. Cela pou ait con enir et elle croyait =ien 8u’il l’accepterait R aussi commenKa@t@elle d5s lors 4 s’intéresser au c%e al 8u’il de ait monter au/ courses de B... Les courses de aient l’appeler loin de &ans+ield. peu de temps apr5s 8ue leurs relations ne commenc5rent. et comme il sem=lait 8ue la +amille n’espérait pas son retour a ant plusieurs semaines. ce serait une =onne épreu e pour son amour. 3l lui parla =eaucoup des courses et tFc%a de la con aincre 4 le sui re. il +it des plans de
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grande +Ate et insista a ec toute l’ardeur de son inclination. mais ils en rest5rent au/ pro$ets. (t >anny. 8ue de enait@elle pendant tout ce temps L Mue +aisait@elle L Mue pensait@elle des nou eau/ arri ants L 3l n’y a ait pas =eaucoup de $eunes +illes de di/@%uit ans 8ui +ussent si peu consultées 8ue >anny S <’une +aKon calme et sans 8ue personne ne le remar8uFt. elle paya son tri=ut d’admiration 4 la =eauté de & lle CraN+ord mais comme elle continuait 4 trou er &. CraN+ord tr5s laid. =ien 8u’elle eCt entendu ses deu/ cousines répéter le contraire. elle n’en parlait $amais. O Je commence 4 ous connaJtre tous lle maintenant. e/cepté & "rice. dit &lle CraN+ord. tandis 8u’elle se promenait a ec les deu/ +ils Bertram. <ites moi. est@elle , sortie - ou ne l’est@ elle pas L Je suis intriguée. (lle a dJné a ec ous autres tous au pres=yt5re. ce 8ui sem=lait dire 8u’elle était , sortie - et cependant elle parla si peu 8ue $e puis di++icilement admettre 8u’elle le soit. (dmond 4 8ui cette 8uestion était posée. répondit :

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O Je crois 8ue $e sais ce 8ue ous ouleG dire. mais $e ne eu/ pas me c%arger de ous répondre. &a cousine est grande R elle a l’Fge et la raison d’une +emme. mais les , sortie - ou , pas sortie ne me concernent pas. O (t cependant en général. rien n’est plus +acile 4 éri+ier. La di++érence est si grande. 9es mani5res autant 8ue son allure. sont si di++érentes S Jus8u’4 présent. $e ne croyais pas 8u’il +Ct possi=le de se tromper dans le +ait 8u’une $eune +ille est sortie ou pas. Ine $eune +ille 8ui ne l’est pas a tou$ours la mAme ro=e. tou$ours le mAme =onnet serré. elle paraJt tr5s réser ée. et ne dit $amais un mot. Vous pou eG sourire. mais c’est comme cela. $e ous assure. et si ce n’est pas poussé un peu loin. c’est tr5s con ena=le. Les $eunes +illes de raient Atre calmes et modestes. La seule o=$ection est. 8ue le c%angement de leurs +aKons. lors8u’elles sont introduites dans la société. est trop soudain. (t sou ent elles passent en tr5s peu de temps de la plus grande réser e 4 l’e/c5s contraire... la con+iance S Voil4 la partie +auti e du présent syst5me. L’on n’aime pas oir une $eune +ille de
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di/@%uit 4 di/@neu+ ans. parler =rus8uement de toutes c%oses. 8uand on l’a ue aupara ant incapa=le de pro+érer une parole. O &. Bertram. dites@moi. ous de eG a oir 8uel8ue+ois rencontré ces c%angements =rus8ues. O Je crois =ien 8ue oui. mais $e ne trou e pas cela =ien. Je ois oD ous ouleG en enir. Vous ouleG me mysti+ier a ec &iss Anderson. O ;on pas. &iss Anderson S Je ne sais pas de 8ui ou de 8uoi ous ouleG parler. Je n’y comprends plus rien. &ais $e ous mysti+ierai a ec grand plaisir. si ous ouleG me répondre. O A% S Vous $oueG tr5s =ien otre $eu. mais $e ne me laisse pas commander ainsi. Vous de eG a oir eu &iss Anderson de ant les yeu/. en décri ant le =rus8ue c%angement d’une $eune +ille. Vous l’a eG trop e/actement peinte pour 8u’il y ait une erreur. C’était tellement =ien cela S Les Anderson de Ba:er 9treet. ;ous en parlions $ustement l’autre $our. ous sa eG. (dmond. ous ous sou eneG 8ue $’ai mentionné le nom de C%arles Anderson. Les circonstances se sont présentées e/actement comme cette $eune +ille
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ient de l’e/pli8uer. Muand Anderson me présenta la premi5re +ois 4 sa +amille. il y a deu/ ans. sa s'ur n’était pas , sortie - et $e ne pus arri er 4 lui parler. Je suis resté l4 un matin. pendant une %eure 4 attendre Anderson. a ec elle et une petite +ille ou deu/ dans la c%am=re. La gou ernante étant malade et la m5re entrant et sortant tout le temps a ec des lettres d’a++aires. $e pus di++icilement o=tenir 8uel8ues mots de la $eune +ille. 4 peine une réponse polie R elle serrait les l5 res et se détournait de moi a ec un tel air S Je ne la is plus pendant un an. (ntretemps. elle , sortit -. Je la rencontrai c%eG &me 7ol+ord et ne la reconnus pas. (lle int ers moi. s’écria 8ue $’étais une ancienne connaissance. me désempara compl5tement. et parla. et rit $us8u’4 ce 8ue $e ne sac%e raiment plus oD me mettre. Je sentais 8ue $’étais le =ou++on du salon. &lle CraN+ord a certainement entendu cette %istoire. O C’est une tr5s $olie %istoire. pleine de érité. et 8ui est toute 4 l’%onneur de &iss Anderson. C’est une +aute tr5s courante. Les m5res n’ont certainement pas encore trou é la =onne mét%ode pour conduire leurs +illes. Je ne sais oD se trou e
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l’erreur. et $e ne prétends pas redresser les gens. mais $e ois 8u’ils se trompent sou ent. O Celles 8ui montrent au monde 8uelles de raient Atre les +aKons de +aire des +emmes. dit &. Bertram. +ont =eaucoup pour tFc%er de les rendre le mieu/ possi=le. O C’est l4 8ue l’erreur est la plus grande. dit (dmond a ec moins de courtoisie. car ces $eunes +illes@l4 sont mal éle ées. #n leur donne de mau ais conseils. en commenKant. (lles agissent tou$ours par anité et il n’y a pas plus de modestie réelle dans leurs sentiments a ant 8u’elles ne se montrent 8u’apr5s. O Je ne sais pas. reprit &lle CraN+ord a ec %ésitation. #ui. $e ne suis pas de otre a is. C’est certainement la plus petite partie de l’a++aire. 3l est =ien pire de oir des $eunes +illes 8ui ne sont pas , sorties - se donner les mAmes airs et prendre les mAmes li=ertés 8ue si elles l’étaient. ce 8ue $’ai dé$4 u. C’est pire 8ue tout et c’est raiment dégoCtant S O #ui. c’est tr5s incon enant. en e++et. dit &. Bertram. Cela ous égare. et ous ne sa eG 8ue
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+aire. Le =onnet =ien serré et l’air modeste. ous dé+inissent si =ien Tet rien ne +ut plus $usteU et ous +ont comprendre ce 8u’il en est. Muant 4 moi. $e me suis trou é dans un terri=le em=arras l’an dernier. précisément pour cette raison. J’étais allé 4 ?amsgate passer une semaine. a ec un ami. en septem=re dernier. immédiatement apr5s mon retour des 3ndes. &on ami 9neyd O $e ous ai dé$4 parlé des 9neyd. (dmond O était l4 a ec sa m5re. son p5re et ses s'urs. tous des inconnus pour moi. Lors8ue nous arri Fmes 4 Al=ion "lace. ils a aient disparus. nous les c%erc%Fmes et les trou Fmes sur la $etée a ec d’autres de leur amis. Je +is mes salutations en =onne et due +orme et comme &me 9neyd était entourée de messieurs. $e m’occupais d’une des +illes. $e marc%ais 4 cPté d’elle pendant tout le c%emin du retour et $e me rendis aussi aima=le 8ue possi=le. La $eune +ille était aussi par+aitement aisée dans ses mani5res 8u’elle était prAte 4 parler et 4 écouter. Je ne pou ais pas me douter 8ue $e +aisais 8uel8ue c%ose de mal. (lles se ressem=laient tr5s +ort. toutes deu/ =ien %a=illées. a ec des oiles et des parasols comme les autres

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$eunes +illes. Je m’aperKus apr5s. 8ue $’a ais donné toute mon attention 4 la plus $eune 8ui n’était pas encore , sortie - et 8ue $’a ais o++ensé gra ement l’aJnée. &lle Augusta aurait dC passer inaperKue encore pendant si/ mois et $e crois 8ue &lle 9neyd ne me le pardonna $amais. O C’était désastreu/. é idemment. "au re & lle 9neyd S Muoi8ue $e n’aie pas de $eune s'ur. $e me rends compte de ce 8u’elle a dC ressentir. Xtre négligée au pro+it de 8uel8u’un 8ui n’est pas , sorti - doit Atre tr5s e/ant. mais c’était a=solument la +aute de la m5re : &lle Augusta aurait dC Atre a ec sa gou ernante. "areilles demi@mesures réussissent tr5s mal. &ais maintenant $e dois Atre satis+aite 4 propos de & lle "rice. Va@t@elle au =al L <Jne@t@elle tou$ours de%ors a ec les autres L O ;on. reprit (dmond. $e ne crois pas 8u’elle ait $amais été 4 un =al. &a m5re sort rarement elle@mAme et ne dJne $amais de%ors. e/cepté c%eG &me Wrant. et >anny reste 4 la maison a ec elle. O #% S alors la c%ose est claire. & lle "rice n’est pas , sortie -.

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VI
&. Bertram partit pour Y... et & lle CraN+ord se préparait 4 trou er un grand ide dans la société des autres : il man8uerait terri=lement au/ réunions 8ui étaient de enues $ournali5res entre les deu/ +amilles. Lors8u’elle alla dJner au "ar: peu de temps apr5s son départ. elle reprit sa place pr5s du =out de la ta=le. certaine de se sentir toute mélancoli8ue 4 cause du c%angement de maJtre. Ce de ait Atre une c%ose désagréa=le 4 +aire. elle en était certaine. (n comparaison de son +r5re. (dmond ne de ait a oir aucune autorité. Le potage +ut passé 4 la ronde d’une +aKon des moins élégante. le in +ut =u sans aucun sourire et sans aucune plaisanterie et le gi=ier coupé sans une de ces anecdotes amusantes 8ui commencent sou ent par , l’un de mes amis -. (lle essaya de trou er 8uel8ue plaisir 4 ce 8ui se passait 4 l’autre =out de la ta=le en o=ser ant &. ?us%Nort%. 8ui apparaissait 4 &ans+ield pour la
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premi5re +ois depuis l’arri ée des CraN+ord. 3l était allé passer 8uel8ue temps c%eG un ami du oisinage. 8ui a ait pu rendre sa terre meilleure par un nou eau procédé 8ue &. ?us%Nort% était =ien décidé 4 essayer. de sorte 8u’il parlait de ses pro$ets et de rien d’autre. Apr5s a oir dé$4 été e/posé dans le salon. le su$et +ut repris dans la salle 4 manger. 9a principale occupation était é idemment l’opinion et l’attention de & lle Bertram et 8uoi8ue son air montrFt plutPt une certaine supériorité 8u’un i+ intérAt. le nom de 9ot%erton Court et l’idée de ce 8ue cela représentait. lui donna un sentiment de satis+action 8ui l’empAc%a d’Atre peu aima=le. O Je sou%aiterais 8ue ous oyeG Compton. dit@il. c’est une c%ose splendide S Je n’ai $amais u un endroit aussi complet dans ma ie. Je disais 4 9mit% 8ue $e ne me rendais pas compte oD $’étais S L’acc5s de Compton est une des plus $olies c%oses 8ue $e connaisse dans la contrée. ous oyeG la maison d’une +aKon surprenante. J’ai déclaré 8uand $e suis rentré 4 9ot%erton. %ier. 8ue cela ressem=lait 4 une prison O une érita=le ieille prison.
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O #% S comment pou eG@ ous dire cela S s’écria &me ;orris. O Ine prison. en e++et S 9ot%erton Court est la plus =elle =Ftisse ancienne du monde. (lle demande des arrangements. a ant toutes c%oses. Je n’ai $amais u de toute ma ie un endroit 8ui demande plus d’em=ellissements. et c’est si délaissé 8ue $e me demande ce 8u’on pourrait y +aire. O 3l n’y a pas 4 s’étonner 8ue &. ?us%Nort% pense comme cela au$ourd’%ui. dit & me Wrant 4 &me ;orris a ec un sourire. mais cela n’empAc%e 8ue 9ot%erton sera restauré 8uand il le décidera. O Je dois essayer d’en +aire 8uel8ue c%ose. dit &. ?us%Nort%. mais $e ne sais pas 8uoi. J’esp5re 8ue $’aurai 8uel8ues =ons amis pour m’aider. O Votre meilleur ami dans cette occasion. dit lle & Bertram calmement. serait &. ?epton. $’imagine. O C’est ce 8ue $e pensais. Comme il a si =ien tra aillé pour 9mit%. $e pense 8ue $e +ais mieu/ de le prendre directement. 3l demande cin8

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guinées par $our. O (% =ien S mAme s’il en demandait di/. s’écria &me ;orris. $e suppose 8ue ous n’a eG pas =esoin de ous préoccuper de cela. La dépense ne doit pas Atre un o=stacle et si $’étais de ous $e n’y penserais pas. Je oudrais 8ue tout soit +ait au mieu/ et aussi $oliment 8ue possi=le. In endroit comme 9ot%erton Court mérite tout ce 8ue le goCt et l’argent peu ent +aire. Vous a eG asseG d’espace pour +aire tra ailler des gens et des terres 8ui ous rapporteront gros. "our ma part. si $’a ais la cin8ui5me partie d’une propriété comme 9ot%erton. $e passerais mon temps 4 planter et 4 +aire produire. car $’aime cela. Ce serait trop ridicule de ma part d’entreprendre 8uel8ue c%ose dans le $ardin oD $’%a=ite maintenant. sur un demi@acre 4 peine. Ce serait =urles8ue. &ais si $’a ais plus de place. $e trou erais un rai plaisir 4 em=ellir et 4 planter. <’ailleurs. nous n’a ons pas mal +ait en ce sens au pres=yt5re. et nous l’a ons rendu tout 4 +ait di++érent de ce 8u’il était 8uand nous sommes arri és. Vous Ates trop $eunes pour ous en sou enir. sans doute. mais si le c%er 9ir T%omas
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était l4. il pourrait ous dire les em=ellissements 8ue nous y a ons +aits. et si la santé de &. ;orris n’a ait pas été si mau aise. nous y aurions +ait =eaucoup plus encore. 3l pou ait di++icilement sortir. le pau re %omme. et ne pro+itait de rien. aussi n’a ais@$e pas le courage d’entreprendre de nou elles c%oses. 9’il n’en a ait pas été ainsi. nous aurions enle é le mur du $ardin. et +ait des plantations $us8u’au cimeti5re. comme l’a +ait le <r. Wrant. ;ous désirions tou$ours +aire du nou eau et c’est au printemps de l’année a ant la mort de &. ;orris 8ue nous a ons planté l’a=ricotier contre le mur de l’écurie. 3l est de enu un =ien =el ar=re maintenant et produit des +ruits e/8uis. n’est@ce pas. &onsieur L dit &me ;orris s’adressant au <r. Wrant. O Certes. l’ar=re prosp5re tr5s =ien. &adame. répondit ce dernier. Le sol est =on. &ais $e ne passe $amais de ant sans regretter 8ue les +ruits ne soient pas asseG a=ondants pour en conser er. O &onsieur. c’est un parc marécageu/ O nous l’a ons ac%eté comme tel O et il nous a dé$4 =eaucoup coCté. 8uoi8ue ce +Ct un cadeau de 9ir

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T%omas. mais $’ai u les notes : $e sais 8u’il a coCté sept s%illings et 8u’il a été ta/é comme un parc , marécageu/ -. O #n a a=usé de ous. &adame. reprit le <r. Wrant. Ces pommes de terre ne sont pas meilleures 8ue les a=ricots de l’ar=re dont ous parleG : elles sont insipides. In =on a=ricot est mangea=le et aucun de ceu/ de mon $ardin ne l’est. O La érité. dit &me Wrant. parlant 4 &me ;orris 4 tra ers la ta=le. est 8ue le <r. Wrant ne connaJt pas le rai goCt de nos a=ricots. il se contente di++icilement d’un seul et c’est un +ruit si précieu/ et si utile. 8ue lors8ue $’en ai employé pour mes tartes et 8ue $’en ai mis en conser e. il n’en reste plus =eaucoup pour la ta=le. &me ;orris. 8ui commenKait 4 se +Fc%er. se calma. et pendant un petit moment d’autres su$ets +urent a=ordés 8uant au/ c%angements 4 +aire 4 9ot%erton. Le <r. Wrant et & me ;orris étaient rarement en =ons termes et leurs relations. 8ui a aient commencé par des disputes. continuaient par des di ergences totales d’idées et

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d’%a=itudes. Apr5s une courte interruption. &. ?us%Nort% recommenKa : O L’%a=itation de 9mit% est l’admiration de tout le pays. et ne ressem=lait 4 rien a ant 8ue ?epton ne la prJt raiment en mains. Je crois 8ue $e prendrai ?epton... O &onsieur ?us%Nort%. dit Lady Bertram. si $’étais de ous. $’aurais une tr5s $olie plantation. Comme l’on aimerait s’y promener pendant les =eau/ $ours... &. ?us%Nort% assura 9a 9eigneurie de son par+ait ac8uiescement et essaya de +ormuler 8uel8ues compliments =ien tournés R mais entre son désir de lui plaire et ses goCts personnels. au/8uels s’a$outait son en ie d’e/primer tout le désir 8u’il a ait d’entourer les dames de toutes les aises possi=les. principalement celle 4 8ui il désirait plaire a ant tout. il se trou a em=arrassé au plus %aut point et (dmond +ut trop content de pou oir couper court 4 son discours en lui proposant du in. Cependant. &. ?us%Nort% 8ui. en général. n’était pas un grand causeur. n’a ait
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pas +ini de dé elopper son su$et : O 9mit% ne possédait pas plus de cent acres tout ensem=le. ce 8ui n’est pas =eaucoup et ce 8ui rend encore plus surprenante la +aKon dont il a pu en tirer parti. E 9ot%erton. nous a ons plus de cent acres. sans parler des parties marécageuses. et 8uand $e ois ce 8ue l’on a pu +aire 4 Compton. $e crois 8ue nous ne de ons pas désespérer. #n a coupé 8uel8ues =eau/ ar=res 8ui poussaient trop pr5s de l’%a=itation. ce 8ui a ou ert l’%oriGon. et $’y pense. ?epton ou un autre. +era certainement a=attre l’a enue 8ui se trou e de ant 9ot%erton. ous sa eG l’a enue 8ui a depuis le cPté ouest $us8u’au sommet de la colline. dit@il en se tournant spécialement ers &lle Bertram. &ais celle@ci crut tout 4 +ait décent de répondre : O L’a enue S #% S $e ne m’en sou iens pas. $e connais si peu 9ot%erton. >anny. 8ui se trou ait assise pr5s d’(dmond. $uste en +ace de &lle CraN+ord et 8ui écoutait a ec attention. lui dit tout =as :

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O A=attre une a enue S Muelle pitié S Cela ne ous +ait@il pas songer 4 CoNper L , Vous. les a enues a=attues. une +ois de plus $e déplore otre sort in$uste S 3l sourit en répondant : O Je crains 8ue l’a enue ait peu de c%ances. >anny. O Je oudrais oir 9ot%erton a ant 8u’on ne l’a=atte. et l’admirer comme il est au$ourd’%ui. dans son état actuel. mais $e crains de ne pou oir y aller... O ;’a eG@ ous $amais été l4@=as L ;on. c’est rai. ous n’a eG $amais pu. et mal%eureusement c’est trop loin pour y aller 4 c%e al. Je sou%aiterais trou er un moyen d’y aller. O #% S tant pis. Muand $e le errai. ous m’e/pli8uereG comment il a été aupara ant. O J’ai entendu dire. dit &lle CraN+ord. 8ue 9ot%erton est un endroit ancien et de grande =eauté. Muel est son style L O La maison +ut =Ftie sous (lisa=et%. C’est une grande =Ftisse réguli5re en =ri8ues. lourde mais

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d’un aspect respecta=le et 8ui contient de =onnes c%am=res en grand nom=re. Cependant. elle est mal située. dans la partie la plus =asse du parc. ce 8ui rend les améliorations di++iciles. &ais les =ois sont =eau/ et il y a un torrent dont on pourrait tirer grand parti. &. ?us%Nort% a raison. $e crois. en désirant la moderniser et $e ne doute pas 8u’il le +asse a ec succ5s. &lle CraN+ord écouta a ec %umilité et songea tout =as : , C’est un %omme =ien éle é. 8ui sait en tirer le meilleur parti. O Je ne sou%aite pas in+luencer &. ?us%Nort%. poursui it@il. mais si $e oulais améliorer mon %a=itation. $e ne me laisserais pas diriger par un %omme a ide de progr5s. Je pré+érerais moins de per+ection mais plus de personnalité et $’en ac8uerrais petit 4 petit. Je me +ierais plus 4 mes propres goCts 8u’au/ siens. O Vous serieG capa=le de +aire cela. $’en tom=e d’accord. mais moi pas. Je n’ai pas d’idées asseG in enti es pour ces c%oses. ni de génie artisti8ue su++isant. et si $’a ais une %a=itation 4 moi 4 la campagne. $e serais des plus reconnaissante 4

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n’importe 8uel &. ?epton ou autre 8ui oudrait s’en c%arger et 8ui me donnerait le plus de =eauté possi=le pour mon argent : $e ne m’en occuperais 8ue lors8ue ce serait terminé. O Ce serait pourtant si agréa=le. dit >anny. de sui re les progr5s de pr5s. O "arce 8ue ous a eG été éle ée comme cela. &ais cela ne +it pas partie de mon éducation. et la seule e/périence 8ue $’ai +aite. entreprise par 8uel8u’un 8ui n’était pas de premi5re +orce. m’a +ait considérer la c%ose comme désastreuse. 3l y a de cela trois ans. l’amiral. mon %onora=le oncle. ac%eta un cottage 4 Turc:en%am. pour y passer l’été a ec nous tous. &a tante et moi. nous nous y rendJmes a ec ent%ousiasme. mais 8uoi8u’il +Ct tr5s $oli. nous nous aperKCmes ite 8u’il +allait des améliorations. "endant trois mois nous +Cmes dans la poussi5re et la con+usion. sans un endroit oD poser nos pieds ni un =anc pour nous asseoir. Je désirais 8ue tout +Ct aussi =ien 8ue possi=le. les plantations. les $ardins +leuris et les coins rusti8ues. mais tout aurait dC Atre +ait sans 8ue $e doi e m’en occuper. 7enry est di++érent de moi :

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il aime 4 +aire tout par lui@mAme. (dmond était c%agriné d’entendre & lle CraN+ord. pour 8ui il a ait une certaine admiration. parler de son oncle de cette +aKon. 3l trou ait 8ue ce n’était pas régulier et il resta silencieu/ $us8u’4 ce 8ue. con8uis par des sourires et des ama=ilités. il décida de ne plus y penser pour le moment. O &onsieur Bertram. disait@elle. $’ai en+in des nou elles de ma %arpe. 3l paraJt 8u’elle est en sécurité 4 ;ort%ampton depuis di/ $ours. 8uoi8u’on nous ait assuré le contraire plusieurs +ois. (dmond montra son plaisir et sa surprise. O La érité est 8ue nos rec%erc%es étaient trop directes. nous a ions en oyé une ser ante. nous y étions allés nous@mAmes Tce n’était mAme pas 4 soi/ante@di/ milles de LondresU mais ce matin nous en a ons eu des nou elles plus précises. Le +ermier l’a ait ue. en a ait parlé au =oulanger 8ui en a ait parlé au =ouc%er dont le =eau@+r5re a ait écrit un mot au magasin.

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O Je suis tr5s %eureu/ 8ue ous en ayeG des nou elles. 8uel 8ue soit le moyen. et $’esp5re 8ue ous l’aureG sans délai. O Je l’aurai demain. mais comment croyeG@ ous 8u’on me l’apportera L "as par une oiture ou une c%arrette L #% S non. on ne trou erait rien 4 louer au illage. J’aurais mieu/ +ait de demander des porteurs et une c%arrette 4 =ras. O Ce sera di++icile. $e le crains. en ce moment de pleine récolte de +oin. de trou er une c%arrette et un c%e al. O J’étais tellement étonnée de oir l’a++aire d’*tat 8ue c’était S <ésirer un c%e al et une c%arrette 4 la campagne sem=lait une c%ose e/traordinaire S Aussi. $e demandais 4 ma +emme de c%am=re de s’en occuper directement. et comme $e ne pou ais sortir de mon estiaire sans oir une +erme. ni marc%er dans la plantation sans passer de ant une autre. $e pensais 8u’il su++irait de les demander pour les a oir et $e n’a ais 8ue l’em=arras du c%oi/. Vous de ineG ma surprise. 8uand $e décou ris 8ue $’a ais demandé la c%ose la moins raisonna=le. la plus impossi=le. et 8ue

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$’a ais o++ensé tous les +ermiers. tous les la=oureurs par ma demande. Muant au secrétaire du <r. Wrant. $e croyais plus prudent de ne pas Atre sur son c%emin. et mon =eau@+r5re lui@mAme. 8ui en général est la =onté mAme. me regardait d’un air som=re depuis 8u’il a ait appris ce 8ue $’a ais osé demander. O Vous ne pou ieG pas le pré oir. naturellement. mais 8uand ous y penseG maintenant. ous de eG ous rendre compte de l’importance 8u’il y a 4 rentrer les +oins. 9a location d’une c%arrette n’eCt pas été si +acile 8ue ous le supposeG. mAme 4 un autre moment R nos +ermiers n’ont pas l’%a=itude de les prAter. mais en été c’est en de%ors de leur pou oir 8ue de se pri er d’un c%e al. O Je comprendrai peut@Atre toutes os %a=itudes petit 4 petit. mais arri ant de Londres a ec l’idée 8ue tout peut Atre o=tenu a ec de l’argent. $’étais un peu décontenancée de prime a=ord en constatant cette sorte d’indépendance 8ui r5gne 4 la campagne. Cependant $’aurai 8uand mAme ma %arpe demain car 7enry. 8ui est

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complaisant. m’a o++ert d’aller la c%erc%er dans sa , =arouc%e -. ;e sera@t@elle pas amenée a ec tous les %onneurs 8ui lui sont dus L (dmond déclara 8ue la %arpe était son instrument pré+éré et 8u’il espérait a oir le plaisir de l’entendre $ouer =ientPt. >anny n’a ait $amais entendu $ouer de la %arpe et s’en ré$ouissait =eaucoup. O Je serai ra ie de $ouer pour ous deu/. dit &lle CraN+ord. aussi longtemps 8ue ous le désirereG. plus peut@Atre. car $’aime pro+ondément la musi8ue et 8uand $e sens mon goCt partagé. $e me surpasse. et $e me sens in+iniment %eureuse. Muand ous écri eG 4 otre +r5re. &. Bertram. $e ous supplie de lui dire 8ue ma %arpe est arri ée car il sa ait com=ien $’étais an/ieuse 4 ce su$et. (t ous pou eG lui dire. s’il ous plaJt. 8ue $e préparerai mes airs les plus plainti+s pour son retour. a+in de lui montrer ma compassion. car $e suis sCre 8ue son c%e al perdra. O 9i $e lui écris. $e dirai tout cela. mais $e n’ai pas de raison pour lui écrire en ce moment. O ;on. é idemment. 8uelles drPles de
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créatures sont les +r5res S 3ls peu ent rester douGe mois sans s’écrire et se oir. s’ils n’ont pas de raison pour le +aire de toute urgence. et s’ils sont o=ligés de le +aire pour dire 8u’un c%e al est malade ou un parent mort. ils en sortent a ec le moins de mots possi=le. Vous Ates tous les mAmes. 7enry. 8ui est en toutes c%oses un +r5re accompli. 8ui m’aime. 8ui se con+ie 4 moi et 8ui parle par+ois des %eures durant. n’a encore $amais tourné la page d’une lettre S (t sou ent il n’écrit pas plus 8ue : , C%5re &ary O $e suis =ien arri é O =eaucoup de monde O tout a =ien O sinc5rement Ptre. - O C’est le rai style +raternel. O Muand ils sont loin de leur +amille. dit >anny en pensant 4 6illiam. ils peu ent écrire de longues lettres. O &lle "rice a un +r5re en mer. dit (dmond. dont la correspondance réguli5re +ait 8u’elle ous trou e trop sé 5re. O (n mer. raiment L O <ans les ser ices du roi. é idemment L >anny aurait pré+éré 8ue ce soit (dmond 8ui
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racontFt l’%istoire. mais le silence de celui@ci l’o=ligea 4 e/pli8uer la situation de son +r5re R sa oi/ était animée en parlant de lui et en nommant les di++érents pays étrangers oD il a ait été. mais elle ne put parler des longues années d’a=sence sans a oir des larmes au/ yeu/. & lle CraN+ord lui sou%aita poliment une =elle carri5re. O ;e sa eG@ ous rien de mon cousin le capitaine. demanda (dmond. le capitaine &ars%all L Je crois 8ue ous a eG de nom=reuses relations dans la marine. n’est@ce pas L O "armi les amirau/. oui. asseG nom=reuses. mais. a$outa@t@elle a ec un air de grandeur. nous ne connaissons 8ue tr5s peu les o++iciers de rangs in+érieurs. Les capitaines sont certes des gens c%armants. mais nous n’a ons pas de rapports a ec eu/. Je puis ous parler longuement de =eaucoup d’amirau/. de leur escadre. de leur degré de solde. de leurs 8uerelles et de leurs $alousies. &ais en général. $e puis ous assurer 8u’ils sa ent se surpasser en mal comme en =ien. Certainement. ma ie c%eG mon oncle m’a mise en contact a ec un grand cercle d’amirau/. et $’y

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ai u su++isamment de ices et de dé=auc%e. &ais $e ous en prie. ne croyeG pas 8ue $e =lFme le métier. (dmond rede int gra e et répondit seulement : O C’est une no=le pro+ession. O #ui. la carri5re est =elle. dans deu/ cas : si elle donne la +ortune et si elle est dépensée a ec discrétion. &ais de toutes +aKons ce n’est pas un métier 8ui +a orise l’intelligence et $e ne l’ai $amais considéré comme tel. (dmond reparla de la %arpe et se sentit de nou eau tr5s %eureu/ 4 l’idée de l’entendre. L’amélioration des terrains. continuait cependant 4 +aire les +rais de la con ersation des autres et &me Wrant ne put s’empAc%er d’attirer l’attention de son +r5re sur &lle Julia Bertram. O &on c%er 7enry. ne dites@ ous rien L Vous ous Ates tant occupé d’em=ellissements ous mAme et d’apr5s ce 8ue $’ai appris au su$et d’( ering%am. ous n’a eG rien 4 en ier au/ autres propriétés d’Angleterre. ( ering%am doit Atre $ugé par+ait a ec ses collines et ses =ois S

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Mue ne donnerais@$e pour les re oir S O ?ien ne me +ait plus de plaisir 8ue de ous entendre parler ainsi. dit@il. mais $e crains 8ue ous ne soyeG désappointée. ous ne les retrou ereG plus comme ous les imagineG. 9on étendue n’est gu5re importante et 8uant au/ modi+ications. $e n’ai pu y +aire grand c%ose. %élas. J’aurais aimé y tra ailler pour longtemps S O Vous aimeG ce genre d’occupation L demanda Julia. O *normément. mais 8ue reste@t@il 4 +aire lors8ue la nature se c%arge du principal L J’étais trop $eune alors. sinon $e n’aurais pas +ait d’( ering%am. ce 8u’il est au$ourd’%ui. &on plan +ut conKu 4 6estminster. un peu modi+ié peut@ Atre 4 Cam=ridge et e/écuté alors 8ue $e n’a ais 8ue ingt et un ans. J’en ie &. ?us%Nort% 8ui a tant de $oies en perspecti es R moi. $’ai gFc%é les miennes. O Ceu/ 8ui oient rapidement. agissent rapidement. dit Julia. Vous ne de eG $amais a oir de la peine 4 trou er une occupation et au lieu d’en ier &. ?us%Nort% ous de rieG l’aider de
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os conseils. &me Wrant. ayant entendu la +in de cette con ersation. l’appuya c%audement. persuadée 8ue personne ne pou ait a oir un meilleur $ugement 8ue son +r5re. et comme & lle Bertram l’encourageait de toutes ses +orces. disant 8u’4 son a is il était =ien pré+éra=le de consulter des amies et des personnes désintéressées. 8ue de mettre l’a++aire directement entre les mains d’%ommes d’a++aire. &. ?us%Nort% +ut tout 4 +ait disposé 4 prendre les a is et les conseils de &. CraN+ord. Celui@ci se mit 4 son enti5re disposition apr5s a oir d’a=ord déprécié ses propres capacités. Alors &. ?us%Nort% demanda 4 &. CraN+ord de lui +aire l’%onneur de enir 4 9ot%erton pour 8uel8ues $ours. & me ;orris 8ui de inait les sentiments de ses ni5ces 4 l’idée de se séparer de &. CraN+ord proposa un autre pro$et : O 3l n’y a ait aucun doute 4 a oir sur l’ardeur et la =onne olonté de &. CraN+ord. mais pour8uoi n’iraient@ils pas l4@=as en plus grand nom=re L "our8uoi n’organiserait@on pas une

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e/cursion L 3l y en a =eaucoup 8ui s’intéresseraient +ort au/ améliorations 8ue ous alleG +aire. c%er &. ?us%Nort%. et 8ui aimeraient entendre l’opinion de &. CraN+ord sur le su$et. et cela pourrait tou$ours ser ir. "our ma part. il y a longtemps 8ue $’aurais oulu a oir l’occasion de re oir otre c%5re m5re. le +ait de ne pas a oir de c%e au/ m’en a empAc%é. &ais $e pourrais aller causer a ec elle pendant 8ue ous tous. ous ous prom5nereG et ous discutereG les arrangements 4 +aire. puis nous pourrions tous re enir dJner 4 9ot%erton selon les goCts de & me ?us%Nort%. et a oir un délicieu/ retour au clair de lune. Je suis sCre 8ue &. CraN+ord consentira 4 me prendre a ec mes deu/ ni5ces dans sa , =arouc%e - R (dmond pourrait aller 4 c%e al tandis 8ue >anny resterait pr5s de ous. Lady Bertram ne +it aucune o=$ection. et tout le monde e/prima son contentement 8uant au pro$et. e/cepté (dmond 8ui ne dit rien.

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VII
O (%. =ien S >anny. comment trou eG@ ous & CraN+ord. maintenant L demanda (dmond le $our sui ant. apr5s a oir pensé longtemps 4 ce su$et lui@mAme. Comment l’a eG@ ous trou ée %ier L O Tr5s =ien. raiment. J’aime l’entendre parler. elle me di ertit et elle est si $olie 8ue $’aime la regarder. O C’est sa +aKon d’Atre 8ui est si attrayante. (lle a un si $oli $eu de p%ysionomie S &ais n’a eG@ ous pas été +rappée. par 8uel8ue c%ose de déplacé dans sa conduite L O #% oui. elle n’aurait pas dC parler de son oncle comme elle l’a +ait. Cela m’a +ort étonnée. In oncle a ec 8ui elle a écu de si nom=reuses années. et 8ui. 8uels 8ue soient ses dé+auts. aime tant son +r5re. 8u’il traite comme son +ils. paraJt@ il. Je n’aurais pas cru cela S
lle

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O J’étais sCr 8ue ous en aurieG été c%o8uée. Ce n’était pas $oli. ni décent. O (t si ingrat. $e trou e. O 3ngrat est un grand mot. Je ne crois pas 8ue son oncle ait aucun droit 4 sa gratitude. mais sa +emme en a. et c’est par respect pour la mémoire de sa tante. 8u’elle est mise ici. (lle se trou e dans une situation compli8uée et a ec une telle o=$ection et un esprit aussi i+ il est di++icile 8u’elle rende $ustice 4 sa tante sans porter une om=re sur l’amiral. Je ne prétends pas sa oir le8uel +ut le plus 4 =lFmer dans leurs dissentiments. encore 8ue la conduite actuelle de l’Amiral inclinerait les sympat%ies ers sa +emme. mais il est naturel et admissi=le 8ue & lle CraN+ord dé+ende compl5tement sa tante. Je ne $uge pas ses opinions. mais $e la =lFme de les dire en pu=lic. O ;e croyeG@ ous pas. dit >anny apr5s a oir ré+léc%i un peu. 8ue cette antipat%ie n’est 8ue l’éc%o du sentiment de &me CraN+ord puis8u’elle a été éle ée enti5rement par elle L (lle ne peut pas lui a oir +ait oir clairement ce 8ue oulait au

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$uste l’Amiral L O C’est $uste. #ui. nous de ons conclure 8ue les dé+auts de la ni5ce sont la copie de ceu/ de la tante. ce 8ui nous donne plus d’indulgence 4 son égard. &ais $e crois 8ue sa demeure présente doit lui +aire =eaucoup de =ien. car les idées de & me Wrant sont tr5s $ustes et elle parle de son +r5re a ec une réelle a++ection. O #ui. e/cepté dans sa +aKon de lui écrire de trop courtes lettres S (lle m’a +ait rire. mais $e ne puis é aluer l’amour ou le caract5re d’un +r5re. d’apr5s ses lettres et d’apr5s le +ait 8u’il ne se donne pas la peine d’écrire de longues lettres. 8uand il n’a rien 4 dire d’intéressant. Je suis sCre 8ue 6illiam n’aurait pas +ait cela non plus. (t de 8uel droit suppose@t@elle 8ue ous n’écririeG pas de longues lettres si ous étieG a=sent L O <u droit de son imagination. >anny. (lle c%erc%e dans tout ce 8ui peut contri=uer 4 son propre amusement ou 4 celui des autres. ce 8ui est admissi=le 8uand il ne s’y mAle ni grossi5reté ni mau aise %umeur. et il n’y a pas l’om=re de l’une ou de l’autre dans les +aKons de & lle

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CraN+ord. 8ui ne sont ni Fpres. ni =ruyantes ni impolies. (lle est tr5s +éminine. e/cepté dans ce 8ue nous enons de dire. oD elle n’a pas d’e/cuses. Je suis content 8ue ous sentieG la mAme c%ose 8ue moi. Ayant +aKonné son imagination et dirigé ses a++ections il y a ait grande c%ance 8u’elle pense comme lui. 8uoi8u’4 ce moment@ci et sur ce su$et il y eCt 8uel8ue danger 8u’ils ne soient plus d’accord. car il était 8uant 4 & lle CraN+ord sur la pente d’une admiration 8ui la conduirait oD >anny ne pou ait le sui re. Les attraits de & lle CraN+ord ne s’amoindrissaient pas. au contraire. La %arpe arri a et a$outa encore 4 sa =eauté. la +inesse et la =onne %umeur. car. elle $ouait a ec la plus grande o=ligeance et s’e/écutait d’une +aKon pleine de goCt et de sentiment. 8ui était délicieuse et méritait c%a8ue +ois des éloges. (dmond était au pres=yt5re c%a8ue $our. a+in de $ouir de son instrument pré+éré et c%a8ue matin apportait une in itation pour le lendemain. car la $eune +ille était +lattée d’a oir un auditeur et l’%a=itude +ut ite prise.

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Ine $eune +ille. $olie. i ante. a ec une %arpe aussi gracieuse 8u’elle@mAme. pr5s d’une +enAtre donnant sur un $ardin +leuri entouré d’ar=res cou erts de leur ric%e +euillage d’été. su++isait pour prendre le c'ur de n’importe 8uel %omme S La saison. le décor. l’air. tout était +a ora=le 4 la tendresse et au sentiment. & me Wrant et sa =roderie +aisaient partie de l’%armonie et comme l’amour c%ange les aspects de toutes c%oses. le plateau de sandNic%es et le <r Wrant 8ui +aisait les %onneurs complét5rent l’ensem=le. 9ans étudier ses sentiments. et sans les appro+ondir. 4 la +in d’une semaine. (dmond commenKait 4 Atre tr5s amoureu/ et il +aut a$outer tout 4 l’%onneur de la $eune +ille. 8ue sans compter le +ait 8u’il était un %omme du monde mais n’a ait pas comme son +r5re l’art de la +latterie et l’art de raconter des %istoires amusantes. il commenKa 4 lui plaire énormément. (lle s’en rendit compte. 8uoi8u’elle ne s’y attendJt pas du tout et 8uoi8u’elle pCt di++icilement le pré oir. car il n’a ait rien d’attrayant. ne se donnait aucune peine pour plaire et ne +aisait aucun compliment. 9es a is étaient polis. son caract5re tran8uille et

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simple. 3l y a ait du c%arme peut@Atre dans sa +ranc%ise. son in+le/i=ilité. son intégrité. 8ue & lle CraN+ord était capa=le de partager. sans pou oir les discuter. (lle ne pensait d’ailleurs pas =eaucoup 4 tout cela. il lui plaisait pour le moment. elle aimait de l’a oir pr5s d’elle. cela lui su++isait. >anny ne s’étonnait pas de ce 8u’(dmond allFt au "res=yt5re c%a8ue matin. elle aurait aimé y aller également si elle en a ait été priée. pour écouter $ouer de la %arpe. comme elle trou ait naturel lors8ue le dJner du soir était terminé et 8ue les +amilles se 8uittaient. 8u’(dmond se crCt o=ligé de reconduire &me Wrant et sa s'ur c%eG elles. tandis 8ue &. CraN+ord était galant en ers des $eunes +illes du "ar:. &ais elle trou ait 8ue c’était un mau ais éc%ange. et si (dmond n’était pas l4 pour mettre de l’eau dans son in. elle se serait +acilement passée de tout le monde. (lle était un peu surprise 8u’il pCt passer tant d’%eures a ec &lle CraN+ord sans a oir l’air de oir les dé+auts de celle@ci. dont elle se sou enait =ien 8uand elle la re oyait. (dmond aimait de lui parler longuement de &lle CraN+ord. mais il
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sem=lait ouloir passer sous silence l’Amiral et elle n’osait plus lui en parler la premi5re. ayant peur de paraJtre méc%ante. La premi5re peine 8ue &lle CraN+ord lui occasionna. +ut le désir 8uelle mani+esta d’apprendre 4 monter 4 c%e al. (dmond l’y ayant encouragée. lui o++rit de +aire ses premiers essais sur sa $ument. celle@ci étant tout 4 +ait l’animal rA é pour une dé=utante. 3l s’arrangea cependant pour 8ue sa cousine n’en +Ct pas pri ée le moins du monde. car il ne oulait pas lui +aire man8uer un seul $our d’e/ercice. La $ument serait seulement conduite au "res=yt5re une demi@%eure a ant 8ue les promenades auraient lieu. et >anny 4 8ui il a ait demandé l’autorisation. ne pou ait 8ue se montrer +lattée de sa +aKon d’agir 4 son égard. &lle CraN+ord +it son premier essai a ec de =onnes dispositions. et ne gAna en rien >anny. (dmond 8ui a ait conduit la $ument et présidé au/ premiers e/ercices. la ramena a ant mAme 8ue >anny ou le coc%er 8ui l’accompagnait dans ses promenades. ne +ussent prAts 4 monter. L’épreu e du second $our +ut moins %eureuse. &lle CraN+ord trou ait tant de plaisir 4 monter.
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8u’elle ne désirait pas en +inir si ite. Vi e et audacieuse. 8uoi8ue plutPt petite. elle sem=lait +aite pour Atre écuy5re et au plaisir raiment réel de l’e/ercice. s’a$outait c%eG (dmond la +ierté de la oir +aire des progr5s raiment étonnants et la peur de la contrarier. >anny était prAte et attendait et &me ;orris la grondait de ne pas encore Atre partie. mais ni (dmond. ni le c%e al n’apparaissaient 4 l’%oriGon. (n+in. pour é iter sa tante et aller 4 sa rencontre. elle sortit. Muoi8ue les %a=itations ne +ussent éloignées 8ue d’un demi@mille. elles étaient %ors de ue l’une de l’autre. mais en marc%ant $us8u’4 cin8uante yards de c%eG elle. elle pourrait oir le =out du parc et $eter un regard sur le "res=yt5re et la route 8ui y conduisait. (lle it immédiatement le groupe dans la prairie de c%eG le <r. Wrant. (dmond et &lle CraN+ord tous deu/ 4 c%e al. cPte 4 cPte. puis le <r. et & me Wrant et &. CraN+ord a ec deu/ ou trois domesti8ues attendant au/ en irons. 3l sem=lait 8ue tout le monde était =ien $oyeu/ car elle entendait les éclats des oi/ $us8ue@l4. (lle en éprou a un peu de tristesse. car elle ne comprenait pas comment (dmond pou ait
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l’ou=lier et tout 4 coup elle ressentit une an/iété. (lle ne pou ait détac%er ses yeu/ de la prairie et o=ser er tout ce 8ui s’y passait. <’a=ord & lle CraN+ord et son compagnon +irent au pas le tour du c%amp. 8ui n’était pas petit. puis ils commenc5rent un petit galop. et cela paraissait e/traordinaire 4 la nature plutPt timide de >anny de oir comment elle montait. Apr5s 8uel8ues minutes ils s’arrAt5rent compl5tement. (dmond était tout pr5s d’elle et lui parlait. 3l lui e/pli8uait é idemment la +aKon de tenir ses rAnes et lui a ait pris la main R son imagination de ina ce 8ue ces yeu/ ne pou aient pas oir. (lle n’a ait pas 4 s’étonner de tout cela. Muoi de plus naturel 8u’(dmond soit complaisant et dépensFt sa =onté en ers tout le monde L (lle pensait 8ue &. CraN+ord aurait pu aussi =ien lui é iter cet ennui et 8u’il eCt été plus logi8ue 8ue ce +ut lui. le +r5re. 8ui apprJt 4 sa s'ur 4 monter. mais &. CraN+ord. malgré son c%armant caract5re et ses talents de coc%er. ne connaissait pro=a=lement rien 4 l’é8uitation et a ait moins de patience 8u’(dmond. (lle pensa 8ue c’était =ien +atigant pour la pau re $ument d’a oir ainsi un dou=le

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tra ail 4 +ournir. et si elle était ou=liée. le c%e al ne le serait pas S 9es sentiments +urent un peu tran8uillisés lors8u’elle it le petit groupe dispersé et &lle CraN+ord encore 4 c%e al. conduite par (dmond 4 pied. tra erser la grille et prendre le c%emin au =out du8uel elle attendait. (lle eut peur de paraJtre impolie et impatiente et marc%a 4 leur rencontre a ec l’idée de dissiper tout soupKon. O &a c%5re &lle "rice. dit &lle CraN+ord d5s 8u’elle l’aperKut. Je iens ous +aire moi@mAme des e/cuses pour ous a oir +ait attendre. mais $e n’ai aucune e/cuse 4 dire. Je sa ais 8u’il était tard et 8ue $’agissais tr5s mal. et cependant. s’il ous plaJt. pardonneG@moi. L’égoQsme doit tou$ours Atre pardonné. ous sa eG. car il n’y a aucun espoir d’y remédier. La réponse de >anny +ut e/trAmement correcte. Muant 4 (dmond. il se dit con aincu 8ue >anny n’était pas pressée. O Car il lui reste plus de temps 8u’il n’en +aut pour 8ue ma cousine puisse +aire une promenade deu/ +ois plus longue 8u’4 l’ordinaire. dit@il. et
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ous lui a eG +ait le plus grand =ien. en l’empAc%ant de monter une demi@%eure plus tPt car des nuages arri ent maintenant. ce 8ui l’empAc%era de sou++rir de la c%aleur comme tout 4 l’%eure. J’esp5re 8ue ous ne sereG pas +atiguée de tous ces e/ercices et $’aurais pré+éré 8ue ous ous épargnieG cette marc%e pour rentrer c%eG ous. O Je ous assure 8ue rien ne me +atigue. sinon descendre de ce c%e al. dit@elle en sautant 4 terre a ec son aide. $e suis tr5s +orte et $e ne suis +atiguée 8ue lors8ue $e +ais ce 8ue $e n’aime pas de +aire. &lle "rice. $e ous c5de ma place de mau aise grFce. mais $e sou%aite sinc5rement 8ue ous +assieG une =onne promenade et 8ue $e n’entendrai dire 8ue du =ien de ce c%er délicieu/ animal. Le ieu/ coc%er 8ui attendait a ec son c%e al. au/ en irons. les a ait re$oints maintenant. et >anny montant sur le sien ils se dirig5rent ers une autre partie du parc. &ais son sentiment d’an/iété ne l’a ait pas 8uittée. tandis 8u’elle les regardait marc%ant cPte 4 cPte ers le illage et se

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sou enait des talents d’écuy5re raiment lle étonnants de & CraN+ord. 8ue son cousin a ait o=ser és a ec un intérAt au moins égal au sien. O C’est un plaisir de oir une $eune +ille a ec autant de dispositions. dit le coc%er. Je n’ai $amais u personne monter a ec autant d’aisance. (lle ne sem=lait pas a oir une om=re de peur. tout 4 +ait di++érente de ous. &ademoiselle. 8uand ous Ates montée pour la premi5re +ois il y aura si/ ans =ientPt 4 "F8ues. &on <ieu S Comme ous trem=lieG 8uand 9ir T%omas ous mit sur le c%e al la premi5re +ois S <ans le salon on célé=ra aussi les talents de lle & CraN+ord. Le courage et la +orce 8ue la nature lui a ait donnés +urent tr5s appréciés par les demoiselles Bertram R le goCt 8u’elle a ait de monter était pareil au leur et ses rapides progr5s ne les dépassant pas. elles eurent grand plaisir 4 +aire son éloge. O 3l était certain 8u’elle monterait =ien. dit Julia. elle est +aite pour cela. 9on allure est aussi souple 8ue celle de son +r5re. O #ui. a$outa &aria. elle a si =on c'ur et elle a
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la mAme énergie de caract5re. Je ne puis m’empAc%er de penser 8ue =ien monter 4 c%e al est sou ent une 8uestion de =onne mentalité. Muand ils se sépar5rent ce soir@l4. (dmond demanda 4 >anny si elle a ait l’intention de monter 4 c%e al le lendemain. O ;on. $e ne crois pas... si ous désireG la $ument. répondit@elle. O Je ne la désire pas du tout pour moi. dit@il. mais si ous pré+érieG rester 4 la maison. $e crois 8ue &lle CraN+ord serait contente de l’a oir un peu plus longtemps... pour toute la matinée. en +ait. (lle oudrait aller $us8u’au/ $ardins pu=lics de &ans+ield. &me Wrant lui a anté le $oli coup d’'il 8u’ils présentent et $e suis sCr 8u’elle sera du mAme a is. &ais n’importe 8uelle matinée con iendrait. car elle ne oudrait pas ous contrarier et $e suis de son a is. (lle ne monte 8ue pour son plaisir et ous monteG pour otre santé. O Je ne monterai certainement pas demain. dit >anny. Je suis =eaucoup sortie ces derniers temps et $e pré+érerais rester 4 la maison. Je suis asseG
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+orte maintenant pour pou oir me promener. (dmond parut satis+ait. ce 8ui +it plaisir 4 >anny. et la promenade au/ $ardins pu=lics +ut décidée pour le lendemain matin. L’e/cursion comprenait toute la $eunesse e/cepté elle et sem=lait Atre tout 4 +ait amusante. #n en reparla durant toute la soirée et comme une réunion 8ui a satis+ait tout le monde en entraJne sou ent une autre. ils +irent de nou eau/ plans pour le lendemain. 3l y a ait de nom=reu/ endroits 4 isiter et comme la température était c%aude. ils décid5rent de +aire des promenades plus om=ragées. "endant 8uatre matinées successi es. la petite compagnie alla e/plorer les en irons et +aire les %onneurs de la contrée au/ CraN+ord. Tout allait 4 mer eille. la =onne %umeur se mAlait au plaisir des promenades malgré la c%aleur torride. &ais le 8uatri5me $our il y eut une om=re au ta=leau. (dmond et Julia étaient in ités 4 dJner au "res=yt5re et &aria ne l’était pas. C’était arrangé par &me Wrant a ec un esprit par+ait. &. ?us%Nort% étant $ustement attendu ce $our l4 4 &ans+ield "ar:. &ais &aria sentit l’o++ense et eut de la peine 4 dissimuler son air e/é $us8u’4 ce
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8u’elle +ut de retour c%eG elle. Comme &. ?us%Nort% ne int pas. l’in$ure lui parut encore plus pro+onde et elle n’a ait mAme pas le soulagement de pou oir passer sa mau aise %umeur sur lui. (lle dut se résigner 4 rester a ec sa m5re. sa tante et sa cousine. et ne man8ua pas de montrer sa mau aise %umeur pendant tout le dJner. (ntre di/ et onGe %eures. (dmond et Julia rentr5rent au salon. ra+raJc%is par l’air du soir. %eureu/ et pleins de gaieté. tandis 8u’ils trou aient les trois dames som=res et +Fc%ées. car &aria ne le a mAme pas les yeu/ de son li re et Lady Bertram dormait 4 moitié. &Ame & me ;orris. 8ui a ait été agacée par la mau aise %umeur de sa ni5ce et dont les 8uel8ues 8uestions 4 propos du dJner. n’a aient pas reKu une réponse tr5s rapide. décida de ne plus rien dire. "endant 8uel8ues instants. le +r5re et la s'ur. encore sous l’in+luence de la c%armante soirée 8u’ils enaient de passer et du délicieu/ retour dans la nuit +raJc%e et sous le ciel plein d’étoiles. ne s’occup5rent gu5re des autres. &ais apr5s un

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moment. (dmond. regardant autour de lui. demanda : O &ais oD est >anny L (st@elle au lit L O ;on. pas 8ue $e sac%e. reprit & me ;orris. elle était ici il y a un moment. #n entendit la douce oi/ de >anny partant de l’autre =out de la c%am=re. des pro+ondeurs d’un +auteuil oD elle était installée. & me ;orris commenKa 4 la gronder. O C’est tout 4 +ait ridicule. >anny. de ous isoler comme cela sur ce +auteuil. "our8uoi ne eneG@ ous pas ous occuper ici comme nous le +aisons L 9i ous n’a eG pas de petit tra ail 4 +aire. $e puis ous en donner 4 con+ectionner pour les pau res. 3l y a toute une pi5ce d’éto++e 8ui a été apportée la semaine derni5re. 8u’on n’a pas encore touc%ée. Je me +atiguerai =ien +ort en la coupant et $e trou e 8ue ous pourrieG penser au/ autres. au lieu de rester 4 ne rien +aire tout le temps sur ce di an. 4 otre Fge. A ant 8ue la moitié de cette longue tirade ne +Ct dé=itée. >anny était dé$4 re enue pr5s de la

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ta=le et a ait repris son ou rage. et Julia. 8ui était spécialement de =onne %umeur apr5s la délicieuse $ournée 8u’elle enait de passer. oulut dé+endre sa cousine : O Je dois dire. &aman. 8ue >anny est celle de nous 8ui est le moins sou ent sur le di an S O >anny. dit (dmond apr5s l’a oir e/aminée a ec attention. $e suis sCr 8ue ous a eG mal 4 la tAte L (lle ne le nia pas. mais a$outa 8ue ce n’était pas gra e. O Je ous crois di++icilement. répondit@il. $e ous connais trop =ien. <epuis 8uand l’a eG@ ous L O <epuis a ant le dJner. Ce n’est 8ue la c%aleur. O Xtes@ ous sortie dans la c%aleur L O 9ortie S Je comprends 8u’elle est sortie. cria &me ;orris. oudrieG@ ous 8u’elle restFt 4 l’intérieur par un =eau temps comme celui@ci L ;ous sommes tous sortis. &Ame otre m5re a été de%ors pendant pr5s d’une %eure S

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O #ui. en e++et. (dmond. reprit Lady Bertram. 8ui a ait été étonnée de la réprimande désagréa=le 8ue &me ;orris a ait +aite 4 >anny. $e suis sortie pendant une %eure. Je me suis assise trois 8uarts d’%eure dans le $ardin. pr5s des +leurs. tandis 8ue >anny coupait des roses et c’était délicieu/. $e ous assure. 8uoi8u’il +Jt c%aud. 3l +aisait plus +rais 4 la maison. mais $e pré+érais rester de%ors. O >anny a coupé des roses. dites@ ous L O #ui. $e crains 8ue ce ne soient les derni5res. cette année. "au re en+ant S (lle trou ait 8u’il +aisait si c%aud. mais il y en a ait tant 4 couper. O 3l n’y a ait pas moyen d’attendre. certainement. reprit &me ;orris d’une oi/ plus douce. mais $e me demande si ce n’est pas l4 8u’elle a attrapé son mal de tAte. s'ur L 3l n’y a rien de plus dangereu/ 8ue de rester dans le soleil =rClant. <’ailleurs. ce sera passé demain. "asseG@ lui un peu de otre inaigre aromati8ue. $’ou=lie tou$ours de remplir mon +lacon. O (lle l’a dé$4. dit Lady Bertram. $e le lui ai donné 8uand elle est re enue pour la seconde +ois
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de c%eG ous. O Muoi S s’écria (dmond. non seulement elle a coupé des roses. mais elle a encore marc%é. marc%é dans cette c%aleur. 4 tra ers le parc. elle a été deu/ +ois c%eG ous. &adame L 3l n’est pas étonnant. alors. 8u’elle ait mal 4 la tAte S &me ;orris parlait 4 Julia et n’entendit pas. O Je crains 8ue ce n’ait été un peu =eaucoup pour elle. dit Lady Bertram. mais 8uand les roses +urent cueillies. otre tante désirait en a oir c%eG elle et il a =ien +allu les lui porter. O &ais y en a ait@il tant 8ue cela. pour l’o=liger 4 y aller deu/ +ois L O ;on. mais il +allait les mettre dans la c%am=re 4 pro isions pour les séc%er et >anny a ait. mal%eureusement. +ermé la porte et emporté la cle+ : elle dut la rapporter. (dmond se le a et dit en marc%ant dans la c%am=re : O (t personne d’autre 8ue >anny ne pou ait +aire cette course L Vraiment. &adame. raiment. c’est une mau aise action.

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O Je ne sais pas ce 8ue l’on aurait pu +aire de mieu/. s’écria &me ;orris 8ui ne pou ait continuer 4 +aire sem=lant de ne pas entendre. e/cepté si $e l’a ais +ait moi@mAme. mais $e ne pou ais Atre 4 deu/ endroits 4 la +ois S 9elon le désir de otre m5re. $’étais en con ersation en ce moment@l4 a ec &. Wreen 4 propos de la laiti5re et $’a ais promis 4 Jo%n Wroom d’écrire 4 & me Je++eries. pour son +ils. et le pau re garKon m’attendait depuis une %eure. Je crois 8ue personne ne peut m’accuser d’épargner mes peines. mais $e ne puis pas tout +aire 4 la +ois S (t $e ne trou e pas 8u’il était si déraisonna=le 8ue Ka de demander 4 >anny d’aller c%eG moi. alors 8u’il y a 4 peine un 8uart de mille d’ici. Com=ien de +ois n’ai@$e pas +ait ce tra$et L Je le +ais trois +ois en un $our et par tous les temps et $e ne m’en suis $amais plainte. O Je sou%aiterais 8ue >anny ait le 8uart de otre santé. &adame S O 9i >anny prenait de l’e/ercice plus réguli5rement. elle ne serait pas a=attue pour si peu S (lle n’est plus montée 4 c%e al depuis tout

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un temps et $e trou e 8ue lors8u’elle ne monte pas elle de rait se promener. 9i elle était montée aupara ant. $e ne le lui aurais pas demandé. &ais il me sem=lait 8ue cela lui +erait plutPt du =ien apr5s a oir été penc%ée sur les rosiers. car il n’y a rien de plus ra+raJc%issant 8u’une petite marc%e apr5s une +atigue de cette esp5ce. et 8uoi8ue le soleil +Ct +ort il ne +aisait pas si c%aud S (ntre nous. (dmond. a$outa@t@elle. regardant d’une +aKon signi+icati e sa s'ur. c’est le +ait d’a oir coupé ces roses en plein soleil. sans =ouger. 8ui a +ait tout le mal. O Je crains 8ue ce ne soit en e++et cela. dit la toute candide Lady Bertram. 8ui a ait tout entendu. Je suis =ien peinée de croire 8u’elle a attrapé son mal de tAte l4. car la c%aleur était capa=le de tuer n’importe 8ui. Je pou ais 4 peine la supporter moi@mAme. $’étais assise sans =ouger mais $e de ais m’occuper de mon petit c%ien pour l’empAc%er d’a=Jmer les +leurs R c’était dé$4 trop pour moi S (dmond ne dit plus rien. mais se dirigeant ers une autre ta=le. oD le plateau du dJner était resté.

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il prit un grand erre de &ad5re. l’apporta 4 >anny et l’o=ligea 4 en =oire la plus grande partie. (lle aurait oulu pou oir re+user. mais les larmes 8ui l’étou++aient lui rendaient plus aisé d’a aler le in 8ue de parler. >urieu/ comme (dmond l’était is 4 is de sa m5re et de sa tante. il était encore plus +Fc%é contre lui@mAme. La +aKon dont il l’a ait a=andonnée était plus impardonna=le 8ue ce 8u’elles a aient +ait. Tout cela ne serait pas arri é si on s’était un plus occupé d’elle. mais depuis 8uatre $ours elle n’a ait pas le c%oi/ de ses compagnes d’e/ercices et n’a ait pas le moyen d’é iter les caprices de sa tante. 3l était %onteu/ de songer 8ue depuis 8uatre $ours elle n’a ait pas pu monter 4 c%e al. et résolut tr5s sérieusement 8ue cela ne se représenterait plus. mAme s’il de ait re+user un plaisir 4 &lle CraN+ord. >anny alla se couc%er le c'ur aussi gros 8u’4 son arri ée 4 &ans+ield "ar:. L’état de son esprit a ait certainement une part dans son mal de tAte. car elle s’était sentie a=andonnée et a ait dC lutter contre des sentiments de mécontentement et de

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$alousie depuis plusieurs $ours. Lors8u’elle s’était couc%ée sur le di an a+in de n’Atre pas ue. le mal de son esprit était plus +ort 8ue celui de sa tAte et le c%angement 8ui s’était produit dans la =onté d’(dmond 4 son égard. l’a ait +ort découragée.

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VIII
Les promenades 4 c%e al de >anny recommenc5rent d5s le lendemain et comme c’était un matin plus agréa=lement +rais. moins c%aud 8ue les $ours précédents. (dmond se dit 8ue sa santé et sa gaieté reprendraient ite le dessus. Tandis 8u’elle était partie &. ?us%Nort% arri a a ec sa m5re 8ui oulait e/primer elle@ mAme com=ien le pro$et de enir 4 9ot%erton lui +aisait plaisir. pro$et 8ui a ait dC Atre retardé. 4 cause de son a=sence pendant 8uinGe $ours. &me ;orris et ses ni5ces +urent enc%antées d’entendre reparler du pro$et et la date +ut +i/ée pour =ientPt. 4 condition toute+ois 8ue &. CraN+ord +Ct li=re. et 8uoi8ue &me ;orris décidFt 8u’il le serait. les $eunes +illes suggér5rent d’aller au pres=yt5re pour s’en assurer et oir si le mercredi lui con enait. "endant 8u’il allait +aire sa isite. & me Wrant et

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&lle CraN+ord arri 5rent R ayant pris un autre c%emin elles ne l’a aient pas rencontré. (lles déclar5rent a oir =on espoir 8ue &. CraN+ord serait 4 la maison pour le rece oir. #n reparla du pro$et de 9ot%erton. car il eCt été di++icile d’a=order un autre su$et. tant & me ;orris était ent%ousiasmée 4 cette idée. & me ?us%Nort%. 8ui était une +emme sans arri5re@pensée. polie. prosaQ8ue et empat%i8ue. mais désireuse de s’occuper de ses intérAts et de ceu/ de son +ils. insista pour 8ue Lady Bertram +Ct de la partie. Celle@ci ne se laissa pas persuader. mais sa +aKon. calme de re+user +it croire 4 & me ?us%Nort%. 8u’au +ond elle désirait enir. $us8u’4 ce 8ue & me ;orris l’en eCt dissuadée. O La +atigue serait trop grande pour ma s'ur. $e ous assure. ma c%5re &me ?us%Nort%. <i/ milles pour aller et di/ pour re enir. c’est énorme. ous sa eG. Vous de eG e/cuser ma s'ur et ous contenter de nous accepter sans elle. Certes. 9ot%erton eCt été l’endroit 8ui l’eCt tentée pour +aire une si longue course. mais ce n’est pas possi=le. (lle aura la compagnie de >anny "rice. et tout sera pour le mieu/. Muant 4 (dmond.
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8uoi8u’il ne soit pas l4 pour répondre lui@mAme. $e suis sCre 8u’il sera enc%anté de se $oindre 4 nous. 3l pourrait y aller 4 c%e al. &me ?us%Nort% ne pou ait 8ue s’incliner et regretter 8ue Lady Bertram ne +Ct pas de la partie. O (lle man8uerait tr5s +ort 4 la réunion et & me ?us%Nort% aurait été enc%antée 8u’elle Jnt a ec la $eune &lle "rice 8ui ne connaissait pas encore 9ot%erton et pour 8ui elle trou ait dommage de ne pas oir ce $oli endroit. O Vous Ates tr5s =onne. raiment tr5s =onne. ma c%5re &adame. s’écria & me ;orris. mais >anny aura d’autres occasions de oir 9ot%erton. (lle a ait toute la ie de ant elle et il était tout 4 +ait %ors de 8uestion 8u’elle y allFt pour le moment. Lady Bertram ne pou ait s’en passer. O #% S non. $e ne pourrais me passer de >anny S &me ?us%Nort% 8ui était con aincue 8ue tout le monde de ait désirer oir 9ot%erton demanda également 4 &lle CraN+ord d’Atre des leurs et 8uoi8ue &me Wrant n’eCt pas trou é utile de +aire

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isite 4 &me ?us%Nort% 4 son arri ée dans le oisinage et déclinFt l’in itation pour elle mAme. elle +ut enc%antée de procurer ce plaisir 4 sa s'ur &ary 8ui ne +ut pas di++icile 4 persuader. &. ?us%Nort% re int du pres=yt5re enc%anté de sa isite et (dmond arri a $uste 4 temps. pour apprendre ce 8ui a ait été décidé pour mercredi. et pour escorter &me ?us%Nort% $us8u’4 sa oiture. E son retour dans la salle 4 manger. il trou a &me ;orris en train de se demander si la présence de &lle CraN+ord dans l’e/cursion était désira=le ou pas et s’il y aurait place pour elle dans la oiture de son +r5re. Les demoiselles Bertram rirent de l’idée et lui assur5rent 8ue la oiture contenait +acilement 8uatre personnes. sans compter le si5ge sur le8uel 8uel8u’un pou ait l’accompagner. O &ais pour8uoi est@il nécessaire 8u’on n’emploie 8ue la oiture des CraN+ord L demanda (dmond. "our8uoi ne prendrait@on pas le coupé de ma m5re L Je n’ai pas compris l’autre $our. 8uand on a parlé de ce pro$et. pour8uoi il

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n’était pas plus logi8ue 8u’une isite de la +amille +Ct +aite dans sa oiture. O Comment S s’écria Julia. s’entasser 4 trois dans ce coupé par ce temps@ci. 8uand nous pou ons a oir des places dans une grande oiture S ;on. mon c%er (dmond. ce ne serait pas admissi=le S O 9ans compter. dit &aria. 8ue &. CraN+ord désire nous conduire. et comme cela +ut décidé au dé=ut c’est une sorte de promesse. O (t. mon c%er (dmond. a$outa &me ;orris. prendre deu/ oitures. 8uand une seule su++it. serait un ennui inutile R entre nous. le coc%er n’aime pas =eaucoup la route 8ui m5ne 4 9ot%erton. 3l s’est tou$ours plaint am5rement des c%emins étroits. 8ui gri++ent la carrosserie. et ous sa eG 8ue nous ne oudrions pas 8ue la oiture soit a=Jmée pour le retour de 9ir T%omas. O Ce ne sont pas des raisons tr5s $olies. pour employer la oiture de &. CraN+ord. dit Julia. mais la érité est 8ue 6ilco/ est un idiot et ne sait pas conduire. Je ous certi+ie. 8ue mercredi nous ne trou erons aucun ennui au/ c%emins
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étroits. O Je suppose 8u’il n’y a aucune pri ation et aucune di++iculté 4 aller sur le si5ge L dit (dmond. O "ri ation S s’écria &aria. mais $e pense. 8ue c’est au contraire généralement considéré comme la meilleure place. C’est de l4 8u’on oit le mieu/ toute la ue sur la contrée et pro=a=lement 8ue &lle CraN+ord c%oisira cette place@l4 pour elle. O 3l n’y a aucune o=$ection. alors. pour 8ue >anny aille a ec nous puis8u’il y aura asseG de places. O >anny S répéta &me ;orris. mon c%er (dmond. il n’est pas 8uestion 8u’elle ienne a ec nous. (lle reste a ec sa tante. $e l’ai dit 4 & me ?us%Nort%. ;ous ne l’attendons pas. O Vous n’a eG aucune raison. $’imagine. &adame. dit@il en s’adressant 4 sa m5re. de désirer 8ue >anny reste a ec ous. et soit pri ée de ce plaisir pour otre agrément. 9i ous pou ieG ous en passer. ous ne désirerieG pas 8u’elle reste 4 la maison L

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O 9Crement pas. mais $e ne puis m’en passer. O Vous le pourrieG si $e restais a ec ous ici. comme $’ai l’intention de le +aire. Tout le monde s’e/clama 4 ces paroles. mais (dmond continua : O #ui. il n’y a aucune nécessité 8ue $’y aille et $e compte rester 4 la maison. >anny désire =eaucoup oir 9ot%erton et elle n’a pas sou ent l’occasion d’a oir une distraction. Alors. $e suppose. &adame. 8ue ous sereG enc%antée de lui procurer ce plaisir L O #% S oui certainement. tr5s contente. si otre tante n’y oit pas d’o=$ections. &me ;orris insista sur l’incon enance 8u’il y a ait 4 prendre >anny alors 8u’elle a ait assuré &me ?us%Nort% 8u’elle ne pou ait enir. Ce serait d’une impolitesse S Ce serait si peu respectueu/ is 4 is de celle@ci. 8ui était un e/emple de =onne éducation S &me ;orris n’aimait pas >anny et ne désirait pas lui procurer ce plaisir mais son opposition au désir d’(dmond montrait trop de partialité. (lle

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a ait si =ien tout arrangé et trou ait désagréa=le de c%anger ses pro$ets. &ais 8uand (dmond lui assura 8u’elle ne de ait pas Atre en peine de l’opinion et de l’accueil de & me ?us%Nort%. car en la reconduisant il lui a ait suggéré dé$4 8ue &lle "rice iendrait sans doute aussi et 8ue & me ?us%Nort% en a ait paru enc%antée. elle répondit d’un air e/é : O Tr5s =ien. tr5s =ien. comme ous ouleG. cela m’est égal. O Cela sem=le curieu/. dit &aria. 8ue ous restieG 4 la maison 4 la place de >anny. O (lle peut ous en Atre $oliment reconnaissante. reprit Julia. 8uittant précipitamment la c%am=re. consciente de ce 8u’elle aurait dC proposer de rester elle@mAme. O >anny est tou$ours reconnaissante. répondit (dmond O et la con ersation se termina. La gratitude de >anny lors8u’elle apprit la c%ose +ut en e++et plus grande 8ue le plaisir 8u’elle en éprou ait. (lle connaissait mieu/ 8ue personne la =onté d’(dmond et en était plus

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touc%ée 8ue celui@ci ne pou ait se l’imaginer. ignorant les sentiments de >anny pour lui. &ais la pensée 8u’il se pri ait d’un plaisir pour elle la c%agrinait et la satis+action de oir 9ot%erton sans lui. ne lui plaisait pas. La proc%aine rencontre des deu/ +amilles. produisit un autre c%angement au plan. c%angement admis cette +ois par toute la +amille. &me Wrant s’o++rit pour enir tenir compagnie 4 Lady Bertram le $our +i/é. et le <r. Wrant se $oindrait 4 eu/ pour le dJner. Lady Bertram était ra ie de l’idée et tout le monde +ut de nou eau content. (dmond lui@mAme leur était tr5s reconnaissant de cet arrangement 8ui lui permettait de +aire partie de l’e/cursion et prétendait y a oir $ustement pensé a ant 8ue & me Wrant n’en parlFt. Le mercredi +ut un $our super=e et tout de suite apr5s le dé$euner la oiture arri a. &. CraN+ord conduisant sa s'ur. Tout le monde était prAt et c%acun prit sa place. Mui allait a oir la c%ance d’Atre pr5s du conducteur L Ce +ut &me Wrant 8ui arrangea la 8uestion en disant :

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O Comme ous Ates cin8. il +aut 8ue 8uel8u’un monte sur le si5ge pr5s d’7enry et comme ous a eG +ormulé derni5rement le désir d’apprendre 4 conduire. Julia. ce serait une =onne occasion pour ous de prendre une leKon au$ourd’%ui. 7eureuse Julia S &al%eureuse &aria S (n un instant la premi5re +ut sur le si5ge et la seconde s’installa 4 l’intérieur =ien 4 contrec'ur. "uis la oiture se mit en marc%e a ec les sou%aits des deu/ dames 8ui restaient et des a=oiements du c%ien dans les =ras de sa maJtresse. La route était $olie. et >anny dont les promenades a aient été plutPt rares. se trou a ite parmi de nou eau/ paysages. 8u’elle admira a ec satis+action. #n ne lui adressait pas sou ent la parole et elle ne le désirait d’ailleurs pas. 9es propres pensées et ses ré+le/ions personnelles étaient %a=ituellement ses meilleures compagnons et elle trou a une tr5s grande distraction 4 regarder la contrée. la +orme des routes. les di++érences de terrain. l’état de la moisson. les $olis cottages. les =estiau/. et les en+ants. et ne regrettait 8u’une seule c%ose. c’est de ne pou oir dire ses impressions 4 (dmond.
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C’était le seul point de ressem=lance 8u’elle a ait a ec sa oisine. car &lle CraN+ord était tout 4 +ait di++érente d’elle. (lle n’a ait rien de la délicatesse de sentiments de >anny. de ses goCts et de ses idées. (lle oyait la nature comme une c%ose inanimée. et sans o=ser er =eaucoup. 9on attention n’était attirée 8ue par les +emmes et les %ommes. ses goCts ne se rapportaient 8ue pour tout ce 8ui remuait et se oyait. E c%a8ue tournant de la route elles se retournaient toutes deu/ pour oir si (dmond les sui ait. et c’était leur seul trait d’union. "endant les sept premiers milles. & lle Bertram. n’eut pas de grand agrément. 9on %oriGon se +ermait 4 la ue de &. CraN+ord et de sa s'ur. =a ardant gaiement cPte 4 cPte. et rien 8u’4 oir son pro+il e/pressi+ 8uand il regardait Julia a ec un sourire ou d’entendre le rire de celle@ci. elle éprou ait une perpétuelle irritation. Muand Julia se retournait c’était a ec une e/pression de ra issement. et 8uand elle leur parlait. c’était d’un ton en$oué. La ue 8u’elle a ait de la contrée était splendide et elle sou%aitait 8u’ils puissent tous la oir etc. etc... mais elle n’o++rait
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sa place 8u’4 &lle CraN+ord : O Voici un ra issant point de ue. dit@elle. Je oudrais 8ue ous ayeG ma place. mais $e sais 8ue ous ne oudrieG pas l’accepter S (t &lle CraN+ord pou ait di++icilement répondre a ant 8ue l’endroit ne +Ct dépassé depuis longtemps. Muand ils arri 5rent au/ en irons de 9ot%erton. l’%umeur de &lle Bertram de int meilleure. car elle a ait , deu/ cordes 4 son arc - : la puissance des ?us%Nort% et celle des CraN+ord. et dans le oisinage de 9ot%erton. la premi5re était grande. Ce n’était pas sans un sentiment d’orgueil 8u’elle disait 8ue , ces =ois appartenaient 4 la propriété de 9ot%erton - 8ue , tout ceci +aisait partie du domaine de &. ?us%Nort%. des deu/ cPtés de la route - et c’était un plaisir 8ue d’approc%er de l’ancienne demeure. maison ancestrale de la +amille. a ec toutes ses prérogati es seigneuriales. O ;ous n’aurons plus. maintenant. de mau aises routes. &lle CraN+ord. les mau aises routes sont dépassées. Le reste du c%emin est
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par+ait car &. ?us%Nort% l’a tout 4 +ait remis en état depuis 8u’il a %érité de la propriété. 3ci commence le illage. Ces cottages sont raiment disgracieu/ dans le paysage O par contre le cloc%er du illage est reconnu comme étant remar8ua=le. Je suis %eureuse 8ue l’église ne soit pas au/ +lancs du c%Fteau. comme il arri e sou ent dans les lieu/ %istori8ues. Le =ruit des cloc%es doit Atre ennuyeu/. Voici le pres=yt5re. une maison propre R le pasteur est tr5s aima=le ainsi 8ue sa +emme. d’apr5s ce 8ue $’ai entendu dire. 3ci ce sont des %ospices. =Ftis par des mem=res de la +amille. E droite la maison du régisseur. un %omme tr5s respecta=le. &aintenant. nous arri ons 4 la grille du pa illon du concierge. mais nous a ons encore pres8ue un mille 4 parcourir 4 tra ers le parc. Ce n’est pas laid. comme ous oyeG. <e ce cPté. il y a 8uel8ues $olies +utaies. mais la situation de la maison est désastreuse. ;ous descendons pendant un demi@mille pour y arri er et c’est pitoya=le. car elle n’eCt pas été laide si elle a ait eu un meilleur acc5s. &lle CraN+ord 8ui de inait les sentiments de
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&lle Bertram mani+esta une i e admiration et se +it mAme un point d’%onneur d’e/agérer. &me ;orris était c%armée et parlait sans cesse. et mAme >anny donna son a is et montra son admiration. 8ui +ut appréciée. ?ien n’éc%appait 4 ses yeu/. Apr5s a oir regardé l’%a=itation. de loin. elle déclara , 8ue c’était une demeure 8u’elle ne pou ait oir sans un sentiment de respect - et elle demanda oD était l’a enue. O Je ois la +aKade de la maison du cPté est. l’a enue doit donc se trou er derri5re. de l’autre cPté comme l’a dit &. ?us%Nort%. O #ui. e/actement derri5re la maison. (lle commence 4 une petite distance et monte pendant un demi@mille $us8u’4 l’e/trémité des terres. Vous pou eG en oir dé$4 une partie ici. Les ar=res sont tous des c%Anes. &lle Bertram parlait maintenant de tout ce 8u’elle sa ait a ec un ton décidé. alors 8u’elle a ait eu un air si dédaigneu/ 8uand &. ?us%Nort% lui a ait demandé son opinion. mais sa anité et son orgueil étaient +lattés au plus %aut point et elle se sentait +i5re 8uand on leur +it

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monter les marc%es du perron imposant 8ui précédait l’entrée principale.

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I
&. ?us%Nort% se trou ait 4 la porte pour rece oir la dame de son c%oi/ et sou%aiter la =ien enue 4 toute la compagnie. <ans le salon. &me ?us%Nort% les attendait et les reKut a ec cordialité. &lle Bertram +ut au com=le de ses désirs. Lors8ue les politesses +urent éc%angées. la c%ose 8ui de enait des plus nécessaire était de manger. et les portes +urent largement ou ertes a+in d’introduire toute la petite société dans la salle 4 manger oD elle se rendit par di++érentes c%am=res. Ine collation y était préparée a ec élégance et a=ondance. #n parla =eaucoup. on mangea =eaucoup et tout cela pour le mieu/. Le =ut principal de la $ournée +ut alors considéré. Comment &. CraN+ord désirait@il aller $eter un coup d’'il général sur la propriété L &. ?us%Nort% proposa son ca=riolet. &. CraN+ord suggéra 8u’il serait pré+éra=le de prendre une oiture 8ui pou ait contenir plus de deu/
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personnes. 9e pri er de l’a antage du $ugement des autres pourrait Atre une +aute. sans parler du plaisir de leur présence. &me ?us%Nort% proposa de prendre également le coupé. mais personne n’ac8uiesKa et les $eunes +illes ne dirent mot et ne sourirent mAme pas. & me ?us%Nort% proposa alors de montrer la maison 4 ceu/ 8ui ne l’a aient pas encore ue et ceci +ut accepté a ec $oie. car & lle Bertram était ra ie 8ue l’on +Jt aloir sa grandeur. Tout le monde se le a. et &me ?us%Nort% les dirigea 4 tra ers de nom=reuses c%am=res spacieuses. éle ées. et amplement meu=lées a ec le goCt d’il y a cin8uante ans. a ec des planc%ers =rillants. du solide aca$ou. des ric%es damas. des mar=res incrustés et sculptés. le tout +ort =eau dans son genre. 3l y a ait a=ondance de ta=leau/. 8uel8ues@uns de maJtres. mais la plus grande partie était composée de portraits de +amille 8ui n’intéressaient personne d’autre 8ue & me ?us%Nort%. 8ui +aisait les %onneurs a ec une grFce par+aite. (lle s’adressait principalement 4 &lle CraN+ord et 4 >anny 8ui l’écoutait a ec une attention toute di++érente. Car & lle CraN+ord 8ui
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a ait u des 8uantités de c%Fteau/ et n’en n’aimait aucun. gardait seulement une apparence de politesse intéressée. tandis 8ue >anny pour 8ui c%a8ue c%ose était nou elle écoutait a ec un intérAt réel tout ce 8ue & me ?us%Nort% c%armée de rappeler l’%istoire dé$4 connue et imaginant a ec ardeur les sc5nes d’autre+ois. racontait du passé de la +amille. sa montée ers les %onneurs. les isites royales. sa no=le conduite. L’état de la demeure e/cluait la possi=ilité de isiter toutes les c%am=res. et tandis 8ue >anny et 8uel8ues autres accompagnaient & me ?us%Nort%. 7enry CraN+ord e/aminait sérieusement le parc 4 tra ers les +enAtres et secouait la tAte. C%a8ue c%am=re du cPté ouest donnait sur un terrain 8ui commenKait l’a enue immédiatement 4 cPté d’une %aute palissade et de grilles de +er. Ayant isité plus de c%am=res 8u’il n’en n’était possi=le d’employer et 8ui ne de aient a oir d’autre =ut 8ue d’occuper les loisirs des domesti8ues. &me ?us%Nort% déclara : O &aintenant. nous arri ons 4 la c%apelle. 8ue normalement $e de rais ous +aire oir en entrant

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par le %aut. mais comme nous sommes entre amis. $e ous introduirai de ce cPté si ous le permetteG. 3ls entr5rent. L’imagination de >anny lui a ait +ait supposer 8u’elle allait oir autre c%ose. 8u’une c%am=re spacieuse. longue. disposée pour la dé otion. a ec 8uel8ue c%ose de plus solennel 8u’une simple pro+usion d’aca$ou et de coussins en elours rouge accumulés sur les prie@<ieu de la +amille. O Je suis désappointée. sou++la@t@elle 4 mi@ oi/. 4 (dmond. Je ne me +aisais pas du tout cette idée@l4 d’une c%apelle. 3l n’y a rien de terri=le ici. rien de mélancoli8ue. rien d’imposant. 3l n’y a pas de =as@cPté. pas de oCte. pas d’inscriptions. pas de =anni5res. "as d’étendards 8ui puissent , +lotter au sou++le nocturne du ent du ciel -. aucun signe ré élant 8u’un , monar8ue écossais y repose -. O Vous ou=lieG. >anny. 8ue cette c%apelle a été =Ftie il n’y a pas tr5s longtemps et 8u’elle ne peut Atre comparée a ec les ieilles c%apelles des c%Fteau/ %istori8ues ou des monast5res. Celle@ci

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ne ser ait 8u’4 l’usage pri é de la +amille. 3ls ont été enterrés. $e suppose. dans l’église de la paroisse. L4 ous trou ereG sans doute des =anni5res et des écussons. O 3l est sot de ma part de ne pas a oir songé 4 tout cela. mais $e suis désappointée. &me ?us%Nort% commenKa : O Cette c%apelle +ut =Ftie comme ous oyeG. sous Jac8ues 33. A ant cette période. 4 ce 8ue $’ai cru comprendre. les =ancs étaient en simple =ois et il y a 8uel8ue raison de croire 8ue les re Atements et les coussins des prie@<ieu et c%aises de +amille étaient en simple éto++e. mais ce n’est pas certain. C’est une $olie c%apelle 8ui +ut employée matin et soir. $ournellement. Les pri5res y étaient tou$ours lues par le c%apelain du c%Fteau et =eaucoup s’en sou iennent encore. mais le dernier &. ?us%Nort% ne continua pas la tradition. O C%a8ue génération a ses progr5s. dit & lle CraN+ord 4 (dmond a ec un sourire. &me ?us%Nort% était partie pour aller répéter

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sa leKon 4 &. CraN+ord. tandis 8u’(dmond. >anny et &lle CraN+ord demeuraient ensem=le. O C’est +ort dommage. s’écria >anny. 8ue l’%a=itude n’ait pas été gardée. C’était une si =elle c%ose S Muand il y a une c%apelle dans une grande %a=itation la présence d’un c%apelain est a=solument nécessaire. L’idée de toute une +amille se rassem=lant pour la pri5re est si =elle S O Tr5s =elle en e++et S dit &lle CraN+ord éclatant de rire. Cela doit rendre sympat%i8ues les c%e+s de +amille. 8ue l’o=ligation pour les pau res +emmes de c%am=re et domesti8ues de 8uitter leur tra ail et leur plaisir. pour enir deu/ +ois par $our ici dire des pri5res. 8uand ils in entent toutes sortes d’e/cuses eu/@mAmes pour ne pas enir S O Ce n’est pas l’idée 8ue >anny se +ait de la +amille. répondit (dmond. et si le maJtre ou la maJtresse de maison ne sont pas présents. il y a plus de mal 8ue de =ien. O (n tous les cas. il aut mieu/ laisser les gens li=res sur de tels su$ets. C%acun aime de +aire ce 8u’il eut et de c%oisir son moment et son genre
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de dé otion. L’o=ligation. les +ormalités 4 remplir. les retenues imposées. la durée de l’o++ice. personne n’aime ces c%oses@l4 et si les =onnes gens. 8ui étaient %a=ituées 4 s’agenouiller et 4 =Filler dans cette galerie. a aient pu pré oir 8ue le temps arri erait oD des %ommes et des +emmes resteraient di/ minutes de plus au lit. 8uand ils s’é eillent a ec un mal de tAte. sans craindre la répro=ation générale parce 8u’ils auraient man8ué la pri5re 4 la c%apelle. ils auraient sauté de $oie et d’en ie. ;e pou eG@ ous pas ous imaginer a ec 8uel sentiment de contrariété les élégantes de la maison de ?us%Nort% enaient sou ent dans cette c%apelle. Les $eunes &mes *léonore et Brigitte. con+ites dans une apparente piété. de aient a oir la tAte pleine d’autres pensées. spécialement si le pau re c%apelain ne alait pas la peine d’Atre regardé. et $e suis sCre 8ue de ce temps@l4 les pasteurs étaient tr5s in+érieurs 4 ce 8u’ils sont actuellement. "endant 8uel8ues instants. personne ne répondit. >anny a ait rougi et regardait (dmond. mais était trop +urieuse pour parler. et , il - a ait =esoin de se reprendre a ant de pou oir dire :
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O Votre i e imagination a de la peine 4 Atre sérieuse mAme sur des su$ets sérieu/. Vous nous a eG donné un ta=leau amusant. et personne ne pourrait le nier. ;ous de ons tous sentir. de temps 4 autre. la di++iculté d’e/primer nos pensées comme nous le désirerions R mais. si ous croyeG 8ue c’est une c%ose +ré8uente. c’est autre c%ose. Ine +ai=lesse de ient une %a=itude. lors8u’elle est négligée et 8uelle dé otion pri ée peut@on attendre de telles personnes L CroyeG@ ous 8ue les esprits 8ui se donnent la peine d’aller 4 la c%apelle. seraient plus recueillis en pri é L O #ui. il y a =eaucoup de c%ances. car ils seraient aidés de deu/ cPtés. 3ls seraient moins distraits et ne de raient pas prolonger leur pri5re. O Celui 8ui n’est pas capa=le de lutter dans telles circonstances. ne sera pas capa=le de lutter dans telles autres. $e crois. L’e/emple des autres l’aiderait da antage. J’admets cependant 8ue la longueur du ser ice est +atigante et lasse l’esprit. #n pré+érerait 8ue ce ne soit pas ainsi. mais $e n’ai pas 8uitté #/+ord depuis asseG longtemps

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pour a oir ou=lié ce 8u’étaient les pri5res 4 la c%apelle. "endant cette con ersation. le reste de la compagnie enant 4 passer pr5s de la c%apelle. Julia appela l’attention de &. CraN+ord sur sa s'ur en disant : O ?egardeG &. ?us%Nort% et &aria. cPte 4 cPte. comme si la cérémonie allait a oir lieu. ous ne trou eG pas L &. CraN+ord sourit et ac8uiesKa. puis allant ers &aria. il lui dit 4 oi/ =asse : O Je n’aime pas oir &lle Bertram si pr5s de l’autel. 9urprise. la $eune +ille recula instincti ement de deu/ pas. mais elle se reprit et a++ecta de rire en lui demandant tout =as : O Mui l’en empAc%erait L O Je crains d’Atre capa=le de le +aire. répondit@ il a ec un regard signi+icati+. Julia. 8ui les re$oignait 4 ce moment. continua la plaisanterie :

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O &a parole. c’est raiment dommage 8ue la cérémonie ne puisse a oir lieu tout de suite. rien ne serait plus c%armant si nous a ions la permission nécessaire. car nous sommes $ustement tous réunis. (lle en parla si %aut et a ec tant de gaieté. 8ue l’attention de &. ?us%Nort% et de sa m5re +init par Atre attirée et 8ue celui@ci se crut o=ligé de dé=iter 8uel8ues galanteries 4 sa s'ur. tandis 8ue &me ?us%Nort% disait. a ec une dignité souriante. 8ue ce serait pour elle un é énement des plus agréa=le lors8u’il arri erait. O 9i au moins (dmond était dans les ordres. s’écria Julia en courant ers l’endroit oD il se trou ait en compagnie de &lle CraN+ord et de >anny. O &on c%er (dmond. si ous étieG dans les ordres. ous pourrieG procéder 4 la cérémonie immédiatement. Muel mal%eur 8ue ous n’Ates pas encore ordonné S &. ?us%Nort% et &aria sont tout 4 +ait prAts. La contenance de &iss CraN+ord aurait pu amuser les spectateurs si 8uel8u’un l’a ait
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o=ser ée pendant 8ue Julia parlait. (lle paraissait stupé+iée de ant cette nou elle. >anny en eut pitié. O Comme elle doit regretter tout ce 8u’elle ient de dire. se dit@elle. O #rdonné. dit &lle CraN+ord. a eG@ ous l’intention de de enir un clergyman L O #ui. $e prendrai les ordres peu apr5s le retour de mon p5re. pro=a=lement ers ;oVl. &lle CraN+ord tFc%a de reprendre ses esprits. et recou rant ses couleurs disparues. se =orna 4 répondre : O 9i $’a ais su cela a ant. $’aurais parlé a ec plus de respect de ces c%oses. "uis elle c%angea de su$et. La c%apelle +ut =ientPt laissée au calme et au silence 8ui n’y étaient trou=lés 8ue par 8uel8ues cérémonies par an. &lle Bertram. +Fc%ée contre sa s'ur. sortit la premi5re et tout le monde eut l’impression d’y a oir été asseG longtemps. Le reG@de@c%aussée de l’%a=itation a ait été compl5tement isité maintenant et & me
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?us%Nort%. in+atiga=le dans ce genre d’acti ité. oulait montrer l’escalier principal et les c%am=res supérieures. &ais son +ils s’interposa. craignant de n’a oir pas le temps nécessaire. O Car. dit@il. si nous restons trop longtemps dans la maison. nous n’aurons plus le temps d’accomplir ce 8ue nous désirions 4 l’e/térieur. 3l est deu/ %eures passées et nous de ons dJner 4 cin8 %eures. &me ?us%Nort% se résigna et l’on e/amina comment on allait +aire le tour de la propriété. &me ;orris +aisait dé$4 des com=inaisons de oiture et de c%e au/. lors8ue la $eunesse. se trou ant de ant la porte 8ui donnait 4 l’e/térieur. s’y précipita. a ide d’un peu d’air. et se trou a immédiatement sous les ar=res. O 9upposons 8ue nous tournions par ici pour commencer. dit &me ?us%Nort% poliment. 3ci se trou ent nos plus =elles plantes et de curieu/ +aisans. O La 8uestion est de sa oir. dit &. CraN+ord. regardant autour de lui. si nous ne serions pas capa=les de trou er 8uel8ue c%ose d’intéressant
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ici a ant d’aller plus loin L Je ois de super=es murs l4@=as. <ites. monsieur ?us%Nort%. ouleG@ ous 8ue nous tenions un petit conseil ici L O Jac8ues. dit &me ?us%Nort% 4 son +ils. $e crois 8ue le cPté sau age de la propriété sera une nou eauté pour tout le monde. Les demoiselles Bertram n’y ont $amais été $us8u’4 présent. "ersonne ne +it d’o=$ection. mais pendant tout un temps. c%acun parut indécis. Les uns étaient attirés par l’idée des +aisans. les autres pas. et tout le monde se dispersa. &. CraN+ord alla e/aminer ce 8ue l’on pourrait tirer de ce cPté de la maison. Le terrain. 8ui était =ordé de c%a8ue cPté d’un %aut mur. contenait un emplacement de =oNling. puis une large promenade. accotée 4 une palissade de +er et dont la ue s’étendait sur les cimes des ar=res solitaires. &. CraN+ord +ut =ientPt re$oint par &lle Bertram et &. ?us%Nort% et 8uand les autres +inirent par se disperser en groupes. (dmond. & lle CraN+ord et >anny se $oignirent 4 leurs consultations sérieuses. Apr5s 8uel8ues minutes. ceu/@ci s’en all5rent de leur cPté. les laissant 4

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leurs discussions. Les trois autres. & me ?us%Nort%. &me ;orris et Julia. étaient restées en arri5re. car celle@ci. dont la =onne étoile ne sem=lait plus =riller. se oyait o=ligée de rester au/ cPtés de &me ?us%Nort% et de cac%er son impatience de ant le pas traJnant de la =onne dame. tandis 8ue sa tante était en con ersation a ec la gou ernante. "au re Julia S C’était la seule des neu+ 8ui n’était pas contente et se trou ait en pénitence... 9i di++érente de la Julia 8ui se trou ait sur le si5ge en arri ant S La politesse 8u’on lui a ait apprise l’empAc%ait de s’en+uir. et elle se sentait miséra=le sous toutes ces =elles con enances. car elle ignorait le dé ouement et n’a ait $amais été mise en contact a ec ce genre de c%oses. O 3l +ait insupporta=lement c%aud. dit & lle CraN+ord 8uand ils arri 5rent sur la terrasse. en +ace de la porte conduisant 4 la , =rousse -. Muel8u’un oit@il une o=$ection 4 se sentir 4 l’aise L Voici un petit =ois c%armant. si du moins on peut y entrer. Muelle douceur si la porte n’était pas +ermée S &ais naturellement elle l’est S Car dans ces grandes propriétés. il n’y a 8ue les
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$ardiniers 8ui peu ent aller oD ils le désirent. Cependant la porte n’était pas +ermée et ils s’en+onc5rent a ec délice dans les +ourrés 4 l’a=ri de la c%aleur intena=le. Ine =onne marc%e les conduisit dans la Gone sau age de la propriété. oD se trou aient surtout des lauriers et des mél5Ges. ainsi 8ue des ormes recoupés sous les8uels il +aisait som=re et +rais et oD régnait une =eauté naturelle tr5s plaisante en comparaison du terrain de =oNling et de la terrasse. 3ls commenc5rent par se promener en silence en goCtant pleinement le c%arme et la +raJc%eur de l’endroit. Apr5s un moment. &lle CraN+ord interrompit le silence : O Alors. ous alleG ous +aire clergyman. monsieur Bertram L dit@elle. J’en suis tr5s étonnée. O "our8uoi L Vous supposieG =ien 8ue $’adopterais une pro+ession et comme $e ne suis pas un a ocat. ni un soldat. ni un marin... O C’est rai. mais en réalité. $e n’y a ais $amais songé. (t ous sa eG. il y a généralement un oncle ou un grand@p5re 8ui laisse une +ortune au second +ils.
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O C’est en e++et une e/cellente %a=itude. dit (dmond. mais elle n’est pas uni erselle et $e suis une e/ception. c’est pour8uoi $e dois +aire 8uel8ue c%ose par moi@mAme. O &ais pour8uoi a eG@ ous c%oisi d’Atre pasteur L Je croyais 8ue c’était le lot du plus $eune. 8uand il y en a ait d’autres 4 caser a ant lui. O CroyeG@ ous 8ue l’*glise elle@mAme ne c%oisit $amais L O Jamais n’est pas anglais. &ais pas sou ent. oui $e le crois. Car 8u’y a@t@il 4 +aire dans l’*glise L Les %ommes aiment 4 se distinguer et dans toutes les carri5res ils peu ent y arri er. mais non dans l’*glise. In pasteur n’est rien du tout. O <ans la con ersation. le , rien - a =eaucoup de degrés aussi =ien 8ue le , $amais -. In pasteur ne peut pas se distinguer dans la société ou dans la mode. 3l ne peut pas porter perru8ue ou donner le ton de l’élégance. mais cela ne eut pas dire 8u’il ne puisse pas Atre 8uel8u’un 8uand mAme. Je ne dis pas 8u’il est , rien -. celui 8ui a la
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c%arge de ce 8u’il y a de meilleur dans l’%umanité. $e eu/ dire l’indi idu lui@mAme. la collecti ité. la personnalité temporelle et éternelle : il est gardien de la religion et de la morale et par consé8uent doit agir par son in+luence. "ersonne ne peut dire 8ue ce n’est , rien -. 9i l’%omme 8ui a ces c%arges n’est , rien -. c’est 8u’il néglige son de oir en dépassant ses droits et en oulant paraJtre ce 8u’il ne doit pas Atre. O Vous donneG 4 un clergyman plus d’importance 8u’il n’en a. #n ne s’aperKoit pas =eaucoup. dans la société. de son in+luence et comment pourrait@il en Atre autrement. alors 8u’on en oit si rarement L Comment ouleG@ ous 8ue deu/ sermons par semaine. mAme en supposant 8u’ils aillent la peine d’Atre écoutés. puissent in+luencer la +aKon d’agir et de penser de toute une paroisse pour le reste de la semaine L #n oit rarement un pasteur %ors de sa c%aire. O Vous parleG de Londres et moi $e parle de toute la nation en général. O La capitale n’est@elle pas un e/emple

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su++isant L O J’esp5re 8u’elle n’en est pas un. en ce 8ui concerne la proportion des ertus et des ices de tout le royaume. Ce n’est pas dans les grandes illes 8ue nous de ons c%erc%er le plus de moralité. Ce n’est pas l4 non plus 8ue les gens agissent le mieu/. et ce n’est certainement pas l4 8ue l’in+luence du clergé se +ait le plus sentir. In =on prédicateur est écouté et admiré. mais ce n’est pas dans de =eau/ sermons seulement 8u’un =on prAtre peut se rendre utile 4 sa paroisse et 4 son oisinage 8uand ceu/@ci sont capa=les d’apprécier son caract5re pri é et d’o=ser er sa conduite générale. ce 8ui est rarement le cas 4 Londres. Le clergé est perdu dans le nom=re de ses paroissiens et la plupart du temps il n’est connu 8ue par ses sermons. (t 8uant 4 l’in+luence de leurs actes pu=lics. &lle CraN+ord ne doit pas mal interpréter ce 8ue $e eu/ dire et croire 8ue $e les cite comme e/emples et ar=itres de =onne conduite. de ra++inement et de courtoisie. Ce ne sont pas les maJtres de cérémonies de la ie. Leur conduite est peut@Atre le résultat de =ons principes. elle est en réalité l’e++et de ces
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doctrines 8u’il est de leur de oir d’enseigner et ous remar8uereG sou ent. 8u’en général le reste de la nation est sem=la=le au clergé. 8u’il soit ou non ce 8u’il de rait Atre. O Certainement. dit >anny a ec une douce +ermeté. O Voil4. s’écria &lle CraN+ord. ous a eG dé$4 tout 4 +ait con aincu &lle "rice. O Je sou%aiterais con aincre &lle CraN+ord aussi. O Je ne crois pas 8ue ous le puissieG $amais. répondit@elle a ec un +in sourire. Je reste tout autant surprise 8ue ous songieG 4 entrer dans les ordres. Vous aleG mieu/ 8ue cela. CroyeG@moi. c%angeG d’idées. 3l n’est pas trop tard. >aites otre droit. O >aire mon droit S Comme si c’était aussi +acile 8ue d’aller dans le =ois. d’aller l4@=as. O Vous alleG dire sans doute 8ue c’est au =arreau 8ue la solitude est la pire. mais $e ous ai de ancé R sou eneG@ ous 8ue $e ous ai pré enu. O Vous n’a ieG pas =esoin de ous dépAc%er

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alors 8ue otre =ut n’était 8ue de m’empAc%er de dire un , =on mot -. car $e n’ai pas le moindre esprit. Je suis trop o=$ecti+. trop ou ert. $e puis c%erc%er pendant une demi@%eure le sens d’une répartie a ant d’en a oir trou é l’esprit. In silence général sui it. C%acun ré+léc%issait. >anny prit la parole : O Je me demande si $e me sentirais $amais +atiguée en me promenant dans ce =ois délicieu/. mais la proc%aine +ois 8ue nous rencontrerons un si5ge. si cela ne ous déplaJt pas. $e serais contente de m’asseoir un moment. O &a c%5re >anny. s’écria (dmond. lui prenant immédiatement le =ras. comme $e suis distrait S J’esp5re 8ue ous n’Ates pas trop +atiguée L "eut@Atre. a$outa@t@il en se tournant ers &lle CraN+ord. peut@Atre mon autre compagne serait@elle %eureuse de prendre mon autre =ras L O &erci. $e ne suis pas du tout +atiguée. (lle le prit cependant en disant cela. et la gratitude 8u’il ressentait de sa compré%ension lui +it un peu ou=lier >anny.

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O Vous me touc%eG 4 peine. dit@il. Je ne sers 4 rien. Muelle di++érence dans le poids d’un =ras de +emme comparé 4 celui d’un %omme S E #/+ord. $e me promenais sou ent dans la rue. =ras dessus =ras dessous a ec un compagnon. et ous me paraisseG une mouc%e en comparaison. O Je ne suis raiment pas +atiguée. ce 8ui m’étonne. car nous a ons =ien parcouru un mille dans ce =ois. Vous ne croyeG pas L O "as un demi@mille. répondit@il =rus8uement. car il ne désirait pas du tout é aluer la distance. O #% S ous ne ous rendeG pas compte de ce 8ue nous a ons marc%é. ;ous a ons +ait de nom=reu/ détours et le =ois lui@mAme doit a oir un demi@mille en ligne droite. et nous n’en a ons pas encore u la +in. O &ais si. ous ous sou eneG. a ant 8ue nous 8uittions le grand c%emin. on oyait l’autre =out. #n oyait tr5s clairement tout le parcours et cela ne doit pas Atre plus 8u’un , +urlong - de longueur. O #% S $e ne connais rien 4 os , +urlongs -.

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mais $e suis sCre 8ue le =ois est grand et 8ue nous nous sommes promenés tout le temps depuis 8ue nous y sommes entrés. Muand $e ous dis 8ue nous a ons =ien parcouru un mille. $e suis en dessous de la érité. O 3l n’y a 8u’un 8uart d’%eure 8ue nous sommes ici. dit (dmond en regardant sa montre. ;ous croyeG@ ous capa=les de parcourir 8uatre milles en une %eure L O #% S ne m’atta8ueG pas a ec otre montre. Ine montre a tou$ours trop ite ou trop lentement. on ne peut pas s’y +ier. Muel8ues pas de plus les men5rent 4 la +in du =ois et regardant en arri5re. ils irent un =anc =ien om=ragé et a=rité. 3ls all5rent s’y asseoir. O J’ai peur 8ue ous ne soyeG tr5s +atiguée. >anny. dit (dmond en la regardant. pour8uoi ne l’a eG@ ous pas dit plus tPt L Ce serait un mau ais $our de plaisir pour ous. si ous étieG sou++rante 4 cause de cette promenade. Tous les e/ercices la +atiguent ite. ous oyeG. mademoiselle CraN+ord. e/cepté monter 4 c%e al.
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O C’est %onteu/ de otre part. alors. de me laisser ainsi prendre son c%e al. comme $e l’ai +ait la semaine derni5re S J’en suis con+use pour ous et pour moi. mais cela n’arri era $amais plus. O Votre attendrissement et os reproc%es me +ont encore plus sentir mon impardonna=le négligence. Les intérAts de >anny sem=lent Atre mieu/ dans os mains 8ue dans les miennes. O Mu’elle soit +atiguée maintenant. ne m’étonne gu5re. car rien n’est plus +atigant 8ue ce 8ue nous a ons +ait ce matin : isiter une grande demeure. déam=uler d’une c%am=re 4 l’autre. concentrer son attention. écouter ce 8u’on ne comprend pas et admirer ce pour 8uoi on se sent dépour u d’intérAt. C’est ce 8u’il y a de plus ennuyeu/ au monde et &lle "rice a dC le reconnaJtre pour la premi5re +ois. sans doute. O Je serai ite reposée. dit >anny. c’est un ra+raJc%issement délicieu/ 8ue de s’asseoir dans l’om=re par un =eau $our. en regardant la erdure. Apr5s a oir été assise 8uel8ues instants. & lle CraN+ord se le a :
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O Je dois remuer. dit@elle. le repos me +atigue et $’ai regardé trop longtemps ce mAme paysage. Je eu/ aller le oir 4 tra ers cette grille de +er. sans pou oir le oir aussi distinctement S (dmond se le a également. O &aintenant. mademoiselle CraN+ord. si ous ouleG regarder la promenade. ous ous rendreG compte 8u’elle ne peut a oir un demi@mille. ni mAme un 8uart de mille de longueur. O C’est une immense distance. dit@elle. $e ois cela en un clin d’'il. 3l tFc%a de la raisonner. mais en ain. (lle ne oulait ni comparer. ni calculer. elle ne oulait 8ue sourire et soutenir 8u’elle a ait raison. 3ls =a ard5rent a ec plaisir et pour +inir décid5rent de se rendre compte des distances du =ois en s’y promenant encore un peu. 3ls allaient aller $us8u’au =out. prendraient un petit détour. si c’était nécessaire. et seraient de retour dans 8uel8ues minutes. >anny se déclarait reposée et oulait se remettre elle aussi en marc%e. mais ils ne l’admirent pas. (dmond insista tellement pour 8u’elle restFt assise oD elle était 8u’elle dut se
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soumettre. en pensant a ec $oie au soin 8ue son cousin prenait d’elle et a ec peine 4 sa santé délicate. (lle les regarda partir $us8u’4 ce 8u’ils aient tourné le coin et écouta longtemps le son de leurs pas.

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In 8uart d’%eure. ingt minutes pass5rent et >anny pensait tou$ours 4 (dmond et 4 & lle CraN+ord et 4 elle@mAme. (lle commenKa 4 s’étonner 8u’ils la laissaient si longtemps seule et 4 écouter a ec le désir an/ieu/ d’entendre 4 nou eau leurs oi/ ou leurs pas. E la +in elle les entendit. mais ce n’étaient pas les pas d’(dmond et de & lle CraN+ord. (lle it arri er &lle Bertram. &. ?us%Nort% et &. CraN+ord. , &lle "rice. toute seule S - et , &a c%5re >anny. comment est@ce possi=le L - +urent les premi5res salutations. O "au re petite >anny. s’écria sa cousine. comme ils ous ont trompée S Vous aurieG mieu/ +ait de ne pas les 8uitter S Assise a ec un $eune %omme de c%a8ue cPté.

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elle résuma alors 4 >anny leur con ersation. les dispositions 8ui a aient été prises. les em=ellissements pro$etés. ?ien n’était encore raiment décidé. mais 7enry CraN+ord a ait des 8uantités de suggestions intéressantes. 8ui étaient immédiatement approu ées par elle et rati+iées par &. ?us%Nort%. dont la principale occupation était. sem=lait@il. d’écouter les autres et 8ui ris8uait rarement une idée originale ou un sou%ait. Apr5s 8uel8ues instants passés de cette mani5re. &lle Bertram. remar8uant la grille en +er. e/prima le désir d’aller par l4 dans le parc a+in 8ue leurs plans puissent Atre plus compré%ensi=les. C’était d’apr5s l’a is d’7enry CraN+ord. la seule +aKon de procéder a ec intelligence et il remar8ua immédiatement un tertre 8ui se trou ait 4 peine 4 un demi@mille et 8ui donnerait une ue magni+i8ue sur l’ensem=le du parc. 3ls all5rent ers le monticule mais la grille était errouillée. &. ?us%Nort% regrettait de n’a oir pas pris la cle+. il a ait été sur le point de la prendre et était =ien déterminé 4 ne plus sortir sans l’a oir a ec lui. mais en attendant il ne
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l’a ait pas S (t comme &lle Bertram paraissait tr5s désappointée et désirait entrer dans le parc par cette grille il ne lui restait 8u’une c%ose 4 +aire. c’est d’aller la c%erc%er. Ce 8u’il +it. O C’est la seule c%ose 8ui reste 4 +aire. dit &. CraN+ord. u 8ue nous sommes si loin dé$4 de la maison. O #ui. il n’y a ait rien d’autre 4 +aire. &ais. maintenant. sinc5rement. dites@moi. si ous ne trou eG pas l’endroit moins agréa=le 8ue ous ne pensieG L O ;on. pas du tout. au contraire. $e l’ai trou é mieu/. plus important. d’un style plus complet. 8uoi8ue ce style ne soit peut@Atre pas le plus =eau. (t pour ous dire la érité. a$outa@t@il plus =as. $e ne crois pas 8ue $e re errai $amais 9ot%erton a ec autant de plaisir 8ue $e n’en ai éprou é cette +ois@ci. (t les em=ellissements ne me le +eront pas aimer da antage. Apr5s un moment d’em=arras. la $eune +ille répondit : O Vous Ates un %omme trop mondain pour ne

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pas oir a ec les yeu/ du monde et si les autres trou ent 8ue 9ot%erton a em=elli. $e n’ai pas de doute 8ue ous le trou ereG aussi. O Je crains de ne pas Atre un %omme du monde 4 tous les points de ue. &es sentiments ne sont pas aussi ép%ém5res et ma mémoire du passé n’est pas aussi dépendante des autres opinions. comme c’est le cas. en général. a ec les gens du monde. Ceci +ut sui i d’un =re+ silence. & lle Bertram reprit alors la parole : O Vous sem=lieG $ouir pleinement de otre promenade ici. ce matin. et $’étais contente de ous oir si %eureu/. Vous et Julia. ous a ieG l’air de rire tout le long du c%emin. O Vraiment L #ui. $e crois 8ue nous a ons ri. mais $e ne sais plus pour8uoi. #% S $e crois 8ue $e lui racontais 8uel8ues %istoires ridicules d’un domesti8ue de mon oncle. Votre s'ur adore de rire. O Vous la croyeG =ien plus lég5re 8ue moi. O "lus ite amusée. reprit@il. Je ne crois pas

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8ue $’aurais pu ous distraire pendant di/ milles a ec mes anecdotes irlandaises. O * idemment $e ne suis pas aussi i e 8ue Julia. mais $’ai plus de préoccupations 8u’elle pour le moment. O 9ans aucun doute. et il est des situations oD trop de lég5reté d’esprit dénoterait de l’insensi=ilité. Vos espérances sont cependant trop =elles pour $usti+ier un air som=re. Vous a eG un tr5s souriant a enir de ant ous. O "arleG@ ous réellement ou d’une +aKon +igurée L ?éellement. oui. réellement. $’admets 8ue le soleil rayonne et 8ue le parc a un air encourageant. &ais mal%eureusement cette grille de +er me donne la sensation d’Atre en+ermée. Je ne puis sortir comme $e le désire et Atre li=re comme le sansonnet. Tandis 8u’elle parlait. et c’était a ec sentiment. elle alla ers la grille et il la sui it. O Comme &. ?us%Nort% met longtemps pour aller c%erc%er cette cle+ S O (t pour le monde. ous ne oudrieG pas

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sortir. sans la cle+. sans l’autorité et sans la protection de &. ?us%Nort%... Car. sinon. ous pourrieG sans grande di++iculté passer par le cPté de la grille. ici. a ec mon aide. ce serait possi=le si ous désirieG Atre plus 4 l’aise et si ous pou ieG croire 8ue ce n’est pas dé+endu. O <é+endu S Muelle =Atise S Je puis certainement aller par l4 et $e ais le +aire. &. ?us%Nort% sera ici dans un moment. nous ne serons pas %ors de ue. O (t si nous sommes %ors de ue. &lle "rice sera asseG =onne pour lui dire 8u’il nous trou era pr5s de ce tertre. pr5s du =os8uet de c%Anes. >anny sentait 8ue tout cela n’était pas régulier mais ne pou ait rien +aire pour les en empAc%er. O Vous alleG ous +aire mal. & lle Bertram. s’écria@t@elle. ous alleG certainement ous +aire mal contre ces pointes et déc%irer otre ro=e. Vous ris8uereG de glisser. Vous +erieG mieu/ de ne pas y aller. &ais pendant 8u’elle prononKait ces paroles. sa cousine se trou ait dé$4 en sécurité de l’autre

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cPté de la grille souriant a ec =onne %umeur de son e/ploit et elle répondit : O &erci. ma c%5re >anny. mais ma ro=e et moi@mAme. nous nous portons tr5s =ien. Aussi. au re oir S >anny rentra dans sa solitude. en a%ie par des sentiments désagréa=les car elle était triste de ce 8u’elle a ait u et entendu. (lle était étonnée de la conduite de &lle Bertram et +Fc%ée contre &. CraN+ord. 3ls +urent =ientPt %ors de ue et elle se retrou a toute seule. 3l lui sem=lait 8ue tout le petit =ois était pour elle R elle ne comprenait pas ou étaient passés (dmond et & lle CraN+ord et s’étonnait 8ue celui@ci l’ait ou=liée si compl5tement. (lle +ut de nou eau trou=lée dans ses pensées par des pas rapides dans le c%emin principal et &. ?us%Nort% 8u’elle croyait oir apparaJtre +ut remplacé par Julia 8ui lui cria : O (% =ien. oD sont les autres L Je croyais 8ue &aria et &. CraN+ord étaient a ec ous L

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>anny lui e/pli8ua ce 8ui s’était passé. O C’est du $oli. ma parole S Je ne les ois nulle part. a$outa@t@elle en regardant dans le parc. O &ais ils ne peu ent Atre tr5s loin et $e suis capa=le de +aire la mAme escalade 8ue &aria. mAme sans aide. O &ais Julia. &. ?us%Nort% sera ici dans un moment a ec la cle+. AttendeG@le. O ;on pas. J’ai su++isamment u la +amille ce matin. Je iens 4 peine de m’éc%apper de la compagnie de son %orri=le m5re. Muelle pénitence $e iens d’endurer pendant 8ue ous étieG ici si calmement assise et si %eureuse S 9i ous a ieG été 4 ma place. c’eCt été aussi =ien. mais ous ous arrangeG tou$ours pour é iter ce genre de cor ée. Cette ré+le/ion était des plus in$uste. mais >anny ne répondit pas. Julia était e/ée et son caract5re était asseG iolent mais elle sa ait 8ue cela ne durerait pas et elle lui demanda simplement si elle n’a ait pas u &. ?us%Nort%. O #ui. oui. $e l’ai u. 3l courait comme s’il y

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a ait une 8uestion de ie ou de mort et me dit rapidement en passant oD il allait et oD ous ous trou ieG tous. O C’est dommage 8u’il se soit donné tant de peine pour rien. O Cela regarde &lle &aria. Je ne suis pas o=ligée de pFtir de ses +autes. Je n’ai pu é iter la m5re pendant tout le temps oD ma tante se trou ait a ec la gou ernante. mais $e puis au moins me dé=arrasser du +ils. Ce disant. elle grimpa sur la grille. sauta de l’autre cPté et s’encourut sans répondre 4 >anny 8ui lui demandait si elle a ait u (dmond et & lle CraN+ord. La terreur 8ue >anny a ait de oir &. ?us%Nort% l’empAc%ait de penser plus longtemps au/ autres et 4 leur a=sence prolongée et elle se demandait comment elle pourrait l’é iter. (lle sentait 8u’on a ait tr5s mal agi en ers lui et elle était mal%eureuse d’a oir 4 lui e/pli8uer ce 8ui s’était passé. 3l arri a 4 peine cin8 minutes apr5s le départ de Julia et 8uoi8u’elle s’e++orKFt d’e/pli8uer les c%oses le mieu/ possi=le il ne
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cac%a pas son déplaisir. <’a=ord il ne dit rien. mais ses regards e/primaient son e/trAme surprise et sa pro+onde e/ation. 3l marc%a ers la grille a ec l’air de ne pas sa oir ce 8u’il allait +aire. O 3ls désiraient 8ue $e reste pour ous dire 8ue ous les trou erieG pr5s du tertre ou au/ en irons. O Je ne crois pas 8ue $e ais aller les re$oindre. dit@il som=rement. $e ne les aperKois pas. "endant 8ue $e marc%erai au tertre ils seront peut@Atre autre part. Je me suis promené su++isamment. (t il s’assit d’un air ennuyé pr5s de >anny. O Je suis désolé. dit@elle. c’est raiment de la malc%ance. et elle c%erc%a ce 8u’elle pourrait =ien dire dans cette occasion. Apr5s un silence il reprit : O 3l me sem=le 8u’ils auraient aussi =ien pu m’attendre. O &lle Bertram croyait 8ue ous la re$oindrieG. O Je n’aurais pas eu 4 la re$oindre si elle était restée ici.

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C’était logi8ue et >anny ne sa ait 8ue dire. Apr5s un autre silence il continua : O <ites@moi. &lle "rice. Ates@ ous dans une telle admiration is 4 is de ce &. CraN+ord comme certaines gens le sont L "our ma part. $e ne lui trou e rien d’e/traordinaire. O Je ne le trou e pas =ien du tout. O Bien S "ersonne ne pourrait trou er =ien un %omme de taille aussi petite S 3l ne mesure pas cin8 pieds neu+ pouces R $e ne serais pas étonné 8u’il mesure mAme un pouce de moins. Je trou e 8u’il est carrément laid. Je pense 8ue ces CraN+ord n’ont rien a$outé 4 notre société et l’on se passait tr5s =ien d’eu/ S In petit soupir éc%appa 4 >anny et elle ne sut comment contredire &. ?us%Nort%. O 9i $’a ais +ait des di++icultés pour aller c%erc%er cette cle+. elle aurait eu une e/cuse. mais $e suis parti d5s 8u’elle en a e/primé le désir. O 3l n’y a ait pas moyen d’Atre plus o=ligeant et ous Ates allé aussi ite 8ue ous le pou ieG.

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&ais il y a 8uand mAme une grande distance $us8u’4 la maison et ous sa eG. 8uand on attend on est tr5s impatient. c%a8ue minute paraJt un si5cle. 3l se le a et retourna 4 la grille en regrettant de n’a oir pas eu cette cle+ a ec lui tout 4 l’%eure. >anny pensa 8u’il se calmait un peu et essaya de nou eau de lui dire : O C’est dommage 8ue ous n’allieG pas les re$oindre. 3ls espéraient a oir de l4 une plus $olie ue de la maison et du parc. 3ls oulaient discuter les modi+ications 4 y +aire et ils ne peu ent décider cela sans ous. (lle remar8ua 8u’elle réussirait =ien mieu/ 4 ren oyer un compagnon 8u’4 le garder. O Bien. dit &. ?us%Nort% si ous croyeG 8ue raiment $e +ais mieu/ en y allant. ce serait ridicule d’a oir apporté la cle+ pour rien. et ce disant il ou rit la grille et disparut. >anny put maintenant penser 4 loisir 4 ses deu/ compagnons 8ui l’a aient a=andonnée depuis si longtemps et se sentant impatientée elle

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résolut d’aller 4 leur rec%erc%e. (lle sui it le c%emin 8u’ils a aient pris et a ait 4 peine +ait 8uel8ues m5tres 8u’elle entendit le rire de & lle CraN+ord et 8u’elle la it =ientPt apparaJtre. 3ls étaient allés dans le parc et a aient trou é une petite grille menant 4 cette +ameuse a enue 8ue >anny aurait tant oulu oir depuis le matin. 3ls s’étaient assis sous un ar=re. c’était toute leur %istoire. &ais il était é ident 8u’ils s’étaient =ien amusés et a aient tout 4 +ait ou=lié l’%eure. La seule consolation de >anny +ut 8u’(dmond lui assura 8u’il a ait =ien regretté 8u’elle ne +Ct pas a ec eu/ et 8u’il serait enu la rec%erc%er s’il n’a ait pas eu peur de la +atiguer encore. &ais ce n’était pas su++isant pour e++acer la peine 8u’elle a ait eue d’a oir été a=andonnée une grande %eure. lors8u’il a ait dit ne partir 8ue 8uel8ues minutes pour satis+aire la curiosité 8u’elle éprou ait de sa oir de 8uoi ils a aient pu parler si longtemps. (lle se sentait déprimée et désappointée en retournant a ec eu/ ers la maison. Muand ils arri 5rent au pied de la terrasse. & me ?us%Nort% et &me ;orris apparurent au@dessus et
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ils s’y re$oignirent. Muels 8u’aient pu Atre les petits ennuis 8ui a aient gFté le plaisir de ses ni5ces. &me ;orris a ait employé magni+i8uement sa $ournée. car la gou ernante. apr5s =eaucoup de compliments adé8uats. l’a ait emmenée dans les éta=les. lui a ait tout e/pli8ué au su$et des ac%es. et lui a ait donné une +ameuse recette de +romage. (t depuis 8ue Julia les a ait 8uittées. elle a ait rencontré le $ardinier. a ec 8ui elle a ait +ait une meilleure connaissance car elle lui a ait longuement parlé de la maladie de son petit +ils et lui a ait promis des rem5des. (n retour il lui a ait montré ses plantes les plus c%oisies et une esp5ce e/traordinaire de =ruy5re. 3ls rentr5rent 4 la maison tous ensem=le. les uns pour se reposer sur les di ans. les autres pour regarder les derni5res re ues parues. en attendant le retour des autres. 3l était tard 8uand les demoiselles Bertram rentr5rent a ec les deu/ $eunes gens. 3ls ne sem=laient pas tr5s satis+aits : ils n’étaient pro=a=lement pas arri és 4 un résultat =ien concluant 8uand au =ut 8u’ils s’étaient proposé. 3ls a aient =eaucoup couru l’un
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apr5s l’autre et 8uand ils s’étaient en+in retrou és il a ait été di++icile de réta=lir une compl5te %armonie. >anny constata en regardant Julia et &. ?us%Nort% 8u’elle n’était pas seule 4 a oir du souci. Au contraire. &. CraN+ord et & lle Bertram se montraient +ort $oyeu/ et pendant le dJner >anny remar8ua 8ue ce dernier se donnait =eaucoup de peine pour tFc%er de remettre tout le monde de =onne %umeur. Le dJner +ut =ientPt sui i de t%é et de ca+é car la course de di/ milles 8u’il +audrait +aire pour retourner. ne permettait pas une grande perte de temps. <5s 8u’ils +urent assis 4 ta=le. mille riens +urent éc%angés. La oiture +init par arri er. &me ;orris ayant o=tenu 8uel8ues 'u+s de +aisans et un +romage 4 la cr5me. et +ait des discours polis et a=ondants. se déclara prAte 4 partir. E ce moment &. CraN+ord s’approc%ant de Julia lui dit aima=lement : O J’esp5re 8ue $e ne ais pas perdre ma compagne de route. 4 moins 8u’elle ne craigne l’air du soir 4 une place si e/posée.

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Muoi8ue cette demande ne +Ct pas pré ue. elle +ut tr5s =ien reKue et la $ournée de Julia sem=la ouloir se terminer aussi =ien 8u’elle a ait commencé. &lle Bertram a ait escompté autre c%ose. et +ut un peu désappointée. mais sa con iction d’Atre réellement la pré+érée la rassura et elle put répondre aima=lement au/ galanteries de &. ?us%Nort%. 3l aimait certes mieu/ la sa oir pr5s de lui dans la oiture 8ue de la oir assise sur le si5ge. O (% =ien. >anny. ce +ut un $our magni+i8ue pour ous. il me sem=le S dit &me ;orris tandis 8u’ils tra ersaient le parc. ?ien 8ue du plaisir du commencement 4 la +in S Vous de eG Atre =ien reconnaissante 4 otre tante Bertram. pour ous a oir permis de partir. In +ameu/ $our d’amusements 8ue ous a eG eu l4 S &aria. dont l’%umeur n’était pas des meilleures déclara : O Je crois 8ue ous a eG passé ous@mAme une e/cellente $ournée. &adame. Votre sac sem=le plein de =onne c%oses et $’ai pr5s de moi un panier rempli également. 8ui me cogne le genou

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sans pitié. O &ais ma c%5re ce n’est 8u’une ra issante petite =ruy5re 8ue cet aima=le $ardinier m’a o=ligée 4 prendre. mais si elle ous gAne. $e la prendrai directement sur mes genou/. TeneG. >anny. porteG ce pa8uet pour moi. et preneG@y grand soin. ne le laisseG pas tom=er car c’est un +romage 4 la cr5me comme celui. si délicieu/. 8ue nous a ons eu au dJner. ?ien ne pou ait +aire plus de plaisir 4 cette =onne ieille & me 6%ita:er 8ue le +ait 8ue $’accepte un de ses +romages. J’ai résisté longtemps mais les larmes lui montaient au/ yeu/ et $e sa ais 8ue c’est un des +romages 8ue ma c%5re s'ur pré+5re. Cette &me 6%ita:er est un amour S (lle +ut raiment c%o8uée 8uand $e lui ai demandé si le in était autorisé 4 la ta=le de l’o++ice. "reneG soin du +romage. >anny. moi $e puis m’arranger a ec les autres pa8uets et le panier. O Mu’a eG@ ous encore soutiré d’autre L demanda &aria 4 moitié satis+aite 8ue 9ot%erton +Ct si apprécié. O 9outiré. o% ma c%5re S Ce ne sont 8ue 8uatre

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'u+s de ces mer eilleu/ +aisans 8ue & me 6%ita:er m’a +orcée 4 prendre. elle n’admettait pas 8ue $e les re+use. (lle disait 8ue ce serait un si grand plaisir pour moi. 8ui is seule. d’a oir 8uel8ues petites créatures i antes pour me tenir compagnie et raiment elle a raison S Je ais demander 4 la ser ante de les mettre sous la premi5re poule 8ui cou era et $’esp5re a oir au moins un couple. 3l sera c%armant pour moi. dans mes %eures solitaires. de les regarder. et si $e réussis =ien. otre m5re en aura 8uel8ues@uns.

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I
A ec tous ses petits incidents. la promenade 4 9ot%erton. laissait au/ demoiselles Bertram une impression des plus délicieuses en comparaison de la nou elle 8u’elles reKurent du retour de leur p5re. C’était =ien plus agréa=le pour elles de songer 4 7enry CraN+ord 8u’4 leur p5re et il leur déplaisait =eaucoup de penser 8ue d’ici peu de $ours ce dernier serait de nou eau en Angleterre. ;o em=re était le som=re mois +i/é pour son retour et 9ir T%omas sem=lait =ien décidé 4 ne plus le retarder. 9es a++aires étaient tout pr5s d’Atre +inies. il pré oyait la possi=ilité de s’em=ar8uer en septem=re et se ré$ouissait d’Atre au milieu de sa +amille =ien aimée au dé=ut de no em=re. &aria était plus 4 plaindre 8ue Julia. car pour elle le retour de son p5re signi+iait l’approc%e de
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son mariage a ec celui dont l’amitié d’au$ourd’%ui allait de enir de l’amour et dont allait dépendre tout son =on%eur. La ision lui apparaissait trou=le et elle pré+érait $eter un oile dessus en attendant de trou er une autre solution. <’ailleurs son p5re ne re iendrait pro=a=lement pas au dé=ut de no em=re. car il y a ait =eaucoup de c%oses 8ui pou aient retarder la tra ersée de son p5re. ces mille c%oses tou$ours possi=les. 3l n’arri erait pas a ant la mi@ no em=re. au plus tPt. et la mi@no em=re c’était dans trois mois. Trois mois 8ui comprenaient trente semaines. Tant de c%oses pou aient arri er en trente semaines S 9ir T%omas aurait été pro+ondément peiné s’il s’était douté des sentiments 8ui animaient le c'ur de ses +illes au su$et de son retour et il aurait di++icilement trou é une consolation c%eG une autre $eune +ille. &lle CraN+ord en allant passer la soirée a ec son +r5re 4 &ans+ield apprit la =onne nou elle et 8uoi8ue sem=lant n’a oir rien 4 oir dans l’a++aire et ayant e/primé des +élicitations de pure politesse. elle ne parut pas en éprou er une

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i e satis+action. &me ;orris e/pli8ua ce 8u’il y a ait d’intéressant dans la lettre et l’on parla d’un autre su$et. &ais apr5s le t%é. comme & lle CraN+ord se trou ait a ec (dmond et >anny pr5s de la +enAtre 4 regarder le couc%er du soleil. tandis 8ue &lle Bertram. &. ?us%Nort% et 7enry CraN+ord s’occupaient des =ougies du piano. elle reparla du retour de 9ir T%omas en disant : O Comme &. ?us%Nort% sem=le %eureu/ S 3l pense au mois de no em=re. (dmond se retourna et regarda ce dernier sans rien dire. O Le retour de otre p5re sera un é énement raiment intéressant. O (n e++et. apr5s une telle a=sence. 8ui ne +ut pas seulement longue mais de plus pleine de dangers. O Ce sera aussi le signal d’autres é énements importants. le mariage de otre s'ur. et otre entrée dans les ordres. O #ui. O ;e soyeG pas o++ensé. dit &lle CraN+ord en

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riant. mais cela me rappelle l’%istoire des %éros du temps passé 8ui apr5s a oir +ait de grands e/ploits dans des pays étrangers. o++raient des sacri+ices au/ dieu/. en reconnaissance de leur retour. O 3l n’y a pas de sacri+ices dans ce cas@ci. répondit (dmond a ec un sourire sérieu/. O et regardant ers le piano 4 nou eau O elle ne +ait 8ue ce 8u’elle désire S O #% oui S $e le sais. Je plaisantais tout simplement. (lle +ait ce 8ue la plupart des $eunes +illes +eraient et $e ne doute pas 8u’elle soit e/trAmement %eureuse. O &on entrée dans les ordres est aussi olontaire 8ue le mariage de &aria. $e ous le certi+ie. O 3l est %eureu/ 8ue os goCts et le désir de otre p5re s’accordent si =ien. <’apr5s ce 8ue $’ai entendu. ous aureG une ie tr5s agréa=le. O Ce 8ue ous croyeG. a dC m’in+luencer... O &ais $e suis sCre 8ue cela ne ous a pas in+luencé. s’écria >anny.

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O &erci. >anny. pour cette p%rase. mais ous a eG une meilleure opinion 8ue moi@mAme. Au contraire. le +ait de sa oir 8u’il y a ait pour moi. une telle situation. 3l n’y a ait aucune a ersion naturelle 4 surmonter et $e ne ois pas de raison pour 8u’un %omme +asse un ecclésiasti8ue plus mau ais parce 8u’il sait 8u’il aura un re enu au dé=ut de la ie. J’étais en mains sCres. J’esp5re ne pas a oir été in+luencée moi@mAme dans une mau aise oie et $e suis certaine 8ue mon p5re était trop consciencieu/ pour l’a oir permis. Je ne doute pas 8ue $’étais in+luencée mais $e pense 8ue c’était irréproc%a=le. O C’est la mAme sorte de c%oses. dit >anny apr5s une courte pause. 8ue le +ait pour le +ils d’un amiral d’entrer dans la marine. ou pour le +ils d’un général d’appartenir 4 l’armée. et personne ne oit d’o=$ection 4 +aire 4 cela. "ersonne ne s’étonne de les oir pré+érer la carri5re oD leurs amis peu ent les ser ir le mieu/ et personne ne les suspectera de se comporter moins sérieusement ainsi 8u’en apparence.

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O ;on. ma c%5re &lle "rice. et pour des =onnes raisons. Ine pro+ession comme celle de la marine ou de l’armée a en elle@mAme sa propre $usti+ication. (lle a tout en sa +a eur : l’%éroQsme. le danger. le tapage. la mode. Les soldats et les marins sont tou$ours accepta=les en société. "ersonne ne s’étonne de ce 8ue des %ommes soient soldats ou marins. O &ais les moti+s d’un %omme 8ui prend les ordres a ec une certitude d’a ancement peu ent Atre =ien suspectés. ne le croyeG@ ous pas. dit (dmond. "our Atre $usti+ié 4 os yeu/ il doit le +aire a ec l’incertitude la plus compl5te d’a oir un dédommagement. O Muoi S prendre les ordres sans moyens d’e/istence S ;on. c’est de la +olie. de la +olie a=solue S O <ois@$e ous demander comment l’*glise sera ser ie si un %omme ne peut prendre les ordres ni a ec. ni sans moyens d’e/istence L ;on. car certainement ous ne trou ereG rien 4 répondre. &ais de otre propre argumentation $e puis tirer 8uel8ue a antage pour l’ecclésiasti8ue.

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Comme il ne peut Atre in+luencé par ces sentiments 8ue ous attri=ueG surtout au soldat et au marin. comme la tentation et la récompense lors du c%oi/ de leur pro+ession R comme l’%éroQsme. le =ruit et la mode sont tous contre lui. il doit Atre moins 4 suspecter de man8ue de sincérité ou de mau aises intentions dans le c%oi/ 8u’il +ait. O #%. il n’y a aucun doute 8u’il soit tr5s sinc5re en pré+érant un re enu certain au/ di++icultés de tra ailler pour en a oir un. et 8u’il ait les meilleures intentions de ne rien +aire pendant le reste de ses $ours sinon manger. =oire et de enir gras. C’est en e++et de l’indolence. &. Bertram. L’indolence et l’amour de ses aises. un man8ue de toute loua=le am=ition. de goCt pour la =onne société ou d’en ie de se donner la peine d’Atre agréa=le. 8ui +ait d’un %omme un ecclésiasti8ue. In clergyman n’a rien d’autre 4 +aire 8ue d’Atre malpropre et égoQste. 8ue lire les $ournau/. sur eiller le temps 8u’il +ait et se 8uereller a ec sa +emme. 9on icaire +ait toute la =esogne et le tra ail de sa ie 4 lui consiste 4 dJner.
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O 3l y a de tels ecclésiasti8ues. sans aucun doute. mais $e pense 8u’ils ne sont pas nom=reu/ au point de $usti+ier l’estimation de & lle CraN+ord 8uant 4 leur caract5re général. Je soupKonne 8ue dans cette criti8ue étendue et Tsi $’ose direU +aite de lieu/@communs. ous ne $ugeG pas par ous@ mAme. mais plutPt par des personnes mal eillantes 8ue ous a eG l’%a=itude d’écouter. 3l est impossi=le 8ue otre propre o=ser ation ous ait donné une grande connaissance du clergé. Vous n’a eG pu Atre lié personnellement 8u’a ec tr5s peu de ces %ommes 8ue ous condamneG si déli=érément. Vous parleG de ce 8ue ous a eG entendu 4 la ta=le de otre oncle. O Je dis ce 8ui me paraJt Atre l’opinion générale. et 8uand une opinion est générale elle est ordinairement correcte. Muoi8ue $e n’aie pu sui re =eaucoup de ies pri ées de clergymen. celles@ci sont trop connues pour 8u’il y ait un man8ue de renseignements 4 leur su$et. O Muand une classe 8uelcon8ue d’%ommes =ien éle és. de n’importe 8uelle dénomination. est condamnée en =loc. il doit y a oir pénurie de

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renseignements ou O il sourit O 8uel8ue c%ose d’analogue. Votre oncle et ses +r5res amirau/ n’ont pro=a=lement connu 8ue peu de clergymen en de%ors de leurs c%apelains. 8u’ils désiraient oir le moins possi=le. 8ue ces c%apelains +ussent =ons ou mau ais. O "au re 6illiam S 3l a rencontré une grande =onté c%eG le c%apelain de l’AntNerp. +ut la douce apostrop%e de >anny. ré+le/ion produite plutPt par ses sentiments propres 8ue par la con ersation. O J’ai été si peu poussée 4 prendre mes opinions c%eG mon oncle. dit & lle CraN+ord. 8ue $e puis 4 peine émettre des suppositions R et depuis 8ue ous m’a eG poussée si énergi8uement. $e dois o=ser er 8ue $e ne suis pas enti5rement dépour ue des moyens de me rendre compte de ce 8ue sont les clergymen puis8ue $e suis pour le moment l’%Pte de mon propre p5re. le docteur Wrant. (t 8uoi8ue le docteur Wrant soit tr5s =on et tr5s o=ligeant. et. $’ose le dire. un %omme de lettres capa=le 8ui prAc%e sou ent de =ons sermons et est tr5s

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respecta=le. $e le consid5re comme un indolent. =on i ant et égoQste. 8ui doit consulter son palais en toutes c%oses. 8ui ne remuerait pas un doigt pour enir en aide 4 autrui et 8ui de plus passe sa mau aise %umeur sur son e/cellente +emme si par %asard la cuisini5re est en dé+aut. "our dire la érité. 7enry et moi a ons été mis de%ors ce soir en partie 4 cause de la déception causée par un oison. dont il n’a pu o=tenir la meilleure part. &a pau re s'ur a été +orcée de rester l4 et de le supporter. O Je ne m’étonne pas de otre désappro=ation. croyeG@moi. C’est un grand dé+aut de caract5re. aggra é par une déplora=le %a=itude d’indulgence pour soi@mAme R et a ec les sentiments 8ue ous a eG. il doit Atre e/cessi ement péni=le pour ous de oir otre s'ur en sou++rir. >anny. il n’y a rien 4 +aire. ;ous ne pou ons pas mAme essayer de dé+endre le <r. Wrant. O ;on. répondit >anny. mais nous ne de ons pas pour cela $eter sa pro+ession par@dessus =ord R car. 8uelle 8ue soit la pro+ession c%oisie par le

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<r. Wrant. il n’aurait pu y apporter un =on caract5re. et comme. de toute +aKon. il aurait eu dans l’armée ou dans la marine =eaucoup plus de gens sous son commandement 8u’il n’en a maintenant. il y aurait eu =eaucoup plus de mal%eureu/ 4 cause de lui. s’il a ait été marin au lieu d’Atre clergyman. (n outre. $e dois =ien supposer 8ue 8uel8ue c%angement 8ue l’on puisse sou%aiter pour le <r. Wrant. il y aurait eu plus de ris8ues de le oir de enir encore plus mau ais dans une pro+ession plus acti e et plus courante dans la8uelle il pou ait éc%apper 4 cette connaissance de soi@mAme. cette , +ré8uence -. tout au moins 4 cette atmosp%5re 4 la8uelle il lui est impossi=le d’éc%apper tel 8u’il est maintenant. In %omme O un %omme sensi=le comme le <r. Wrant O ne peut a oir l’%a=itude d’enseigner c%a8ue semaine au/ autres leurs de oirs. ne peut aller 4 l’église deu/ +ois c%a8ue dimanc%e et prAc%er de tr5s =ons sermons et aussi e/cellemment 8u’il le +ait. sans de enir meilleur lui@mAme. Cela doit le porter 4 la ré+le/ion et $e ne doute pas 8u’il ne +asse plus sou ent des e++orts pour se modérer 8u’il ne le +erait s’il était

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autre 8u’un clergyman. O ;ous ne pou ons pas prou er le contraire. cela est certain. mais $e ous sou%aite un meilleur sort. &lle "rice. 8ue d’Atre la +emme d’un %omme dont l’ama=ilité dépend de ses propres sermons R car. 8uoi8u’il puisse se prAc%er 4 lui@mAme de la =onne %umeur c%a8ue dimanc%e. cela peut tourner mal au point de se +Fc%er du lundi matin au samedi soir. 4 propos d’oisons. O Je pense 8ue l’%omme 8ui pourrait se 8uereller sou ent a ec >anny. dit a++ectueusement (dmond. doit Atre en de%ors de l’in+luence de n’importe 8uel sermon. >anny se tourna un peu plus ers l’intérieur de la +enAtre. et &lle CraN+ord n’eut 8ue le temps de dire. d’une mani5re plaisante : O J’imagine 8ue &lle "rice est plus %a=ituée 4 mériter des éloges 8u’4 en entendre. *tant ensuite in itée sérieusement par & lle Bertram 4 se $oindre 4 un c%ant d’ensem=le. elle se porta a ec agilité ers l’instrument. laissant (dmond la contempler a ec admiration. a ec

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e/tase de ant toutes ses ertus. depuis ses mani5res a++a=les $us8u’4 sa démarc%e lég5re et gracieuse. O L4. il y a de la =onne %umeur. $’en suis certain. dit@il. L4. il y a un caract5re 8ui ne causera $amais de c%agrin S Comme elle marc%e =ien. et comme elle accepte +acilement le point de ue des autres S (lle a 4 eu/ au moment précis oD ils la demandent. Muelle pitié. a$outa@t@ il apr5s un instant de ré+le/ion. 8u’elle soit tom=ée en de pareilles mains S >anny ac8uiesKa et eut le plaisir de le oir rester 4 la +enAtre a ec elle. en dépit du c%ant attendri et =ien 8ue ses yeu/ se tournassent =ientPt. comme les siens. ers la sc5ne 8u’ils oyaient. oD tout ce 8ui était 4 la +ois solennel. apaisant et c%armant apparaissait au cours d’une =rillante nuit étoilée 8ui contrastait a ec l’om=re pro+onde des +orAts. >anny e/prima ses sentiments : O 3ci il y a de l’%armonie. dit@elle. ici il y a du repos. Ce 8ui est ici est au@dessus de toute peinture et de toute musi8ue. et la poésie seule

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pourrait en tenter la description. 3ci se trou e ce 8u’il +aut pour écarter tout souci et pour plonger le c'ur dans le ra issement. Muand $e contemple une nuit comme celle@ci. $’ai l’impression 8ue ni la méc%anceté. ni le c%agrin ne seront encore possi=les dans le monde. et certainement 8ue tous deu/ seraient en recul si l’on sentait da antage la su=limité de la nature et si les gens pou aient s’é ader d’eu/@mAmes par la contemplation d’une telle sc5ne. O J’aime entendre otre ent%ousiasme. >anny. C’est une nuit c%armante. et il +aut a oir pitié de ceu/ 8ui n’ont pas été éle és de +aKon 4 la ressentir autant 8ue ous. ou tout au moins 8ui n’ont pas reKu au dé=ut de leur ie l’amour de la nature. 3ls y perdent =eaucoup. O Vous m’a eG appris 4 penser et 4 sentir 4 ce su$et. cousin. O J’ai eu un él5 e tr5s =ien doué. Voil4 Arc%irus 8ui =rille magni+i8uement. O #ui. et la Wrande #urse. Je oudrais oir Cassiopée.

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O ;ous de ons sortir et aller sur la pelouse. pour cela. 9ereG@ ous e++rayée L O "as le moins du monde. 3l y a tout un temps 8ue nous n’a ons plus regardé les étoiles. O #ui. $e ne sais pas comment cela est arri é. Le c%ant commenKa. O ;ous resterons $us8u’4 la +in. >anny. dit@il. tournant le dos 4 la +enAtre R et comme le c%ant a anKait. elle eut la morti+ication de le oir a ancer petit 4 petit ers l’instrument et lors8ue le c%ant eut pris +in. il était tout pr5s des c%anteurs. parmi ceu/ 8ui insist5rent le plus pour une nou elle audition. >anny soupira toute seule 4 la +enAtre. $us8u’au moment oD &me ;orris lui +it des o=ser ations sur le danger de prendre +roid.

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II
9ir T%omas de ait donc re enir en no em=re. et son +ils aJné a ait des o=ligations 8ui le rappelaient c%eG lui encore plus tPt. L’approc%e de septem=re apporta des nou elles de &. Bertram. d’a=ord dans une lettre au garde@c%asse et ensuite dans un lettre 4 (dmond. et 4 la +in du mois d’aoCt il arri a lui@mAme et il +ut gai. agréa=le et ser ia=le 4 c%a8ue occasion. ou lors8ue &lle CraN+ord le demandait : pour lui parler des courses et de 6eymout%. et des parties de plaisir et des amis. ce 8u’elle aurait pu écouter si/ semaines plus tPt a ec 8uel8ue intérAt. et aussi pour lui donner l’a=solue con iction. par le pou oir des comparaisons du moment. 8u’elle pré+érait son +r5re cadet. C’était tr5s e/ant. et elle en était tr5s contrariée. mais cela était R et =ien loin d’a oir maintenant l’idée d’épouser l’aJné. elle ne sentait

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mAme pas le =esoin de l’attirer. du moins pas au@ del4 des plus modestes prétentions demandées par une =eauté consciente R son a=sence prolongée de &ans+ield. sans autre =ut 8ue le plaisir. et sa propre olonté de demander conseil. démontraient =ien 8u’il ne se souciait pas du tout d’elle. (t son indi++érence était plus 8u’égalée par la sienne R de sorte 8ue s’il était maintenant en mesure de passer de ant le propriétaire de &ans+ield "ar:. 9ir T%omas. ce 8u’il de ait Atre par la suite. elle ne croyait pas 8u’elle pourrait l’accepter. La saison et les de oirs 8ui a aient ramené &. Bertram 4 &ans+ield emmen5rent &. CraN+ord dans le ;or+ol:. ( ering%am n’aurait pu se passer de lui au commencement de septem=re. 3l partit pour une 8uinGaine de $ours O une 8uinGaine de $ours d’une telle médiocrité pour les demoiselles Bertram 8ue cela de ait les mettre en garde et +aire mAme admettre par Julia. dans sa $alousie en ers sa s'ur. la nécessité a=solue de se dé+ier de ses attentions et le sou%ait de ne pas le oir re enir R et une 8uinGaine de loisirs su++isants. dans les inter alles de tir et de
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sommeil. pour con aincre le gentleman 8u’il +erait mieu/ de rester parti plus longtemps s’il était plus %a=itué 4 e/aminer ses propres moti+s et 4 ré+léc%ir au/ consé8uences de la satis+action de son inutile anité R mais. étourdi et égoQste. par suite de sa prospérité et des mau ais e/emples. il ne oyait pas plus loin 8ue le moment présent. Les s'urs. $olies. intelligentes et encourageantes. étaient un amusement pour son esprit rassasié R et. ne trou ant rien 4 ;or+ol: 8ui puisse égaler les plaisirs sociau/ de &ans+ield. il re enait olontiers 4 ceu/@ci lors8ue le moment était enu et y était accueilli aussi c%aleureusement par ceu/ a ec 8ui il enait =adiner. &aria. a ec le seul &. ?us%Nort% pour s’occuper d’elle. et condamnée au/ détails répétés de sa $ournée sporti e. =onne ou mau aise. de ses antardises 4 propos de ses c%iens. de sa $alousie en ers ses oisins. ses doutes 8uant 4 leur 8uali+ication. de son G5le en ers les =raconniers. tous su$ets 8ui ne trou ent pas le c%emin des sentiments +éminins s’il ne se trou e pas certain talent d’un cPté. &aria donc a ait i ement ressenti l’a=sence de &.
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CraN+ord R 8uant 4 Julia. 8ui n’était ni +iancée. ni engagée. elle ressentit cette a=sence encore plus +ort. C%acune des deu/ s'urs croyait Atre la +a orite. Julia pou ait en trou er la $usti+ication dans les allusions de & me Wrant. portée 4 prendre ses désirs pour des réalités. et &aria dans les allusions de &. CraN+ord en personne. Toute c%ose é oluait de la mAme +aKon 8u’a ant son a=sence R ses mani5res étant is@4@ is de c%acun si i es et si agréa=les 8u’il ne perdait de terrain a ec personne et 8u’il sa ait doser e/actement la consistance. la +ermeté. la sollicitude et la c%aleur de mani5re 4 pro o8uer l’attention générale. >anny était. parmi les personnes réunies. la seule 8ui trou ait 8uel8ue c%ose 4 détester R mais depuis la $ournée de 9ot%erton. elle ne pou ait $amais oir &. CraN+ord a ec une 8uelcon8ue des s'urs sans en +aire l’o=ser ation. et rarement sans étonnement ou criti8ue R et si sa con+iance dans son propre $ugement a ait été égale 4 l’usage 8u’elle en +aisait 4 tous autres points de ue. si elle a ait eu la certitude de oir les c%oses clairement et de les $uger sainement. elle aurait pro=a=lement +ait des communications
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importantes 4 son con+ident usuel. Muoi 8u’il en soit. elle ne ris8ua 8u’une allusion. et cette allusion +ut perdue : O Je suis plutPt surprise. dit@elle. 8ue &. CraN+ord puisse Atre re enu si ite. apr5s Atre resté aupara ant si longtemps ici. sept semaines enti5res R car $’ai cru comprendre 8u’il est tellement amateur des c%angements et des déplacements 8ue. une +ois parti. il arri erait 8uel8ue c%ose 8ui le pousserait 4 aller autre part. 3l est accoutumé 4 des endroits =eaucoup plus gais 8ue &ans+ield. O Cela est en sa +a eur. +ut la réponse d’(dmond. et $e puis a++irmer 8ue cela +ait plaisir 4 sa s'ur. (lle n’aime pas les %a=itudes irréguli5res. O Comme il est en +a eur aupr5s de mes cousines S O #ui. ses mani5res aupr5s des +emmes sont de nature 4 plaire. Je crois 8ue & me Wrant le soupKonne d’a oir une pré+érence pour Julia R $e n’ai pas remar8ué grand@c%ose 4 ce su$et. mais $e sou%aite 8u’il en puisse Atre ainsi. 3l n’a gu5re de
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dé+auts 8u’un attac%ement sérieu/ ne puisse corriger. O 9i &lle Bertram n’était pas +iancée. dit >anny a ec circonspection. $e pourrais par+ois penser 8u’il l’admire plus 8ue Julia. O Ce 8ui. peut@Atre. signi+ie 8u’il a pour Julia plus de pré+érence 8ue ous ne pou eG le constater. >anny. Car $e crois 8u’il arri e sou ent 8u’un %omme. a ant d’a oir précisé dé+initi ement son propre état d’esprit. remar8uera la s'ur ou l’amie intime de la +emme 4 la8uelle il pense réellement. plutPt 8ue cette +emme elle@mAme. CraN+ord a trop de =on sens pour sé$ourner ici s’il estime se trou er en danger du +ait de &aria. et $e n’ai aucune crainte pour elle depuis 8u’elle a prou é 8ue ses sentiments ne sont pas tr5s +orts. >anny supposa 8u’elle de ait s’Atre trompée et se promit de penser di++éremment 4 l’a enir. mais a ec tout ce 8ue pou ait +aire sa soumission en ers (dmond et a ec l’aide de tous les regards. 8ui étaient concordants. et des allusions 8u’elle remar8uait incidemment c%eG certains autres et

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8ui sem=laient dire 8ue &. CraN+ord a ait c%oisi Julia. elle ne sa ait par+ois 8ue penser. (lle participa. un soir. au/ espoirs de sa tante ;orris 4 ce su$et ainsi 8u’4 ses sentiments et au/ sentiments de &me ?us%Nort% 8ui a aient la mAme tendance et elle ne put s’empAc%er d’Atre étonnée de ce 8u’elle entendait R et elle aurait été enc%antée de n’Atre pas o=ligée d’écouter. car cela se passait pendant 8ue tous les autres $eunes gens dansaient tandis 8u’elle était assise. contre son gré. parmi les c%aperons. autour du +oyer. en soupirant pour la rentrée de son cousin plus Fgé. sur le8uel reposaient tous ses espoirs d’a oir un ca alier. C’était le premier =al de >anny. mais sans les préparati+s et la magni+icence de la plupart des premiers =als des $eunes dames. il n’en a ait été 8uestion 8ue l’apr5s@midi mAme et seuls étaient ac8uis l’installation d’un ioloniste dans le %all des ser iteurs et la possi=ilité d’organiser cin8 couples a ec l’aide de & me Wrant et d’un ami intime de &. Bertram. 8ui enait d’arri er en isite. Cela a ait toute+ois +ait le =on%eur de >anny pour 8uatre danses et elle était tout 4 +ait désolée de perdre mAme un 8uart

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d’%eure. "endant 8u’elle attendait et 8u’elle +aisait des 'u/. regardant tantPt les danseurs. tantPt la porte. elle entendit. malgré elle. le dialogue des deu/ dames mentionnées ci@dessus. O Je pense. &adame. dit &me ;orris. les yeu/ dirigés ers &. ?us%Nort% et &aria 8ui +ormaient un couple pour la seconde +ois. 8ue nous allons de nou eau oir des isages %eureu/. O #ui. &adame. en e++et. répondit l’autre a ec un sourire magni+i8ue. l’on peut Atre satis+ait en les regardant maintenant et $e pense 8ue c’était réellement dommage de les oir o=ligés de se séparer. <es $eunes gens dans leur situation doi ent Atre e/cusés s’ils s’accommodent des +ormes %a=ituelles. Je m’étonne 8ue mon +ils ne l’ait pas proposé. O Je puis dire 8u’il l’a +ait. &adame. &. ?us%Nort% n’est $amais négligent. &ais cette c%5re &aria a une notion si e/acte des con enances. tant de cette raie délicatesse 8ue l’on rencontre si rarement au$ourd’%ui. madame ?us%Nort%. et ce désir de ne pas se +aire remar8uer... C%5re &adame. o=ser eG seulement

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son isage en ce moment R ous erreG com=ien il est di++érent de ce 8u’il était pendant les deu/ danses précédentes S &lle Bertram paraissait %eureuse. en e++et. ses yeu/ étaient =rillants de $oie et elle parlait a ec =eaucoup d’animation. car Julia et son ca alier. &. CraN+ord. étaient tout pr5s d’elle R ils +ormaient tous un groupe. Muelle était son apparence a ant ceci. >anny ne pou ait se le rappeler. car elle a ait elle@mAme dansé a ec (dmond et ne pensait pas du tout 4 elle. O 3l est réellement délicieu/. &adame. de oir des $eunes gens si e++ecti ement %eureu/. si =ien %a=illés. et ainsi de suite. Je ne puis 8ue penser 8ue ce c%er 9ir T%omas sera c%armé. (t 8ue dirieG@ ous. &adame. d’une autre union L &. ?us%Nort% a donné le =on e/emple et de telles c%oses sont tr5s contagieuses. &me ?us%Nort%. 8ui ne oyait rien d’autre 8ue son +ils. ne put de iner. O Le couple au@del4. &adame. ;e oyeG@ ous pas certains symptPmes L...

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O #% S ma c%5re. &lle Julia et &. CraN+ord L #ui. en e++et. In couple $oliment assorti. Muelle est sa situation L O Muatre mille par an. O Tr5s =ien. Ceu/ 8ui n’ont pas plus doi ent se contenter de ce 8u’ils ont. Muatre mille par an +orment un $oli re enu et il paraJt Atre un $eune %omme +erme et =ien éle é. de sorte 8ue $’esp5re 8ue &lle Julia sera tr5s %eureuse. O Ce n’est pas une c%ose tout 4 +ait réglée. &adame. ;ous en parlons simplement entre amis. &ais $e ne doute gu5re 8ue cela se +era. 3l redou=le constamment ses attentions particuli5res. >anny ne put écouter plus loin. (lle +ut interrompue pour un moment car &. Bertram était de nou eau dans la pi5ce. et 8uoi8u’elle sentJt 8ue ce serait un %onneur considéra=le de se oir demandée par lui. elle pensa 8ue cela de ait arri er. 3l s’approc%a de leur petit cercle R mais. au lieu de lui demander une danse. il attira une c%aise tout pr5s d’elle et lui donna un compte@ rendu de l’état présent d’un c%e al malade et
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l’opinion du groom. 8u’il enait $ustement de 8uitter. >anny trou ait 8ue cela ne de ait pas Atre ainsi. mais sa modestie naturelle lui +it sentir immédiatement 8u’elle n’a ait pas été raisonna=le en attendant autre c%ose 8ue cela. Lors8u’il eut +ini de parler de son c%e al. il prit un $ournal sur la ta=le et tout en y $etant un coup d’'il. il dit sur un ton languissant : O 9i ous ouleG danser. >anny. $e suis 4 otre disposition. &ais. a ec plus de courtoisie encore. l’o++re +ut déclinée R elle ne désirait pas danser. O J’en suis %eureu/. dit@il. d’un ton plus i+ en reposant le $ournal sur la ta=le. car $e suis mortellement +atigué. Je me demande =ien comment toutes ces =onnes gens peu ent résister aussi longtemps. 3ls doi ent Atre tous amoureu/. pour s’amuser 4 de telles +olies et ils le sont en e++et. $e suppose. 9i ous les o=ser eG ous pourreG remar8uer 8u’il y a plusieurs couples d’amoureu/ O tous sau+ Zates et & me Wrant O et. entre nous. la pau re +emme aurait =esoin d’un amoureu/ autant et plus 8ue toute autre. 9on

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e/istence a ec le docteur doit Atre désespérément morne. 9a +igure a ait une e/pression sournoise pendant 8u’il parlait. ers la c%aise du docteur. mais celui@ci se trou ant su=itement tout contre lui. il +allut instantanément c%anger d’e/pression et de su$et de con ersation et >anny. malgré tout. eut de la peine 4 retenir son rire. O Ine étrange a++aire ceci. en Améri8ue. docteur Wrant S Muelle est otre opinion L Je iens tou$ours 4 ous pour me +aire une opinion sur les a++aires pu=li8ues. O &on c%er Tom. s’écria tout de suite apr5s sa tante. comme ous ne danseG pas. $e suppose 8ue ous n’a eG pas d’o=$ection 4 ous $oindre 4 nous pour une partie de cartes. n’est@ce pas L (t tout en 8uittant son si5ge et enant 4 lui pour ren+orcer sa proposition. elle a$outa 4 oi/ =asse : ;ous de ons +aire une ta=le pour &me ?us%Nort%. ous sa eG. Votre m5re y tient =eaucoup. mais elle ne trou era gu5re le temps de s’asseoir ici. 4 cause de sa =roderie. &ais. ous. moi et le <r. Wrant +erons l’a++aire et 8uoi8ue nous $ouions

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seulement des demi@couronnes. ous sa eG 8ue ous pou eG parier a ec lui des demi@guinées. O J’en serais tr5s %eureu/. répondit@il 4 %aute oi/ et en se redressant a ec prestesse. cela me +erait le plus grand plaisir. mais $’allais précisément en ce moment me mettre 4 danser. VeneG. >anny. dit@il. tout en la prenant par la main. ne lam=ineG pas plus longtemps. sinon la danse sera +inie. >anny se laissa enle er tr5s olontiers. 8uoi8u’il lui +Ct impossi=le de ressentir =eaucoup de gratitude en ers son cousin. ou de +aire une distinction. comme il le +aisait certainement. entre l’égoQsme d’une autre personne et le sien propre. O (n oil4. sur ma parole. une demande de peu d’importance S s’e/clama@t@il lors8u’ils s’éloign5rent. &e ri er 4 une ta=le de $eu pour les deu/ proc%aines %eures. a ec elle@mAme et le <r. Wrant. 8ui se disputent constamment et cette ieille +emme 8ui =rouille tout et 8ui ne se connaJt pas plus en N%ist 8u’en alg5=re. $e sou%aiterais oir ma =onne tante un peu moins

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occupée S (t me demander cela de cette mani5re. sans aucune cérémonie. de ant tout le monde. de +aKon 4 ce 8u’il me soit impossi=le de re+user S Voil4 8uel8ue c%ose 8ue $e déteste particuli5rement. Ce 8ui m’ennuie plus 8ue tout. c’est cette prétention de ous +aire une demande ou de ous donner 4 c%oisir et en mAme temps de le +aire d’une +aKon 8ui ous o=lige 4 accomplir cette mAme c%ose. 8uelle 8u’elle puisse Atre. 9i $e n’a ais pas eu la =onne idée de enir a ec ous. $e ne m’en serais pas tiré. C’est tout de mAme trop +ort. &ais 8uand ma tante a imaginé 8uel8ue c%ose. rien ne peut l’arrAter.

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III
L’%onora=le Jo%n Zates. ce nou el ami. n’a ait rien 8ui le recommandFt particuli5rement en de%ors de ses %a=itudes mondaines et dépensi5res. de ce 8u’il était le plus $eune +ils d’un lord et a ait une certaine indépendance R et 9ir T%omas aurait pro=a=lement trou é 8ue son introduction 4 &ans+ield n’était pas sou%aita=le 4 tous points de ue. 9es relations a ec &. Bertram a aient commencé 4 6eymout% oD ils a aient passé di/ $ours ensem=le dans la mAme société. et cette amitié Tsi l’on peut parler d’amitiéU a ait été con+irmée et per+ectionnée par le +ait 8ue &. Zates a ait été in ité 4 placer &ans+ield sur son itinéraire lors8u’il le pourrait. et par sa promesse de enir R et il arri ait mAme plus tPt 8ue l’on s’y attendait par suite de la dislocation inopinée d’un groupe considéra=le assem=lé pour s’amuser dans la maison d’un autre ami. ce 8ui lui a ait +ait 8uitter 6eymout%. 3l arri a donc sur les ailes
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du désappointement et la tAte pleine de pro$ets d’acti ité. car cela a ait été une assem=lée t%éFtrale R la pi5ce. dans la8uelle il a ait un rPle. était 4 son deu/i5me $our de représentations 8uand la mort su=ite d’un des plus proc%es parents de la +amille a ait détruit le plan d’organisation et dispersé les e/écutants. Xtre si pr5s du =on%eur. si pr5s de la renommée. si pr5s du long paragrap%e 4 la louange des t%éFtres pri és d’(ccles+ord. la résidence du ?ig%t 7on. Lord ?a ens%aN. en Cornouailles. 8ui tout naturellement aurait immortalisé l’assem=lée enti5re pour au moins douGe mois S 9i pr5s de tout cela. perdre tout c’était une in$ure 8ui ous pi8uait 4 i+. et &. Zates ne pou ait parler d’autre c%ose. (ccles+ord et son t%éFtre. a ec ses arrangements et ses costumes. ses répétitions et ses plaisanteries. c’était un su$et 8ui ne ratait $amais et se anter de ce passé était son uni8ue consolation. 7eureusement pour lui. l’amour du t%éFtre est si général et le =esoin d’action si +ort c%eG les $eunes gens 8u’il pou ait 4 peine épuiser l’intérAt c%eG ses auditeurs. <epuis la premi5re é=auc%e
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des parties. $us8u’4 l’épilogue. tout était ensorcelant et il y en a ait =ien peu 8ui n’eussent désiré en a oir +ait partie ou 8ui eussent %ésité 4 essayer leur talent. La pi5ce était Vœux d’Amants et &. Zates de ait représenter le Comte Cassel. , In rPle insigni+iant. disait@il. pas du tout de mon goCt. et. certainement. un rPle 8ue $e n’accepterai plus maintenant R mais $’étais résolu 4 ne +aire aucune di++icultés. Lord ?a ens%aN et le duc s’étaient appropriés les deu/ seuls rPles dignes d’Atre $oués. a ant mon arri ée 4 (ccles+ord R et 8uoi8ue Lord ?a ens%aN m’ait o++ert de céder le sien. il m’était impossi=le d’accepter. comme ous pou eG le penser. J’ai regretté pour lui 8u’il ait si mal $ugé ses moyens car il n’était pas de +orce pour le Baron O un petit %omme a ec une oi/ +ai=le. et tou$ours rau8ue apr5s les premi5res di/ minutes. Cela a +ait =eaucoup de tort matériel 4 la pi5ce R mais $’étais décidé 4 ne +aire aucune di++iculté. 9ir 7enry estimait 8ue le duc n’était pas de taille 4 représenter >rederic:. mais cela c’était parce 8ue 9ir 7enry oulait le rPle pour lui@mAme R de sorte 8u’il était ainsi dans les meilleures mains des

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deu/. J’ai été surpris de oir 9ir 7enry si raide. 7eureusement 8ue la igueur de la pi5ce ne dépendait pas de lui. ;otre Agat%e était incompara=le et le duc a été trou é tr5s grand par =eaucoup de gens. (t dans l’ensem=le. cela aurait certes marc%é d’une +aKon mer eilleuse. O C’était un cas désagréa=le. ma parole. et $e pense 8ue ous a eG eu une malc%ance réelle. Telles étaient les réponses =ien eillantes des auditeurs sympat%isants. O Ce n’est pas la peine de s’en plaindre mais réellement la pau re ieille douairi5re ne pou ait c%oisir un plus mau ais moment pour mourir. (t il est impossi=le de ne pas a oir sou%aité 8ue les nou elles soient suspendues $uste pour les trois $ours dont nous a ions =esoin. 3l ne +allait 8ue trois $ours R et comme elle était seulement une grand@m5re. et 8ue tout cela se passait 4 deu/ cent milles de distance. $e pense 8ue cela n’aurait pas causé grand dommage. et cela a été suggéré. d’apr5s ce 8ue $e sais R mais Lord ?a ens%aN. 8ui est. $e le suppose. un des %ommes les plus corrects d’Angleterre. n’en a pas oulu entendre

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parler S O In épilogue au lieu d’une comédie. dit &. Bertram. Vœux d’Amants étaient 4 leur +in et Lord et Lady ?a ens%aN laissés 4 $ouer eu/@ mAmes. 9oit. mais le douaire pourra lui con enir R et peut@Atre. entre amis. commenKa@t@il 4 trem=ler pour son in+luence et pour ses pou oirs dans le rPle du Baron. de sorte 8u’il ne regrettait pas de se retirer R et. pour ous dédommager. Zates. $e pense 8ue nous de ons organiser un petit t%éFtre 4 &ans+ield et ous demander d’Atre notre directeur. Ceci. 8uoi8ue étant la pensée d’un moment. ne +init pas tout de suite R car la poussée ers l’action était é eillée. et plus +ortement c%eG lui 8ue c%eG tout autre. lui 8ui était 4 présent le maJtre de la maison R et 8ui ayant asseG de loisirs pour +aire de c%a8ue nou eauté 8uel8ue c%ose de =on. a ait en mAme temps une telle pro ision de i acité et de comi8ue 8u’elle s’adaptait e/actement 4 cette nou eauté de +aire du t%éFtre. L’idée +ut retournée de +ond en com=le. #% S essayer de +aire 8uel8ue c%ose pour le t%éFtre d’(ccles+ord

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et pour les décors S C%a8ue s'ur +aisait éc%o 4 ce désir R et 7enry CraN+ord. pour le8uel toute cette orgie de déclarations apaisantes constituait un plaisir ine++a=le. était tout 4 +ait ac8uis 4 ce pro$et. O Je crois réellement. dit@il. 8ue $e pourrais en ce moment Atre asseG +ou pour entreprendre n’importe 8uel rPle 8ui ait été $amais écrit. depuis 9%yloc: ou ?ic%ard 333 $us8u’au %éros d’une +arce. a ec son %a=it écarlate et son c%apeau retroussé. 3l me sem=le 8ue $e pourrais Atre n’importe 8uoi et n’importe 8ui. 8ue $e pourrais crier et trompeter. ou soupirer. ou +aire des =onds dans toute tragédie ou comédie 8uelcon8ue de langue anglaise. >aisons donc 8uel8ue c%ose. Mue ce soit seulement la moitié d’une pi5ce. un acte. une sc5ne. Mui pourrait nous en empAc%er L Ce ne sont pas ces attitudes@l4. $’en suis certain. dit@il en regardant ers les & lles Bertram. et 8uant au t%éFtre. 8ue signi+ie un t%éFtre L Ce sera un simple amusement pour nous. ;’importe 8uelle c%am=re de cette maison su++ira. O ;ous de ons a oir un rideau. dit Tom

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Bertram. 8uel8ues m5tres de tissu ert su++iront peut@Atre. O #% S tout 4 +ait su++isant. cria &. Zates. a ec une seule aile latérale ou deu/ coulisses. des portes dans l’appartement et trois ou 8uatre décors 8u’on peut enle er R rien de plus ne serait nécessaire pour une telle installation. "our un simple amusement entre nous. nous n’a ons =esoin de rien d’autre. O Je crois 8ue nous de rions nous contenter de moins. dit &aria. <’autres di++icultés pourraient sur enir et nous n’aurions pas le temps de les résoudre. ;ous de ons plutPt adopter les idées de &. CraN+ord et a oir pour o=$et l’e/écution plutPt 8ue le t%éFtre. Ine grande partie de nos meilleures pi5ces sont indépendantes de toute mise en sc5ne. O ;on. dit (dmond. 8ui commenKait 4 écouter a ec in8uiétude. 9i nous de ons agir. 8ue ce soit dans un t%éFtre compl5tement installé. a ec parterre. loges et galeries. Jouons une pi5ce enti5re depuis le commencement $us8u’4 la +in R 8ue ce soit une pi5ce allemande. n’importe 8uoi.

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a ec de =ons trucs. des c%angements. une danse +igurée. une cornemuse et un c%ant entre les actes. 9i nous ne surpassons pas (ccles+ord. nous ne +aisons rien. O Allons. (dmond. ne soyeG pas désagréa=le. dit Julia. "ersonne n’aime une pi5ce de t%éFtre autant 8ue ous. et personne n’a été aussi loin pour en oir une. O C’est rai. pour oir un $eu réaliste. une +aKon de $ouer =ien trempée et réaliste. &ais $e ne me donnerais pas la peine de marc%er de cette c%am=re $us8u’4 la c%am=re oisine pour regarder le tra ail rudimentaire de ceu/ 8ui ne sont pas doués pour ce métier. une série de messieurs et de dames 8ui ont 4 lutter contre tous les désa antages de l’éducation. Apr5s une courte pause. cependant. la con ersation continua et le su$et +ut discuté a ec une i acité persistante. le point de ue de c%acun se ren+orKant par la discussion et par la connaissance des idées des autres et. 8uoi8ue rien ne +Ct décidé sau+ 8ue Tom Bertram pré+érait une comédie. ses s'urs et 7enry CraN+ord une

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tragédie et 8ue rien au monde ne pou ait Atre plus aisé 8ue de trou er une pi5ce 8ui con Jnt 4 tous. la décision de +aire 8uel8ue c%ose parut si +ormelle 8u’(dmond se sentit tout 4 +ait in8uiet. 3l était résolu 4 empAc%er cela. si possi=le. 8uoi8ue sa m5re. la8uelle a ait aussi entendu cette con ersation 8ui se passait 4 ta=le. ne mani+estFt pas la moindre désappro=ation. Cette mAme soirée lui +ournit une occasion d’essayer ses +orces. &aria. Julia. 7enry CraN+ord et &. Zates se trou aient dans la salle de =illard. (n re enant de c%eG eu/ dans le salon oD (dmond se tenait pensi ement de=out pr5s du +eu tandis 8ue Lady Bertram se trou ait sur le so+a pr5s de lui et pr5s de >anny 8ui ac%e ait son tra ail. Tom commenKa en ces termes d5s son entrée : O Ine ta=le de =illard aussi %orri=lement mau aise 8ue la nPtre n’est pas 4 trou er. $e crois. sur la sur+ace de la terre. Je ne peu/ le supporter plus longtemps et $e pense pou oir dire 8ue rien ne pourra m’y attirer 4 l’a enir R mais une =onne c%ose dont $e iens de me rendre

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compte c’est 8ue c’est la pi5ce rA ée pour un t%éFtre. précisément pour ce 8ui concerne la +orme et la longueur R et les portes. 4 l’e/trAme +ond. communi8uant entre elles. cela peut Atre réalisé en cin8 minutes par le trans+ert de la =i=liot%58ue dans la c%am=re de mon p5re R c’est réellement ce 8ue nous désirons. si nous a ons décidé de +aire 8uel8ue c%ose. (t la c%am=re de mon p5re +era une e/cellente salle de réunion. (lle sem=le +aite pour Atre l’anne/e de la salle de =illard. O Vous n’Ates pas sérieu/. Tom. en pensant $ouer la comédie. dit (dmond 4 oi/ =asse. lors8ue son +r5re s’approc%a du +oyer. O "as sérieu/ S $e ne l’ai $amais été autant. $e ous assure. (n 8uoi cela ous surprend@il L O Je pense 8ue ous aurieG grand tort. <’une mani5re générale les t%éFtres pri és donnent lieu 4 certaines o=$ections mais en ce 8ui nous concerne personnellement $e pense 8u’il serait a=solument contre@indi8ué. et mAme dangereu/. de ouloir +aire un essai de ce genre. "areil essai démontrerait un man8ue a=solu de sensi=ilité 4

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l’égard de mon p5re. puis8u’il est a=sent et 8ue d’une certaine mani5re il est constamment en danger R et ce serait. $e pense. imprudent en ce 8ui concerne &aria. dont la situation est tr5s délicate. e/trAmement délicate. si l’on consid5re toutes c%oses. O Vous penseG la c%ose si sérieusement S Comme si nous allions $ouer trois +ois par semaine $us8u’au retour de mon p5re. et in iter tout le pays. &ais il ne s’agit nullement de représentations de cette sorte. ;ous ne isons rien d’autre 8u’un peu d’amusement entre nous. nous isons simplement 4 apporter un peu de ariété et 4 e/ercer nos +acultés dans un domaine nou eau. ;ous n’a ons =esoin ni d’auditoire. ni de pu=licité. L’on peut nous +aire con+iance. $e pense. dans le c%oi/ 8ue nous +erons des pi5ces par+aitement irréproc%a=les R et $e ne ois pas plus de méc%anceté ou de danger pour c%acun de nous dans le +ait de con erser dans le langage élégant d’un respecta=le écri ain 8ue dans le +ait de nos con ersations particuli5res. Je n’ai ni craintes. ni scrupules. (t 8uant 4 l’a=sence de mon p5re. =ien loin de la considérer comme une
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o=$ection. $’en +erais plutPt un moti+ R car la perspecti e de son retour doit Atre une période d’an/iété pour ma m5re et si nous pou ons lui donner le moyen de la distraire de cette an/iété et de maintenir son esprit dans de =onnes conditions durant les 8uel8ues proc%aines semaines. $e penserai 8ue notre temps aura été tr5s =ien employé. Je m’en porte garant. C’est réellement une période d’an/iété pour elle. Comme il disait ces paroles c%acun se tourna ers Lady Bertram. A++aissée dans un coin du so+a. image de la santé. de la prospérité. du =ien@ Atre et de la tran8uillité. elle cédait précisément 4 une lég5re torpeur tandis 8ue >anny était occupée 4 surmonter les petites di++icultés de son ou rage. (dmond sourit et secoua la tAte. O "ar=leu. c’est trop +ort. s’écria Tom en se $etant sur une c%aise tout en riant de =on c'ur. ?éellement. ma c%5re m5re. otre an/iété. $e n’ai pas réussi a ec cela. O <e 8uoi s’agit@il L demanda@t@elle. a ec le ton de 8uel8u’un 8ui n’est é eillé 8u’4 moitié. Je ne dormais pas.
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O #% S c%5re &adame. non. personne ne ous soupKonnait de dormir. Bien. (dmond. continua@ t@il. en re enant au su$et précédent et en reprenant la mAme attitude et la mAme oi/ aussitPt 8ue Lady Bertram donna de nou eau des signes d’assoupissement. mais $e eu/ le maintenir. nous ne +erons le moindre mal 4 personne. O Je ne puis Atre d’accord a ec ous. $e suis con aincu 8ue mon p5re désapprou erait +ormellement le pro$et. O (t moi. $e suis con aincu du contraire. "ersonne plus 8ue mon p5re n’est partisan d’e/ercer le talent des $eunes gens. et de le per+ectionner. Je pense 8u’il a tou$ours eu un goCt prononcé pour la comédie. la déclamation. la récitation. Je suis certain 8u’il l’encourageait c%eG nous 8uand nous étions en+ants. Com=ien de +ois a ons@nous pleuré sur le corps inanimé de Jules César et récité , Atre ou ne pas Atre -. dans cette mAme pi5ce. pour son amusement S (t $e suis sCr 8ue mon nom +ut <or al. c%a8ue soir R une +ois pendant toutes les acances de ;oVl. O C’était une c%ose tr5s di++érente. Vous de eG

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oir la di++érence ous@mAme. &on p5re sou%aitait 8ue. comme écoliers. nous parlions =ien. mais il n’eCt $amais oulu oir ses +illes adultes $ouer des pi5ces de t%éFtre. 9on sens du décorum est strict. O Je sais tout cela. dit Tom mécontent. Je connais mon p5re aussi =ien 8ue ous R et $e +erai en sorte 8ue ses +illes ne +assent rien 8ui puisse l’a++liger. #ccupeG@ ous de os propres intérAts. (dmond. et moi $e prendrai soin du reste de la +amille. O 9i ous Ates résolu 4 agir. répli8ua le persé érant (dmond. $’esp5re 8ue ce sera d’une mani5re tr5s simple et tr5s tran8uille R et $e crois 8u’il ne +aut pas tenter de +aire un t%éFtre. Ce serait prendre des li=ertés a ec la maison de mon p5re en l’a=sence de celui@ci. ce 8ui ne pourrait se $usti+ier. O "our toute c%ose de cette nature. c’est moi 8ui serai le responsa=le. dit Tom d’un ton décidé. 9a maison ne sera pas touc%ée. J’ai tout autant d’intérAt 8ue ous 4 prendre grand soin de cette maison. et 8uant au/ altérations telles 8ue celles

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8ue $e iens de ous suggérer. comme le déplacement d’une =i=liot%58ue ou l’ou erture d’une porte. ou mAme l’emploi de la salle de =illard pendant une semaine. sans $ouer au =illard. ous pourrieG tout aussi =ien supposer 8u’il présenterait des o=$ections contre le +ait 8ue nous passons plus de temps 4 la salle 4 manger 8ue nous ne le +aisions a ant 8u’il s’en allFt. ou =ien contre le déménagement du piano de ma s'ur d’un cPté de la pi5ce 4 l’autre. C’est un non@ sens a=solu S O L’inno ation. si elle n’a pas tort en tant 8u’inno ation. aura le tort d’Atre onéreuse. O #ui. le coCt d’une telle entreprise sera prodigieu/ S "eut@Atre pourra@t@elle coCter $us8u’4 ingt li res. 9ans aucun doute. nous de ons disposer de 8uel8ues accessoires de t%éFtre. mais ce sera sur une éc%elle tr5s simple : un rideau ert. un petit ou rage de c%arpentier. et c’est tout R et comme le tra ail de c%arpentier peut Atre +ait compl5tement 4 la maison par C%ristop%e Jac:son lui@mAme. il serait a=surde de parler des +rais. et tant 8ue Jac:son sera employé. tout ira

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=ien du cPté de 9ir T%omas. ;e ous imagineG pas 8ue personne. dans cette maison. ne puisse oir et $uger en de%ors de ous. ;’agisseG pas ous@mAme. si ous ne l’aimeG pas. mais ne ous attendeG pas 4 gou erner tous les autres. O ;on. 8uant 4 agir moi@mAme. dit (dmond. $e proteste a=solument. Tom sortit de la pi5ce apr5s cette répli8ue et (dmond +ut laissé seul pour s’asseoir et tisonner le +eu. 3l était e/é et pensi+. >anny. 8ui a ait tout entendu et 8ui partageait tou$ours c%a8ue sentiment d’(dmond. ris8ua. dans son an/iété. de suggérer 8uel8ue idée consolante : O "eut@Atre ne pourront@ils pas trou er une pi5ce 8ui con ienne. Le goCt de otre +r5re et celui de os s'urs paraissent =ien di++érents. O Je n’ai aucun espoir de ce cPté@l4. >anny. 9’ils persistent dans leur plan. ils trou eront 8uel8ue c%ose. Je parlerai 4 mes s'urs et tFc%erai de les dissuader. et c’est tout ce 8ue $e puis +aire. O Je crois 8ue ma tante ;orris sera de otre

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cPté. O Je pense =ien 8u’elle le sera. mais elle n’a. ni sur Tom ni sur mes s'urs. une in+luence 8ui pourrait nous Atre de 8uel8ue utilité R et si $e ne puis les con aincre moi@mAme. $e laisserai les c%oses sui re leur cours. sans rien tenter pour elle. Les 8uerelles de +amille sont le plus grand mal%eur de tous. et nous +erions mieu/ de +aire n’importe 8uoi plutPt 8ue de nous disputer. 9es s'urs. au/8uelles il eut l’occasion de parler le lendemain matin. +urent tout aussi impatientées par ses a is. tout aussi in+le/i=les 4 ses arguments. tout aussi déterminées 8ue Tom. Leur m5re n’a ait pas d’o=$ection contre le plan. et elles ne craignaient pas le moins du monde la désappro=ation de leur p5re. 3l ne pou ait y a oir du mal dans ce 8ui a ait été +ait dans tant de +amilles respecta=les. et par tant des +emmes les plus %autement considérées. et c’eCt été un scrupule mal placé 8ue de ouloir censurer 8uel8ue c%ose dans un plan tel 8ue le leur. dans le8uel ne prenaient part 8ue des +r5res. des s'urs. et des amis intimes. et 8ui n’eCt $amais été con+ié

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4 personne d’autre 8u’eu/@mAmes. Julia parut admettre 8ue la situation de &aria eCt pu e/iger des précautions et une délicatesse particuli5res. mais ceci ne pou ait s’appli8uer 4 elle. elle était en li=erté R car &aria considérait isi=lement 8ue ses +ianKailles ne pou aient 8ue l’éle er =eaucoup plus %aut au@dessus de toute contrainte et lui laisser moins d’occasions 8u’4 Julia de consulter son p5re ou sa m5re. (dmond n’espérait pas =eaucoup. mais il a anKait tou$ours ses arguments. lors8ue 7enry CraN+ord entra. enant du pres=yt5re. et cria : O "lus =esoin d’aides dans otre t%éFtre. & lle Bertram. "lus =esoin d’acteurs pour rPles mondains R ma s'ur désire se rendre utile et esp5re Atre admise dans la compagnie R elle sera %eureuse de prendre un rPle de ieille du5gne ou de pFle con+idente. 8ue ous pourrieG ne pas aimer assumer ous@mAmes. &aria $eta un regard 4 (dmond. regard 8ui signi+iait : , Mu’en dites@ ous maintenant L "ou ons@nous a oir tort si &ary CraN+ord a les mAmes sentiments L - (t (dmond. réduit au

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silence. +ut o=ligé de reconnaJtre 8ue le c%arme du $eu pourrait =ien apporter une +ascination 4 l’esprit d’un génie. et. a ec l’ingéniosité de l’amour. insister plus sur le caract5re o=ligeant. accommodant. du message. 8ue sur autre c%ose. Le plan a anKait. L’opposition +ut aine R et 8uant 4 &me ;orris. Tom s’était trompé en supposant 8u’elle en serait. (lle n’éle a aucune di++iculté 8ui ne +Ct aincue en cin8 minutes par son ne eu et sa ni5ce aJnés 8ui étaient tout@ puissants a ec elle R et comme l’arrangement de ait occasionner tr5s peu de dépenses pour tout le monde. et nulle dépense pour elle. comme elle pré oyait dans le pro$et tout le plaisir résultant de la %Fte. du tumulte et de l’importance de la c%ose et en +aisait déri er l’a antage immédiat de se oir o=ligée de 8uitter sa propre maison. oD elle a ait écu un mois 4 ses +rais. et de prendre domicile c%eG eu/ de +aKon 4 ce 8ue toute %eure passée pCt leur Atre utile. elle +ut. en +ait. e/trAmement c%armée par le pro$et.

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IV
>anny +ut plus pr5s d’a oir raison 8u’(dmond ne l’a ait supposé. Le souci de trou er une pi5ce 8ui con Jnt 4 tout le monde. s’a éra loin d’Atre une =agatelle R et le c%arpentier a ait reKu ses ordres et pris ses mesures. a ait suggéré et le é au moins deu/ séries de di++icultés. et. ayant rendu pleinement é idente la nécessité d’un agrandissement du plan et de la dépense. était dé$4 au tra ail. tandis 8ue la pi5ce était tou$ours 4 trou er. <’autres préparati+s étaient aussi en cours. In énorme rouleau de serge erte était arri é de ;ort%ampton et a ait été coupé par & me ;orris Ta ec une économie. grFce 4 son sa oir@ +aire. de trois 8uarts de yardU et a ait été trans+ormé en rideau par les ser antes. mais la pi5ce man8uait tou$ours R et 8uand deu/ ou trois $ours se +urent écoulés de cette mani5re. (dmond commenKa pres8ue 4 espérer 8u’on n’en trou erait pas du tout.
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3l y a ait. en +ait. tant de c%oses 4 o=ser er. tant de gens 4 8ui il +allait +aire plaisir. tant de =ons rPles 4 trou er. et surtout il était si nécessaire 8ue la pi5ce +Ct en mAme temps une tragédie et une comédie. 8u’il sem=lait y a oir aussi peu de c%ance d’arri er 4 une décision. 8u’il n’était possi=le pour une c%ose poursui ie par la $eunesse a ec autant de G5le. de rester ia=le. <u cPté tragi8ue étaient les demoiselles Bertram. 7enry CraN+ord et &. Zates R du cPté comi8ue. Tom Bertram. pas tout 4 +ait seul parce 8u’il était é ident 8ue les désirs de &ary CraN+ord. =ien 8ue poliment dissimulés. penc%aient du mAme cPté : mais la détermination et la puissance de Tom +aisaient 8ue des alliés ne lui étaient pas nécessaires R et. indépendamment de cette grande di ergence. ils oulaient une pi5ce contenant dans son ensem=le peu de personnages. mais tous des personnages de premier ordre. dont trois personnages +éminins principau/. Toutes les meilleures pi5ces +urent e/aminées en ain. ;i Hamlet, ni a!beth. ni "thello. ni Dou#las. ni le $amester ne
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présentaient rien 8ui pCt satis+aire les tragédiens R et les %ivaux. l’&!ole du '!andale. la %oue de la (ortune. l’H)ritier en *ro!ès. etc.. etc.. +urent successi ement écartés a ec des o=$ections encore plus ardentes. Aucune pi5ce ne pou ait Atre proposée sans susciter 4 8uel8u’un une di++iculté. et d’un cPté ou de l’autre. c’étaient des répétitions continuelles de : , #% non. ceci n’ira $amais S ;e prenons pas de tragédies pompeuses. Trop de personnages S "as un seul rPle de +emme accepta=le dans la pi5ce. Tout. mais pas cela. mon c%er Tom. 3l serait impossi=le de réaliser cette pi5ce. #n ne trou era personne pour prendre un tel rPle. ?ien 8ue de la =ou++onnerie du dé=ut 4 la +in. Ceci pourrait peut@Atre aller. sau+ pour les rPles ulgaires. 9i on me demande mon opinion. 4 moi. $’ai tou$ours pensé 8ue c’est une des pi5ces les plus insipides du t%éFtre anglais. &oi. $e ne eu/ pas éle er d’o=$ections. $e serai %eureuse d’Atre utile. mais $e pense 8ue nous n’aurions pu c%oisir pis. >anny regardait et écoutait. non sans s’amuser 4 o=ser er l’égoQsme 8ui. plus ou moins déguisé. sem=lait les diriger tous. et en se demandant
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comment cela allait se terminer. "our son propre plaisir. elle sou%aitait 8ue 8uel8ue c%ose pCt Atre $oué. car elle n’a ait $amais u ne +Ct@ce 8ue la moitié d’une pi5ce. mais toutes ces c%oses plus importantes étaient contre elle. O Cela n’ira $amais ainsi. dit +inalement Tom Bertram. ;ous perdons notre temps d’une +aKon a=omina=le. 3l +aut nous arrAter 4 8uel8ue c%ose. ;’importe 8uoi. pour u 8ue le c%oi/ soit +ait. ;ous ne de ons pas Atre si di++iciles. Muel8ues personnages de trop ne doi ent pas nous e++rayer. ;ous de rons les dou=ler. ;ous de ons descendre un peu. 9i un rPle est insigni+iant. notre mérite sera d’autant plus grand 4 en +aire 8uel8ue c%ose. <ésormais. moi. $e ne +erai plus de di++icultés. Je prendrai n’importe 8uel rPle 8ue ous c%oisireG pour moi. pour u 8u’il soit comi8ue. Mu’il ne soit 8ue comi8ue. $e ne pose aucune autre condition. "our la cin8ui5me +ois. sans doute. il proposa alors l’H)ritier en *ro!ès. %ésitant pour lui@ mAme entre les rPles de Lord <u=esley ou celui du <r. "angloss. et essayant. tr5s sérieusement

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mais sans succ5s. de persuader les autres 8u’il y a ait 8uel8ues e/cellents rPles tragi8ues parmi le reste des personnages. La pause 8ui sui it cet e++ort stérile +ut rompue par le mAme orateur 8ui. prenant un des nom=reu/ olumes 8ui traJnaient sur la ta=le. et le +euilletant. s’écria soudain : O Vœux d’Amants + (t pour8uoi Vœux d’Amants n’iraient@ils pas c%eG nous aussi =ien 8ue c%eG les ?a ens%aN L Comment n’y a@t@on pas pensé a ant L 3l sem=le 8ue ce soit e/actement ce 8u’il nous +aut. Mu’en dites@ ous tous L Voici deu/ rPles tragi8ues. capitau/. pour Zates et CraN+ord. et oici le maJtre d’%Ptel 8ui +ait des rimes. c’est@4@dire un rPle pour moi. si personne d’autre n’en eut. un rPle de rien du tout. mais 8ui ne me déplairait pas. et. comme $e l’ai dit. $e suis déterminé 4 prendre n’importe 8uoi et 4 +aire de mon mieu/. Muant au/ autres rPles. ils peu ent Atre tenus par n’importe 8ui. Ce ne sont 8ue le comte Cassel et An%alt. La suggestion +ut. d’une +aKon générale. accueillie +a ora=lement. Tout le monde

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commenKait 4 se lasser de l’indécision. et la premi5re idée de tous +ut 8ue rien $us8u’4 présent n’a ait été proposé 8ui +Ct aussi suscepti=le de con enir 4 tous. &. Zates +ut particuli5rement content : il a ait aspiré 4 +aire le =aron 4 (ccles+ord. a ait en ié c%a8ue tirade pompeuse de Lord ?a ens%aN et a ait été +orcé de les redéclamer toutes dans sa c%am=re. La tempAte déc%aJnée par le =aron 6ilden%eim était le sommet de ses am=itions t%éFtrales. et. a ec l’a antage de sa oir la moitié des sc5nes par c'ur. il o++rait ses ser ices a ec le plus grand empressement pour le rPle. (n toute $ustice. cependant. il n’était pas résolu 4 se l’approprier. car. se rappelant 8u’il y a ait une =onne part de déclamation dans le rPle de >rederic:. il se déclarait. pour ce dernier rPle. d’une =onne olonté égale. 7enry CraN+ord était prAt 4 prendre l’un ou l’autre. Ce 8u’on eCt c%oisi pour &. Zates. l’eCt par+aitement satis+ait. et il s’ensui it un petit dé=at de compliments mutuels. &lle Bertram. sentant 8ue tous les intérAts d’une Agat%a étaient en 8uestion. prit sur elle de décider en cette mati5re. en o=ser ant 4 &. Zates
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8ue c’était un point oD la taille et la corpulence de aient Atre considérées et 8ue sa %aute taille 4 lui paraissait con enir tout spécialement pour le =aron. #n reconnut 8u’elle a ait tout 4 +ait raison. et les deu/ rPles étant acceptés en consé8uence. elle +ut certaine d’un >rederic: con ena=le. Trois rPles étaient 4 présent distri=ués. en de%ors de &. ?us%Nort%. pour le8uel &aria répondait tou$ours 8u’il était prAt 4 +aire n’importe 8uoi. lors8ue Julia 8ui. comme sa s'ur. oulait Atre Agat%a. commenKa 4 émettre des scrupules au su$et de &lle CraN+ord. O Ce 8ue nous +aisons n’est pas =ien en ers l’a=sente. dit@elle. 3ci il n’y a pas asseG de +emmes. Amelia et Agat%a peu ent con enir pour &aria et moi. mais il n’y a rien pour otre s'ur. &. CraN+ord. &. CraN+ord désira 8u’on ne pensFt pas ainsi : il était tout 4 +ait sCr 8ue sa s'ur ne sou%aitait nullement $ouer. mais 8u’elle pourrait Atre utile. et 8u’elle ne permettrait $amais 8u’on la prJt en considération dans le cas présent. &ais ceci +ut immédiatement com=attu par Tom Bertram 8ui

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a++irma 8ue le rPle d’Amelia. 4 tous les points de ue. con enait 4 &lle CraN+ord. si elle oulait l’accepter. O Ce rPle doit naturellement et nécessairement lui re enir. dit@il. tout comme celui d’Agat%a 4 l’une ou l’autre de mes s'urs. 3l ne peut y a oir aucun sacri+ice de leur cPté. car le rPle est %autement comi8ue. In court silence sui it. C%acune des deu/ s'urs a ait l’air in8uiet. car c%acune a ait les meilleures raisons de prétendre au rPle d’Agat%a et espérait Atre soutenue par les autres. 7enry CraN+ord. 8ui en attendant a ait pris la pi5ce et 8ui. a ec une nonc%alance apparente. +euilletait le premier acte. arrangea =ientPt l’a++aire. O Je dois supplier &lle Julia Bertram. dit@il. de ne pas assumer le rPle d’Agat%a. sinon ce sera la ruine de toute ma solennité. Vous ne de eG pas le +aire. ous ne de eG raiment pas. dit@il en se tournant ers elle. Je ne pourrai pas supporter la ue de otre apparence de sou++rance et de pFleur. ;ous a ons =eaucoup ri ensem=le. et ces rires ont in+ailli=lement me re enir R alors

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>rederic: et son %a resac seront o=ligés de s’encourir. Cela +ut dit d’une +aKon en$ouée et courtoise R mais dans le sentiment de Julia. la +orme +ut perdue pour le +ond. (lle $eta un coup d’'il sur &aria. ce 8ui con+irma l’in$ure 8u’elle éprou ait : c’était un plan. un truc. on a ait pré+éré &aria R le sourire de triomp%e 8ue &aria essayait de dissimuler. lui montrait la +aKon dont la c%ose +ut comprise R et a ant 8u’elle eCt repris la maJtrise d’elle@mAme au point de pou oir parler. son +r5re a$outa son poids 4 lui contre elle. en disant : O #% oui. c’est &aria 8ui doit Atre Agat%a S C’est &aria 8ui sera la meilleure Agat%a. Muoi8ue Julia s’imagine 8u’elle pré+5re la tragédie. $e ne lui aurais pas con+ié un rPle tragi8ue. 3l n’y a rien de tragi8ue en elle. (lle n’a pas du tout l’air tragi8ue R ses traits ne sont pas tragi8ues. et elle marc%e trop ite. elle parle trop ite et n’aurait $amais gardé le maintien. (lle +era =eaucoup mieu/ de $ouer la ieille campagnarde. la +emme du paysan R raiment. ce sera =eaucoup mieu/. Julia. La +emme du paysan est un tr5s $oli

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rPle. $e ous assure. La ieille dame rel5 e la =onté dé$4 éle ée de son mari par une =onne dose d’esprit. Vous sereG la +emme du paysan. O La +emme du paysan S s’écria &. Zates. <e 8uoi parleG@ ous L Le rPle le plus tri ial. le plus pau re. le plus insigni+iant R un lieu commun incessant. pas une seule parole con ena=le. dans l’ensem=le. Votre s'ur. +aire cela S C’est une insulte 8ue de le proposer. E (ccles+ord. c’est la gou ernante 8ui le $ouait. (t nous étions tous d’accord : il ne pou ait Atre o++ert 4 personne d’autre. In peu plus de $ustice. &onsieur le <irecteur. s’il ous plaJt. Vous ne mériteG pas cet emploi si ous ne pou eG apprécier un peu mieu/ les talents de otre troupe. O #%. mais. 8uant 4 cela. mon c%er ami. a ant 8ue moi et ma troupe ayons raiment $oué 8uel8ue c%ose. il doit y a oir un peu de doute R mais $e n’ai pas du tout oulu dénigrer Julia. ;ous ne pou ons a oir deu/ Agat%a. et nous de ons a oir une +emme de paysan R et $e suis sCr de lui a oir montré un e/emple de modération en me satis+aisant moi@mAme du rPle du ieu/

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maJtre d’%Ptel. 9i le rPle est insigni+iant. elle aura d’autant plus de mérite d’en a oir +ait 8uel8ue c%ose R et si elle repousse désespérément tout ce 8ui contient un peu d’%umour. 8u’elle prenne les paroles du paysan au lieu de la +emme du paysan. et alors modi+ions compl5tement les rPles R lui. il est asseG solennel et pat%éti8ue. $’en suis sCr. Cela ne +erait aucune di++érence dans la pi5ce R et 8uant au paysan lui@mAme. 8uand il aura les paroles de sa +emme. moi $e m’en c%argerai de tout mon c'ur. O A ec toute otre prédilection pour la +emme du paysan. dit 7enry CraN+ord. il sera impossi=le de +aire 8uel8ue c%ose de con ena=le pour otre s'ur. et nous ne de ons pas supporter 8ue sa =onne olonté soit ainsi a=usée. ;ous ne de ons pas lui permettre d’accepter ce rPle. (lle ne doit pas Atre laissée 4 sa propre complaisance : ses talents. nous en aurons =esoin dans le rPle d’Amelia. Amelia est un personnage plus di++icile 4 =ien représenter 8u’Agat%a. Je consid5re Amelia comme le personnage le plus di++icile de toute la pi5ce. 3l re8uiert de grands moyens. une grande délicatesse. pour rendre sa gaieté et sa
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simplicité sans e/tra agance. J’ai u de =onnes artistes éc%ouer dans ce rPle. La simplicité est en e++et au@del4 des moyens de pres8ue toutes les actrices pro+essionnelles. (lle e/ige une délicatesse de sentiment 8u’elles n’ont pas. (lle e/ige une dame de =onne +amille. une Julia Bertram. Vous oudreG =ien l’entreprendre. $’esp5re L dit@il en se tournant ers elle a ec un air de supplication an/ieuse. 8ui l’adoucit un peu R mais. tandis 8u’elle %ésitait. ne sac%ant 8ue dire. son +r5re interrompit 4 nou eau la proposition de &. CraN+ord : O ;on. non. Julia ne doit pas $ouer Amelia. Ce n’est pas du tout un rPle pour elle. (lle ne l’aimerait pas. (lle n’y serait pas =ien. (lle est trop grande et trop ro=uste. Amelia de rait Atre une +igure petite. lég5re. sautillante comme une petite +ille. (lle est +aite pour & lle CraN+ord. et &lle CraN+ord seule. (lle a l’aspect du personnage et $e suis persuadé 8u’elle le $ouera admira=lement. 9ans y +aire attention. 7enry CraN+ord continuait sa supplication :

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O Vous de eG nous +aire ce plaisir. disait@il. raiment. ous le de eG. Muand ous aureG étudié le personnage. $e suis sCr 8ue ous sentireG 8u’il ous con ient. La tragédie peut +aire l’o=$et de otre c%oi/. mais il apparaJtra certainement 8ue c’est la comédie 8ui ous c%oisira. Vous de eG me rendre isite en prison a ec un panier de pro isions R ous ne re+usereG pas de me isiter en prison L Je crois dé$4 ous oir enir a ec otre panier. L’in+luence de cette oi/ se +it sentir. Julia %ésitait R mais ne tFc%ait@il pas uni8uement de la consoler et de l’apaiser. et de lui +aire ou=lier l’a++ront 8u’elle enait de su=ir L (lle se mé+ia de lui. Le man8ue d’égard a ait été =ien é ident. 9oupKonneuse. elle regarda sa s'ur R l’attitude de &aria de ait Atre décisi e : serait@elle e/ée et alarmée L &ais &aria respirait la sérénité et la satis+action. et Julia sa ait =ien 8ue sur ce terrain. elle ne pou ait Atre %eureuse 8u’4 ses dépens. C’est pour8uoi. a ec une i e indignation et d’une oi/ trem=lante elle dit 4 7enry CraN+ord : O Vous ne paraisseG pas craindre de perdre

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otre contenance. si $’arri e a ec un panier 4 pro isions O =ien 8u’on puisse le supposer O mais ce n’est 8u’en Agat%a 8ue $’aurais eu ce pou oir S (lle s’arrAta. 7enry CraN+ord a ait l’air plutPt =Ate. comme s’il ne sa ait 8uoi dire. Tom Bertram recommenKa : O &lle CraN+ord doit Atre Amelia. (lle sera une e/cellente Amelia. O ;e craigneG pas 8ue moi. $e désire a oir ce personnage. cria Julia dans une %Fte +urieuse. $e ne serai pas Agat%a. et $e suis sCre 8ue $e ne +erai rien d’autre R et 8uant 4 Amelia. de tous les rPles au monde c’est celui 8ui me dégoCte le plus. Je le déteste compl5tement. Ine $eune +ille odieuse. insigni+iante. dépour ue de naturel. impertinente. imprudente S J’ai tou$ours protesté contre la comédie. et ceci est de la comédie dans la pire de ses +ormes. (t ayant dit cela elle 8uitta précipitamment la pi5ce. laissant pres8ue tous ses amis mal 4 l’aise. mais é eillant peu de compassion. sau+ c%eG >anny 8ui a ait été une auditrice tran8uille et 8ui ne pou ait penser 4 Julia dans l’agitation de la $alousie. sans une

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grande pitié. In court silence succéda 4 sa sortie R mais son +r5re reprit =ientPt l’a++aire des Vœux d’Amants et relisait soigneusement la pi5ce a ec l’aide de &. Zates. pour oir 8uels décors seraient nécessaires. tandis 8ue &aria et 7enry CraN+ord con ersaient ensem=le 4 oi/ =asse. La déclaration par la8uelle cette con ersation commenKa : O Je suis sCre 8ue $e donnerais olontiers mon rPle 4 Julia R mais =ien 8ue $e sois pro=a=lement tr5s mau aise l4@dedans. $e suis persuadée 8u’elle sera encore pire. O reKut sans doute tous les compliments 8u’elle appelait. Au =out d’un certain temps. la distri=ution +ut ac%e ée par Tom Bertram et &. Zates 8ui circulaient ensem=le dans la salle en se consultant. salle 8ue l’on commenKait dé$4 4 appeler , T%éFtre -. &lle Bertram résolut d’aller elle@mAme au pres=yt5re pour o++rir le rPle d’Amelia 4 &lle CraN+ord. et >anny resta seule. Le premier emploi 8u’elle +it de sa solitude +ut de prendre le olume 8u’on a ait laissé sur la
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ta=le. et de commencer 4 prendre connaissance de la pi5ce dont elle a ait tant entendu parler. 9a curiosité était toute é eillée et elle parcourait le olume a ec une a idité 8ui n’était interrompue 8ue par l’étonnement 8ue lui causait le c%oi/ de la pi5ce dans les conditions précédentes. (lle était notamment étonnée 8ue la pi5ce +Ct proposée et acceptée dans un t%éFtre pri é S Agat%a et Amelia lui paraissaient. de mani5re di++érente. totalement impropres 4 Atre représentées 4 la maison. la situation de l’une et le langage de l’autre lui sem=laient si peu suscepti=les d’Atre rendus par une +emme de =onne +amille. 8u’elle crut 8ue ses cousins se rendaient 4 peine compte de ce 8u’ils entreprenaient R et elle sou%aita de les oir rendus 4 la raison le plus tPt possi=le par les remontrances 8u’(dmond leur +erait nécessairement.

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V
&lle CraN+ord accepta le rPle tr5s olontiers R et peu apr5s le retour de &lle Bertram du pres=yt5re. &. ?us%Nort% arri a et. en consé8uence. un rPle de plus +ut distri=ué. #n lui o++rit ceu/ du comte Cassel et d’An%alt. et d’a=ord il ne sa ait le8uel c%oisir R mais apr5s 8u’on lui eut +ait comprendre la di++érence de style des deu/ personnages. et apr5s s’Atre rappelé 8u’il a ait u une +ois la pi5ce 4 Londres et trou é An%alt un =on%omme tout 4 +ait stupide. il se décida =ientPt pour le comte. & lle Bertram approu a la décision. car moins il eCt 4 apprendre. mieu/ c’était R et =ien 8u’elle ne pCt partager son sou%ait 8ue le comte et Agat%a pussent $ouer ensem=le. ni attendre patiemment tandis 8u’il tournait lentement les pages dans l’espoir de décou rir 8uand mAme une telle sc5ne. elle prit gentiment en main son rPle et coupa c%a8ue tirade suscepti=le d’Atre
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raccourcie R en outre elle lui indi8ua la nécessité d’a oir =eaucoup de costumes et de =ien c%oisir les couleurs. &. ?us%Nort% aima =eaucoup l’idée de son élégance. a++ectant cependant de la dédaigner. et il +ut trop occupé par ce 8ue serait sa propre apparence. pour penser au/ autres. pour tirer une de ces conclusions ou ressentir 8uel8ue c%ose de ce mécontentement au8uel &aria s’était 4 demi préparée. Ainsi. =eaucoup de c%oses +urent réglées a ant 8u’(dmond. 8ui était sorti toute la matinée. en sCt rien R mais 8uand il entra au salon a ant le dJner. la discussion continuait 4 %aute oi/ entre Tom. &aria et &. Zates R et &. ?us%Nort% s’a anKa a ec grand empressement pour lui annoncer les agréa=les nou elles. O ;ous a ons une pi5ce. dit@il. Ce sera Vœux d’Amants. et $e $ouerai le comte Cassel : $’entre en sc5ne d’a=ord dans un costume =leu et un manteau de satin rose. et puis $’aurai un autre $oli costume de +antaisie. une mani5re de costume de c%asse. Je ne sais pas si $e l’aimerai. Les yeu/ de >anny sui irent (dmond. et son

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c'ur =attit pour lui. tandis 8u’elle entendait ses paroles. oyait son regard et sentait 8uelles de aient Atre ses sensations. O Vœux d’Amants S +ut sa seule réponse 4 &. ?us%Nort%. prononcée d’un ton e/primant la plus grande surprise. et il se tourna ers son +r5re et ses s'urs comme s’il doutait 4 peine 8u’une contradiction allFt enir. O #ui. s’écria &. Zates. Apr5s toutes nos discussions et di++icultés. nous trou ons 8u’il n’y a rien 8ui puisse nous con enir 4 tous aussi =ien. rien de moins discuta=le 8ue Vœux d’Amants. Le plus étonnant est le +ait 8u’on n’y ait pas pensé a ant. &a stupidité est a=omina=le. car nous a ons ici tous les a antages de ce 8ue $’ai u 4 (ccles+ord R et il est si utile d’a oir 8uel8ue c%ose comme mod5le S ;ous a ons distri=ué pres8ue tous les rPles. O &ais 8ue +aites@ ous a ec les +emmes L demanda (dmond gra ement et en regardant &aria. &aria rougit malgré elle tandis 8u’elle répondait :
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O Je prends le rPle 8ue Lady ?a ens%aN doit a oir $oué. et Ta ec un regard plus %ardiU & lle CraN+ord sera Amelia. O Je n’aurais pas pensé 8u’une pi5ce de cette sorte pCt Atre aussi aisément réalisée par nous. répli8ua (dmond. retournant pr5s du +eu oD étaient assises sa m5re. sa tante et >anny. et s’asseyant a ec un air pro+ondément e/é. &. ?us%Nort% le sui it pour dire : O J’entre en sc5ne trois +ois et $’ai 8uarante@ deu/ répli8ues. C’est 8uel8ue c%ose. n’est@ce pas L &ais $e n’aime pas =eaucoup de oir Atre si élégant. Je me reconnaJtrai 4 peine dans un costume =leu et un manteau de satin rose. (dmond ne put lui répondre. Au =out de 8uel8ues minutes. &. Bertram +ut appelé %ors de la pi5ce pour éclaircir 8uel8ues doutes du c%arpentier R et. accompagné par &. Zates et sui i peu apr5s par &. ?us%Nort%. (dmond saisit pres8ue immédiatement l’occasion de dire : O Je ne puis e/primer de ant &. Zates ce 8ue $e ressens au su$et de cette pi5ce. sans +aire de

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ré+le/ions sur ses amis d’(ccles+ord R mais $e dois ous dire maintenant. 4 ous. c%5re &adame. 8ue $e l’estime e/cessi ement impropre 4 une représentation pri ée et 8ue $’esp5re 8ue ous y renoncereG. Je suis con aincu 8ue ous le +ereG lors8ue ous l’aureG relue attenti ement. LiseG le premier acte 4 otre m5re ou 4 otre tante. 4 %aute oi/. et oyeG si ous pou eG l’approu er. 3l n’est pas nécessaire de ous ren oyer au $ugement de otre p5re. $’en suis persuadé. O ;ous oyons ces c%oses tr5s di++éremment. s’écria &aria. Je connais par+aitement la pi5ce. $e ous assure R et a ec 8uel8ues omissions et ainsi de suite. ce 8ui sera é idemment +ait. $e n’y ois rien de répré%ensi=le. et $e ne suis pas la seule $eune +emme 8ue ous trou eG et 8ui pense 8u’elle con ient tr5s =ien pour une représentation pri ée. O Je le regrette. +ut sa réponse. mais en cette mati5re. c’est ous 8ui de eG montrer l’e/emple. 9i d’autres ont +ait une =é ue. c’est 4 ous de les corriger et de leur montrer ce 8u’est la raie délicatesse. <ans toutes les 8uestions de

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décorum. c’est otre conduite 8ui doit ser ir de loi pour le reste de la compagnie. L’image de son importance eut 8uel8ue e++et. car personne n’aimait commander autant 8ue &aria R et a ec =eaucoup plus de =onne %umeur elle répondit : O Je ous suis tr5s reconnaissante. (dmond R os intentions sont les meilleures. $’en suis sCre. mais $e pense tout de mAme 8ue ous oyeG les c%oses trop sé 5rement. et raiment $e ne puis entreprendre de %aranguer les autres sur un su$et de cette esp5ce. C’est cela 8ui serait incon enant. $e pense. O Vous imagineG@ ous 8ue $’aie pu a oir une telle idée en tAte L ;on : laisseG otre seule conduite ser ir de %arangue. <ites 8ue. ayant e/aminé le rPle. ous ous trou eG ous@mAme in+érieure 4 celui@ci. 8u’il e/ige plus d’e++orts et de con+iance en soi 8ue ce dont os moyens ous permettent de +aire preu e. <ites@le a ec +ermeté. et ce sera tout 4 +ait su++isant. Tous ceu/ 8ui sa ent distinguer comprendront os moti+s. #n renoncera 4 la pi5ce et on %onorera otre

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délicatesse comme il con ient. O ;e $oueG pas des c%oses incon enantes. ma c%érie. dit Lady Bertram. 9ir T%omas ne l’aimerait pas. >anny. ouleG@ ous sonner. on doit ser ir le dJner. Julia se sera certainement %a=illée en attendant. O Je suis con aincu. m5re. dit (dmond. pré enant >anny. 8ue 9ir T%omas ne l’aimerait pas. O L4. ma c%érie. tu entends ce 8u’(dmond dit L O 9i $e renonce 4 mon rPle. répli8ua &aria a ec un G5le renou elé. Julia le prendra certainement. O Muoi S s’écria (dmond. mAme si elle connaJt os raisons L O #%. elle pourrait penser 4 la di++érence entre nous deu/ O 4 la di++érence de nos situations O et se dire 8u’elle n’a pas =esoin d’a oir tant de scrupules 8ue moi. Je suis sCre 8u’elle raisonnera ainsi. ;on. ous de eG m’e/cuser. $e ne puis re enir sur mon consentement. il est trop

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solidement éta=li. tout le monde serait si déKu. Tom serait tout 4 +ait +urieu/. et si nous sommes si di++iciles et si scrupuleu/. nous ne $ouerons $amais rien. O J’allais dire e/actement la mAme c%ose. dit me & ;orris. 9i c%a8ue pi5ce pro o8ue des o=$ections ous ne $ouereG rien. et tous les préparati+s seront autant d’argent $eté. $e suis sCre 8ue cela nous discréditerait tous. Je ne connais pas la pi5ce. mais. comme le dit &aria. s’il y a des c%oses un peu osées Tet il y en a dans la plupart des pi5cesU on pourra aisément les laisser tom=er. ;ous ne de ons pas Atre trop +ormalistes. (dmond. Comme &. ?us%Nort% $oue aussi. il ne peut y a oir de mal. Je sou%aite seulement 8ue Tom soit =ien certain de ce 8u’il eut en ce 8ui concerne le tra ail du c%arpentier. car il y a eu une perte d’une demi@$ournée de tra ail pour les portes latérales. Le rideau sera cependant du =on tra ail. Les ser antes +ont tr5s =ien leur ou rage. et $e crois 8ue nous pourrons ren oyer 8uel8ues douGaines d’anneau/. 3l ne +aut pas les placer si pr5s l’un de l’autre. Je suis malgré tout asseG utile. $e l’esp5re. pour pré enir le gaspillage et
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pour aider 4 la plupart des c%oses. 3l doit tou$ours y a oir une tAte solide pour sur eiller tant de $eunes. J’ai ou=lié de parler 4 Tom de 8uel8ue c%ose 8ui m’est arri é au$ourd’%ui mAme. J’étais allée $eter un coup d’'il 4 la =asse@cour et $’en sortais lors8ue. de ineG 8ui $e ois L Je ois <ic: Jac:son 8ui s’a ance ers la porte de l’o++ice a ec deu/ morceau/ de planc%e de sapin dans les mains. destinés 4 son p5re. ous pou eG en Atre sCrs. 9a m5re l’a ait en oyé a ec un message 4 son p5re. et son p5re lui a demandé d’apporter deu/ morceau/ de planc%e sans les8uels il ne sa ait plus continuer son tra ail. Je sa ais =ien ce 8ue tout cela signi+iait. car la cloc%e pour le dJner des domesti8ues sonnait 4 ce moment au@dessus de nos tAtes. et comme $e déteste les gens 8ui empi5tent ainsi sur ce 8ui ne les regarde pas Tles Jac:son sont ainsi. $e l’ai tou$ours ditU $e dis directement au garKon Tun grand lourdaud de di/ ans. ous sa eG. 8ui aurait dC a oir %onte de lui@ mAmeU : , Je ais porter moi@mAme les planc%es 4 otre p5re. <ic: R +ileG 4 la maison aussi ite 8ue ous pou eG. - Le garKon a ait l’air tr5s =Ate et s’encourut sans dire un mot. car $e crois 8ue

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$’a ais parlé d’un ton plutPt tranc%ant. et $’esp5re 8ue cela le guérira pour 8uel8ues temps de enir marauder autour de la maison. Je déteste cette a idité. surtout parce 8ue otre p5re a été tr5s =on pour cette +amille. en employant l’%omme toute l’année S "ersonne ne se dérangea pour répondre. Les autres re inrent =ientPt. et (dmond constata 8ue sa seule satis+action de ait Atre d’a oir essayé de les ramener 4 la raison. Le dJner se passa lourdement. & me ;orris raconta de nou eau son triomp%e sur <ic: Jac:son. mais on ne parla pas =eaucoup de la pi5ce ni des préparati+s. car la désappro=ation d’(dmond était ressentie par tous et mAme par son +r5re. =ien 8u’il ne l’eCt $amais a oué. &aria. man8uant de l’appui stimulant de 7enry CraN+ord. pensait 8u’il alait mieu/ é iter ce su$et. &. Zates. 8ui tFc%ait de se rendre agréa=le 4 Julia. trou ait sa mau aise %umeur moins impénétra=le. mis 4 part ses regrets au su$et de sa sécession R et &. ?us%Nort%. n’ayant 8ue ses costumes et son rPle en tAte. dit =ientPt tout ce

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8ui pou ait Atre dit 4 leur su$et. &ais les préoccupations t%éFtrales ne +urent suspendues 8ue pour une ou deu/ %eures : il y a ait encore trop de c%oses 4 arranger. et le soir leur ayant apporté un nou eau courage. Tom. &aria et &. Zates. peu apr5s s’Atre rassem=lés de nou eau au salon. se réunirent en comité 4 une ta=le séparée. a ec la pi5ce ou erte de ant eu/. et enaient de plonger au plus pro+ond du su$et. lors8u’ils +urent interrompus le plus agréa=lement du monde par l’entrée de &. et & lle CraN+ord 8ui n’a aient pu s’empAc%er de enir. malgré l’%eure tardi e. l’o=scurité et la =oue. et 8ui +urent reKus a ec une $oie reconnaissante. O (% =ien. comment cela a ance@t@il L Mu’a eG@ ous arrangé L et O #%. nous ne pou ons rien sans ous S O telles +urent les p%rases 8ui sui irent les premi5res salutations. et 7enry CraN+ord +ut =ientPt in ité 4 s’asseoir a ec les trois autres. tandis 8ue sa s'ur se dirigeait ers Lady Bertram et la complimentait a ec une c%armante attention : O Vraiment. $e dois +éliciter otre WrFce.

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disait@elle. 4 l’occasion du c%oi/ de la pi5ce R car. =ien 8ue ous les ayeG supportés a ec une patience e/emplaire. $e suis sCre 8ue ous de eG Atre malade de tout le =ruit et de tout l’em=arras 8ue nous ous causons. Les acteurs doi ent Atre contents. mais les spectateurs doi ent Atre in+iniment plus %eureu/ de la décision. et $e ous +élicite sinc5rement. &adame. ainsi 8ue & me ;orris et tous les autres. ac%e a@t@elle a ec un regard mi@crainti+. mi@sournois. 8ui s’arrAta sur >anny. puis sur (dmond. Lady Bertram répondit tr5s poliment. mais (dmond ne dit rien. 9a 8ualité de spectateur ne +ut pas désa ouée. Apr5s a oir =a ardé 8uel8ues minutes a ec la compagnie assise autour du +eu. &lle CraN+ord re$oignit la société réunie autour de la ta=le. oD elle parut s’intéresser 4 leurs arrangements. "uis. comme +rappée par une pensée su=ite. elle s’e/clama : O &es c%ers amis. ous Ates tr5s a=sor=és par otre tra ail relati+ 4 ces cottages et ces ca=arets. leurs intérieurs et leurs e/térieurs. mais $e ous prie de me +aire connaJtre mon sort. en attendant.

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Mui sera An%alt L Mui est. parmi ces messieurs. celui 8ue $’aurai le plaisir d’aimer L "endant un moment. personne ne parla. puis tous parl5rent ensem=le pour dire la triste érité : 8u’ils n’a aient pas encore trou é d’An%alt. O J’ai eu 4 c%oisir entre deu/ rPles. dit &. ?us%Nort%. mais $’ai pensé 8ue $’aimerais mieu/ celui du comte. 8uoi8ue $e n’aime pas =eaucoup l’élégance 8ue $e de rai a++ic%er. O Vous a eG c%oisi tr5s sagement. $’en suis sCre. répli8ua &lle CraN+ord. a ec un regard amusé. An%alt est un rPle tr5s di++icile. O Le comte a 8uarante@deu/ répli8ues. riposta &. ?us%Nort%. ce 8ui n’est pas une =agatelle. O Je ne suis pas surprise du tout. dit &lle CraN+ord apr5s une courte pose. de ce man8ue de titulaire pour le rPle d’An%alt. Amelia ne mérite pas plus. Ine $eune +emme aussi a ancée 8u’Amelia peut tr5s =ien +aire peur au/ %ommes. O Je ne serais 8ue trop %eureu/ de prendre ce rPle. si c’était possi=le. s’écria Tom. mais mal%eureusement. le maJtre d’%Ptel et An%alt

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sont en sc5ne ensem=le. Je n’y renonce pourtant pas enti5rement. $e ais oir ce 8u’on peut +aire. $e ais re oir la pi5ce encore une +ois. O Votre +r5re de rait prendre ce rPle. dit &. Zates 4 oi/ =asse. "enseG@ ous 8u’il le +erait L O &oi. $e ne le lui demanderai pas. répli8ua Tom s5c%ement. &lle CraN+ord parla d’autre c%ose et. peu apr5s. retourna pr5s du +eu. O 3ls ne eulent pas de moi. dit@elle en s’asseyant. Je ne +ais 8ue les em=arrasser et les o=liger 4 +aire des discours polis. &onsieur (dmond Bertram. comme ous ne $oueG pas ous@mAme. ous sereG un conseiller désintéressé. c’est pour8uoi $e ous demande un a is. 4 ous : Mue +erons@nous pour trou er un An%alt L (st@il possi=le pour un autre de le dou=ler L Muelle est otre opinion L O &on a is est. dit@il calmement. 8u’il +aut c%anger de pi5ce. O &oi. $e n’aurais pas d’o=$ection. répli8ua@t@ elle. car. 8uoi8ue $e n’eusse pas détesté le rPle

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d’Amelia s’il était =ien secondé O c’est@4@dire. si tout allait =ien O $e serais na rée de leur causer un em=arras. mais comme ils ont pris le parti de ne pas sui re os conseils. 4 cette ta=le Ta ec un regard ers la compagnieU. celui@ci ne sera certainement pas pris en considération. (dmond ne dit rien d’autre. O 9i un rPle 8uelcon8ue pou ait ous donner la tentation de $ouer. $e crois 8ue ce sera celui d’An%alt. o=ser a la $eune +emme malicieusement. apr5s une courte pause. car c’est un pasteur. ous sa eG. O Cette circonstance@l4 ne me tenterait nullement. répli8ua@t@il. car $’aurais regretté de rendre le personnage ridicule par un mau ais $eu. 3l doit Atre tr5s di++icile d’é iter 8u’An%alt apparaisse comme un prédicateur solennel et +ormalisant. et l’%omme 8ui a c%oisi cette pro+ession est. peut@Atre. un des derniers 8ui eussent oulu la représenter sur la sc5ne. &lle CraN+ord +ut réduite au silence. et non sans un certain ressentiment et une certaine morti+ication R elle a anKa sa c%aise plus pr5s de
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la ta=le de t%é et prAta toute son attention 4 & me ;orris 8ui présidait. O >anny. cria Tom Bertram. de l’autre ta=le. oD la con+érence était en plein tra ail et oD les con ersations étaient incessantes. nous a ons =esoin de os ser ices. >anny se le a immédiatement. pré oyant une course R car l’%a=itude de disposer d’elle de cette mani5re n’était pas encore aincue. en dépit de tous les e++orts d’(dmond. O #%. nous ne oulons pas ous déranger. nous n’a ons pas =esoin de os ser ices immédiats. ;ous n’a ons =esoin de ous 8ue dans notre pi5ce. Vous de eG $ouer la +emme du paysan. O &oi S s’écria >anny. s’asseyant 4 nou eau d’un air e++rayé au possi=le. Vraiment. ous de eG m’e/cuser. Je ne pourrais rien $ouer du tout. mAme si ous me donnieG un monde. ;on. raiment. $e ne puis pas $ouer. O Vraiment. mais il le +aut. car nous ne pou ons pas ous e/cuser. Cela ne doit pas ous

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e++rayer R c’est un rPle de rien du tout. raiment un rien. pas plus 8u’une demi@douGaine de répli8ues en tout. et si personne n’entend un mot de ce 8ue ous dites. cela n’aura aucune importance. ous pou eG marmotter ce 8ue ous oudreG. mais nous de ons a oir 8uel8u’un 8u’on puisse regarder. O 9i ous a eG peur d’une demi@douGaine de répli8ues. cria &. ?us%Nort%. 8ue +erieG@ ous a ec un rPle comme le mien L J’en ai 8uarante@ deu/ 4 apprendre. O Ce n’est pas 8ue $’aie peur d’apprendre un rPle par c'ur. dit >anny. c%o8uée de se trou er seule 4 parler dans la salle et de sentir pres8ue tous les yeu/ se diriger sur elle. mais réellement. $e ne puis pas $ouer. O 9i. si. ous pou eG $ouer asseG =ien pour nous. AppreneG otre rPle et nous ous montrerons le reste. Vous n’a eG 8ue deu/ sc5nes. et comme $e serai le paysan. ous m’aureG tou$ours de ant ous. et $e ous guiderai et pousserai l4 oD il le +audra R et tout ira tr5s =ien. $’en réponds.

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O ;on. raiment. monsieur Bertram. il +aut m’e/cuser. Vous ne ous rendeG pas compte. Ce serait a=solument impossi=le pour moi. 9i $e de ais l’entreprendre. $e ne +erais 8ue ous déce oir. O Ba% S ;e soyeG pas si timide. Vous +ereG cela tr5s =ien. Vous $ouireG de toute notre indulgence. ;ous ne nous attendons pas 4 une per+ection. Vous aureG une ro=e =rune et un ta=lier =lanc. et une coi++e. et nous de rons ous +aire 8uel8ues rides et des pattes@d’oie au/ coins de os yeu/. Vous sereG une petite ieille =ien propre et =ien nette. O 3l +audra m’e/cuser. Vraiment. ous de eG m’e/cuser. s’écria >anny 8ui rougissait. en proie 4 une agitation e/cessi e. $etant des regards de détresse ers (dmond 8ui l’o=ser ait gentiment mais. ne oulant pas e/aspérer son +r5re par une inter ention. ne lui adressait 8u’un sourire encourageant. Les pri5res de >anny n’eurent aucun e++et sur Tom R et non seulement sur Tom. car la re8uAte était 4 présent appuyée par &aria. par &.

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CraN+ord et par &. Zates. a ec une insistance 8ui ne di++érait de la sienne 8ue parce 8u’elle était plus aima=le ou plus cérémonieuse. et 8ui parut su=$uguer compl5tement >anny. A ant 8u’elle pCt reprendre %aleine. &me ;orris l’ac%e a en lui c%uc%otant a ec une sorte de col5re. et sans myst5re : O Mu’est@ce 8ue tout ce =ruit. pour rien L J’ai tout 4 +ait %onte pour ous. >anny R +aire tant d’em=arras pour rendre ser ice 4 os cousins pour une =agatelle de cette esp5ce. os cousins 8ui sont si =ons pour ous S AccepteG ce rPle de =onne grFce. et 8u’on n’en entende plus parler. $e ous en prie. O ;e la presseG pas. &adame. dit (dmond. 3l n’est pas %onnAte de la pousser de la sorte. LaisseG@la c%oisir par elle@mAme. comme ous le +erieG pour le reste de nous. Vous pou eG tout aussi =ien ous +ier 4 son $ugement. ;’insisteG plus. O Je ne ais pas la pousser. répli8ua & me ;orris d’un ton tranc%ant. mais $e penserai 8u’elle est une +ille tr5s o=stinée et tr5s ingrate. si

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elle ne +ait pas ce 8ue sa tante et ses cousins désirent 8u’elle +asse. raiment tr5s ingrate. en tenant compte de ce 8u’elle est. (dmond +ut trop en col5re pour parler R mais lle & CraN+ord. apr5s a oir arrAté 8uel8ues moments ses yeu/ étonnés sur &me ;orris puis sur >anny. dont les larmes commenKaient 4 couler. dit a ec une certaine i acité : O Je n’aime pas Atre ici. cet endroit est trop c%aud pour moi. et elle déplaKa sa c%aise du cPté opposé 4 la ta=le. pr5s de >anny. lui murmurant doucement tandis 8u’elle s’installait : O Ce n’est rien. ma c%5re mademoiselle "rice. c’est une soirée méc%ante. tout le monde est méc%ant et irritant. mais n’y +aisons pas attention. et elle continua 4 lui parler a ec gentillesse et 4 essayer de remonter son courage. en dépit de sa propre mau aise %umeur. "ar un regard adressé 4 son +r5re. elle pré int toute inter ention supplémentaire du comité t%éFtral. et le sentiment de réelle =onté 8ui l’animait réta=lit rapidement le peu 8u’elle a ait perdu dans l’estime d’(dmond.

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>anny n’aimait pas &lle CraN+ord. mais elle se sentait o=ligée en ers elle pour sa =onté présente. et lors8ue. apr5s a oir remar8ué son ou rage et sou%aité 8u’elle@mAme pCt tra ailler aussi =ien. elle lui demanda le mod5le. & lle CraN+ord supposa 8ue >anny était en train de préparer sa mise. car naturellement elle commencerait 4 sortir d5s 8ue sa cousine serait mariée. & lle CraN+ord lui demanda si elle a ait eu récemment des nou elles de son +r5re 8ui était dans la marine. et dit 8u’elle était tr5s curieuse de le oir. 8u’elle l’imaginait comme un $eune %omme tr5s élégant. (lle conseilla 4 >anny de +aire e/écuter son portrait a ant son retour en ser ice. >anny ne put s’empAc%er d’y reconnaJtre une +latterie tr5s agréa=le. de l’écouter et d’y répondre a ec plus d’animation 8u’il n’entrait dans ses intentions. La consultation au su$et de la pi5ce continuait tou$ours. et l’attention de & lle CraN+ord +ut d’a=ord détournée de >anny par Tom Bertram lui disant 8u’il regrettait in+iniment. mais 8u’il trou ait 8u’il lui était a=solument impossi=le d’assumer le rPle d’An%alt en plus de celui du maJtre d’%Ptel : il a ait +ait tout ce 8ui était en
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son pou oir pour rendre cela +aisa=le. mais cela ne pou ait pas aller. il de ait y renoncer. O &ais il n’y a pas la moindre di++iculté 4 trou er 8uel8u’un. a$outa@t@il. ;ous n’a ons 8u’4 dire un mot. puis nous c%oisirons entre les candidats. Je pourrais nommer. en ce moment. au moins si/ $eunes gens dans un rayon de si/ milles de c%eG nous. 8ui rA ent d’Atre admis dans notre troupe. et il y en a un ou deu/ 8ui ne nous +eraient pas %onte. Je n’aurais pas peur de +aire con+iance soit 4 l’un des #li er. soit 4 C%arles &addo/. Tom #li er est un garKon tr5s intelligent. et C%arles &addo/ est un %omme aussi distingué 8ue ous pourrieG le désirer R aussi $e +erai préparer mon c%e al pour demain matin tPt et $’irai $us8u’4 9to:e pour m’arranger a ec lui. Tandis 8u’il parlait. &aria regardait (dmond a ec appré%ension. s’attendant 4 une opposition de son cPté contre un tel élargissement de leur plan. si contraire 4 toutes leurs protestations primiti es R mais (dmond ne dit rien. Apr5s un moment de ré+le/ion. &lle CraN+ord

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répli8ua calmement : O (n ce 8ui me concerne. $e ne puis éle er aucune o=$ection contre ce 8ue ous tous $ugeG con ena=le. Ai@$e $amais u un seul de ces messieurs L #ui. &. C%arles &addo/ a dJné une +ois c%eG ma s'ur. n’est@ce pas. 7enry L In $eune %omme 4 l’air calme. Je m’en sou iens. AdopteG@le. s’il ous plaJt. car cela me sera moins déplaisant 8ue d’a oir 4 $ouer a ec un inconnu. C%arles &addo/ allait Atre admis. Tom répéta sa résolution d’aller c%eG lui tPt le lendemain matin. et 8uoi8ue Julia. 8ui a ait 4 peine ou ert la =ouc%e aupara ant. o=ser Ft sarcasti8uement. a ec un coup d’'il d’a=ord 4 &aria. puis 4 (dmond. 8ue , les spectacles de &ans+ield allaient singuli5rement égayer tout le oisinage -. (dmond gardait tou$ours son calme et montrait ses sentiments uni8uement par une gra ité accrue. O Je ne sens pas =eaucoup d’ardeur pour otre pi5ce. dit &lle CraN+ord 4 oi/ =asse 4 >anny. apr5s 8uel8ue ré+le/ion. et $e puis dire 4 &. &addo/ 8ue $e raccourcirai certaines de ses

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répli8ues et une =onne partie des miennes. a ant 8ue nous répétions ensem=le. Ce sera tr5s désagréa=le et tr5s loin de ce 8ue $’espérais.

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VI
3l était au@del4 du pou oir de & lle CraN+ord de +aire ou=lier 4 >anny. par son =a ardage. ce 8ui s’était passé. Lors8ue la soirée se +ut écoulée. elle alla se couc%er encore émotionnée et les ner+s agités par le c%oc de cette atta8ue de la part de son cousin Tom. atta8ue +aite en pu=lic et d’une mani5re si insistante R son esprit était encore sous le coup des reproc%es et des ré+le/ions méc%antes de sa tante. <’a oir attiré l’attention générale de cette mani5re. d’apprendre 8ue ce n’était 8ue le prélude 4 8uel8ue c%ose d’in+iniment pire. d’entendre dire 8u’elle de ait +aire une c%ose aussi impossi=le 8ue de $ouer. et d’Atre ensuite accusée d’o=stination et d’ingratitude. tout cela l’a ait trop désolée pour 8ue le sou enir de cette sc5ne. 8uand elle +ut seule. lui parCt moins désespérant 8ue ce 8u’elle a ait écu. surtout en y a$outant la crainte de ce 8ue le lendemain allait apporter comme continuation du mAme su$et. & lle
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CraN+ord l’a ait protégée pour un temps seulement. et si elle de ait de nou eau Atre sollicitée a ec toute l’insistance autoritaire dont Tom et &aria étaient capa=les. et. peut@Atre. en l’a=sence d’(dmond. 8u’allait@elle +aire L (lle s’endormit a ant de pou oir répondre 4 cette 8uestion et trou a celle@ci tout aussi em=arrassante 4 son ré eil. le lendemain matin. La petite mansarde =lanc%e 8ui prolongeait sa c%am=re depuis 8u’elle était entrée dans la +amille. s’a érant incapa=le de lui suggérer une réponse. elle eut recours. aussitPt 8u’elle se +ut %a=illée. 4 un autre appartement. plus spacieu/ et plus propice pour penser tout en marc%ant et dont. depuis 8uel8ue temps. elle disposait tout aussi li=rement : c’était leur salle d’étude. ainsi appelée $us8u’au moment oD les demoiselles Bertram ne permirent plus de l’appeler ainsi. et 8ui n’était plus employée comme telle depuis 8uel8ue temps. C’est l4 8ue & lle Lee a ait %a=ité et c’est l4 8u’elles a aient lu et écrit $us8u’il y a trois ans. 8uand elle les a ait 8uittées. La pi5ce +ut alors laissée sans emploi et depuis 8uel8ue temps n’était +ré8uentée 8ue par >anny.

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lors8u’elle isitait ses plantes ou a ait =esoin d’un des li res 8u’elle était tou$ours %eureuse de pou oir garder l4. 4 cause du man8ue de place et de commodité de sa petite c%am=re d’en %aut R mais graduellement. comme elle en appréciait de plus en plus les agréments. elle élargissait son domaine et y passait plus de temps R et comme elle ne rencontrait aucune opposition. elle en a ait pris possession si naturellement et si simplement. 8u’il était maintenant généralement admis 8ue la pi5ce lui appartenait. La c%am=re de l’est. ainsi nommée depuis 8ue &aria Bertram a ait eu seiGe ans. était maintenant considérée comme celle de >anny pres8ue aussi dé+initi ement 8ue la mansarde =lanc%e : l’e/iguQté de l’une rendant l’usage de l’autre si é idemment raisonna=le. les demoiselles Bertram. $ouissant dans leurs propres appartements de toutes les supériorités 8ue le sens de leur rang pou ait e/iger. l’approu aient enti5rement R et &me ;orris ayant stipulé 8u’il n’y aurait $amais de +eu dans cette salle pour >anny. tolérait a ec résignation le +ait 8ue >anny utilisait ce dont personne d’autre n’a ait =esoin. =ien 8ue

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les termes dans les8uels elle parlait de temps en temps de son indulgence. parussent impli8uer 8ue c’était la meilleure c%am=re de la maison. 9on aspect était si +a ora=le 8ue. mAme sans +eu. elle était %a=ita=le. le matin. depuis le dé=ut du printemps $us8u’4 la +in de l’automne. du moins pour 8uel8u’un d’aussi accommodant 8ue >anny. (t tant 8ue le soleil éclairait la salle. elle espérait ne pas Atre o=ligée de la 8uitter compl5tement. mAme en %i er. Le =ien@Atre dont elle y $ouissait au/ %eures de loisir. était e/trAme. (lle pou ait s’y ré+ugier apr5s 8uel8ue c%ose de désagréa=le 8ui serait arri é en =as et y trou er une consolation immédiate dans une occupation ou dans une méditation. 9es plantes. ses li res. 8u’elle collectionnait depuis la premi5re +ois 8u’elle a ait disposé d’un s%illing. son pupitre et ses ou rages de c%arité. tout était 4 portée de sa main R ou =ien si elle n’était disposée 4 s’occuper de rien. si elle ne oulait 8ue penser. elle pou ait 4 peine oir un o=$et dans la pi5ce 8ui n’é eillFt pas un sou enir. C%a8ue c%ose était amie ou la +aisait penser 4 un ami R et =ien 8u’elle eCt dC par+ois =eaucoup sou++rir R =ien 8ue ses moti+s
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eussent sou ent été mal compris. ses sentiments dédaignés. sa compré%ension sous@estimée. =ien 8u’elle eCt connu les sou++rances de la tyrannie. du ridicule de l’ou=li. O c%a8ue retour de ces peines était sui i par une consolation R sa tante Bertram a ait parlé en sa +a eur. ou =ien &iss Lee l’a ait encouragée. ou =ien. ce 8ui était encore plus +ré8uent et plus estimé O (dmond a ait été son c%ampion et ami. il a ait plaidé sa cause. ou e/pli8ué son opinion. il lui a ait dit de ne pas pleurer ou lui a ait donné 8uel8ue preu e d’a++ection 8ui rendait ses larmes délicieuses O tout cela était maintenant si entremAlé. si %armonisé par le temps. 8ue c%a8ue c%agrin passé a ait son c%arme. Cette c%am=re lui était tr5s c%5re. et elle n’aurait $amais c%angé son mo=ilier pour les meu=les les plus élégants de la maison. 8uoi8ue ce 8ui a ait été primiti ement dé$4 simple. eCt +ort sou++ert de l’usage des en+ants R le com=le de l’élégance était un ta=ouret déteint. ou rage de Julia. trop mal +ait pour le salon R puis trois transparents +aits pendant la ogue des transparents. pour les trois itres in+érieures d’une +enAtre et oD l’a==aye de Tintern trPnait

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entre une ca erne en 3talie et un lac au clair de lune dans le Cum=erland. une collection de pro+ils de +amille $ugée indigne de +igurer ailleurs. au@dessus de la c%eminée. et 4 cPté. épinglé au mur. un petit dessin d’un na ire. en oyé il y a 8uatre ans de la &éditerranée par 6illiam. a ec. au =as. l’inscription H, , ', Ant-er.. en lettres aussi grandes 8ue le grand mFt. C’est ers ce nid de consolation 8ue >anny descendait. pour soumettre 4 son in+luence son esprit agité et en proie au doute O pour oir si. en contemplant le pro+il d’(dmond. elle pourrait saisir un de ses conseils. ou =ien si. en donnant de l’air au/ géraniums. elle pourrait se +aire insu++ler par la =rise de nou elles +orces. &ais elle de ait surmonter plus 8ue la crainte de sa propre persé érance : elle a ait commencé 4 se sentir indécise 8uant 4 ce 8u’elle devait +aire R et en marc%ant tout autour de la salle. ses doutes s’accrurent. A ait@elle raison en re+usant ce 8u’on lui demandait a ec tant d’ardeur. ce 8u’on désirait tant d’elle L Ce 8ui pourrait Atre si important pour le plan dans le8uel 8uel8ues@uns
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de ceu/ 4 8ui elle de ait la plus grande complaisance. a aient mis tout leur c'ur L ;’était ce pas de la méc%anceté. de l’égoQsme. et une peur de s’e/poser L (t le $ugement d’(dmond. sa certitude de la désappro=ation de la part de 9ir T%omas pour l’ensem=le. su++isaient@ ils pour $usti+ier son re+us déterminé en dépit de tous L 3l lui eCt été si possi=le de $ouer. 8u’elle était tentée de suspecter la sincérité et la pureté de ses scrupules R et comme elle regardait autour d’elle. les appels de son cousin et de ses cousines +urent ren+orcés par la ue de cadeau/ tr5s nom=reu/ 8u’elle a ait reKus d’eu/. La ta=le entre les +enAtres était cou erte de =oJtes 4 ou rage et 4 tricot 8ui lui a aient été données 4 di erses reprises. principalement par Tom R et elle +ut stupé+aite 4 la pensée de la dette 8ue ces attentions lui créaient. In petit coup 4 la porte la +it tressaillir au milieu de ses tentati es de trou er son c%emin ers le de oir. et son dou/ , entreG +ut sui i par l’apparition de 8uel8u’un. de ant 8ui elle était %a=ituée de déposer ses doutes. 9es yeu/ =rill5rent 4 la ue d’(dmond. O "uis@$e ous parler. >anny. pendant 8uel8ues
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minutes L O #ui. certainement. O Je oudrais ous consulter O $’ai =esoin de otre opinion. O &on opinion S s’écria@t@elle. tressaillant d’un tel compliment 8ui la com=lait de $oie. O #ui. otre conseil et otre opinion. $e ne sais pas ce 8ue $e dois +aire. Ce pro$et du spectacle a de pis en pis. ous le oyeG. 3ls ont c%oisi 4 peu pr5s la plus mau aise pi5ce 8u’ils eussent pu c%oisir R et maintenant. pour compléter l’a++aire. ils ont demander l’aide d’un $eune %omme tr5s peu connu de nous tous. C’est la +in de ce caract5re pri é et con ena=le de la représentation. dont on a tant parlé au dé=ut. Je ne connais rien de mal au su$et de C%arles &addo/ R mais l’intimité e/cessi e 8ui doit naJtre de son admission parmi nous de cette mani5re. est inadmissi=le R ce sera plus 8u’une intimité O une +amiliarité. Je ne puis y penser sans perdre ma patience. et cela m’apparaJt comme un mal si grand 8ue $e dois. si possi=le. le pré enir. ;e oyeG@ ous pas les c%oses de la mAme +aKon L
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O #ui. mais 8ue peut@on +aire L Votre +r5re sem=le si décidé L O 3l n’y a 8u’une c%ose 4 +aire. >anny. Je dois prendre moi@mAme le rPle d’An%alt. Je me rends =ien compte 8ue rien d’autre ne pourra calmer Tom. >anny ne put répondre. O Ce n’est pas du tout une c%ose 8ue $’aime. continua@t@il. "ersonne n’aimerait Atre o=ligé 4 prendre l’a..aren!e d’une telle inconsé8uence. Apr5s a oir. au su de tout le monde. com=attu le pro$et d5s le dé=ut. c’est une a=surdité 8ue de me $oindre 4 eu/ maintenant. 8uand il dépassent leur premier pro$et sous tous les rapports R mais $e ne ois aucune autre solution. (n oyeG@ ous une. >anny L O ;on. dit >anny a ec lenteur. pas immédiatement. mais... O &ais 8uoi L Je ois 8ue otre $ugement n’est pas a ec moi. ?é+léc%isseG@y un peu. Vous ne ous rendeG peut@Atre pas aussi =ien compte 8ue moi de tout le tort 8ui peut. de tous les

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désagréments 8ui doi ent résulter de la part d’un $eune %omme reKu de cette mani5re. prenant ses %a=itudes parmi nous. autorisé 4 enir 4 toute %eure. et mis tout d’un coup sur un pied 8ui doit supprimer toute contrainte. "enseG seulement 4 la licence 8ue c%a8ue répétition tendra 4 créer. Tout cela est tr5s mal S &etteG@ ous 4 la place de & lle CraN+ord. >anny. 9upposeG 8ue ce soit 4 elle de $ouer Amelia a ec un étranger. (lle a droit 4 ce 8u’on ait du sentiment pour elle. parce 8u’elle n’est isi=lement pas dépour ue de sentiment. J’ai entendu la plus grande partie de ce 8u’elle ous a dit %ier soir. pour comprendre 8u’elle ne eut pas $ouer a ec un inconnu R et comme elle s’était pro=a=lement engagée en ue de di erses espérances O peut@Atre sans a oir su++isamment considéré le su$et pour sa oir ce 8ui pro=a=lement arri erait O il ne serait pas généreu/ en ers elle. nous aurions raiment tort de l’e/poser 4 ce désagrément. 9es sentiments doi ent Atre respectés. Cela ne ous +rappe@t@il pas. >anny L Vous %ésiteG. O Je regrette pour &lle CraN+ord R mais $e regrette encore plus de ous oir o=ligé 4 +aire ce
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8ue ous étieG résolu 4 re+user. et ce 8ue ous sa eG Atre désagréa=le 4 mon oncle. Ce sera un tel triomp%e pour les autres S O 3ls n’auront pas =eaucoup de raisons de triomp%er 8uand ils auront u mon $eu in+Fme. &ais pourtant. il y aura certainement du triomp%e. et $e dois l’a++ronter. &ais cela peut ser ir de moyen de restreindre la pu=licité de l’a++aire. de limiter l’e/%i=ition. de concentrer notre +olie R $e serai =ien récompensé. Tel 8ue $e suis maintenant. $e n’ai aucune in+luence. $e ne puis rien : $e les ai +roissés et ils ne m’écouteront pas R mais si $e leur rends la =onne %umeur par cette concession. $e ne suis pas sans un espoir de les persuader 4 limiter la représentation 4 un cercle =eaucoup plus petit 8ue ce 4 8uoi ils aspirent 4 présent. Ce sera un gain important. &on =ut est de nous limiter 4 &me ?us%Nort% et au/ Wrant. Ce gain n’en aut@il pas la peine L O #ui. ce sera un grand point. O &ais il n’a tou$ours pas otre appro=ation. "ou eG@ ous indi8uer une autre mesure par la8uelle $’aurais une c%ance de +aire un =ien

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égal L O ;on. $e ne puis imaginer rien d’autre. O &ais alors. donneG@moi otre appro=ation. >anny. Je ne me sens pas 4 l’aise sans elle. O #%. cousin S O 9i ous Ates contre moi. $e dois perdre la con+iance en moi@mAme... et pourtant... &ais il est a=solument impossi=le de laisser Tom continuer de la sorte. 4 c%e auc%er 4 tra ers le pays en 8uAte de 8uel8u’un 8ui pourrait Atre persuadé de $ouer O n’importe 8ui : 8u’il ait l’air con ena=le. et cela su++it. Je pensais 8ue ous partagieG mieu/ les sentiments de &lle CraN+ord. O Certes elle sera tr5s contente. Ce sera pour elle un grand soulagement. dit >anny. en essayant de donner 4 ses paroles plus d’ardeur. O (lle n’a $amais paru plus aima=le 8ue dans sa mani5re d’Atre a ec ous. %ier soir. (lle a de ce +ait =eaucoup gagné dans mon estime. O (lle a été tr5s gentille. en e++et. et $e suis %eureuse de lui a oir épargné... (lle ne put ac%e er sa généreuse e++usion. 9a
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conscience l’arrAta 4 mi@c%emin. mais (dmond +ut satis+ait. O Je descendrai immédiatement apr5s le dé$euner. dit@il. et $e suis sCr de leur donner du plaisir. (t maintenant. c%5re >anny. $e ne ais plus ous interrompre. Vous ouleG lire. &ais $e ne pourrai pas Atre 4 l’aise a ant de parler a ec ous et a ant de prendre une décision. (ndormi ou é eillé. ma tAte en était pleine toute la nuit. C’est un mal O mais certainement $e le rends plus petit 8u’il aurait pu Atre. 9i Tom est le é. $’irai directement c%eG lui et le mettrai au courant R et lors8ue nous nous retrou erons au dé$euner. nous serons tous de =onne %umeur a ec la perspecti e de $ouer les +ous ensem=le a ec une telle unanimité. Vous. en attendant. ous alleG +aire un oyage en C%ine. $e suppose. Comment a Lord &acartney L Til ou rit un olume sur la ta=le et puis en prit 8uel8ues autresU. (t oici les Contes de Cra==e. et le >ainéant. prAts 4 ous récon+orter si ous ous lasseG de otre grand li re. J’admire =eaucoup otre petite installation R et d5s 8ue $e serais parti. ous idereG otre tAte de toutes ces =Atises t%éFtrales et ous ous installereG
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con+orta=lement 4 otre ta=le. &ais ne resteG pas ici trop longtemps. pour ne pas attraper +roid. 3l s’en alla R mais il n’était pas 8uestion de lire. ni d’un oyage en C%ine. ni de calme pour >anny. 3l lui a ait dit les nou elles les plus e/traordinaires. les plus inconce a=les. les plus déplaisantes R et elle ne put penser 4 rien d’autre. Lui. $ouer sur sc5ne S Apr5s toutes ses o=$ections O o=$ections si $ustes et prononcées si pu=li8uement S Apr5s tout ce 8u’elle l’a ait entendu dire. tout ce 8u’elle l’a ait u e/primer par des regards. et tout ce 8u’elle sa ait 8u’il éprou ait S *tait@ce possi=le L (dmond. si inconsé8uent S ;’était@il pas en train de se déce oir lui@mAme L ;’a ait@il pas tort L 7élas S tout ceci était l’'u re de &lle CraN+ord. >anny oyait son in+luence dans c%a8ue parole d’(dmond. et en +ut mal%eureuse. Les doutes et les alarmes au su$et de sa propre conduite. 8ui l’a aient désolée aupara ant et 8ui s’étaient tus pendant 8u’elle l’écoutait. a aient maintenant perdu leur importance. Cette in8uiétude plus pro+onde les a ait engloutis. Les c%oses doi ent sui re leur cours R peu lui importe comment elles
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ont se terminer. 9es cousines et son cousin peu ent l’atta8uer. mais peu ent 4 peine l’agacer. (lle est %ors de leur portée R et si +inalement elle est o=ligée de céder. tant pis : tout est de enu si miséra=le 4 présent.

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VII
Ce +ut en e++et. une $ournée de triomp%e pour &. Bertram et &aria. Ine telle ictoire sur la prudence d’(dmond était au@del4 de leurs espérances et leur causait le plus grand plaisir. 3l n’y a ait plus rien 8ui pCt déranger la réalisation du pro$et 8u’ils c%érissaient. et ils se +élicitaient mutuellement. en pri é. de la +ai=lesse et de la $alousie au/8uelles ils attri=uaient le c%angement R (dmond pou ait tou$ours a oir l’air gra e et dire 8u’il n’aimait pas leur plan en général et désapprou ait le c%oi/ de la pi5ce en particulier R leur cause était gagnée : il de ait $ouer. et il y était amené uni8uement par la +orce de ses inclinations égoQstes. (dmond était descendu de cette élé ation morale 8u’il a ait maintenue aupara ant. et ils en étaient tous deu/ %eureu/. 3ls se comport5rent cependant tr5s =ien en ers

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lui dans cette occasion. ne tra%issant aucun triomp%e e/cessi+ et sem=l5rent attac%er =eaucoup d’importance 4 Atre +orcés de l’admettre malgré leurs désirs. , Mue tout se passFt dans le cercle de leur propre +amille. oil4 ce 8u’ils a aient particuli5rement sou%aité. In étranger parmi eu/ aurait détruit tout leur agrément - R et lors8ue (dmond. poursui ant cette idée. +it allusion 4 son espoir 8uant 4 la limitation de l’auditoire. ils +urent prAts 4 tout promettre. dans la complaisance du moment. Ce ne +ut 8ue de la =onne %umeur et de l’encouragement. &me ;orris o++rit d’arranger son costume. &. Zates lui assura 8ue la derni5re sc5ne d’An%alt a ec le =aron demandait pas mal d’action et d’emp%ase. et &. ?us%Nort% entreprit de compter ses répli8ues. O "eut@Atre. dit Tom. >anny serait plus disposée 4 nous aider maintenant. Vous pourrieG peut@Atre la persuader. O ;on. elle est =ien décidée. (lle ne $ouera certainement pas. O #%. tr5s =ien S (t on ne dit plus un mot. mais

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>anny se sentit de nou eau en danger. et son indi++érence au danger commenKait dé$4 4 lui man8uer. Au pres=yt5re. il n’y eut pas moins de sourires 8u’au "ar:. au su$et de ce c%angement d’attitude d’(dmond R ceu/ de &lle CraN+ord étaient c%armants. et elle rentra dans toute l’a++aire a ec un tel renou eau su=it de gaieté. 8ue cela ne put a oir 8u’un seul e++et sur (dmond. , 3l a ait certainement raison en respectant de tels sentiments R il était %eureu/ d’a oir pris cette décision. - (t la matinée se passa en satis+actions tr5s douces. sinon tr5s saines. In a antage en résulta pour >anny : sur une re8uAte instante de &lle CraN+ord. &me Wrant a ait accepté. a ec sa =onne %umeur coutumi5re. de prendre le rPle pour le8uel on a ait demandé les ser ices de >anny R et ce +ut le seul +ait de cette $ournée 8ui causFt une satis+action 4 son c'ur R et mAme cela. lors8ue (dmond le lui eut annoncé. ne +ut pas e/empt de douleur. car c’est 4 & lle CraN+ord 8u’elle le de ait. 4 &lle CraN+ord dont la =onté de ait susciter sa reconnaissance. et dont les e++orts méritoires +urent décrits a ec une ardeur
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admirati e. (lle était en sCreté R mais la sCreté ne signi+iait pas la pai/. 9on esprit n’a ait $amais été si loin de la pai/. (lle ne se sentait pas en tort elle@ mAme. mais elle était in8uiétée de toutes les autres mani5res. 9on c'ur et son $ugement s’éle aient également contre la décision d’(dmond : elle ne pou ait pardonner son insta=ilité R et le +ait 8u’il en était %eureu/ la rendait mal%eureuse. (lle était pleine de $alousie et d’agitation. &lle CraN+ord int 4 elle a ec un air de gaieté 8ui sem=lait Atre une insulte. a ec des e/pressions amicales au/8uelles elle put 4 peine répondre calmement. Tout le monde autour d’elle était gai et occupé. %eureu/ et plein de son importance R c%acun a ait ses intérAts. son rPle. son costume. sa sc5ne pré+érée. ses amis et alliés R tous trou aient leur emploi en consultations et en comparaisons. en une di ersion dans des idées plaisantes 8u’ils suggéraient. (lle seule était triste et insigni+iante R elle ne prenait part 4 rien R elle pou ait rester ou s’en aller. elle pou ait demeurer au milieu de leur acarme ou se retirer dans la solitude de la
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c%am=re est. sans 8ue son a=sence +Ct remar8uée. (lle n’était pas loin de penser 8ue tout eCt été pré+éra=le 4 cela. &me Wrant était tr5s importante : sa =onté +ut %onora=lement remar8uée. son goCt et son temps précieu/ étaient respectés. sa présence était désirée. on la rec%erc%ait. on l’écoutait. on +aisait son éloge R et >anny +ut d’a=ord pr5s de lui en ier le rPle 8u’elle a ait accepté. &ais la ré+le/ion apporta des sentiments meilleurs et lui montra 8ue &me Wrant a ait droit au respect dont on n’eCt $amais pensé +aire preu e en ers elle. et 8ue mAme si elle a ait $oué. elle n’eCt $amais été 4 l’aise en se $oignant au pro$et 8ue. considérant uni8uement le point de ue de son oncle. elle de ait condamner dans son ensem=le. Le c'ur de >anny n’était pas a=solument seul 4 Atre a++ligé. comme elle commenKa =ientPt 4 s’en rendre compte. Julia sou++rait aussi. 8uoi8ue d’une +aKon moins irréproc%a=le. 7enry CraN+ord s’était mo8ué de ses sentiments R mais elle a ait pendant longtemps permis et mAme rec%erc%é ses attentions. et

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maintenant 8u’elle a ait été +orcée d’admettre sa pré+érence pour &aria. elle s’y soumit sans aucune crainte pour la situation de &aria et sans aucune tentati e de recou rer elle@mAme sa raisonna=le tran8uillité. #u =ien elle se cantonnait dans un som=re silence. plongée dans une gra ité 8ue rien ne pou ait aincre. 8u’aucune curiosité ne pou ait distraire. 8u’aucun trait d’esprit ne pou ait amuser R ou =ien. admettant les attentions de &. Zates. parlait a ec lui a ec une gaieté +orcée. a ec lui seul. ridiculisant le $eu des autres. In $our ou deu/ apr5s l’a++ront 8u’il lui a ait in+ligé. 7enry CraN+ord essaya de le +aire ou=lier par son %a=ituel assaut de galanterie et de compliments. mais il ne se soucia pas asseG de persé érer apr5s 8uel8ues re=u++ades R puis. trop occupé par la pi5ce pour a oir le temps d’entreprendre une seconde tentati e. il se désintéressa de la 8uerelle. ou plutPt y trou a une =onne occasion de mettre +in tran8uillement 4 ce 8ui eCt pu =ientPt pro o8uer des espérances c%eG =ien d’autres 8ue &me Wrant. Celle@ci n’aimait pas 8ue Julia +Ct e/clue de la représentation et
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8u’elle y assistFt dédaignée par tout le monde R mais comme cela n’a ait pas 4 mettre en $eu son =on%eur. comme 7enry de ait Atre le meilleur $uge du sien. et comme il l’a ait assurée a ec un sourire des plus persuasi+s 8ue ni lui ni Julia n’a aient $amais pensé sérieusement l’un 4 l’autre. elle ne put 8ue lui renou eler ses conseils au su$et des précautions 4 prendre en ers les deu/ s'urs. le supplier de ne pas ris8uer sa tran8uillité par une trop grande admiration. et puis participer $oyeusement 4 tout ce 8ui créait la gaieté parmi la $eunesse en général et ce 8ui +a orisait particuli5rement le plaisir de deu/ Atres 8ui lui étaient c%ers. O Je me demande si Julia n’est pas amoureuse de 7enry. o=ser a@t@elle 4 &ary. O Je sais =ien 8u’elle l’est. répli8ua &ary +roidement. Je suppose 8ue les deu/ s'urs le sont. O Toutes les deu/ S ;on. non. cela ne doit pas Atre. (t +aites sem=lant de rien de ant lui. "enseG 4 &. ?us%Nort%. O Vous +erieG mieu/ de dire 4 & lle Bertram de
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penser 4 &. ?us%Nort%. Cela pourrait lui +aire du =ien. 4 elle. Je pense sou ent 4 la +ortune et 4 l’indépendance de &. ?us%Nort% et sou%aite les oir dans d’autres mains : mais $e ne pense $amais 4 lui@mAme. In %omme a ec une telle +ortune pourrait représenter le comté R cet %omme pourrait éc%apper 4 une pro+ession et représenter le comté. O Je crois 8u’il entrera =ientPt au "arlement. Lors8ue 9ir T%omas rentrera. $e crois 8ue &. ?us%Nort% sera candidat pour une circonscription mais. $us8u’4 présent. il n’y a eu personne pour le pousser dans cette oie. O 9ir T%omas doit accomplir de grandes c%oses. lors8u’il rentrera 4 la maison. dit &ary apr5s une pause. Vous rappeleG@ ous l’Adresse au /aba!. de 7aN:ins BroNne. une imitation de "ope L (euille b)nie + dont l’haleine embaum)e dis.ense 0a modestie aux )tudiants en droit, la raison

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aux .asteurs. Je ais les parodier : 1hevalier b)ni + dont le re#ard di!tatorial dis.ense 0’o.ulen!e aux en2ants, la raison à %ush-orth. ;’est@ce pas =ien. &me Wrant L Tout sem=le dépendre du retour de 9ir T%omas. O Vous constatereG 8ue cette conclusion est tr5s $uste et tr5s raisonna=le lors8ue ous l’aureG u dans sa +amille. $e ous assure. 3l a des mani5res distinguées et imposantes 8ui con iennent au c%e+ d’une telle maison et 8ui tiennent tout le monde 4 sa place. Lady Bertram paraJt Atre un peu plus 8u’un Géro lors8u’il est a=sent de la maison R et personne d’autre ne peut garder &me ;orris dans l’ordre. &ais. &ary. ne ous imagineG pas 8ue &aria Bertram se soucie de 7enry. Je suis sCre 8ue Julia ne le +ait pas non
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plus. sinon elle n’aurait pas +lirté. comme elle l’a ait +ait %ier soir. a ec &. Zates R et 8uoi8ue lui et &aria soient de =ons amis. $e pense 8u’elle aime trop 9ot%erton pour Atre inconstante. O Je ne donnerai pas =eaucoup pour les c%ances de &. ?us%Nort% si 7enry sur ient a ant 8ue le contrat soit signé. O 9i ous a eG de tels soupKons. il +aut +aire 8uel8ue c%ose R et d5s 8ue ce spectacle est +ini. nous lui parlerons sérieusement. pour 8u’il sac%e lui@mAme ce 8u’il doit décider R et s’il n’a ait aucune intention. nous le ren errons pour 8uel8ue temps. tout 7enry CraN+ord 8u’il est. Julia sou++rait pourtant. =ien 8ue &me Wrant ne le discernFt pas et 8ue cela éc%appFt aussi 4 l’attention de la plupart de la +amille. (lle a ait aimé. elle aimait tou$ours et elle sou++rait autant 8ue son tempérament ardent et sa +ierté étaient capa=les de le supporter. sous l’in+luence de la +aillite d’un espoir dou/ mais déraisonna=le. a ec un +ort sentiment d’a oir été maltraitée. 9on c'ur était plein de c%agrin et de col5re. et elle n’était capa=le de c%erc%er ses consolations 8ue dans la

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méc%anceté. 9a s'ur. a ec 8ui elle a ait tou$ours été en =ons termes. était de enue maintenant sa pire ennemie : elles s’étaient éloignées l’une de l’autre. et Julia ne pou ait maJtriser l’espoir de 8uel8ue +in désastreuse au/ attentions 8ui continuaient tou$ours de ce cPté@l4. en guise de punition in+ligée 4 &aria pour sa conduite %onteuse is@4@ is d’elle@mAme comme is@4@ is de &. ?us%Nort%. 9ans aucune incompati=ilité de caract5res ni di++érence dans les opinions 8ui les eussent empAc%ées de rester de tr5s =onnes amies. tandis 8ue leurs intérAts étaient les mAmes. les deu/ s'urs. dans une telle épreu e. n’a aient ni asseG d’a++ection ni de ces principes 8ui les eussent rendues c%arita=les ou $ustes l’une en ers l’autre ou 8ui les eussent +ait s’estimer ou se plaindre l’une l’autre. &aria sentait son triomp%e et poursui ait son $eu sans se soucier de Julia R et Julia ne pou ait $amais oir &aria distinguée par 7enry CraN+ord sans espérer 8ue cela créerait de la $alousie et am5nerait +inalement un scandale. >anny oyait une =onne partie de tout cela et plaignait =eaucoup Julia R mais il n’y a ait aucune amitié 8ui eCt pu s’e/térioriser entre elles.
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Julia ne +aisait pas de con+idences. et >anny ne prenait aucune li=erté. (lles étaient deu/ mal%eureuses solitaires. uni8uement liées dans la conscience de >anny. L’inattention des deu/ +r5res et de la tante pour les sou++rances de Julia et leur cécité pour les raies causes de celles@ci. de aient Atre imputées 4 la sura=ondance de leurs occupations. 3ls étaient enti5rement pris par les préparati+s. Tom était accaparé par les préoccupations relati es 4 son t%éFtre. et ne oyait rien d’autre. (dmond. partagé entre sa ie t%éFtrale et sa ie réelle. entre les plaintes de & lle CraN+ord et sa propre conduite. entre l’amour et sa sta=ilité. était également inattenti+ R et &me ;orris était trop occupée 4 s’intéresser au/ petites e/igences de la compagnie. maintenant en =on état les di ers costumes par des prodiges d’économie. ce dont personne ne lui sa ait gré. et épargnant 8uel8ues +rancs par@ci par@l4 4 l’intention de 9ir T%omas. pour pou oir encore eiller 4 la conduite de ses ni5ces ou protéger leur =on%eur.

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VIII
Toute c%ose était maintenant =ien en ordre R le t%éFtre. les acteurs. les actrices et les costumes. tout marc%ait =ien R mais 8uoi8ue nul autre o=stacle ne se produisJt. >anny trou a. apr5s peu de $ours. 8ue tout n’était pas 8u’amusement dans la petite société. et 8u’elle ne pourrait continuer indé+iniment 4 Atre témoin de sc5nes délicieuses. comme au dé=ut. BientPt. c%acun commenKa 4 montrer son %umeur. (n premier lieu (dmond S (n dépit de sa décision. un décorateur arri a de la ille et se mit au tra ail. ce 8ui eut pour e++et d’augmenter les dépenses. et 8ui plus est. d’amoindrir l’éclat de leur présentation R et son +r5re. au lieu de sui re ses instructions 8uant 4 l’intimité de la représentation. se mit 4 donner des in itations 4 c%a8ue +amille 8u’il rencontrait. Tom lui@mAme commenKa 4 s’éner er en oyant les lents progr5s du peintre des décors. 3l a ait appris son rPle O tout son rPle O n’omettant aucun
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des petits riens pou ant ren+orcer son personnage du sommelier. et se montrait impatient de $ouer R et c%a8ue $our 8ui passait le oyait plus persuadé de l’insigni+iance de son rPle. et lui +aisait de plus en plus regretter 8u’une autre pi5ce n’eCt pas été c%oisie. >anny. auditrice tou$ours tr5s courtoise. et =ien sou ent la seule auditrice 4 trou er. se rallia au/ plaintes et 4 la détresse de la plupart des acteurs. (lle sa ait 8ue &. Zates était enclin 4 déclamer a ec e/tra agance. 8ue &. Zates était désappointé au su$et de 7enry CraN+ord R 8ue Tom Bertram parlait tellement ite 8u’il serait inintelligi=le R 8ue &me Wrant gFtait tout par son rire R 8u’(dmond ne connaissait pas son rPle 4 +ond. et 8ue c’était une mis5re de ne pou oir rien +aire de &. ?us%Nort%. 8ui a ait =esoin du sou++leur 4 c%a8ue tirade. (lle sa ait aussi 8ue le pau re &. ?us%Nort% ne trou ait 8ue rarement 8uel8u’un oulant =ien répéter a ec lui : ses doléances lui étaient par enues. comme les autres R le désir de sa cousine &aria de l’é iter était si apparent. ainsi 8ue l’inutilité de la répétition de la premi5re sc5ne entre elle et &.
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CraN+ord. 8u’elle eut =ientPt la terreur de rece oir d’autres plaintes de sa part. <ans cet état d’esprit. elle crut oir c%acun demander ce 8u’il n’a ait pas. pro o8uant le mécontentement des autres. C%acun a ait un rPle ou trop long ou trop court 4 son gré R personne ne , sui rait - comme il de rait R personne ne se rappellerait le cPté de la sc5ne par le8uel il de rait entrer R personne. sau+ l’intéressé. n’o=ser erait de direction. >anny pensait se procurer autant de plaisir innocent a ec la pi5ce 8ue n’importe le8uel des acteurs R 7enry CraN+ord $ouait =ien. et c’était un plaisir pour elle de se +au+iler dans le t%éFtre et d’assister 4 la répétition du premier acte O en dépit de l’émotion du récit de &aria 4 certains endroits. &aria aussi. pensait@elle. $ouait =ien. trop =ien O et apr5s une ou deu/ répétitions. >anny +ut =ientPt leur seul pu=lic O et 8uel8ue+ois comme , sou++leur -. 8uel8ue+ois comme spectatrice. leur était =ien sou ent nécessaire. "our autant 8u’elle pou ait en $uger. &. CraN+ord était de loin le meilleur acteur de tous R il a ait plus d’assurance 8u’(dmond. plus de discernement 8ue Tom. plus de talent et plus de
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métier 8ue &. Zates. (lle ne l’aimait pas en tant 8u’%omme. mais elle de ait admettre 8u’il était le meilleur acteur. et sur ce point peu de gens étaient d’un a is contraire. 3l est rai 8ue &. Zates n’admettait pas sa docilité et son insipidité. et mAme 8u’un $our. &. ?us%Nort% se tourna +urieusement ers elle en s’e/clamant : , Mue trou eG@ ous de si par+ait dans tout ceci L 9ur mon Fme. $e ne peu/ l’admirer. et entre nous. il est ridicule de ouloir comparer un %omme aussi petit. insigni+iant et indi++érent. 4 un grand acteur S E dater de ce $our. il y eut un grand c%angement dans son ancienne $alousie. 8ue &aria. malgré les espoirs de CraN+ord. a ait peine 4 éloigner R et les c%ances de oir &. ?us%Nort% connaJtre un $our con ena=lement toutes ses répli8ues de inrent moins rares. "ersonne. 4 part sa m5re. n’a ait la plus petite idée de la +aKon dont on arri erait 4 +aire d’eu/ 8uel8ue c%ose de , toléra=le -. (lle. en érité. regrettait de oir 8ue son rPle 4 lui ne +Ct pas plus important. et di++éra son arri ée 4 &ans+ield $us8u’au moment oD les répétitions +urent asseG
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a ancées pour comprendre toutes les sc5nes R mais les autres ne demandaient 8u’une c%ose. 8u’il se rappelle le premier mot et la premi5re ligne de ses répli8ues. et s’en remettaient au sou++leur pour le reste. >anny. dans sa gentillesse et sa pitié pour lui. a ait grand@peine 4 lui enseigner la +aKon d’apprendre un rPle. lui donnant toute l’aide dont elle était capa=le. essayant de lui créer une mémoire arti+icielle. et apprenant c%a8ue mot de son rPle elle@mAme. mais sans 8u’il la sui Jt =eaucoup S Mue d’appré%ensions. 8ue d’an/iété. 8uels malaises elle ressentait S &ais en raison de ceci. et des autres doléances 8ui retenaient son attention. elle était loin de se trou er inutile ou inacti e au milieu d’eu/. sans compagnon dans ses in8uiétudes et sans soucis de ses aises. 9es premi5res craintes se trou aient sans +ondement. (lle était. 4 l’occasion. utile 4 tous R elle a ait peut@Atre l’esprit aussi calme 8ue les autres. <e plus. il y eut =eaucoup de tra au/ de couture 4 +aire et son aide +ut demandée. 3l était é ident 8ue &me ;orris la croyait loin de tout

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souci. par la +aKon dont elle s’e/clama : O VeneG. >anny c’est tr5s =ien de ne pas s’en +aire. mais ous ne de eG pas continuer 4 passer d’une pi5ce 4 l’autre. 4 l’aise. en regardant ce 8ui se passe. VeneG ici. Je me suis +atiguée 4 ne plus pou oir tenir de=out. 4 essayer d’arranger le manteau de &. ?us%Nort% sans +aire c%erc%er d’autre satin. et il me sem=le 8ue ous pourrieG =ien m’aider 4 le recoudre. 3l n’y a 8ue trois coutures 4 +aire et ous pourrieG les +inir en un instant. J’aimerais aussi n’a oir 4 m’occuper 8ue de la partie e/écuti e. mais si personne n’en +aisait plus 8ue ous. nous n’a ancerions pas tr5s ite S >anny prit le tra ail tr5s calmement. sans essayer de se dé+endre R mais sa gentille tante Bertram +it o=ser er 4 sa place : O #n pourrait se demander. c%5re s'ur. si >anny est contente R tout ceci est nou eau pour elle. oyeG@ ous : ous et moi aimions aussi =eaucoup $ouer O et $e demeure la mAme O et aussitPt 8ue $e serai un peu 4 l’aise. $’irai assister 4 leurs répétitions aussi. Vous ne m’a eG $amais

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parlé de la pi5ce. >anny. de 8uoi s’agit@il L O #% S s'ur. $e ous en prie. ne lui demandeG pas cela maintenant. car >anny n’est pas de ces personnes 8ui peu ent parler et tra ailler en mAme temps. 3l s’agit de Vœux d’Amants S O Je crois. a$outa >anny 4 l’intention de sa tante Bertram. 8u’ils rép5teront trois actes demain soir. ous aurieG alors l’occasion de oir tous les acteurs 4 l’'u re. O Vous +erieG mieu/ de ous a=stenir $us8u’4 ce 8ue le rideau soit pendu. inter int & me ;orris. 3l sera pendu d’ici un $our ou deu/. O il y a raiment peu de sens 4 une pi5ce sans rideau O et $e me trompe +ort. ou ous lui erreG de $olis +estons. Lady Bertram parut se résigner 4 attendre. >anny ne partageait pas la 8uiétude de sa tante R elle pensait =eaucoup au lendemain. O car si les trois actes étaient répétés. (dmond et & lle CraN+ord $oueraient ensem=le pour la premi5re +ois R O au troisi5me acte elle errait entre eu/ deu/. une sc5ne 8ui l’intéressait plus particuli5rement. et dont elle se demandait
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ardemment de 8uelle +aKon ils s’en tireraient. Le su$et entier en était l’amour O un mariage d’amour de ait Atre décrit par l’acteur. et une tr5s petite déclaration d’amour +aite par l’actrice. (lle a ait lu et relu cette sc5ne a ec =eaucoup de sou++rance. =eaucoup d’émotion contenue. et attendu sa représentation a ec pres8ue trop d’intérAt. (lle ne pou ait croire 8u’ils l’a aient dé$4 répétée. mAme en pri é. Le lendemain arri a. les préparati+s pour le soir continu5rent. et l’agitation de >anny s’accrut. (lle tra ailla tr5s diligemment sous la direction de sa tante. mais sa diligence et son silence ré élaient un esprit a=sent et an/ieu/. et au/ en irons de midi. elle s’éc%appa ers la c%am=re est R elle ne s’in8uiétait d’aucune autre. désireuse de prendre son temps pour ré+léc%ir. et d’é iter la ue de &. ?us%Nort%. Comme elle passait dans le %all. la ue des deu/ dames re enant du "res=yt5re. ne pro o8ua aucun c%angement dans son désir de retraite. et elle tra aillait et méditait dans la pi5ce est. sans Atre distraite. depuis un 8uart d’%eure. 8uand un coup. +rappé 4 la porte.

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+ut sui i de l’entrée de &lle CraN+ord. O (st@ce =ien ici L #ui. c’est =ien la pi5ce est. &a c%5re &lle "rice. $e ous demande pardon. mais $e ous ai c%erc%ée a ec le dessein d’implorer otre aide S >anny. plutPt surprise. +it un e++ort pour se montrer maJtresse de la place par sa ci ilité. et son regard se dirigea ostensi=lement ers le +oyer ide. O &erci =eaucoup. $e n’ai pas +roid. pas du tout. "ermetteG@moi de rester ici un petit moment. et euilleG écouter mon troisi5me acte. J’ai apporté mon li ret et si ous oulieG =ien le répéter a ec moi. $e ous en serais si o=ligée S Je suis enue ici au$ourd’%ui a ec l’intention de le répéter a ec lui ers la soirée. mais il n’est pas trou a=le. et s’il l’)tait. $e ne pense pas 8ue $e pourrais le +aire a ec lui. a ant 8ue $e n’aie pris un peu plus d’assurance. car il y a un ou deu/ passages oD raiment... Vous sereG asseG =onne pour le +aire. ouleG@ ous L L’assentiment de >anny. 8uoi8ue donné d’une oi/ +ai=le. n’en +ut pas moins poli.
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O Vous est@il dé$4 arri é de $eter un coup d’'il sur les passages en 8uestion L continua &lle CraN+ord. ou rant son li re. Voici. Je n’y +is pas +ort attention en premier lieu. O mais ma parole S O 3ci. regardeG cette tirade. et celle@ci. et encore cette autre S Comment pourrais@$e $amais le regarder en +ace et lui dire des c%oses pareilles S "ourrieG@ ous le +aire. ous L * idemment. il est otre cousin. et ceci est di++érent. Vous de rieG les répéter a ec moi. de +aKon 4 ce 8ue $e puisse croire 8ue ous Ates lui. et ainsi m’%a=ituer petit 4 petit. Vous lui ressem=leG 8uel8ues +ois. O Vraiment L O Je +erai tout ce 8ui est possi=le. mais $e de rai lire le rPle. car $e suis incapa=le de d)!lamer S O "as mAme un mot. $e suppose. * idemment. ous de reG a oir le li re. &aintenant. il ous +aut deu/ c%aises 4 la main. pour les amener sur le =ord de la sc5ne. Voici de tr5s =onnes c%aises d’écoliers. pas du tout +aites pour le t%éFtre. ma parole R plutPt +aites pour les petites +illes 8ui donnent des coups de pied en apprenant leurs leKons. Mue diraient otre gou ernante et otre

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oncle de les oir employées 4 pareilles +ins L 9ir T%omas $urerait s’il pou ait nous oir en ce moment. car nous répétons 4 tra ers toute la maison. Zates oci+5re dans la salle 4 manger. Je l’ai entendu en montant. et le t%éFtre est pris é idemment. par ces deu/ in+atiga=les acteurs Agat%e et >rédéric. 9i eux ne sont pas par+aits. $’en serais surprise. (n +ait. $e les ai o=ser és il y a cin8 minutes. précisément 4 un des moments ou ils essaient de ne .as s’em=rasser. et &. ?us%Nort% était 4 mon cPté. 3l m’a sem=lé 8u’il les regardait d’une +aKon étrange. 4 un moment donné. aussi l’ai@$e distrait comme $’ai pu. en lui murmurant : , ;ous aurons une Agat%e e/cellente R il y a 8uel8ue c%ose de si , maternel - dans ses mani5res. de si compl5tement , maternel - dans sa oi/ et ses attitudes. - ;’ai@$e pas =ien +ait L 3l se rasséréna 4 l’instant. O &aintenant. mon solilo8ue. (lle commenKa. et >anny l’aida de son mieu/. mais son désir de personni+ier (dmond était tel 8u’il empAc%ait toute inspiration. et sa oi/ et son apparence tellement +éminine ne pou aient donner l’impression d’un %omme. Muoi8u’il en
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soit. aidée d’une pareille colla=oratrice. & lle CraN+ord ne man8uait pas de courage. et elles étaient par enues 4 la moitié de la sc5ne. lors8u’un coup +rappé 4 la porte pro o8ua une pause et. un instant apr5s. l’entrée d’(dmond. suspendit tout 4 +ait la répétition. Les sentiments intérieurs. la surprise. le plaisir. apparurent sur c%a8ue isage 4 cette réunion si inattendue R et comme (dmond était enu pour le mAme moti+ 8ue &lle CraN+ord. leurs sentiments et leur plaisir allaient se maintenir en eu/. Lui aussi a ait son li re. et rec%erc%ait >anny pour lui demander de répéter a ec lui et l’aider 4 se préparer pour le soir. sans sa oir 8ue &lle CraN+ord se trou ait dans la maison R et grandes +urent la $oie et l’animation 4 se trou er soudain réunis O toutes proportions gardées O et de sympat%iser grFce au/ =ons o++ices de >anny. 3lle ne pou ait atteindre la c%aleur 8u’ ils y mettaient. 9on esprit était éclipsé par l’éclat de leur esprit. et elle +init par se rendre compte 8u’elle n’était rien pour aucun d’eu/ et par

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éprou er le contentement d’a oir été rec%erc%ée par c%acun. 3ls de aient maintenant répéter ensem=le. (dmond le proposa. pria. +it si =ien 8ue sa partenaire. pas tr5s ré=ar=ati e au dé=ut. ne put plus re+user plus longtemps. O et ils demand5rent 4 >anny de les aider et de les o=ser er. (lle +ut in estie. en 8uel8ue sorte. des +onctions de $uge et de criti8ue. O et instamment priée d’en +aire usage et de leur dire leurs +autes. &ais 4 l’idée de +aire ceci son esprit se ré olta R elle ne le pou ait pas. elle ne le oulait pas. elle n’oserait pas l’essayer. Aurait@elle mAme été plus 8uali+iée pour la criti8ue. sa conscience l’aurait empAc%ée de s’a enturer en désappro=ations. Le rPle de , sou++leur - serait dé$4 su++isant. et 8uel8ues +ois .lus 8ue su++isant R car elle ne pou ait pas tou$ours regarder le li re. (n les regardant. elle s’ou=lia. et. agitée par les +aKons de plus en plus pressantes d’(dmond. elle a ait +ermé le li re au moment mAme oD il lui demandait aide S Ceci +ut imputé 4 une tr5s compré%ensi=le lassitude. on s’apitoya et on la remercia. &ais elle re$etait leur pitié plus +ortement 8u’elle espérait 8u’ils pourraient

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$amais le soupKonner. E la +in la sc5ne +ut ac%e ée. et >anny se +orKa 4 $oindre les +élicitations 4 celles 8u’ils se prodiguaient mutuellement R et 8uand elle se retrou a seule. et 4 mAme de se remémorer le tout. elle comprit 8ue la représentation ne pourrait Atre 8u’une sou++rance pour elle. Muels 8ue pussent en Atre les e++ets. elle tiendrait le coup ce $our@l4. La premi5re répétition générale des trois premiers actes aurait certainement lieu le soir : &me Wrant et les CraN+ord s’étaient engagés 4 re enir 4 cette +in aussitPt 8u’ils le pourraient. apr5s le dJner R et c%a8ue intéressé y pensait a ec ardeur. 3l sem=lait de oir y a oir une di++usion générale de +élicitations 4 cette occasion : Tom s’amusait 4 l’a ance en songeant 4 la +in R (dmond i ait dans le rA e de la répétition du matin et toutes les petites e/aspérations sem=laient disparaJtre partout. Tous étaient alertes et impatients R les $eunes +illes se mirent =ientPt en route. les garKons sui irent. et. 4 l’e/ception de Lady Bertram. & me ;orris et Julia. tout le monde se retrou a tr5s tPt au t%éFtre. et. l’ayant éclairé aussi =ien 8ue son état inac%e é le
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permettait. n’attendaient plus 8ue l’arri ée de &me Wrant et des CraN+ord pour dé=uter. 3l n’attendirent pas longtemps les CraN+ord. mais &me Wrant ne int pas. (lle ne pou ait pas enir. Le <r. Wrant. préte/tant une indisposition. 8ui ne rencontra pas =eaucoup de crédit aupr5s de sa =elle@s'ur. ne pou ait se séparer de sa +emme. O Le <r. Wrant est malade. dit@elle. solennellement. 3l est malade depuis le dJner R il prétendit 8ue le +aisan était coriace. ren oya son plat. et il sou++re depuis lors. Ceci créa un certain désappointement. L’a=sence de &me Wrant était raiment +Fc%euse. 9es mani5res plaisantes et ses appréciations c%aleureuses la rendait tou$ours tr5s populaire parmi eu/ O mais au4ourd’hui. elle était a=solument indispensa=le S 3ls ne pou aient pas $ouer. ils ne pou aient pas répéter d’une +aKon satis+aisante sans sa présence. L’intimité de toute la soirée était détruite. Mue +aire L Tom. comme Cottager. était au désespoir S Apr5s un moment de perple/ité. 8uel8ues paires d’yeu/ se tourn5rent ers >anny et on entendit une oi/ ou

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deu/ dire : , 9i &lle "rice oulait Atre asseG =onne pour lire le te/te L - (lle se trou a =ientPt entourée de supplications O tout le monde le lui demandait O (dmond lui@mAme dit : O >aites@le >anny. si ce n’est pas très désagréa=le pour ous. &ais >anny se récria. (lle n’en pou ait supporter l’idée. "our8uoi &lle CraN+ord ne pou ait@elle en Atre c%argée. aussi =ien S (t pour8uoi n’était@elle pas allée dans sa propre c%am=re. oD elle aurait pu Atre si tran8uille. au lieu d’Atre présente 4 la répétition L (lle sa ait 8ue celle@ci l’irriterait et la remplirait de détresse O elle sa ait 8ue son de oir aurait été d’en rester éloignée. (lle était =ien punie S O Vous n’a eG 8u’4 lire le li ret. dit 7enry CraN+ord. re enant 4 la c%arge. O (t $e eu/ croire 8u’elle en connaJt c%a8ue mot. a$outa &aria. car elle a pu au moins ingt +ois indi8uer 4 &me Wrant. l’autre $our. l’endroit oD l’on était. >anny. $e suis certaine 8ue ous connaisseG le li ret.

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>anny ne pou ait pas dire 8u’elle ne le connaissait .as R O et comme ils persé éraient tous. O comme (dmond rée/primait son désir d’une +aKon 8ui la touc%ait pro+ondément. elle dut se rendre. (lle +erait de son mieu/. Tout le monde était satis+ait R et elle +ut laissée au/ sou=resauts de son c'ur palpitant. pendant 8ue les autres se prépar5rent 4 commencer. 5ls commenc5rent R et. trop pro+ondément a=sor=és par leur propre =ruit pour Atre +rappés par un autre =ruit. se produisant de l’autre cPté de la maison. ils étaient par enus 4 un certain passage. lors8ue la porte de la pi5ce +ut ou erte iolemment. et Julia y montrant une +ace %agarde. s’e/clama : O &on p5re est l4 S 3l est en ce moment dans le %all S

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!eu"ième partie

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Comment décrire la consternation de l’assem=lée L "our la plus grande partie d’entre eu/. ce +ut l4 un moment d’a=solue %orreur S 9ir T%omas dans la maison S Tous s’en rendirent compte. Les regards 8ue $etait Julia étaient la preu e mAme de la réalité du +ait R et apr5s les premi5res e/clamations. plus un seul mot ne +ut prononcé pendant une =onne demi@minute R c%a8ue personne. le isage altéré. regardait 8uel8u’un d’autre et pres8ue tous trou aient cette situation la plus incon+orta=le. la plus désastreuse de toutes. &. Zates pou ait =ien la considérer comme étant uni8uement une interruption e/ante de la soirée. et &. ?us%Nort% pou ait =ien imaginer 8u’elle était =lessante R mais tous les autres c'urs étaient en train de som=rer sous le poids d’une condamnation personnelle ou d’une alarme indé+inie. c%a8ue autre c'ur se demandait : , Mu’allons@nous de enir L Mue +aut@
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il +aire maintenant L - L’instant était terri=le R et terri=le pour c%a8ue oreille étaient les sons con$ugués des portes 8u’on ou rait et des pas 8u’on entendait S Julia +ut la premi5re 4 se mou oir 4 nou eau et 4 parler. La $alousie et l’amertume +urent suspendues R l’égoQsme +ut laissé en +a eur de la cause commune. mais au moment de l’apparition de Julia. >rédéric était occupé 4 écouter dé otement le récit d’Agat%e et pressait sa main sur son c'ur R et aussitPt 8u’elle put se rendre compte de ceci. et oir cela. en dépit de sa commotion. O il a ait tou$ours la mAme pause et retenait la main de sa s'ur O son c'ur =lessé se gon+la 4 nou eau d’in$ustice. et paraissant aussi rouge 8u’elle enait d’Atre =lanc%e. elle s’en alla de la pi5ce. en disant : O 6e n’ai pas =esoin d’a oir peur de paraJtre de ant lui. 9a sortie =risa la trA e et au mAme moment les deu/ +r5res all5rent de l’a ant. sentant la nécessité de +aire 8uel8ue c%ose. 3ls éc%ang5rent +ort peu de mots. Le cas n’admettait aucune

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di++érence d’opinion R ils de aient se rendre immédiatement au salon. &aria se $oignit 4 eu/ a ec la mAme intention. étant alors la plus +erme des trois. car la mAme circonstance 8ui a ait c%assé Julia était pour elle le plus dou/ des encouragements. Le +ait 8u’7enry CraN+ord tenait sa main 4 ce moment d’une telle importance. lui enle ait tout doute et toute an/iété. 3l lui sem=lait 8ue c’était l4 un appel de la plus ardente détermination. et il lui était mAme égal de rencontrer son p5re. 3ls s’en all5rent. +aisant 4 peine attention 4 la 8uestion répétée sans cesse de &. ?us%Nort% : , <ois@$e m’en aller aussi L ;e +erais@$e pas mieu/ de m’en aller aussi L ;e serait@il pas con ena=le 8ue $e parte aussi L - mais 4 peine +urent@ils sortis 8u’7enry CraN+ord entreprit de répondre 4 la re8uAte an/ieuse et. l’encourageant par tous les moyens 4 présenter sans délai ses respects 4 9ir T%omas. l’en oya re$oindre les autres a ec une %Fte %eureuse. >anny +ut laissée en compagnie des seuls CraN+ord et de &. Zates. (lle a ait =ien été regardée par ses cousins. et comme elle pensait
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8ue son %um=le personne ne pou ait trou er la mAme a++ection aupr5s de 9ir T%omas 8ue ses propres en+ants. elle était %eureuse d’Atre restée en arri5re et de gagner le temps de respirer. 9on agitation et son alarme dépassaient tout ce 8u’elle a ait ressenti durant la pause. (lle était pr5s de s’é anouir : toute son ancienne terreur %a=ituelle is 4 is de son oncle lui était re enue et a ec elle sa compassion pour lui et pour pres8ue c%a8ue acte du drame 8ui se $ouait autour d’elle. a ec une sollicitude particuli5re pour (dmond. (lle a ait trou é un si5ge. sur le8uel elle endurait ses pensées crainti es. pendant 8ue les trois autres. toute retenue en olée. donnaient cours 4 leurs plaintes. se lamentant au su$et d’une arri ée aussi prématurée. et sans pitié. sou%aitaient 8ue le oyage de 9ir T%omas eCt été deu/ +ois aussi long. ou 8u’il +Ct encore 4 Antigue. Les CraN+ord étaient plus em=allés 8ue &. Zates. car ils connaissaient mieu/ la +amille et pou aient $uger plus clairement les résultats 8ui allaient sui re : "our eu/. la ruine de la pi5ce était une certitude R la destruction totale du pro$et iné ita=le R tandis 8ue &. Zates considérait la
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c%ose comme une interruption momentanée. un désastre pour la soirée. et allait mAme $us8u’4 suggérer la possi=ilité de remettre la répétition apr5s le t%é. 8uand l’e++er escence de la réception de 9ir T%omas serait +inie. et 8u’il pourrait 4 l’aise s’en ré$ouir. Les CraN+ord rirent de l’idée R et ayant =ientPt décidé de regagner paisi=lement leur %ome et de laisser la +amille 4 elle@mAme. propos5rent 4 &. Zates de les accompagner et de passer la soirée a ec eu/ au "res=yt5re. &ais &. Zates. 8ui ne s’était $amais trou é au milieu de gens ayant des idées strictes au su$et des con+idences de +amille. ne pou ait comprendre 8ue 8uel8ue c%ose de ce genre +Ct nécessaire. et c’est pour8uoi. les remerciant. il dit : , 8u’il pré+érait rester oD il était. 8u’il pourrait présenter ses respects au ieu/ gentleman puis8u’il )tait 4 la maison R et en plus. 8u’il ne serait peut@Atre pas tr5s gentil pour les autres 8ue tout le monde s’es8ui Ft -. >anny commenKait précisément 4 se remettre. et elle sentit 8u’elle ne pourrait pas rester plus longtemps 4 l’écart sans man8uer de respect. Ce point ac8uis. et dCment mandatée pour les
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e/cuses des +r5res et des s'urs. elle les it se préparer 4 partir. comme elle 8uittait la pi5ce pour accomplir le terri=le de oir de comparaJtre de ant son oncle. (lle se retrou a trop ite 4 son gré. 4 la porte du salon R et apr5s a oir attendu un moment 8uel8ue c%ose 8u’elle sa ait ne pou oir enir. un courage 8u’aucune attente derri5re une porte n’a $amais donné. elle tourna la poignée le désespoir au c'ur et les lumi5res du salon et la +amille réunie se trou 5rent de ant elle. Comme elle entrait. son propre nom +rappa son oreille. 9ir T%omas regardait précisément autour de lui. disant : , &ais oD est >anny L O "our8uoi ne ois@$e pas ma petite >anny L - et l’aperce ant soudain. enait 4 sa rencontre a ec une gentillesse 8ui l’étonna et la pénétra. l’appelant sa c%5re >anny. l’em=rassant a++ectueusement et o=ser ant a ec un réel plaisir com=ien elle a ant grandi S >anny ne sa ait comment se tenir ni regarder. (lle était plutPt oppressée. 3l n’a ait $amais été aussi aima=le. aussi réellement aima=le de toute sa ie. 9es +aKons sem=laient c%angées R sa oi/ était agitée par la $oie R et tout
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ce 8ui a ait été imposant dans sa dignité sem=lait +ondu en tendresse. 3l la conduisit pr5s de la lumi5re et la regarda 4 nou eau. s’en8uit particuli5rement de sa santé. puis. se reprenant. +it o=ser er 8u’il n’a ait aucun =esoin de s’en en8uérir puis8ue son apparence était su++isamment élo8uente. Ine lég5re rougeur ayant succédé 4 la pFleur de sa +igure. $usti+iait pleinement sa croyance de son égal dé eloppement en santé et en =eauté. 3l s’en8uit ensuite de sa +amille. spécialement de 6illiam R et sa tendresse était telle 8u’elle se +it le reproc%e de l’aimer si peu et d’a oir cru son retour une mau aise +ortune R et 8uand. apr5s a oir eu le courage de le er les yeu/ ers son isage. elle it 8u’il a ait maigri et 8u’il a ait l’aspect d’un %omme +atigué. lassé. usé par les climats c%auds. c%acune de ses tendres pensées s’accrut. et elle se trou a mal%eureuse de penser com=ien de c%agrins insoupKonnés allaient pro=a=lement s’a=attre sur lui. 9ir T%omas était. en réalité. la ie mAme de l’assem=lée 8ui. 4 sa suggestion. s’assit alors autour du +oyer. C’était 4 lui en premier lieu 8u’il
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appartenait de prendre la parole R et son émotion de se retrou er 4 nou eau dans sa propre maison. au milieu des siens. apr5s une telle séparation. le rendit communicati+ 4 un degré in%a=ituel R et il était prAt 4 donner tous les renseignements au su$et de son oyage et 4 répondre au/ 8uestions de ses deu/ +ils a ant mAme 8u’elles ne +ussent posées. 9es a++aires 4 Antigue s’étaient rapidement dé eloppées derni5rement et il arri ait directement de Li erpool. ayant eu l’opportunité de +aire la tra ersée sur un =ateau pri é. au lieu d’a oir eu 4 attendre le pa8ue=ot R et tous les détails de ses a atars et de ses +aits et gestes. de ses arri ées et de ses départs +urent =ientPt connus. tandis 8u’assis 4 cPté de Lady Bertram il contemplait. le c'ur plein de satis+action. les isages autour de lui O s’interrompant 4 plusieurs reprises. pour insister sur sa =onne +ortune de les trou er tous 4 la maison. apr5s son arri ée aussi inattendue O tous rassem=lés comme il aurait pu le désirer. mais $amais l’espérer. &. ?us%Nort% ne +ut pas ou=lié R une réception des plus cordiales lui +ut réser ée et
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=ientPt il lui sem=la a oir tou$ours écu dans l’intimité de &ans+ield. 3l n’y a ait rien de désagréa=le dans l’aspect de &. ?us%Nort% et 9ir T%omas l’aimait dé$4. 3l n’y eut pas. dans toute l’assem=lée. d’auditeur plus attenti+ 8ue sa +emme. 8ui était réellement si %eureuse de le re oir. et sa =rus8ue arri ée ra i ant ses sentiments pour lui. l’a ait mise dans un état d’agitation 8u’elle n’a ait plus connu depuis ingt ans. (lle s’était , pres8ue trémoussée pendant 8uel8ues minutes. et maintenant encore. son animation était telle 8u’elle a ait rangé son tra ail et donné toute son attention 4 son mari 4 8ui elle a ait laissé le reste du di an. (lle n’a ait aucune crainte de oir 8uel8u’un gFter , son - plaisir R son attitude et ses loisirs a aient été irréproc%a=les pendant son a=sence R elle a ait +ait énormément de tapisserie et réalisé plusieurs m5tres de +ranges R et elle aurait sans %ésitation répondu de la =onne conduite des $eunes gens aussi =ien 8ue de la sienne. 3l était tellement agréa=le de le oir 4 nou eau. de l’entendre parler. d’a oir son oreille +lattée et sa compré%ension é eillée par ses récits.
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8u’elle se mit seulement maintenant 4 réaliser com=ien il lui a ait man8ué. et com=ien elle n’aurait pas pu supporter une plus longue a=sence. Le =on%eur de &me ;orris n’était é idemment pas 4 comparer 4 celui de sa s'ur. ;on pas 8u’elle redoutFt les appréciations de 9ir T%omas sur l’état actuel de la maison. car son $ugement a ait été +aussé au point 8u’apr5s a oir rapidement +ait disparaJtre le manteau de satin rose de &. ?us%Nort% au moment de l’entrée de son =eau@+r5re. on pou ait 4 peine prétendre 8u’elle montrait 8uel8ue alarme : mais elle était contrariée par la manière de son retour. Celui@ci l’a ait laissée sans réaction. Au lieu de l’appeler 4 sa rencontre %ors de la pi5ce pour la rencontrer la premi5re et annoncer la =onne nou elle par toute la maison. 9ir T%omas. au mépris de la réaction 8ue pourrait produire sa +aKon de +aire sur des personnes aussi sensi=les 8ue sa +emme et ses en+ants. n’a ait pris comme con+ident 8ue le maJtre d’%Ptel et l’a ait sui i pres8ue instantanément au salon. &me ;orris se trou a +rustrée d’un rPle 8u’elle a ait tou$ours aspiré 4
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remplir. 8u’il s’agJt de l’annonce de son arri ée ou de celle de sa mort. (t il n’y a ait aucun espoir de pou oir se rendre importante maintenant. alors 8ue seuls la tran8uillité et le silence étaient demandés. 9i encore 9ir T%omas a ait consenti 4 manger. elle aurait a=ruti la cuisini5re d’in$onctions %arassantes. et in$urié le alet de pied pour le +orcer 4 se dépAc%er R mais non. 9ir T%omas déclina résolument toute in itation 4 dJner : il ne oulait rien prendre. rien a ant 8ue le t%é ne +Ct ser i R il attendait mAme 4 peine le t%é. E inter alles réguliers. & me ;orris re int 4 la c%arge et au =eau milieu du récit de son passage en Angleterre. alors 8ue les tri=ulations d’un corsaire +ranKais a aient atteint leur point culminant. elle arrAta net le narrateur pour lui proposer du potage : O 9Crement. mon c%er 9ir T%omas. une assiette de potage serait pour ous meilleure 8ue du t%é. "reneG une assiette de potage. 9ir T%omas ne oulut pas a oir l’air o++ensé. O Tou$ours aussi attenti e au con+ort de c%acun. ma c%5re &me ;orris. répondit@il. &ais

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en érité $e pré+érerais n’a oir rien d’autre 8ue du t%é. O Bien. alors... Lady Bertram. il me sem=le 8ue ous pourrieG donner os ordres pour le t%é immédiatement. il me sem=le 8ue ous pourrieG dire 4 Baddeley de se %Fter. il me paraJt lent au$ourd’%ui. (lle +it adopter ce point de ue et le récit continua. E la +in. il y eut une pause. 9on e/posé des c%oses les plus intéressantes était terminé. et le +ait de regarder $oyeusement autour de lui le cercle aimé. sans 8ue son regard ne s’arrAtFt spécialement sur l’une ou l’autre tAte. lui sem=lait su++isant R mais la pause ne +ut pas longue : dans l’e/altation de ses sentiments. Lady Bertram de int communicati e et 8uelles durent Atre les réactions intimes de ses en+ants 8uand ils l’entendirent dire : O E 8uoi penseG@ ous 8ue le $eune monde se soit amusé. ces derniers temps. 9ir T%omas L 3l a +ait du t%éFtre. ;ous a ons tous été +ort occupés 4 $ouer.
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O Vraiment. et 8u’a eG@ ous $oué L O #% S 3ls ous raconteront tout S O Le tout sera ite dit. s’écria Tom. %Fti ement. mais ce n’est raiment pas la peine d’ennuyer mon p5re a ec cela maintenant. Vous en saureG asseG demain. 9ir. ;ous nous sommes seulement e/ercés. ces derni5res semaines. 4 répéter 8uel8ues actes. pour +aire 8uel8ue c%ose et amuser ma m5re. 3l a tant plu depuis le dé=ut d’octo=re 8ue nous a ons été con+inés pendant des $ours et des $ours dans la maison. J’ai 4 peine touc%é un +usil depuis ce mois. La c%asse était passa=le les trois premiers $ours. mais il ne +allut plus y songer apr5s. Le premier $our. $e suis allé du cPté de &ans+ield 6ood et (dmond alla au@ del4 d’(aston. et nous a ons rapporté si/ couples de perdri/ 4 la maison et peut@Atre tué si/ +ois autant c%acun R mais nous a ons respecté os +aisans. 9ir. $e ous assure. autant 8ue ous aurieG pu le désirer. Je ne pense pas 8ue ous pourreG trou er os =ois moins garnis 8u’ils ne l’étaient. Je n’ai $amais u les =ois de &ans+ield aussi remplis de +aisans 8ue cette année. J’esp5re

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8ue ous@mAme alleG =ientPt ous en rendre compte. 9ir. "our le moment. le danger était écarté. et la terreur de >anny diminua. mais apr5s 8ue le t%é +ut apporté et =u. et 8ue 9ir T%omas se le a. disant 8u’il ne pou ait rester plus longtemps dans la maison sans $eter un coup d’'il dans la c%5re c%am=re personnelle. toute l’agitation reprit. 3l a ait disparu a ant 8u’aucun mot ne +Ct dit pour le préparer au/ c%angements 8u’il allait trou er l4. et un moment de pani8ue sui it sa disparition. (dmond se reprit le premier : O Muel8ue c%ose doit Atre +ait S dit@il. O 3l est grand temps de songer 4 nos in ités. a$outa &aria. sentant tou$ours sa main pressée sur le c'ur d’7enry CraN+ord. et se préoccupant peu du reste. #D a eG@ ous laissé & lle CraN+ord. >anny L >anny e/pli8ua le départ et +it part de leur message. O Alors. ce pau re Zates est tout seul S s’écria Tom. Je ais le c%erc%er. 3l ne sera pas de trop

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8uand tout sera décou ert S 3l se dirigea ers le t%éFtre et l’atteignit $uste 4 temps pour assister 4 la premi5re rencontre de son p5re a ec son ami. 9ir T%omas a ait plutPt été étonné de trou er les =ougies allumées dans sa c%am=re et promenait un regard é=a%i autour d’elle. s’aperce ant 8u’elle présentait des symptPmes d’%a=itation récente et une certaine con+usion parmi le mo=ilier. Le déplacement de la =i=liot%58ue de de ant la porte de la salle de =illard l’a++ectait particuli5rement. mais il eut 4 peine le temps de s’étonner de ceci 8ue des sons étranges. pro enant de la salle de =illard mAme. l’étonn5rent da antage S Muel8u’un y parlait tr5s %aut O il ne connaissait pas la oi/ O plus 8ue parlante. pres8ue %urlante. 3l marc%a ers la porte. se ré$ouissant 4 ce moment de l’opportunité d’une communication immédiate. et l’ou rant. se retrou a sur la sc5ne d’un t%éFtre. +ace 4 un $eune %omme déclamant et sem=lant ouloir le repousser. Au mondent précis oD Zates aperKut 9ir T%omas. oD il commenKait peut@Atre de la +aKon

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la plus par+aite une tirade 8u’il n’a ait $amais aussi =ien atta8ué de toutes les répétitions. Tom Bertram entra par l’autre porte de la c%am=re R et $amais il n’eut plus de di++iculté 4 maintenir sa contenance S L’apparence solennelle et +igée de son p5re. sa premi5re apparition sur une sc5ne. et la métamorp%ose graduelle du passionné =aron 6ilden%eim en la personne polie et con ena=le de &. Zates. présentant ses e/cuses 4 9ir T%omas Bertram. était une telle e/%i=ition. un si réel passage de rai t%éFtre 8u’il n’en aurait pas oulu perdre un épisode pour un empire. Ceci serait peut@Atre la derni5re O tr5s pro=a=lement la derni5re O sc5ne sur ce plateau R mais il était certain 8u’il ne pou ait y en a oir de meilleure. #n pou ait tirer le rideau apr5s ceci S &ais il y a ait peu de temps 4 perdre en pensées ré$ouissantes. 3l était urgent 8u’il inter ienne aussi et +asse les présentations. et. d’une +aKon em=arrassée. il +it ce 8u’il put. 9ir T%omas prit connaissance de &. Zates a ec toute la cordialité 8u’on pou ait attendre de son caract5re. mais en réalité était loin de priser

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cette nou elle relation. aussi =ien 8ue la +aKon dont elle s’était présentée 4 lui. Les antécédents de la +amille Zates lui étaient su++isamment connus pour +aire de la présentation de l’, ami personnel une autre des centaines d’introductions nou elles d’amis particuliers de son +ils R et il lui +allut toute la +élicité de se retrou er 4 nou eau 4 la maison et toute la patience dont il était capa=le. pour préser er 9ir T%omas de la col5re de se sentir dépaysé dans sa propre maison. prenant part 4 une e/%i=ition ridicule au milieu d’un t%éFtre stupide. pour le +orcer 4 accepter de +aire la connaissance d’un $eune %omme 8u’il ne pou ait approu er. et dont les +aKons d’indi++érence aisée durant les premi5res cin8 minutes sem=laient le désigner comme étant le plus 8uali+ié des deu/ pour se trou er c%eG lui. Tom comprit les pensées de son p5re. et sou%aita ardemment de le oir tou$ours aussi =ien disposé 4 ne leur donner 8u’une e/pression modérée. commenKant 4 réaliser plus clairement ce 8u’il a ait +ait aupara ant. 8u’il y a ait pro=a=lement l4 un su$et d’o++ense. 8u’il pou ait
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y a oir un moti+ au/ coups d’'il 8ue $etait son p5re au pla+ond et au/ murs de la pi5ce. et 8ue 8uand il s’en8uit de la ta=le de =illard. ce n’était certainement pas par simple curiosité S Muel8ues moments de sensations pareilles +urent $ugés su++isants de part et d’autre. et 9ir T%omas. s’étant maJtrisé au point de pou oir répondre 8uel8ues mots d’appro=ation polie en réponse 4 une ardente sollicitation de &. Zates au su$et de l’%eureu/ arrangement de la pi5ce. les trois gentlemen reprirent le c%emin du salon ensem=le. 9ir T%omas le isage empreint dune gra ité 8ui ne +ut pas perdue pour tout le monde. O Je re iens de otre t%éFtre. dit@il posément. en reprenant place. Je m’y suis trou é d’une +aKon plutPt inattendue. il est tellement pr5s de ma c%am=re. mais $e dois a ouer 8ue $’ai été pris par surprise. car $e n’a ais réellement pas eu l’idée 8ue otre rPle d’acteurs eCt été pris si au sérieu/. Muoi8u’il en soit. cela me paraJt un =el ou rage. pour autant 8ue $’en puisse $uger 4 la lumi5re des c%andelles. et si $’en crois mon ami C%ristop%er Jac:son. Ceci dit. il aurait oulu

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c%anger de su$et de con ersation. et parler de c%oses n’ayant aucun rapport a ec ce 8u’il enait d’éprou er R mais &. Zates. sans aucun discernement pour les aspirations de 9ir T%omas. sans aucune dé+érence. sans aucune délicatesse. sans discrétion aucune 8ui lui aurait permis de placer son mot 4 la suite des autres. le maintenait sur le t%5me du t%éFtre. le tourmentait de 8uestions et de remar8ues 4 son su$et. et +inalement entreprit de lui +aire part de l’%istoire enti5re de son désappointement 4 (ccles+ord. 9ir T%omas l’écouta +ort poliment. mais trou a ses idées du décorum plus 8u’o++ensantes. et la +aKon de penser de &. Zates du commencement 4 la +in de l’%istoire ne put 8ue lui con+irmer la mau aise opinion 8u’il a ait de lui R et 8uand elle +ut +inie. ou ne pou ait pas dire 8ue sa sympat%ie pour lui se +Ct accrue. O Ceci +ut. en 8uel8ue sorte. l’origine de notre désir de +aire du t%éFtre. dit Tom. apr5s un moment de silence. &on ami Zates amena le irus d’(ccles+ord. et il se répandit. comme les c%oses pareilles peu ent se répandre. n’est@ce pas. 9ir. tr5s rapidement R peut@Atre otre
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ancienne +aKon de nous encourager dans ce genre d’acti ité n’y est@elle pas étrang5re. c’était comme si nous a ions +oulé un sol commun. &. Zates reprit la parole aussi ite 8u’il le put. et immédiatement se mit 4 raconter 4 9ir T%omas ce 8u’ils a aient dé$4 +ait et lui donna une idée de ce 8u’ils comptaient +aire R lui +it part du graduel accroissement de leurs ues. de l’%eureuse conclusion de leurs premi5res di++icultés. et de l’état actuel. plein de promesses. de l’a++aire. Le +ait de relater toutes ces c%oses a ec tant d’ardeur l’a ait non seulement rendu totalement inconscient des mou ements de malaise de certains de ses amis. leur c%angement de contenance. leurs crispations. leurs... %um S S d’impatience. et l’a ait mAme empAc%é de oir l’e/pression des isages sur les8uels ses yeu/ se +i/aient par+ois. de oir les noirs regards du isage contracté de 9ir T%omas tandis 8u’il +i/ait a ec un empressement interrogateur ses +illes et (dmond. insistant particuli5rement sur ce dernier. et parlant un langage 8ui e/primait une telle remontrance. un reproc%e tel 8u’il lui allait droit au c'ur. 9on e/pression n’en était pas perdue
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non plus pour >anny. 8ui a ait reculé sa c%aise derri5re le coin du so+a occupé par sa tante. et. passant inaperKue elle@mAme. oyait tout ce 8ui se déroulait de ant elle. (lle n’aurait $amais pu penser 8u’elle aurait 4 Atre témoin d’une telle e/pression de reproc%e de la part de 9ir T%omas 4 l’endroit d’(dmond R et l’idée 8u’il l’a ait en tout point méritée lui était insupporta=le. Ce regard disait clairement : , Je compte sur otre propre $ugement. (dmond R 8u’a eG@ ous +ait l4 L - (lle se plia en esprit de ant son oncle et de son c'ur $aillit un cri : , #%. pas lui S ?egardeG les autres. mais pas lui S &. Zates parlait tou$ours. O E rai dire. 9ir T%omas. nous étions au =eau milieu d’une répétition lors8ue ous Ates arri é. ;ous repassions les trois premiers actes. et non sans succ5s apr5s tout. ;otre compagnie est maintenant si dispersée. depuis 8ue les CraN+ord sont rentrés c%eG eu/. 8ue nous ne pou ons pas +aire plus ce soir. mais si ous ouleG nous +aire l’%onneur de otre présence demain soir. $e ne serais pas e++rayé du résultat. ;ous demandons

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otre indulgence. ous compreneG. en tant 8ue nou eau/ acteurs R nous demandons seulement otre indulgence. O &on indulgence ous est ac8uise. monsieur. répli8ua 9ir T%omas gra ement. mais sans autre répétition. (t a ec un sourire contenu. il a$outa : Je re iens 4 la maison pour Atre %eureu/ et indulgent. "uis se tournant ers les autres en général. il demanda tran8uillement : O 3l était +ait mention de &. et & lle CraN+ord dans les derni5res lettres 8ue $’ai reKues de &ans+ield. Les trou eG@ ous d’agréa=les relations L Tom était le seul de tous 4 a oir une réponse prAte. et comme il ne se trou ait l’o=$et d’attentions particuli5res d’aucun. ni de $alousie aussi =ien en amour 8u’au t%éFtre. il pou ait en parler élégamment. O &. CraN+ord était le plus élégant de $eunes gens et sa s'ur une douce. gentille. élégante $eune +ille. &. ?us%Nort% ne put se contenir plus

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longtemps : O Je ne eu/ pas prétendre 8u’il ne soit pas un gentleman. mais ous de rieG dire 4 otre p5re 8u’il n’a pas plus d’un m5tre cin8uante. sinon il s’attendra 4 oir un =el %omme. 9ir T%omas ne comprit pas tr5s =ien ceci. et. regarda a ec 8uel8ue surprise celui 8ui a ait parlé. O 9i $e dois dire ce 8ue $e pense. poursui it &. ?us%Nort%. 4 mon idée il est tr5s désagréa=le de tou$ours répéter la mAme c%ose. C’est e/agérer une =onne c%ose. Je ne suis plus aussi em=allé 8u’au dé=ut. J’estime 8ue nous +erions =eaucoup mieu/ de rester assis ici. entre nous. 4 ne rien +aire. 9ir T%omas le regarda 4 nou eau. ensuite répli8ua en souriant appro=ati ement : O Je suis %eureu/ de oir com=ien nos sentiments se rencontrent 4 ce propos. , J’en éprou e une satis+action sinc5re. 3l est par+aitement naturel 8ue $e sois pré oyant et 8ue $’ai la ue =onne. et sente certains scrupules 8ue

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mes en+ants ne peu ent pas sentir R 8ue mes idées au su$et de la tran8uillité domesti8ue. d’un %ome +ermé au/ plaisirs =ruyants dépassent les leurs. &ais 8ue ous ressentieG ceci 4 otre Fge est une circonstance tr5s +a ora=le pour ous@mAme et pour tous ceu/ 8ue ous cPtoyeG R et $e suis tr5s sensi=le 4 l’importance d’un allié d’un tel poids. 9ir T%omas oulait e/primer l’opinion de &. ?us%Nort% en termes meilleurs 8u’il ne pou ait le +aire lui@mAme. 3l sa ait 8u’il ne de ait pas s’attendre 4 trou er un génie en la personne de &. ?us%Nort% R mais il lui rendait $ustice en tant 8ue $eune %omme sain d’esprit. ayant de meilleures notions 8ue son élocution ne pou ait le laisser supposer. 3l +ut impossi=le. pour la plupart des autres. de ne pas sourire. &. ?us%Nort% ne sa ait plus tr5s =ien 8uelle contenance o=ser er au milieu de ces opinions di erses R mais. se considérant in+iniment +latté de la =onne opinion 8u’a ait de lui 9ir T%omas. et ne s’a enturant plus sou ent 4 ou rir la =ouc%e. il +it du mieu/ 8u’il put pour 8ue cette opinion durFt un peu plus longtemps.

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II
Le premier soin d’(dmond. le lendemain matin. +ut de oir son p5re en particulier. et de lui donner un aperKu %onnAte de toute l’a++aire. de dé+endre le rPle 8u’il y a ait $oué aussi loin 8u’il le put puis. dans un moment d’accalmie. de touc%er les moti+s pour les8uels il se sentait coupa=le. en toute connaissance de cause. il s’attac%a ensuite 4 lui +aire comprendre 8ue sa participation a ait été sui ie de tr5s peu de =onne olonté. de +aKon 4 ce 8ue le $ugement de son p5re +Ct douteu/. 3l +it +ort attention. pendant 8u’il se $usti+iait. 4 ne pas dire du mal des autres R mais il n’en était 8u’une parmi elles et parmi eu/ dont il pou ait mentionner la conduite en l’occurrence sans 8uel8ue nécessité de dé+ense ou d’altération. O ;ous a ons tous été plus ou moins 4 =lFmer. dit@il. c%acun de nous sau+ >anny. >anny est la

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seule 8ui a $ugé sainement notre entreprise R son opinion a été négati e depuis le dé=ut. (lle n’a $amais cessé de penser 4 ce 8ue nous ous de ions. >anny est telle 8ue ous pourrieG le désirer. 9ir T%omas réalisa toute l’incon enance d’un tel plan au milieu de ce monde. et 4 ce moment. aussi +ortement 8ue son +ils aurait pu le désirer R en +ait. il le ressentit tellement +ort. 8u’il ne dit rien R et. serrant la main d’(dmond. lui +it comprendre 8u’il de ait essayer d’en c%asser le sou enir et de l’ou=lier. comme lui@mAme l’a ait ou=lié aussitPt 8ue la maison a ait été dé=arrassée de tout ce 8ui pou ait lui rappeler la pi5ce. et réta=lie dans son état %a=ituel. 3l ne +it aucune remontrance 4 ses autres en+ants R il pré+érait penser 8u’ils comprenaient leur erreur. 8ue de courir le ris8ue d’in estigations. La +in immédiate de toutes c%oses. le nettoyage de tous préparati+s de aient Atre su++isants. Cependant. il y a ait dans la maison une personne 4 8ui il ne pou ait cac%er ses sentiments. 3l ne put entendre &me ;orris insinuer

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8ue son a ertissement aurait pu pré enir ce 8ue son $ugement aurait désapprou é. La $eunesse a ait monté ce plan d’une +aKon inconsidérée R ils auraient dC Atre capa=les de décisions meilleures entre eu/. mais ils étaient $eunes. et. 4 l’e/ception d’(dmond pensait@il. de caract5res indécis. (t c’est pour8uoi. 4 sa grande surprise. il ne pou ait pas plus admettre son ac8uiescement 4 leurs desseins mal%eureu/. sa contenance de ant leur plaisir tur=ulent. 8ue le +ait mAme 8u’une pareille distraction a ait pu Atre suggérée. &me ;orris resta con+ondue. et pour la premi5re +ois de sa ie. sans parole R car elle aurait été %onteuse de con+esser 8u’elle n’a ait remar8ué dans tout ceci aucune des impopularités 8ui a aient tant +rappé 9ir T%omas R et elle n’aurait $amais oulu admettre 8ue son in+luence aurait été insu++isante 4 empAc%er les c%oses de se passer et 8u’elle aurait pu +aire dé ier le su$et de con ersation aussi rapidement 8ue possi=le. et +aire dé ier les idées de 9ir T%omas ers un %a re plus sCr. (lle s’employa 4 +aire plus admirer par son auditoire la +aKon dont elle a ait soigné les intérAts et le con+ort de la +amille. 8ue les e++orts

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et les sacri+ices 8ue cela lui a ait coCté R 4 +aire 8uel8ues =onnes petites insinuations de mé+iance au su$et de la +aKon dont Lady Bertram et (dmond comprenaient l’économie. et sa +aKon 4 elle de traiter ces 8uestions. +aKon par la8uelle de sérieuses économies a aient pu Atre +aites et plus d’une mau aise ser ante décelée. &ais son atout ma$eur était 4 9ot%erton. 9a plus grande gloire était d’a oir éta=li le contact a ec les ?us%Nort%. L4. elle triomp%ait. (lle s’appropria tout le mérite d’a oir amené l’admiration de &. ?us%Nort% pour &aria 4 son stade actuel. O 9i $e n’a ais pas agi. dit@elle. et mis mon point d’%onneur 4 Atre introduite aupr5s de sa m5re. et a oir insisté aupr5s de ma s'ur pour rendre la premi5re isite. $e suis aussi certaine 8ue d’Atre assise ici. 8ue rien de tout cela ne serait arri é. car &. ?us%Nort% est de cette sorte de $eunes gens timides 8ui doi ent Atre +ort encouragés. et il y a ait asseG de $eunes +illes en action pour 8ue nous restions paresseuse. &ais $e remuai ciel et terre pour persuader ma s'ur. et 4 la +in $e la persuadai. Vous connaisseG l’éloignement de 9ot%erton R c’était au milieu de
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l’%i er et les routes étaient impratica=les. mais $e réussis 4 la persuader. O Je sais a ec e/actitude com=ien grande est otre in+luence sur Lady Bertram et ses en+ants et $e suis le plus 8uali+ié pour ous dire... O &on c%er 9ir T%omas. si ous a ieG u l’état des routes ce $our@l4 S J’ai cru 8ue nous n’y arri erions $amais. =ien 8ue nous ayons +ait atteler 4 8uatre. é idemment R et le pau re ieu/ coc%er nous accompagnait. par pur dé ouement et par pure a++ection. car il était 4 peine capa=le de s’asseoir sur le si5ge. en raison de ses r%umatismes au su$et des8uels $e le drogue depuis &at%usalem. Je réussis 4 le guérir 4 la +in. mais il a été tr5s mal tout l’%i er O et 8uel temps ce $our@ l4 S Je ne trou ai le temps de monter 4 sa c%am=re pour le dissuader de nous accompagner 8u’au moment du départ R il mettait sa perru8ue. Aussi lui dis@$e : , Coc%er. ous +erieG mieu/ de ne pas aller. Lady Bertram et moi serons tr5s prudentes R ous sa eG com=ien 9tep%en est +erme. et C%arles a été si sou ent sous les %arnais maintenant. 8ue $e suis sCre 8u’il n’y a aucune

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crainte 4 a oir. - &ais. cependant. $e compris =ien ite 8u’il n’en +erait rien : il inclinait 4 enir. et comme $’ai %orreur de paraJtre ouloir insister. $e ne dis plus rien R mais mon c'ur saignait pour lui 4 c%a8ue c%oc. et 8uand nous atteignJmes les mau aises a enues pr5s de 9to:e. oD le lit de pierre était recou ert de glace et de neige. ous ne pou eG imaginer ce 8ue $’ai enduré R $’étais pres8ue 4 l’agonie. (t les pau res c%e au/ donc S Les oir ainsi s’e/ténuer S Vous sa eG ce 8ue $e ressens tou$ours pour les c%e au/. (t 8ue croyeG@ ous 8ue $e +is 8uand nous arri Fmes au pied de 9andcro+t 7ill L Vous alleG ous mo8uer de moi. mais $e descendis et me mis 4 marc%er. Comme $e ous le dis. Cela ne pou ait les aider =eaucoup mais c’était 8uel8ue c%ose. et $e n’aurais pu supporter de rester assise =ien 4 l’aise. et me +aire traJner par ces no=les animau/. J’ai pris un =on r%ume. mais 4 !ela $e ne +is pas attention. &on =ut était atteint. O J’esp5re 8ue nous n’aurons $amais autant d’ennuis a ec cette relation 8ue ous n’en a eG eus 4 l’éta=lir. 3l n’y a réellement rien de transcendant dans les mani5res de &. ?us%Nort%.
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mais $’ai été %eureu/ la nuit passée de constater ce 8u’il m’a sem=lé a oir son opinion sur un su$et O sa pré+érence mar8uée d’une paisi=le réunion de +amille au/ tumultes du t%éFtre. 3l m’a sem=lé Atre alors e/actement ce 8u’on aurait pu sou%aiter 8u’il soit. O #ui certainement. et mieu/ ous le connaJtreG. plus ous l’aimereG. 3l n’a pas un =rillant caract5re. mais il a cent autres 8ualités. et il est tellement disposé 4 ous sui re en tout. 8ue $’ai dC en rire. car tout le monde trou e 8u’il me ressem=le. , 9ur ma parole. &me ;orris - dit &me Wrant l’autre $our. , si &. ?us%Nort% était otre propre +ils. il ne pourrait tenir 9ir T%omas en plus grand respect -. 9ir T%omas. mis en éc%ec par son éc%appatoire. désarmé par sa +latterie. a=andonna la partie. Ce +ut une matinée =ien remplie pour lui. 9es entretiens a ec c%acun n’en occup5rent 8u’une partie. 3l de ait reprendre contact a ec toutes les anciennes occupations 4 &ans+ield. oir son intendant et son régisseur pour e/aminer et

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supputer et. entre deu/ tFc%es. isiter ses éta=les et ses $ardins. et ses plus proc%es plantations R mais acti+ et mét%odi8ue. il a ait non seulement ac%e é ceci a ant de reprendre sa place de c%e+ de +amille 4 la ta=le du dJner. mais il a ait également mis le c%arpentier au tra ail. le c%argeant d’enle er ce 8ui a ait été a$outé si récemment dans la salle de =illard et donner sa démission au décorateur. Celui@ci était parti. n’ayant sali 8u’une seule pi5ce. a=Jmé toutes les éponges du coc%er et rendu cin8 des aides oisi+s et mécontents R et 9ir T%omas a ait =on espoir de oir d’ici un $our ou deu/ e++acées toutes traces de ce 8ui a ait été. de mAme 8ue la destruction de tous les e/emplaires du li ret de Vœux d’Amants de la maison. car il =rClait tous ceu/ 8ue ses yeu/ rencontraient. &. Zates commenKait maintenant 4 comprendre les intentions de 9ir T%omas. 8uoi8u’il n’en comprJt tou$ours pas la source. 9on ami et lui a aient été c%asser la ma$eure partie de la matinée. et Tom en a ait pro+ité pour lui e/pli8uer. a ec des e/cuses correctes pour les agissements de son p5re. ce 8ui allait se passer.
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&. Zates le comprit aussi =ien 8u’on pou ait le supposer. Xtre ainsi désappointé de la mAme +aKon une seconde +ois. était une persistance de la malc%ance R et son indignation était telle 8ue. n’a ait été son amitié pour son ami et la plus $eune s'ur de celui@ci. il aurait pro=a=lement atta8ué le Baronet au su$et de l’a=surdité de ses agissements. 3l le crut tr5s +ermement aussi longtemps 8u’ils +urent 4 &ans+ield 6ood. et tout au long du c%emin du retour R mais 8uel8ue c%ose dans l’attitude de 9ir T%omas. 8uand ils s’assirent 4 la mAme ta=le le persuada 8u’il alait mieu/ le laisser penser 4 sa +aKon et garder pour lui ses impressions. 3l a ait dé$4 u plusieurs p5res tr5s désagréa=les et sou ent il a ait été +rappé par les ennuis 8u’ils occasionnaient. mais $amais. de toute sa ie. il n’en a ait rencontré un de cette classe. si incompré%ensi=lement moral. et d’une tyrannie aussi in+Fme. C’était un %omme 8u’on ne pou ait su=ir 8u’4 cause de ses en+ants. et il pou ait remercier sa +ille Julia 4 8ui il de ait uni8uement de oir &. Zates passer encore 8uel8ues $ours sous son toit. La soirée se passa calmement. du moins en
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apparence. car intérieurement toutes les pensées étaient agitées. et la musi8ue +aite par les +illes de 9ir T%omas 4 sa re8uAte. ne put aider 4 cac%er le désir de réelle %armonie. &aria était dans un =el état d’agitation. 3l était maintenant de la plus e/trAme importance pour elle. 8ue CraN+ord ne perde aucun temps pour se déclarer. et l’idée seule 8u’un $our pourrait se passer sans a ancer les c%oses. la trou=lait. (lle l’a ait attendu toute la matinée. O et toute la soirée aussi. elle l’attendit. &. ?us%Nort% était parti tPt. porter la grande nou elle 4 9ot%erton R et elle espérait sinc5rement 8ue le don d’un éclaircissement aussi immédiat le préser erait de $amais re enir. &ais on n’a ait u personne du "res=yt5re O pas une Fme. et on n’en a ait eu aucune nou elle 4 part un mot amical de +élicitations par le8uel & me Wrant demandait 4 Lady Bertram 8uel8ues e/plications. C’était le premier $our depuis des semaines et des semaines. 8ue les +amilles a aient été compl5tement séparées. Vingt@8uatre %eures ne s’étaient $amais passées depuis le dé=ut d’aoCt. sans 8u’elles ne se soient rencontrées d’une +aKon ou de l’autre. C’était une triste et

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an/ieuse $ournée R et le lendemain. 8uoi8ue d’une +aKon di++érente. ne le +ut pas moins. Muel8ues instants d’une $oie +ié reuse +urent sui is d’%eures de sou++rances aiguVs. 7enry CraN+ord était 4 nou eau dans la maison R il s’amena en compagnie du <r. Wrant. 8ui était pressé de présenter ses respects 4 9ir T%omas et 4 une %eure plutPt matinale. ils +urent introduits dans la salle 4 manger. oD se trou ait une grande partie de la +amille. BientPt 9ir T%omas apparut et &aria assista a ec agitation et délices 4 la présentation 4 son p5re de l’%omme 8u’elle aimait. 9on émotion était indé+inissa=le. et le resta apr5s 8uel8ues instants lors8u’elle entendit 7enry CraN+ord. placé entre elle et Tom. demander 4 ce dernier 4 mi@ oi/. s’il e/istait un pro$et de reprendre la pi5ce apr5s l’%eureuse interruption présente Ta ec un coup d’'il courtois 4 9ir T%omasU parce 8ue. en ce cas. il se +erait un de oir de re enir 4 &ans+ield 4 n’importe 8uel moment R il s’en allait immédiatement. ayant 4 rencontrer son oncle 4 Bat% sans délai R mais au cas oD il e/isterait une perspecti e de reprendre Vœux d’Amants il se considérait comme

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positi ement engagé. il se délierait de n’importe 8uel autre appel. il s’arrangerait sans aucune +aute a ec son oncle pour pou oir les re$oindre 8uand ils pourraient le désirer. La pi5ce ne pou ait pas Atre 4 l’eau par son a=sence. O <e Bat%. Londres. ;or+ol:. Zor:. n’importe oD $e pourrais Atre. dit@il. $e ous re$oindrais sur le c%amp. 3l +ut %eureu/ 4 ce moment 8ue Tom eut 4 répondre et non sa s'ur. 3l put immédiatement répondre a ec +acilité. O Je regrette 8ue ous partieG O mais 8uant 4 notre pi5ce. c’est +ini O enti5rement +ini Til regardait signi+icati ement son p5reU. Le peintre a été remercié %ier. et il ne restera plus grand@c%ose du t%éFtre demain. Je sa ais depuis le dé=ut comment cela allait tourner. 3l est +ort tPt pour aller 4 Bat%. Vous n’y trou ereG encore personne. O C’est l’épo8ue %a=ituelle 4 mon oncle. O Muand penseG@ ous partir L O Je pourrais peut@Atre aller $us8u’4 Ban=ury au$ourd’%ui.

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O <e 8uelles écuries ous ser eG@ ous 4 Bat% L +ut la 8uestion sui ante R et tandis 8ue la discussion était mise sur ce c%apitre. &aria. 8ui ne man8uait ni d’orgueil. ni de +ermeté. se prépara 4 y $ouer son rPle calmement. 3l se tourna =ientPt ers elle. lui répétant =eaucoup de ce 8u’il a ait dé$4 dit. d’une +aKon un peu plus tendre et a ec une e/pression plus +orte de ses regrets. &ais 8ue pou aient =ien +aire son air et ses regrets L 3l s’en allait O si pas olontairement. du moins a ec l’intention =ien é idente de rester parti R car. sau+ ce 8u’il de ait 4 son oncle. ses autres engagements. il se les était 4 moitié imposés lui@mAme. 3l pou ait parler de nécessité. mais elle connaissait son indépendance. La main 8ui a ait tant pressé la sienne sur son c'ur S Cette main et ce c'ur sem=laient immo=iles et passi+s 4 l’%eure actuelle S (lle ne dut pas longtemps supporter ce 8ue ses paroles a aient pro o8ué. en contradiction a ec ses actions. ou cac%er le tumulte de ses pensées sous des de%ors de ci ilité R car des o=ligations de

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=ienséance le détourn5rent =ientPt d’elle. et la isite d’adieu. comme on en con enait maintenant ou ertement. +ut en érité +ort courte. 3l était parti O il a ait touc%é sa main pour la derni5re +ois. il a ait e/écuté sa ré érence d’adieu. et elle put se rendre aussitPt compte de ce 8ue la solitude lui +erait. 7enry CraN+ord était parti. O parti de la maison. et d’ici deu/ %eures de la commune. O et ainsi +ondirent tous les espoirs 8ue sa anité égoQste a ait +ait naJtre en &aria et Julia Bertram. Julia se ré$ouissait de son départ. 9a présence commenKait 4 lui de enir odieuse R et puis8ue &aria ne l’a ait pas gagné. elle était asseG re+roidie maintenant pour en isager une autre re anc%e. (lle ne oulait pas oir le scandale a$outé 4 l’a=andon. 7enry CraN+ord parti. elle plaignait mAme sa s'ur. >anny $ugea la c%ose d’un esprit dégagé. (lle l’a ait entendue au dJner et la trou ait =lessante. Tous les autres la mentionnaient a ec regret R et ses mérites étaient $ugés selon la gradation des sentiments. depuis la sincérité de l’a is trop

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partial d’(dmond. $us8u’4 l’indi++érence de sa m5re. 8ui parlait uni8uement par routine. In $our ou deu/ apr5s. &r. Zates s’en +ut également. 9ir T%omas prit 4 son départ le plus grand intérAt : désireu/ de se trou er seul en +amille. la présence d’un étranger plus important 8ue &. Zates aurait été +Fc%euse R mais lui. +ri ole et arrogant. oisi+ et dépensier. c’en a ait été trop S (n lui@mAme il était assommant. mais comme ami de Tom et admirateur de Julia il de enait nuisi=le. 3l eCt été indi++érent 4 9ir T%omas 8ue &. CraN+ord restFt ou s’en allFt. mais ses sou%aits de =on oyage 4 &. Zates. tandis 8u’il l’accompagnait $us8u’4 la porte d’entrée. +urent donnés a ec une satis+action sinc5re. &. Zates a ait assisté 4 la destruction de tous les tra au/ préparatoires 4 l’érection du t%éFtre 4 &ans+ield. l’enl5 ement de tout ce 8ui a ait appartenu 4 la pi5ce : il 8uitta la maison re enue 4 son aspect %a=ituel R et 9ir T%omas espérait. en le oyant de%ors. Atre dé=arrassé du dernier o=$et propre 4 lui rappeler l’e/istence du +ameu/ plan.

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&me ;orris contri=ua 4 enle er de sa ue un article 8ui aurait pu le désespérer. Le rideau dont elle s’était occupée a ec tant de talent et tant de succ5s. l’accompagna 4 son cottage. oD elle s’aperKut de la nécessité soudaine d’un tapis de ta=le ert.

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III
3ndépendamment de Vœux d’Amants. le retour de 9ir T%omas a ait pro o8ué de =rus8ues c%angements dans les %a=itudes de la +amille. 9ous sa direction. &ans+ield ne se reconnaissait plus. Muel8ues@uns de ses pensionnaires ren oyés et la raison de =eaucoup d’autres attristée. ce n’était plus 8ue monotonie et mélancolie en comparaison du passé O une som=re réunion de +amille rarement égayée. 3l y a ait peu de rapports a ec le pres=yt5re. 9ir T%omas. généralement peu a ide d’intimités en général. était particuli5rement peu enclin. en ce moment. 4 oir 8ui 8ue ce +Ct. sau+ 4 un endroit. Les ?us%Nort% étaient la seule addition 8u’il sollicitait au cercle de +amille. (dmond ne se demandait pas pour8uoi les sentiments de son p5re étaient tels. pas plus 8u’il ne regrettait 8uel8ue c%ose. 4 l’e/clusion des

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Wrant. O &ais eu/. +it@il o=ser er 4 >anny. ont le droit de se montrer mécontents. 3ls sem=lent nous appartenir. ils sem=lent +aire partie de nous. Je sou%aiterais 8ue mon p5re +Ct plus sensi=le 4 l’attention dont ils ont entouré ma m5re et mes s'urs pendant son a=sence. J’ai peur 8u’ils ne se sentent négligés. mais 4 rai dire. mon p5re les connaJt 4 peine. 3ls n’étaient pas encore ici depuis un an lors8u’il 8uitta l’Angleterre. 9’il les connaissait mieu/. il les apprécierait 4 leur $uste aleur. car ils sont. en érité. e/actement le genre de monde 8u’il aimerait. ;ous aurions 8uel8ue+ois grand =esoin d’animation parmi nous R mes s'urs sem=lent a oir perdu la raison. et Tom n’est certainement pas dans son assiette. Le <r. et &me Wrant nous distrairaient et les soirées passeraient plus gaiement. mAme pour mon p5re. O "enseG@ ous L dit >anny. E mon sens. mon oncle n’aimerait aucune addition. Je pense 8u’il réalise la grande tran8uillité dont ous parleG. et 8ue le repos de son propre cercle de +amille est

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tout ce 8u’il désire. (t il ne me sem=le pas 8ue nous soyons plus sérieu/ 8u’a ant O $e eu/ dire a ant 8ue mon oncle ne partJt 4 l’étranger. Aussi loin 8ue $e me sou ienne. c’était tou$ours 4 peu pr5s la mAme c%ose. 3l n’y a ait $amais =eaucoup de rires en sa présence : ou. s’il y a une di++érence. elle ne signi+ie rien de plus 8ue celle 8u’une a=sence a pour e++et de produire au premier moment. 3l doit y a oir une sorte de réser e R mais $e n’ai aucune sou enance de $oyeuses soirées d’autre+ois. sau+ lors8ue mon oncle était en ille. Aucun en+ant n’est $oyeu/. $e pense. lors8ue ceu/ 8ui l’él5 ent sont 4 la maison. O Je crois 8ue ous a eG raison. >anny. répondit@il apr5s une =r5 e %ésitation. Je crois 8ue nos soirées sont rede enues ce 8u’elles étaient au lieu d’a oir un nou eau caract5re. Leur nou eauté a ait résidé dans leur animation. Ce 8ue peu ent +aire 8uel8ues semaines de di++érence S Je me suis dé$4 surpris 4 me demander si tout cela a ait =ien été réel S O Je suppose 8ue $e suis plus gra e 8ue les

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autres. répondit >anny. Les soirées ne me paraissent pas longues. J’adore entendre mon oncle parler des 3ndes. Je pourrais l’écouter des %eures durant. 3l m’intéresse =eaucoup plus 8ue d’autres c%oses ne peu ent le +aire. mais l4. $e suis di++érente des autres. me sem=le@t@il. O "our8uoi dites@ ous cela L demanda@t@il en souriant. VouleG@ ous ous entendre dire 8ue la seule di++érence entre ous et les autres réside dans le +ait 8ue ous Ates plus sage et plus prudente 8u’eu/ L &ais 8uand a eG@ ous $amais. ous ou une autre personne. reKu un compliment de moi. >anny L AlleG trou er mon p5re. si ous désireG Atre complimentée. 3l ous donnera satis+action. <emandeG 4 otre oncle ce 8u’il en pense et ous entendreG asseG de compliments sur otre personne. "areil langage était si nou eau pour >anny. 8u’elle se trou a +ort em=arrassée. O Votre oncle ous trou e tr5s $olie. c%5re >anny. et l4 réside toute la 8uestion. Muel8u’un d’autre 8ue moi en aurait dit plus. et 8uel8u’un d’autre 8ue ous aurait pensé 8u’on ne la trou ait

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pas $olie a ant R la érité est 8ue otre oncle ne ous a $amais admirée $us8u’4 présent. &ais maintenant S Votre tempérament s’est tellement a++irmé S et ous a eG ac8uis un tel maintien S et otre sil%ouette S ;on. >anny. ne ous mépreneG pas 4 ce propos. il s’agit de otre oncle. 9i ous ne pou eG supporter l’admiration d’un oncle. 8u’alleG@ ous de enir L Vous de eG réellement commencer 4 ous +orti+ier dans l’idée 8ue ous Ates agréa=le 4 regarder. Vous de eG essayer de ne pas ous en +aire au su$et de otre é olution en une c%armante petite +emme. O #% S ne parleG pas ainsi. ne parleG pas ainsi S s’écria >anny. plus a++ligée 8u’il ne pou ait le penser. &ais. oyant sa détresse. il a=andonna le su$et et poursui it plus sérieusement : O Votre oncle est disposé 4 ous plaire en toute c%ose R et $e oudrais seulement 8ue ous lui parlieG un peu plus. Vous Ates l’une de celles 8ui sont trop silencieuses 4 nos eillées. O &ais $e lui parle plus 8ue $e n’a ais l’%a=itude de le +aire. J’en suis sCre. ;e m’a eG@
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ous pas entendu le 8uestionner %ier soir au su$et de la traite des escla es L O 9i. en e++et. et $’espérais oir cette 8uestion sui ie d’autres. Votre oncle eCt été rempli d’aise d’a oir 4 répondre 4 plus de demandes. O (t $e oulais le +aire. mais il y a ait un silence S (t pendant 8ue mes cousins. assis. sans dire un mot. sem=laient se désintéresser du su$et. d’une +aKon 8ui ne me plaisait pas. $’ai pensé 8ue mon audace aurait pu paraJtre un désir de me mettre 4 l’a ant@plan. 4 leur dépens. en montrant une curiosité et un plaisir 8u’il aurait pu sou%aiter trou er c%eG ses +illes. O &lle CraN+ord a ait par+aitement raison 4 otre endroit lors8u’elle disait de ous. l’autre $our. 8ue ous redoutieG les éloges autant 8ue les autres +emmes les rec%erc%aient. ;ous nous trou ions au pres=yt5re. parlant de ous. et telles +urent ses paroles. (lle a un discernement pro+ond. Je ne connais personne 8ui puisse mieu/ 8u’elle dé+inir les caract5res. "our une si $eune +emme. c’est remar8ua=le. (lle ous comprend certainement mieu/ 8ue ous n’Ates comprise par

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la plus grande partie de ceu/ 8ui ous connaissent depuis si longtemps. Je me demande ce 8u’elle pense de mon p5re S (lle doit l’admirer en tant 8ue =el %omme. 3l a l’air tr5s gentleman. il est plein de dignité. il a des mani5res réser ées R mais. sans doute. de se oir si rarement. sa réser e pourrait@elle peut@Atre se teinter d’une lég5re répulsion. 9’ils pou aient se trou er plus sou ent ensem=le. $e suis sCr 8u’ils s’apprécieraient mutuellement. 3l aimerait sa i acité. et elle a le talent de +aire cas de son pou oir. J’aurais aimé 8u’ils se rencontrent plus sou ent. J’esp5re 8u’elle ne suppose pas 8u’il y ait 8uel8ue animosité de sa part. O (lle doit se sentir trop sCre d’elle@mAme par rapport au reste des autres. dit >anny au milieu d’un soupir. pour a oir 8uel8ue appré%ension de ce genre. Le désir de 9ir T%omas de se retrou er uni8uement au milieu des siens. au dé=ut. est trop naturel pour 8u’elle puisse en prendre om=rage. <’ici peu de temps. $’oserais parier 8ue nous nous rencontrerons de la mAme +aKon 8u’a ant. 8uelles 8ue soient les circonstances.

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O C’est le premier mois d’octo=re 8u’elle passe au pays depuis son en+ance. Je n’appelle pas Tun=ridge ou C%elten%am le pays. ;o em=re est encore plus dur 4 passer. et $’ai pu oir 8ue &me Wrant a peur de trou er &ans+ield triste 4 l’approc%e de l’%i er. >anny aurait pu dire =eaucoup de c%oses. mais il était plus sage de n’en rien +aire et de laisser intactes toutes les ressources de & lle CraN+ord. ses 8ualités. ses raisonnements. son importance. ses amis. sans cela elle pourrait s’attirer 8uel8ue o=ser ation désagréa=le. La =onne opinion 8ue &lle CraN+ord a ait d’elle@mAme méritait 4 peine 8uel8ue ménagement. et elle se mit 4 parler d’autre c%ose. O <emain. $e pense. mon oncle dJne 4 9ot%erton. et ous et &. Bertram aussi. ;ous serons peu nom=reu/ 4 la maison. J’esp5re 8ue mon oncle continuera 4 aimer &. ?us%Nort%. O Ceci est impossi=le. >anny. 3l l’aimera moins apr5s la isite de demain. car nous serons restés cin8 %eures en sa compagnie. Je redouterais la stupidité du $our. s’il n’y a ait un

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plus grand mal%eur 4 sui re l’impression 8ue cela laissera 4 9ir T%omas. 3l ne peut se +our oyer plus longtemps. Je le regrette pour eu/ tous. et $e donnerais olontiers 8uel8ue c%ose pour 8ue ?us%Nort% et &aria ne se soient $amais rencontrés. E ce propos. en e++et. le désappointement menaKait 9ir T%omas. ;i toute sa =onne olonté is@4@ is de &. ?us%Nort%. ni toute la dé+érence de &. ?us%Nort% is@4@ is de lui@mAme. ne pourraient l’empAc%er de discerner =ien ite la érité : 8ue &. ?us%Nort% était un $eune %omme in+érieur. aussi ignorant en a++aires 8u’en li res. sans opinions +i/ées et sem=lant ne pas s’en rendre compte lui@mAme. 3l a ait espéré un =eau@+ils tr5s di++érent R et il commenKa 4 songer 4 &aria d’une +aKon plus gra e. 3l essaya de comprendre ses sentiments. 3l ne lui +allut 8ue peu d’o=ser ation pour se rendre compte 8ue. dans leur cas. l’indi++érence était le meilleur état dans le8uel ils puissent se trou er. L’attitude de &aria en ers &. ?us%Nort% était négligente et +roide. (lle ne pou ait pas l’aimer.

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elle ne l’aimait pas. 9ir T%omas résolut de lui parler sérieusement. Aussi a antageuse 8ue pCt Atre l’alliance. aussi longues et aussi pu=li8ues 8u’aient été les +ianKailles. le =on%eur de la $eune +ille ne pou ait leur Atre sacri+ié. &. ?us%Nort% a ait peut@Atre été accepté sans Atre asseG connu et. maintenant. le connaissant mieu/. elle se repentait. 9ir T%omas s’adressa 4 elle a ec une solennelle ama=ilité. il lui dit ses craintes. s’en8uit de ses 'u/. l’engagea 4 Atre +ranc%e et sinc5re et l’assura 8ue c%a8ue désagrément serait surmonté et les liens enti5rement rompus si leur perspecti e la rendait mal%eureuse. 3l agirait pour elle et la li=érerait. &aria eut un mou ement de lutte en l’écoutant. mais rien 8u’un moment R 8uand son p5re se tut. elle était capa=le de donner immédiatement sa réponse. d’une +aKon décisi e et sans aucune agitation apparente. (lle le remercia pour sa grande pré enance. sa paternelle =onté. mais il +aisait compl5tement erreur en supposant 8u’elle eCt le moindre désir de =riser

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son engagement ou 8u’elle ait ressenti le moindre c%angement dans son opinion ou dans ses sentiments depuis 8u’elle l’a ait contracté. (lle a ait la plus %aute estime pour le caract5re. les dispositions et les 8ualités de &. ?us%Nort%. et elle ne doutait aucunement 8u’elle serait %eureuse a ec lui. 9ir T%omas était satis+ait. Trop content pour Atre satis+ait. peut@Atre. et pour presser les c%oses. pour autant 8ue son opinion pCt Atre dictée au/ autres. C’est une alliance 8u’il n’aurait pu a=andonner sans peine. et il raisonnait ainsi : &. ?us%Nort% était asseG $eune pour s’améliorer. &. ?us%Nort% de rait s’améliorer et s’améliorerait au contact de la =onne société et si &aria pou ait maintenant parler a ec tant d’assurance de son =on%eur a ec lui. parlant certainement sans la pré ention et l’a euglement de l’amour. il alait mieu/ la croire. 9es sentiments. pro=a=lement. n’étaient pas intenses O il ne les a ait $amais supposés tels O mais son con+ort n’en serait pas moindre pour cela et si elle pou ait se passer de oir c%eG son mari un caract5re +erme et =rillant. c%a8ue autre c%ose serait certainement en sa
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+a eur. Ine $eune +emme =ien édu8uée. 8ui ne s’est pas mariée par amour. est en général des plus attac%ée 4 sa propre +amille et le rapproc%ement de 9ot%erton et de &ans+ield de ait naturellement Atre la grande tentation et serait. en toute pro=a=ilité. une source continuelle des plus aima=les et des plus innocents plaisirs. Tels étaient ou 4 peu pr5s. les raisonnements de 9ir T%omas. %eureu/ d’éc%apper au/ ennuis em=arrassants d’une rupture. l’étonnement. les ré+le/ions. les reproc%es 8ui s’en seraient sui is R %eureu/ d’assurer un mariage 8ui pourrait lui apporter une telle recrudescence de respecta=ilité et d’in+luence et %eureu/ de penser 8ue c%acune des dispositions de sa +ille était des plus +a ora=le 4 ce pro$et. L’entretien se termina d’une +aKon aussi a antageuse pour elle 8ue pour lui. (lle était dans un état d’esprit 4 se sentir satis+aite d’a oir assuré son destin sans possi=ilité de recul et de s’Atre engagée de nou eau en ers 9ot%erton. d’Atre sau ée de la possi=ilité de donner 4 CraN+ord le triomp%e de gou erner ses actions et de détruire ses pro$ets. et ancrée dans sa +i5re résolution.
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déterminée uni8uement 4 se conduire plus prudemment a ec &. CraN+ord dans le +utur. de mani5re 4 ce 8ue son p5re ne puisse plus la suspecter de nou eau. 9i 9ir T%omas en a ait appelé 4 sa +ille dans les trois ou 8uatre premiers $ours 8ui sui irent le départ de 7enry CraN+ord de &ans+ield. a ant 8ue ses sentiments se +ussent calmés. a ant 8u’elle ait eu le temps d’a=andonner tout espoir ou 8u’elle ait résolu dé+initi ement de supporter son ri al. sa réponse aurait pu Atre di++érente. mais apr5s trois ou 8uatre autres $ours. lors8u’il ne re int pas. lors8u’il n’y eut ni lettre. ni message. ni aucun symptPme d’un c'ur attendri. aucun espoir d’une amélioration produite par la séparation. son esprit de int asseG +roid pour c%erc%er tout le récon+ort 8ue l’orgueil et la re anc%e sur soi@mAme peu ent donner. 7enry CraN+ord a ait détruit son =on%eur. mais il ne de ait pas le sa oir. il ne de ait pas détruire aussi son crédit. sa réputation. sa prospérité. 3l ne de ait pas a oir 4 penser 8ue. pour lui. elle sou++rait dans sa retraite de

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&ans+ield. re$etant 9ot%erton et Londres. indépendance et splendeur. 4 cause de lui. L’indépendance lui était maintenant plus nécessaire 8ue $amais et son a=sence plus 8ue $amais ressentie 4 &ans+ield. elle se sentait de moins en moins capa=le de supporter la contrainte imposée par son p5re. et la li=erté 8ue l’a=sence de celui@ci a ait apportée était maintenant de enue a=solument nécessaire. (lle de ait se li=érer de lui et de &ans+ield aussi rapidement 8ue possi=le et trou er dans la +ortune et ses consé8uences O l’agitation et le monde O la consolation d’un esprit =lessé. (lle était compl5tement déterminée et ne c%angerait pas. (n regard de ces sentiments. un délai O +Ct@ce un délai en ue d’assurer une meilleure préparation O aurait été un mal. et &. ?us%Nort% aurait pu di++icilement Atre plus impatient 8u’elle pour le mariage. (lle était prAte en tout ce 8ui concernait les importants préparati+s morau/. étant décidée au mariage par sa %aine du +oyer. de la contrainte et de la tran8uillité. par la peine d’une déception sentimentale et le mépris pour
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l’%omme 8u’elle allait épouser. Le reste pou ait attendre. Les préparati+s pour les nou elles oitures et l’ameu=lement pou aient attendre Londres et le printemps. 8uand son propre goCt aurait eu le temps de mieu/ s’a++iner. *tant d’accord dans ce sens pour le principal. il apparut rapidement 8u’un nom=re tr5s restreint de semaines pourraient su++ire 4 tous les arrangement 8ui de aient précéder le mariage. &me ?us%Nort% était tout 4 +ait prAte 4 se retirer et 4 laisser la oie li=re 4 l’%eureuse $eune +emme 8ue son c%er +ils a ait c%oisie et. tr5s tPt en no em=re. elle transporta sa personne. sa ser ante. son alet de pied et son c%ariot O a ec une allure des plus douairi5re O $us8ue Bat%. pour y +aire étalage. dans ses soirées l4@=as. des mer eilles de 9ot%erton et. dans l’animation d’une partie de cartes. en $ouir autant 8ue si elle était sur les lieu/ O et. a ant le milieu de ce mAme mois eut lieu la cérémonie 8ui donnait une autre maJtresse 4 9ot%erton. Ce +ut réellement un =eau mariage. La mariée était tr5s élégamment %a=illée O les deu/

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demoiselles d’%onneur étaient raiment moins =ien. 9a m5re s’était munie de sels. pré oyant 8u’elle serait émue. sa tante essaya de pleurer. et le ser ice +ut lu par le <r. Wrant d’une +aKon impressionnante. ?ien ne put Atre criti8ué 8uand les oisins discut5rent la 8uestion. e/cepté 8ue la oiture 8ui conduisit la mariée. le mari et Julia de la porte de l’église 4 9ot%erton était celle 8ue &. ?us%Nort% a ait employée douGe mois aupara ant. <ans c%a8ue autre détail. l’éti8uette de la $ournée supportait la plus stricte in estigation. C’était +ait. et ils étaient partis. 9ir T%omas éprou ait ce 8u’un p5re an/ieu/ doit ressentir et. en +ait. éprou ait =eaucoup de l’émotion 8ue sa +emme a ait appré%endée pour elle@mAme et 4 la8uelle elle a ait %eureusement éc%appé. & me ;orris. des plus %eureuse d’apporter son aide dans les de oirs de ce $our O en passant au "ar: pour soutenir moralement sa s'ur O et de =oire un ou deu/ erres supplémentaires 4 la santé de &. et &me ?us%Nort% O était toute $oyeuse. car elle a ait +ait le mariage. et personne n’aurait pu supposer. d’apr5s son triomp%e plein de
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con+iance. 8u’elle ait $amais de sa ie entendu parler de mésentente con$ugale ou 8u’elle ait pu a oir la moindre connaissance intime de l’état d’esprit de sa ni5ce. 8ui a ait été éle ée sous ses yeu/. Le plan du $eune couple était de partir pour Brig%ton apr5s 8uel8ues $ours et d’y prendre l4 une maison pour 8uel8ues semaines. C%a8ue endroit pu=lic était nou eau pour &aria. et Brig%ton est pres8ue aussi gai en %i er 8u’en été. Muand la nou eauté de l’amusement de cet endroit serait épuisé. il serait temps de se rendre sur la sc5ne plus importante de Londres. Julia a ait l’intention d’aller a ec eu/ 4 Brig%ton. <epuis 8ue la ri alité entre les deu/ s'urs a ait cessé. elles a aient graduellement retrou é une grande partie de leur mutuelle =onne entente et étaient au moins asseG amies pour 8ue c%acune d’elles soit e/trAmement contente de passer 8uel8ue temps a ec l’autre. A oir une autre compagnie 8ue celle de &. ?us%Nort% était de la premi5re nécessité pour sa +emme. et Julia était tout aussi a ide de nou eauté et de plaisir

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8ue &aria. 8uoi8u’elle n’ait pas dC tra ailler autant pour les o=tenir et 8u’elle pCt mieu/ supporter une situation su=alterne. Leur départ pro o8ua un autre c%angement matériel 4 &ans+ield. un ide 8ui nécessita 8uel8ue temps pour Atre com=lé. Le cercle de +amille se rétrécit =eaucoup. et =ien 8ue & lle Bertram y eCt en dernier lieu a$outé sa gaieté. elles ne purent 8u’Atre regrettées. (lles man8u5rent mAme 4 leur m5re. et com=ien plus 4 leur cousine au c'ur tendre. 8ui erra autour de la maison et pensa 4 elles et ressentit pour elles un a++ectueu/ regret. 8u’elles n’a aient $amais rien +ait pour mériter.

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IV
L’importance de >anny augmenta par suite du départ de ses cousines. <e enant. de par ce +ait la seule $eune +emme du salon. la seule représentante de cette intéressante partie d’une +amille dont elle n’a ait été $us8u’ici 8ue l’%um=le troisi5me mem=re. il était impossi=le 8u’elle n’attirFt pas da antage l’attention. 8u’on ne pensFt pas d’a antage 4 elle et 8u’on ne s’y intéressFt pas plus 8u’on ne l’aurait $amais +ait. , #D est >anny L - de int une 8uestion générale. mAme lors8ue l’on ne la c%erc%ait pas pour aider 8uel8u’un. 9a aleur n’augmenta pas seulement 4 la maison. mais aussi 4 la cure. <ans cette maison oD elle n’était entrée 8ue di++icilement deu/ +ois l’an depuis la mort de &. ;orris. elle de int une in itée =ien enue et désirée. et dans l’o=scurité et la noirceur d’un $our de no em=re. des plus

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accepta=le pour &arie CraN+ord. 9es isites l4@ =as. ayant commencé par la c%ance. continu5rent par la sollicitation. &me Wrant réellement désireuse du moindre c%angement pour sa s'ur. put. en se persuadant le plus +acilement du monde. croire 8u’elle accomplissait l’action la plus gentille en ers >anny. et lui donnait les meilleures possi=ilités d’amélioration en l’appelant +ré8uemment. >anny. ayant été en oyée au illage pour 8uel8ue commission par sa tante ;orris. +ut surprise par une +orte a erse tout pr5s du "res=yt5re et. ayant été aperKue par l’une des +enAtres alors 8u’elle essayait de trou er un a=ri sous les =ranc%es et le +euillage =as d’un c%Ane. $uste au@del4 du =Ftiment. +ut +orcée d’entrer. 8uoi8ue non sans une certaine modeste résistance de sa part. (lle résista 4 une ser ante polie. mais 8uand le <r. Wrant lui@mAme sortit a ec un parapluie il n’y a ait plus rien 4 +aire 8u’4 Atre raiment con+use et 4 entrer dans la maison aussi rapidement 8ue possi=le R et pour la pau re &lle CraN+ord 8ui a ait $ustement contemplé la lugu=re pluie dans un état d’esprit raiment
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découragé. soupirant sur la ruine de ses pro$ets d’e/ercice pour le matin. et de c%a8ue c%ance de oir n’importe 8uelle simple créature 4 part eu/@ mAmes pendant les proc%aines ingt@8uatre %eures. le =ruit d’un simple mou ement 4 la porte d’entrée et la ue de &lle "rice s’engou++rant toute mouillée dans le esti=ule. étaient délicieu/. La aleur d’un é énement se produisant 4 la campagne par un $our de pluie était des plus importante pour elle. <irectement. elle se trou a de nou eau toute é eillée et l’une des plus acti es 4 aider >anny. 4 décou rir 8u’elle était plus mouillée 8u’il n’était possi=le 4 premi5re ue et 4 lui +ournir des Atements secs et >anny. apr5s a oir été o=ligée de se soumettre 4 toutes attentions. et d’Atre aidée et ser ie par la maJtresse et les ser antes +ut aussi o=ligée. en redescendant au reG@de@c%aussée. de s’installer dans leur salon pour une %eure. pendant 8ue la pluie continuait. ayant ainsi l’occasion de oir 8uel8ue c%ose de nou eau et de penser. ainsi étendue. 4 &lle CraN+ord $us8u’au moment de s’%a=iller et de dJner. Les deu/ s'urs +urent si gentilles pour elle. si
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plaisantes 8ue >anny aurait certainement pu se ré$ouir de la isite si elle n’a ait cru ne pas Atre 4 sa place. et si elle a ait pu pré oir 8ue le temps s’éclaircirait a ant la +in de l’%eure. la sau ant de la con+usion de de oir oir sortir les c%e au/ et la oiture du <r. Wrant 8ui la reconduiraient c%eG elle. ce dont elle était menacée. Muant 4 l’an/iété pour 8uel8ue alarme 8ue son a=sence par un tel temps pou ait apporter 4 la maison elle n’a ait rien 4 endurer 4 ce propos. car sa sortie n’étant connue 8ue de ses deu/ tantes. elle était a=solument certaine 8ue rien ne serait éprou é et 8ue. 8uel 8ue soit le cottage 8ue tante ;orris pCt c%oisir pour l’y éta=lir durant la pluie. sa présence dans ce cottage@ci serait indu=ita=le pour tante Bertram. Le temps commenKait 4 s’éclaircir 8uand >anny. remar8uant une %arpe dans la c%am=re. posa 8uel8ues 8uestions 4 son su$et 8ui donnaient rapidement 4 connaJtre son i+ désir de l’entendre et l’a eu. 8ui pou ait réellement Atre di++icilement cru. 8u’elle l’a ait $amais entendu depuis 8u’elle se trou ait 4 &ans+ield. "our >anny elle@mAme. cela sem=lait une circonstance
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toute simple et toute naturelle. (lle n’était pres8ue $amais enue au "res=yt5re depuis l’arri ée de l’instrument. et il n’y a ait eu aucune raison 8ue cela +Ct R mais &lle CraN+ord rappelant 4 sa mémoire un 'u e/primé précédemment. était consternée de sa propre négligence. et , Vais@$e $ouer pour ous maintenant L - et , Mue désireG@ ous L - +urent les 8uestions 8ui sui irent immédiatement. posées a ec la =onne %umeur la plus prompte. (lle $oua donc R %eureuse d’a oir un nou el auditeur. et un auditeur 8ui sem=lait si reconnaissant. si émer eillé de l’e/écution. et 8ui ne montrait pas d’autres désirs 8ue les siens. (lle $oua $us8u’4 ce 8ue les yeu/ de >anny. constatant par la +enAtre 8ue de toute é idence le temps de enait clair. parla de ce 8u’elle sentait de oir +aire. O (ncore un 8uart d’%eure. dit &lle CraN+ord. et nous errons ce 8ui arri era. ;e ous sau eG pas d5s le premier moment de son réta=lissement. Ces nuages sem=lent alarmants. O &ais ils sont passés outre. dit >anny. $e les

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ai sur eillés. Le temps est au sud. O 9ud ou nord. $e sais reconnaJtre un nuage d5s 8ue $e le ois. et ous ne de eG pas ous sau er pendant 8ue le temps est encore aussi menaKant. (t d’ailleurs. $e désire ous $ouer encore 8uel8ue c%ose O un tr5s $oli morceau O et le pré+éré de otre cousin (dmond. ous de eG rester et écouter le morceau comme le +ait otre cousin (dmond. >anny sentit 8u’elle le de ait R et =ien 8u’elle n’eCt pas attendu cette p%rase pour penser 4 (dmond. une telle comparaison la rendit particuli5rement attenti e 4 cette idée et elle se représenta le $eune %omme. assis dans cette c%am=re. encore et encore. peut@Atre e/actement au mAme endroit oD elle était assise maintenant. écoutant a ec un plaisir constant l’air +a ori $oué. comme il lui sem=la. a ec le ma/imum d’accent et d’e/pression R et =ien 8u’%eureuse de l’écouter. et contente d’aimer ce 8u’il aimait. elle était sinc5rement plus impatiente de s’en aller 8uand il +ut +ini 8u’elle ne l’a ait été aupara ant R et cela de enant é ident. elle +ut si gentiment priée de

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re enir. de les prendre pour =ut de ses promenades 8uand elle le pourrait. de enir encore écouter la %arpe. 8u’elle sentit 8u’elle de rait nécessairement le +aire. si aucune o=$ection n’était éle ée 4 la maison. Telle +ut l’origine de cette sorte d’intimité 8ui prit place entre eu/ dans la premi5re 8uinGaine 8ui sui it le départ de &lle Bertram. une intimité résultant principalement du désir de & lle CraN+ord de 8uel8ue c%ose de neu+. et 8ui n’a ait 8ue peu de réalité dans les sentiments de >anny. >anny lui rendit isite tous les deu/ ou trois $ours : cela sem=lait une sorte de +ascination : elle n’aurait pu se sentir 4 l’aise sans y aller. et cependant elle ne l’aimait pas. elle ne pensait pas comme elle. et ne tirait de sa con ersation aucun autre plaisir 8u’une distraction occasionnelle. et cela sou ent 4 cause de son $ugement car il était alimenté par des plaisanteries sur le peuple ou sur des su$ets 8u’elle aurait oulu oir respectés. (lle allait c%eG elle. cependant. et elles +lFn5rent ensem=le pendant de nom=reuses demi@%eures dans les =os8uets de &me Wrant. la température étant e/ceptionnellement douce pour ce moment
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de l’année R et s’a enturant mAme 8uel8ue+ois 4 s’asseoir sur l’une des =ranc%es maintenant plutPt dépouillées. restant peut@Atre l4 $us8u’4 ce 8u’au milieu d’une des tendres e/clamations de >anny. 4 propos des douceurs d’un automne si clément. elles soient +orcées. par une +roide ra+ale s’éle ant soudainement et +aisant tom=er autour d’elles les derni5res +euilles $aunes. de descendre et de marc%er pour se réc%au++er. O Ceci est =eau. tr5s =eau. disait >anny regardant autour d’elle alors 8u’elles s’étaient ainsi assisses ensem=le un $our. c%a8ue +ois 8ue $e iens dans ce =os8uet $e me sens plus impressionnée par son aspect tou++u et sa =eauté. 3l y a trois ans. ce n’était rien 8u’une %aie rude le long du cPté supérieur du c%amp. on n’aurait rien pu y oir. ni penser 8ue le coin pourrait de enir une promenade et il est di++icile de dire s’il est plus apprécié comme commodité 8ue comme ornement. et peut@Atre 8ue dans trois autres années. nous aurons ou=lié O pres8ue ou=lié ce 8u’il était précédemment. Com=ien étonnants. com=ien mer eilleu/ les opérations du temps et les c%angements de l’esprit %umain S
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(t sui ant l’é olution de sa pensée. elle a$outa =ientPt : O 9i l’une des +acultés de notre nature peut Atre appelée .lus mer eilleuse 8ue les autres. $e crois 8ue c’est la mémoire. 3l sem=le y a oir 8uel8ue c%ose de plus incompré%ensi=le dans les pou oirs. les dé+auts. les inégalités de la mémoire 8ue dans aucune autre acti ité de notre intelligence. La mémoire est par+ois si +id5le. si ser ia=le. si utile pour d’autres. si égarée et si +ai=le. et pour d’autres encore. si tyranni8ue et %ors de contrPle. ;ous sommes. c’est certain. un miracle 4 tous points de ue. mais nos pou oirs de nous sou enir et d’ou=lier sem=lent Atre particuli5rement au@del4 de tout ce 8u’on peut trou er. &lle CraN+ord. indi++érente et inattenti e. n’a ait rien 4 dire. et >anny. s’en aperce ant. ramena son propre esprit ers ce 8ui pou ait l’intéresser. O 3l peut sem=ler impertinent pour moi de louanger. cependant $e dois admirer le goCt 8ue &me Wrant a montré dans tout ceci. 3l y a une telle

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simplicité tran8uille dans le plan de cette promenade S Aucun désir de rec%erc%e. O #ui. répli8ua &lle CraN+ord négligemment. c’est tr5s =ien pour un endroit de cette sorte. on ne pense pas 4 l’étendue ici. et entre nous. $us8u’4 mon arri ée 4 &ans+ield. $e ne m’étais $amais imaginé un curé de campagne aspirant 4 un =os8uet. ni 4 aucune c%ose de ce genre. O Je suis si %eureuse de oir la lu/uriance de cette erdure. dit >anny en réponse. le $ardinier de mon oncle dit tou$ours 8ue le sol d’ici est meilleur 8ue le sien. et il sem=le en Atre ainsi d’apr5s la croissance des lauriers et de tous les ar=ustes erts en général. Le +euillage perpétuel S Comme ce +euillage est =eau. =ien enu et mer eilleu/ S Muand on y pense. 8uelle étonnante ariété de la nature S <ans certaines régions. nous sa ons 8ue tous les ar=res 4 peu pr5s perdent leurs +euilles. mais cela ne rend pas moins étonnant le +ait 8ue le mAme sol et le mAme soleil nourrissent di++éremment les plantes dans la premi5re r5gle et la premi5re loi de leur e/istence. Vous alleG me croire lyri8ue. mais

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8uand $e suis 4 l’e/térieur. spécialement 8uand $e suis assise 4 l’e/térieur. $e me sens tr5s apte 4 éprou er une sorte de tendre admiration. #n ne peut pas +i/er ses yeu/ sur la plus commune production de la nature sans 8ue l’imagination y trou e mati5re 4 errer S O "our dire la érité. répli8ua &lle CraN+ord. $e suis 8uel8ue peu pareille au +ameu/ doge 4 la cour de Louis Y3V. et $e peu/ déclarer 8ue $e ne ois. dans ce =os8uet. aucune mer eille égale au +ait de m’y oir. 9i 8uel8u’un m’a ait dit. il y a un an. 8ue cet endroit serait ma maison. 8ue $e passerais ici un mois apr5s l’autre. comme $e l’ai +ait. $e ne l’aurais certainement pas cru. 3l y aura maintenant =ientPt cin8 mois 8ue $e suis ici et. de plus. ce sont les cin8 mois les plus tran8uilles 8ue $’aie $amais écus. O Trop tran8uilles pour ous. $e crois S O J’aurais dC penser ainsi moi@mAme en t%éorie. mais O et ses yeu/ s’éclair5rent 8uand elle parla O $e n’ai $amais écu un été aussi %eureu/. &ais alors O a ec un air plus soucieu/ et une oi/ plus =asse O $e ne peu/ dire 4 8uoi il

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peut me conduire. Le c'ur de >anny =attait rapidement et elle ne se sentait pas 4 mAme de soupKonner ou de solliciter 8uel8ue c%ose de plus. &lle CraN+ord. cependant. continua a ec une animation renou elée : O Je suis consciente d’Atre de loin plus réconciliée a ec une ie 4 la campagne 8ue $e n’a ais $amais supposé l’Atre. Je peu/ mAme supposer 8u’il est plaisant de passer la moitié de l’année 4 la campagne et. sui ant certaines circonstances. tr5s plaisant. Ine maison élégante. modeste. au centre de relations +amiliales R des réunions continuelles parmi elles R Atre 4 la tAte de la meilleure société du oisinage. Atre considérée. peut@Atre. comme la conduisant mAme plus 8ue ceu/ 8ui ont une +ortune plus consé8uente R se détourner d’un $oyeu/ cercle de tels amusements pour rien de pire 8u’un tAte@4@ tAte a ec la personne 8ue l’on trou e la plus agréa=le au monde. 3l n’y a rien d’e++rayant dans cette image. n’est@ce pas. & lle "rice L #n n’a pas =esoin d’en ier la nou elle &me ?us%Nort% a ec

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une maison pareille S O (n ier &me ?us%Nort% S +ut tout ce 8ue >anny réussit 4 dire. O Allons S allons S Ce serait tr5s incorrect de notre part d’Atre sé 5res en ers & me ?us%Nort%. car $e pré ois 8ue nous lui de rons =eaucoup d’%eures gaies. =rillantes et $oyeuses. Je présume 8ue. tous. nous serons sou ent 4 9ot%erton l’autre année. In mariage tel 8ue celui 8ue +it & lle Bertram est une =énédiction pu=li8ue. Car les premiers plaisirs de l’épouse de &. ?us%Nort% doi ent Atre d’emplir sa maison et de donner les meilleurs =als de toute la région. >anny se taisait. et &lle CraN+ord était retom=ée dans ses pensées. 8uand. soudain. le ant les yeu/ apr5s 8uel8ues minutes. elle s’e/clama : O #% S le oici... Ce n’était pas &. ?us%Nort%. cependant. mais (dmond. 8ui apparut. marc%ant ers elle a ec &me Wrant. O &a s'ur et &. Bertram. Je suis si contente

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8ue otre cousin aJné soit parti. de +aKon 4 ce 8u’il puisse de nou eau Atre &. Bertram. 3l y a 8uel8ue c%ose dans le son de &. 3dmond Bertram. si +ormel. si pitoya=le. si , $eune +r5re -. 8ue $e le déteste. O Comme nous sentons di++éremment S s’écria >anny. "our moi. le son de onsieur Bertram est si +roid. sans signi+ication R il est sans aucune c%aleur et sans aucun caract5re S Cela con ient $uste 4 un gentleman. et c’est tout. &ais il y a de la no=lesse dans le nom de (dmond. C’est un nom d’%éroQsme et de renommée. de rois. de princes et de c%e aliers R il est plein d’esprit de c%e alerie et de c%aude a++ection. O Je ous accorde 8ue le nom est =on en lui@ mAme. et 0ord (dmond ou 'ir (dmond ont un son délicieu/. mais si ous le considéreG en lui@ mAme. l’annonce de &. et &me (dmond n’est pas supérieure 4 celle de &. Jo%n ou &. T%omas. Bon. allons les re$oindre et les désappointer au milieu de leurs considérations sur le +ait de s’asseoir 4 l’e/térieur 4 ce moment de l’année. en étant de=out a ant 8u’ils puissent commencer S

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(dmond les retrou ait a ec un plaisir particulier. C’était la premi5re +ois 8u’il les oyait depuis le dé=ut de ces meilleures relations dont il a ait entendu parler a ec grande satis+action. Ine amitié entre deu/ personnes 8ui lui étaient si c%5res était e/actement ce 8u’il pou ait sou%aiter. (t si toute l’in+luence de cette a++ectueuse compré%ension eCt pu Atre mesurée. il n’aurait pu. en aucune +aKon. considérer >anny comme étant la seule. ou mAme la grande =éné+iciaire d’une telle amitié. O Bon. dit &lle CraN+ord. et ne nous grondeG@ ous pas pour notre imprudence L CroyeG@ ous 8ue nous sommes enues nous asseoir ici rien 8ue pour ous entendre en parler. et Atre suppliées de ne plus $amais le +aire L O "eut@Atre aurais@$e pu ous gronder. dit (dmond. si c%acune de ous a ait été assise seule. mais tant 8ue ous Ates +auti es ensem=le. $e peu/ pardonner =eaucoup. O (lles ne peu ent pas a oir été assises longtemps. s’écria &me Wrant. car lors8ue $e suis montée prendre mon c%Fle. $e les ai ues de la

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+enAtre de l’escalier et elles se promenaient. O (t réellement. a$outa (dmond. le $our est si dou/ 8ue le +ait 8ue ous ous soyeG assises pour 8uel8ues minutes peut di++icilement Atre considéré comme une imprudence. ;otre température ne peut pas tou$ours Atre $ugée d’apr5s le calendrier. ;ous pou ons 8uel8ue+ois prendre de plus grandes li=ertés en no em=re 8u’en mai. O &a parole. s’écria &lle CraN+ord. ous Ates les deu/ amis les plus déce ants et les plus insensi=les 8ue $’aie $amais rencontrés S 3l n’y a pas moyen de ous causer un moment d’in8uiétude. Vous ne sa eG pas com=ien nous a ons sou++ert. com=ien nous a ons été glacées S &ais $’ai longtemps considéré &. Bertram comme l’un des plus mau ais su$ets 4 émou oir. et 8ui ne se laisse pas attendrir par ces petites man'u res contre le =on sens 8u’une +emme pourrait commettre. Je n’a ais +ondé 8u’un tout petit espoir sur lui. d’ailleurs. mais ous. & me Wrant. ma s'ur. ma propre s'ur. $e pense 8ue $’a ais le droit de ous oir un peu alarmée S

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O ;e ous +latteG pas ous@mAme. ma tr5s c%5re &ary. Vous n’a eG pas la moindre c%ance de m’émou oir. J’ai mes in8uiétudes. mais elles sont dans un tout autre domaine. et si $’a ais pu in+luencer la température. ous aurieG eu un ent d’est =ien glacé. sou++lant ers ous tout le temps. car il y a certaines de mes plantes 8ue ?o=ert eut laisser de%ors 4 cause de la douceur des nuits. et $e sais comment cela a +inir. car nous allons a oir un =rus8ue c%angement dans la température. une +orte gelée sur enant tout d’un coup. surprenant tout le monde Tau moins ?o=ertU et $e les perdrai toutes R et. ce 8ui est pire. le cuisinier ient $uste de me dire 8ue la dinde 8ue $e sou%aitais particuli5rement ne pas préparer a ant dimanc%e. car $e sais com=ien le <r. Wrant s’en serait plus ré$oui alors. apr5s les +atigues de la $ournée. ne pourra pas Atre gardée plus tard 8ue demain. Ces c%oses ressem=lent 4 des grie+s et me +ont penser 8ue la température est tout 4 +ait %ors de saison. O Les douceurs de la conduite d’un ménage 4 la campagne... dit &lle CraN+ord malicieusement. ?ecommandeG@moi au pépiniériste et au
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marc%and de olailles. O &a c%5re en+ant. recommandeG le <r. Wrant au doyenné de 6estminster et de 9aint@"aul et $e serai aussi %eureuse de otre pépiniériste et de otre marc%and de olailles 8ue ous pourrieG l’Atre. O #% S ne pou eG@ ous rien +aire d’autre 8ue ce 8ue ous +aites généralement : Atre ennuyée asseG sou ent et ne pas perdre otre sang@+roid L O &erci. mais l’on ne peut é iter ces petits ennuis. &ary. Mue l’on i e oD l’on peut S et 8uand ous sereG installée en ille et 8ue $e iendrai ous oir. $’ose dire 8ue $e ous trou erai. a ec les Ptres. regrettant le pépiniériste ou le marc%and de olailles. Leur éloignement et leur man8ue de ponctualité ou leurs pri/ e/or=itants et leurs +raudes. entraJneront tous les 8uatre les plus am5res lamentations. O J’ai l’intention d’Atre trop ric%e pour me lamenter ou pour éprou er la moindre c%ose de cette sorte. In large re enu est la meilleure recette du =on%eur. d’apr5s ce 8ue $’ai tou$ours
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entendu dire. 3l m’assurera certainement toute la myrte et une =onne part de dindon. O Vous a eG l’intention d’Atre tr5s ric%e L dit (dmond. a ec un regard 8ui. au/ yeu/ de >anny. a ait une grande signi+ication. O Certainement. Vous pas L ;e le désirons@ nous pas tous L O Je ne peu/ +aire aucun pro$et 8u’il soit tellement en de%ors de mon pou oir de réaliser. &lle CraN+ord peut c%oisir son degré de ric%esse. (lle a seulement 4 éta=lir le nom=re de milliers 8u’elle désire pour l’année et il n’y a pas de doute sur leur enue. &es intentions sont seulement de ne pas Atre pau re. O "ar la modération et l’économie. et en proportionnant os désirs 4 otre re enu. et tout cela S Je ous comprends. et c’est un plan raiment =on pour une personne de otre épo8ue. a ec des moyens tellement limités et des relations sans importance. Mue pou eG@ ous désirer. sinon ous maintenir décemment L Vous n’a eG pas =eaucoup de temps de ant ous. et os relations ne sont mAme pas en mesure de pou oir +aire
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8uel8ue c%ose pour ous. ou de ous morti+ier par le contraste de leur propre ric%esse et de ses consé8uences. 9oyeG %onnAte et pau re. par tous les moyens. mais $e ne ous en ierai pas. J’ai un =eaucoup plus grand respect pour ceu/ 8ui sont %onnAtes et ric%es. O Votre degré de respect pour l’%onnAteté. pau re ou ric%e. est précisément une c%ose a ec la8uelle $e n’ai aucun rapport. Je ne eu/ pas dire 8ue $e serai pau re. La pau reté est e/actement ce contre 8uoi $’ai décidé d’Atre. L’%onnAteté. entre les deu/. dans l’état intermédiaire des con enances sociales. est ce 8ue $e suis le plus décidé 4 respecter. &ais $e me consid5re comme étant en dessous. si $’aurais pu Atre plus %aut S Je dois considérer comme in+érieure toute situation o=scure 8uand $’aurais pu m’éle er 4 la distinction. O &ais comment peut@il s’éle er L Comment mon %onnAteté peut@elle s’éle er $us8u’4 n’importe 8uelle distinction L Ceci n’était pas une 8uestion 4 la8uelle on pCt répondre +acilement. et occasionna un , #% - de
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certaine longueur c%eG la =onne dame a ant 8u’elle pCt a$outer : O Vous de rieG Atre au "arlement. ou ous de rieG Atre entré 4 l’armée depuis di/ ans. O Muant 4 mon entrée au "arlement. $e crois 8ue $e de rai attendre $us8u’4 ce 8u’il y ait une assem=lée spéciale pour la représentation des +ils cadets 8ui n’ont 8ue peu pour i re. ;on. & lle CraN+ord. a$outa@t@il. dans un ton plus sérieu/. il y a des distractions au/8uelles $e ne pourrais $amais m’attendre sans me sentir =ien miséra=le O sans a=solument aucune possi=ilité de les o=tenir O mais elles sont d’un caract5re di++érent. In regard conscient. tandis 8u’il parlait. et ce 8ui sem=lait Atre une i e attention pour ses mani5res de la part de &lle CraN+ord tandis 8u’elle répondait en riant. étaient une source de soucis pour >anny. et se sentant compl5tement incapa=le de prendre soin. comme elle aurait dC. de &me Wrant. 4 cPté de 8ui elle se trou ait maintenant. comme les autres. elle a ait pres8ue résolu de rentrer immédiatement c%eG elle. et n’attendait plus 8ue le courage de le dire. lors8ue

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le son de la grande cloc%e de &ans+ield "ar: sonnant trois %eures. lui rappela 8u’elle a ait réellement été a=sente plus longtemps 8ue d’%a=itude et solutionna le pro=l5me 8u’elle se posait. pour sa oir si oui ou non elle allait 8uitter &ans+ield maintenant. et comment. et l’amena 4 une rapide issue. 9ans plus tarder. elle commenKa directement ses adieu/. et (dmond commenKa. au mAme moment. 4 +aire sa oir 8ue sa m5re s’était en8uise d’elle et 8u’il était enu $us8u’au pres=yt5re dans le =ut de la ramener a ec lui. La %Fte de >anny augmenta. et sans supposer 8u’au moins (dmond l’attendit. elle se serait dépAc%ée seule. mais l’allure de tous était rapide et ils l’accompagn5rent tous dans la maison. 4 tra ers la8uelle il était nécessaire de passer. Le <r. Wrant était dans le esti=ule. et comme ils s’arrAtaient pour lui parler. elle s’aperKut. d’apr5s les mani5res d’(dmond. 8u’il a ait oulu dire 8u’il l’accompagnerait. Lui aussi prenait congé. (lle ne pou ait pas ne pas Atre reconnaissante. Au moment du départ. (dmond +ut in ité par le <r. Wrant 4 enir manger a ec lui le $our sui ant R et >anny eut 4 peine le temps d’éprou er un
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sentiment déplaisant 4 cette occasion. 8ue & me Wrant. a ec un soudain mou ement. se tourna ers elle et lui demanda également le plaisir de sa compagnie. C’était une attention si nou elle. une circonstance si par+aitement nou elle dans les é énements de la ie de >anny. 8u’elle en +ut toute surprise et em=arrassée. et pendant 8u’elle =redouillait sa grande gratitude et : , &ais elle ne supposait pas 8ue cela serait en son pou oir -. elle regardait ers (dmond. attendant son opinion et son aide. &ais (dmond. %eureu/ de lui oir o++erte une telle possi=ilité de =on%eur. et certi+iant. d’un demi@regard et d’une demi@ p%rase. 8u’elle n’aurait aucune o=$ection 4 +aire. mais 8ue du cPté de sa tante. il n’imaginait pas 8ue sa m5re pCt +aire aucune di++iculté pour la retenir et. d’a ance. donnait son a is. décida 8ue l’in itation de rait Atre acceptée R et. 8uoi8ue >anny ne oulCt pas s’a enturer. mAme a ec ses encouragements. 4 montrer une si audacieuse indépendance. il +ut ite décidé. si aucun a is contraire n’était perKu. 8ue & me Wrant pou ait compter sur elle.
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O (t ous sa eG ce 8ue sera otre dJner. dit & Wrant. souriant : le dindon O et. $e ous assure. une tr5s =onne pi5ce R car. mon c%er O se tournant ers son mari O le cuisinier insiste pour 8ue le dindon soit préparé demain. O Tr5s =ien. tr5s =ien. cria le <r. Wrant. tout est pour le mieu/. Je suis content de sa oir 8ue nous ayons une aussi =onne c%ose dans la maison. &ais &lle "rice et &. (dmond Bertram. $’ose le dire. tenteront leur c%ance. Aucun de nous ne désire connaJtre la note des +rais. Ine amicale réunion. et non un +in dJner. est tout ce 8ue nous a ons en ue. In dindon ou une oie. ou un gigot de mouton. ou 8uoi 8ue otre cuisinier c%oisisse de nous donner. Les deu/ cousins marc%5rent ensem=le ers la maison. et e/cepté l’immédiate discussion pour l’in itation. dont (dmond parla a ec la plus c%aude satis+action. comme particuli5rement désira=le pour l’intimité dans la8uelle il la oyait éta=lie a ec tant de plaisir. ce +ut une promenade silencieuse R car. ayant épuisé ce su$et. il de int pensi+ et ne s’intéressa 4 aucun autre.
me

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V
O &ais pour8uoi &me Wrant de ait@elle in iter >anny. disait Lady Bertram. Comment en int@ elle 4 penser 4 in iter >anny L >anny ne dJna $amais l4. ous sa eG. dans ces occasions. Je ne puis la laisser aller. et $e suis sCre 8uelle n’en a pas en ie. >anny. ous ne le désireG pas. n’est@ce pas L O 9i ous lui poseG une telle 8uestion. cria (dmond. empAc%ant sa cousine de parler. >anny dira immédiatement , ;on -. mais $e suis sCr. ma c%5re m5re. 8u’elle aimerait y aller R et $e ne puis oir pour8uoi elle n’aimerait pas. O Je ne peu/ imaginer pour8uoi & me Wrant songerait 4 l’in iter L (lle ne l’a $amais +ait précédemment. (lle in itait os s'urs de temps en temps. mais elle n’a $amais demandé >anny. O 9i ous ne pou eG pas ous passer de moi. &a’am. dit >anny dans un ton résigné.
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O &ais ma m5re aura mon p5re a ec elle toute la soirée. O (n e++et. cela sera ainsi. O 9upposeG 8ue ous demandeG l’opinion de mon p5re. &a’am. O C’est une =onne idée. Je le +erai. (dmond. Je demanderai 4 9ir T%omas. d5s 8u’il rentrera. si $e puis me passer d’elle. O Comme ous ouleG. &a’am. 4 ce point de ue. mais $e oulais dire : <emandeG 4 mon p5re si l’in itation doit Atre acceptée ou non. et $e pense 8u’il considérera comme $uste. pour & me Wrant aussi =ien 8ue pour >anny 8ue. comme c’est la premi5re in itation. elle doi e Atre acceptée. O Je ne sais pas. ;ous lui demanderons. &ais il sera tr5s surpris 8ue &me Wrant ait in ité >anny. 3l n’y a ait plus rien 4 dire. 4 ce su$et ni 4 aucun su$et. $us8u’4 l’arri ée de 9ir T%omas R mais le su$et impli8uant le con+ort de sa propre soirée du lendemain. il était réellement 4 l’a ant@ plan de l’esprit de Lady Bertram 8ui. une demi@

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%eure plus tard. comme son mari passait la tAte pour une minute en rentrant de la plantation. le rappela alors 8u’il a ait dé$4 pres8ue +ermé la porte. O 9ir T%omas. arrAteG@ ous un moment. $’ai 8uel8ue c%ose 4 ous dire. 9on ton de calme langueur. car elle ne prenait $amais la peine d’éle er la oi/. était tou$ours entendu et sui i. et 9ir T%omas re int. 9on %istoire commenKa. et >anny se glissa immédiatement %ors de la c%am=re R s’entendre Atre le su$et de 8uel8ue discussion a ec son oncle. c’était plus 8ue ses ner+s ne pourraient supporter. (lle était an/ieuse. elle le sa ait. plus an/ieuse 8u’elle n’aurait dC l’Atre O car 8uelle importance. apr5s tout. 8u’elle aille ou 8u’elle reste L &ais si son oncle passait un grand moment 4 considérer et 4 décider. et. a ec de tr5s gra es regards. et ces gra es regards dirigés ers elle et +inalement contre elle. et décidait contre elle. elle pourrait ne pas Atre capa=le de paraJtre asseG soumise et indi++érente. "endant ce temps. sa cause se dé eloppait +a ora=lement. Cela

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commenKa de la part de Lady Bertram. par : O J’ai 8uel8ue c%ose 4 ous dire 8ui ous surprendra. &me Wrant a in ité >anny 4 dJner. O Bien. dit 9ir T%omas. comme s’il attendait 8uel8ue c%ose de plus pour s’étonner. O (dmond désire 8u’elle y aille. &ais puis@$e me passer d’elle L O (lle arri era tard. dit 9ir T%omas prenant sa montre. mais 8uelle est otre di++iculté L (dmond se trou a o=ligé de parler et remplit les ides de l’%istoire de sa m5re. 3l dit le +ait. et elle eut $uste 4 a$outer : O C’est étrange. car &me Wrant n’a $amais eu l’%a=itude de l’in iter S O &ais c’est tr5s naturel. dit 9ir T%omas apr5s une courte déli=ération. maintenant 8u’il n’y a plus de s'ur dans l’endroit. il n’y a rien 8ui. dans mon opinion. pourrait Atre plus naturel. Le +ait 8ue &me Wrant +ait preu e de ci ilité en ers & lle "rice. en ers la ni5ce de Lady Bertram. ne de rait pas demander d’e/plication. La seule surprise 8ue $e puis ressentir est 8ue ceci soit la .remière

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occasion de le témoigner. >anny était par+aitement $uste en ne donnant 8u’une réponse conditionnelle. (lle sem=le se conduire comme elle doit. &ais comme $e conclus 8u’elle doit désirer y aller. car les $eunes aiment de se trou er ensem=le. $e ne ois aucune raison pour lui re+user cette +a eur. O &ais puis@$e me passer d’elle. 9ir T%omas L O "ar+aitement. $e crois 8ue ous le pou eG. O C’est tou$ours elle 8ui +ait le t%é. ous sa eG. 8uand ma s'ur n’est pas ici. O Votre s'ur. peut@Atre. se résoudra 4 passer la $ournée a ec nous. et $e serai certainement 4 la maison. O Tr5s =ien. alors. >anny peut partir. (dmond. La =onne nou elle la sui it ite. (dmond +rappa 4 sa porte en se rendant dans sa c%am=re : O Bien. >anny. tout s’est %eureusement arrangé. et sans la moindre %ésitation de la part de otre oncle. 3l n’a ait 8u’une opinion. Vous alleG y aller. O &erci. $e suis si %eureuse. +ut la réponse
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instincti e de >anny. Cependant. 8uand elle se détourna de lui et +erma la porte. elle ne put s’empAc%er de penser : , (t pourtant. pour8uoi suis@$e si %eureuse L Car $e ne suis pas certaine 8ue $e ne errai ni n’entendrai l4 8uel8ue c%ose 8ui puisse me peiner L (n dépit de cette con iction. cependant. elle était %eureuse. Aussi simple 8ue cette in itation pCt sem=ler pour d’autres yeu/. elle a ait une importance et une nou eauté pour les siens. car en décomptant la $ournée 4 9ot%erton. elle a ait rarement dJné de%ors aupara ant. et =ien 8u’elle ne s’éloignFt 8ue d’un demi@mille et seulement pour y rencontrer trois personnes. c’était 8uand mAme dJner de%ors. et tous les petits détails de la préparation étaient des plaisirs en eu/@mAmes. (lle ne rece ait ni sympat%ie ni assistance de la part de ceu/ 8ui auraient dC comprendre ses sentiments et diriger ses goCts. car Lady Bertram n’a ait $amais pensé 4 se rendre utile 4 personne. et &me ;orris. lors8u’elle int le lendemain. 4 la suite d’un appel matinal et d’une in itation de 9ir

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T%omas. était de tr5s mau aise %umeur et sem=lait n’a oir 8ue la seule intention de diminuer. autant 8ue possi=le. le plaisir présent et +utur de sa ni5ce. O CroyeG@moi. >anny. ous Ates =ien +a orisée de rencontrer tant d’attention et de =onté. Vous de rieG Atre tr5s reconnaissante en ers & me Wrant de ce 8u’elle ait pensé 4 ous. et en ers otre tante de ce 8u’elle ous y laisse aller. et ous de rieG considérer cela comme 8uel8ue c%ose d’e/traordinaire. car $e suis sCre 8ue ous ous rendeG compte 8u’il n’y a réellement aucune raison pour 8ue ous soyeG in itée en une telle occasion. ou 8ue ous dJnieG $amais de%ors R et c’est une c%ose 8ue ous ne de eG pas ous attendre 4 oir se répéter. Vous ne de eG pas non plus ous imaginer 8ue cette in itation signi+ie un compliment particulier pour ous R le compliment s’adresse 4 otre oncle. otre tante et moi. &me Wrant pense 8ue c’est une ci ilité 8u’elle nous doit de +aire un peu attention 4 ous. autrement cela ne lui serait $amais enu en tAte. et ous pou eG Atre tout 4 +ait certaine 8ue si otre cousine Julia a ait été 4 la maison. ous n’aurieG
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pas été in itée du tout. &me ;orris a ait si ingénieusement e/clu toute +a eur de la part de &me Wrant. 8ue >anny. 8ui se sentait o=ligée de répondre. put seulement dire 8u’elle était tr5s o=ligée de ce 8ue sa tante Bertram la laissait aller. et 8u’elle a ait l’intention de mettre le tra ail du soir de sa tante dans un état tel 8u’on pourrait s’empAc%er de la croire a=sente. O #% S si cela dépend de cela. otre tante peut tr5s =ien se passer de ous. sinon elle ne ous permettrait pas d’y aller. Je serai ici. aussi soyeG tout 4 +ait tran8uille au su$et de otre tante. (t $’esp5re 8ue ous aureG une $ournée tr5s agréa=le et 8ue ous trou ereG c%a8ue c%ose aussi délicieuse 8ue possi=le. &ais $e dois remar8uer 8ue cin8 est le plus ennuyeu/ de tous les nom=res pour s’asseoir 4 ta=le. et $e ne puis m’empAc%er d’Atre surprise 8u’une +emme aussi élégante 8ue &me Wrant n’ait rien pu arranger de mieu/ S (t autour de leur énorme grande et large ta=le. 8ui remplit si terri=lement la c%am=re S 9i le docteur a ait accepté de prendre ma ta=le 4 dJner 8uand

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$e suis partie. comme n’importe 8uelle personne de =on sens l’aurait +ait. au lieu de prendre cette nou elle et a=surde ta=le 8ui est plus large. raiment plus large 8ue la ta=le du dJner ici. K’aurait été in+iniment mieu/ S (t com=ien plus K’aurait été respecté S Car les gens ne sont $amais respectés 8uand ils sortent de leur propre sp%5re. ?appeleG@ ous cela. >anny. Cin8. seulement cin8 4 s’asseoir autour de cette ta=le S Muoi 8u’il en soit. ous aureG 4 dJner en su++isance pour di/. $’ose le dire. &me ;orris reprit sa respiration et continua : O Le non@sens et la +olie des gens sortant de leur rang et essayant de paraJtre plus 8u’ils ne sont. me +ont croire 8ue $’ai raison de ous donner une suggestion. >anny. maintenant 8ue ous alleG dans le monde sans aucun de nous : et $e ous supplie a ec +orce de ne pas ous mettre en a ant. de ne pas parler et donner otre opinion. comme si ous étieG l’une de os cousines. comme si ous étieG cette c%5re & me ?us%Nort% ou Julia. Cela n’ira $amais. croyeG@ moi. ?appeleG@ ous. oD 8ue ous soyeG. 8ue ous

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de eG Atre l’in+érieure et la derni5re. et 8uelle 8ue soit l’attitude de &lle CraN+ord au pres=yt5re. Vous n’a eG pas 4 prendre sa place. (t en ce 8ui concerne otre départ. le soir. ous de eG rester $uste aussi longtemps 8u’(dmond le décidera. ?apporteG@ ous@en 4 lui pour cela. O #ui. &a’am. $e ne penserai pas 4 autre c%ose. O (t s’il pleu ait O ce 8ue $e crois tr5s pro=a=le. car $e n’ai $amais u de ma ie de telles menaces d’un soir plu ieu/ O ous de eG ous arranger du mieu/ 8ue ous le pou eG et ne pas espérer 8ue la oiture sera en oyée pour ous. Je ne rentrerai certainement pas 4 la maison ce soir et. de ce +ait. la oiture ne sera pas sortie pour moi R ainsi ous de eG ous accommoder de ce 8ui peut arri er et prendre os a++aires en consé8uence. 9a ni5ce trou ait cela par+aitement raisonna=le R elle estimait ses propres désirs de con+ort aussi =as 8ue &me ;orris elle@mAme pourrait le +aire. et 8uand 9ir T%omas. aussitPt apr5s. dit en ou rant la porte :

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O >anny. 4 8uel moment ouleG@ ous 8ue la oiture ienne L (lle ressentit un tel étonnement 8u’elle se sentit incapa=le de parler. O &on c%er 9ir T%omas. cria &me ;orris. rouge de col5re. >anny peut marc%er. O &arc%er S répéta 9ir T%omas sur un ton sans réponse. a ec la plus %aute dignité et en a anKant dans la c%am=re. &a ni5ce. aller 4 pied ers un dJner oD elle est in itée. en ce moment de l’année S (st@ce 8ue 8uatre %eures ingt ous con ient L O #ui. &onsieur. +ut l’%um=le réponse de >anny. donnée comme si elle éprou ait pres8ue les sentiments d’un criminel en ers & me ;orris R et. ne supportant pas de rester a ec elle dans ce 8ui aurait pu sem=ler un secret état de triomp%e. elle sui it son oncle %ors de la pi5ce. étant restée apr5s lui asseG longtemps pour entendre ces mots prononcés a ec une coléreuse agitation : O Tout 4 +ait inutile S Beaucoup trop aima=le S &ais (dmond y a O rai O c’est pour (dmond O

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$’ai o=ser é 8u’il était enroué. $eudi soir. &ais cela ne pou ait en imposer 4 >anny. (lle sentait 8ue la oiture était pour elle. et pour elle seule R et cette délicatesse de son oncle. enant immédiatement apr5s un tel discours de sa tante. lui coCta des larmes de gratitude 8uand elle +ut seule. Le coc%er arri a 4 la minute sui ante R l’autre minute amena le gentleman R et comme la dame était. a ec la plus grande crainte d’Atre en retard. restée assise 8uel8ues minutes dans le salon. 9ir T%omas les it sortir $uste dans le temps 8ue ses propres %a=itudes de correcte ponctualité auraient re8uis. O &aintenant. $e dois ous regarder. >anny. dit (dmond. a ec le gentil sourire d’un +r5re a++ectueu/. et ous dire 8ue $e ous aime ainsi. et. pour autant 8ue $e puisse en $uger par cette lumi5re. ous sem=leG tr5s gentiment mise. Mue porteG@ ous L O La nou elle ro=e 8ue mon oncle a été si =on de me donner pour le mariage de ma cousine. $’esp5re 8u’elle n’est pas trop =elle. mais $’ai
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pensé 8ue $e de ais la mettre aussi ite 8ue $e le pourrais. car il se peut 8ue $e n’aie plus d’autre occasion durant tout l’%i er. J’esp5re 8ue ous ne me trou eG pas trop =ien. O Ine +emme ne peut $amais Atre trop =ien 8uand elle est tout en =lanc R non. $e ne ois rien de trop =ien pour ous R tout est par+aitement ce 8u’il +aut. Votre toilette sem=le tr5s $olie. J’aime ce tissu moiré. (st@ce 8ue &lle CraN+ord n’a pas une ro=e 8ui lui ressem=le L (n approc%ant du pres=yt5re. ils pass5rent tout pr5s de l’écurie et de la remise des oitures. O 7é S dit (dmond. il y a du monde. oici une oiture. Mui ont@ils reKu pour nous rencontrer L (t =aissant la glace de cPté pour mieu/ distinguer : O C’est 4 CraN+ord. c’est le =arouc%et 1 de CraN+ord S Je proteste S Ce sont ses deu/ propres %ommes 8ui la remisent dans son ancien coin. 3l est ici. é idemment. C’est une grande surprise. >anny. Je serai tr5s content de le oir.
Le =arouc%et était une ancienne oiture 4 8uatre places. tirée par des c%e au/. T;.<.T.U
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Ce n’était ni le temps ni l’occasion pour >anny de dire com=ien elle sentait di++éremment R mais l’idée d’a oir 8uel8u’un pour l’o=ser er augmenta =eaucoup l’agitation a ec la8uelle elle accomplit la terri=le cérémonie d’entrée dans le salon. <ans le salon. il y a ait certainement &. CraN+ord R il était arri é depuis $uste asseG de temps pour Atre prAt pour le dJner R et les sourires et les regards contents des trois autres de=out autour de lui. montraient com=ien était appréciée sa soudaine résolution de passer 8uel8ues $ours c%eG eu/ en 8uittant Bat%. La rencontre +ut tr5s cordiale entre lui et (dmond et. e/cepté pour >anny. le plaisir était général R et. mAme pour elle. il pou ait y a oir 8uel8ue a antage 4 sa présence. car c%a8ue addition au nom=re des in ités de ait plutPt aider son +erme désir de rester assise. en silence. et sans 8u’on s’occupFt d’elle. (lle dut =ientPt s’en rendre compte. car =ien 8u’elle dCt accepter. comme son propre esprit le lui disait. en dépit de l’opinion de sa tante ;orris. d’Atre la principale dame de la compagnie. et toutes les petites consé8uences
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s’ensui ant. elle trou a. pendant 8u’ils étaient 4 ta=le. un tel +lu/ %eureu/ dans la con ersation 8u’elle ne +ut pas re8uise d’y prendre part. 3l y a ait tant 4 dire entre le +r5re et la s'ur 4 propos de Bat%. tant de c%oses entre les deu/ $eunes gens 4 propos de c%asse. tant de c%oses 4 propos de la politi8ue entre &. CraN+ord et le <r. Wrant. et sur tout et sur tous ensem=le entre &. CraN+ord et &me Wrant. pour lui laisser la plus c%armante perspecti e de n’a oir 8u’4 écouter tran8uillement et passer une $ournée tr5s agréa=le. (lle ne pou ait complimenter le nou el arri ant. de toute +aKon. sans mani+ester de l’intérAt 4 un plan pour l’e/tension de son sé$our 4 &ans+ield : en oyer c%erc%er ses c%e au/ 4 ;or+ol:. ce 8ui. suggéré par le <r. Wrant. conseillé par (dmond. et c%audement approu é par les deu/ s'urs. +ut rapidement en possession de son esprit R et il sem=lait désirer Atre encouragé mAme par elle pour se décider. 9on opinion +ut rec%erc%ée pro=a=lement comme de ant renc%érir sur les autres. mais ses réponses +urent aussi courtes et indi++érentes 8ue la ci ilité le lui permettait. (lle ne pou ait sou%aiter 8u’il

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reste et aurait pré+éré 8u’il ne lui ait pas parlé. 9es deu/ cousines a=sentes. spécialement &aria. lui re inrent da antage 4 l’esprit en le oyant. mais aucun sou enir em=arrassant n’a++ectait son esprit 4 lui. 3l était de nou eau au mAme point oD tout s’était passé précédemment et. apparemment. aussi désireu/ de rester et d’Atre %eureu/ sans les demoiselles Bertram. 8ue s’il n’a ait $amais connu &ans+ield en aucun autre état. (lle les entendit lui parler de cela uni8uement en général. $us8u’4 ce 8u’ils +ussent tous 4 nou eau réunis dans le salon. 8uand (dmond. étant engagé 4 l’écart dans une con ersation sur 8uel8ue su$et d’a++aires a ec le <r. Wrant. ce 8ui sem=lait les a=sor=er enti5rement. et &me Wrant étant occupée 4 la ta=le 4 t%é. il commenKa 4 parler d’elles plus particuli5rement a ec son autre s'ur. A ec un sourire signi+icati+. 8ui le +it %aQr enti5rement par >anny. il dit : O Ainsi. ?us%Nort% et sa =elle épouse sont 4 Brig%ton. Je comprends. 7eureu/ %omme S O #ui. ils sont allés l4@=as. il y a en iron
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8uinGe $ours. &lle "rice. est@ce $uste L (t Julia est a ec eu/ L O (t &. Zates. $e présume. n’est pas loin L O &. Zates L #%. nous ne sa ons rien de &. Zates. Je ne pense pas 8u’il +igure dans les lettres adressées 4 &ans+ield. n’est@ce pas. & lle "rice L Je pense 8ue mon amie Julia a mieu/ 4 +aire 8u’4 entretenir son p5re de &. Zates. O "au re ?us%Nort%. a ec ses 8uarante@deu/ répli8ues S continua CraN+ord. "ersonne ne pourra $amais les ou=lier. "au re garKon S Je ois maintenant sa peine et son désespoir. Je me trompe =eaucoup si sa c%5re &aria désire $amais 8u’il déclame ses 8uarante@deu/ répli8ues. A$outant. a ec un sérieu/ momentané : O (lle est trop =ien pour lui. =eaucoup trop =ien. (t alors. c%angeant de nou eau son ton a ec une galante gentillesse. et s’adressant 4 >anny. il dit : O Vous étieG la meilleure amie de &. ?us%Nort%. Votre gentillesse et otre patience ne

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pourront $amais Atre ou=liées. otre in+atiga=le patience en essayant de le rendre capa=le d’étudier son rPle. en essayant de lui donner un cer eau 8ue la nature lui a re+usé. 3l se peut 8u’il n’ait pas asseG de sens lui@mAme pour priser otre ama=ilité. mais $e peu/ me ris8uer 4 dire 8ue c’était 4 l’%onneur de tout le reste de la société. >anny rougit. mais ne dit rien. O C’est un rA e. un plaisant rA e. continua@t@il. apr5s 8uel8ues minutes de rA erie. Je songerai tou$ours 4 nos spectacles a ec un plaisir e/8uis. 3l y a ait un tel intérAt. une telle animation. une telle dépense d’esprit S C%acun le sentait. ;ous étions tous intéressés. 3l y a ait de l’occupation. de l’espoir. de la sollicitude. du mou ement pour c%a8ue %eure du $our. Tou$ours 8uel8ue petite o=$ection. 8uel8ue petit doute. 8uel8ue petite an/iété 4 surmonter. Je n’ai $amais été plus %eureu/. A ec une silencieuse indignation. >anny se répéta 4 elle@mAme : , Jamais plus %eureu/ S Jamais plus %eureu/ 8u’en +aisant ce 8ue ous sa ieG Atre
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in$usti+ia=le S Jamais plus %eureu/ 8u’en ous conduisant d’une +aKon si dés%onorante et si in%umaine. #% S 8uel %omme corrompu S O ;ous a ons été malc%anceu/. &lle "rice. continua@t@il 4 oi/ plus =asse. a+in de ne pas Atre entendu d’(dmond. et ne se rendant pas compte du tout des sentiments de la $eune +ille. ;ous a ons certainement été malc%anceu/. Ine autre semaine. rien 8u’une autre semaine aurait été su++isante pour nous. Je pense 8ue si nous a ions pu disposer des é énements O si &ans+ield "ar: a ait été sous l’in+luence des ents $uste pour une semaine ou deu/ au/ en irons de l’é8uino/e. il y aurait eu une di++érence. ;on pas 8ue nous aurions compris sa sécurité 4 cause de 8uel8ue terri=le température. mais simplement 4 cause d’un ent raiment contraire. ou calme. Je pense. &lle "rice. 8ue nous aurions été satis+aits a ec une semaine de calme dans l’Atlanti8ue 4 cette saison. 3l sem=lait déterminé 4 a oir une réponse et >anny. détournant son isage. a ec un ton plus sérieu/ 8ue d’%a=itude :

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O Aussi loin 8ue cela me concerne. &onsieur. $e n’aurais pas oulu retarder son retour d’un $our. &on oncle désapprou ait tout cela si enti5rement. 8uand il arri a. 8ue. dans mon opinion. c%a8ue c%ose a ait compl5tement été asseG loin. (lle ne lui a ait $amais tant parlé 4 la +ois dans sa ie. et elle n’a ait $amais parlé 4 personne sur un ton aussi coléri8ue. et 8uand son discours +ut +ini. elle trem=la et rougit de sa propre audace. 3l +ut surpris. mais apr5s l’a oir considérée en silence pendant 8uel8ues minutes. il répondit sur un ton plus calme. plus gra e. et plein de con iction : O Je crois 8ue ous a eG raison. C’était plus amusant 8ue prudent. ;ous de enions trop =ruyants. (t ensuite. détournant la con ersation. il aurait oulu l’engager sur 8uel8ue autre su$et. mais ses réponses étaient si timides et si peu engageantes. 8u’il ne put a ancer en aucun. &lle CraN+ord. 8ui a ait 4 plusieurs reprises

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regardé le <r. Wrant et (dmond. o=ser a alors : O Ces messieurs doi ent a oir 8uel8ue point tr5s intéressant 4 discuter. O Le plus intéressant du monde. répondit son +r5re : Comment o=tenir de l’argent. comment +aire d’un =on re enu un meilleur L Le <r. Wrant donne 4 Bertram des instructions au su$et de la ie dans la8uelle il a =ientPt entrer. 3l se trou e 8u’il entre dans les ordres dans 8uel8ues semaines. Je suis content d’entendre 8ue Bertram sera si =ien 4 l’aise. 3l aura un tr5s =eau re enu a ec le8uel +aire des ricoc%ets. et gagné sans =eaucoup d’ennuis. Je pense 8u’il n’aura pas moins de sept cents li res par an. ce 8ui est une =elle c%ose pour un +ils cadet et comme. é idemment. il oudra i re c%eG lui. tout cela sera pour ses menus .laisirs7. et un sermon 4 ;oVl et 4 "F8ues sera. $e suppose. la somme totale de ses sacri+ices. 9a s'ur essaya de c%asser ses sentiments en disant : O ?ien ne m’amuse plus 8ue la mani5re aisée
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(n +ranKais dans le te/te. T;.<.T.U

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dont c%acun +i/e l’a=ondance de ceu/ 8ui ont =eaucoup moins 8u’eu/. Cela ous sem=lerait plutPt peu. 7enry. si os menus plaisirs se limitaient 4 sept cents li res l’an. O "eut@Atre. mais tout cela. ous sa eG. est enti5rement relati+. <roit d’aJnesse et %a=itude doi ent régir les a++aires. Bertram est certainement =ien pour un cadet. mAme d’une +amille de =aronnets. Muand il aura ingt@8uatre ou ingt@cin8 ans. il aura sept cents li res par an. sans a oir rien 4 +aire pour les gagner. &lle CraN+ord aurait pu dire 8u’il y a ait un 8uel8ue c%ose 4 +aire et 4 sou++rir pour cela. 4 8uoi elle n’aurait pu penser lég5rement R mais elle se contint et laissa passer l’incident. et elle essaya de paraJtre calme et indi++érente 8uand. peu de temps apr5s. les deu/ messieurs les re$oignirent O Bertram. dit 7enry CraN+ord. $e me +ais une r5gle de enir 4 &ans+ield pour ous entendre prAc%er otre premier sermon. Je iendrai dans l’intention d’engager un $eune dé=utant. Muand sera@ce L &lle "rice. ne ouleG@ ous pas ous $oindre 4 moi pour encourager otre cousin L ;e

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ouleG@ ous pas ous engager 4 garder les yeu/ +ermement +i/és sur lui tout le temps O comme $e +erai O pour ne pas perdre un mot R ou simplement de détourner le regard pour noter toute p%rase d’une =eauté prééminente L ;ous nous pour oirons de ta=lettes et d’un crayon. Muand sera@ce L Vous de eG prAc%er 4 &ans+ield. ous sa eG. pour 8ue 9ir T%omas et Lady Bertram puissent ous entendre. O Je me tiendrai 4 l’écart de ous. CraN+ord. aussi longtemps 8ue $e pourrai. dit (dmond. car ous sereG plutPt l4. raisem=la=lement. pour me déconcerter et $e regretterais plus de ous oir ous essayer 4 cela 8ue n’importe 8uel autre. , Va@t@il sentir ceci L pensa >anny. ;on. il ne peut rien sentir comme il le de rait. La partie étant maintenant =ien organisée et la con ersation intéressante. elle resta tran8uille R et comme une ta=le de N%ist +ut +ormée apr5s le t%é O +ormée. en réalité. pour l’amusement du <r. Wrant par son attenti e épouse. 8uoi8ue cela n’eCt pas été pré u ainsi O et comme & lle CraN+ord apprAtait sa %arpe O elle n’a ait rien

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d’autre 4 +aire 8u’4 écouter R et sa tran8uillité ne +ut pas trou=lée pendant le reste de la soirée. e/cepté 8uand &. CraN+ord lui adressait de temps en temps une 8uestion ou une o=ser ation 4 8uoi elle ne pou ait é iter de répondre. & lle CraN+ord était trop e/ée de ce 8ui s’était passé pour Atre dans une %umeur autre 8ue musicale. A ec cela. elle se calmait elle@mAme et distrayait ses amis. L’assurance 8u’(dmond allait prendre les ordres si proc%ainement. tom=ant sur elle comme un coup 8ui a ait été retardé et 8u’elle a ait tou$ours espéré incertain et éloigné. +ut ressentie a ec ressentiment et tristesse. (lle était tr5s +Fc%ée contre lui. (lle a ait cru son in+luence plus +orte. (lle a ait commencé 4 songer 4 lui O elle sentait 8u’elle a ait commencé O a ec une grande considération. a ec des intentions pres8ue décidées. mais elle le rencontrerait maintenant a ec les mAmes sentiments +roids 8ue les siens. 3l était é ident 8u’il ne pou ait a oir de ues sérieuses. ni de sinc5re attac%ement. pour se +i/er lui@mAme dans une situation ers la8uelle. il de ait le sa oir. elle ne se laisserait $amais aller.
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(lle de ait apprendre 4 l’égaler dans son indi++érence. (lle de ait doréna ant accepter ses attentions sans autre arri5re@pensée 8u’un amusement momentané. 9i elle pou ait ainsi commander ses a++ections. les sourires ne lui nuiraient pas.

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VI
7enry CraN+ord a ait raiment désiré. le lendemain matin. passer encore 8uinGe $ours 4 &ans+ield. et ayant en oyé c%erc%er ses c%e au/ et écrit 8uel8ues lignes d’e/cuse 4 l’Amiral. il regardait sa s'ur. comme il scellait et re$etait la lettre. et ne pensant plus au reste de la +amille. il dit. a ec un sourire : O (t comment croyeG@ ous 8ue $’ai l’intention de m’amuser. &ary. pendant les $ours oD $e ne c%asserai pas L Je suis de enu trop ieu/ pour sortir plus 8ue trois +ois par semaine. mais $’ai un pro$et pour les $ours intermédiaires. et 8ue penseG@ ous 8u’il soit L O Vous promener et monter 4 c%e al a ec moi. sans doute. O "as tout 4 +ait. =ien 8ue $e serais %eureu/ de +aire les deu/. mais ce serait un e/ercice uni8uement p%ysi8ue et $e dois prendre soin de
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mon esprit. (t puis. cela serait enti5rement récréation et plaisir. sans le sain alliage du tra ail. et $e n’aime pas de manger le pain de l’oisi eté. ;on. mon plan est de me +aire aimer de >anny "rice. O >anny "rice S ;on sens S Vous de rieG Atre satis+ait a ec ses deu/ cousines. O &ais $e ne puis Atre satis+ait sans >anny "rice. sans +aire un petit trou dans le c'ur de >anny "rice. Vous ne sem=leG pas oir a ec e/actitude les droits 8u’elle a 4 Atre remar8uée. "endant 8ue nous lui parlions %ier soir. personne de ous ne sem=lait sensi=le 4 l’étonnant em=ellissement de son allure depuis ces derni5res si/ semaines. Vous la oyeG c%a8ue $our et. en consé8uence. ous ne le remar8ueG pas. mais. $e ous assure. elle est compl5tement di++érente de ce 8u’elle était en automne. (lle était alors simplement une tran8uille. modeste $eune +ille. uni8uement pas laide. mais maintenant elle est a=solument gentille. J’a ais l’%a=itude de penser 8u’elle n’a ait ni tempérament ni contenance. mais si. a ec cette douce peau 8u’est la sienne. si

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sou ent teintée par une rougeur. comme ce +ut le cas %ier. c’est é idemment une =eauté R et d’apr5s ce 8ue $’ai o=ser é de ses yeu/ et de sa =ouc%e. $e ne désesp5re pas 8u’ils soient capa=les d’e/pression. si seulement elle a ait 8uel8ue c%ose 4 e/primer S (t alors son air. ses mani5res. son tout ensemble7 est em=elli d’une +aKon indescripti=le. (lle doit a oir grandi de deu/ inc%es. au moins. depuis octo=re. O "+ou S "+ou S Ceci est simplement parce 8u’il n’y a pas de grandes +emmes a ec 8ui la comparer. et parce 8u’elle a une nou elle ro=e et 8ue ous ne l’a ieG $amais ue si =ien %a=illée aupara ant. (lle est $uste ce 8u’elle était en octo=re. croyeG@moi. La érité est 8u’elle était la seule $eune +ille de la compagnie en ue. et 8ue ous de eG a oir 8uel8u’un. Je l’ai tou$ours pensée $olie. pas d’une +aKon =rillante. mais , asseG $olie - comme on dit R une sorte de =eauté 8ui croJt par elle@mAme. 9es yeu/ de raient Atre plus +oncés. mais elle a un dou/ sourire R mais 8uant 4 ce mer eilleu/ degré d’em=ellissement.
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(n +ranKais dans le te/te. T;.<.T.U

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$e suis sCre 8u’il se réduit 4 une meilleure ro=e et au +ait 8ue ous n’a ieG personne d’autre 4 regarder R et. en consé8uent. si ous éta=lisseG un +lirt a ec elle. ous ne me persuadereG $amais 8ue c’est un compliment 4 sa =eauté et 8ue cela tient 4 8uel8ue autre c%ose 8ue otre oisi eté et otre +olie. 9on +r5re ne donna 8u’un sourire 4 son accusation et dit immédiatement apr5s : O Je ne sais pas e/actement 8ue +aire de & lle >anny. Je ne la comprends pas. Je ne pourrais dire ce 8u’elle était %ier. Muel est son caract5re L (st@elle solennelle L (st@elle =iGarre L (st@elle prude L "our8uoi s’est@elle retirée en elle@mAme et m’a@t@elle regardée si gra ement L J’ai pu 4 peine la +aire parler. Je n’ai $amais été si longtemps de ma ie en compagnie d’une $eune +ille. essayant de la di ertir et réussissant si mal. Je n’ai $amais rencontré une $eune +ille 8ui me regardait d’un air si gra e S Je dois essayer d’en tirer le meilleur. 9es regards disent : , Je ne eu/ pas ous aimer. $e suis déterminée 4 ne pas ous aimer - et. $e le dis. elle le +era.

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O Vous Ates +ou S C’est ce 8u’elle a d’attrayant. apr5s tout. C’est le +ait de ne pas s’intéresser 4 ous 8ui lui donne une peau tellement douce et 8ui la rend tellement plus grande. et produit tous ses c%armes et ses grFces S Je désire raiment 8ue ous ne la rendieG pas tout 4 +ait mal%eureuse R un .etit amour peut. peut@ Atre. l’animer et lui +aire du =ien. mais $e ne eu/ pas 8ue ous la +assieG plonger pro+ondément car elle est une des meilleures petites créatures 8ui aient $amais écu et elle est tr5s sensi=le. O Je ne suis ici 8ue pour 8uinGe $ours. dit 7enry. et si 8uinGe $ours peu ent la tuer. elle doit a oir une constitution 8ue rien ne pourrait sau er. ;on. $e ne lui +erai aucun mal. c%5re petite Fme. $e sou%aite seulement 8u’elle me regarde gentiment. 8u’elle me donne des sourires aussi =ien 8ue des rougeurs. 8u’elle me garde une c%aise pr5s d’elle oD 8u’elle puisse Atre. et 8u’elle soit tout animée 8uand $e la re$oins et 8ue $e lui parle R 8u’elle pense comme $e pense. 8u’elle s’intéresse 4 toutes mes a++aires et mes plaisirs. 8u’elle essaie de me garder plus longtemps 4 &ans+ield. et 8u’elle sente. lors8ue $e partirai.
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8u’elle ne pourra plus $amais Atre %eureuse de nou eau R $e ne désire rien de plus. O La modération en personne. dit &ary. Je ne pense plus a oir de scrupules maintenant. (t =ien. ous aureG asseG de possi=ilités pour essayer de ous recommander. car nous sommes sou ent ensem=le. (t sans tenter aucune autre remontrance. elle a=andonna >anny 4 son destin. un destin 8ui. si le c'ur de >anny n’a ait pas été gardé d’une mani5re insoupKonnée de &lle CraN+ord. aurait pu Atre un peu plus dur 8u’elle ne l’aurait mérité. car 8uoi8ue. sans doute. il y ait des $eunes +illes de di/@%uit ans impossi=les 4 con8uérir Tsinon nous ne pourrions rien lire 4 leur proposU et 8ui ne se laissent pas persuader d’aimer contre leur gré par tout ce 8ue les talents. les mani5res. les attentions peu ent +aire. $e n’ai pas la tentation de croire >anny l’une d’elles. ou de penser. 8u’ayant autant de disposition 4 la tendresse. et autant de goCt 8u’elle n’en a. elle pCt a oir sau é de la galanterie l’enti5reté de son c'ur T=ien 8ue ce ne +Ct 8u’une cour galante de 8uinGe $oursU d’un

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%omme tel 8ue CraN+ord. en dépit du +ait 8u’elle ait eu son opinion pré enue contre lui. si son c'ur n’a ait pas été engagé d’un autre cPté. A ec toute la sécurité 8ue le +ait d’aimer un autre et de le mépriser pou aient apporter 4 la pai/ de l’esprit 8u’il était occupé 4 atta8uer. ses attentions continuelles O continuelles mais non importunes. et s’adaptant de plus en plus 4 la gentillesse et 4 la délicatesse de son caract5re O l’o=lig5rent tr5s ite 4 le détester moins 8ue précédemment. (lle n’a ait en aucun cas ou=lié le passé. et elle pensait tou$ours autant de mal de lui. mais elle sentait son pou oir. il était amusant. et ses mani5res étaient tellement améliorées. elles étaient si sérieusement et si irréproc%a=lement polies 8u’il était impossi=le de ne pas Atre courtois a ec lui aussi. Muel8ues $ours seulement +urent su++isants pour arri er 4 ce résultat et 4 la +in de ces 8uel8ues $ours des circonstances sur inrent 8ui étaient plutPt de nature 4 +a oriser ses intentions de lui plaire. car ces circonstances lui donn5rent un degré de =on%eur 8ui de ait la disposer 4 Atre contente de tout le monde. 6illiam. son +r5re. le
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+r5re si c%5rement aimé et a=sent depuis si longtemps. était de nou eau en Angleterre. (lle reKut une lettre de lui. 8uel8ues lignes $oyeuses écrites en %Fte. alors 8ue le =ateau remontait le "as de Calais Tle C%annelU et en oyées par "ortsmout% a ec le premier =ateau 8ui 8uitta l’, An ers - ancré 4 9pit%ead. et 8uand CraN+ord arri a a ec. en main. le $ournal 8ui. il le croyait. apporterait les premi5res nou elles. il la trou a trem=lante de $oie 4 cause de cette lettre et écoutant. a ec une attitude reconnaissante et %eureuse. la gentille in itation 8ue son oncle dictait calmement en retour. Ce n’était 8ue le $our précédent 8ue CraN+ord s’était compl5tement rendu maJtre du su$et et était. en +ait de enu tout 4 +ait conscient 8u’elle a ait un tel +r5re et 8u’il était sur un tel =ateau. mais son intérAt alors e/cité ne se démentit pas et le détermina. 4 son retour en ille. 4 essayer d’o=tenir des in+ormations au su$et de la période pro=a=le du retour de l’, An ers - de la &éditerranée. etc. et la c%ance 8u’il rencontra. le lendemain matin. en e/aminant tr5s tPt les nou elles se rapportant au/ =ateau/. sem=la Atre
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la récompense de l’ingéniosité 8u’il a ait mani+estée en trou ant un tel moyen de lui plaire. aussi =ien 8ue de la respectueuse attention 8u’il a ait témoigné en ers l’Amiral en prenant. pendant tant d’années. le $ournal reconnu comme ayant les plus rapides nou elles na ales. 3l prou a. cependant. 8u’il était en retard. Tous ces aima=les sentiments. 8u’il a ait espéré pro o8uer lui mAme. s’étaient dé$4 mani+estés. &ais l’intention. la gentillesse de son intention. +ut reconnue a ec reconnaissance. tout 4 +ait a ec reconnaissance et c%aleur car son amour pour 6illiam la +it sortir de son %a=ituelle timidité. Ce c%er 6illiam serait =ientPt parmi eu/. 3l ne pou ait y a oir aucun doute 8u’il o=tiendrait immédiatement sa permission. car il était encore un sous@o++icier. et comme ses parents. %a=itant sur les lieu/. de aient dé$4 l’a oir u. et peut Atre mAme l’a oir u tous les $ours. son congé pourrait. a ec $ustice. Atre consacré instantanément 4 sa s'ur. 8ui a ait été sa meilleure correspondante pendant sept ans. et di/ $ours 4 peine a aient passé depuis 8ue >anny a ait été dans l’agitation de son premier dJner en
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isite. 8uand elle se trou a elle@mAme dans un état d’une agitation e/traordinaire O sur eillant tout du %all. du porc%e. de l’escalier. pour essayer d’entendre le premier =ruit de la oiture 8ui de ait lui apporter un +r5re. 3l int %eureusement alors 8u’elle était ainsi occupée 4 l’attendre R et il n’y eut ni cérémonie. ni crainte de retarder le moment de la rencontre. elle était a ec lui comme il entra dans la maison et les premi5res minutes e/8uises n’eurent ni interruption ni spectateurs. 4 moins 8ue les ser antes postées l4 pour ou rir les portes nécessaires puissent Atre considérées. Ceci était e/actement ce 8ue 9ir T%omas et (dmond a aient con enu séparément. comme c%acun d’eu/ le prou a 4 l’autre par le sympat%i8ue empressement a ec le8uel tous les deu/ conseill5rent 4 &me ;orris de rester oD elle était. au lieu de se précipiter dans le %all d5s 8ue le =ruit de l’arri ée leur par int. 6illiam et >anny se montr5rent rapidement. et 9ir T%omas eut le plaisir de rece oir. a ec son protégé. un $eune %omme certainement tr5s

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di++érent de celui 8u’il a ait é8uipé sept ans aupara ant. mais un $eune %omme d’une contenance ou erte. plaisant et +ranc. simple. mais sensi=le et respectueu/. et tel 8u’il se con+irma Atre son ami. 3l +allut du temps 4 >anny a ant 8u’elle pCt calmer l’agitation $oyeuse 8u’une telle %eure a ait créée par la derni5re demi@%eure d’attente et la premi5re de $ouissance R il se passa 8uel8ue temps pour 8u’elle se sentJt %eureuse. a ant mAme 8u’elle pCt le dire. a ant 8ue la déception insépara=le du c%angement de personne disparaisse. a ant 8u’elle pCt oir en lui le mAme 6illiam 8ue précédemment. et lui parler comme son c'ur a ait désiré le +aire depuis tant d’années. Ce moment. cependant. int graduellement. %Fté par une a++ection aussi c%aude c%eG lui 8ue la sienne. et =eaucoup moins encom=rée de ra++inement ou de destruction de soi@mAme. (lle était le premier o=$et de son amour. mais c’était un amour 8ue son caract5re plus +erme et son tempérament plus %ardi rendaient aussi naturel

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pour lui 4 e/primer 8u’4 ressentir. Le lendemain. ils se promenaient ensem=le a ec un plaisir sinc5re. et c%a8ue matin successi+ renou elait un tête à tête7 8ue 9ir T%omas ne pou ait o=ser er 8u’a ec complaisance. mAme a ant 8ue (dmond le lui ait +ait remar8uer. (/cepté les moments d’enc%antement particulier 8ue n’importe 8uelle circonstance mar8uée ou impré ue de la considération d’(dmond pour elle a ait pro o8uée dans les 8uel8ues mois précédents. >anny n’a ait $amais connu autant de +élicité dans sa ie 8ue pendant ces rapports con+iants. sans %eurts et sans contrainte a ec le +r5re et ami. 8ui lui ou rait tout son c'ur. lui racontant tous ses espoirs et ses craintes. ses plans et sa sollicitude concernant cette promotion =énie. c%5rement gagnée. $ustement méritée. et 4 la8uelle il a ait pensé si longtemps O 8ui pou ait lui donner de directes et minutieuses in+ormations des p5re et m5re. +r5res et s'urs. au su$et de 8ui elle a ait si peu de nou elles O 8ui s’intéressait 4 tout son =ien@Atre
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(n +ranKais dans le te/te. T;.<.T.U

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et ses petits ennuis de sa maison. 4 &ans+ield O prAt 4 penser comme elle le oulait au su$et de c%a8ue mem=re de cette maison. ou di++érent seulement par une moins scrupuleuse opinion et un mépris plus =ruyant de leur tante ;orris O et a ec 8ui Tpeut@Atre a ec l’indulgence la plus c%5re de touteU tout le mal et le =ien de leurs plus $eunes années pourraient Atre é o8ués de nou eau. et c%acune de ces peines et c%acun de ces plaisirs ré eillés a ec le plus tendre sou enir. (t ceci est un a antage. un +orti+iant pour l’amour R le lien con$ugal lui@mAme est ici en dessous du lien +raternel. Les en+ants d’une mAme +amille. d’un mAme sang. ayant les mAmes premi5res associations et %a=itudes ont en leur pou oir certaines sources de $oie au/8uelles aucun apport nou eau ne peut suppléer. (t ce ne peut Atre 8ue par un long éloignement contre nature. par une séparation 8ue nul c%angement ne peut $usti+ier. 8ue de tels précieu/ sou enirs des plus précoces attac%ements peu ent Atre enti5rement détruits. 3l en est ainsi trop sou ent. %élas. L’amour +raternel. pres8ue plus précieu/ 8ue tout.
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8uel8ue+ois est pour d’autres moins 8ue rien. &ais c%eG 6illiam et >anny "rice. c’était encore un sentiment dans toute sa primeur et sa +raJc%eur. 8u’aucune opposition d’intérAt n’a ait =lessée. 8u’aucun attac%ement séparé n’a ait re+roidi. et 8ue le sentiment du temps et de l’a=sence enait seulement ren+orcer. Ine a++ection aussi aima=le %aussait c%acun d’eu/ dans l’opinion de tous ceu/ dont les c'urs pou aient estimer les =onnes c%oses. 7enry CraN+ord en était +rappé autant 8ue n’importe 8ui. 3l rendait %onneur 4 la c%aleureuse et =rus8ue a++ection du $eune marin 8ui le poussa 4 dire. a ec sa main étendue ers la tAte de >anny : O Vous sa eG. $e commence dé$4 4 aimer cette +aKon =iGarre. =ien 8ue. lors8ue $’ai entendu pour la premi5re +ois parler de telles c%oses se passant en Angleterre. $e n’aie pu le croire. et 8uand & me BroNn. et l’autre +emme. au =ureau du Commissaire. 4 Wi=raltar. apparurent dans le mAme accoutrement. $’aie pensé 8u’elles étaient +olles R mais >anny peut me réconcilier a ec n’importe 8uoi.

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(t il it. a ec une admiration i e. la rougeur des $oues de >anny. l’éclat de ses yeu/. son pro+ond intérAt. son attention pro+onde pendant 8ue son +r5re racontait l’un des grands %asards ou des sc5nes terri=les 8u’une telle période passée en mer peut +ournir. C’était une sc5ne 8ue 7enry CraN+ord a ait asseG de sens moral pour estimer. Les c%armes de >anny augmentaient O augmentaient dou=lement O car la sensi=ilité 8ui em=ellissait son teint et illuminait son e/pression était une attraction en elle@mAme. Cela serait 8uel8ue c%ose d’Atre aimé par une telle $eune +ille. d’e/citer les premi5res ardeurs de son $eune esprit non sop%isti8ué S (lle l’intéressait plus 8u’il l’a ait pré u. Ine 8uinGaine n’était pas su++isante. 9on sé$our de int illimité. 6illiam était sou ent appelé par son oncle pour $ouer le rPle de conteur. 9es récits étaient amusants par eu/@mAmes. mais le principal =ut. en les écoutant. était de comprendre le narrateur. de connaJtre le $eune %omme par ses %istoires R et il écoutait ses clairs. simples et spirituels détails

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a ec pleine satis+action O oyant en eu/ la preu e de =ons principes. la connaissance pro+essionnelle. l’énergie. le courage et la =onne %umeur O toutes c%oses =ien méritantes et pleines de promesses. Jeune comme il l’était. 6illiam a ait dé$4 u =eaucoup. 3l a ait été dans la &éditerranée. dans les 3ndes occidentales. en &éditerranée de nou eau. a ait sou ent été emmené 4 terre par la +a eur de son capitaine. et dans le cours des sept années a ait connu toutes les ariétés de danger 8ue la mer et la guerre peu ent o++rir en commun. A ec de tels moyens en son pou oir. il a ait un droit 4 Atre écouté. et =ien 8ue &me ;orris pCt s’agiter dans la c%am=re et distraire tout le monde. en 8uAte de deu/ aiguillées de +il ou de deu/ =outons de c%emise. en plein milieu du récit d’un nau+rage ou d’une =ataille. tous les autres étaient attenti+s R et Lady Bertram elle@mAme ne pou ait entendre de telles %orreurs sans s’émou oir. et 8uel8ue+ois le ait les yeu/ de son ou rage pour dire : O "au re de moi S Com=ien c’est désagréa=le S Je me demande comment 8uel8u’un peut $amais aller en mer S
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3ls pro o8uaient une impression di++érente c%eG 7enry CraN+ord. 3l aurait oulu a oir été en mer. et a oir u et +ait et sou++ert autant. 9on c'ur s’éc%au++ait. son imagination s’en+lammait. et il éprou ait le plus %aut respect pour un garKon 8ui. a ant d’a oir ingt ans. a ait surmonté tant d’épreu es p%ysi8ues et donné tant de preu es d’esprit. La gloire 8ue procurent l’%éroQsme. l’opportunité. l’e++ort. l’endurance. le rendaient %onteu/. par contraste. de ses %a=itudes d’indulgence égoQste R et il sou%aitait a oir été un 6illiam "rice. se distinguant et +aisant son c%emin ers la +ortune et ses consé8uences a ec tant de respect de soi@mAme et de $oyeuse ardeur. au lieu d’Atre ce 8u’il était. Ce 'u était plutPt intense 8ue dura=le. 3l +ut tiré de cette rA erie et du regret 8u’elle lui donnait par 8uel8ue 8uestion d’(dmond au su$et de ses plans pour la c%asse du lendemain R et il décou rit 4 ce moment 8ue c’était aussi =ien d’Atre un %omme ric%e. ayant des c%e au/ et des alets 4 ses ordres. C’était pré+éra=le. dans un certain sens. et cela lui donnait les moyens d’Atre

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o=ligeant en ers ceu/ 4 8ui il désirait +aire plaisir. A ec son esprit. son courage. et sa curiosité en ers toute c%ose. 6illiam e/prima le désir de c%asser R et CraN+ord put lui +ournir une monture sans 8u’il en résultFt le moindre incon énient pour lui@mAme. en craignant seulement de presser 9ir T%omas. 8ui connaissait mieu/ 8ue son ne eu la aleur d’un tel prAt. et en ayant seulement 8uel8ues alarmes 4 c%asser c%eG >anny. (lle a ait peur pour 6illiam. nullement con aincue par tout ce 8u’il pou ait relater de ses di erses c%e auc%ées en des contrées ariées. ou des mAlées dans les8uelles il a ait été engagé. les rudes c%e au/ et mules 8u’il a ait montés. de toutes les e++rayantes c%utes dont il était sorti sain et sau+. ce 8ui le +aisait en tout égal au c%asseur =ien nourri d’une c%asse au renard anglaise R mais ce n’est pas a ant 8u’il re Jnt sain et sau+. sans dommage ou accident. 8u’elle pourrait Atre réconciliée a ec le ris8ue. ou ressentir 8uel8ue o=ligation en ers &. CraN+ord pour a oir prAté le c%e al 8u’il a ait promis de +ournir. Muand il +ut prou é. de toute +aKon. 8ue cela n’a ait +ait aucun mal 4 6illiam. elle put se permettre de considérer

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cela comme une gentillesse. et peut@Atre mAme récompenser le propriétaire d’un sourire. 8uand l’animal +ut de nou eau rendu 4 son usage R et le propriétaire. a ec la plus grande cordialité. et a ec des mani5res au/8uelles on ne put résister. céda l’usage de son c%e al 4 6illiam aussi longtemps 8u’il resta dans le ;ort%amptons%ire.

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VII
Les rapports des deu/ +amilles étaient 4 ce moment =eaucoup plus proc%es de ce 8u’ils a aient été en automne R aucun des mem=res de l’ancienne intimité n’a ait cru 8ue cela eCt encore été possi=le. Le retour de 7enry CraN+ord. et l’arri ée de 6illiam "rice y étaient pour =eaucoup. mais aussi et surtout le +ait 8ue 9ir T%omas accueillait a ec plus 8ue de la tolérance les tentati es de oisinage du "res=yt5re. 9on esprit. maintenant dégagé des soucis 8ui l’a aient acca=lé en premier lieu. était en mesure de trou er 8ue les Wrant et leurs $eunes in ités alaient réellement la peine d’Atre in ités R et =ien 8ue ne s’a=aissant pas 4 +aire des plans ou des pro$ets 8uant 4 ce mariage. un des plus %eureu/ 8ui pussent Atre dans les possi=ilités de n’importe le8uel de ceu/ 8u’il c%érissait. et considérant mAme comme la moindre des c%oses le +ait de ne pas appro+ondir de telles c%oses. il ne
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pou ait s’empAc%er de perce oir. d’une +aKon négligente. 8ue &. CraN+ord distinguait 8uel8ue peu sa ni5ce O ni peut@Atre se retenir Tsans doute inconsciemmentU de donner des consentements plus =ien eillants au/ in itations 8ui se rapportaient 4 ce su$et. 9on empressement. cependant. d’accepter de dJner au "res=yt5re. 8uand l’in itation générale +ut +inalement %asardée. apr5s de nom=reu/ dé=ats et de nom=reuses doutes pour sa oir si cela en alait la peine , car 9ir T%omas sem=lait si mal disposé S et Lady Bertram était si indolente S - O pro enait seulement de sa =onne éducation et de sa =onne olonté. et n’a ait rien 4 +aire a ec &. CraN+ord. il y allait parce 8ue ce serait une réunion agréa=le R car ce +ut dans le courant de cette isite@l4 8u’il commenKa 4 penser 8ue 8uicon8ue. %a=itué 4 remar8uer de si +utiles détails. aurait pensé 8ue &. CraN+ord était l’admirateur de >anny "rice. La réunion +ut en général plaisante. étant composée dans une =onne proportion de narrateurs et d’auditeurs R et le dJner lui@mAme

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était élégant et plantureu/. selon l’%a=itude des Wrant. et trop accordée au/ %a=itudes de tous pour créer aucune émotion. e/cepté c%eG & me ;orris 8ui ne pou ait $amais regarder a ec patience la large ta=le ni le nom=re de plats s’y trou ant et 8ui s’arrangeait tou$ours pour +aire 8uel8ue mau aise e/périence lors du passage des ser antes derri5re sa c%aise et pour se con aincre une +ois de plus 8u’il était impossi=le 8ue. parmi tant de plats. certains ne +ussent pas +roids. <ans la soirée on décou rit. d’apr5s & me Wrant et sa s'ur. 8u’apr5s a oir organisé la ta=le de N%ist. ils resteraient asseG nom=reu/ pour $ouer et tout le monde étant d’accord. la spéculation +ut décidée pres8ue aussi ite 8ue le N%ist R et Lady Bertram se trou a rapidement dans la situation criti8ue de de oir c%oisir entre les deu/ $eu/ et +ut priée de tirer une carte pour le N%ist ou non. 7eureusement. 9ir T%omas était 4 portée de sa main. O Mue ais@$e +aire. 9ir T%omas L 6%ist ou spéculation : 8uel $eu m’amusera le plus L 9ir T%omas apr5s un moment de ré+le/ion.

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recommanda la spéculation. 3l était un $oueur de N%ist lui@mAme et pou ait peut@Atre penser 8ue cela ne l’amuserait pas =eaucoup d’a oir sa +emme comme partenaire. O Tr5s =ien. répondit a ec $oie Lady Bertram. la spéculation alors. s’il ous plaJt. & me Wrant. Je ne connais rien 4 ce $eu. mais >anny me l’enseignera. 3ci. >anny s’interposa cependant. en parlant an/ieusement de sa propre ignorance R elle n’a ait $amais $oué ce $eu et ne l’a ait $amais u $ouer de sa ie R et Lady Bertram éprou a de nou eau un moment d’indécision O mais d’apr5s les assurances de c%acun 8ue rien n’était aussi +acile. 8ue c’était le plus +acile des $eu/ de cartes. et apr5s 8ue 7enry CraN+ord eut introduit. la plus instante re8uAte pour Atre admis 4 s’asseoir entre sa 9eigneurie et &lle "rice et 4 leur enseigner le $eu 4 toutes deu/. il en +ut décidé ainsi R et 9ir T%omas. &me ;orris. le <r. et &me Wrant étant assis 4 la ta=le a ec ma$esté et dignité. les si/ autres. sous la direction de &lle CraN+ord. +urent installés autour de l’autre ta=le. C’était un =el

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arrangement pour 7enry CraN+ord. 8ui était tout contre >anny. et a ec un grand rPle 4 remplir. ayant les $eu/ de deu/ personnes 4 conduire aussi =ien 8ue le sien R =ien 8u’il +Ct impossi=le pour >anny de ne pas se sentir maJtresse des r5gles du $eu au =out de trois minutes. il a ait cependant 4 inspirer son $eu. aiguiser son a arice et ac8uérir son c'ur. ce 8ui. spécialement en compétition a ec 6illiam. n’était pas sans 8uel8ue di++iculté. (n ce 8ui concerne Lady Bertram. il dut consentir 4 se c%arger d’elle toute la soirée. et. s’il +ut asseG rapide pour l’empAc%er de regarder 4 ses cartes 8uand la partie commenKa il dut la diriger dans tout ce 8u’elle eut 4 +aire $us8u’4 la +in du $eu. 3l était dans un =rillant état d’esprit. +aisant c%a8ue c%ose a ec une aisance %eureuse. et surtout dans tous les tours i+s. les ressources rapides et l’imprudence %asardeuse 8ui pou aient +aire %onneur au $eu R et la ta=le ronde était en tr5s =eau contraste a ec la calme so=riété et le silence ordonné de l’autre. 9ir T%omas s’était en8uis deu/ +ois du plaisir et du succ5s de son épouse. mais en ain R aucune

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pause n’était asseG longue pour le temps 8ue ses mani5res mesurées nécessitaient R et pres8ue rien de son état ne put Atre connu $us8u’4 ce 8ue & me Wrant +Ct capa=le. 4 la +in de la premi5re partie. d’aller ers elle et de la complimenter. O J’esp5re 8ue le $eu amuse otre 9eigneurie L O #% oui. c%5re. Tr5s amusant. en e++et. In tr5s =iGarre $eu. Je ne sais pas de 8uoi il s’agit. Je ne ois $amais mes cartes. &. CraN+ord +ait tout le reste. O Bertram. dit CraN+ord. 8uel8ue temps apr5s. mettant 4 pro+it une petite détente dans le $eu. $e ne ous ai $amais dit ce 8ui m’arri a %ier lors de ma c%e auc%ée ers la maison. 3ls a aient été c%asser ensem=le. et étaient au milieu d’une =onne course. et 4 8uel8ue distance de &ans+ield. 8uand. s’étant aperKu 8ue son c%e al a ait perdu un +er. 7enry CraN+ord a ait été o=ligé d’a=andonner et de +aire 4 pied la meilleure partie de son c%emin du retour. , Je ous ai dit 8ue $’a ais perdu mon c%emin apr5s a oir dépassé cette ieille +erme a ec les

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i+s. parce 8ue $e ne sais $amais me résoudre 4 demander R mais $e ne ous ai pas dit 8ue. a ec ma c%ance %a=ituelle O car $e ne +ais $amais une erreur sans y gagner O $e me trou ai en temps oulu e/actement oD $e désirais Atre. J’arri ai soudainement. apr5s a oir trou é un c%amp encaissé. dans le milieu d’un petit illage retiré entre deu/ collines au/ pentes douces R un torrent étroit de ant moi 4 +ranc%ir 4 gué R une église se dressant sur une sorte de tertre. 4 ma droite O église apparemment large et élégante pour l’endroit. et pas une maison de gentil%omme ni une maison de demi@gentil%omme 4 oir. e/cepté une O le "res=yt5re. $e précise 4 un $et de pierre des précités tertre et église. Je me trou ai. en résumé. 4 T%ornton Lacey. O Cela paraJt Atre ainsi. dit (dmond. mais dans 8uel c%emin a eG@ ous tourné apr5s a oir dépassé la +erme de 9eNell L O Je ne réponds pas 4 des 8uestions si irré érentes et si insidieuses R =ien 8ue $e réponde 4 tout ce 8ue ous pourrieG demander en une %eure. ous ne serieG $amais capa=le de prou er

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8ue ce n’était pas T%ornton Lacey. car ce l’était certainement. O Vous ous Ates in+ormé. alors L O ;on. $e ne m’in+orme $amais. &ais $e dis 4 un %omme occupé 4 tailler une %aie 8ue cela était T%ornton Lacey. et il approu a. O Vous a eG une =onne mémoire. $’a ais ou=lié ous a oir $amais dit la moitié de ceci au su$et de cet endroit. T%ornton Lacey était l’endroit oD il irait =ientPt i re. ainsi 8ue &lle CraN+ord le sa ait R et son intérAt dans une négociation pour le alet de 6illiam "rice augmenta. O Bien. continua (dmond. et a eG@ ous aimé ce 8ue ous a eG u L O Beaucoup. en érité. Le $ardin de la +erme doit Atre déplacé. $e suis d’accord. mais $e n’ai conscience de rien d’autre. La maison n’est nullement mau aise et 8uand le $ardin sera déplacé. il pourra y a oir une entrée tr5s toléra=le. , Le $ardin doit Atre enti5rement nettoyé et

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planté pour cac%er la maison du +orgeron. La maison doit Atre tournée le +ront ers l’est ou =ien ers le nord O l’entrée et les c%am=res principales. $e eu/ dire. doi ent Atre de ce cPté. oD la ue est réellement =elle R $e suis sCr 8ue cela peut se +aire. (t là doit Atre otre entrée. O 4 tra ers ce 8ui est 4 présent le $ardin. Vous de eG +aire un $ardin l4 ou se trou e maintenant l’arri5re de la maison. ce 8ui lui donnera le meilleur aspect du monde. en pente ers le sud@est. Le terrain sem=le précisément +ormé pour cela. J’ai parcouru 4 c%e al en iron cin8uante yards de la ruelle entre l’église et la maison a+in de regarder autour de moi R et $’ai u comment tout cela pourrait Atre. ?ien n’est plus +acile. Les prés derri5re ce 8ui sera le $ardin. aussi =ien 8ue ce 8ui est maintenant. s’étendant au/ alentours de la ruelle oD $’étais ers le nord@est. 4 tra ers la route principale tra ersant le illage R cela doit Atre réuni é idemment. ce sont de tr5s =eau/ prés. $oliment parsemés de =ois. 3ls appartiennent au =éné+ice de l’*glise. $e suppose. 9i pas. ous de eG les ac%eter. Alors. le torrent O 8uel8ue c%ose doit Atre +ait a ec le torrent R mais $e ne

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peu/ pas e/actement dire 8uoi. J’a ais deu/ ou trois idées. O (t $’ai aussi deu/ ou trois idées. dit (dmond. et l’une d’elles est 8ue tr5s peu de otre plan pour T%ornton Lacey sera $amais mis en prati8ue. Je dois Atre satis+ait a ec moins d’ornement et de =eauté. Je pense 8ue la maison et l’entrée peu ent Atre con+orta=les. et a oir l’apparence d’une maison d’un gentleman sans aucune dépense tr5s lourde. et cela doit me su++ire et. $e l’esp5re. peut su++ire 4 tous ceu/ 8ui s’intéressent 4 moi. &lle CraN+ord. un peu soupKonneuse et pleine de ressentiment. d’un certain ton de oi/ et d’un certain demi@regard e/primant la derni5re e/pression de son espoir se dépAc%a de +inir sa partie a ec 6illiam "rice R et assurant son alet 4 un pri/ e/or=itant. elle s’e/clama : O Voil4. $e eu/ ac%e er le $eu comme une +emme d’esprit. "as de +roide prudence pour moi. Je ne suis pas née pour m’asseoir tran8uillement 4 ne rien +aire. 9i $e perds le $eu. ce ne sera pas sans a oir lutté. Le $eu cessa. et ne la paya pas en retour. Ine
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autre partie s’engagea et CraN+ord reprit la con ersation 4 propos de T%ornton Lacey. O &on plan peut ne pas Atre le meilleur R $e n’ai pas eu =eaucoup de temps pour le +ormer R mais ous de eG +aire une =onne partie. L’endroit le mérite et ous ne ous sentireG pas satis+ait si ous +aites =eaucoup moins 8ue ce 8u’on peut +aire. T(/cuseG@moi. otre 9eigneurie. on ne doit pas oir os cartes. L4. laisseG@les posées de ant ous.U La place le mérite. Bertram. Vous parleG de lui donner l’air d’une maison de gentil%omme. Cela sera +ait. par le déplacement du $ardin. car. indépendamment de cette terri=le disgrFce. $e n’ai $amais u une maison de cette esp5ce ressem=lant autant 4 une résidence de gentleman. elle a tout 4 +ait l’air d’Atre 8uel8ue c%ose de plus 8ue la maison d’un simple personnage O au@dessus d’un train de ie de 8uel8ues centaines l’an. Ce n’est pas un mélange compli8ué de simples c%am=res =asses. O ce n’est pas le ulgaire assem=lage compact d’une +erme carrée. C’est solide. spacieu/ R l’on peut supposer 8u’une respecta=le ieille +amille de la région y a écu de génération en génération. pendant deu/ si5cles au moins. et
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y it maintenant en dépensant de deu/ 4 trois milles l’an. &lle CraN+ord écoutait. et (dmond approu a ceci : O L’air d’une résidence de gentleman... Vous ne pou eG pourtant le lui donner si ous ne +aites rien. &ais elle est capa=le de =eaucoup plus. TLaisseG@moi oir. &ary : Lady Bertram. ne miseG pas une douGaine pour cette reine R non. non. une douGaine est plus 8ue cela ne aut. Lady Bertram ne mise pas une douGaine. (lle n’aura rien 4 dire 4 cela. AlleG. continueG SU "ar certaines améliorations comme celles 8ue $’ai suggérées T$e ne demande réellement pas 8ue ous sui ieG mon plan. 8uoi8ue $e doute 8ue 8uel8u’un en présente un meilleurU. ous pou eG lui donner un caract5re plus éle é. Vous pou eG en +aire une place. Ayant été la simple maison d’un gentleman. elle de ient. par de $udicieuses améliorations. la résidence d’un %omme ayant de l’éducation. du goCt. des mani5res modernes et de =onnes relations. Tout cela peut se mar8uer sur elle R et cette maison reKoit un air tel 8ue son propriétaire

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sera reconnu le grand propriétaire de la paroisse par c%acun 8ui passera sur la route R spécialement parce 8u’il n’y a pas de réel c%Fteau dans cet endroit R une circonstance. entre nous. capa=le de re%ausser la aleur d’une telle situation au point 8ue ce soit un pri il5ge et d’une indépendance au@del4 de tout calcul. Vous penseG comme moi. $’esp5re L 3l se tourna a ec une oi/ adoucie ers >anny : O A eG@ ous dé$4 u l’endroit L >anny répondit rapidement non. et essaya de cac%er son intérAt pour le su$et par une intense attention en ers son +r5re. 8ui était occupé 4 conduire un dur marc%é R mais CraN+ord poursui it : O ;on. non. ous ne de eG pas ous séparer de la reine. Vous l’a eG ac%etée trop c%er et otre +r5re ne ous en o++re pas la moitié de sa aleur. ;on. non. &onsieur. les mains de%ors. les mains de%ors. Votre s'ur ne se sépare pas de la reine. (lle est compl5tement déterminée. Le $eu sera 4 ous O il se tourna ers elle de nou eau O il sera
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certainement 4 ous. O (t >anny aurait =eaucoup pré+éré 8u’il soit 4 6illiam. dit (dmond. souriant ers elle. "au re >anny. 8ui ne peut se duper comme elle le sou%aite S O &onsieur Bertram. dit &lle CraN+ord. 8uel8ues minutes apr5s. ous sa eG 8ue 7enry +ait de tels em=ellissements 8ue ous ne pou eG ous engager dans rien d’aucune sorte 4 T%ornton Lacey sans accepter son aide. "enseG seulement comme il a été utile 4 9ot%erton S "enseG seulement com=ien de grandes c%oses +urent +aites l4 parce 8ue nous sommes tous allés a ec lui. un $our c%aud d’aoCt. pour le conduire 4 tra ers les c%amps. et oir son génie s’en+lammer. ;ous allFmes l4. et nous re Jnmes de nou eau 4 la maison R et ce 8ui a été +ait l4 n’est pas 4 dire. Les yeu/ de >anny se tourn5rent un moment ers CraN+ord. a ec une e/pression plus 8ue gra e. mAme pleine de reproc%es. mais elle les détourna immédiatement en rencontrant les siens. A ec 8uel8ue c%ose de conscient. il secoua sa

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tAte ers sa s'ur et répondit en riant : O Je ne peu/ pas dire 8ue =eaucoup a été +ait 4 9ot%erton R mais c’était un $our c%aud et nous marc%ions tous apr5s l’un l’autre. et désorientés. AussitPt 8u’un murmure général lui permit de ne pas Atre entendu. il a$outa 4 oi/ =asse. uni8uement pour >anny et s’adressant directement 4 elle : O Je de rais Atre triste de pou oir +aire des pro$ets en si peu de temps 4 9ot%erton. Je ois les c%oses tout 4 +ait di++éremment maintenant. ;e penseG pas 4 moi comme $’étais alors. 9ot%erton était un mot 8ui saisit &me ;orris. et étant $ustement 4 ce moment contente d’a oir gagné en sui ant 9ir T%omas 8ui menait le $eu contre le <r. et &me Wrant. elle l’interpella d’un ton de =onne %umeur : O 9ot%erton S #ui. c’est un endroit. en érité. oD nous eCmes une si c%armante $ournée... 6illiam. ous n’a eG raiment pas de c%ance. mais $’esp5re 8ue la proc%aine +ois 8ue ous iendreG. ces c%ers &. et & me ?us%Nort% seront 4

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la maison. et $e suis sCre 8ue $e peu/ répondre de ce 8ue ous sereG reKu aima=lement par eu/ deu/. Vos cousines ne sont pas une sorte de gens 8ui ou=lient leurs amis. et &. ?us%Nort% est un %omme des plus aima=le. 3ls sont 4 Brig%ton maintenant. ous sa eG O dans une des plus =elles maisons de l4@=as. comme la =elle +ortune de &. ?us%Nort% lui donne le droit d’Atre. Je ne connais pas e/actement la distance. mais 8uand ous retournereG 4 "ortsmout%. si ce n’est pas trop loin. ous de eG aller $us8ue l4 et leur porter os respects R et $e pourrais en oyer par ous un petit colis 8ue $e désire +aire par enir 4 os cousines. O J’en serais tr5s %eureu/. tante. mais Brig%ton n’est pas tr5s loin de Beac%ey 7ead R et si $e pou ais arri er si loin. $e ne pourrais présumer Atre le =ien enu dans un endroit si élégant. pau re dia=le de sous@o++icier 8ue $e suis S &me ;orris commenKait 4 déployer une e/trAme assurance de l’a++a=ilité 4 la8uelle il pourrait s’attendre. 8uand elle +ut arrAtée par ces paroles de 9ir T%omas prononcées a ec autorité : O Je ne ous conseille pas d’aller 4 Brig%ton.

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6illiam. car $’ai l’espoir 8ue ous aureG =ientPt des possi=ilités de rencontre plus commodes R mais mes +illes seraient %eureuses de oir leurs cousins n’importe oD. et ous trou ereG &. ?us%Nort% plus sinc5rement disposé 4 considérer a ec égard les relations de notre +amille 8ue celles de la sienne. O Je pré+érerais le trou er secrétaire pri é du premier ministre 8ue n’importe 8uoi d’autre. +ut la seule réponse de 6illiam. dans une oi/ rentrée. n’ayant pas l’intention de porter loin. et le su$et en resta l4. Jus8ue l4. 9ir T%omas n’a ait rien u de particulier dans l’attitude de &. CraN+ord. mais 8uand la ta=le de N%ist se dispersa apr5s la partie. et 8ue. 8uittant le <r. Wrant et & me ;orris 8ui se disputaient au su$et de leur dernier $eu. il de int un spectateur pour les autres. il it 8ue sa ni5ce était l’o=$et d’attentions d’un caract5re =ien mar8ué. 7enry CraN+ord était dans la premi5re ardeur d’un autre pro$et 4 propos de T%ornton Lacey R et. n’étant pas capa=le de capter l’oreille d’(dmond.

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il détaillait ce plan 4 sa =elle oisine. a ec un regard de con ena=le ardeur. 9on plan était de louer la maison lui@mAme l’%i er sui ant. de +aKon 4 ce 8u’il puisse a oir son propre +oyer 4 lui dans le oisinage. et ce n’était pas simplement pour l’usage 8u’il en +erait pendant la saison de la c%asse Tcomme il le lui disait 4 ce momentU =ien 8ue cette considération ait certainement du poids. sentant 8ue. en dépit de la grande ama=ilité du <r. Wrant. il était impossi=le pour lui et ses c%e au/ d’Atre 4 leur aise oD ils étaient sans gAner matériellement R mais cet attac%ement pour le oisinage ne dépendait pas seulement d’un amusement ou d’une saison de l’année R son c'ur désirait a oir un 8uel8ue c%ose l4 oD il pourrait enir 4 n’importe 8uel moment. un petit +oyer 4 sa disposition. oD il pourrait passer tous les congés de son année et oD il pou ait continuer. améliorer et per+ectionner cette amitié et cette intimité a ec la +amille de &ans+ield "ar: dont la aleur augmentait pour lui c%a8ue $our. 9ir T%omas entendit et ne +ut pas o++ensé R il n’y a ait aucun désir de respect dans les mani5res du $eune %omme. et la +aKon dont >anny les

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accueillait était si appropriée et si modeste. si calme et si peu engageante. 8u’il n’a ait rien 4 réprou er en elle. (lle parlait peu. approu ait seulement ici et l4 et ne tra%issait aucune inclination soit pour s’approprier une part du compliment ou pour encourager ses ues en +a eur du ;ort%amptons%ire. Voyant par 8ui il était o=ser é. CraN+ord s’adressa lui@mAme 4 9ir T%omas 4 propos du mAme su$et. dans un ton plus , de tous les $ours mais cependant tou$ours a ec sentiment. O Je désire Atre otre oisin. 9ir T%omas. comme ous m’a eG peut@Atre entendu en parler 4 otre ni5ce. "uis@$e espérer otre ac8uiescement. et espérer 8ue ous n’in+luencereG pas otre +ils contre un tel locataire L 9ir T%omas. se cour=ant poliment. répli8ua : O C’est la seule mani5re. &onsieur. de la8uelle $e ne pourrais pas sou%aiter de ous oir éta=li comme un oisin permanent R mais $’esp5re. et $e crois. 8u’(dmond occupera sa propre maison 4 T%ornton Lacey. (dmond. est@ce 8ue $’en dis trop L
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(dmond. 4 cet appel. de ait d’a=ord sa oir de 8uoi il s’agissait R mais. en comprenant la 8uestion. il ne +ut pas em=arrassé pour la réponse : O Certainement. &onsieur. $e n’ai aucune autre idée 8ue celle de l’%a=iter. &ais. CraN+ord. si $e ous re+use comme locataire. eneG c%eG moi comme ami. ConsidéreG la maison comme étant 4 moitié Ptre c%a8ue %i er. et nous agrandirons les éta=les d’apr5s otre plan d’amélioration. et a ec tous les em=ellissements de otre plan 8ui peu ent s’accomplir pour ous ce printemps. O ;ous y perdrons. continua 9ir T%omas. 9on départ. ne +Ct@ce 8u’4 seulement %uit milles d’ici. sera une restriction =ien déplaisante pour notre cercle de +amille R mais $’aurais été pro+ondément morti+ié si un de mes +ils pourrait se résigner 4 +aire moins. 3l est par+aitement naturel 8ue ous n’ayeG pas pensé =eaucoup 4 ce su$et. &r CraN+ord. &ais une paroisse a ses désirs et ses droits 8ui ne peu ent Atre connus 8ue par un pasteur %a=itant continuellement a ec eu/ et

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8u’aucune pro/imité ne serait capa=le de satis+aire au mAme point. (dmond pourrait. sui ant la r5gle commune. +aire son de oir 4 T%ornton 8ui serait de lire les pri5res et de prAc%er. sans a=andonner &ans+ield "ar:. il pourrait se rendre 4 c%e al. tous les dimanc%es. ers une maison en +ait in%a=itée. et assurer le ser ice di in R il pourrait Atre le pasteur de T%ornton Lacey c%a8ue septi5me $our. pour trois ou 8uatre %eures. si cela pou ait le contenter. &ais cela ne sera pas. 3l sait 8ue la nature %umaine nécessite plus de leKons 8u’un sermon par semaine en peut donner R et s’il ne it pas parmi ses paroissiens. et ne prou e lui@mAme. par ses constantes attentions. 8u’il est leur ami =ien eillant. il +ait =ien peu pour leur =ien ou pour le sien. &. CraN+ord s’inclina en ac8uiesKant. O Je rép5te de nou eau. a$outa 9ir T%omas. 8ue T%ornton Lacey est la seule maison du oisinage dans la8uelle $e ne serais pas %eureu/ de oir &. CraN+ord comme occupant. &. CraN+ord s’inclina en remerciant.

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O 9ir T%omas. dit (dmond. comprend indu=ita=lement le de oir d’un pasteur de paroisse. ;ous de ons espérer 8ue son +ils pourra prou er 8u’il le connaJt aussi. Muel 8u’e++et 8ue la petite %arangue de 9ir T%omas ait pu réellement produire sur &. CraN+ord. elle pro o8ua un sentiment de malaise c%eG deu/ des autres. deu/ de ses plus attenti+s auditeurs. &lle CraN+ord et >anny. L’une d’elles. n’ayant $amais compris précédemment 8ue T%ornton allait Atre si tPt et si compl5tement la maison du $eune %omme. considérait. a=attue. ce 8ue cela serait. de ne plus oir (dmond c%a8ue $our R et l’autre. détournée de l’agréa=le ision 4 la8uelle elle s’était complue précédemment. en entendant la +orce de la description de son +r5re. ne pou ant pas plus longtemps. dans l’image 8u’elle s’était +ormée du +utur T%ornton. c%asser l’église. c%asser le pasteur et y oir seulement la respecta=le. élégante. moderne et occasionnelle résidence d’un %omme ric%e et indépendant O considérait 9ir T%omas. a ec une mau aise olonté décidée. comme le destructeur de tout ceci. et sou++rait surtout 4 cause de cette
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in olontaire indulgence 8ue son caract5re et ses mani5res recommandaient. et parce 8u’elle n’osait pas +aire la plus simple tentati e de ridiculiser sa cause. Tout le plaisir de son $eu était passé pour cette %eure. 3l était temps d’en +inir a ec les cartes. si les sermons dominaient R et elle était contente de trou er nécessaire d’en enir 4 une conclusion et d’Atre apte 4 ra+raJc%ir son esprit par un c%angement de place et de oisins. Les c%e+s de la partie s’étaient maintenant rassem=lés sans ordre pr5s du +eu. attendant l’arrAt +inal. 6illiam et >anny étaient les plus écartés. 3ls restaient tous les deu/ 4 l’autre ta=le désertée. parlant tr5s con+orta=lement. et ne pensant pas au reste de la société. $us8u’au moment oD une partie de celle@ci commenKa 4 penser 4 eu/. La c%aise de 7enry CraN+ord +ut la premi5re 8ui alla dans leur direction. et il s’assit en les o=ser ant silencieusement pendant 8uel8ues minutes. Lui@mAme. dans le mAme temps. était o=ser é par 9ir T%omas. 8ui =a ardait. de=out. a ec le <r. Wrant.

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O 3l y a rassem=lement. ce soir. dit 6illiam. 9i $’étais 4 "ortsmout%. $’y serais peut@Atre. O &ais ous ne sou%aiteG pas d’Atre 4 "ortsmout%. 6illiam L O ;on. >anny. $e ne le sou%aite pas. J’en aurai asseG. de "ortsmout%. et de la danse. aussi. 8uand $e ne ous aurai plus. (t $e ne sais pas si $e pourrais trou er 8uel8ue plaisir dans cette assem=lée. car $e de rais sans doute aller sans partenaire. Les $eunes +illes de "ortsmout% détournent le neG de 8uicon8ue n’a pas une attri=ution. #n peut tout aussi =ien n’Atre rien 8u’Atre sous@o++icier. #n n’est rien. en réalité. Vous ous rappeleG les Wregorys R elles sont de enues d’amusantes et $olies $eunes +illes. mais elles me parlent 4 peine. parce 8ue Lucy est courtisée par un o++icier. 9es $oues étaient colorées d’indignation comme il parlait. O #% S Muelle %onte S &ais cela ne +ait rien. 6illiam. Cela ne aut pas la peine de s’en occuper. Cela ne ous concerne pas R ce n’est pas plus 8ue ce 8ue les plus grands amirau/ ont tous
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e/périmenté. plus ou moins. dans leur temps. Vous de eG penser 4 cela R ous de eG essayer de considérer cela comme l’une des duretés 8ui acca=lent la ie de tous les marins O comme le mau ais temps et la ie rude. 9eulement a ec cet a antage : 8u’il y aura une +in 4 ceci. 8u’un moment iendra oD ous n’aureG plus rien de cette sorte 4 endurer. Muand ous sereG un lieutenant S 9ongeG seulement. 6illiam. com=ien peu ous ous souciereG de petits non@sens comme ceci. 8uand ous sereG lieutenant. O Je commence 4 croire 8ue $e ne serai $amais lieutenant. >anny. Tout le monde reKoit sa promotion. sau+ moi. O #%. mon c%er 6illiam. ne parleG pas ainsi. ;e soyeG pas si découragé. &on oncle ne dit rien. mais $e suis sCre 8u’il +era tout ce 8ui est en son pou oir pour 8ue ous soyeG nommé. 3l sait. aussi =ien 8ue ous. 8uelle importance cela a. (lle +ut arrAtée par la ue de son oncle. 8ui se trou ait =eaucoup plus pr5s d’eu/ 8u’elle ne le soupKonnait. et c%acun trou a nécessaire de parler de 8uel8ue c%ose d’autre.

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O AimeG@ ous danser. >anny L O #ui. =eaucoup. &ais $e suis ite +atiguée. O J’aimerais aller 4 un =al a ec ous et ous oir danser. ;’a eG@ ous $amais de =als. 4 ;ort%ampton L J’aimerais ous oir danser. et $e danserais a ec ous. si ous le oulieG. car personne ne saurait 8ui $e suis. ici. et $’aimerais Atre otre partenaire une +ois de plus. ;ous a ons sou ent eu l’%a=itude de sauter ensem=le partout. n’est@ce pas L Muand l’orgue de Bar=arie était dans la rue L Je suis un tr5s =on danseur 4 ma mani5re. mais $’ose dire 8ue ous Ates meilleure 8ue moi. (t se tournant ers leur oncle 8ui était maintenant tout pr5s d’eu/ : O (st@ce 8ue >anny n’est pas une =onne danseuse. &onsieur L >anny. alarmée par une telle 8uestion. sans précédent. ne sa ait plus de 8uel cPté regarder ou comment se préparer 4 la réponse. Muel8ue reproc%e tr5s gra e. ou au moins la plus +roide e/pression d’indi++érence. de aient enir pour

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a++liger son +r5re et la +aire disparaJtre. &ais. au contraire. ce ne +ut pas pire 8ue : O Je regrette de dire 8ue $e suis incapa=le de répondre 4 otre 8uestion. Je n’ai $amais u >anny danser depuis 8u’elle était une petite +ille R mais $e suis certain 8ue nous allons tous deu/ penser 8u’elle s’en ac8uitte comme une dame lors8ue nous la errons. ce dont. peut@Atre. nous pourrons a oir une occasion sans de oir attendre trop longtemps. O J’ai eu le plaisir de oir otre s'ur danser. monsieur "rice. dit 7enry CraN+ord. se penc%ant en a ant. et $e peu/ m’engager 4 répondre 4 c%a8ue en8uAte 8ue ous pourrieG +aire 4 ce su$et. 4 otre enti5re satis+action. &ais $e crois Til it le regard de >anny s’a++ligerU 8ue cela sera 4 8uel8ue autre moment. 3l y a une personne dans la compagnie 8ui n’aime pas 8u’on parle de & lle "rice. C’était rai : il a ait u une +ois >anny dansant. et c’était rai aussi 8u’il aurait maintenant répondu 8u’elle glissait a ec une calme et lég5re élégance et dans un ryt%me

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admira=le R mais il n’aurait pu. mAme au pri/ de sa ie. rappeler ce 8ue sa danse a ait été. et il se portait garant 8u’elle a ait été présente. mais il ne se rappelait aucune c%ose 4 son propos. 3l passa. cependant. pour un admirateur de >anny R et 9ir T%omas. nullement mécontent. prolongea la con ersation sur la danse en général et était si =ien engagé dans une description des =als d’Antigua. en écoutant ce 8ue son ne eu pou ait relater au su$et des di++érentes +aKons de danser 8u’il a ait pu o=ser er. 8u’il n’a ait pas entendu 8u’on annonKait sa oiture. et 8u’il y +ut appelé en premier lieu par l’empressement de &me ;orris. O VeneG. >anny. 4 8uoi penseG@ ous L ;ous partons. ;e croyeG@ ous pas 8ue otre tante s’en a L Vite. ite. Je ne peu/ supporter de +aire attendre le pau re ieu/ 6ilco/. Vous de rieG tou$ours ous sou enir du coc%er et des c%e au/. &on c%er 9ir T%omas. nous a ons décidé 8ue la oiture re iendrait pour ous. et (dmond. et 6illiam. 9ir T%omas ne pou ait re+user. car cela a ait

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été son propre arrangement. communi8ué précédemment 4 sa +emme et 4 la s'ur de celle@ ci. mais !ela sem=lait ou=lié par &me ;orris 8ui de ait s’imaginer 8u’elle a ait tout +i/é elle@ mAme. Le dernier sentiment de >anny dans cette isite +ut du désappointement. car le c%Fle 8ue (dmond était occupé 4 prendre tran8uillement 4 la ser ante pour l’apporter et le poser sur ses épaules +ut saisi par la main prompte de &. CraN+ord et elle +ut o=ligée d’Atre rede a=le 4 l’attention de celui@ci.

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VIII
Le désir de 6illiam de oir danser >anny +it plus 8u’une impression momentanée sur son oncle. L’espoir d’une occasion. 8ue 9ir T%omas a ait donné 4 ce moment. n’a ait pas été donné pour Atre ou=lié ensuite. 3l demeurait +ermement désireu/ de satis+aire un sentiment si aima=le O de satis+aire n’importe 8ui d’autre 8ui sou%aiterait oir danser >anny. et de donner du plaisir au/ $eunes gens en général. et ayant ré+léc%i 4 la mati5re. et pris sa résolution calmement et indépendamment. le résultat en apparut le lendemain matin au dé$euner 8uand. apr5s a oir rappelé et commenté ce 8ue son ne eu a ait dit. il a$outa : O Je n’aimerais pas. 6illiam. 8ue ous 8uittieG le ;ort%amps%ire sans cette +a eur. Je eu/ me donner le plaisir de ous oir danser tous les deu/. Vous parlieG des =als 4 ;ort%ampton. os

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cousins y ont assisté occasionnellement. mais cela ne ous con iendrait en aucune +aKon. La +atigue serait trop grande pour otre tante. Je pense 8ue nous ne de ons pas penser 4 un =al 4 ;ort%ampton. Ine partie de danse 4 la maison serait mieu/ appropriée. et si... O A%. mon c%er 9ir T%omas. interrompit &me ;orris. $e sa ais ce 8ui allait arri er. Je sa ais ce 8ue ous allieG dire. 9i la c%5re Julia était 4 la maison. ou la tr5s c%5re &me ?us%Nort% 4 9ot%erton. pour +ournir une raison. une occasion pour une telle c%ose. ous serieG tenté de donner au/ $eunes gens un =al 4 &ans+ield. Je sais 8ue ous le serieG. 9i elles étaient 4 la maison pour orner le =al. ous aurieG un =al ce ;oVl. ?emercieG otre oncle. 6illiam. remercieG otre oncle. O &es +illes. répondit 9ir T%omas. s’interposant gra ement. ont leurs plaisirs 4 Brig%ton. et. $e l’esp5re. sont tr5s %eureuses : mais la danse 8ue $e pense donner 4 &ans+ield sera pour leurs cousins. 9i nous étions tous assem=lés. notre satis+action serait plus compl5te.

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sans aucun doute. mais cette a=sence. en somme. ne doit pas e/clure les autres du plaisir. &me ;orris n’a ait plus aucun autre mot 4 dire. (lle it la décision dans ses yeu/. et sa surprise et sa e/ation re8uirent 8uel8ues minutes de silence a ant 8u’elle puisse s’organiser et reprendre son sang@+roid. In =al 4 un tel moment S Les +illes a=sentes et elle@mAme non consultée S Cependant elle a ait le récon+ort 4 portée de sa main. (lle de ait +aire c%a8ue c%ose R Lady Bertram serait é idemment épargnée de toute pensée et de tout e++ort. et tout retom=erait sur elle. (lle aurait 4 +aire les %onneurs de la soirée. et cette ré+le/ion lui rendit si ite une grande partie de sa =onne %umeur 8u’elle put se $oindre au/ autres. a ant 8ue leur $oie et leurs remerciements +ussent tout 4 +ait e/primés. (dmond. 6illiam et >anny c%acun 4 leur +aKon. oyaient et espéraient dans ce proc%ain =al. autant de plaisir reconnaissant 8ue 9ir T%omas pou ait le désirer. Les sentiments d’(dmond étaient e/primés aussi. 9on p5re n’a ait $amais con+éré une +a eur ou montré une

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gentillesse 8ui +Ct 4 sa satis+action. Lady Bertram était par+aitement d’accord et contente et n’a ait pas d’o=$ections 4 +aire R 9ir T%omas l’assurait 8ue cela ne lui donnerait 8ue peu de souci R et elle lui certi+ia , 8u’elle n’était pas du tout e++rayée par ces ennuis et 8ue. en érité. elle ne pou ait imaginer 8u’il y en aurait. &me ;orris était prAte a ec ses suggestions. comme pour lui indi8uer 8uelle c%am=re elle pensait aussi Atre la plus adé8uate. mais elle trou a dé$4 tout pré u R et 8uand elle oulut émettre son a is au su$et du $our. il apparut 8ue le $our était +i/é aussi. 9ir T%omas s’était amusé 4 dessiner compl5tement les grandes lignes du pro$et. et. d5s 8u’elle écouterait calmement. il pourrait lire la liste des +amilles 4 in iter. dont il déduisait. en tenant compte de la =ri5 eté de l’in+ormation. 8u’il pourrait rassem=ler asseG de $eunes gens pour +ormer douGe ou 8uatorGe couples R et il pourrait détailler les considérations 8ui l’a aient décidé de s’arrAter au !!. comme le meilleur $our 4 c%oisir. 6illiam de ait Atre 4

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"ortsmout% le !1 R le !! serait donc. en consé8uent. le dernier $our de sa isite R mais alors 8ue les $ours étaient si peu nom=reu/. il n’eCt pas été sage d’en c%oisir un plus rapproc%é. &me ;orris +ut o=ligée de se sentir satis+aite d’a oir pensé $uste de la mAme +aKon. et d’a oir été sur le point de proposer le !! elle@mAme. comme étant de loin la meilleure date pour le pro$et. Le =al était maintenant une c%ose décidée et a ant la soirée. une c%ose annoncée 4 tous ceu/ 8u’elle concernait. Les in itations +urent en oyées en %Fte. et plus d’une $eune +ille se couc%a ce soir@l4 a ec sa tAte pleine de soucis %eureu/. aussi =ien 8ue >anny. "our elle. les soucis étaient par+ois pres8ue au@dessus de la $oie R en peine et e/périmentée. n’ayant 8ue peu de moyens de c%oisir et peu de con+iance dans son propre goCt. le , comment serait@elle %a=illée L - était un point de douloureuse in8uiétude R et l’un des rares ornements 8u’elle possédFt. une tr5s =elle croi/ d’am=re 8ue 6illiam lui a ait apportée de 9icile. était sa grande détresse. car elle n’a ait rien d’autre
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8u’un morceau de ru=an pour la +i/er R et =ien 8u’elle l’eCt portée une +ois de cette +aKon. cela con iendrait@il pour une telle occasion. au milieu de tous les ric%es =i$ou/ 8ue. elle le supposa. toutes les autres $eunes +illes porteraient. (t cependant. ne pas la porter S 6illiam aurait désiré lui ac%eter une =elle c%aJne d’or aussi. mais le pro$et était au@del4 de ses moyens et. en consé8uence ne pas porter la croi/ pourrait le e/er. C’étaient des considérations an/ieuses R asseG pour calmer son esprit mAme 4 la pensée d’un =al donné principalement en sa +a eur. "endant ce temps les préparati+s continuaient. et Lady Bertram continuait de s’asseoir sur son so+a sans Atre dérangée par eu/. (lle eut 8uel8ues isites de la gou ernante. et sa ser ante dut se %Fter de lui con+ectionner une nou elle ro=e. 9ir T%omas donnait les ordres et & me ;orris courait partout. mais cela ne gAnait nullement l’a++aire. (dmond était 4 ce moment particuli5rement soucieu/. son esprit était pro+ondément occupé par la considération de deu/ é énements importants de sa ie. 8ui allaient +i/er son destin :

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entrée dans les ordres et mariage O é énements d’un caract5re tellement sérieu/ 8ue le =al. 8ui serait tr5s certainement rapidement sui i de l’un d’eu/. lui apparaissait moindre 4 ses yeu/ 8u’4 ceu/ de n’importe 8uelle autre personne de la maison. Le !). il allait c%eG un ami 4 "eter=oroug%. 8ui était dans la mAme situation 8ue lui. et ils allaient rece oir les ordres dans le courant de la semaine de la ;oVl. La moitié de sa destinée serait alors déterminée O mais l’autre moitié pou ait ne pas Atre aussi douce 4 accomplir. 9es de oirs seraient éta=lis. mais la +emme 8ui de rait animer. partager et récompenser ces de oirs pou ait encore Atre inaccessi=le. 3l connaissait sa propre pensée. mais il n’était pas tou$ours certain de connaJtre & lle CraN+ord. 3l y a ait des points sur les8uels ils n’étaient pas compl5tement d’accord. il y a ait des moments oD elle ne sem=lait pas +a ora=le. et =ien 8ue +aisant con+iance enti5rement 4 son a++ection. 4 une conclusion dans un délai tr5s court. il éprou ait =eaucoup de sentiments an/ieu/. =eaucoup d’%eures de doute 8uant au résultat. 9a con iction de ses égards pour lui était

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8uel8ue+ois tr5s +orts R il pourrait regarder en arri5re ers une longue période d’encouragement. et elle était aussi par+aite dans un attac%ement désintéressé 8ue dans toute autre c%ose. &ais 4 d’autres moments. des doutes et des alarmes se mélangeaient 4 ses espoirs. et 8uand il songeait 4 son man8ue d’inclination pour l’intimité et la retraite. sa pré+érence décidée pour une ie 4 Londres. 8ue pou ait@il espérer d’autre 8u’un re+us déterminé L E moins 8ue ce ne soit une acceptation encore moins =onne. demandant de tels sacri+ices 4 sa situation et 4 son métier. 8ue sa conscience dCt le lui dé+endre. L’issue de tout dépendait d’une 8uestion : L’aimait@elle asseG +ortement pour dépasser des points 8ui a aient tou$ours été essentiels L L’aimait@elle asseG +ortement pour 8u’ils +ussent plus essentiels L (t cette 8uestion. 8u’il se répétait continuellement. 8uoi8u’elle eCt le plus sou ent un , oui - comme réponse a ait aussi par+ois son , non -. &lle CraN+ord allait =ientPt 8uitter &ans+ield. et 4 cette occasion le , oui - et le , non -

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alternaient plus +ré8uemment. 3l a ait u =riller ses yeu/ lors8u’elle parlait de la lettre de sa c%5re amie. 8ui lui promettait une longue isite 4 Londres. et de la gentillesse d’7enry. 8ui s’engageait 4 rester oD il était a+in 8u’il pCt l’accompagner l4@=as. il l’a ait entendu parler du plaisir d’un tel oyage a ec une animation 8ui oulait dire , non -. &ais ceci s’est passé au cours de la $ournée décisi e. dans la premi5re %eure de $oie 8uand rien d’autre ne comptait 4 ses yeu/ 8ue les amis 8u’elle allait oir. <epuis. il l’a ait entendu s’e/primer di++éremment. a ec d’autres sentiments. des sentiments plus contrPlés. il l’a entendu dire 4 &me Wrant 8u’elle la 8uitterait a ec regret R 8u’elle commenKait 4 penser. 8ue ni les amis. ni les plaisirs 8u’elle allait retrou er. ne alaient ceu/ 8u’elle laissait derri5re elle. et 8ue. =ien 8u’elle se sentJt o=ligée de partir. elle sa ait dé$4 8u’elle éprou erait de la $oie. l4@=as. 8uand elle pourrait pré oir le moment de son retour 4 &ans+ield. ;’y a ait@il pas des , oui - dans tout ceci L Ayant 4 peser. arranger et réarranger pareilles c%oses. (dmond ne pou ait pas s’intéresser
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énormément 4 la soirée 8ue le reste de la +amille attendait a ec un tel intérAt. &ise 4 part la $oie de ses deu/ cousins. cette soirée n’a ait pas plus de aleur pour lui 8ue n’importe 8uelle autre réunion des deu/ +amilles. C%a8ue réunion apportait l’espoir d’une con+irmation 8uelcon8ue R mais le tour=illon de la salle de =al ne serait peut@Atre pas particuli5rement +a ora=le 4 l’e/pression des sentiments sérieu/. L’engager précisément pour les deu/ premi5res danses. c’était la possi=ilité d’un =on%eur personnel 8u’il sentait en son pou oir. et la seule préparation pour le =al 4 la8uelle il pou ait prendre part. en dépit de tout ce 8ui se passait autour de lui en rapport a ec la +Ate. depuis le matin $us8u’au soir. Jeudi était le $our du =al. et le mercredi matin. >anny. encore incapa=le de c%oisir ce 8u’elle de rait mettre. se décida 4 demander conseil au/ plus compétents. et s’adressa 4 & me Wrant et 4 sa s'ur dont le =on goCt généralement reconnu. l’aiderait 4 Atre irréproc%a=le. et comme (dmond et 6illiam étaient partis pour ;ort%ampton. elle a ait des raisons de penser 8ue &. CraN+ord le serait de mAme. (lle descendit ers le pres=yt5re.
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ne craignant pas de se ris8uer 4 une con ersation pri ée R et le secret d’une telle con ersation était de premi5re importance pour >anny. plus 8u’4 moitié %onteuse de ses propres préoccupations. (lle rencontra &lle CraN+ord 4 8uel8ues yards du pres=yt5re. Comme celle@ci s’apprAtait 4 lui rendre isite. et comme il lui sem=lait 8ue son amie. o=ligée 8u’elle était d’insister sur le retour. n’a=andonnait sa promenade 8u’4 contrec'ur. elle e/pli8ua l’o=$et de sa isite immédiatement et o=ser a. 8ue si elle oulait Atre asseG aima=le pour lui donner son opinion cela pourrait aussi =ien se +aire 4 l’e/térieur 8u’4 l’intérieur. & lle CraN+ord parut enc%antée de sa demande et pressa >anny. d’une +aKon =eaucoup plus cordiale 8u’a ant. de retourner a ec elle et proposa 8u’elles aillent dans sa c%am=re oD elles pourraient a oir une causette con+orta=le sans déranger le <octeur et & me Wrant. 8ui étaient ensem=le au salon. Ceci était précisément un plan 8ui con enait 4 >anny R et a ec une grande gratitude de son cPté pour une complaisance si gentille et si i e. elles entr5rent et mont5rent 4 l’étage. et +urent =ientPt a=sor=ées par le su$et 8ui
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les intéressait. &lle CraN+ord. +lattée de cet appel. lui dé oua le meilleur de son $ugement et de son =on goCt. rendit tout +acile par ses suggestions et essaya de rendre tout agréa=le 4 >anny par son encouragement. La toilette se trou a décidée dans ses grandes lignes. O , &ais alleG@ ous porter la croi/ de otre +r5re comme collier L - dit &lle CraN+ord. , ne portereG ous pas la croi/ de otre +r5re L - (t tandis 8u’elle parlait. elle dé+aisait un petit pa8uet. 8ue >anny a ait remar8ué dans sa main 8uand elles s’étaient rencontrées. >anny lui raconta ses désirs et ses doutes 4 ce point R elle ne sa ait pas si elle de ait porter. ou ne pas porter la croi/. #n répondit pour elle. en plaKant une petite =oJte 4 +ri olités de ant elle et en lui demandant de c%oisir parmi plusieurs c%aJnes et colliers en or. Tel était le pa8uet dont &lle CraN+ord était pour ue et c’était l4 l’o=$et de sa isite R et de la mani5re la plus aima=le elle pressait maintenant >anny d’en prendre une pour la croi/ et de la garder pour l’amour d’elle. disant toutes les c%oses 8u’elle put imaginer pour écarter les scrupules 8ui a aient d’a=ord +ait reculer >anny a ec un

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mou ement d’%orreur de ant la proposition. O Vous oyeG 8uelle collection $’ai. dit@elle. $e n’en emploie pas la moitié. Je ne ous o++re 8ue du ieu/. Vous de eG e/cuser mon sans@gAne et me rendre ser ice. >anny résistait tou$ours. de tout son c'ur. Le don a ait trop de aleur. &ais & lle CraN+ord persé éra tant. discuta le cas a ec tant d’arguments si sérieu/ et si a++ectueu/ appuyés sur la tAte de 6illiam. sur la croi/. sur le =al et sur elle@mAme 8u’4 la +in elle eut gain de cause. >anny se trou a o=ligée de céder a+in 8u’elle ne pCt Atre accusée d’orgueil. d’indi++érence ou d’autres petitesses R et ayant a ec une %um=le répugnance donné son consentement. elle se mit 4 +aire une sélection. (lle regarda. regarda. désirant trou er celle 8ui a ait le moins de aleur R et était en+in déterminée 4 +aire son c%oi/. 8uand elle crut 8u’un collier se trou ait de ant ses yeu/ plus sou ent 8ue les autres. C’était un collier en or. $oliment arrangé. et =ien 8ue >anny eCt pré+éré une c%aJne plus longue et plus simple comme étant plus adaptée 4 son =ut. elle espérait a oir

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c%oisi celle 8ue &lle CraN+ord désirait garder le moins. &lle CraN+ord mani+esta sa par+aite appro=ation par un sourire R et se dépAc%a de compléter le don en lui mettant le collier et en lui +aisant oir l’e++et 8u’il +aisait sur elle. >anny n’aurait pu +ormuler la moindre opposition et e/ception +aite de ce 8u’il lui restait de scrupules. était e/trAmement %eureuse d’une ac8uisition si appropriée. (lle aurait peut@Atre pré+éré Atre l’o=ligée d’une autre personne. &ais cela était un sentiment =as. &lle CraN+ord a ait de ancé ses désirs a ec une gentillesse 8ui prou ait 8u’elle était une amie. O Muand $e porterai ce collier. $e penserai tou$ours 4 ous. dit@elle. $e penserai com=ien ous étieG aima=le. O Vous de eG également penser 4 8uel8u’un d’autre 8uand ous le portereG. répli8uait & lle CraN+ord. Vous de eG aussi penser 4 mon +r5re. car la pensée enait d’a=ord de lui. 3l me la donna. et a ec le collier $e ous passe tous les de oirs de ous sou enir du premier donneur. Cela doit Atre un sou enir de +amille. La s'ur ne

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peut Atre dans os pensées sans 8ue le +r5re n’y soit aussi. >anny. grandement étonnée et pleine de con+usion. aurait instantanément retourné le cadeau. "rendre ce 8ui a ait été le cadeau d’une autre personne. d’un +r5re. encore. impossi=le S Cela ne de ait pas Atre. A ec une a idité et un em=arras asseG di ertissants pour sa compagne. elle remit la c%aJne sur le carton. et sem=lait résolue 4 ne pas en perdre une autre. O &a pau re en+ant. dit@elle en riant. de 8uoi a eG@ ous peur L CroyeG@ ous 8ue 7enry considérerait ce collier mien et s’imaginerait 8u’il n’est pas enu %onnAtement en otre possession L #u imagineG@ ous 8u’il serait trop +latté de oir le collier 4 otre gorge. collier 8u’il ac%eta il y a trois ans a ant 8u’il ne sCt 8u’une telle gorge e/istait L #u peut@Atre. et elle eut un air espi5gle. croyeG@ ous 8u’il y a une conspiration entre nous et 8ue ce 8ue $e +ais maintenant $e le +ais 4 son désir et 4 sa connaissance. >anny protesta a=solument contre de telles pensées tout en rougissant =eaucoup.

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O Bien. alors. répli8ua &lle CraN+ord. tr5s sérieusement et sans la croire enti5rement. pour me con aincre 8ue ous n’y suspecteG pas de pi5ge et aussi con+iante 8ue $e ous ai tou$ours trou ée. preneG ce collier et n’en dites pas un mot de plus. Le +ait 8ue c’est un cadeau de mon +r5re ne doit +aire aucune di++érence pour ous. comme. $e ous l’assure. cela n’en +ait pas dans ma olonté de m’en séparer. 3l me donne tou$ours une c%ose ou l’autre. J’ai tant de cadeau/ innom=ra=les de lui 8ue $e ne pourrais les compter. ou lui en rappeler la moitié. (t pour ce 8ui est de ce collier. $e ne crois pas 8ue $e l’ai porté si/ +ois R il est tr5s $oli. mais $e n’y pense pas R et =ien 8ue ous eussieG été aussi =ien mAme a ec n’importe 8uel autre =i$ou de la =oJte. il se +ait 8ue ous a eG c%oisi précisément celui. dont. si $’a ais une pré+érence. $e me séparerais olontiers et 8ue $e pré+5re oir en otre possession plutPt 8u’4 n’importe 8ui d’autre. ;e ous y opposeG plus. $e ous en supplie. ce petit rien ne aut pas la moitié de tant de paroles. >anny n’osa pas s’opposer plus longtemps. et a ec des remerciements renou elés mais moins
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%eureu/ accepta de nou eau le collier. car il y a ait une e/pression dans le regard de & lle CraN+ord 8ui ne pou ait pas la satis+aire. 3l lui était impossi=le de rester insensi=le au c%angement de mani5res de &. CraN+ord 4 son égard. 3l y a ait longtemps 8u’elle ne l’a ait u. 3l essayait é idemment de lui plaire R il était galant. il était attenti+ O il était. en 8uel8ue sorte. comme il a ait été a ec ses cousines O il oulait. croyait@elle. duper sa tran8uillité. comme il a ait dupé ses cousines : 8uant 4 sa oir s’il n’a ait rien 4 oir a ec le collier S (lle ne pou ait se con aincre 8u’il n’y était pour rien. car & lle CraN+ord. complaisante en tant 8ue s'ur. était insouciante en tant 8ue +emme et 8u’amie. (lle retourna maintenant 4 la maison en ré+léc%issant et en doutant. et sentant 8ue la possession de ce 8u’elle a ait tellement désiré n’apportait pas =eaucoup de satis+action. C’est a ec un c%angement plutPt 8u’une diminution de souci 8u’elle reprit le c%emin 8u’elle a ait +oulé a ant.

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I
(n rentrant 4 la maison. >anny monta immédiatement déposer son ac8uisition inattendue. ce collier. un =ien douteu/. dans la salle et le mettre dans une petite =oJte oD elle gardait tous ses petits trésors R mais. en ou rant la porte. 8uelle ne +ut pas sa surprise d’y trou er son cousin (dmond en train d’écrire 4 sa ta=le. Ine telle c%ose. 8ui n’était $amais arri ée aupara ant. était pres8ue aussi mer eilleuse 8ue =ien enue. O >anny. dit@il immédiatement. a=andonnant c%aise et plume et enant 4 sa rencontre. tenant 8uel8ue c%ose en mains. $e ous demande pardon d’Atre ici. Je enais ous c%erc%er. et apr5s a oir attendu un peu. dans l’espoir de otre arri ée. $’étais en train d’employer otre encrier pour e/pli8uer ma commission. Vous trou ereG le dé=ut d’une lettre pour ous R mais. maintenant. $e puis traiter l’a++aire de i e oi/. oici : Je ne

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ous demande 8ue d’accepter ce petit rien O une c%aJne pour la croi/ de 6illiam. Vous aurieG dC l’a oir la semaine passée. mais il a +allu attendre parce 8ue mon +r5re n’a pu aller en ille aussi ite 8ue $’a ais espéré. et $e ne iens 8ue de la rece oir maintenant 4 ;ort%ampton. J’esp5re 8ue ous aimereG la c%aJne. >anny. Je me suis e++orcé de m’en tenir 4 la simplicité de otre goCt R mais de toute +aKon. $e sais 8ue ous sereG indulgente pour mes intentions. et la considérereG comme elle est réellement : le signe de l’a++ection d’un de os plus anciens amis. (t en disant ces mots il se %Ftait de partir a ant 8ue >anny. écrasée par un millier de sensations de peine et de $oie. pCt tenter de parler. mais animée par un désir sou erain elle s’e/clama : O #%. cousin. arrAteG un moment. $e ous en prie. arrAteG@ ous S 3l re int. O Je ne peu/ essayer de ous remercier. continua@t@elle d’une mani5re tr5s agitée. les remerciements sont %ors de 8uestion. Je ressens
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=eaucoup plus 8ue $e pourrais e/primer. Votre =onté de penser 4 moi d’une telle +aKon est au@ del4... O 9i c’est l4 tout ce 8ue ous a eG 4 me dire. >anny S 9ouriant. il s’apprAtait 4 partir de nou eau. O ;on. non. $e oudrais ous consulter. "res8ue inconsciemment. elle a ait dé+ait maintenant le pa8uet 8u’il lui a ait placé dans la main et oyant de ant elle. dans la =eauté de l’em=allage d’un $oaillier. une c%aJne d’or noué. par+aitement simple et nette. elle ne put s’empAc%er de s’e/clamer 4 nou eau : O #%. ceci est =eau. réellement S Ceci est précisément la c%ose 8ue $e sou%aitais S Ceci est le seul ornement 8ue $e désire posséder $amais. (lle est e/actement assortie 4 ma croi/. (lles doi ent et seront tou$ours portées ensem=le. Le cadeau ient aussi 4 un moment si propice. #% S cousin. ous ne pou eG sa oir com=ien il est propice. O &a c%5re >anny. ous Ates =eaucoup trop

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sensi=le 4 ces c%oses. Je suis +ort %eureu/ 8ue ous aimieG la c%aJne. et 8u’elle arri e 4 temps pour demain R mais os remerciements dépassent l’occasion. CroyeG@moi. $e n’ai au monde de plus grand plaisir 8ue de contri=uer au Ptre. ;on. $e puis le dire en toute assurance. $e n’ai pas de plaisir aussi complet. aussi inaltéra=le. 3l est sans un mécompte. >anny aurait pu i re une %eure sans prononcer un autre mot mais (dmond. apr5s a oir attendu un moment. l’o=ligea 4 +aire descendre ses pensées de leur ol céleste. en disant : O &ais 4 8uel su$et ouleG@ ous me consulter L C’était au su$et du collier 8u’elle oulait. le plus sérieusement du monde. maintenant rendre. elle espérait o=tenir son consentement pour le +aire. (lle donnait le récit de sa récente isite maintenant 8ue ses ra issements pou aient Atre passés. mais (dmond était si +rappé par la circonstance. si enc%anté de ce 8ue & lle CraN+ord a ait +ait. si +rappé par une telle coQncidence entre eu/ 8ue >anny ne put 8u’admettre le pou oir

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d’un plaisir sur son propre esprit. =ien 8ue cela pCt a oir des mécomptes. 3l se passa 8uel8ue temps a ant 8u’elle pCt a oir asseG d’attention pour son pro$et ou une réponse 4 sa demande : il était plongé dans une rA erie aimante et émettait de temps en temps 8uel8ues demi@p%rases de louange R mais 8uand il s’é eilla et comprit. il était =ien décidé 4 s’opposer 4 ce 8u’elle sou%aitait. O ?en oyer le collier S ;on. ma c%5re >anny. pas d’apr5s mon idée. Ce serait pro+ondément morti+iant pour elle. 3l ne peut e/ister de sensation plus désagréa=le 8ue de oir re enir dans os mains 8uel8ue c%ose 8ue ous a eG donné a ec l’espoir raisonna=le de contri=uer au =on%eur d’un ami. "our8uoi perdrait@elle un plaisir 8u’elle a montré si =ien mériter L O 9i cela m’a ait été donné en premi5re instance. dit >anny. $e n’aurais $amais songé 4 le rendre R mais. comme c’est un présent de son +r5re. il n’est pas $uste de supposer 8u’elle s’en sépare +acilement si ce n’est pas nécessaire L O (lle ne doit pas supposer 8ue ce n’est pas

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nécessaire. du moins pas accepta=le R le +ait 8ue primiti ement c’était un cadeau de son +r5re ne +ait aucune di++érence. car cela ne l’a pas empAc%é de l’o++rir. ni ous de l’accepter. donc cela ne doit pas ous empAc%er de le garder. 9ans aucun doute il est plus =eau 8ue le mien et plus en rapport a ec une salle de =al. O ;on. ce n’est pas plus =eau. ce n’est pas plus =eau du tout dans son genre. et pas 4 moitié aussi con ena=le. La croi/ s’accordera mieu/ a ec la c%aJne 8u’a ec le collier. c’est au@del4 de toute comparaison. O "our une nuit. >anny. rien 8ue pour une nuit. si cela est un sacri+ice. Je suis sCr 8u’apr5s ré+le/ion. ous oudreG +aire ce sacri+ice plutPt 8ue de +aire de la peine 4 8uel8u’un 8ui n’a eu en ue 8ue otre =ien@Atre. Les attentions de & lle CraN+ord n’ont pas été au@dessus de ce 8ue ous mériteG O $e suis la derni5re personne 4 croire 8u’elle pourrait Atre au dessus de os mérites O et 8ue ous pourrieG lui répondre a ec 8uel8ue c%ose 8ui aurait un air d’ingratitude. =ien 8ue $e sac%e 8ue ce ne pourrait $amais Atre ni dans otre

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intention. ni dans otre nature. "orteG le collier demain soir. ainsi 8ue ous ous y Ates engagée. et réser eG la c%aJne pour des occasions plus courantes. Ceci est mon a is. Je ne oudrais pas 8ue l’om=re d’une +roideur ienne trou=ler une intimité 8ue $’ai o=ser ée. a ec le plus grand plaisir. entre deu/ Atres dans les caract5res des8uels $’ai trou é une grande ressem=lance de sincérité et de délicatesse. =ien 8u’il y ait 8uel8ues lég5res di++érences résultant d’une di++érence de situation. mais 8ui ne +orment pas un o=stacle 4 une érita=le amitié. Je ne oudrais pas 8u’une om=re de +roideur s’éle Ft entre les deu/ Atres 8ui me sont le plus c%ers au monde. répéta@t@il. Muand il eut parlé. il s’en alla. et >anny a ait 4 se calmer comme elle le put. (lle était l’une de ses plus c%5res amies : cela de ait la récon+orter. &ais l’autre. la premi5re S 3l ne lui a ait $amais parlé si ou ertement. et 8uoi8u’il ne lui eCt rien raconté 8u’elle n’a ait dé$4 de iné depuis longtemps. c’était un c%oc pour elle R car ces mots montraient ses propres con ictions. et ses ues. Les unes et les autres sem=laient
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dé+initi es. 3l épouserait &lle CraN+ord. C’était un c%oc. en dépit d’une attente tr5s longue. et elle était o=ligée de répéter encore 8u’elle était l’une de ses deu/ plus c%5res amies. pour 8ue ces mots lui donnent 8uel8ue sensation. 9i elle pou ait croire 8ue &lle CraN+ord le méritait. o%. com=ien ce serait di++érent S Com=ien plus toléra=le S &ais il se trompait sur son compte. il lui accordait des mérites 8u’elle n’a ait pas. ses dé+auts étaient ce 8u’ils a aient tou$ours été. mais il ne les oyait plus. A ant 8u’elle n’ait ersé =eaucoup de larmes sur cette déception. >anny ne réussit pas 4 calmer son agitation. et l’a=attement 8ui sui it ne put Atre allégé 8ue par de +er entes pri5res pour son =on%eur. C’était son intention. et elle y oyait un de oir. d’essayer de surmonter tout ce 8ui était e/cessi+. tout ce 8ui touc%ait 4 l’égoQsme dans son a++ection pour (dmond. (lle ne trou ait pas de mots asseG +orts pour satis+aire sa propre %umilité. <e penser 4 lui comme & lle CraN+ord pou ait le +aire. eCt été c%eG elle une +olie. "our elle. il ne pou ait $amais. dans aucune circonstance. Atre autre c%ose de plus c%er 8u’un
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ami. Comment une telle pensée lui enait@elle. mAme pour la réprou er ou la dé+endre L 3l n’était pas permis 8ue cette pensée touc%Ft les con+ins de son esprit. (lle s’appli8uerait 4 Atre raisonna=le et 4 mériter le droit de $uger a ec une intelligence saine et %onnAte le caract5re et le pri il5ge de sinc5re sollicitude de & lle CraN+ord pour lui. (lle a ait de l’%éroQsme dans ses principes et était décidée 4 +aire son de oir. mais ayant aussi =eaucoup de sentiments in%érents 4 la $eunesse et 4 la nature. il ne +aut pas s’étonner outre mesure si. apr5s a oir pris toutes ces =onnes résolutions de maJtrise de soi. elle saisit comme un trésor inespéré le =out de papier sur le8uel (dmond a ait commencé 4 lui écrire et si. ayant lu a ec la plus tendre émotion ces mots : , &a tr5s c%5re >anny. ous de eG me +aire la +a eur d’accepter -. elle l’en+erma a ec la c%aJne comme si c’était la plus c%5re partie du don. C’était la seule c%ose 8ui s’approc%ait d’une lettre 8u’elle a ait $amais reKue de lui. et il se pourrait 8u’elle n’en reKCt $amais d’autre R il était impossi=le 8u’elle en reKCt $amais une autre 8ui
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lui procurFt plus de plaisir. tant. en tous cas. 4 cause des circonstances 8ue du style. Jamais auteur n’a ait écrit deu/ lignes 8ui eussent plus de aleur. $amais les rec%erc%es du plus aimant correspondant n’a aient été plus =énies. "our elle. l’écriture elle@mAme. indépendamment de tout. était une =énédiction. Jamais Atre %umain n’a ait écrit des caract5res compara=les 4 l’écriture la plus courante d’(dmond S Ce spécimen. mAme a ec la grande %Fte dans la8uelle il a ait été écrit. n’a ait pas une +aute. et il y a ait une telle +élicité dans les 8uatre premiers mots. dans l’arrangement de , &a tr5s c%5re >anny -. 8u’elle aurait pu les regarder tou$ours. Ayant apaisé son esprit et récon+orté son c'ur par cet %eureu/ mélange de raison et de +ai=lesse. elle était en état de descendre en temps con ena=le. de reprendre ses emplois %a=ituels aupr5s de sa tante Bertram et de lui donner les attentions usuelles. sans un man8ue apparent de présence d’esprit. Le $eudi. destiné 4 l’espoir et au plaisir. arri a.

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et commenKa a ec =eaucoup plus de douceur pour >anny 8ue d’%a=itude. car apr5s le dJner. une note tr5s aima=le de &. CraN+ord disant 8ue. comme il se trou ait o=ligé d’aller 4 Londres le lendemain. il ne pou ait s’empAc%er d’a oir un compagnon R 8ue si 6illiam pou ait se décider 4 8uitter &ans+ield une demi@$ournée plus tPt 8u’il ne l’a ait escompté. il pourrait lui donner une place dans sa oiture. &. CraN+ord a ait l’intention d’arri er pour l’%eure du souper tardi+ de son oncle et de l’in iter 4 dJner a ec lui c%eG l’amiral. La proposition plaisait =eaucoup 4 6illiam. 8ui était enc%anté de oyager en poste a ec 8uatre c%e au/ et a ec un ami si en$oué et si agréa=le R aimant l’idée de oyager a ec des dépAc%es. il disait immédiatement tout ce 8ui était en +a eur de ce =on%eur et de cet %onneur. pour autant 8ue son imagination pCt les lui suggérer. et >anny était e/trAmement contente pour un autre moti+. car dans le plan original. 6illiam aurait dC 8uitter &ans+ield le soir sui ant par le ser ice de poste de ;ort%ampton. ce 8ui ne lui aurait pas permis une %eure de repos a ant de s’installer dans une oiture de

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"ortsmout% R et =ien 8ue la proposition de &. CraN+ord la pri Ft de =eaucoup d’%eures de sa compagnie. elle était trop %eureuse de sa oir 6illiam sau é d’un tel oyage pour penser 4 rien d’autre. 9ir T%omas approu ait le pro$et pour une autre raison : le +ait 8ue son ne eu allait Atre présenté 4 l’amiral pourrait lui ser ir. 3l croyait 8ue l’amiral a ait de l’in+luence. (t l’esprit de >anny se nourrit de ces idées pendant la moitié de la matinée. Muant au =al si proc%e. elle était =eaucoup trop agitée et trop e++rayée d’a ance. pour a oir la moitié du plaisir 8u’elle aurait dC éprou er ou était supposée a oir. comme =eaucoup de $eunes demoiselles 8ui sont dans l’attente du mAme é énement. mais 8ui sont dans des situations plus aisées et pour 8ui cela présentait moins de nou eauté et moins de satis+action. & lle "rice. connue de nom seulement par la moitié des in ités. de ait +aire maintenant son entrée dans le monde et de ait Atre considérée comme la reine du =al. Mui aurait pu Atre plus %eureuse 8ue & lle "rice L &ais &lle "rice n’a ait pas été éle ée dans ce sens et si elle a ait su sous 8uel signe ce =al se
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trou ait. par rapport 4 sa personne. son =ien@Atre eCt encore diminué et les craintes 8u’elle a ait dé$4. de se tromper et d’Atre regardée. a oir de la +orce et des partenaires pour la moitié de la soirée. danser un peu a ec (dmond et pas =eaucoup a ec &. CraN+ord. oir le plaisir de 6illiam et Atre capa=le de se tenir 4 l’écart de tante ;orris. c’était le sommet de son am=ition et son plus grand =on%eur possi=le. Bien 8ue ce +ussent l4 tous ses espoirs. elle ne pourrait s’y maintenir tou$ours. et au cours d’une longue matinée passée en grande partie a ec ses tantes. elle était sou ent sous l’in+luence de ues moins optimistes. 6illiam. décidé 4 +aire de son dernier $our une $ournée de $oie compl5te. était parti 4 la c%asse 4 la =écasse R (dmond. elle n’a ait 8ue trop de =onnes raisons de le croire. était au pres=yt5re. et restée seule pour supporter les tracas de & me ;orris. 8ui était +Fc%ée de ce 8ue sa ser ante oulait arranger le souper 4 sa +aKon. tracasserie 8ue celle@ci pou ait é iter. >anny oyait dans tout cela un mau ais présage pour le =al et s’en alla. tourmentée et 4 =out de +orces. s’%a=iller
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dans sa c%am=re. se sentant languissante et incapa=le de =on%eur comme s’il ne lui a ait pas été permis d’assister au =al. Comme elle montait lentement l’escalier. elle songeait 8u’%ier. 4 peu pr5s ers la mAme %eure. elle était re enue du pres=yt5re et a ait trou é (dmond dans sa c%am=re. , 9i $e de ais l’y retrou er encore au$ourd’%ui... - se dit@elle a ec une douce émotion. O >anny. dit 4 ce moment une oi/ pr5s d’elle. 9ursautant et le ant la tAte elle it. 4 tra ers le couloir 8u’elle a ait atteint. (dmond lui@mAme. de=out au %aut d’une autre cage d’escalier. 3l int ers elle. O Vous a eG l’air +atiguée et éreintée. >anny. Vous ous Ates promenée trop loin. O ;on. $e ne suis pas sortie du tout. O Alors. ous a eG été +atiguée intérieurement et c’est plus terri=le. Vous aurieG mieu/ +ait de sortir. >anny. n’aimant pas se plaindre. estima plus +acile de ne pas répondre. et =ien 8u’il la regardFt

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a ec la douceur %a=ituelle. elle crut 8u’il a ait ite cessé de penser 4 elle. 3l ne sem=lait pas animé R 8uel8ue c%ose 8ui n’a ait rien 4 oir a ec elle allait mal. 3ls mont5rent les escaliers ensem=le. leurs c%am=res se trou ant au mAme étage. O Je iens de c%eG le <r. Wrant. dit (dmond. Vous pou eG de iner 8uel message $’ai apporté l4@=as. >anny. (t il a ait l’air si sérieu/ 8u’elle ne pou ait de iner 8u’une seule c%ose. ce 8ui la rendit trop émue pour parler. O Je sou%aitais engager les deu/ premi5res danses de &lle CraN+ord. e/pli8ua@t@il ensuite. et cette e/plication ranima >anny et la rendit capa=le. ainsi 8u’on l’attendait d’elle. d’émettre 8uel8ue c%ose comme une 8uestion 8uant au résultat de la demande. O #ui. répondit@il. elle me les a accordées. mais. a$outa@t@il a ec un sourire 8ui a ait de la peine 4 ne pas disparaJtre. elle dit 8ue ce sera la derni5re +ois 8u’elle dansera a ec moi. (lle ne le pense pas. Je crois. $’esp5re. $e suis sCr 8u’elle
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n’est pas sérieuse. &ais $’aurais pré+éré ne pas l’entendre. (lle n’a $amais dansé a ec un pasteur. et elle ne dansera $amais a ec un pasteur. dit@elle. "our ma part. $e pourrais sou%aiter 8u’il n’y eCt pas de =al. $e eu/ dire pas cette semaine. précisément au$ourd’%ui. <emain $e 8uitte la maison. >anny lutta pour parler et +init par dire : O Je suis tr5s peinée 8ue 8uel8ue c%ose se soit passé 8ui ous désole. Au$ourd’%ui de ait Atre un $our de $oie. &on oncle le comprenait ainsi. O #%. oui. oui. et ce sera un $our de plaisir. Tout +inira =ien. Je suis seulement peiné pour un moment. (n +ait. ce n’est pas 8ue la date du =al soit mal c%oisie O 8u’est@ce 8ue cela eut dire L &ais. >anny. dit@il en lui prenant la main et en parlant =as et sérieusement. ous sa eG ce 8ue cela eut dire. Vous oyeG comment cela est R ous pourrieG peut@Atre me dire comment et pour8uoi $e suis peiné. LaisseG@moi ous parler un peu. Vous Ates une =onne. =onne auditrice. J’ai été peiné par ses mani5res. ce matin. et $e ne par iens pas 4 me remonter. Je sais 8ue sa nature

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est aussi douce et aussi irréproc%a=le 8ue la Ptre. mais l’in+luence de précédents compagnons donne 4 sa con ersation. au/ opinions 8u’elle pro+esse. une teinte par+ois mau aise. (lle ne pense pas mal. mais elle dit mal. elle parle mal par ta8uinerie O et =ien 8ue $e sac%e 8ue c’est de la ta8uinerie. cela me +roisse $us8u’4 l’Fme. O L’e++et de l’éducation. dit >anny gentiment. (dmond ne put 8u’approu er. O #ui. cet oncle et cette tante S 3ls ont =lessé l’esprit le plus pur S Car par+ois. >anny. $e dois l’a ouer. cela sem=le dépasser les apparences R il sem=lerait 8ue l’esprit mAme soit atteint. >anny crut 8ue ceci était un appel 4 son $ugement. et. apr5s un moment de ré+le/ion. elle dit : O 9i ous ne oyeG en moi 8u’une auditrice. cousin. $e ous serai utile autant 8ue $e le peu/. mais $e ne suis pas 8uali+iée pour Atre une conseill5re. ;e me demandeG pas d’a is : $e ne suis pas compétente.

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O Vous a eG raison. >anny. de protester contre un tel emploi. mais ne ous e++rayeG pas. C’est un su$et sur le8uel $e ne demanderai $amais d’a is. c’est un genre de su$et sur le8uel on +erait mieu/ de ne $amais demander d’a is. Je eu/ seulement ous parler. O Ine c%ose encore. (/cuseG ma li=erté. mais +aites attention 4 la +aKon dont ous me parleG. ;e me raconteG rien 8ue. par la suite. ous pourrieG regretter. In $our iendra peut@Atre... Le sang lui monta au/ $oues tandis 8u’elle parlait. O Tr5s c%5re >anny S s’écria (dmond. en pressant sa main contre la sienne a ec pres8ue autant de c%aleur 8ue si elle a ait été celle de & lle CraN+ord. ous n’a eG 8ue des pensées pré enantes. &ais cela n’est pas nécessaire ici. Le $our ne iendra $amais. Je commence 4 le croire des plus impro=a=le. mes c%ances diminuent. et mAme si le $our de ait arri er. nous ne de ons pas a oir peur de nous sou enir de 8uel8ue c%ose. car $e ne peu/ Atre %onteu/ de mes propres scrupules. et si $e de ais les écarter.

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ce ne serait 8ue grFce 4 une amélioration de son caract5re. 8ue la reconnaissance des +aits passés ne pourrait 8ue me +aire estimer da antage. Vous Ates la seule personne sur terre 4 8ui $e dirais ce 8ue $e iens de dire. mais ous a eG tou$ours connu mon opinion sur elle R ous pou eG témoigner. >anny. 8ue $e n’ai $amais été a eugle. Com=ien de +ois n’a ons@nous pas parlé de ses petites erreurs S Vous ne de eG pas a oir peur pour moi R $’ai pres8ue a=andonné toute idée sérieuse 4 son su$et. mais $e de rais a oir une tAte de =ois. 8uoi 8u’il pCt m’arri er. si $e pou ais penser 4 otre gentillesse et 4 otre sympat%ie sans la plus sinc5re gratitude. 3l en a ait dit asseG pour trou=ler une e/périence de di/@%uit ans. 3l en a ait dit asseG pour donner 4 >anny des sentiments plus %eureu/ 8u’elle n’en a ait connus ces derniers temps. et a ec un regard plus =rillant. elle répondit : O #ui. mon cousin. $e suis con aincue 8ue ous serieG incapa=le de rien d’autre. =ien 8ue. peut@Atre. certains ne pensent pas de mAme. 3l m’est impossi=le d’Atre e++rayée de ce 8ue ous

2!!

pourrieG sou%aiter me dire. ;e ous conteneG pas. ?aconteG@moi tout ce 8u’il ous plaJt de raconter. 3ls étaient arri és maintenant au deu/i5me étage. et le passage d’une ser ante empAc%a une plus longue con ersation. "our le =ien@Atre présent de >anny celle@ci s’était arrAtée peut@Atre au moment le plus %eureu/. il n’est pas dit 8ue s’il a ait pu parler encore cin8 minutes. il ne lui aurait pas été possi=le d’e++acer toutes les +autes de &lle CraN+ord et de montrer son propre découragement. &ais il se +it 8u’ils se 8uitt5rent sur un regard d’a++ectueuse reconnaissance de part et d’autre et elle conser a 8uel8ues sensations précieuses. <epuis des %eures elle n’a ait rien éprou é de sem=la=le. <epuis 8ue la premi5re $oie de la note de &. CraN+ord s’était é anouie. elle s’était trou ée dans un état tout 4 +ait opposé. 3l n’y a ait pas eu de =ien@Atre autour d’elle et pas d’espoir en elle. &aintenant. tout était souriant. La =onne +ortune de 6illiam lui re int 4 l’esprit et sem=la de plus grande aleur 8u’a ant. Le =al aussi : une =elle soirée de plaisir en perspecti e S C’était une réelle animation maintenant R et elle commenKa 4 s’%a=iller a ec
2!)

=eaucoup de cette palpitation $oyeuse 8ui est in%érente 4 un =al. Tout alla =ien. son aspect ne lui déplaisait pas et 8uand elle arri a au collier. sa =onne +ortune sem=la compl5te car 4 l’essai celui 8ue &lle CraN+ord a ait donné ne put aucunement passer 4 tra ers l’anneau de la croi/. (lle se serait résolue 4 la porter. pour o=liger (dmond. mais il était trop large S "our cela. elle de ait porter sa c%aJne. et ayant. a ec des sentiments délicieu/. $oint la croi/ 4 la c%aJne O sou enirs des Atres les plus aimés de son c'ur. ces tr5s c%ers em=l5mes tellement +aits l’un pour l’autre. tant dans son imagination 8ue dans la réalité. elle les mit autour de son cou. et ayant u et senti comme ils étaient pleins de 6illiam et d’(dmond. elle +ut capa=le sans e++ort. de porter également le collier de & lle CraN+ord. (lle trou a 8ue c’était $uste. & lle CraN+ord a ait un droit. et 8uand il n’empiétait pas sur des droits plus +orts. n’inter enait pas dans une plus sinc5re douceur. elle pou ait lui rendre $ustice 4 sa propre satis+action. Le collier a ait réellement tr5s =elle allure. et >anny 8uitta +inalement la pi5ce tr5s satis+aite d’elle@mAme et de tout autour d’elle.

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9a tante Bertram s’était sou enue d’elle 4 cette occasion. d’une +aKon tr5s i e et inaccoutumée. 3l lui était réellement apparu 8ue >anny. se préparant pour un =al. aimerait a oir une aide plus a++ectueuse 8ue celle de la ser ante des étages supérieurs. elle lui en oya sa propre +emme de c%am=re pour l’aider R trop tard é idemment pour 8u’elle pCt Atre de 8uel8ue utilité. &me C%apman a ait $ustement atteint l’étage supérieur lors8ue &lle "rice sortit de sa c%am=re. enti5rement %a=illée. et pres8ue aussi =ien 8ue Lady Bertram et &me C%apman elles@ mAmes.

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9on oncle et ses deu/ tantes étaient dans le salon lors8ue >anny descendit. "our lui elle était un su$et intéressant. et il oyait a ec plaisir l’élégance générale de son allure. La correction et la $ustesse de sa toilette étaient les seules c%oses 8u’il se permit de commenter en sa présence. mais 8uand elle eut 8uitté la pi5ce. il parla de sa =eauté a ec une louange +ort décidée. O #ui. dit Lady Bertram. elle paraJt tr5s =ien. Je lui ai en oyé &me C%apman. O (lle est $olie S #% oui. s’écria &me ;orris. elle a de =onnes raisons d’Atre $olie a ec tous ses a antages. éle ée dans cette +amille. comme elle l’a été. a ec tout le =éné+ice du spectacle des mani5res de ses cousines. 9ongeG un peu. c%er 9ir T%omas. 8uels a antages e/traordinaires nous a ons pu lui procurer. "récisément la ro=e 8ue ous a eG remar8uée est un de os généreu/ dons

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lors8ue la c%5re &me ?us%Nort% s’est mariée. Mue serait@elle de enue si ous ne l’a ieG prise par la main L 9ir T%omas n’en dit pas plus. mais les yeu/ des $eunes gens lui assuraient 8u’il pourrait re enir sur ce su$et a ec plus de succ5s apr5s le départ de ces dames. >anny it 8u’elle plaisait 4 tous et de se sa oir 4 son a antage la rendit plus $olie encore. <es raisons ariées la rendaient %eureuse et =ientPt elle le serait encore plus. car en 8uittant la pi5ce a ec ses tantes. (dmond. 8ui tenait la porte ou erte. dit. comme elle passait pr5s de lui : O Tu dois danser a ec moi. >anny R tu dois me garder deu/ danses. n’importe les8uelles. celles 8ue tu pré+5res. e/cepté la premi5re. (lle n’eut plus rien 4 sou%aiter. Jamais elle n’a ait été dans un état aussi par+ait. La $oie de son cousin en pré ision du $our du =al ne la surprenait plus. 4 présent elle e/erKait ses pas dans le salon aussi longtemps 8u’elle était 4 l’a=ri des remar8ues de sa tante ;orris. compl5tement a=sor=ée dans un nou el arrangement du +eu

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préparé par le =utler et 8ui +aisait %onneur 4 son tra ail. Ine demi@%eure passa. 8ui en d’autres circonstances aurait été au moins languissante. mais le =on%eur de >anny se maintint. (lle n’a ait 8u’4 penser 4 sa con ersation a ec (dmond R et 8u’était l’agitation de & me ;orris L Mu’étaient les =Fillements de Lady Bertram L Les messieurs les re$oignirent et =ientPt commenKa la douce attente d’un é8uipage. 8uand une atmosp%5re d’aise et d’en$ouement se +ut di++usée R et tous se trou aient. un peu partout. =a ardant et riant et c%a8ue moment a ait sa $oie et son espoir. >anny sentit 8u’il de ait y a oir une lutte dans la $oie d’(dmond mais c’était un délice de oir des e++orts couronnés d’un tel succ5s. Lors8ue les oitures arri 5rent réellement et 8ue les in ités commenKaient raiment 4 s’assem=ler. elle mit une sourdine 4 sa propre gaieté. La ue de tant d’étrangers la +aisait se retirer en elle@mAme R et. 4 part cela. la gra ité et le +ormalisme du premier grand cercle. c%oses

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8ue les +aKons de 9ir T%omas pas plus 8ue celles de Lady Bertram n’auraient pu c%anger. (lle se trou a appelée 4 supporter 8uel8ue c%ose de pire. (lle +ut présentée de ci de l4 par son oncle R elle +ut o=ligée de se laisser adresser la parole. de dire des ci ilités et de parler encore. Ceci +ut un dur de oir. elle n’a ait $amais été appelée 4 cela sans regarder 6illiam 8ui se promenait 4 l’aise 4 l’arri5re@plan de la sc5ne et elle désirait Atre a ec lui. L’entrée des Wrant et des CraN+ord +ut un moment +a ora=le. La raideur de la réunion disparut =ientPt de ant leur mani5res aisées et leur intimité R de petits groupes se +orm5rent et tous se sentirent plus 4 l’aise. >anny sentit l’a antage et aurait été de nou eau tout 4 +ait %eureuse si elle a ait pu empAc%er ses yeu/ d’errer d’(dmond 4 &lle CraN+ord. 3lle était toute =eauté O et 8ue put Atre la +in de cela L 9es propres songeries +urent arrAtées 8uand elle aperKut &. CraN+ord de ant elle. et ses pensées +urent conduites dans une autre oie lors8u’il lui demanda pres8ue instantanément les deu/ premi5res danses. 9on =on%eur 4 cette occasion
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était tr5s à la mortal7. Xtre assuré d’un partenaire était tr5s essentiel. car le moment de danser approc%ait sérieusement. et elle connaissait si peu ses propres droits 8u’elle croyait 8ue si &. CraN+ord n’était pas enu la demander elle eCt été la derni5re 4 Atre rec%erc%ée et. 8u’elle n’aurait trou é un partenaire 8u’apr5s une série d’en8uAtes. de a@et@ ient et d’inter entions. ce 8ui eCt été terri=le R mais en mAme temps il y a ait 8uel8ue c%ose dans sa +aKon de la demander 8u’elle n’aimait pas. et elle it ses yeu/ se poser un instant sur son collier. a ec un sourire. en+in elle it 8u’il sourit. ce 8ui la +it rougir. (lle se sentit perdue. (t =ien 8u’il n’y eCt pas de second regard pour la trou=ler et 8ue cet o=$et sem=lFt n’Atre 8ue tran8uillement agréa=le. elle ne put surmonter son em=arras. 8ui s’accrut du +ait 8u’elle pensait 8u’il l’a ait remar8ué. et elle ne put se donner une attitude a ant 8u’il ne se tournFt ers 8uel8u’un d’autre. Alors elle put $ouir de la pure satis+action d’a oir un partenaire. un partenaire olontaire. assuré pour le commencement du =al.
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Tel 8uel dans le te/te. T;.<.T.U

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Lors8ue la compagnie se dirigea ers la salle du =al. elle se trou a pour la premi5re +ois pr5s de &lle CraN+ord dont les yeu/ et les sourires +urent dirigés plus directement et d’une +aKon moins é8ui o8ue 8ue ceu/ de son +r5re et elle se mit 4 en parler. >anny an/ieuse de se dé=arrasser de cette %istoire se dépAc%a de donner l’e/plication du deu/i5me collier. & lle CraN+ord l’écouta. et tous ses compliments intentionnels et ses insinuations 4 l’égard de >anny +urent ou=liés R elle ne sentait 8u’une c%ose. et ses yeu/. de =rillants 8u’ils a aient été. montr5rent 8u’ils pou aient encore =riller da antage. (lle s’e/clama : O (dmond dit@il cela L C’est =ien lui. Aucun autre %omme n’y aurait pensé. Je l’%onore au@ del4 de toute e/pression. (t elle regarda partout comme si elle était désireuse de le lui dire. 3l n’était pas l4. il s’occupait de 8uel8ues dames dans une autre pi5ce R et &me Wrant enant les re$oindre prit un =ras de c%acune d’elle et elles sui irent les autres. Le c'ur de >anny som=ra. mais elle n’eut pas

2)1

de loisir de penser au/ sentiments de & lle CraN+ord. (lles étaient dans la salle de =al. les iolons $ouaient. 9on esprit agité lui interdisait de +i/er son attention sur un su$et sérieu/. (lle de ait sur eiller les arrangements générau/ et oir comment tout était +ait. Au =out de 8uel8ues minutes 9ir T%omas s’approc%a d’elle et lui demanda si ses premi5res danses étaient prises R et le , Zes 9ir - de &. CraN+ord. était ce 8u’il s’attendait 4 entendre. &. CraN+ord n’était pas loin R 9ir T%omas le lui assura. disant 8uel8ue c%ose 8ui apprit 4 >anny 8u’elle de rait ou rir le =al R cette idée ne lui était $amais enue. Tou$ours. 8uand elle a ait pensé 4 l’arrangement minutieu/ de cette soirée. il lui a ait sem=lé tout naturel 8ue ce +Ct (dmond 8ui ou rit le =al a ec &lle CraN+ord. et l’impression était si +orte 8ue. 8uoi8ue son oncle eCt dit le contraire. elle ne put cac%er sa surprise. montrer son inaptitude et essayer d’Atre e/cusée. <’éle er son opinion contre celle de 9ir T%omas était une preu e de la gra ité de son cas R son %orreur 4 cette premi5re suggestion était telle 8ue. 4 présent. elle oulait encore arranger les c%oses
2)!

d’une autre mani5re tout en le regardant en +ace. en ain é idemment. 9ir T%omas sourit. essaya de l’encourager et puis d’un air trop sérieu/ et trop décidé il dit : O Cela doit Atre ainsi. ma c%5re. (lle se trou a. l’instant d’apr5s. conduite par &. CraN+ord au %aut de la salle et attendit l4 d’Atre re$ointe par d’autres couples d5s 8u’ils +urent +ormés. (lle put 4 peine le croire. Xtre placée au@ dessus de tant d’élégantes $eunes +emmes S L’%onneur était trop grand. C’était la traiter comme ses cousines S (t sa pensée alla ers ses cousines a=sentes a ec un regret tr5s sinc5re et érita=lement tendre. 8u’elles ne +ussent pas ici pour prendre leur place dans cette salle. et pour prendre leur part 4 ce plaisir 8ui eCt été si délicieu/ pour elles. (lle les a ait entendues si sou ent sou%aiter un =al dans cette maison comme la plus grande des +élicités. (t 8u’elles +ussent parties alors 8u’il a ait lieu. et 8ue ce +Ct elle 8ui ou rit le =al O et de plus a ec &. CraN+ord S (lle espérait 8u’elles ne lui

2))

enl5 eraient pas cet %onneur maintenant. mais lors8u’elle repensa au/ arrangements de l’automne dernier. 4 ce 8ue tous a aient été l’un pour l’autre 8uand on dansait dans la maison. le présent cérémonial lui sem=la incompré%ensi=le. Le =al dé=uta. Ce +ut plus d’%onneur 8ue de =on%eur pour >anny. du moins pour la premi5re danse R son partenaire était dans un état d’esprit e/cellent et il essaya de le lui +aire partager. mais elle était =eaucoup trop e++rayée pour y prendre 8uel8ue agrément $us8u’4 ce 8u’elle pCt supposer 8ue plus personne ne la regardait. Jeune. $olie et gentille. sans des grFces 8ui eussent pu détruire sa =eauté. tr5s peu des personnes présentes étaient disposées 4 ne pas la louer. (lle était attirante. elle était modeste. elle était la ni5ce de 9ir T%omas et =ientPt il +ut dit 8u’elle était admirée par &. CraN+ord. Cela su++it 4 lui procurer la +a eur générale. 9ir T%omas sui ait lui@mAme. a ec =eaucoup de complaisance. ses é olutions au cours des danses : il était +ier de sa ni5ce R et sans attri=uer toute sa =eauté personnelle. comme &me ;orris sem=lait le +aire. 4 son sé$our 4 &ans+ield. il se plaisait de l’a oir
2)1

pour ue de tout le reste O éducation et sa oir@ i re. &lle CraN+ord de ina =eaucoup de ses pensées comme il se trou ait l4. et ayant. en dépit de tous ses torts 4 son égard. un désir dominant de se recommander 4 lui. prit cette occasion opportune de lui dire 8uel8ue c%ose d’agréa=le au su$et de >anny. 9a louange était c%aude et il la reKut comme elle s’y attendait et se $oignit 4 elle pour autant 8ue la discrétion. la politesse et la lenteur de parole pou aient le lui permettre. 3l prenait certainement un a antage sur Lady Bertram 4 ce su$et. lors8ue &ary. la oyant sur un so+a proc%e. se tourna ers elle pour la complimenter sur la =onne apparence de &lle "rice. O #ui. elle est tr5s =ien. était la placide réponse de Lady Bertram. C%apman l’a aidée pour sa toilette. $e lui a ais en oyé C%apman. Ce n’est pas 8u’elle ne prenait pas plaisir 4 oir >anny admirée mais. pour elle. elle était tellement +rappée de sa propre gentillesse d’a oir en oyé C%apman. 8ue cette idée ne pou ait lui sortir de l’esprit.

2)2

&lle CraN+ord connaissait trop =ien &me ;orris pour admirer >anny pr5s d’elle. (lle dit comme l’occasion s’en o++rait : O A% S &adame. la c%5re &me ?us%Nort% et Julia nous man8uent ce soir S et &me ;orris la paya d’autant de sourires et courtoisies 8ue le temps le lui permettait. au milieu de toutes les occupations 8u’elle se trou ait elle@mAme. arranger des ta=les de $eu de cartes. donner des indications 4 9ir T%omas et essayer de conduire les c%aperons ers une meilleure partie de la salle. &lle CraN+ord ga++a =eaucoup en ers >anny a ec la +erme intention de lui plaire. (lle pensa donner 4 son c'ur un %eureu/ =attement et le remplir de sentiments délicieu/. interprétant mal les rougeurs de >anny et pensant tou$ours 8u’elle de ait le +aire. elle la re$oignit apr5s les premi5res danses et dit a ec un regard signi+icati+ : O "eut@Atre pou eG@ ous me dire pour8uoi mon +r5re a en ille demain L 3l dit 8u’il y a des a++aires mais ne eut pas me dire les8uelles S &ais nous en arri ons tous l4. Tous sont

2)6

supplantés tPt ou tard. &aintenant $e dois m’adresser 4 ous pour des renseignements. Je ous en prie. pour8uoi 7enry s’en a@t@il L >anny protesta de son ignorance aussi +ermement 8ue son em=arras le lui permettait. O Bien. alors. répondit &lle CraN+ord en riant. $e dois donc supposer 8ue ce n’est 8ue pour le plaisir d’accompagner otre +r5re et de parler de ous en cours de route. >anny était con+use mais c’était de la con+usion pro o8uée par le mécontentement. & lle CraN+ord s’étonna 8u’elle ne souriait pas. la crut superlati ement timide ou =iGarre et la supposa tout e/cepté insensi=le au plaisir des attentions d’7enry. >anny eut =eaucoup de plaisir au cours de la soirée mais les attentions n’y a aient 8u’une tr5s petite part. (lle aurait pré+éré ne pas Atre redemandée par lui si ite et elle espérait ne pas de oir soupKonner 8ue les renseignements 8u’il prenait pour le souper aupr5s de & me ;orris n’a aient pas pour =ut de l’a oir comme partenaire pour cette partie de la soirée. &ais cela ne put Atre é ité. il lui +it sentir 8u’elle était le

2)B

centre de tout. =ien 8u’elle ne pCt dire 8u’il le +aisait d’une +aKon déplaisante ou 8u’il y a ait de l’indélicatesse. de l’ostentation dans ses mani5res O et par+ois 8uand il parlait de 6illiam. il n’était pas désagréa=le et montrait une c%aleur de c'ur tout 4 son crédit. ;éanmoins ses attentions n’a aient aucune part dans sa satis+action. (lle était %eureuse c%a8ue +ois 8u’elle regardait 6illiam et 8u’elle oyait comme il s’amusait par+aitement. et pendant les cin8 minutes 8u’elle mit 4 se promener a ec lui et 4 entendre un rapport sur ses partenaires. elle était %eureuse de se sa oir admirée. et elle était %eureuse d’a oir encore les deu/ danses a ec (dmond en perspecti e. "endant la plus grande partie de la soirée. sa main a ait été si sou ent demandée 8ue l’engagement en ers (dmond restait une continuelle perspecti e. (lle +ut mAme %eureuse lors8ue celles@ci eurent lieu. mais sans grand ent%ousiasme et sans ces e/pressions de tendre galanterie 8ui a aient sancti+ié la matinée. 9on esprit était +atigué et elle tressaillit en pensant 8u’elle était l’amie a ec la8uelle il pou ait
2)H

trou er le repos. O Je suis las de ci ilités. disait@il. J’ai parlé sans cesse toute la nuit. et en n’ayant rien 4 dire. &ais a ec toi. >anny. il y a la pai/. Tu ne désireras pas 8ue $e te parle. Ayons le lu/e de nous taire. >anny aurait 4 peine dit son consentement. Ine tristesse. pro enant pro=a=lement des mAmes sentiments 8ue ce matin. de ait Atre respectée et ils dans5rent ensem=le dans une si so=re tran8uillité 8ue tous les spectateurs durent croire a ec satis+action 8ue 9ir T%omas n’a ait pas éle é une épouse pour son $eune +ils. La soirée apporta peu de plaisir 4 (dmond. &lle CraN+ord a ait été tr5s en train lors8u’ils dans5rent ensem=le au dé=ut. Ce n’était pas sa $oie 8ui pCt lui donner du con+ort. au contraire. et par la suite car il se trou ait porté 4 la rec%erc%er encore O elle le peina pro+ondément par la mani5re dont elle parla de la pro+ession 4 la8uelle il était sur le point d’appartenir. 3ls a aient parlé. et ils s’étaient tus R il a ait raisonné. elle a ait ri. et ils s’étaient séparés par la suite apr5s toutes ces

2)0

e/ations mutuelles. >anny. 8ui ne pou ait compl5tement s’empAc%er de les o=ser er. a ait u asseG pour $ouir d’une satis+action toléra=le. C’était =ar=are d’Atre contente alors 8u’(dmond sou++rait. Lors8ue ses deu/ danses a ec lui +urent terminées. son désir et sa +orce pour d’autres danses étaient tr5s pr5s d’Atre épuisés et 9ir T%omas. 8ui l’a ait ue 4 =out de sou++le et la main 4 son cPté. donna des ordres pour 8u’elle s’assJt dé+initi ement. E ce moment. &. CraN+ord arri a. O "au re >anny S s’écria 6illiam. enant =a arder a ec elle un moment. comme elle est ite +atiguée S (t la +Ate ient de commencer S J’esp5re 8u’on continuera encore ces deu/ %eures. Comment peu/@tu Atre si ite +atiguée L O 9i ite. mon =on ami L dit 9ir T%omas. sortant sa montre a ec les précautions d’usage. 3l est trois %eures et otre s'ur n’est pas %a=ituée 4 i re 4 un tel ryt%me... O (% =ien. >anny. tu ne te l5 eras pas demain a ant mon départ. <ors aussi longtemps 8ue tu
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peu/ et ne t’occupe pas de moi. O #% S 6illiam... O (% =ien. 8uoi S "ensait@elle se le er a ant 8ue ous ne partieG L O #% oui. &onsieur. s’écria >anny. en se le ant précipitamment de sa c%aise pour Atre plus pr5s de son oncle. Je dois me le er et dé$euner a ec lui. Ce sera la derni5re +ois. ous le sa eG. le dernier matin. O 3l audrait mieu/ 8ue ous ne le +assieG pas. 3l doit a oir dé$euné et Atre parti 4 %uit %eures et demie. &onsieur CraN+ord. $e pense 8ue ous passereG le prendre alors L >anny était trop pressante et a ait trop de larmes dans les yeu/ pour 8u’il re+usFt R et cela se termina par un gracieu/ , Bien. =ien -. 8ui était une permission. O #ui. %uit %eures et demie. dit CraN+ord 4 6illiam. et $e serai ponctuel. car $e n’ai pas de gentille s'ur 8ui se l5 e pour moi. (t il dit plus =as 4 >anny : O Je n’aurai 8u’une maison désolée 4 +uir.
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Votre +r5re trou era mes idées. au su$et du temps. di++érentes des siennes. demain. Apr5s 8uel8ues instants de ré+le/ion. 9ir T%omas demanda 4 CraN+ord de se $oindre au dé$euner matinal dans cette maison@ci plutPt 8ue de manger seul. il serait le é également. L’a idité a ec la8uelle l’in itation +ut acceptée le con ain8uit 8ue ses soupKons. 8ui s’étaient a++irmés au cours du =al. étaient +ondés. &. CraN+ord était amoureu/ de >anny. 9a ni5ce. par contre. ne le remercia pas pour ce 8u’il enait de +aire. (lle a ait espéré a oir 6illiam pour elle seule. ce dernier matin. [’aurait été une grande indulgence. &ais =ien 8ue ses 'u/ eussent été détruits. il n’y a ait pas un murmure en elle. Au contraire. elle était tellement %a=ituée 8u’on ne s’occupFt $amais de ses désirs. 8ue rien ne se passFt comme elle l’aurait sou%aité. 8u’elle était étonnée d’a oir encore o=tenu un petit succ5s et elle s’en ré$ouissait. "eu apr5s. 9ir T%omas. inter enant encore. lui conseilla d’aller se couc%er. Conseiller +ut le terme employé. mais c’était un conseil de pou oir

21!

a=solu et elle n’eut 8u’4 se le er et. a ec les adieu/ tr5s cordiau/ de &. CraN+ord. 4 s’en aller tran8uillement. s’arrAtant 4 la porte d’entrée. comme la Lady de Bran%olm 7all. , one moment and no more -. pour oir la sc5ne %eureuse et $eter un dernier regard au/ cin8 ou si/ couples. 8ui étaient encore pleins d’entrain O et puis monter lentement l’escalier principal. poursui ie par l’incessante danse campagnarde. +ié reuse d’espoirs et de craintes. les pieds douloureu/. +atiguée. agitée. mais trou ant 8ue malgré tout un =al était délicieu/. (n la ren oyant de telle +aKon. 9ir T%omas ne pensait peut@Atre pas uni8uement 4 sa santé. 3l se pou ait 8u’il $ugeFt 8ue &. CraN+ord était resté su++isamment longtemps pr5s d’elle et il put aussi l’a oir recommandée comme épouse en montrant com=ien elle était docile.

21)

I
Le =al était passé O et le dé$euner passa rapidement aussi R 6illiam a ait reKu le dernier =aiser. et 6illiam était parti. &. CraN+ord a ait été e/act. le repas a ait été court et plaisant. Apr5s a oir u 6illiam $us8u’au dernier moment. >anny re int 4 la salle du dé$euner a ec un c'ur tr5s attristé par le c%angement mélancoli8ue. L4. son oncle la laissa gentiment pleurer en pai/. comprenant peut@Atre 8u’en désertant la place. les $eunes gens pussent acti er son tendre ent%ousiasme. et 8ue les restes de porc +roid dans l’assiette de son +r5re partagerait ses sentiments de regret a ec les co8uilles d’'u+s =risées dans celle de &. CraN+ord. (lle s’assit et pleura son amour. comme son oncle le croyait. mais ce +ut un amour +raternel et rien d’autre. 6illiam était parti. et maintenant elle a ait le sentiment d’a oir gFc%é la moitié de sa isite en

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aines préoccupations et en sollicitudes égoQstes. étrang5res 4 lui. La nature de >anny était telle 8u’elle n’aurait mAme $amais pu penser 4 sa tante ;orris dans l’étroitesse et l’ennui de sa propre petite maison. sans se reproc%er un man8ue d’égards de sa part lors8u’elles a aient été ensem=le R encore moins pou ait@elle croire a oir +ait. dit et pensé comme 6illiam le oulait pendant toute la 8uinGaine. Ce +ut un $our lourd et mélancoli8ue. "res8ue immédiatement apr5s le second dé$euner. (dmond alla 4 c%e al 4 "eter=oroug%. Tous étaient ainsi partis. 3l ne restait de la eille 8ue des sou enirs 8u’elle ne put partager a ec personne. (lle en parla a ec sa tante Bertram O elle de ait parler du =al a ec 8uel8u’un. mais celle@ci a ait remar8ué si peu et a ait si peu de curiosité. 8ue ce +ut un tra ail ardu. Lady Bertram n’était sCre ni de la toilette ni de la place 4 la ta=le du souper d’un seul de ses in ités. elle ne se sou enait 8ue de sa toilette et de sa place. (lle ne put se rappeler ce 8u’elle a ait entendu des demoiselles &addo/es ou ce 8ue Lady

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"rescott a ait remar8ué c%eG >anny R elle n’était pas certaine si c’était de &. CraN+ord ou de 6illiam 8ue le colonel 7arrison a ait dit 8u’il était le plus +in $eune %omme de l’assem=lée R 8uel8u’un lui a ait c%uc%oté 8uel8ue c%ose O elle a ait ou=lié de demander 4 9ir T%omas ce 8ue cela aurait pu Atre. (t ce +urent l4 ses plus longs discours et ses communications les plus claires : pour le reste il +allait se contenter de languides : , #ui. oui. tr5s =ien. O Vous a eG +ait cela L O Je n’ai pas remar8ué cela. O Je n’aurais pas pu distinguer l’un de l’autre. Ceci était tr5s mal. C’était tout de mAme mieu/ 8ue les réponses pointues de tante ;orris R mais elle était rentrée. c%argée de pots de con+iture supplémentaires. pour soigner une ser ante malade. 3l y a ait donc de la pai/ et de la =onne %umeur dans le petit groupe. 8uoi8u’on n’eCt pu trou er =eaucoup plus. 4 part ces deu/ 8ualités. La soirée +ut lourde comme la $ournée. O Je ne peu/ penser 4 ce 8u’il me man8ue. dit Lady Bertram. lors8ue la ta=le 4 t%é +ut desser ie. Je me sens relati ement stupide. 9ans doute parce

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8u’on a eillé si tard %ier. >anny. il +aut 8ue ous +assieG 8uel8ue c%ose pour me garder é eillée. Je ne puis tra ailler. AlleG me c%erc%er des cartes. $e me sens tr5s stupide. Les cartes +urent apportées et >anny $oua au cri==age a ec sa tante $us8u’4 l’%eure du couc%er. et comme 9ir T%omas ne lisait 8ue pour lui. pas d’autres =ruits ne s’entendaient dans la salle. pendant les deu/ %eures 8ui sui irent. 8ue les comptes du $eu : O (t cela +ait )1. 1 en main et 16 dans le cri=. E ous la donne. &adame. Le +erai@$e pour ous L >anny pensa maintes +ois 4 la di++érence 8ue ingt@8uatre %eures apportaient 4 cette pi5ce et 4 toute cette partie de la maison. La eille. ce n’a aient été 8ue sourires et espoirs. remue@ ménage et mou ement. éclats et =ruits dans le salon et partout ailleurs. &aintenant il n’y a ait 8ue langueur et solitude. Ine =onne nuit de repos améliora son moral. (lle put penser 4 6illiam d’une +aKon plus $oyeuse et comme la matinée lui apporta la
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possi=ilité de parler du $eudi soir dans un style impecca=le a ec &me Wrant et &lle CraN+ord. a ec tous les éclats et l’en$ouement propres 4 l’om=re d’un =al passé. elle put +orcer son esprit sans trop d’e++orts dans sa oie %a=ituelle et se con+ormer 4 la perspecti e de la paisi=le semaine 4 enir. O ;os deu/ $eunes %ommes nous man8uent. o=ser a 9ir T%omas le premier et le deu/i5me $our. comme ils +ormaient leur cercle réduit apr5s le souper. et en considération des yeu/ tristes de >anny. on n’en parla plus 8ue pour =oire 4 leur santé. &ais le deu/i5me $our on s’a entura plus loin. #n +it la louange de 6illiam et on parla de sa promotion 8u’il espérait tant. O (t il n’y a aucune raison de ne pas croire 8ue ses isites puissent Atre 4 l’a enir passa=lement +ré8uentes. Tandis 8u’il nous +audra nous %a=ituer 4 nous passer d’(dmond. Ce sera le dernier %i er 8u’il nous appartiendra... O #ui. dit Lady Bertram. mais $e sou%aite 8u’il n’ait pas 4 partir. 3ls s’en ont tous. $e pense.
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J’aimerais 8u’ils restassent tous 4 la maison. Ce sou%ait s’adressa plus spécialement 4 Julia. 8ui a ait $ustement écrit pour demander la permission d’aller en ille a ec &aria R et 9ir T%omas crut 8u’il était pré+éra=le pour c%acune des s'urs 8ue la permission +Ct accordée. Lady Bertram. par contre. =ien 8ue dans sa nature généreuse elle n’eCt rien +ait pour c%anger les pro$ets. se lamenta du délai 8ue cela apportait au retour de Julia 4 la maison. 8ui autrement serait maintenant c%ose +aite. C%a8ue sentiment 8u’un parent considéré se de ait d’éprou er était porté 4 son usage R et c%a8ue émotion 8u’une m5re aimante de ait sentir pour +a oriser le plaisir de ses en+ants lui était attri=ué. Lady Bertram consentait 4 tout par un calme , #ui -. et 4 la +in d’un 8uart d’%eure de ré+le/ion silencieuse. o=ser a spontanément : O 9ir T%omas. $e pensais. et $e suis tr5s contente 8ue nous ayons pris >anny comme nous l’a ons +ait. car maintenant 8ue les autres sont partis. nous en ressentons le =éné+ice. 9ir T%omas approu a ce compliment en

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a$outant : O Tr5s $uste. ;ous montrons 4 >anny 8uelle =onne personne nous la $ugeons en la complimentant en +ace. (lle est maintenant une compagnie tr5s apprécia=le. 9i nous a ons été =ons pour elle. elle nous est =ien nécessaire maintenant. O #ui. dit Lady Bertram instantanément. c’est une consolation de sa oir 8u’au moins elle. nous l’aurons tou$ours. 9ir T%omas +it une pause. et souriant 4 demi. regarda sa +emme et répli8ua gra ement : O J’esp5re 8u’elle ne nous 8uittera $amais. si ce n’est pour aller dans une autre maison 8ui peut raisonna=lement lui promettre un =on%eur plus grand 8u’elle ne connaJt ici. O (t cela n’est pas tr5s pro=a=le. 9ir T%omas. Mui pourrait l’in iter L &aria pourrait Atre %eureuse de l’a oir de temps en temps 4 9ot%erton. mais il n’est pas possi=le 8u’elle puisse lui demander de i re l4 O et $e suis certaine 8u’elle est mieu/ ici O et de plus $e ne

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puis me passer d’elle. La semaine 8ui s’écoula si tran8uillement et si paisi=lement 4 &ans+ield eut un autre caract5re au pres=yt5re. <u moins les sentiments des deu/ $eunes +illes étaient =ien di++érents. Ce 8ui. pour >anny. était repos et con+ort. était ennui et e/ations pour &ary. Muel8ue c%ose se mani+esta par la di++érence de disposition et d’%a=itudes O l’une si aisément satis+aite. l’autre %a=ituée 4 supporter si peu. mais les circonstances di++érentes a aient aussi leur in+luence. Certains points d’intérAt étaient compl5tement opposés. "our >anny. l’a=sence d’(dmond était de toute +aKon un soulagement. "our &ary. c’était en tous points péni=le. (lle désirait sa société c%a8ue $our. c%a8ue %eure. et le désir était trop grand pour amener autre c%ose 8ue de l’irritation 8uant 4 l’o=$et de son départ. 3l n’aurait pas pu trou er 8uel8ue c%ose 8ui +Ct plus capa=le d’augmenter son importance 8ue cette semaine d’a=sence. tom=ant au moment du départ de son +r5re et de celui de 6illiam "rice. augmentant en cela l’impression d’a=andon général apr5s la +Ate si animée. (lle le sentit a ec acuité. 3ls étaient
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maintenant un trio lamenta=le. con+iné dans la maison par une série de pluies et de neiges. n’ayant rien 4 +aire et rien 4 espérer. (lle était +urieuse 8u’(dmond maintJnt ses propres idées et mani+estFt 8uel8ue dé+iance en ers elle O et elle a ait été si +urieuse 8u’ils s’étaient 4 peine 8uittés en amis O cependant elle ne pou ait se dé+endre de penser constamment 4 lui pendant son a=sence. s’appesantissant sur ses mérites et son a++ection et désirant 8ue leurs rencontres +ussent pres8ue 8uotidiennes. 9on a=sence est plus longue 8u’il n’est nécessaire. 3l n’aurait pas dC pro$eter un tel départ. il n’aurait pas dC 8uitter la maison pendant une semaine lors8ue son propre départ était si proc%e. "uis elle se =lFma elle@ mAme. (lle sou%aita ne pas s’Atre éc%au++ée pendant la derni5re con ersation. (lle s’e++raya 4 la pensée 8u’elle eCt pu employer des e/pressions trop +ortes et trop méprisantes 4 l’égard du clergé et cela n’aurait pas dC Atre. C’était mal éle é. c’était incon enant. (lle sou%aita de tout son c'ur 8ue ces mots n’eussent pas été prononcés. 9on désappointement ne prit pas +in a ec la semaine. Ceci était dé$4 triste. mais elle de ait se
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sentir encore plus mal 8uand. le endredi. (dmond n’était pas encore rentré et pas da antage le samedi O et 8uand. dimanc%e. comme au reste de la +amille on lui +it a ec lég5reté la communication 8u’il a ait écrit 4 la maison 8u’il remettait son retour parce 8u’il a ait promis 4 un de ses amis de rester 8uel8ues $ours de plus a ec lui. 9i elle a ait éprou é du regret et de l’impatience a ant O si elle regrettait ses paroles et s’était e++rayée de leur e++et trop intense sur lui O maintenant elle éprou ait et craignait cela di/ +ois plus. (t de plus elle a ait 4 compter 4 présent a ec un sentiment compl5tement neu+ pour elle : la $alousie. 9on ami. &. #Nen. a ait des s'urs. (t il se peut 8u’il les trou Ft attirantes. &ais de toute +aKon son a=sence prolongée 4 un moment oD. d’apr5s les pro$ets précédents. elle était sur le point de partir pour Londres. signi+iait 8uel8ue c%ose 8u’elle ne put supporter. 9i 7enry était re enu. ainsi 8u’il l’a ait proposé. au =out de trois ou 8uatre $ours. elle aurait 8uitté &ans+ield maintenant. 3l lui de int a=solument nécessaire de oir >anny et d’essayer d’en apprendre plus
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long. (lle ne put plus i re plus longtemps dans ce désarroi solitaire et elle se mit en route pour &ans+ield "ar:. en marc%ant a ec des di++icultés 8u’elle aurait estimée insurmonta=les la semaine passée. dans l’attente d’en apprendre da antage. pour entendre ne +Ct@ce 8ue son nom. La premi5re demi@%eure +ut perdue. car Lady Bertram et >anny étaient ensem=le. et ce ne serait 8u’en ayant >anny pour elle seule 8u’elle pourrait arri er 4 ses +ins. &ais 4 la +in Lady Bertram 8uitta la pi5ce. et pres8ue aussitPt &ary commenKa ainsi. d’une oi/ aussi réglée 8u’elle le put : O (t comment trou eG@ ous l’a=sence prolongée de otre cousin (dmond L *tant la seule $eune personne dans cette maison. c’est ous 8ui de eG en sou++rir le plus. 3l doit ous man8uer. Le prolongement de son a=sence ne ous surprend@il pas L O Je ne sais pas. dit >anny en %ésitant. #ui. $e ne l’a ais pas particuli5rement pré u. O "eut@Atre restera@t@il tou$ours a=sent plus

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longtemps 8u’il ne le dit. C’est une mani5re de se comporter généralement répandue c%eG les $eunes gens. O 3l ne le +it pas. la seule +ois 8u’il a rendu isite 4 &. #Nen. a ant. O 3l trou e la maison plus agréa=le maintenant. 3l est un $eune %omme tr5s. tr5s plaisant lui@mAme et $e ne puis pas m’empAc%er de désirer le re oir encore une +ois a ant mon départ. comme ce sera le cas maintenant. J’attends 7enry c%a8ue $our maintenant et d5s 8u’il sera l4. plus rien ne me retiendra 4 &ans+ield. J’a oue 8ue $’aurais aimé le oir encore une +ois. &ais ous de reG lui remettre mes compliments. #ui. $e pense 8ue cela doit Atre des compliments. ;e man8ue@t@il pas 8uel8ue c%ose. &lle "rice. dans notre langue O 8uel8ue c%ose entre compliments et... et amour O 8ui s’appli8uerait 4 la sorte d’amitié 8ue nous a ons connue ensem=le L Tant de mois de connaissance S &ais des compliments doi ent su++ire ici. 9a lettre était@elle longue L Vous donne@t@il un récit détaillé de ses occupations L ?este@t@il pour les ré$ouissances de ;oVl L

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O Je n’ai entendu 8u’une partie de la lettre. (lle était adressée 4 mon oncle. mais $e pense 8u’elle de ait Atre tr5s courte R en e++et. $e suis sCre 8u’il n’y a ait 8ue 8uel8ues lignes. Tout ce 8ue $e sais. c’est 8ue son ami a insisté pour 8u’il reste plus longtemps et 8u’il y a consenti. "eu ou plus de $ours. $e ne pourrais pas le dire. O #% s’il a écrit 4 son p5re S &ais $e pensais 8u’il a ait adressé sa lettre 4 Lady Bertram ou 4 ous. &ais s’il a écrit 4 son p5re. il n’est pas étonnant 8u’il +Ct si concis. Mui pourrait écrire des =a ardages 4 9ir T%omas L 9’il ous a ait écrit. il y aurait eu plus de détails. #n aurait pu apprendre 8uel8ue c%ose au su$et des =als ou des +Ates. 3l ous aurait en oyé une description de c%a8ue c%ose et de c%acun. Com=ien de demoiselles #Nen y a@t@il L O Trois d’Fge adulte. O 9ont@elles musiciennes L O Je ne sais pas du tout. Je n’en ai rien entendu. O Ceci est la premi5re 8uestion. ous sa eG. dit

226

&lle CraN+ord essayant d’Atre gaie et détac%ée. 8u’une +emme 8ui $oue elle@mAme est certaine de poser au su$et d’une autre. &ais il est +ou de poser ces 8uestions au su$et de n’importe 8uelles $eunes ladies O au su$et de trois $eunes s'urs de enues des demoiselles. (lles sont toutes accomplies et plaisantes et il y en a une tr5s $olie. 3l y a une =eauté dans c%a8ue +amille O c’est une c%ose tout 4 +ait réguli5re. 3l y en a deu/ 8ui $ouent du piano et une 8ui $oue de la %arpe O et toutes c%antent O ou auraient c%anté si on le leur a ait appris O ou elles n’en c%antent 8ue mieu/ parce 8u’on ne le leur a ait pas appris O ou 8uel8ue c%ose dans ce genre@l4. O Je ne sais rien des &lles #Nen. dit >anny calmement. ous sa eG moins et ous en +aites moins. comme les gens disent. Aucun ton n’a $amais e/primé une plus compl5te indi++érence. (n e++et comment 8uel8u’un peut@il s’intéresser 4 ceu/ 8u’il n’a $amais us L Bien. 8uand otre cousin re iendra il trou era &ans+ield tr5s tran8uille R toutes les =ruyantes personnes seront parties. otre +r5re et le mien et moi@mAme. Je n’aime pas l’idée de 8uitter & me Wrant
22B

maintenant 8ue le moment approc%e. (lle n’aime pas 8ue $e m’en aille. >anny se sentit o=ligée de parler. O Vous ne pou eG douter 8ue ous man8uereG 4 =eaucoup. dit@elle. ous sereG tr5s regrettée. &lle CraN+ord +i/a les yeu/ sur elle. comme pour entendre ou oir plus. et dit alors en riant : O #%. oui. regrettée comme un mal =ruyant est regretté 8uand il a été écarté. C’est une grande di++érence S &ais $e ne c%erc%e pas des compliments. ne me complimenteG pas. 9i $e suis regrettée. cela se remar8uera. (t $e puis Atre décou erte par ceu/ 8ui eulent me oir. Je ne serai pas dans une région douteuse. ou éloignée ou inapproc%a=le. &aintenant >anny ne put se résoudre 4 parler et &lle CraN+ord était désappointée R car elle s’était attendue 4 rece oir 8uel8ue agréa=le assurance de son pou oir de 8uel8u’un 8u’elle croyait au courant. et son esprit de int som=re. O Les &lles #Nen. dit@elle =ientPt apr5s. O supposeG 8ue ous aurieG une de ces & lles #Nen

22H

+i/ée 4 T%ornton Lacey R comment l’aimerieG@ ous L <es c%oses plus étranges se sont passées. J’ose dire 8u’ils +ont e++ort dans ce sens. (t ils ont =ien raison car ce serait un tr5s =el éta=lissement pour eu/. Je ne suis pas du tout surprise et $e ne les =lFme aucunement. C’est le de oir de c%acun de +aire au mieu/ pour soi@ mAme. Le +ils de 9ir T%omas est 8uel8u’un et maintenant il a dans leur ligne. Leur p5re est un pasteur. leur +r5re est un pasteur et ils sont tous des pasteurs. 3l est leur propriété légale. il leur appartient pres8ue. Vous ne dites rien. >anny O &lle "rice O ous ne dites rien. &ais sinc5rement. ne le penseG@ ous pas. maintenant. 8u’il est plutPt ainsi 8u’autrement L O ;on. dit >anny. courageusement. $e ne m’y attends nullement. O "as du tout S s’écria &lle CraN+ord a ec a idité. &ais $’ose dire. ous sa eG. e/actement O $’imagine tou$ours... "eut@Atre ne croyeG@ ous pas pro=a=le 8u’il se marie $amais O ou pas en ce moment. O ;on. $e ne le pense pas. dit >anny

220

doucement. espérant 8u’elle ne s’y tromperait pas. 9a compagne la regarda attenti ement R et rassem=lant plus de courage 4 cause de la rougeur 8u’un tel regard a ait pro o8uée. dit seulement : O 3l est =eaucoup mieu/ tel 8u’il est O et c%angea de su$et.

260

II
Le malaise de &lle CraN+ord s’était =eaucoup allégé 4 la suite de cette con ersation et elle reprit sa promenade ers la maison dans un état d’esprit capa=le de dé+ier une autre semaine de solitude a ec le mAme mau ais temps R mais comme son +r5re re int cette soirée@l4 de Londres a ec sa mAme %umeur $oyeuse. ou encore meilleure. elle n’eut pas 4 essayer la sienne. 9on re+us constant de lui dire pour8uoi il était parti ne +ut 8u’une raison de gaieté de plus R un $our a ant. cela l’aurait irritée mais maintenant c’était une simple +arce. cac%ant un pro$et 8ui de ait Atre une surprise agréa=le pour elle@mAme. (t le lendemain lui apporta une surprise. 7enry a ait dit 8u’il irait oir les Bertram pour oir comment ils se portaient et 8u’il serait re enu dans di/ minutes. &ais il resta parti pendant pres8ue une %eure R et 8uand sa s'ur. 8ui

261

l’a ait attendu pour 8u’il +asse une promenade a ec elle dans le $ardin. le re$oignit dans le porc%e et s’écria : , &on c%er 7enry. oD pou eG@ ous =ien Atre resté tout ce temps L - il n’a ait simplement 8u’4 dire 8u’il était resté a ec Lady Bertram et >anny. O Vous Ates resté a ec eu/ une %eure et demie S s’e/clama &ary. &ais ceci n’était 8ue le dé=ut de sa surprise. O #ui. &ary. dit@il. prenant le =ras de &ary dans le sien et se promenant dans l’entrée comme s’il ne sa ait oD il était. O Je ne pou ais pas m’en aller plus tPt O >anny était si $olie S Je suis =ien décidé. &ary. Je me suis +ait une opinion. Cela te surprendra@t@il L ;on : tu dois t’Atre rendu compte 8ue $e suis décidé 4 épouser >anny "rice. La surprise était compl5te maintenant. car en dépit de ce 8u’il put a ancer. pareil soupKon n’était $amais entré dans l’imagination de sa s'ur et elle parut tellement étonnée 8u’il +ut o=ligé de répéter ce 8u’il a ait dit a ec plus de détails et plus solennellement. 9a détermination une +ois
26!

admise. elle ne +ut pas mal accueillie. 3l y a ait mAme du plaisir dans sa surprise. &ary était dans un tel état d’esprit 8u’elle se ré$ouissait de tout ce 8ui se rapportait 4 la +amille Bertram. et cela ne lui déplaisait pas 8ue son +r5re se mariFt un peu en@dessous de sa condition. O #ui. &ary. +ut l’assurance concluante d’7enry. Je suis $oliment pris. Tu sais 8ue ceci est la +in. Je n’ai pas +ait T$e m’en +élicite moi@ mAmeU des progr5s négligea=les dans son a++ection : mais la mienne est compl5tement +i/ée. O 7eureuse $eune +ille S s’écria &ary. d5s 8u’elle put parler O 8uel mariage pour elle S &on tr5s c%er 7enry. ceci doit Atre mon premier sentiment. mais mon second tout aussi sinc5re. O est 8ue $’approu e ton c%oi/ du +ond de mon c'ur et $e pré ois otre =on%eur aussi cordialement 8ue $e le désire et le sou%aite. Tu auras une douce petite +emme. toute gratitude et dé otion. (/actement ce 8ue tu mérites. Muel mariage étonnant pour elle S &me ;orris parle sou ent de sa c%ance R 8ue dira@t@elle

26)

maintenant L Les délices de toute la +amille. en e++et S (t elle y a 8uel8ues érita=les amis. Continue encore 4 me parler. Muand t’es tu mis 4 penser sérieusement 4 elle L ?ien n’était plus impossi=le 8ue de répondre 4 une telle 8uestion. 8uoi8ue rien ne pCt Atre plus agréa=le 8ue de la sa oir posée. , Comment cette c%ose agréa=le l’a ait touc%é - il ne pou ait le dire. et a ant 8u’il eCt e/primé le mAme sentiment trois +ois en termes di++érents. sa s'ur l’interrompit a idement : O A%. mon c%er. et c’est cela 8ui ous +it aller 4 Londres S C’étaient l4 tes a++aires S Tu pré+érais consulter l’amiral. a ant de te décider. &ais il le dénia +ermement. 3l connaissait trop =ien son oncle pour le consulter sur n’importe 8uel pro$et matrimonial. L’amiral %aQssait le mariage. et ne le pardonnait 4 aucun $eune %omme de +ortune indépendante. O Lors8u’il connaJtra >anny. continua 7enry. il se déclarera pour elle. (lle est e/actement la +emme 8uali+iée pour écarter tout pré$udice d’un %omme tel 8ue le général. car elle est e/actement
261

le genre de +emme 8ue le général croit ne pas e/ister au monde. (lle est $ustement l’impossi=ilité 8u’il décri ait O si. en e++et. il a ait su++isamment de délicatesse de langue pour es8uisser ses propres idées. &ais a ant 8ue cela ne soit a=solument +i/é O +i/é au@del4 de tout c%angement O il ne saura rien de l’a++aire. ;on. &ary tu t’es =ien trompée. Tu n’as pas encore décou ert mes a++aires. O Bien. =ien. $e suis satis+aite. Je sais maintenant 4 8ui elles ont rapport. $e ne suis pas pressée pour le reste. >anny "rice O mer eilleu/. tr5s mer eilleu/ S Mue &ans+ield a dC +aire =eaucoup pour 8ue tu aies réalisé ton destin ici. 4 &ans+ield S &ais tu as tout 4 +ait raison. tu n’aurais pu c%oisir mieu/. 3l n’y a pas de meilleure +ille au monde et tu n’as pas 4 désirer la +ortune R et pour ce 8ui est de ses relations. elles sont mieu/ 8ue =onnes. Les Bertram sont certainement parmi les premiers du pays. (lle est la ni5ce de 9ir T%omas Bertram R c’est tout ce 8u’il +aut pour le monde. &ais continue. continue. ?aconte@moi da antage. Muels sont tes pro$ets L ConnaJt@elle son propre =on%eur L
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O ;on. O Mu’attends@tu L O Je n’attends plus 8ue l’occasion. &ary. elle n’est pas comme ses cousines R mais $e pense 8ue $e ne la demanderai pas en ain. O #%. non. tu ne peu/ pas. 9erais@tu mAme moins plaisant O en supposant 8u’elle ne t’aime pas dé$4 Tde 8uoi. de toute +aKon $e doute peuU O tu pourrais Atre assuré. <e toute mon Fme. $e ne pense pas 8u’elle épouserait sans amour R c’est@4@ dire. 8ue s’il e/iste une $eune +ille capa=le de ne pas Atre in+luencée par l’am=ition. $e puis supposer 8ue c’est elle R mais demande@lui de t’aimer. elle n’aura $amais le c'ur de re+user. <5s 8ue son a idité put rester silencieuse. il +ut aussi %eureu/ de raconter 8u’elle d’écouter R et une con ersation sui it aussi intéressante pour elle 8ue pour lui@mAme. 8uoi8u’il n’eCt rien d’autre 4 raconter 8ue ses propres sensations. rien sur 8uoi s’appuyer 8ue les c%armes de >anny. La =eauté de +igure et de sil%ouette de >anny. la grFce de ses mani5res. la =onté de son c'ur en étaient les t%5mes inépuisa=les. La gentillesse. la
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modestie et la douceur de son caract5re +urent c%audement dé eloppées O cette douceur 8ui est une partie si essentielle de la nature de c%a8ue +emme dans le $ugement d’un %omme 8ue mAme lors8u’il aime par+ois l4 oD il n’y en a pas. il ne peut $amais la croire a=sente. 3l aurait de =onnes raisons de louer son caract5re et d’a oir con+iance en lui. 3l l’a u sou ent mis 4 épreu e. Z a ait@il un mem=re de la +amille. e/cepté (dmond. 8ui n’eCt pas d’une +aKon ou d’une autre continuellement éprou é sa patience et son indulgence L 9es a++ections étaient solides. La oir a ec son +r5re S Mu’est@ce 8ui pourrait prou er plus délicieusement 8ue la c%aleur de son c'ur égalait sa gentillesse L Mu’est@ce 8ui pourrait Atre plus encourageant pour un %omme 8ui a son amour en ue L "uis. sa compré%ension rapide et claire était au@del4 de tout soupKon. et ses mani5res étaient le miroir de son propre esprit modeste et élégant. (t ceci n’était pas tout. 7enry CraN+ord a ait trop de =on sens pour ne pas sentir l’importance de =ons principes dans sa +emme. =ien 8u’il +Ct trop peu accoutumé au/ ré+le/ions sérieuses pour les connaJtre par leur

26B

propre nom. mais 8uand il disait 8u’elle a ait un telle constance et une telle régularité de conduite. une notion si éle ée de l’%onneur et une telle constance. une telle o=ser ance du décorum. la meilleure garantie pour tout %omme aussi int5gre 8ue lui. il e/primait ce 8ui était inspiré par la connaissance 8u’elle était pour ue de =ons principes et de +oi religieuse. O Je pourrais si compl5tement a oir con+iance en elle. dit@il. et c’est cela 8ue $e eu/. "ensant comme elle le +aisait. réellement. 8ue son opinion au su$et de >anny "rice était 4 peine au@del4 de ses mérites. sa s'ur put se ré$ouir de ses pré isions. O "lus $’y songe. s’écria@t@elle. plus 8ue $e suis con aincue 8ue tu agis tr5s =ien. et 8uoi8ue $e n’eusse $amais c%oisi >anny "rice comme la $eune +ille la plus capa=le de t’attac%er. $e suis persuadée 8u’elle est précisément la personne 8ui con ienne pour te rendre %eureu/. Ton méc%ant pro$et contre sa pai/ s’est trans+ormé en une pensée adroite. Tous les deu/ ous y trou ereG otre =ien.

26H

O C’était mal. tr5s mal de ma part contre une telle créature. mais $e ne la connaissais pas. alors. (t elle n’aurait $amais aucune raison de regretter l’%eure 8ui me la +it connaJtre. Je la rendrai tr5s %eureuse. &ary. plus %eureuse 8u’elle n’a $amais été $us8u’4 maintenant et 8u’elle n’a u Atre %eureuse 8uel8u’un d’autre. Je ne l’enl5 erai pas du ;ort%amptons%ire. Je mettrai en location ( ering%am et $e louerai une propriété de ce oisinage@ci. peut@Atre 9tanNi/ Lodge. Je mettrai en location ( ering%am pour sept ans. "our un demi@mot $e suis certain d’un e/cellent locataire. Je pourrai citer trois personnes 8ui prendraient sur mes propres termes et 8ui m’en remercieraient. O 7a S s’écria &ary. ous +i/er dans le ;ort%amptons%ire S Voil4 8ui est plaisant S ;ous serions tous ensem=le... Muand elle eut prononcé ces paroles. elle se ressaisit et sou%aita ne pas les a oir prononcées R mais il n’était pas nécessaire d’Atre con+use. car son +r5re ne la oyait 8ue comme l’%a=itant supposé du pres=yt5re de &ans+ield et ne

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répondit 8ue par la plus aima=le in itation 4 sa propre maison et pour a++irmer son =on droit. O Tu dois nous donner la moitié de ton temps. dit@il. Je ne puis admettre 8ue &me Wrant ait un droit égal au mien et 4 celui de >anny. car nous aurons tous les deu/ un droit sur toi. >anny sera raiment ta s'ur. &ary n’eut 8u’4 Atre reconnaissante et donna toute assurance : mais elle a ait maintenant la tr5s +erme intention de n’Atre l’%Pte ni de son +r5re ni de sa s'ur pour d’autres longs mois encore. O Tu partageras ton année entre Londres et le ;ort%amptons%ire L O #ui. O Voil4 8ui est =ien R et 4 Londres. tu auras naturellement ta propre maison. tu ne seras plus a ec l’amiral. &on tr5s c%er 7enry. 8uel a antage pour toi de t’en aller de c%eG l’amiral a ant 8ue tes mani5res ne soient =lessées par la contagion des siennes. a ant 8ue tu n’aies contracté 8uel8ues@unes de ses opinions +olles ou

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a ant 8ue tu ne sois assis de ant ton dJner comme si c’était la meilleure =énédiction de la ie S Toi. tu n’es pas sensi=le au gain. car son égard pour lui l’a rendu a eugle R mais. dans mon opinion. ton mariage précoce peut signi+ier ton salut. Te oir de enir comme l’amiral. en paroles. +aits et gestes. regards. aurait =risé mon c'ur. O Bien. =ien. nous ne pensons pas tout 4 +ait de mAme ici R l’amiral a ses dé+auts. mais c’est un tr5s =ra e %omme et il a été plus 8u’un p5re pour moi. "eu de p5res m’auraient laissé sui re ma propre oie. C’est la moitié de ce 8u’il a permis. Tu ne dois pas créer un pré$udice c%eG >anny contre lui. 3l +aut 8ue $e les +asse s’aimer. &ary se retint de dire ce 8u’elle sentait. notamment 8u’il ne pou ait y a oir deu/ personnes dont les caract5res et les mani5res +ussent moins concordantes R le temps le lui montrerait. mais elle ne put taire cette ré+le/ion au su$et de l’amiral : O 7enry. $e pense tant de =ien de >anny "rice. 8ue si $e pou ais supposer 8ue la +uture & me CraN+ord a ait la moitié des raisons 8ue ma

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pau re tante incomprise a ait de détester son propre nom. $’empAc%erais le mariage. si $e le pou ais R mais $e te connais. $e sais 8u’une +emme 8ue tu aimes sera la plus %eureuse des créatures et 8ue mAme si tu cessais de l’aimer. elle trou erait en toi la générosité et la =onne éducation d’un gentleman. L’impossi=ilité de ne pas +aire tout au monde pour rendre >anny "rice %eureuse. ou de cesser d’aimer >anny "rice. lui dictait une réponse élo8uente : O 9i tu l’a ais seulement ue ce matin. &ary. continua@t@il. s’occupant a ec tant d’ine++a=le douceur et de patience de toutes les demandes stupides de sa tante. tra aillant a ec et pour elle. le teint a i é comme elle se penc%ait sur l’ou rage. puis retournant 4 sa c%aise pour +inir une note 8u’on l’a ait engagée 4 écrire pour rendre ser ice 4 cette stupide +emme et tout ceci a ec une gentillesse modeste. comme s’il était tout naturel 8u’elle n’ait $amais un moment 4 elle. ses c%e eu/ arrangés si correctement comme tou$ours. et une petite =oucle tom=ant en a ant et

2B!

8u’elle c%assait de temps en temps tandis 8u’elle écri ait. et au milieu de tout cela. me parlant encore ou écoutant. comme si elle aimait entendre ce 8ue $e disais. 9i tu l’a ais ue ainsi. &ary. tu n’aurais pas pu supposer 8ue le pou oir 8u’elle a sur mon c'ur ne cessFt $amais. O &on tr5s c%er 7enry. s’écria &ary. l’arrAtant court et lui souriant en +ace. com=ien $e suis %eureuse de te oir tellement amoureu/ S Cela +ait mes délices. &ais 8ue diront & me ?us%Nort% et Julia L O Je n’ai cure de ce 8u’elles disent ou éprou ent. (lles erront maintenant 8uel genre de +emme peut m’attac%er. peut attac%er un %omme de =on sens. Je sou%aite 8ue la décou erte puisse leur Atre utile. (t elles erront leur cousine traitée comme elle doit l’Atre et $’esp5re 8u’elles puissent Atre %onteuses au +ond du c'ur de leur négligence a=omina=le et de leur rudesse. (lles seront +urieuses. a$outa@t@il apr5s un moment de silence et a ec un ton plus +roid. & me ?us%Nort% sera tr5s +urieuse. ce sera une pilule am5re pour elle R c’est@4@dire. comme d’autres pilules am5res.

2B)

elle aura mau ais goCt. puis encore mau ais goCt. et puis sera a alée et ou=liée R car $e ne suis pas asseG +at pour supposer ses sentiments plus dura=les 8ue ceu/ d’autres +emmes. =ien 8ue $’en +usse l’o=$et. #ui. &ary. en e++et. ma >anny sentira une di++érence. une di++érence $ournali5re. d’%eure en %eure dans la conduite de c%a8ue Atre 8ui l’approc%era R et ce sera la per+ection de mon =on%eur 8ue d’en Atre l’artisan. 8ue d’Atre la personne 8ui donnera 4 >anny l’importance 8ui lui est due. &aintenant elle est dépendante. sans secours. sans ami. négligée. ou=liée. O &ais non. 7enry. pas par tous. elle n’est pas ou=liée par tous. elle n’est pas sans ami. elle n’est pas ou=liée. 9on cousin (dmond ne l’ou=lie $amais. O (dmond S C’est rai. $e crois 8u’il est. en général. gentil pour elle R et 9ir T%omas l’est aussi. 4 sa +aKon. mais c’est la +aKon d’un oncle ric%e. supérieur. er=eu/ et ar=itraire. Mue peu ent +aire 9ir T%omas et (dmond ensem=le. 8ue +ont@ils pour son =on%eur. pour son con+ort.

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son %onneur et sa dignité en comparaison de ce 8ue $e +erai L

2B2

II
7enry CraN+ord était de nou eau 4 &ans+ield le lendemain matin a ant l’%eure de isite usuelle. Les deu/ dames étaient ensem=le dans la salle du dé$euner et. %eureusement pour lui. Lady Bertram était sur le point de s’en aller 8uand il entra. (lle était pres8ue 4 la porte. et ne désirant d’aucune mani5re prendre tant de peine pour rien. apr5s une réception courtoise et une courte p%rase 4 propos de ce 8u’on l’attendait. s’en alla en disant 4 une ser ante : O >aites@le sa oir 4 9ir T%omas. 7enry. plus 8ue $oyeu/ 8u’elle partJt. salua et la regarda partir. et sans perdre un moment. se tourna instantanément ers >anny. et prenant 8uel8ues lettres. dit a ec un air tr5s animé : O Je dois me reconnaJtre in+iniment o=ligé en ers une créature 8ui me donne la possi=ilité de ous oir seule : $e l’ai sou%aité plus 8ue ous ne
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pou eG l’imaginer. 9ac%ant os sentiments en tant 8ue s'ur. $’aurais 4 peine pu supporter 8u’une autre personne de la maison partageFt a ec ous la primeur de la nou elle 8ue $e ous apporte. C’est +ait. Votre +r5re est un lieutenant. J’éprou e une in+inie satis+action 4 ous +éliciter de la promotion de otre +r5re. Les lettres 8ue $’ai en main en ce moment l’annoncent. Vous oudreG peut@Atre les oir L >anny ne put parler. mais il ne désirait pas 8u’elle parlFt. Voir l’e/pression de ses yeu/. le c%angement de son teint. l’é olution de ses sentiments. leur doute. leur con+usion et leur +élicité lui su++isait. (lle prit les lettres comme il les lui donnait. La premi5re était de l’amiral pour in+ormer son ne eu. en 8uel8ues mots. 8u’il a ait réussi dans le pro$et 8u’il a ait +ormé. l’a ancement du $eune "rice. et comprenant deu/ autres lettres. l’une du secrétaire du "remier Lord 4 un ami 8ue l’amiral a ait mis en =ranle pour tra ailler 4 cette a++aire. l’autre d’un ami 4 lui par la8uelle il apparut 8ue 9a Wrandeur était tr5s %eureuse de donner suite 4 la recommandation +aite par 9ir C%arles R 8ue 9ir C%arles était
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enc%anté d’a oir une telle occasion de prou er ses égards pour l’amiral CraN+ord et 8ue la promotion de &. 6illiam "rice comme second lieutenant du sloop , T%rus%1 - de 9a &a$esté répandait une allégresse générale 4 tra ers un large cercle du grand monde. Tandis 8ue sa main trem=lait sous les lettres. ses yeu/ courant de l’une 4 l’autre et son c'ur se gon+lant d’émotion. CraN+ord continua a ec une a idité sinc5re 4 e/primer l’intérAt 8u’il prenait 4 l’é énement : O Je ne parlerai pas de mon propre =on%eur. dit@il. aussi grand 8u’il puisse Atre. car $e ne pense 8u’au Ptre. Mui donc. comparée 4 ous. a le droit d’Atre %eureuse L Je me suis pres8ue reproc%é d’a oir pris connaissance de ce 8ue ous de ieG Atre la premi5re personne au monde 4 sa oir. <e toute +aKon. $e n’ai pas perdu un moment. La poste était en retard ce matin. mais depuis il n’y eut plus un instant de délai. Com=ien $’ai été impatient. an/ieu/ et a++olé 4 ce su$et. $e ne ais pas essayer de ous le décrire R
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T%rus% \ Wri e. T;.<.T.U

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com=ien $’étais sé 5rement morti+ié. com=ien cruellement désappointé en n’ayant pu terminer l’a++aire tant 8ue $’étais 4 Londres S J’y suis resté un $our ou deu/ a ec l’espoir de réussir. car rien de moins c%er n’eCt pu me retenir la moitié de ce temps loin de &ans+ield. &ais =ien 8ue mon oncle entrFt dans mes ues a ec toute la c%aleur 8ue $e pou ais sou%aiter et s’en occupFt immédiatement. il y eut des di++icultés 4 cause de l’a=sence d’un ami et de l’engagement d’un autre. ce 8ue. 4 la +in. $e ne pus supporter plus longtemps. 9ac%ant en 8uelles =onnes mains $e laissais la cause. $e m’en allai lundi. con+iant 8ue peu de $ours se passeraient a ant 8ue ses propres lettres ne me sui ent ici. &on oncle. 8ui est le meilleur %omme du monde. s’est mis lui@mAme en action. comme $e l’ai pensé d5s 8u’il eut u otre +r5re. 3l était enc%anté de lui. Je ne me serais pas permis. %ier. de dire com=ien il était enc%anté ou de répéter la moitié de ce 8ue l’amiral a dit 4 sa louange. Je l’ai di++éré $us8u’4 ce 8ue sa louange apparCt comme étant celle d’un ami et au$ourd’%ui nous le oyons. &aintenant $e puis dire 8ue mAme moi. $e ne pourrais pas

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sou%aiter 8ue 6illiam "rice pCt e/citer un plus grand intérAt ou Atre sui i par des 'u/ plus rais et une recommandation plus %aute 8ue ceu/ 8ue mon propre oncle lui a accordés apr5s la soirée 8u’ils ont passé ensem=le. O Ceci a@t@il été otre =esogne. alors L s’écria >anny. Juste ciel S comme c’est gentil. tr5s gentil S A eG@ ous réellement. était@ce par otre désir O $e ous demande pardon. mais $e suis toute perdue O l’amiral CraN+ord s’est@il dérangé L Comment était@ce... L Je suis stupé+aite. 7enry était tr5s %eureu/ de rendre le tout plus intelligi=le. en commenKant par le commencement et en e/pli8uant particuli5rement ce 8u’il a ait +ait. 9on dernier oyage 4 Londres n’a ait été +ait dans aucun autre =ut 8ue d’introduire son +r5re dans 7ill 9treet et de s’en remettre 4 l’amiral. Tel a été son tra ail. 3l ne l’a ait dit 4 personne. il n’en a ait pas sou++lé une sylla=e mAme 4 &ary R tant 8u’il était incertain de l’issue. il n’aurait pas supporté 8ue l’on participFt 4 ses sentiments. 3l parla a ec tant d’éclat de ce 8ue sa sollicitude a ait été. et employa des

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e/pressions si +ortes. il +ut si a=ondant au su$et du plus .ro2ond int)rêt. du double moti+. de ses vues et souhaits. 8ue >anny n’eCt pu rester insensi=le 4 son élan. eCt@elle été capa=le de le sui re R mais son c'ur était si plein et ses sens si étonnés. 8u’elle ne put écouter 8u’impar+aitement mAme ce 8u’il racontait de 6illiam. et dire seulement. lors8u’il +aisait une pause : O Com=ien c’est aima=le S C’est tr5s aima=le S #%. monsieur CraN+ord. nous ous sommes o=ligés in+iniment. C%er. tr5s c%er 6illiam S (lle se le a d’un =ond. se dirigea précipitamment ers la porte. en s’écriant : O Je eu/ aller c%eG mon oncle. &on oncle doit le sa oir le plus tPt possi=le. &ais ceci ne put Atre sou++ert. L’occasion était trop =elle. et ses sentiments trop impatients. 3l était immédiatement derri5re elle. (lle ne de ait pas partir. elle de ait lui accorder 8uel8ues minutes de plus. 3l la prit par la main et la reconduisit 4 sa c%aise. et il était au milieu de ses nou elles e/plications a ant 8u’elle de inFt pour8uoi elle a ait été retenue.
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Lors8u’elle le comprit et 8ue l’on supposa 8u’elle a ait connu des sensations 8ue son c'ur n’a ait $amais éprou ées a ant et 8ue cette c%ose mAme 8u’il a ait +ait pour 6illiam de ait Atre placée sur le compte de son attac%ement e/cessi+ et inégalé pour elle. elle +ut e/trAmement désolée et incapa=le de parler pour 8uel8ues instants. (lle considéra le tout comme un non@sens. plutPt comme un $eu ou de la galanterie. seulement destinée 4 la tromper une %eure. elle ne put 8ue sentir 8ue c’était la traiter improprement et =assement. et d’une mani5re 8u’elle n’a ait pas méritée. mais cela c’était tout lui. il agissait tout 4 +ait comme elle l’a ait u agir précédemment R et elle ne se permit pas de lui montrer la moitié du déplaisir 8u’elle éprou ait. 4 cause du man8ue de délicatesse 8u’il mani+estait en $ouant a ec elle. parce 8u’il s’était con+éré un droit 4 sa gratitude. Tandis 8ue son c'ur sautait de $oie et de gratitude pour ce 8ui se rapportait 4 6illiam. elle ne pou ait Atre sérieusement peinée de 8uel8ue c%ose 8ui ne =lessait 8u’elle R et apr5s a oir retiré sa main par deu/ +ois et essayé en ain deu/ +ois de se détourner de lui. elle se le a et dit

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seulement. a ec une grande agitation : O Je ous en prie. monsieur CraN+ord. ne le +aites pas. $e ous supplie. ous ne de rieG pas. Ceci est un genre de con ersation tr5s désagréa=le pour moi. Je dois partir. Je ne puis le supporter. &ais il continua de parler. décri it son a++ection. sollicita une réponse et. +inalement. en paroles si claires 8u’elles ne pou aient a oir 8u’une seule signi+ication pour elle R il lui o++rait sa personne. sa main. sa +ortune. 9on étonnement et sa con+usion en augment5rent et cependant. tout en ne sac%ant pas le prendre au sérieu/. elle pou ait 4 peine se tenir de=out. 3l la pressa de répondre. O ;on. non. dit@elle. en se cac%ant la +igure. Tout ceci est un non@sens. ;e me désoleG pas. Je ne puis en entendre da antage. Votre ama=ilité en ers 6illiam me rend otre tr5s grande o=ligée R mais $e ne eu/ pas. $e ne puis supporter. $e ne puis écouter de telles c%oses. ;on. non. ne penseG pas 4 moi. &ais ous ne penseG pas 4 moi... Je sais 8ue tout ceci n’est rien

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du tout. (lle s’éloigna =rus8uement de lui et 4 ce moment l’on entendit 9ir T%omas parler 4 une ser ante tandis 8u’il se dirigeait ers la pi5ce oD ils se trou aient. 3l n’était plus temps de +aire de nou elles assurances et de plus longs entretiens. alors 8ue se séparer d’elle 4 un moment oD sa modestie seule sem=lait. 4 son esprit optimiste et présomptueu/. Atre le seul o=stacle 4 son =on%eur. était une cruelle nécessité. (lle se précipita de%ors par une porte opposée 4 celle dont son oncle approc%ait et arpenta la pi5ce est dans la plus grande con+usion de sentiments contraires. a ant 8ue les e/cuses et politesses de 9ir T%omas +ussent prononcées et 8u’il eCt appris le dé=ut de la $oyeuse nou elle 8ue le isiteur a ait 4 communi8uer. (lle pensait. trem=lait au su$et de c%a8ue c%ose. se sentant agitée. %eureuse. miséra=le. in+iniment reconnaissante et a=solument +urieuse. C’était au@del4 de toute crédulité. 3l était ine/cusa=le et incompré%ensi=le. &ais telles étaient ses %a=itudes. 8u’il ne pou ait rien +aire

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sans y mAler du mal. 3l en a ait +ait d’a=ord la créature la plus %eureuse et maintenant il l’a ait insultée O elle ne sa ait 8ue dire. ni comment c%asser ou comment modérer la c%ose. (lle ne pou ait pas le prendre au sérieu/. mais comment e/cuser l’emploi de tels mots et de telles o++res. s’ils ne signi+iaient 8u’une amourette L &ais 6illiam était un lieutenant. Cela était un +ait au@del4 du doute. (lle y penserait pour tou$ours et ou=lierait tout le reste. &. CraN+ord ne lui parlerait certainement plus $amais de cette +aKon : il a ait dC oir com=ien cela lui était déplaisant. et dans ce cas. com=ien elle lui serait reconnaissante pour son amitié en ers 6illiam S (lle ne dépasserait pas la pi5ce est au@del4 de la cage d’escalier. a ant de s’Atre assurée 8ue &. CraN+ord a ait 8uitté la maison R mais 8uand elle +ut con aincue de son départ. elle était a ide de descendre. de re$oindre son oncle et d’a oir tout le =on%eur de sa $oie ainsi 8ue de la sienne propre et tout le =éné+ice de son in+ormation ou de ses con$ectures 8uant 4 l’a enir de 6illiam. 9ir T%omas était aussi $oyeu/ 8u’elle pou ait

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le désirer. tr5s aima=le et communicati+. et elle eut a ec lui une con ersation si récon+ortante au su$et de 6illiam 8u’elle éprou ait le mAme sentiment 8ue si rien ne s’était passé 8ui eCt pu la e/er. $us8u’au moment. ers la +in. oD elle décou rit 8ue &. CraN+ord était in ité 4 dJner ce mAme $our. Ceci était tr5s déplaisant car. mAme s’il a ait la +orce de ne pas penser 4 elle. il serait déplora=le pour elle de le re oir si ite. (lle s’e++orKa de se dominer. elle s’e++orKa raiment. comme l’%eure du dJner approc%ait. de se sentir et de paraJtre comme d’%a=itude R mais il lui +ut impossi=le de ne pas paraJtre tr5s timide et mal 4 l’aise lors8ue leur isiteur entra dans la pi5ce. (lle n’aurait pu supposer 8u’aucun concours de circonstances eCt pu lui apporter tant de sensations péni=les le $our de la promotion de 6illiam. &. CraN+ord ne se contenta pas d’Atre dans la pi5ce. il +ut =ientPt tout pr5s d’elle. 3l a ait un mot 4 lui remettre de la part de sa s'ur. >anny ne pou ait pas le regarder. mais il n’y eut pas de rappel de la +olie passée dans sa oi/. (lle prit

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connaissance de la note immédiatement. %eureuse d’a oir 8uel8ue c%ose 4 +aire. et %eureuse. tout en lisant. de sentir 8ue les =a ardages de tante ;orris. également in itée 4 dJner. la poussaient 4 l’arri5re de la sc5ne. , &a c%5re >anny. - Car maintenant $e peu/ t’appeler tou$ours ainsi. au grand soulagement de ma langue 8ui a lle tou$ours tré=uc%é sur le *ri!e les si/ derni5res semaines. $e ne peu/ pas laisser partir mon +r5re sans ous en oyer 8uel8ues lignes de +élicitations. de plus $oyeu/ consentement et d’appro=ation. Je continue. ma c%5re >anny. sans peur R il ne peut y a oir de di++icultés notoires. J’ose supposer 8ue l’assurance de mon consentement sera de 8uel8ue importance R ainsi ous pou eG lui sourire de otre plus dou/ sourire. cette apr5s@midi. et ren oyeG@le moi. encore plus %eureu/ 8u’il n’est parti. O A++ectueusement : &. C. -

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C’étaient des e/pressions 8ui ne +aisaient aucun =ien 4 >anny R car =ien 8u’elle lCt trop rapidement et dans une trop grande con+usion pour se +ormer une opinion claire 4 propos de la signi+ication du message de &lle CraN+ord. il lui était é ident 8u’elle a ait l’intention de la +éliciter au su$et de l’attac%ement de son +r5re et mAme de sembler croire 8u’il était sérieu/. (lle ne sa ait 8ue croire et 8ue +aire. 3l y a ait 8uel8ue c%ose de désastreu/ dans la pensée 8ue cet attac%ement pCt Atre sérieu/. (lle ne sa ait 8ue croire et 8ue +aire. (lle était tr5s perple/e et tr5s agitée. (lle était désemparée c%a8ue +ois 8ue &. CraN+ord lui adressait la parole. et il ne le +aisait 8ue trop sou ent R et elle appré%endait 8u’il y eCt dans sa oi/ et dans ses mani5res un 8uel8ue c%ose 8ui en était a=sent 8uand il parlait au/ autres. 9on aisance. au cours du dJner de ce $our. était détruite R elle pou ait 4 peine manger 8uel8ue c%ose R et comme 9ir T%omas remar8uait aima=lement 8ue la $oie lui a ait coupé l’appétit. elle était prAte 4 mourir de %onte. e++rayée de l’interprétation é entuelle de &. CraN+ord R rien
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n’aurait pu la +aire regarder 4 droite. oD il se trou ait. mais elle sentait 8ue ses yeu/ étaient immédiatement +i/és sur elle. (lle était encore plus silencieuse 8ue de coutume. (lle pou ait 4 peine dire un mot lors8ue 6illiam était le su$et de con ersation. car la louange enait tou$ours de droite et c’est l4 8u’était sa sou++rance. (lle pensait 8ue Lady Bertram prolongeait plus 8ue $amais le dJner. et elle commenKa 4 désespérer de pou oir partir $amais R mais 4 la +in elles se trou aient au salon. et elle +ut capa=le de penser. comme elle le oulait. tandis 8ue ses tantes ac%e aient de parler de l’a ancement de 6illiam. &me ;orris sem=lait aussi enc%antée de l’économie 8ue cela représentait pour 9ir T%omas 8ue de n’importe 8uel autre point. &aintenant. 6illiam pourra su= enir 4 ses propres =esoins. ce 8ui +era une grande di++érence pour son oncle. car elle ne sa ait pas com=ien il a ait coCté 4 son oncle R et. en e++et. cela +era une certaine di++érence dans ses cadeau/. aussi. (lle était tr5s

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contente d’a oir donné 4 6illiam ce 8u’elle lui a ait donné. au moment du départ. tr5s contente. en e++et. 8u’il lui ait été possi=le. sans di++icultés matérielles. de lui donner 8uel8ue c%ose de plutPt important. $ustement 4 ce moment. C’est@4@dire. important pour elle. pour ses moyens limités. car maintenant. cela lui sera tr5s utile pour garnir sa ca=ine. (lle sa ait 8u’il aurait 4 +aire +ace 4 de grosses dépenses. 8u’il aurait 4 ac%eter =eaucoup de c%oses R mais il était certain 8ue son p5re et sa m5re seraient 4 mAme de lui procurer les c%oses nécessaires 4 tr5s =on compte R mais elle était tr5s contente d’a oir pu y contri=uer a ec son o=ole. O Je suis contente 8ue ous lui ayeG donné 8uel8ue c%ose d’important. dit Lady Bertram. d’un calme sans mé+iance. car moi. $e ne lui ai donné 8ue di/ li res. O Vraiment S s’écria &me ;orris. en rougissant. 3l a dC nous 8uitter a ec ses poc%es =ien garnies. et. de plus. son oyage 4 Londres ne lui a rien coCté S O 9ir T%omas m’a dit 8ue di/ li res seraient su++isantes.

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&me ;orris n’étant pas du tout disposée 4 en discuter la su++isance. commenKa 4 traiter la mati5re 4 un autre point de ue. O C’est étonnant. dit@elle. ce 8ue les $eunes gens coCtent 4 leurs amis pour Atre éle és et pour aller dans le monde S 3ls pensent peu 4 com=ien monte la somme 8ue leurs parents. ou leurs oncles ou leurs tantes. paient au cours d’une année. Voici présentement les en+ants de ma s'ur "rice. preneG@les ensem=le. $’ose dire 8ue personne ne pourrait s’imaginer la somme 8u’ils coCtent c%a8ue année 4 9ir T%omas. pour ne rien dire de ce 8ue $e +ais pour eu/. O C’est tr5s $uste ce 8ue ous dites. s'ur. &ais. pau res petits S 3ls ne peu ent rien y +aire. et ous le sa eG. cela +ait peu de di++érence pour 9ir T%omas. >anny. 6illiam ne doit pas ou=lier mon c%Fle. s’il a au/ 3ndes #rientales R et $e lui donnerai une commission pour tout ce 8u’il rapportera de aleur en plus de cela. J’esp5re 8u’il pourra aller au/ 3ndes #rientales a+in 8ue $e puisse a oir mon c%Fle. Je pense 8ue $’aurai deu/ c%Fles. >anny.

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"endant ce temps. >anny ne parlant 8ue 8uand elle ne pou ait l’é iter. essayait sérieusement de comprendre 8uel était le =ut de &. et & lle CraN+ord. Tout au monde s’opposait 4 ce 8u’ils +ussent sérieu/. et leurs paroles et leurs mani5res. Tout ce 8ui était naturel. pro=a=le et raisonna=le y était opposé R toutes leurs %a=itudes. leurs pensées et ses propres +ai=lesses. Comment a ait@ elle pu é eiller un attac%ement sérieu/ c%eG un %omme 8ui en a ait u tant. 8ui a ait été admiré par tant de +emmes. et a ait +lirté a ec tant de +emmes. in+iniment supérieures 4 elle. un %omme 8ui sem=lait si peu ou ert au/ impressions sérieuses. 8ui pensait si lég5rement. d’une +aKon si insouciante et si insensi=le 4 de tels points. 8ui était tout pour le monde. et ne sem=lait trou er personne 8ui lui +Ct essentiellement nécessaire. (t. de plus. l’on pou ait penser 8ue sa s'ur. a ec ses notions éle ées et mondaines en mati5re matrimoniale. ne +a oriserait rien de sérieu/ dans ce domaine. ?ien ne pourrait Atre moins naturel dans les deu/ cas. >anny était %onteuse de ses propres doutes. Tout était plus pro=a=le 8u’un attac%ement pro+ond ou une appro=ation sérieuse

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4 son égard. (lle s’était =ien con aincue de la c%ose lors8ue 9ir T%omas et &. CraN+ord la re$oignirent. La di++iculté était d’a oir une con iction aussi a=solue. 8uand &. CraN+ord était dans la pi5ce R car une ou deu/ +ois un regard sem=lait s’appesantir sur elle 8u’elle ne sut comment situer dans l’intention générale du $eune %omme R dans n’importe 8uel autre %omme elle aurait été sCre 8ue cela signi+iait 8uel8ue c%ose de tr5s sérieu/ et de tr5s dé+ini. &ais elle continua 4 essayer de croire 8ue ce n’était rien de plus 8ue ce 8u’elle a ait u dans ses yeu/ pour ses cousines et cin8uante autres +emmes. (lle pensait 8u’il sou%aitait lui parler 4 l’a=ri des oreilles des autres. (lle s’imaginait 8u’il +aisait des tentati es dans ce sens pendant toute la soirée c%a8ue +ois 8ue 9ir T%omas 8uittait la pi5ce ou s’engageait dans une con ersation a ec &me ;orris. et elle lui re+usa soigneusement toute occasion. >inalement c’était ainsi 8ue cela apparut 4 la tr5s ner euse >anny O alors 8u’il n’était pas encore tr5s tard O il se mit 4 parler de partir R mais

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la douceur de ton 8ue ces paroles a aient. était altérée du +ait 8u’il se tourna pres8ue aussitPt ers elle en disant : O ;’a eG@ ous rien 4 en oyer 4 &ary L ;’a eG@ ous pas de réponse 4 sa note L (lle serait =ien peinée si elle ne rece ait rien de ous. Je ous en prie. écri eG. ne +Ct@ce 8u’une ligne. O #% oui. certainement. s’écria >anny. se le ant en grande %Fte. une %Fte causée par l’em=arras et le désir de s’en+uir. J’écrirai tout de suite. (lle se dirigea ers la ta=le oD elle a ait l’%a=itude d’écrire pour sa tante et prépara le nécessaire. tout en ne sac%ant pas le moins du monde ce 8u’elle pourrait dire. (lle n’a ait lu 8u’une +ois la note de &lle CraN+ord et répondre 4 8uel8ue c%ose 8ui a ait été compris si impar+aitement. était tr5s désolant. Comme elle a ait peu d’e/périence dans cette sorte de correspondance. elle aurait des scrupules et des craintes pour le style. mais 8uel8ue c%ose de ait Atre écrit immédiatement R et a ec le sentiment =ien décidé de ne pas paraJtre songer 4
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une intention réelle. elle écri it ainsi. l’esprit aussi trou=lé 8ue la main : , Je ous suis tr5s reconnaissante. ma c%5re &lle CraN+ord. pour os aima=les +élicitations. pour autant 8u’elles se rapportent 4 mon tr5s c%er 6illiam. Je sais 8ue le reste de otre note ne signi+ie rien R mais $e suis si peu 8uali+iée pour c%a8ue c%ose de ce genre. 8ue $’esp5re 8ue ous m’e/cusereG de ous prier de ne plus en parler. J’ai trop u &. CraN+ord pour ne pas comprendre ses +aKons R si lui m’a ait compris aussi =ien. $’ose dire 8u’il aurait agi di++éremment. Je ne sais pas ce 8ue $’écris. mais ous me +erieG une grande +a eur de ne plus $amais mentionner le su$et. - (n ous remerciant de l’%onneur 8ue ous m’a eG +ait en m’en oyant ce mot. $e reste. c%5re &lle CraN+ord. etc. etc... La conclusion était 4 peine lisi=le 4 cause d’une croissante +rayeur lors8u’elle décou rit 8ue

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sous cou ert de rece oir la note. &. CraN+ord s’approc%ait d’elle. O Vous ne pou eG penser 8ue $’ai l’intention de ous +aire ous dépAc%er. dit@il 4 oi/ =asse. sentant l’étonnante agitation a ec la8uelle elle a ait rédigé la note. ous ne pou eG penser 8ue $’ai de telles intentions. ;e ous dépAc%eG pas. $e ous en supplie. O #%. $e ous remercie. $’a ais tout 4 +ait terminé. $ustement terminé. cela sera prAt dans un moment. Je ous serais tr5s reconnaissante. si ous oulieG remettre ceci 4 &lle CraN+ord. La lettre +ut présentée et de ait Atre acceptée R et comme elle s’en allait immédiatement ers le +eu en détournant les yeu/ pour re$oindre les autres. il ne lui restait rien d’autre 4 +aire 8ue de s’en aller sérieusement. >anny pensa 8u’elle n’a ait $amais connu de $our plus agité tant par la peine 8ue par le plaisir R mais. %eureusement. le plaisir n’était pas de nature 4 mourir en un $our O car c%a8ue $our lui rapporterait la décou erte de l’a ancement de 6illiam. tandis 8u’elle espérait 8ue la peine ne
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re iendrait plus. (lle sa ait. sans aucun doute. 8ue sa lettre paraJtrait e/cessi ement mal écrite. 8ue le style +erait %onte 4 un en+ant. car sa détresse ne lui a ait pas laissé la possi=ilité d’en arranger les termes R mais. la note les assurerait au moins 8u’elle ne s’en laissait pas imposer et 8u’elle ne se sentait pas +lattée des attentions de &. CraN+ord.

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#roisième partie

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I
>anny n’a ait pu ou=lier &. CraN+ord d’aucune +aKon 8uand elle s’é eilla le matin sui ant. mais elle se rappelait le contenu de sa note et n’était pas moins optimiste. 8uant 4 son e++et. 8u’elle l’a ait été la nuit précédente. 9i &. CraN+ord oulait seulement s’en aller S C’était ce 8u’elle désirait le plus intensément O 8u’il parte et 8u’il emm5ne sa s'ur a ec lui. comme il a ait l’intention de +aire. et dans l’intention de 8uoi il était re enu 4 &ans+ield. (t pour8uoi ce n’était pas encore +ait. elle ne pou ait le dire car & lle CraN+ord ne désirait certainement aucun délai. >anny a ait espéré. au cours de sa isite de la eille. entendre citer le $our du départ. mais il a ait seulement parlé de leur oyage comme s’il ne de ait pas a oir lieu a ant longtemps. Ayant conclu d’une +aKon aussi satis+aisante la con iction 8ue sa note transporterait. elle ne put

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8u’Atre étonnée de oir &. CraN+ord. comme elle le +it accidentellement. enant de nou eau 4 la maison et 4 une %eure aussi matinale 8ue la eille. 9a enue n’a ait peut@Atre rien 4 +aire a ec elle. mais elle de ait é iter de le oir autant 8ue possi=le R et étant alors sur le point de remonter dans sa c%am=re. elle résolut d’y rester pendant toute la durée de sa isite. 4 moins 8u’on ne l’en oie c%erc%er R et comme &me ;orris était encore 4 la maison. il y a ait peu de danger pour 8u’on la demande. (lle resta assise un =on moment dans un grand état d’agitation. écoutant. trem=lant. et craignant 4 c%a8ue moment d’Atre appelée R mais comme aucun pas ne s’approc%ait de la c%am=re de l’est. elle se calma peu 4 peu. put s’asseoir plus con+orta=lement. et +ut capa=le de s’employer 4 8uel8ue c%ose. et capa=le d’espérer 8ue &. CraN+ord était enu et s’en irait sans 8u’elle +Ct o=ligée de rien sa oir au su$et de sa isite. Ine demi@%eure 4 peu pr5s passa. et elle se sentait de enir tr5s 4 l’aise. 8uand soudain s’entendit le =ruit d’un pas approc%ant

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réguli5rement O un pas lourd. un pas in%a=ituel dans cette partie de la maison R c’était celui de son oncle. elle le connaissait aussi =ien 8ue sa oi/ R elle a ait trem=lé si sou ent 4 ce =ruit. et commenKa 4 trem=ler de nou eau. 4 l’idée 8u’il enait lui parler. 8uel 8ue +Ct le su$et de sa con ersation. Ce +ut en e++et 9ir T%omas 8ui ou rit la porte et demanda si elle était l4. et s’il pou ait entrer. La terreur occasionnée par ses isites précédentes dans cette c%am=re sem=la renaJtre. et elle se sentit comme s’il allait de nou eau lui +aire passer un e/amen d’anglais ou de +ranKais. (lle était pleine d’attentions. cependant. lui a anKant une c%aise. et essayant de paraJtre %onorée et. dans son agitation. a ait pres8ue ou=lié les désagréments de son appartement 8uand lui. s’arrAtant d5s 8u’il entra. dit. a ec une grande surprise : O "our8uoi n’a eG@ ous pas du +eu au$ourd’%ui L 3l y a ait de la neige sur le sol et elle était assise en eloppée dans un c%Fle. (lle %ésita :

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O Je n’ai pas. +roid. &onsieur. $e ne m’assieds $amais longtemps ici 4 ce moment de l’année. O &ais ous a eG du +eu. généralement L O ;on. &onsieur. O Comment cela se +ait@il L 3l doit y a oir 8uel8ue erreur ici. Je pensais 8ue ous pou ieG utiliser cette c%am=re dans l’intention de ous rendre par+aitement 4 l’aise. <ans otre c%am=re 4 couc%er. $e sais 8ue ous ne pou eG a oir du +eu. 3l y a ici 8uel8ue grande erreur 8ui doit Atre recti+iée. C’est des plus incon+orta=le pour ous d’Atre assise O 8ue ce soit une demi@%eure ou un $our O sans un +eu. Vous n’Ates pas +orte. Vous Ates gelée. Votre tante ne peut Atre au courant de cela. >anny aurait pré+éré garder le silence R mais. étant o=ligée de parler. elle ne put s’empAc%er. par $ustice pour la tante 8u’elle aimait le mieu/. de dire 8uel8ue c%ose dans 8uoi les mots , ma tante ;orris - étaient percepti=les. O Je comprends. s’écria son oncle. se ressaisissant. et ne désirant pas en entendre

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da antage. $e comprends. Votre tante ;orris a tou$ours été une a ocate. et tr5s $udicieuse. pour 8ue les $eunes en+ants soient éle és sans douceurs super+lues R mais il +aut de la modération en toute c%ose. (lle est aussi tr5s ro=uste elle@mAme. ce 8ui. é idemment. in+luence son opinion en ce 8ui concerne les désirs d’autrui. E un autre point de ue aussi. 8ue $e comprends par+aitement. $e sais ce 8ue ses sentiments ont tou$ours été. Le principe était =on en lui@mAme. mais il peut a oir été. et $e crois 8u’il a été poussé trop loin dans otre cas. Je sais 8u’il y a eu 8uel8ue+ois. sur 8uel8ues points. une distinction mal +aite R mais $e pense trop de =ien de ous. >anny. pour croire 8ue ous éprou ereG $amais du ressentiment 4 ce su$et. Vous a eG une compré%ension 8ui ous empAc%era de rece oir les c%oses d’apr5s un seul point de ue. et de $uger d’une +aKon trop partiale. Vous prendreG l’enti5reté du passé. ous considérereG les temps. personnes et pro=a=ilités. et ous sentireG 8u’ils n’en étaient pas moins os amis. ceu/ 8ui ous ont édu8uée et préparée pour cette médiocre condition 8ui semblait de oir Atre otre destinée. Bien 8ue leurs précautions

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puissent a oir été continuellement inopportunes. l’intention était gentille. et ous pou eG Atre sCre de ceci. 8ue c%a8ue plaisir sera dou=lé par les petites pri ations ou restrictions 8ui ont pu Atre imposées. J’esp5re 8ue ous ne me déce reG pas en cessant. 4 n’importe 8uel moment. de traiter otre tante ;orris a ec le respect et l’attention 8ui lui sont dus. &ais en oil4 asseG sur ce su$et. AsseyeG@ ous. ma c%5re. $e dois ous parler pour 8uel8ues minutes. mais $e ne ous retiendrai pas longtemps. >anny o=éit. en =aissant les yeu/ et en rougissant. Apr5s un moment de repos. 9ir T%omas. essayant de réprimer un sourire. continua : O Vous ne sa eG pas. peut@Atre. 8ue $’ai eu un isiteur ce matin. Je n’étais pas depuis longtemps dans ma propre c%am=re. apr5s le dé$euner. 8uand &. CraN+ord y +ut introduit. Vous ous douteG pro=a=lement pour8uoi L Le isage de >anny se colorait de plus en plus. et son oncle. s’aperce ant 8u’elle était em=arrassée 4 un tel degré 8u’il lui était

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compl5tement impossi=le de le regarder ou de parler. détourna les yeu/ et. sans autre pause. commenKa son rapport de la isite de &. CraN+ord. Le =ut de &. CraN+ord a ait été de se déclarer le soupirant de >anny. de +aire des propositions décisi es 4 son su$et. et de demander l’a is de son oncle 8ui sem=lait remplacer ses parents R et il a ait +ait tout cela si =ien. si ou ertement. si +ranc%ement. si proprement. 8ue. sentant plus ou moins 8ue ses propres réponses. et ses propres remar8ues. a aient été tr5s en +a eur du pro$et. était e/trAmement %eureu/ de donner les particularités de leur con ersation. et ne se doutant 8ue peu de ce 8ui se passait dans l’esprit de sa ni5ce. il croyait. par de tels détails. lui plaire =eaucoup plus 8u’4 lui@mAme. 3l parla donc un certain temps a ant 8ue >anny osFt l’interrompre. (lle se serait mAme di++icilement résolue 4 le sou%aiter. 9on esprit était trop trou=lé. (lle a ait c%angé de position. et a ec ses yeu/ +i/és intensément sur l’une des +enAtres. elle écoutait son oncle. trou=lée et e++rayée au plus %aut point. 3l se tut pour un moment. mais elle
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s’en était 4 peine rendu compte 8ue. se le ant de sa c%aise. il dit : O (t maintenant. >anny. ayant accompli une part de mon de oir et ous ayant montré 8ue c%a8ue c%ose a une =ase sCre et satis+aisante. $’e/écute le reste de ma mission en ous demandant de m’accompagner au reG@de@ c%aussée oD. =ien 8ue $e ne puisse présumer a oir été une trop désagréa=le compagnie moi@mAme. $e dois ous pré enir 8ue ous trou ereG 8uel8u’un 8ui audra mieu/ la peine d’Atre écouté. &. CraN+ord. comme ous l’a eG sans doute de iné. est encore dans la maison. 3l est dans ma c%am=re. et esp5re ous y oir. (n entendant cela. >anny eut un regard et une e/clamation 8ui étonn5rent 9ir T%omas R mais ce 8ui augmenta son étonnement +ut de l’entendre s’e/clamer : O #% S non. &onsieur. $e ne peu/ pas. $e ne peu/ raiment pas descendre ers lui. &. CraN+ord de rait sa oir O il doit sa oir cela O $e lui en ai dit asseG %ier pour le con aincre. 3l me parla de ce su$et %ier. et $e lui dis sans am=ages

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8ue c’était tr5s désagréa=le pour moi. et tout 4 +ait %ors de mon pou oir de répondre 4 ses =ons sentiments. O Je ne saisis pas otre pensée. dit 9ir T%omas. s’asseyant de nou eau. 7ors de otre pou oir de répondre 4 ses =ons sentiments L Mu’est@ce 8ue tout ceci L Je sais 8u’il ous a parlé %ier et Tpour autant 8ue $e comprenneU 8u’il a reKu. pour continuer. autant d’encouragement 8u’une $eune +emme =ien eillante puisse se permettre d’en donner. J’ai été tr5s content d’entendre ce 8u’a été otre conduite 4 cette occasion R elle montrait une discrétion %autement 4 recommander. &ais maintenant 8u’il a +ait sa demande si +ranc%ement. si %onora=lement. 8uels sont os scrupules. maintenant L O Vous +aites erreur. &onsieur. s’écria >anny O +orcée par son an/iété 4 ce moment de dire. mAme 4 son oncle. 8u’il a ait tort O ous +aites compl5tement erreur. Comment &. CraN+ord a@t@ il pu dire une telle c%ose L Je ne lui ai donné aucun encouragement. %ier. au contraire R $e lui ai dit O $e ne peu/ répéter mes paroles e/actes O

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mais $e suis certaine de lui a oir dit 8ue $e ne oudrais pas l’écouter. 8ue c’était tr5s déplaisant pour moi 4 tous les égards. et 8ue $e le priais de ne plus $amais me parler de cette mani5re. Je suis sCre d’a oir dit autant 8ue cela et plus R et $’en aurais dit encore plus. si $’a ais été par+aitement con aincue 8ue son intention était sérieuse R mais $e n’aime pas O $e ne pourrais supporter de comprendre plus 8ue ce 8u’on eut dire. Je croyais 8ue tout cela pou ait compter pour rien a ec lui. (lle n’aurait pu en dire plus R elle était pres8ue 4 =out de sou++le. O <ois@$e comprendre. dit 9ir T%omas apr5s 8uel8ues instants de silence. 8ue ous a eG l’intention de re2user &. CraN+ord L O #ui. &onsieur. O Le re+user L O #ui. &onsieur. O ?e+user &. CraN+ord L Muelle est otre dé+ense L "our 8uelle raison L O Je... $e ne peu/ l’aimer asseG. &onsieur. pas

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asseG pour l’épouser. O Ceci est tr5s étrange. dit 9ir T%omas. sur un ton de calme mécontentement. 3l y a 8uel8ue c%ose en ceci 8ue ma compré%ension ne saisit pas. Voici un $eune %omme 8ui sou%aite ous Atre agréa=le. c%a8ue c%ose est en sa +a eur. non pas simplement sa situation dans la ie. sa +ortune et son caract5re. mais il poss5de plus 8ue la gentillesse ordinaire. ses mani5res et sa con ersation plaisent 4 tout le monde. (t il n’est pas une connaissance d’au$ourd’%ui. ous le connaisseG maintenant depuis 8uel8ue temps. 9a s'ur. plus ou moins. est otre amie intime. et il a +ait !ela pour otre +r5re. ce 8ue $e supposerais Atre une recommandation plus 8ue su++isante pour ous. n’y eCt@il rien d’autre. 3l n’est pas certain 8ue l’intérAt 8ue $e porte 4 6illiam puisse l’a oir aidé. 3l l’a dé$4 +ait. O #ui. dit >anny. d’une oi/ dé+aillante. et =aissant les yeu/ a ec une %onte nou elle R et elle se sentait %onteuse de ce 8ue. apr5s le portrait 8u’a ait +ait son oncle. elle n’aimFt pas &. CraN+ord.

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O Vous a eG dC ous rendre compte. continuait 9ir T%omas 4 ce moment. ous a eG dC ous rendre compte. 4 un certain moment 8u’il y a ait 8uel8ue c%ose de particulier dans l’attitude de &. CraN+ord en ers ous. Vous de eG a oir remar8ué ses attentions. et =ien 8ue ous les ayeG tou$ours accueillies comme il se doit T$e n’ai pas de reproc%e 4 ous +aire 4 ce su$etU $e n’ai $amais o=ser é 8u’elles ous déplaisaient. Je suis pres8ue porté 4 croire. >anny. 8ue ous ne connaisseG pas tout 4 +ait os propres sentiments. O #% S si. &onsieur. $e les connais par+aitement. 9es attentions ont tou$ours été ce 8ue $e n’aimais pas. 9ir T%omas la regarda a ec une surprise accrue : O Ceci me dépasse. dit@il. Ceci demande une e/plication. Jeune comme ous l’Ates. et ayant rarement rencontré 8uel8u’un. il est di++icilement possi=le 8ue os a++ections... 3l s’arrAta et la regarda +i/ement. 3l it ses l5 res +ormer le mot , non -. =ien 8ue le non ne +Ct pas articulé. mais sa +igure était écarlate. Cela.
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cependant. c%eG une $eune +ille si modeste. pou ait Atre tr5s compati=le a ec de l’innocence R et. c%oisissant au moins de paraJtre satis+ait. il a$outa i ement : O ;on. non. $e sais 8ue cela est tout 4 +ait %ors de 8uestion O compl5tement impossi=le. Bon. il n’y a rien de plus 4 dire. (t. pendant 8uel8ues minutes. il ne dit plus rien. 3l était a=sor=é par ses pensées. 9a ni5ce pensait pro+ondément aussi. essayant de s’aguerrir et de se préparer contre un nou eau 8uestionnaire. (lle aurait pré+éré mourir 8ue de ré éler la érité. et elle espérait se +orti+ier asseG. en ré+léc%issant un peu. pour ne pas se tra%ir. O 3ndépendamment de l’intérAt 8ue le c%oi/ de &. CraN+ord sem=lait $usti+ier. dit 9ir T%omas. recommenKant a ec un grand calme. son désir de se marier si tPt est une recommandation 4 mes yeu/. Je suis l’a ocat des mariages précoces. 8uand les moyens le permettent. et $e oudrais 8ue c%a8ue $eune %omme. ayant un re enu su++isant. soit marié aussitPt 8u’il le peut apr5s ingt@8uatre ans. C’est tellement mon opinion.

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8ue $’ai du regret 4 penser com=ien peu mon +ils aJné. otre cousin Bertram. sem=le ouloir se marier tPt R mais $us8u’4 présent. aussi loin 8ue $e peu/ $uger. le mariage ne +ait pas partie du plan de ses pensées. $e sou%aite 8u’il sem=le plus désireu/ de s’éta=lir. 3ci il regarda >anny. O Je consid5re. d’apr5s sa disposition et ses %a=itudes. 8u’(dmond serait suscepti=le de se marier plus tPt 8ue son +r5re. J’ai pensé. ces derniers temps. 8u’il a ait u la +emme 8u’il pourrait aimer ce 8ui $’en suis con aincu. n’est pas le cas de mon +ils aJné. ;’ai@$e pas raison L ;’Ates@ ous pas de mon a is. ma c%5re L O #ui. &onsieur. C’était dit d’une +aKon gentille mais calme. et 9ir T%omas était tran8uille au su$et des cousins. &ais la suppression de son alarme ne rendit aucun ser ice 4 >anny. Comme le myst5re s’épaissit. son déplaisir augmenta R et se le ant et se promenant 4 tra ers la pi5ce a ec un +roncement de sourcils 8ue >anny pou ait se représenter. =ien 8u’elle n’osFt pas le er la tAte. il
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dit peu apr5s et d’une oi/ pleine d’autorité : O A eG@ ous 8uel8ue raison de penser du mal du caract5re de &. CraN+ord. en+ant L O ;on. &onsieur. (lle désirait a$outer : , mais =ien de ses principes -. mais son c'ur se serrait de ant l’épou anta=le perspecti e de discussion. d’e/plication et pro=a=lement de contradiction. La mau aise opinion 8u’elle a ait de lui était =asée principalement sur des o=ser ations 8u’elle. pour l’%onneur de ses cousines. pou ait 4 grand@peine di ulguer 4 leur p5re. Julia et &aria. surtout &aria. a aient été tellement impli8uées dans la méconduite de &. CraN+ord. 8u’elle ne pou ait tra%ir son caract5re. comme elle présumait 8u’il était. sans les li rer. (lle a ait espéré 8ue pour un %omme tel 8ue son oncle. si clair oyant. si %onora=le. si =on. la simple constatation d’un a ersion déterminée de sa part. aurait été su++isante. E son c%agrin in+ini. elle décou rit 8u’il n’en était pas ainsi. 9ir T%omas int ers la ta=le oD elle était assise dans une détresse +rissonnante et dit. a ec
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une grande et +roide sé érité : O Je ois 8u’il est inutile de parler a ec ous. ;ous +erions mieu/ de terminer cette con+érence morti+iante. 3l ne +aut pas +aire attendre &. CraN+ord da antage. "our cette raison. $’a$outerai seulement 8ue. comme $’estime 8u’il est de mon de oir de ous dire mon opinion sur otre conduite. ous a eG déKu tous mes espoirs et 8ue ous a eG prou é 8ue ous a ieG un caract5re tout 4 +ait opposé 4 ce 8ue $’a ais cru. Car. >anny. ainsi 8ue ma conduite a dC le prou er. $’a ais +ormé une opinion tr5s +a ora=le 4 otre égard. depuis mon retour d’Angleterre. Je ous a ais $ugée dépour ue de tout entAtement. de toute su++isance et de toute tendance 4 cette indépendance d’esprit 8ui pré aut au$ourd’%ui mAme c%eG de $eunes +emmes et 8ui o++ense et éc'ure au@del4 de la commune mesure. &ais ous ous Ates montrée entAtée et corrompue. ous a eG montré 8ue ous pou eG et ouleG décider par ous@mAme sans aucune considération ou dé+érence en ers ceu/ 8ui ont certainement 8uel8ues droits 4 ous guider. sans mAme leur demander leur a is. Vous ous Ates
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montrée tr5s. tr5s di++érente de ce 8ue $’imaginais. L’a antage ou le désa antage de otre +amille O ou de os parents O de os +r5res et s'urs ne sem=le pas a oir compté un moment dans otre pensée 4 cette occasion. Vous ne compteG pour rien le =éné+ice 8u’ils auraient pu a oir. la $oie 8u’ils auraient pu éprou er d’un tel éta=lissement pour ous. Vous ne penseG 8u’4 ous@mAme. et parce 8ue ous ne ressenteG pas pour &. CraN+ord ce 8u’une $eune +antaisie ardente imagine Atre nécessaire au =on%eur. ous décideG instantanément de le re+user. sans mAme sou%aiter prendre un peu de temps pour ré+léc%ir. un peu plus de temps pour une +roide considération. et pour e/aminer otre érita=le penc%ant. et ous re+useG. dans un moment de +olie. une telle occasion d’Atre éta=lie pour la ie. d’une +aKon li=re. no=le et %onora=le comme $amais plus il ne s’en présentera pour ous. Voici un $eune %omme sensé. a ec du caract5re. modéré. de =onnes mani5res et +ortuné. e/cessi ement attac%é 4 ous et rec%erc%ant otre main de la meilleure +aKon. et tout 4 +ait désintéressé. "ermetteG@moi de ous dire. >anny.

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8ue ous pou eG i re encore di/@%uit ans dans le monde sans 8u’un autre %omme. ayant la moitié des =iens de &. CraN+ord et la di/i5me partie de ses mérites. s’adresse 4 ous. C’est a ec $oie 8ue $e lui aurais accordé une de mes +illes. &aria est no=lement mariée. mais si &. CraN+ord m’a ait demandé la main de Julia. $e la lui aurais donnée a ec une satis+action supérieure et plus c%aleureuse 8ue lors8ue $’accordai celle de &aria 4 &. ?us%Nort%. Apr5s un moment de pause. il a$outa : O (t $’aurais été tr5s surpris si. 4 n’importe 8uel moment. une de mes +illes a ait re+usé une proposition de mariage 8ui pCt présenter seulement la moitié des a antages de celui@ci et donner immédiatement et péremptoirement. sans se donner la peine de consulter mon opinion ou songer au respect 8u’elles me de aient. une réponse négati e. J’aurais été tr5s surpris et tr5s +roissé par un tel procédé. Je l’aurais $ugé comme une iolation grossi5re du de oir et du respect. Vous ne pou eG Atre $ugée d’apr5s la mAme loi. Vous ne me de eG pas la soumission d’un en+ant.

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&ais >anny. otre c'ur peut@il ous ac8uitter d’une ingratitude L 3l cessa. >anny pleurait si am5rement 4 ce moment 8ue. tout +urieu/ 8u’il était. il ne put pousser les c%oses plus loin. 9on c'ur était pr5s de se =riser 4 l’image 8u’il pourrait a oir d’elle. par des accusations si lourdes. si nom=reuses. montant dans une telle gradation. (lle était olontaire. o=stinée. égoQste et ingrate. oil4 ce 8u’il pensait d’elle. (lle a ait déKu son attente. elle a ait perdu son estime. Mu’est@ce 8u’elle allait de enir L O Je regrette =eaucoup. put@elle 4 peine articuler. $e regrette réellement =eaucoup. O ?egretter S #ui. $’esp5re 8ue ous regretteG. et ous aureG pro=a=lement des raisons de regretter longtemps les é énements de ce $our. O 9’il m’était possi=le d’agir di++éremment. dit@elle dans un iolent e++ort. mais $e suis si par+aitement persuadée 8ue $e ne pourrais $amais le rendre %eureu/ et 8ue $e serai miséra=le moi@ mAme.

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In nou eau +lot de larmes R mais en dépit de ces larmes et en dépit de ce grand mot mis)rable. 8ui de anKa les larmes. 9ir T%omas se mit 4 croire 8ue ce c%agrin tra%issait une petit +léc%issement et un léger c%angement de sentiment et d’augurer +a ora=lement pour la suppli8ue du $eune %omme. 3l la sa ait tr5s timide et e/cessi ement ner euse. et il pensait 8ue son esprit pou ait Atre dans un tel état. 8u’en peu de temps. une lég5re pression. un peu de patience et un peu d’impatience. un mélange $udicieu/ de tout de la part de l’amoureu/. pourrait a oir l’e++et %a=ituel. 9i seulement le gentleman pou ait persé érer. s’il a ait seulement asseG d’amour pour persé érer. 9ir T%omas eut de nou eau/ espoirs. et ces ré+le/ions ayant tra ersé et récon+orté son esprit : O Bien. dit@il d’un ton a antageusement gra e. mais +urieu/. =ien. en+ant. séc%eG os larmes. (lles n’ont aucune utilité. elles ne peu ent +aire aucun =ien. Vous de eG descendre a ec moi. <é$4 ous n’a eG laissé attendre &. CraN+ord 8ue trop longtemps. Vous de eG lui donner ous@ mAme otre réponse R nous ne pou ons pas nous
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attendre 4 ce 8u’il se contente de moins. et ous seule pou eG lui e/pli8uer la raison de l’égarement de os sentiments par les8uels. mal%eureusement pour lui. il a été o=sédé. J’y suis tout 4 +ait étranger. &ais >anny mani+estait une telle répugnance. une telle détresse. 4 la pensée de descendre le re$oindre. 8ue 9ir T%omas. apr5s un peu de ré+le/ion. $ugea pré+éra=le de l’épargner. 9es espoirs pour le gentleman et la lady durent su=ir une lég5re dépression. mais lors8u’il regarda sa ni5ce et lors8u’il it dans 8uel état les larmes a aient mis les traits de son isage et de son teint. il pensa 8u’on pou ait plus perdre 8ue gagner 4 une entre ue immédiate. Apr5s 8uel8ues mots sans signi+ication particuli5re. il s’en alla tout seul. en a=andonnant sa pau re ni5ce 8ui pleurait. sur ce 8ui s’était passé. a ec des sentiments désolés. 9on esprit n’était 8ue désordre. Le passé. le présent. l’a enir. tout était terri+iant. &ais la col5re de son oncle lui +aisait la plus grande peine. (lle lui a ait sem=lé Atre égoQste et ingrate.

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3l se pou ait 8u’elle eCt 4 entendre encore et encore ce reproc%e R il était possi=le 8u’elle l’entendJt ou 8u’elle sCt 8u’il e/istait pour tou$ours. en rapport a ec elle. (lle ne put s’empAc%er d’éprou er un certain ressentiment contre &. CraN+ord R cependant. si réellement il l’aimait et s’il était mal%eureu/ lui aussi S Tout ceci était un désastre. In 8uart d’%eure plus tard son oncle re int R elle était pr5s de s’é anouir 4 sa ue. Cependant. il parla calmement. sans austérité. sans reproc%es. et elle se mit 4 re i re un peu. 3l y a ait aussi du récon+ort dans ses paroles. car il commenKa ainsi : O &. CraN+ord est parti. il ient de me 8uitter. Je n’ai pas 4 rapporter ce 8ui s’est passé. Je ne eu/ rien a$outer 8ui puisse aggra er ce 8ue ous éprou eG maintenant. par un récit de ce 8u’il a senti. 3l doit ous su++ire de sa oir 8u’il s’est conduit d’une +aKon des plus c%e aleres8ues et des plus généreuses R il a a++ermi en moi l’opinion la plus +a ora=le 8uant 4 sa compré%ension. son c'ur et son caract5re. Apr5s

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8ue $e lui eus représenté ce 8ue ous sou++rieG. il a immédiatement. et a ec la plus grande délicatesse. cessé de me presser pour ous oir présentement. 3ci. >anny. 8ui a ait le é les yeu/. les =aissa de nou eau. O ;aturellement. continua son oncle. c’est 8u’il demandera de ous parler seule. ne +Ct@ce 8ue pendant cin8 minutes R une re8uAte trop naturelle pour Atre re$etée. &ais le moment n’en a pas été +i/é. ce sera peut@Atre demain. ou lors8ue ous aureG enti5rement retrou é os esprits. "our le présent. ous n’a eG 8u’4 ous calmer. ArrAteG ces pleurs. ils ne +ont 8ue ous épuiser. 9i. comme $e suis tout prAt 4 le croire. ous désireG me montrer 8uel8ue o=éissance. ous ne ous laissereG pas entraJner par les émotions. mais ous tentereG en raisonnant de ous créer une disposition d’esprit plus +orte. Je ous conseille de sortir. l’air ous +era du =ien R sorteG une %eure dans le parc. ous sereG seule dans le =os8uet et ous ous sentireG mieu/ apr5s. (t comme il se retournait de nou eau pour un

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instant : O >anny. $e ne dirai pas un mot de ce 8ui s’est passé. en =as R $e ne le raconterai mAme pas 4 Lady Bertram. 3l n’y a aucune raison de répandre le mécontentement : n’en dites rien ous@mAme. Ceci était un ordre 8ui +ut sui i a ec plaisir R ceci était une preu e de gentillesse 8ue >anny ressentait $us8u’au +ond du c'ur. Xtre 4 l’a=ri des reproc%es intermina=les de tante ;orris S O il la laissa rayonnante de gratitude. Tout plutPt 8ue de supporter de tels reproc%es. &Ame oir &. CraN+ord serait moins acca=lant. (lle s’en alla se promener. ainsi 8ue son oncle le lui a ait recommandé. sui ant son a is. autant 8u’il lui était possi=le. essaya sérieusement de calmer sa raison et de +orti+ier son esprit. (lle sou%aitait lui prou er 8ue réellement elle désirait son =ien@Atre et c%erc%ait 4 regagner sa +a eur R et il lui a ait donné un nou eau moti+ de +aire e++ort dans ce sens. en cac%ant toute l’a++aire 4 ses tantes. L’o=$et digne d’e++orts était maintenant de ne pas é eiller de soupKons par son aspect et ses mani5res R et elle sentait de mAme en ers pres8ue

6!!

tout ce 8ui put la sau er de sa tante ;orris. (lle était stupé+aite. tr5s stupé+aite. 8uand. en re enant de sa promenade. elle entra de nou eau dans la pi5ce est. elle it 8u’un +eu =rClait. In +eu. c’était trop =eau S Mu’une telle douceur lui +ut donnée 4 ce mAme moment e/citait une gratitude pres8ue douloureuse. (lle s’étonnait 8ue 9ir T%omas ait encore eu le loisir de penser 4 une petite c%ose pareille R mais elle apprit =ientPt spontanément de la ser ante. 8ui enait s’en occuper. 8u’il de rait =rCler tous les $ours. 9ir T%omas a ait donné des ordres dans ce sens. , Je dois Atre une =rute. en e++et. si $e puis Atre réellement ingrate S - se dit@elle. , 8ue le ciel me préser e d’Atre ingrate S (lle ne it plus son oncle. ni sa tante ;orris. $us8u’au moment du dJner. L’attitude de son oncle 4 son égard approc%ait autant 8ue possi=le ce 8u’elle était a ant. elle était certaine 8u’il était dans ses intentions de n’y rien c%anger. et 8ue ce n’était 8ue sa propre conscience 8ui oyait 8uel8ue di++érence. mais =ientPt sa tante la gronda R et 8uand elle décou rit com=ien sa tante

6!)

insistait d’une +aKon déplaisante sur le +ait 8u’elle était sortie sans la pré enir. elle comprit toutes les raisons 8u’elle a ait de =énir la gentillesse 8ui l’a ait sau ée de ce mAme esprit de reproc%e pour un su$et plus important. O 9i $’a ais su 8ue ous sortieG. $e ne ous aurais demandé 8ue d’aller $us8u’4 ma maison a ec 8uel8ues ordres pour ;anny. dit@elle. 8ue $’ai dC depuis. 4 mon grand dérangement. porter moi@mAme. Je pou ais tr5s di++icilement perdre ce temps. et ous aurieG pu m’épargner ce dérangement si ous a ieG eu seulement la =onté de me +aire sa oir 8ue ous sortieG. Je pense 8ue cela ne ous aurait pas dérangée d’aller c%eG moi. plutPt 8ue de ous promener dans le =os8uet. O J’ai conseillé le =os8uet 4 >anny comme étant l’endroit le plus sec. dit 9ir T%omas. O #%. dit &me ;orris apr5s un moment d’arrAt. c’était tr5s gentil 4 ous. 9ir T%omas R mais ous ne sa eG pas com=ien le c%emin ers ma maison est sec. >anny aurait une aussi =onne promenade par l4. $e ous assure R a ec cet a antage 8u’elle se serait rendue utile et aurait o=ligé sa tante R

6!1

tout est de sa +aute. 9i seulement elle nous a ait laissé entendre 8u’elle allait sortir. mais il y a 8uel8ue c%ose dans >anny. $e l’ai dé$4 sou ent remar8ué précédemment O elle aime tra ailler de sa propre +aKon R elle n’aime pas 8u’on la guide R elle prend son allure indépendante aussi sou ent 8u’elle le peut R elle est certainement pour ue d’un peu de myst5re. d’indépendance et de sottise. Je lui conseillerais de les aincre. (n tant 8ue portrait général de >anny. 9ir T%omas pensait 8ue rien n’était plus in$uste. 8uoi8ue. derni5rement lui@mAme e/primFt les mAmes sentiments et il essayait de détourner la con ersation R il essaya plusieurs +ois a ant de réussir R car &me ;orris n’a ait pas asseG de discernement. maintenant pas plus 8u’4 d’autres moments pour comprendre 4 8uel degré il pensait du =ien de sa ni5ce. ou com=ien il était loin de sou%aiter +aire =riller les mérites de ses en+ants par la dépréciation de >anny. (lle parlait 4 >anny et réprou a cette promenade pri ée pendant la moitié du dJner. E la +in. les reproc%es cess5rent. et la soirée

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dé=uta plus calmement pour >anny et a ec plus de =onne %umeur 8u’elle eCt pu l’espérer apr5s une matinée si orageuse R mais premi5rement elle a ait conscience d’a oir =ien agi. et de ne pas s’Atre laissée égarer par son $ugement R car elle pou ait répondre de la pureté de ses intentions R et elle était portée 4 espérer 8ue le déplaisir de son oncle était en train de se calmer et 8u’il diminuerait encore plus lors8u’il aurait considéré l’a++aire a ec plus d’impartialité. et senti. comme un %omme doit le +aire. com=ien il était déplora=le. et impardonna=le. et com=ien il était per ers de se marier sans a++ection. Muand la rencontre dont elle était menacée. serait passée. elle ne pourrait 8ue se +latter de la conclusion +inale de l’a++aire. et 8uand &. CraN+ord. aurait 8uitté &ans+ield. tout rede iendrait =ientPt comme si $amais un tel su$et n’eCt été soule é. (lle n’aurait pas oulu. elle n’aurait pas pu croire 8ue les sentiments de &. CraN+ord le désoleraient longtemps R son esprit n’était pas de cette sorte@l4. et Londres le guérirait =ientPt. E Londres il apprendrait ite 4 se lasser de son engagement. et serait
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reconnaissant de son =on sens. 8ui l’aurait sau é. lui. de toutes suites mau aises. Tandis 8ue l’esprit de >anny était engagé dans des esprits de cet idée. son oncle +ut appelé peu apr5s la +in du t%é R c’était un +ait trop courant pour la +rapper et elle n’en pensa rien $us8u’au moment oD le alet réapparut di/ minutes plus tard et a anKant décidément ers elle. lui dit : , 9ir T%omas eut ous parler. &adame. dans sa propre c%am=re. - Alors elle se rendit compte de ce 8ui pourrait =ien se passer R un soupKon enle a toute couleur 4 ses $oues. mais comme elle se le ait. pour lui o=éir. &me ;orris s’écria : O ?este. reste. >anny S 8u’as@tu l’intention de +aire. ne te dépAc%e pas tant. Tu peu/ t’y +ier. ce n’est pas toi 8ui est demandée. Tu peu/ a oir con+iance. c’est moi 8ue 9ir T%omas demande. dit@elle en regardant le alet R mais tu es si a ide de te pousser en a ant. "our8uoi 9ir T%omas aurait@il =esoin de toi L C’est moi. Baddeley. 8ue ous ouleG dire 8ue 9ir T%omas demande. et non &lle "rice. &ais Baddeley était +erme.

6!B

O ;on. &adame. c’est &lle "rice. $’en suis tout 4 +ait certain. (t dans un demi@sourire il dit : Je ne pense pas 8ue ous pourrieG con enir du tout. &me ;orris tr5s mécontente. +ut o=ligée de se remettre 4 son ou rage R et >anny s’en alla. la conscience en grande agitation. et se trou a une minute apr5s O comme elle l’a ait de iné O seule a ec &. CraN+ord.

6!H

II
La con ersation n’était ni si courte ni si concluante 8ue la demoiselle en a ait +ormé le dessein. Le gentleman n’était pas si ite satis+ait. 3l présentait toute la disposition 4 la persé érance 8ue 9ir T%omas eCt pu lui sou%aiter. 3l a ait une anité. 8ui l’inclinait +ortement. 4 croire 8u’elle l’aimait. Toute+ois elle ne pou ait le sa oir elle@mAme. et puis. en second lieu. en le contraignant en+in 4 admettre 8u’elle e/primait ses propres sentiments actuels. elle lui donnait la con iction d’Atre. a ec le temps. capa=le de rendre ces sentiments +a ora=les. 3l était amoureu/. raiment tr5s amoureu/. Cet amour agissant sur un esprit acti+. ardent. plus c%aleureu/ 8ue délicat. rendait son a++ection 4 elle plus importante en raison de sa retenue. ce 8ui la poussait 4 a oir la gloire aussi =ien 8ue le

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=on%eur de la +orcer 4 l’aimer. 3l ne oulait ni désespérer ni a=andonner. 9on attac%ement a ait une =ase trop solide. il reconnaissait en >anny toute la aleur $usti+iant les plus c%audes espérances de =on%eur dura=le 4 ses cPtés R sa conduite du moment en ré élant le désintéressement et la délicatesse de son caract5re T8ualités. 4 son a is. les plus raresU était de nature 4 e/alter tous ses espoirs et 4 +orti+ier toutes ses résolutions. 3l ignorait 8u’il s’atta8uait 4 un c'ur dé$4 engagé. 3l ne le soupKonnait mAme pas. 3l la considérait plutPt comme n’ayant $amais asseG pensé 4 l’amour pour Atre en danger. comme préser ée par la $eunesse. $eunesse d’esprit et $eunesse p%ysi8ue R reportant 4 sa modestie son incompré%ension de ses attentions R il la croyait encore déroutée par la soudaineté d’%ommages si inattendus et la nou eauté d’une situation 8ue son imagination n’a ait $amais entre ue. ;e de ait@il pas s’ensui re. par consé8uent. 8u’étant compris. il de ait réussir L O 3l le croyait +ermement.

6)0

In amour comme le sien. en un %omme tel 8ue lui. de ait. a ec de la persé érance. Atre payé en retour. et dans un a enir proc%ain R et il ressentait tant de $oie 4 l’idée de l’o=liger 4 l’aimer =ientPt. 8u’il regrettait 4 peine 8u’elle ne l’aimait d5s cet instant. Ine petite di++iculté 4 surmonter ne paraissait pas un mal%eur 4 7enry CraN+ord. 3l y trou ait plutPt un c%angement. 9a situation était neu e et e/citante. "our >anny. toute+ois. 8ui a ait. au cours de sa ie. connu trop de contrariétés pour trou er en ceci un c%arme 8uelcon8ue. tout ceci était inintelligi=le. (lle trou ait 8u’il se proposait de persé érer R mais il était incompré%ensi=le 8u’il le oulCt. apr5s ce 8u’elle s’était cru elle@mAme o=ligée de lui dire. (lle lui dit 8u’elle ne l’aimait pas. ne pou ait pas l’aimer. était certaine de ne l’aimer $amais. 8u’un tel re irement en elle était impossi=le R elle lui dit 8ue ce su$et lui était des plus péni=les. et le priait de ne plus $amais y +aire allusion. (lle lui demanda la permission de le 8uitter 4 l’instant et de considérer l’incident comme terminé 4 $amais.

6)1

(t comme il insistait. elle a ait a$outé. 8u’4 son a is. leurs dispositions étaient si totalement dissem=la=les 8u’elles rendaient une mutuelle a++ection irréalisa=le et 8u’ils ne se con enaient l’un 4 l’autre ni par la nature. ni par l’éducation. ni par les %a=itudes. (lle dit tout ceci a ec une ardente sincérité R ce ne +ut. toute+ois. pas su++isant. car il dénia. immédiatement. 8u’il y eCt 8uel8ue incompati=ilité dans leurs caract5res ou 8uel8ue c%ose d’inamical dans leur situation R il a++irma 8u’il l’aimerait tou$ours et espérerait tou$ours S >anny connaissait ses propres pensées. mais n’était pas $uge de ses +aKons d’Atre. 9es mani5res étaient inlassa=lement aima=les R et elle ne oyait pas com=ien cela dissimulait la +ermeté de son dessein. 9a dé+iance. sa gratitude. sa douceur. +aisaient pres8ue ressem=ler c%acune de ses e/pressions d’indi++érence 4 un e++ort de renoncement. et lui in+liger pres8ue plus de peine 4 elle@mAme 8u’4 lui. &. CraN+ord ne +ut pas plus longtemps le &. CraN+ord 8ui. admirateur clandestin. insidieu/ et per+ide de &aria Bertram. lui +aisait %orreur au point 8u’elle %aQssait sa ue
6)!

et sa con ersation R elle lui déniait toute 8ualité. et elle lui reconnaissait uni8uement un agréa=le aspect. 3l était. maintenant. le &. CraN+ord 8ui s’adressait 4 elle plein d’un amour ardent et désintéressé. dont les sentiments étaient apparemment de enus tout ce 8u’il y a ait de plus %onora=le et d’int5gre. dont les pro$ets de =on%eur tendaient tous ers un mariage d’amour R 8ui lui prodiguait des compliments sur ses mérites. réitérant ses protestations d’a++ection et lui prou ant a ec toutes les ressources de son oca=ulaire. sur le ton et a ec l’esprit d’un %omme de talent 8u’il la rec%erc%ait pour sa gentillesse et sa =onté. "our par+aire le tout il était maintenant le &. CraN+ord 8ui a ait o=tenu de l’a ancement pour 6illiam S Voici un argument et des droits 8ui ne pou aient pas Atre ine++icaces S (lle pou ait l’a oir dédaigné dans toute la dignité d’une ertu irritée lors des promenades de 9ot%erton ou sur le t%éFtre de &ans+ield "ar: R mais il l’a=ordait maintenant a ec des droits 8ui e/igeaient un autre traitement. (lle de ait se montrer courtoise et miséricordieuse. se sentir %onorée. et pensant
6))

soit 4 elle@mAme. soit 4 son +r5re. éprou er un i+ sentiment de gratitude. L’e++et de tout cela était si pitoya=le et si +é=rile. les mots mAlés 4 son re+us e/primaient si =ien l’o=ligation et les égards. 8u’4 un caract5re aniteu/ et optimiste comme celui de CraN+ord. la réalité et. en+in. l’intensité de son indi++érence pou aient =ien paraJtre contesta=les R et il n’était pas aussi déraisonna=le. 8ue >anny le considérait. dans ses protestations d’attac%ement assidu et tenace par les8uelles il termina leur entretien. Ce ne +ut pas sans répugnance 8u’il la laissa. mais il n’y eut. au départ. aucune mar8ue de désespoir pour démentir ses paroles et donner 4 >anny l’espoir d’Atre moins déraisonna=le 8u’il le montrait lui@mAme. &aintenant elle était irritée. In certain ressentiment naissait d’une persé érance si égoQste et si peu généreuse. (lle ressentait 4 nou eau. un man8ue de tendresse et de considération pour ceu/ 8ui l’a aient. $adis. tant %eurtée et dégoCtée. (lle retrou ait 8uel8ue c%ose de ce mAme &. CraN+ord. 8u’elle a ait tant

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désapprou é aupara ant. A ec com=ien d’é idence il man8uait grossi5rement de sentiment et d’%umanité l4 oD son propre agrément était en cause R et. %élas S com=ien il man8uait tou$ours de principe pour suppléer 4 la dé+icience du c'ur S 9i ses propres sentiments a aient été aussi li=res 8ue. peut@Atre. ils auraient dC Atre. $amais il ne les aurait gagnés. Ainsi pensait >anny. a ec asseG de érité et de mélancolie. alors 8u’elle se tenait 4 l’étage. méditant de ant la somptuosité et la douceur du +oyer O s’étonnant du passé et du présent. s’étonnant de ce 8ui de ait encore se produire R son agitation l’empAc%ait d’y oir clair. mais elle était persuadée de n’Atre en aucune circonstance capa=le d’aimer &. CraN+ord R elle était %eureuse d’a oir un +oyer pour s’y asseoir et penser 4 cela. 9ir T%omas +ut o=ligé ou se contraignit lui@ mAme 4 attendre $us8u’au matin pour apprendre ce 8ui s’était passé entre les $eunes gens. 3l it alors &. CraN+ord et entendit son rapport. 9a premi5re impression +ut du désappointement R il a ait espéré mieu/ R il a ait pensé 8u’une %eure

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de sollicitations d’un $eune %omme comme CraN+ord aurait pu produire un plus grand c%angement c%eG une $eune +ille aussi gentille et modérée 8ue >anny R mais il trou a une prompte consolation dans les ues arrAtées et l’ardente persé érance de l’amoureu/. Muand il constata une pareille con+iance dans le succ5s c%eG l’intéressé. 9ir T%omas se sentit =ientPt porté 4 s’y +ier lui@mAme. ?ien ne +ut omis de son cPté comme ci ilité. compliment ou mar8ue de =ien eillance. rien 8ui pCt aider 4 la réussite du plan. La constance de &. CraN+ord était %onorée. >anny était louée a ec c%aleur. et l’union tou$ours considérée comme la plus désira=le du monde. &. CraN+ord serait tou$ours =ien enu 4 &ans+ield "ar:. il s’en remettrait uni8uement 4 son $ugement et 4 ses sentiments concernant la +ré8uence de ses isites pour le présent ou l’a enir. L’opinion de mAme 8ue le sou%ait 4 ce su$et était unanime dans toute la +amille et parmi les amies de sa ni5ce R l’in+luence de tous ceu/ 8ui l’aimaient de ait incliner de ce cPté.

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Tous les encouragements +urent prodigués et tous +urent reKus a ec une $oie reconnaissante et les gentlemen se sépar5rent comme les meilleurs amis. 9atis+ait de ce 8ue la cause était maintenant dans la meilleure oie. 9ir T%omas résolut de s’a=stenir d’importuner plus longtemps sa ni5ce et de ne plus inter enir ou ertement. 3l estimait 8ue la =ien eillance était le meilleur moyen d’in+luencer ses dispositions. Les instances ne dépasseraient pas un 8uart d’%eure. L’indulgence de sa +amille sur un point 4 l’égard du8uel elle ne pou ait a oir aucun doute pou ait Atre leur moyen le plus sCr de +a oriser le pro$et. (n accord a ec le principe. 9ir T%omas. 4 la premi5re occasion +a ora=le. lui dit a ec une douce gra ité. et l’intention de l’emporter : O (%. =ien. >anny. $’ai re u &. CraN+ord. et $’ai appris oD en sont e/actement les c%oses entre ous. C’est un $eune %omme des plus e/traordinaires R et 8uel 8ue soit le résultat. ous de eG sentir 8ue ous a eG +ait naJtre un attac%ement peu ordinaire : cependant. $eune

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comme ous Ates. et peu +amiliarisée a ec la nature passag5re. aria=le et inconstante de l’amour. ous ne pou eG pas Atre +rappée. comme $e le suis. par tout ce 8u’a d’e/traordinaire une constance de cette sorte contre le découragement. A ec lui c’est enti5rement une 8uestion de sentiment R il n’en réclame aucun mérite R peut@ Atre n’a@t@il de titre 4 aucun. Toute+ois. ayant si =ien c%oisi. sa persé érance a un cac%et respecta=le. O (n érité. &onsieur. dit >anny réellement triste. 8ue &. CraN+ord continue O $e sais 8ue c’est me +aire un tr5s grand compliment et $e me sens %onorée de la mani5re la plus imméritée. mais $e suis si par+aitement con aincue. et $e lui dis ainsi. 8u’il ne me serait $amais possi=le... O &a c%5re. interrompit 9ir T%omas. il n’en est pas =esoin pour ceci. Vos sentiments me sont aussi =ien connus 8ue mes 'u/ et mes regrets doi ent l’Atre pour ous. 3l n’y a rien de plus 4 dire ou 4 +aire. <5s cette %eure ce su$et ne doit plus $amais re enir entre nous. Vous ne de eG pas Atre in8ui5te 4 ce su$et. Vous ne pourreG me

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supposer capa=le d’essayer de ous persuader de ous marier contre otre inclination. Votre =on%eur et otre intérAt sont tout ce 8ue $’ai en ue. et rien ne ous est demandé si ce n’est de supporter patiemment les e++orts de &. CraN+ord pour ous con aincre 8u’ils peu ent ne pas Atre incompati=les a ec les siens. 3l agit 4 ses propres ris8ues. Vous en terrain +erme. Je l’ai autorisé 4 ous oir 8uand il le désire. comme ous pourrieG l’a oir +ait si rien de ceci ne s’était produit. Vous le erreG en mAme temps 8ue nous. de la mAme mani5re 8ue nous. et. autant 8ue ous le pou eG. é iteG le rappel de c%oses déplaisantes. 3l 8uitte le ;ort%amptons%ire si tPt 8ue ce petit sacri+ice ne pourra sou ent ous Atre demandé. L’a enir doit Atre tr5s incertain. (t maintenant. ma c%5re >anny. ce su$et est clos entre nous. La promesse du départ +ut tout ce 8ue >anny put en isager a ec =eaucoup de satis+action. Toute+ois. elle ressentit i ement les e/pressions =ien eillantes de son oncle et ses mani5res conciliantes. et en considérant ce 8ui lui était inconnu. elle ne crut pas a oir le droit de s’étonner de la ligne de conduite 8u’il sui ait. lui
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O 8ui a ait marié une +ille 4 &. ?us%Nort%. #n ne de ait pas attendre de lui une délicatesse romanti8ue. (lle de ait +aire son de oir. et espérait 8ue le temps rendrait ce de oir plus aisé 8u’il ne l’était maintenant. (lle ne pou ait. tout en n’ayant 8ue di/@%uit ans. supporter 8ue l’attac%ement de &. CraN+ord tiendrait éternellement. non 8u’elle pCt imaginer 8ue la +ermeté et la constance 8u’elle mettait 4 le décourager o=tJnt ce résultat a ec le temps. C’était une autre a++aire de sa oir com=ien de temps elle pou ait. dans sa propre imagination. assigner 4 cette domination. 3l ne con iendrait pas de nous en8uérir de l’idée e/acte 8u’une $eune dame peut se +aire de ses propres per+ections. (n dépit de ses intentions de garder le silence. 9ir T%omas se trou a lui@mAme plus d’une +ois o=ligé d’a=order le su$et aupr5s de sa ni5ce pour l’in+ormer =ri5 ement de sa communication 4 ses tantes. mesure 8u’il aurait oulu encore é iter. si possi=le. mais de enue nécessaire du +ait des sentiments totalement opposés de &. CraN+ord concernant une certaine discrétion de procédure.
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3l n’a ait aucune idée de tenir le secret. Tout était connu au "res=yt5re. oD il aimait parler de l’a enir a ec ses deu/ s'urs R d’ailleurs. ce serait plutPt satis+aisant pour lui d’a oir des témoignages éclairés du progr5s de sa réussite. Lors8ue 9ir T%omas le comprit. il sentit la nécessité de mettre sans dé+aut sa +emme et sa =elle@s'ur au courant de l’a++aire. =ien 8ue. en ce 8ui concerne >anny. il craignJt l’e++et de sa communication 4 &me ;orris pres8ue plus 8ue >anny elle@mAme. 3l s’opposait 4 son G5le erroné mais =ien pensant. 9ir T%omas. 4 la érité. n’était. 4 ce moment. pas tr5s loin de comparer &me ;orris 4 l’un de ces =ien@pensants. 8ui commentent tou$ours des erreurs et des c%oses désagréa=les. & me ;orris. cependant. la soulagea. 3l insista pour o=tenir la plus stricte indulgence et le plus complet silence en ers leur ni5ces R non seulement elle promit. mais garda sa promesse. (lle remar8ua uni8uement sa mau aise olonté croissante. (lle était irritée contre >anny plus pour a oir reKu une telle o++re 8ue pour l’a oir re+usée. C’était une in$ure et un a++ront 4 Julia. 8ui aurait pu Atre
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l’élue de &. CraN+ord. 3ndépendamment de cela. elle détestait >anny parce 8u’elle l’a ait négligée R et elle aurait oulu re+user une telle élé ation 4 8uel8u’un. 8u’elle a ait tou$ours essayé de morti+ier. 9ir T%omas lui accorda. en l’occurrence. plus de crédit pour la discrétion 8u’elle n’en méritait R et >anny pou ait le =énir de lui permettre uni8uement de oir son déplaisir et non de l’entendre. Lady Bertram prit la c%ose di++éremment. (lle a ait été une =eauté. toute sa ie. une grande =eauté R et. =eauté et ric%esse étaient tout ce 8ui suscitait son respect. <e sa oir >anny rec%erc%ée en mariage par un %omme +ortuné. la rele ait. pour cette raison. tr5s +ort dans son estime. Tout en la con ain8uant de ce 8ue >anny était tr5s $olie. ce dont elle a ait douté aupara ant. et 8u’elle pou ait Atre a antageusement mariée. cela lui constituait une sorte de crédit de citer sa ni5ce. O (% =ien. >anny. dit@elle. aussitPt 8u’elles se trou 5rent réunies dans la suite O elle a ait éprou é. réellement comme une impatience

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d’Atre seule a ec elle O et son attitude. en parlant. était e/traordinairement animée. e%. =ien. >anny. $’ai eu une tr5s agréa=le surprise ce matin. 3l me +aut en parler. $e l’ai dit 4 9ir T%omas. il +aut 8ue $’en parle. et alors $’en aurai +ini. Je ous +ais plaisir. ma c%5re ni5ce. (t la regardant complaisamment elle a$outa : O 7um. nous sommes certainement une =elle +amille. >anny rougit et %ésita d’a=ord sur ce 8u’il +allait dire R puis. espérant la prendre par son cPté +ai=le elle répondit : O &a c%5re tante. ous ne pou eG pas désirer 8ue $’aie agi autrement 8ue $e l’ai +ait. $’en suis sCre. Vous ne pou eG sou%aiter me oir mariée. car $e ous man8uerais. n’est@ce pas L #ui. $e suis sCre 8ue $e ous man8uerais trop pour cela. O ;on. ma c%5re. $e ne penserais pas 8ue ous me man8uerieG. lors8u’une o++re comme celle@ci se présente 4 ous. $e pourrais tr5s =ien me passer de ous. si ous étieG mariée 4 un %omme d’une aussi =elle situation 8ue &. CraN+ord. (t ous

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de eG sa oir. >anny. 8ue c’est le de oir de toute $eune +emme d’accepter une o++re aussi e/ceptionnelle 8ue celle@ci. Ceci +ut la seule r5gle de conduite. le seul conseil 8ue >anny reKut $amais de sa tante dans l’espace de %uit ans et demi et il la réduisit au silence. (lle sentit com=ien une dispute serait peu pro+ita=le. 9i les sentiments de sa tante lui étaient dé+a ora=les rien ne pourrait c%anger son opinion. Lady Bertram était essentiellement =a arde. O Je eu/ ous dire. >anny. dit@elle. $e suis sCre 8u’il est tom=é amoureu/ de ous au =al. Je suis sCre 8ue le mal a été +ait ce soir@l4. Vous étieG remar8ua=lement =ien. C%acun le disait. 9ir T%omas le disait. (t ous sa eG 8ue ous a ieG C%apman pour ous %a=iller. Je suis %eureuse de ous a oir en oyé C%apman. Je dirai 4 9ir T%omas 8ue $e suis sCre 8ue c’est arri é ce soir@ l4. (t poursui ant la mAme c%armante pensée elle a$outa =ientPt : O (t $e ous dirai. >anny. O ce 8ui est plus 8ue $e n’ai +ait pour &aria O la proc%aine

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+ois 8ue le c%ien aura une portée. ous aureG un c%ien.

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III
(dmond a ait de grandes nou elles 4 entendre 4 son retour. <e nom=reuses surprises l’attendaient. La premi5re. 8u’il rencontra. n’était pas la moins intéressante : la ue de 7enry CraN+ord et de sa s'ur se promenant ensem=le dans le illage. comme il y +lFnait. 3l les a ait supposés =ien loin. 9on a=sence a ait été prolongée de plus de 8uinGe $ours. dans le =ut =ien précis d’é iter &lle CraN+ord. 3l rentrait 4 &ans+ield a ec l’esprit prAt 4 nourrir de mélancoli8ues sou enirs et de tendres associations d’idées. 8uand sa =eauté mAme s’o++rait 4 ses regards. et il se trou ait écouter le sou%ait de =ien enue. incontesta=lement amical. de la +emme mAme 8ue. deu/ minutes aupara ant. il imaginait 4 septante milles de lui. et plus loin de lui en pensée 8u’aucune distance ne pourrait l’e/primer. 9a réception était telle 8u’il ne l’aurait $amais espéré. s’il s’était attendu
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4 la oir. Arri ant ainsi rempli d’un dessein tel 8ue celui 8ui l’a ait éloigné. il n’aurait escompté rien moins 8u’un regard de satis+action et l’e/pression de simples et plaisantes pensées. C’était asseG pour en+lammer son c'ur et l’amener 4 la maison dans l’état d’esprit le plus propre 4 apprécier 4 leur $uste aleur les autres $oyeuses surprises 8ui l’attendaient. 3l +ut rapidement au courant de la promotion de 6illiam et dans tous les détails. (t a ec la réser e de =ien@Atre 8u’il portait cac%ée au +ond de lui@mAme. il trou a dans cette nou elle une source d’agréa=les sensations et de constantes $ouissances pendant tout le cours du dJner. Apr5s dJner. lors8u’il +ut seul a ec son p5re. il entendit l’%istoire de >anny. et ainsi tous les grands é énements des 8uinGe derniers $ours et l’actuelle situation des a++aires 4 &ans+ield lui +urent connus. >anny soupKonnait ce 8ui se passait. 3ls s’attard5rent si longtemps dans la salle 4 manger 8u’elle était sCre 8u’ils de aient parler d’elle et lors8u’en+in le t%é les en c%assa et 8u’elle re it

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(dmond. elle se sentit terri=lement coupa=le. 3l int 4 elle. s’assit 4 ses cPtés. lui prit la main et la serra amicalement et. 4 ce moment. elle pensa 8u’elle aurait tra%i son émotion par 8uel8ue impardonna=le e/c5s sans la di ersion 8ue lui apporta le +ait d’a oir 4 s’occuper du t%é. 3l n’a ait toute+ois pas l’intention. en agissant ainsi. de lui apporter cette appro=ation impropre et cet encouragement 8ue ses espérances en déduisait. 3l oulait simplement lui e/primer 8u’il prenait part 4 tout ce 8ui l’intéressait et lui dire 8u’il a ait entendu ce 8ui i i+iait tout sentiment d’a++ection. (n +ait. il était enti5rement du parti de son p5re en cette 8uestion. 3l n’était pas aussi surpris 8ue son p5re de son re+us d’accepter CraN+ord. car loin de supposer 8u’elle pou ait lui mar8uer 8uel8ue pré+érence. il a ait tou$ours plutPt cru le contraire et pou ait s’imaginer 8u’elle était par+aitement prise 4 l’impro iste. mais 9ir T%omas ne pou ait estimer la relation plus désira=le 8u’il le +aisait. Ceci se recommandait 4 lui. et tout en l’%onorant pour ce 8u’elle a ait +ait sous l’in+luence de l’indi++érence 8u’elle éprou ait en ce moment. en
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termes plus énergi8ues 8ue ceu/ de 9ir T%omas. il a ait meilleur espoir et était plus assuré 8ue cela pourrait +inir par un mariage. et 8ue. unis dans une mutuelle a++ection. il apparaJtrait 8u’ils a aient tout pour se rendre %eureu/ l’un l’autre. si elle oulait commencer maintenant 4 le considérer sérieusement. CraN+ord a ait été trop prompt. 3l ne lui a ait pas donné le temps de s’attac%er. 3l a ait commencé par le mau ais =out. A ec des moyens tels 8ue les siens et des dispositions comme celles de >anny. (dmond escomptait 8ue tout se terminerait au mieu/. Cependant. il constatait asseG l’em=arras de >anny pour se garder scrupuleusement de l’e/citer 4 nou eau par 8uel8ue mot. regard ou geste. CraN+ord re int le lendemain et. en raison du retour d’(dmond. 9ir T%omas s’estima amplement autorisé 4 l’in iter 4 dJner. C’était une attention réellement nécessaire. ;aturellement il resta. et (dmond eut ainsi tout le loisir d’o=ser er ses progr5s aupr5s de >anny et de supputer 8uelle somme d’encouragement ses mani5res 4 elle constituaient pour lui. C’était si peu. raiment si
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peu de c%ose Tson em=arras seul o++rant 8uel8ue c%ance. 8uel8ue possi=ilité R si sa con+usion ne laissait pas d’espoir. il n’y en a ait nulle part ailleursU 8u’il enait 4 admirer la persé érance de son ami. >anny alait =ien tout cela. 3l la tenait pour digne de tous ces e++orts de patience et d’esprit R mais il ne pensait pas 8u’il aurait pu lui@ mAme aspirer 4 la con8uAte d’aucune +emme sans 8uel8ue c%ose de plus encourageant 8ue ce 8u’il pou ait discerner en elle. 3l aurait oulu 8ue CraN+ord Jt plus clair et. au point de ue de son ami. c’était la conclusion la plus prati8ue 8u’il pCt tirer de tout ce 8u’il a ait u se dérouler a ant. pendant et apr5s le dJner. <ans la soirée. il arri a 8uel8ues circonstances dont il pensa pou oir mieu/ augurer. Tandis 8u’il se promenait dans le salon a ec &. CraN+ord. sa m5re et >anny étaient assises de ant leur ou rage. si attenti es et si silencieuses 8u’on eCt pu croire 8u’il n’e/istait pour elles d’autre souci au monde. (dmond ne put s’empAc%er de +aire remar8uer leur si pro+onde tran8uillité.

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O ;ous n’a ons pas été tout le temps silencieuses. répli8ua sa m5re. >anny lisait pour moi. et elle a seulement déposé son li re en ous entendant arri er. (++ecti ement. il y a ait encore sur la ta=le un olume de 9%a:espeare 8ui paraissait a oir été récemment ou ert. O (lle me lit sou ent des passages de ces li res. et elle était $ustement au milieu d’un =eau discours de ce... 8uel est son nom. >anny L 8uand nous a ons entendu os pas. &. CraN+ord prit le olume : O LaisseG@moi le plaisir de terminer ce discours 4 Votre WrFce. dit@il. Je le trou erai immédiatement. (t en o=ser ant soigneusement le pli naturel des pages. il le trou a. 4 une ou deu/ pages pr5s. su++isamment pour satis+aire Lady Bertram. 8ui approu a. sitPt 8u’il prononKa le nom du Cardinal 6olsey. 8u’il a ait trou é dans le discours en 8uestion. >anny n’a ait eu ni un regard. ni un geste pour

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l’aider. ni prononcé une sylla=e. Toute son attention sem=lait accaparée par son tra ail. (lle paraissait déterminée 4 ne s’intéresser 4 rien d’autre. &ais son goCt était trop +ort. (lle ne put a=straire son esprit plus de cin8 minutes R elle +ut +orcée d’écouter R il lisait splendidement. et elle éprou ait un plaisir e/trAme 4 entendre =ien lire. (lle a ait un long usage de la =onne lecture. 9on oncle lisait =ien. ainsi 8ue ses cousins : (dmond lisait tr5s =ien R mais dans la lecture de &. CraN+ord. il y a ait un degré d’e/cellence 8u’elle n’a ait $amais entendu surpasser. Le roi. la reine. 6olsey. Buc:ing%am. CromNell. tous a aient leur cac%et particulier. A ec la plus %eureuse %a=ileté. a ec le plus %eureu/ pou oir de sauter et de de iner. il pou ait tou$ours. 4 olonté. éclairer la meilleure sc5ne ou les meilleurs discours de c%acun et 8u’il dCt e/primer la dignité. l’orgueil. la tendresse ou les remords ou 8uoi 8ue ce +Ct. il le +aisait a ec une égale per+ection. 3l était raiment dramati8ue. 9on interprétation a ait d’a=ord appris 4 >anny 8uel plaisir pou ait procurer un $eu R sa lecture lui +aisait re i re la passé peut@Atre a ec plus de

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plaisir du +ait 8ue c’était impro isé. et sans le désa antage 8u’elle a ait accoutumé de sou++rir en le oyant en sc5ne a ec &lle Bertram. (dmond enregistrait les progr5s de son attention et était amusé et %eureu/ de la oir se détendre graduellement et se détac%er de son ou rage 8ui. au dé=ut. paraissait a=sor=er toute son attention. 3l o=ser ait comment son ou rage lui tom=ait des mains alors 8u’elle restait immo=ile. et. en+in. comment ses yeu/. 8ui pendant toute la $ournée a aient paru si préoccupés de l’é iter. se +i/aient sur CraN+ord. pendant des minutes. intensément. $us8u’4 ce 8ue leur attraction le +Jt se retourner. 8ue le li re +Ct +ermé et le c%arme rompu. Alors. elle se replia 4 nou eau sur elle@mAme. rougit. et se remit au tra ail a ec plus d’ardeur 8ue $amais. &ais c’était su++isant pour 8u’(dmond encourageFt son ami. et comme il le remerciait cordialement. il espérait e/primer aussi les sentiments secrets de >anny 4 son égard. O Vous sem=leG aimer particuli5rement cette pi5ce. dit@il. ous la liseG comme si ous la

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connaissieG +ort =ien. O (lle sera ma pi5ce pré+érée 4 partir de cette %eure. reprit CraN+ord. mais $e ne pense pas a oir tenu un olume de 9%a:espeare en main depuis mes 8uinGe ans. J’ai u $ouer Henr8 V555 une +ois O ou $’ai entendu 8uel8u’un en parler 8ui l’a ait u O $e ne sais plus e/actement 8ui. &ais 9%a:espeare est accessi=le sans le connaJtre. 3l est partie intégrante de la constitution d’un Anglais. 9es pensées et ses =eautés sont distri=uées de telle sorte 8u’on les atteint n’importe oD R on est intime a ec lui. d’instinct. Aucun %omme. ayant 8uel8ue $ugement. ne peut l’ou rir 4 un =on endroit de l’une de ses pi5ces sans tom=er immédiatement dans le +lu/ de sa pensée. O 9ans aucun doute. on est +amilier a ec 9%a:espeare 4 un certain degré. dit (dmond. depuis nos premi5res années. 9es passages cél5=res sont cités par tout le monde. 3ls se trou ent dans la moitié des ou rages 8ue nous ou rons et nous parlons tous sa langue. usons de ses images. et décri ons 4 l’aide de ses

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descriptions. &ais ceci est totalement di++érent de rendre son sens comme ous l’a eG +ait. Le connaJtre par +ragments et morceau/ est asseG commun. le connaJtre par+aitement de =out en =out n’est peut@Atre pas rare. mais le lire con ena=lement 4 %aute oi/ est le +ait d’un talent peu ordinaire. O &onsieur. ous m’%onoreG S +ut la réponse de CraN+ord. a ec une intonation de gra ité contre+aite. Les deu/ gentlemen eurent un coup d’'il ers >anny pour oir s’il y a ait un mot d’appréciation 4 en tirer R cependant tous deu/ sentirent aussitPt 8u’il n’en était pas 8uestion. 9on attention a ait été l’e/pression de son appréciation. cela de ait leur su++ire. Lady Bertram dé=ordait d’admiration. O C’était réellement comme au spectacle. dit@ elle. J’aurais sou%aité 8ue 9ir T%omas +Ct ici. CraN+ord était e/trAmement +latté. 9i Lady Bertram. a ec toute son incompétence et sa nonc%alance pou ait éprou er cela. l’intensité de ce 8ue sa ni5ce aussi i ante et ardente 8u’elle
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était. de ait ressentir. atteignait sans doute un degré éle é. O Vous a eG un grand talent d’acteur. Je suis sCre. &. CraN+ord. lui dit sa WrFce. peu apr5s O et $e eu/ ous dire cela. Je pense 8ue ous aureG. un pour l’autre. un t%éFtre dans otre maison de ;or+ol:. 8uand ous sereG installé. Je le pense raiment. Je suis sCre 8ue ous installereG un t%éFtre dans otre maison de ;or+ol:. O CroyeG@ ous. &adame L s’écria@t@il i ement. ;on. non. cela ne sera $amais. Votre WrFce se trompe totalement. "as de t%éFtre 4 ( ering%am. #%. non S (t il regarda >anny a ec un sourire e/pressi+ 8ui oulait dire , cette dame ne permettra $amais 8u’il y ait un t%éFtre 4 ( ering%am -. (dmond it tout cela et it >anny =ien déterminée 4 ne pas le remar8uer. non moins 8u’4 mani+ester 8ue le son de la oi/ su++isait 4 +aire entendre clairement le sens de la protestation R et cette perception si rapide d’un compliment. cette compré%ension si prompte d’une insinuation. lui sem=lait plus +a ora=le 8ue toute autre c%ose.

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#n continua 4 discuter sur le su$et de la lecture 4 %aute oi/. 9euls les deu/ $eunes gens parlaient R mais. se tenant de ant le +eu. ils épiloguaient sur la négligence trop commune du souci de la 8ualité. le peu d’importance 8u’on y attac%ait. dans le syst5me d’éducation ordinaire des garKons. le degré naturel. toute+ois. pas naturel du tout en certains cas. d’ignorance et de grossi5reté de gens sensi=les et =ien in+ormés. su=itement appelés 4 lire 4 %aute oi/. 8u’ils a aient pu o=ser er R citant des cas de =é ues ou de dé+auts. a ec leurs causes secondaires. man8ue de ménagement de la oi/. rien 8ue de nuances et d’emp%ase. de prescience et de $ugement. toutes erreurs procédant de la cause premi5re. le man8ue d’attention et d’%a=itude. >anny écoutait 4 nou eau a ec grande attention. O Ainsi dans ma pro+ession. dit (dmond a ec un sourire. com=ien peu l’art de dire a été étudié. com=ien peu on s’est soucié d’un style clair. d’une =onne e/pression S Je parle plutPt du passé 8ue du présent. ;ous sommes actuellement en

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progr5s. &ais parmi ceu/ 8ui +urent ordonnés depuis ingt ou trente ans. le plus grand nom=re. 4 en $uger par leurs e/ploits. doi ent a oir pensé 8ue lire c’était lire et prAc%er prAc%er. &aintenant c’est di++érent. La c%ose est mieu/ considérée 4 sa $uste aleur. #n s’est rendu compte 8ue la distinction et l’énergie sont d’un certain poids dans l’énoncé des plus solides réalités. E cPté de cela l’o=ser ation et le goCt se sont généralisés. une connaissance plus criti8ue s’est di++usée. plus 8ue $adis. <ans c%a8ue congrégation il y a une large proportion de gens 8ui ont 8uel8ue connaissance de la mati5re et sont capa=le de $uger et de criti8uer. (dmond a ait. une +ois dé$4. passé par le ser ice depuis son ordination. E ce su$et. CraN+ord lui posa toute une série de 8uestions 8uant 4 ses sentiments et 4 ses succ5s. (dmond eut un réel plaisir 4 satis+aire 4 ces 8uestions posées. a ec la i acité d’un amical intérAt et un goCt sCr et sans la moindre mar8ue de cet esprit de raillerie et de cet air de lég5reté 8u’il sa ait si déplaisant 4 >anny. Aussi lors8ue CraN+ord lui demanda son opinion. et e/prima la sienne propre
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sur la meilleure mani5re de réciter certains passages de l’o++ice. montrant par l4 8u’il a ait dé$4 aupara ant ré+léc%i $udicieusement 4 ce su$et. (dmond se sentit de plus en plus satis+ait. L4 était le c%emin du c'ur de >anny. #n ne la gagnerait pas par toute cette galanterie. une =onne nature y arri erait mieu/ R ou. du moins elle ne se laisserait pas gagner si rapidement sans l’aide du sentiment. de la sensi=ilité et du sérieu/ sur les 8uestions sérieuses. O Votre liturgie. o=ser a CraN+ord. a des =eautés 8ue $amais une lecture malpropre et négligente ne pourra détruire. mais elle a aussi des redondances et des répétitions 8ui demandent une =onne lecture pour ne pas Atre senties. "our moi. du moins. $e dois con+esser 8ue $e ne suis pas tou$ours aussi attenti+ 8ue $e le de rais Tici un regard ers >annyU R 8ue di/@neu+ +ois sur ingt. $e me dis comment une pri5re de rait Atre lue. en =rClant d’en ie de la lire moi@mAme. O Vous disieG L dit@il en s’empressant ers >anny et s’adressant 4 elle d’une oi/ douce R et sur la réponse , ;on -. il a$outa : , Xtes ous sCre de

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n’a oir pas parlé L J’ai u =ouger os l5 res. Je m’imaginais 8ue ous allieG me dire 8ue $e de ais Atre plus attenti+ et ne pas permettre 4 mes pensées de s’é ader. ;’allieG@ ous pas dire cela L O ;on. certes. ous connaisseG trop =ien otre de oir. pour 8ue $e O supposant mAme... (lle s’arrAta. se sentant em=arrassée et ne put réussir 4 a$outer un mot. mAme apr5s plusieurs minutes d’attente suppliante de sa part. Alors. il reprit son ancienne place et poursui it comme s’il n’y a ait pas eu cette tendre interruption. O In sermon =ien dé=ité est plus rare 8ue des pri5res =ien lues. In sermon =ien +ait n’est pas une rareté. 3l est plus di++icile de =ien parler 8ue de =ien écrire R cela tient 4 ce 8ue les r5gles et les arti+ices de la composition sont plus sou ent un su$et d’étude. In sermon =ien écrit et =ien dit de =out en =out est une c%ose magni+i8ue. Je ne puis entendre sem=la=le c%ose sans la plus grande admiration et le plus grand respect. et une =ien grande en ie de prendre les ordres moi@mAme. 3l y a dans l’élo8uence de la c%aire. la raie

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élo8uence. s’entend. 8uel8ue c%ose 8ui est digne de la plus %aute appréciation et du plus grand %onneur. Le prédicateur 8ui sait touc%er et atteindre une masse aussi %étérog5ne d’auditeurs sur des su$ets limités et usés d’a oir passé dans toutes les mains. 8ui peut dire des c%oses nou elles ou +rappantes. des c%oses 8ui é eillent l’attention. sans o++enser le goCt ou c%o8uer les sentiments de ses auditeurs. est un %omme 8u’on ne peut Tdans sa 8ualité pu=li8ueU asseG %onorer. J’aimerais Atre un tel %omme. (dmond rit. O Je le oudrais. raiment. Je n’ai $amais. dans ma ie. écouté un prédicateur distingué sans une sorte d’en ie. &ais alors il me +audrait un auditoire londonien. Je ne pourrais prAc%er 8ue pour des gens édu8ués. capa=les d’apprécier ma composition. (t $e ne sais si $e trou erais mati5re 4 prAc%er sou ent. <e temps en temps. une ou deu/ +ois peut@Atre au printemps. apr5s a oir été attendu an/ieusement pendant une demi@douGaine de dimanc%es. mais pas constamment. $e ne pourrais le +aire constamment. $e ne pourrais le

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+aire constamment. 3ci. >anny. 8ui ne pou ait 8u’écouter. %oc%a in olontairement la tAte. et &. CraN+ord +ut immédiatement 4 ses cPtés. c%erc%ant 4 connaJtre sa pensée. (t lors8u’(dmond comprit. en le oyant attirer une c%aise et s’asseoir 4 cPté d’elle. 8u’il s’agissait d’une atta8ue en r5gle. 8ue les regards et les intonations isaient 4 essayer 8uel8ue c%ose. il se glissa aussi tran8uillement 8ue possi=le dans un coin. se tourna et prit un $ournal. sou%aitant =ien sinc5rement 8ue la c%5re petite >anny put Atre persuadée d’e/pli8uer ce %oc%ement de tAte 4 la plus grande satis+action de son ardent soupirant. tout en s’e++orKant sérieusement de ne rien entendre de l’a++aire. en se répandant lui@mAme en murmures discrets. sur les di erses nou elles concernant , un état des plus désira=les en Walles du 9ud -. , Au/ parents et tuteurs - et un , Capital season d’7unter -. >anny. cependant. +urieuse intérieurement de ne pas a oir été aussi immo=ile 8ue silencieuse. et. triste au +ond de l’Fme de oir les arrangements d’(dmond. essayait par tous les

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moyens dont disposait sa modeste et gentille nature. de repousser &. CraN+ord et d’é iter 4 la +ois ses regards et ses 8uestions R tandis 8ue lui. ine/pugna=le. persistait dans les uns et les autres. O Mue signi+iait ce %oc%ement de tAte L disait@ il. Mue oulait@il e/primer L <e la désappro=ation. $e le crains. #u 8uoi L Mu’ai@$e pu dire 8ui ous déplaJt L A eG@ ous trou é 8ue $e ne parlais pas comme il +allait L Lég5rement L 3rré érencieusement L <ites@moi seulement s’il en était ainsi... <ites@moi seulement si $’a ais tort. Je désire Atre corrigé. ;on. non. $e ous en supplie. a=andonneG un instant otre tra ail. Mue signi+iait ce mou ement de tAte L (lle. en ain : , Je ous en prie. &onsieur. $e ous en prie. &. CraN+ord - répéta@t@elle par deu/ +ois R et elle essayait. en ain. de se retirer. <e la mAme oi/ =asse et ardente sans s’écarter d’elle. il poursui ait. répétant sans cesse la mAme 8uestion. L’éner ement et le déplaisir de >anny ne +aisaient 8ue croJtre. O Comment pou eG@ ous. &onsieur L dit@elle. Vous me surpreneG tout 4 +ait... Je m’étonne 8ue

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ous puissieG... O Je ous surprends L demanda@t@il. Vous Ates surprise L Z@a@t@il 8uoi 8ue en soit dans ma présente re8uAte 8ue ous ne comprenieG pas L Je eu/ ous e/pli8uer immédiatement ce 8ui me +ait ous presser de cette mani5re R ce 8ui me +ait m’intéresser 4 ce 8ue ous regardeG et +aites. et e/cite. en ce moment. ma curiosité. Je ne eu/ pas ous laisser ous étonner da antage. &algré elle. elle ne put réprimer un demi sourire. mais ne répondit pas. O Vous a eG %oc%é la tAte 4 mon a eu de ne pas m’engager dans les de oirs d’un pasteur. tou$ours et continuellement. #ui. c’était =ien le mot. continuellement. Je ne m’e++raye pas du mot. Je eu/ l’épeler. le lire. l’écrire de ant tout le monde. Je ne ois rien d’alarmant dans ce mot. "enseG@ ous 8ue $e de rais L O "eut@Atre. &onsieur. dit >anny. +inalement o=ligée de parler. peut@Atre. &onsieur. $e pense 8u’il est mal%eureu/ 8ue ous ne ous connaissieG $amais ous@mAme aussi =ien 8ue ous sem=leG le +aire maintenant.
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&. CraN+ord. %eureu/ de l’a oir amenée 4 lui parler 4 8uel8ue pri/ 8ue ce soit. était décidé 4 rele er le propos R et la pau re >anny. 8ui a ait espéré le réduire au silence apr5s un reproc%e si cuisant. it 8u’elle s’était trompée. Ce n’était 8ue c%angement de su$et de curiosité et le passage d’une idée 4 une autre. 3l a ait tou$ours 8uel8ue c%ose 4 se +aire e/pli8uer. L’occasion était trop =elle. ?ien de tel n’était arri é depuis 8u’il l’a ait ue dans la c%am=re de son oncle. rien de tel n’arri erait plus a ant 8u’il 8uittFt &ans+ield. Lady Bertram. 4 l’autre cPté de la ta=le. ne comptait gu5re. étant tou$ours dans un état de demi somnolence. et les communi8ués d’(dmond s’a éraient. en ce moment. de la plus grande utilité. O Bien. dit &. CraN+ord apr5s un c%assé@ croisé de 8uestions pressantes et de réponses réticentes. Je suis plus %eureu/ maintenant 8ue tout 4 l’%eure car $e comprends plus clairement l’opinion 8ue ous a eG de moi. Vous ous imagineG 8ue $e suis inconstant. +acilement in+luencé par le caprice du moment. +acilement

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séduit. +acilement écarté. A ec une pareille opinion. il n’est pas étonnant 8ue... &ais. nous errons. Je me suis trompé. Ce n’est pas a ec des protestations 8ue $e tFc%erai de ous con aincre 8ue ous me $ugeG mal R ce n’est pas en protestant de la constance de mes sentiments. &a conduite parlera pour moi. l’a=sence. la distance. le temps parleront pour moi. 3ls prou eront. 8ue. autant 8ue ous puissieG Atre méritée par 8uel8u’un. moi $e ous mériterai. Vous m’Ates in+iniment supérieure en aleur. Je le sais. Vous a eG des 8ualités 8ue $e n’ai $amais supposé e/ister c%eG un Atre %umain 4 un tel degré. Vous a eG 8uel8ue c%ose de l’ange en ous. au@del4 de ce 8ue... non. simplement au@del4 de ce 8u’on peut oir. car personne ne peut oir de pareilles c%oses R mais au@del4 de ce 8u’on peut imaginer. Je ne suis pas encore e++rayé. Ce n’est pas par l’égalité des mérites 8ue ous pourrieG Atre con8uise R cela est %ors de 8uestion R 8ui ous aime le plus dé otement a le plus de droits 4 Atre e/cusé : c’est l4@dessus 8ue $e =Ftis ma con+iance. C’est par ce droit 8ue $e eu/ ous mériter R et une +ois con aincue 8ue mon attac%ement est tel

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8ue $e le déclare. $e ous connais trop =ien pour ne pas entretenir les plus c%auds espoirs. O #ui. tr5s c%5re. tr5s douce >anny... ;on... T oyant 8u’elle se détournait. ennuyéeU. "ardonneG@moi. "eut@Atre. n’ai@$e pas encore ce droit R mais de 8uel autre nom puis@$e ous appeler L ;on. c’est , >anny - 8ue $e pense tout le $our. et 8ue $e rA e toute la nuit. Vous a eG donné au mot une telle réalité de douceur 8ue rien d’autre ne peut mieu/ ous décrire. >anny aurait pu. 4 peine. rester assise plus longtemps. ou du moins ré+réner da antage une tentation de +uite. en dépit de l’opposition. trop ou erte. 8u’elle pré oyait. si elle n’a ait entendu croJtre le =ruit 8u’elle a ait attendu si longtemps et trou é si étrangement en retard. La solennelle procession. précédée par Baddeley. du plateau 4 t%é. du samo ar et du porte@ca:es. +it son apparition. et la li=éra de son a++ligeant emprisonnement de corps et d’esprit. &. CraN+ord +ut o=ligé de se déplacer. (lle était li=re. occupée. protégée. (dmond ne +ut pas +Fc%é d’Atre admis 4 nou eau dans le

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cercle des causeurs. Muoi8ue la con+érence lui eCt paru =ien longue. et 8ue. $etant un regard 4 >anny. il it une lég5re rougeur de dépit. il inclinait 4 croire 8ue tant de c%oses ne pou aient a oir été dites et entendues sans 8uel8ue pro+it pour l’orateur.

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IV
(dmond a ait décidé 8u’il appartenait uni8uement 4 >anny de c%oisir. si sa situation is 4 is de &. CraN+ord serait ou non mentionnée entre eu/ R et de plus. 8ue si elle ne prenait pas les de ants. lui n’y +erait pas allusion R mais. apr5s un $our ou deu/ de cette réser e. il +ut induit par son p5re 4 c%anger d’a is et 4 essayer d’user de son in+luence en +a eur de son ami. In $our tr5s proc%e était maintenant +i/é pour le départ de &. CraN+ord R et 9ir T%omas pensait 8u’une tentati e de plus pou ait Atre +aite dans le =ut d’o=tenir 8u’a ant de 8uitter &ans+ield toutes ses déclarations d’attac%ement indé+ecti=le apportent au $eune %omme de 8uoi a++ermir si possi=le ses espoirs. 9ir T%omas était 4 ce point de ue. plus cordialement an/ieu/ de la per+ection du caract5re de &. CraN+ord. 3l le sou%aitait un mod5le de constance. et imaginait

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les meilleurs moyens suscepti=les de ne pas le +aire attendre trop longtemps. 3l ne lui +ut pas di++icile de persuader (dmond d’engager l’a++aire. 3l sou%aitait connaJtre les sentiments de >anny. (lle a ait accoutumé de le consulter dans toutes les di++icultés. et il l’aimait trop pour supporter de perdre sa con+iance. 3l espérait pou oir lui rendre ser ice et de ait lui Atre utile. E 8ui d’autre aurait@elle pu ou rir son c'ur L 9i elle n’a ait pas =esoin de conseils. elle de ait aspirer 4 la consolation des con+idences. >anny étrang5re. réser ée et silencieuse a ec lui. c’était un état de c%oses %ors de l’ordinaire. un état de c%oses 8u’il de ait =riser. et il pou ait aisément croire 8u’elle désirait le =riser également. , Je lui parlerai. &onsieur -. dit@il. , Je saisirai la premi5re occasion pour lui parler seul 4 seule -. +ut le résultat de sem=la=les pensées. (t. sur l’in+ormation 8ue lui donna 9ir T%omas 8u’elle était partie seule se promener dans le =os8uet. il la re$oignit 4 l’instant. O >anny. $e suis enu pour me promener a ec
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toi. dit@il. "uis@$e L (t O l’enlaKant de son =ras O il y a longtemps 8ue nous n’a ons plus +ait ensem=le une agréa=le promenade. (lle consentit 4 peine. sans un regard ni une parole. tant son esprit était o++ensé. O &ais. >anny. dit@il. pour +aire une agréa=le promenade il +aut 8uel8ue c%ose de plus 8ue simplement +ouler ensem=le le gra ier. 3l +audrait 8ue tu me parles. Je sais 8ue tu as 8uel8ue c%ose sur le c'ur. et $e sais 8uoi. Je sais 4 8uoi tu penses. Tu ne peu/ me supposer ignorant de la c%ose. <ois@$e donc en entendre parler par tout le monde sau+ par >anny elle@mAme L >anny agitée et découragée répli8ua : O 9i tu en entends parler par tout le monde. cousin. $e n’ai plus rien 4 t’en dire. O (n +ait. peut@Atre. non. >anny. mais =ien en ce 8ui regarde les sentiments. "ersonne d’autre 8ue toi ne peut me les dire. Je ne eu/ pas t’y o=liger si tu ne le sou%aites pas toi@mAme. J’a ais pensé 8ue ce pourrait t’Atre un soulagement. O Je suis épou antée de penser 8ue nous

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pensons trop di++éremment pour 8ue $e puisse trou er 8uel8ue soulagement 4 dire ce 8ue $’éprou e. O "enses@tu 8ue nous pensions si di++éremment L Je ne sais pas. J’oserais mAme dire 8ue si nous de ions comparer nos opinions elles se trou eraient telles 8u’elles ont tou$ours été... Je consid5re les propositions de &. CraN+ord comme tr5s a antageuses et sou%aita=les si tu pou ais lui rendre son a++ection. Je consid5re comme tr5s naturel 8ue toute la +amille sou%aite 8ue tu puisses y répondre. mais si tu ne le peu/ pas. tu as +ait tr5s e/actement ton de oir en le re+usant. Z a@t@il 4 ce su$et 8uel8ue discussion entre nous L O #% non. mais $e croyais 8ue tu me =lFmais. Je pensais 8ue tu te mettais contre moi. Ceci m’est un tel récon+ort S O Ce récon+ort. tu aurais pu l’a oir plus tPt. >anny. si tu l’a ais c%erc%é. &ais comment as@tu pu me croire contre toi L Comment peu/@tu croire 8ue $e conseillerais le mariage sans amour L 9i $e suis généralement un peu indi++érent 4 ce genre

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de c%oses comment peu/@tu m’imaginer tel lors8ue ton =on%eur est en $eu L O &on oncle trou ait 8ue $’a ais tort et $e sa ais 8u’il t’en a ait parlé. O Bien 8ue tu sois allée loin. >anny. il se trou e 8ue tu as eu raison. Je peu/ le regretter. $e puis en Atre étonné O 8uoi8ue 4 peine. car tu n’as pas eu le temps de t’attac%er O mais $e trou e 8ue tu as par+aitement raison. Cela peut@il mAme Atre mis en 8uestion L C’est peu élégant 4 nous s’il en est ainsi. 9i tu ne l’aimes pas. rien ne pourrait $usti+ier 8ue tu l’acceptes. >anny n’a ait plus éprou é de sensation aussi agréa=le depuis des $ours et des $ours. O Ta conduite est sans reproc%e et ceu/ 8ui t’en sou%aiteraient une autre ont tort. &ais l’a++aire n’est pas +inie. L’amour de CraN+ord n’est pas un amour ordinaire. 3l persé 5re et garde l’espoir de pro o8uer cette réciprocité de sentiment 8ui ne s’est pas encore produite. ;ous sa ons =ien 8ue tout ceci est une a++aire de temps. &ais. dit@il a ec un sourire a++ectueu/. laisse@le y réussir. >anny. laisse@le S... Tu t’es
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montrée droite et désintéressée. montre@toi maintenant tendre et reconnaissante. Tu seras alors la +emme par+aite 8ue $’ai tou$ours cru 8ue tu allais de enir. O #% $amais. $amais. $amais il ne pourra réussir 4 cela a ec moi. (lle parlait a ec une telle c%aleur 8u’(dmond s’en étonna. tandis 8u’elle rougissait 4 ses sou enirs. lors8u’elle it son regard et l’entendit répondre : O Jamais. >anny L Mue tu es donc décidée et péremptoire S Ceci ne te ressem=le pas. ce n’est gu5re dans ton naturel. O Je oulais dire. reprit@elle en pleurant a ec une in+inie tristesse. 8ue $e pense 8u’il n’y réussira $amais. si l’on peut $uger de l’a enir. ;on. $e pense 8ue $e ne pourrai $amais lui rendre son amour. Je sais mieu/ 8ue &. CraN+ord 8ue l’%omme 8ui eut ous aimer. pour 8u’il soit pris en considération. doit e++ectuer pour cela une tFc%e péni=le. car toutes os %a=itudes et tous os attac%ements anciens se dressent contre lui. A ant 8u’il puisse con8uérir otre c'ur pour son
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propre usage. il doit le détac%er de tous liens a ec les c%oses animées et inanimées 8u’ont enracinées de nom=reuses années et 8ui se +ont considéra=lement plus sensi=les au moment de la séparation. Je sais 8ue le +ait de 8uitter &ans+ield "ar: t’arme pour un temps contre lui. J’aurais sou%aité 8u’il ne +Ct pas o=ligé de te dire ce 8u’il entreprenait. J’aurais sou%aité 8u’il te connCt aussi =ien 8ue moi. >anny. (ntre nous. $e crois 8u’4 deu/ nous t’aurions gagnée. &a t%éorie et sa prati8ue n’auraient pas été mises en dé+aut. 3l aurait tra aillé sui ant mes plans. Je eu/ espérer 8u’a ec le temps 8ui prou era. comme $e le pré ois. 8ue son a++ection est sinc5re. il aura sa récompense. Je ne puis croire 8ue tu ne sou%aites pas l’aimer. c’est le 'u naturel de la gratitude. >anny. tu dois a oir un sentiment de ce genre. Tu dois Atre triste de ta propre indi++érence L O ;ous sommes si totalement di++érents. dit >anny pour é iter une réponse directe. ;ous sommes si enti5rement. si pro+ondément di++érents dans nos inclinations et aspirations 8ue $e crois 8u’il est a=solument impossi=le 8ue nous puissions Atre %eureu/ ensem=le. mAme si
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$’arri ais 4 l’aimer. Jamais il n’y eut deu/ personnes aussi dissem=la=les. ;ous n’a ons pas un goCt commun. ;ous serions tr5s mal%eureu/. O Tu te trompes. >anny. La di++érence n’est pas si grande. Vous Ates asseG =ien assortis. Vous a eG des goCts communs. des goCts morau/ et littéraires. Vous a eG tous deu/ le c'ur c%aud et de =ons sentiments. (t. >anny. celui 8ui t’a entendu lire et t’a u écouter 9%a:espeare l’autre nuit. pourrait@il croire 8ue ous ne serieG pas =ons camarades L J’admets 8u’il y ait une di++érence de tempérament. 3l est $oyeu/. toi sérieuse. &ais tant mieu/. oyons. 9on caract5re serait un ren+ort au tien. C’est dans ton naturel d’Atre +acilement découragée et d’imaginer les di++icultés plus grandes 8u’elles ne sont. 9a lég5reté d’esprit neutralisera cette tendance. Lui ne oit nulle part de di++icultés. 9a italité et sa gaieté seront un récon+ort constant pour toi. Les di++érences 8u’il y a entre ous ne s’opposent pas le moins du monde 4 otre =on%eur commun. ;e te l’imagine pas. Je suis persuadé au contraire 8u’il y a l4 une tendance +a ora=le. Je suis certain 8u’il aut mieu/ 8ue les caract5res. ne soient pas
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sem=la=les. Je eu/ dire. 8u’ils soient di++érents dans la couleur des pensées. dans les mani5res. la socia=ilité. la pro+ession. In certain contraste est 4 mon sens de =on augure pour le =on%eur con$ugal. Je ne parle pas des e/trAmes. =ien entendu. et une pleine et enti5re ressem=lance sur les points constituerait le meilleur moyen de produire un e/trAme. Ine neutralisation continuelle et aima=le est la meilleure sau egarde de os relations et de otre a enir. >anny pou ait =ien se rendre compte oD étaient maintenant ses pensées. Le pou oir de &lle CraN+ord était de nou eau sensi=le. 3l en a ait parlé $oyeusement depuis l’%eure de son arri ée. 3l ne l’é itait plus. 3l a ait dJné la eille encore au "arsonage. Apr5s l’a oir laissé pendant 8uel8ues instants 4 ces %eureuses images. >anny pensant 8ue cela lui était dC en re int 4 &. CraN+ord et dit : O Ce n’est pas simplement son tempérament 8ui est mal assorti au mien 8uoi8ue. 4 ce point de ue dé$4. $e trou e la di++érence =eaucoup trop grande. mais son esprit me déplaJt. 3l y a 8uel8ue

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c%ose d’autre encore 8ue $e lui reproc%e. Je dois dire. cousin. 8ue $e ne puis approu er son caract5re. Je n’ai rien pensé de =on de lui depuis le $our de la pi5ce. Je l’ai u 4 ce moment agir d’une +aKon 8ui m’a sem=lé si peu con ena=le. si dépour ue de =ons sentiments O $e puis en parler maintenant car tout cela est passé O d’une +aKon si peu amicale pour ce pau re &. ?us%Nort%. 8ui s’in8uiétait de la mani5re dont il le compromettait et le +roissait en donnant toutes ses attentions 4 ma cousine &aria. 8ui. entre parent%5ses. m’a +ait 4 ce moment une impression 8ui ne pourra plus s’e++acer. O &a c%5re >anny. répli8ua (dmond. l’écoutant 4 peine $us8u’au =out. ne nous laissons pas $uger d’apr5s ce 8ue nous a ons pu sem=ler Atre pendant ces $ours de +olie collecti e. L’épo8ue de la pi5ce est une épo8ue 8ue $e n’aime pas 4 me rappeler. O &aria a eu tort. &. CraN+ord a eu tort. nous a ons tous eu tort. &ais personne autant 8ue moi. Comparé 4 moi. personne n’est =lFma=le. J’ai +ait le +ou. et a ec les yeu/ ou erts.

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O Comme spectatrice. dit >anny. peut@Atre y ai@$e u plus clair 8ue ous et $e pense 8ue &. ?us%Nort% a été par+ois tr5s $alou/. O "ro=a=lement. ce n’est pas étonnant. ?ien n’est plus désastreu/ 8ue toute cette a++aire. Je suis c%o8ué 8uand $e pense 8ue &aria ait pu Atre capa=le de cela. &ais si elle a pu y prendre part. nous ne de ons plus Atre surpris du reste. O A ant la pi5ce. ou $e me trompe +ort. ou Julia pensait =ien 8u’il lui récipro8uerait ses attentions. O Julia S $’ai aguement entendu parler 8u’il était en +lirt a ec Julia mais $e n’en ai $amais rien u. (t ma +oi. >anny. =ien 8ue $e euille rendre $ustice au/ 8ualités de mes s'urs. $e crois =ien 8ue l’une et l’autre aient désiré Atre admirées par &. CraN+ord et $e crains 8u’elles ne l’aient témoigné d’une +aKon 8ui man8uait un peu de réser e et de prudence. Je puis me rappeler 8u’elles étaient a ides de sa société et a ec un tel encouragement un %omme comme &. CraN+ord. asseG $oyeu/ et peut@Atre un peu +ri ole. ne pou ait man8uer d’Atre entraJné... &ais ceci est

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asseG gra e parce 8u’il est clair 8u’il ne poursui ait aucun =ut. 9on c'ur s’était réser é. (t $e dois dire 8ue cela l’a incroya=lement %aussé dans mon estime. Cela lui +ait le plus grand %onneur. 3l montre par l4 le cas 8u’il +ait du =on%eur domesti8ue et du pur attac%ement. 3l se montre ainsi ce 8ue $’a ais tou$ours espéré 8u’il +Ct et craint 8u’il ne +Ct pas. O Je suis sCre 8u’il ne pense pas comme il +audrait au/ su$ets sérieu/. O <is plutPt 8u’il n’y a $amais pensé du tout. $e crois 8ue c’est le cas. Comment pourrait@il en Atre autrement a ec une telle éducation et un tel enseignement L A ec de tels désa antages n’est@il pas encore étonnant 8u’ils soient tous deu/ ce 8u’ils sont L Les sentiments de &. CraN+ord ont été ses maJtres $us8u’4 présent. $e suis tout disposé 4 le reconnaJtre. 7eureusement. ces sentiments ont été généralement =ons. Toi tu +eras le reste. 3l est d’ailleurs tr5s %eureu/ de s’attac%er 4 une telle créature. 4 une +emme +erme comme toi sur ses principes et 8ui a en plus un c%arme 8ui les rend si sympat%i8ues. 3l a c%oisi

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sa compagne a ec un rare =on%eur. 3l te rendra %eureuse. >anny. $e le sais et toi tu +eras pour lui la mAme c%ose. O Je ne oudrais pas m’engager dans un tel de oir. s’écria >anny a ec un accent de répulsion. dans une tFc%e comportant une telle responsa=ilité. O Comme tou$ours. tu te crois in+érieure 4 toute c%ose. tu t’imagines toute c%ose au@dessus de tes +orces. Xtre =ien. 8uoi8ue $e sois incapa=le de t’inspirer d’autres idées. tu y arri eras par toi@ mAme. $e l’esp5re. Je con+esse 8ue $e suis sinc5rement an/ieu/ de la c%ose. Je porte un intérAt peu commun au =on%eur de &. CraN+ord. Apr5s le tien. >anny. c’est mon premier souci. Tu sais 8ue $’ai pour &. CraN+ord une amitié peu ordinaire. >anny le sa ait trop =ien pour a oir 8uel8ue c%ose 4 répondre et ils continu5rent pendant une cin8uantaine de m5tres 4 se promener en silence. perdus dans leurs pensées. (dmond reprit le premier :

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O J’ai été tr5s %eureu/ de l’en entendre parler %ier. particuli5rement %eureu/ parce 8ue $e ne croyais pas 8u’elle errait la c%ose de cette mani5re. Je sa ais 8u’elle t’aimait =ien mais $e craignais l’e++et de ces ma/imes mondaines 8u’elle a ait trop accoutumé d’entendre. &ais ce +ut =ien di++érent. (lle parlait de toi. >anny. raiment comme il se doit. (lle désire cette union autant 8ue mon p5re ou moi@mAme. ;ous en a ons longuement parlé. Je n’aurais pas a=ordé le su$et =ien 8ue $e +usse in8uiet de ses sentiments mais $e n’étais pas de cin8 minutes dans la pi5ce 8u’elle introduisait la 8uestion a ec toute la +ranc%ise de c'ur et la douceur. l’esprit et l’ingénuité 8ui +ont partie d’elle@mAme. & me Wrant riait de son empressement. O &me Wrant était l4 L O #ui. comme $’arri ais 4 la maison. $e oyais les deu/ s'urs réunies et nous n’a ons plus parlé 8ue de toi. >anny. $us8u’4 ce 8ue CraN+ord et &. Wrant entrent. O 3l y a =ien une semaine 8ue $e n’ai u & lle CraN+ord.

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O #ui. elle le regrette. &ais cela aut mieu/ pour tous. Tu la erras certainement a ant son départ. Tu dois y Atre préparée. (lle se dit tr5s +Fc%ée. mais tu peu/ imaginer la nature de sa col5re. C’est le regret et le dépit d’une s'ur 8ui croit son +r5re en droit de posséder tout ce 8u’il désire. 4 la minute mAme. (lle est c%o8uée comme tu le serais pour 6illiam mais elle t’aime et t’estime de tout son c'ur. O Je pensais =ien 8u’elle se +Fc%erait contre moi. O &a c%5re >anny. reprit (dmond serrant da antage son =ras autour d’elle. ne laisse pas l’idée de cette =ouderie te c%agriner. C’est de la col5re plus e/térieure 8ue réellement sentie. 9on c'ur est toute a++ection et ama=ilité. il n’est pas +ait pour la rancune. J’aurais oulu 8ue tu entendisses son %ommage. 8ue tu isses son attitude lors8u’elle disait 8ue tu , de ais épouser 7enry. (t $e remar8uais 8u’elle parlait de toi en disant >anny. ce 8ui n’est pas dans son %a=itude. (t elle a ait raiment un ton de cordialité +raternelle.

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O (t &me Wrant. dit@elle. était@elle l4 tout le temps L O #ui. et elle était d’accord a ec sa s'ur. La surprise de ton re+us. >anny. sem=le a oir été in+inie. Mue tu puisses re+user un %omme comme 7enry CraN+ord sem=le plus 8u’elles ne peu ent en croire. J’ai dit pour toi ce 8ue $’ai pu. &ais en réalité comme elles oient les c%oses... Tu dois prou er 8ue tu es dans ton =on sens aussi ite 8ue possi=le. en c%angeant de conduite. &ais cela l’importune. J’ai +ini. ne te détourne pas de moi. O Je de rais a oir pensé. dit >anny apr5s un moment de ré+le/ion et de recueillement. 4 ce 8ue toute +emme doit pou oir sentir 8u’il est possi=le 8u’un %omme n’éprou e pas de sentiments pour toutes les +emmes. ce 8ui ne doit pas l’empAc%er d’Atre agréa=le 4 toutes les +emmes du +ait 8ue lui aime. (t. en supposant mAme 8ue &. CraN+ord ait tous les droits 8ue ses s'urs lui attri=uent. comment ai@$e été moi. préparée 4 le rencontrer. 4 éprou er un 8uelcon8ue sentiment pour lui L 3l m’a +ort surprise. $e n’a ais $amais cru aupara ant 8ue sa conduite a ec moi eCt la

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moindre signi+ication. (t certainement $e n’étais pas disposée 4 l’aimer parce 8u’il s’occupait de c%oses 8ui me +aisaient tr5s mau ais e++et. <ans ma situation. c’eCt été le com=le de la anité d’a oir des ues sur &. CraN+ord. Je suis sCre 8ue ses s'urs. l’estimant comme elles le +ont. ont pensé aussi 8u’il ne oulait rien dire. "our8uoi. alors. serais@$e. moi. amoureuse de lui au moment mAme 8u’il prétend l’Atre de moi L "our8uoi serais@$e prAte 4 un attac%ement 8uelcon8ue pour lui d5s 8u’il me le demande L 9es s'urs de raient m’a oir aussi =ien 8ue lui en considération. Les plus éminents mérites sont les plus impropres 4 me +aire penser 4 lui. (t nous a ons une autre idée de la nature des +emmes si elles imaginent 8u’une +emme est si ite capa=le de répondre 4 une a++ection... O &a c%5re. c%5re >anny. maintenant $e connais la érité. Je sais 8ue ceci est la réalité. (t ces sentiments sont =ien dignes de toi. Je te les a ais d’ailleurs attri=ués. Je pensais pou oir le comprendre. Tu m’as donné e/actement l’e/plication 8ue $e m’étais a enturé 4 donner pour toi 4 ton amie et 4 & me Wrant et 8ui les a
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satis+aites. =ien 8ue la c%aleureuse amie +Ct encore un peu em=allée 4 cause de la igueur de son ent%ousiasme pour 7enry. Je leur ai dit 8ue tu étais de toutes les créatures %umaines la seule sur 8ui l’%a=itude eCt un plus grand pou oir 8ue la nou eauté et 8ue la nou eauté des attentions de CraN+ord le desser ait. 8ue le +ait pour elles d’Atre si récentes +aisait toute leur disgrFce. 8ue tu ne pou ais rien supporter 8ue des c%oses 4 8uoi tu étais %a=ituée. etc... dans le =ut de leur donner un aperKu de ton caract5re. & lle CraN+ord nous a +ait rire a ec ses pro$ets d’encouragement pour son +r5re. (lle le pressait de persé érer dans son espoir de +inir par Atre aimé et de oir ses attentions agréées apr5s une diGaine d’années de mariage. >anny sourit a ec di++iculté. Tous ses sentiments étaient en ré olte. (lle craignait d’a oir eu tort de trop parler et de oir la gaieté de &lle CraN+ord redou=ler en ce moment et 4 ce su$et lui était une autre aggra ation. (dmond oyait le souci et le c%agrin sur son isage. 3l résolut immédiatement de cesser toute

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discussion et de ne plus mAler le nom de CraN+ord 8u’4 des c%oses 8ui pou aient lui Atre agréa=les. <ans ce =ut il remar8ua un peu apr5s : O 3ls partent lundi. Tu es donc sCre de oir ton amie soit demain. soit dimanc%e. 3ls partent réellement lundi et dire 8ue $e pensais rester 4 Lessing=y $us8u’4 ce $our. Je l’a ais promis. Muelle di++érence S Les cin8 ou si/ $ours de plus 4 Lessing=y pourraient m’a oir poursui i toute ma ie. O Tu en étais +ier L O Tr5s. J’étais in ité tr5s aima=lement et $’allais consentir. 9i $’a ais eu la moindre lettre de &ans+ield me disant comment ous allieG. $e crois 8ue $e serais resté. &ais $e ne sa ais rien de ce 8ui était arri é ici depuis une semaine et trou ais 8ue $’a ais été asseG longtemps a=sent. O Tu passais agréa=lement ton temps L O #ui. C’eCt été ma propre +aute s’il en a ait été autrement. 3ls étaient tous c%armants. Je doute 8u’ils aient pensé la mAme c%ose de moi. J’étais en di++iculté a ec moi@mAme et il n’y a ait pas

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moyen de m’en dé=arrasser $us8u’4 ce 8ue $e sois 4 &ans+ield. O Les &lles #Nen. les aimais@tu L O #% oui S =eaucoup. Amusantes. de =onne %umeur. sans a++ectation. &ais >anny $e suis gFté 8uant 4 la société des +emmes. <es +illes gentilles et simples ne peu ent pas Atre pour un %omme ce 8ue sont des +emmes sensi=les. 3l y a deu/ mani5res d’Atre. Toi et & lle CraN+ord m’a eG rendu trop di++icile. <e nou eau >anny était peinée. 3l le it dans ses yeu/ et ne oulut pas parler da antage sans plus s’en préoccuper il la conduisit dans la maison a ec l’aima=le autorité d’un guide pri ilégié.

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V
(dmond se croyait maintenant par+aitement au courant de ce 8ue >anny pou ait +aire ou dire pour comprendre ses sentiments. et il était satis+ait. Cela a ait été. comme il l’a ait cru. 4 premi5re ue. trop rapide de la part de CraN+ord. et le temps de ait rendre l’idée. d’a=ord. +amili5re. puis supporta=le. (lle de ait s’%a=ituer 4 la pensée de son amour et. ensuite. la pensée d’une réciprocité pou ait naJtre. 3l donna 4 son p5re cette opinion comme le résultat de la con ersation. et recommanda 8u’il ne lui en +Ct plus parlé da antage. et 8u’on n’essayFt plus de la persuader ou de l’in+luencer R mais 8ue ce soin +Ct laissé au/ assiduités de &. CraN+ord et au tra ail naturel de son esprit. 9ir T%omas promit 8u’il en serait ainsi. L’opinion d’(dmond sur les dispositions de >anny pou ait Atre $ustes. 3l lui supposait tous ces

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sentiments. mais il de ait considérer comme déplora=le 8u’elle les eCt R parce 8ue. moins con+iant 8ue son +ils dans l’a enir. il ne pou ait s’empAc%er de craindre 8ue. si tant de circonstances de temps et d’accoutumance étaient nécessaires pour elle. elle ne +Ct disposée 4 accepter con ena=lement ses a ances. a ant 8ue son caprice +Ct passé. 3l n’y a ait rien 4 +aire. cependant 8u’4 se soumettre tran8uillement. et 4 espérer le mieu/. La isite promise de , son amie -. comme (dmond appelait &lle CraN+ord. était une +ormida=le menace pour >anny. et elle en i ait dans une perpétuelle terreur. Comme s'ur. si partiale. si %argneuse. si peu scrupuleuse dans ses paroles et. un autre $our. si triomp%ante et sCre d’elle@mAme elle était de toute +aKon. un o=$et de douloureuses alarmes. 9on déplaisir. sa pénétration et son =on%eur étaient dangereu/ 4 rencontrer R et. le +ait de la présence d’autres personnes lors de leur rencontre. était le seul récon+ort de >anny dans cette perspecti e. (lle se séparait aussi peu 8ue possi=le de Lady Bertram. restait loin de la c%am=re de l’(st. et ne +aisait aucune promenade solitaire dans les taillis pour

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pré enir une atta8ue soudaine. (lle réussit. (lle était 4 l’a=ri aupr5s de sa tante dans la salle 4 manger. 8uand & lle CraN+ord arri a. La premi5re émotion passée. et & lle CraN+ord regardant et parlant a ec une e/pression moins particuli5re 8u’elle ne l’a ait pré u. >anny commenKa 4 espérer 8u’au =out d’une demi@%eure elle pCt surmonter son agitation. C’était espérer trop. &lle CraN+ord n’était pas escla e de l’opportunité. (lle était décidée 4 oir >anny seule 4 seule. et elle lui dit =ientPt 4 oi/ =asse : , Je dois ous parler 8uel8ues minutes. 8uel8ue part -. mots 8ui trou=l5rent >anny dans toutes les +i=res de sa sensi=ilité. ?e+user était impossi=le. 9es %a=itudes d’enti5re soumission la +irent. au contraire. se le er instantanément et la conduisirent %ors de la c%am=re. (lle en +ut tr5s mal%eureuse. mais c’était iné ita=le. (lles étaient 4 peine dans le %all 8ue &lle CraN+ord perdit toute retenue. (lle %oc%a la tAte ers >anny d’un air d’a++ectueu/ reproc%e et lui prenant la main. elle paraissait incapa=le de réprimer son impatience de commencer tout de suite.
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O &éc%ante. méc%ante +ille S Je ne sais pas 8uand $’aurai +ini de ous gronder S Toute+ois. elle eut la discrétion de réser er la suite $us8u’4 ce 8u’elles +urent en sécurité entre 8uatre murs. >anny monta. naturellement. et conduisit son %Ptesse 4 l’appartement maintenant =ien aménagé. #u rant la porte. le c'ur douloureu/. elle sentit 8u’elle allait au@de ant d’une sc5ne plus péni=le 8ue celles dont cet endroit a ait $amais été témoin. &ais le mal%eur prAt 4 +ondre sur elle +ut au moins adouci par un =rus8ue c%angement 8ue produisit sur l’attitude de &lle CraN+ord le +ait de se trou er dans la c%am=re de l’(st. O A%. dit@elle. a ec une su=ite animation. m’y oici donc 4 nou eau S La c%am=re de l’(st S Ine +ois seulement aupara ant $e m’y suis trou ée. et s’étant arrAtée pour regarder en sem=lant re i re tout ce 8ui s’était passé. elle poursui it : Ine +ois seulement aupara ant. Vous rappeleG@ ous L Je enais pour répéter. otre cousin aussi R et nous a ons eu une répétition. Vous étieG notre auditoire et notre sou++leur. Ine répétition

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délicieuse. Je ne l’ou=lierai $amais. ;ous nous trou ions dans cette partie mAme de la c%am=re R otre cousin était l4. moi ici. l4 les c%aises. #%. pour8uoi de telles c%oses doi ent@elles passer L 7eureusement pour sa compagne. elle n’attendait pas de réponse R ses pensées étaient toutes tournées ers elle@mAme. (lle était dans un songe de douce sou enance. O La sc5ne 8ue nous répétions. était tellement remar8ua=le. Le su$et était si... si... comment dirai@$e L 3l était +ait pour me conseiller et me décrire le mariage. Je pense 8ue $e le re ois. ayant l’air réser é et composé 8ue de ait a oir An%alt dans les deu/ longs monologues. Muand deu/ c'urs sympat%isant se rencontrent dans le mariage. celui@ci peut Atre appelé une ie %eureuse S Je pense 8ue $amais le temps ne pourra e++acer l’impression 8ue m’ont produite ses regards et sa oi/. 8uand il disait ces mots. 3l était curieu/. tr5s curieu/ 8ue nous ayons une telle sc5ne 4 $ouer. 9i $’a ais le pou oir de recommencer une semaine 8uelcon8ue de mon e/istence. ce serait cette semaine@l4. la semaine

60)

de la pi5ce. <ites ce 8ue ous ouleG. >anny. ce serait celle@l4 R parce 8ue $e n’ai $amais connu un =on%eur plus e/8uis ailleurs. Adapter son igoureu/ esprit comme il le +aisait S #%. c’était dou/ au@del4 de toute e/pression S &ais %élas. cette mal%eureuse soirée détruisit tout. Cette mal%eureuse soirée amena otre malencontreu/ oncle. "au re 9ir T%omas. 8ui donc était content de ous oir L #%. >anny. ne penseG pas 8ue $e oudrais parler irrespectueusement de 9ir T%omas. Muoi8ue $e l’aie %aQ pendant =eaucoup de semaines... ;on. $e lui rends $ustice maintenant. 3l est e/actement ce 8ue doit Atre le c%e+ d’une telle +amille. ;on. raisonna=lement. $e crois 8ue $e ous aime tous maintenant. (t ayant ainsi parlé a ec une tendresse et un sentiment 8ue >anny ne lui a ait $amais us aupara ant et se rappelant en+in les con enances elle se retourna pendant un instant pour se reprendre. O J’ai eu une petite crise en entrant dans cette c%am=re. comme ous pou eG oir. dit@elle. a ec un sourire de parade. mais c’est +ini. Allons

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asseyons@nous et mettons@nous 4 l’aise. &ais $e n’ai plus le courage maintenant. >anny. de ous gronder comme $’en a ais l’intention. T"uis l’em=rassant a++ectueusementU : Bonne c%5re >anny. 8uand $e pense 8ue $e te ois pour la derni5re +ois. pour $e ne sais com=ien de temps. $e sens 8u’il est tout 4 +ait impossi=le de +aire autre c%ose 8ue de t’aimer. >anny +ut touc%ée. (lle n’a ait pré u rien de tout ceci et sa sensi=ilité pourrait rarement supporter la mélancolie du mot , derni5re -. (lle pleura comme si elle aimait & lle CraN+ord plus 8u’il ne lui était possi=le R et &lle CraN+ord de plus en plus adoucie par la ue de son émotion se suspendit 4 elle a ec tendresse en disant : O Je déteste de ous 8uitter. Je ne errai personne de moitié aussi aima=le. l4 oD $e ais. Mui dit 8ue nous ne serons pas s'urs un $our L Je sais 8ue nous le serons. Je sens 8ue nous sommes nées pour Atre unies. et ces larmes me con ain8uent 8ue ous le senteG aussi. c%5re >anny. >anny se le a. et. répondant 4 moitié

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seulement. dit : O &ais ous ne 8uitteG des amies 8ue pour aller ers d’autres. Vous alleG retrou er une amie tr5s intime. O #ui. tr5s rai. &me >raser a été mon amie intime pendant des années. &ais $e n’ai pas la moindre inclination pour elle. Je ne puis penser 8u’au/ amis 8ue $e 8uitte. &a c%5re s'ur. ous et les Bertram en général. Vous a eG tous tellement plus de c'ur entre ous 8u’on ne peut en trou er dans le monde. Vous me donneG le sentiment d’Atre capa=le de me con+ier et de me +ier 4 ous. ce 8ui ne se oit gu5re dans les relations ordinaires. Je sou%aiterais a oir décidé a ec & me >raser de ne pas aller c%eG elle. sinon apr5s (aster. moment plus +a ora=le pour une isite. mais $e ne puis plus décider. maintenant R 8uand $’en aurai +ini a ec elle $e dois aller c%eG sa s'ur Lady 9tornaNay. parce 8u’elle était la plus intime des deu/ a ec moi. &ais $e ne me suis pas =eaucoup in8uiétée d’elle ces trois derni5res années. Apr5s ce discours. les deu/ $eunes +illes

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gard5rent le silence 8uel8ues minutes. sui ant c%acune ses pensées. >anny méditant sur les di++érentes sortes d’amitié dans le monde. &ary sur 8uel8ue su$et moins p%ilosop%i8ue. (lle parla 4 nou eau. la premi5re. O Comme $e me rappelle =ien m’Atre résolue 4 ous c%erc%er en %aut. et décidée 4 trou er mon c%emin ers la c%am=re de l’(st. sans a oir idée de l’endroit oD elle se trou ait. Comme $e me rappelle ce 8ue $e pensais en enant S (t mon regard 4 l’intérieur. ous oyant assise 4 cette ta=le de tra ail S (t l’étonnement de otre cousin. 8uand il ou rit la porte. et me it ici S Le retour de otre oncle ce +ameu/ soir S 3l n’y a $amais rien eu de pareil S Ine autre courte pause toute empreinte de rA erie sui it. Lors8u’elle se reprit. elle atta8ua sa compagne. O &ais >anny. ous rA eG S Vous penseG. $e l’esp5re. 4 8uel8u’un 8ui ne pense 8u’4 ous. #%. si $e pou ais ous transporter pour un peu de temps dans notre milieu. en ille. ous pourrieG comprendre com=ien on +ait de cas de otre

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pou oir sur 7enry. #%. les en ieuses et les c'urs em=rasés. par douGaines de douGaines S L’étonnement. l’incrédulité 8u’on étale. en entendant ce 8ue ous a eG +ait S "our ce 8ui est de la discrétion. 7enry a tout du %éros de l’ancien roman et se ré$ouit de ses c%aJnes. Vous iendreG 4 Londres pour apprendre 4 estimer otre con8uAte. 9i ous oyieG com=ien il est courtisé. et com=ien $e le suis 4 cause de lui S &aintenant. $e sais =ien 8ue $e ne serai pas de moitié si =ien enue c%eG &me >raser en raison de sa situation is 4 is de ous. 9i elle arri e 4 connaJtre la érité. elle me sou%aitera tr5s raisem=la=lement de nou eau dans le ;ort%amptons%ire R car il y a une +ille de &. >raser. issue d’un premier mariage. 8u’elle désire marier. et désire donner 4 7enry. #%. elle l’a +atigué 4 un tel point S 3nnocente. et tran8uille. comme ous l’Ates ici ous ne pou eG a oir une idée de la sensation 8ue ous causereG et de la curiosité 8ue ous suscitereG et des 8uestions innom=ra=les au/8uelles $’aurai 4 répondre. La pau re &argaret >raser me %arc5lera au su$et de os yeu/ et de os dents. et de otre mani5re de

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ous coi++er et de otre c%ausseur. Je désire 8ue &argaret soit mariée pour les a++aires de mon pau re ami. car $e ois 8ue les >raser sont aussi mal%eureu/ 8ue la plupart des gens mariés. (t pourtant. c’était un mariage =ien désira=le pour Janet. en ce moment. ;ous nous ré$ouissions tous. (lle ne pou ait +aire autrement 8ue de l’accepter. car il était ric%e et elle n’a ait rien R mais il la repoussa. 3l est de mau aise olonté. et e/igeant. 3l eut une $eune +emme. une =elle $eune +emme de ingt@cin8 ans. aussi constante 8ue lui@mAme. (t mon amie ne le manie pas =ien. elle ne paraJt pas sa oir comment le prendre. 3l r5gne une irritation 8ui pour ne rien dire de pire. est certainement déplacée. <ans leur maison $e regretterai les %a=itudes con$ugales du pres=yt5re &ans+ield. Le <r. Wrant montre une con+iance a=solue en ma s'ur et une certaine considération pour son $ugement. 8ui +ait sentir 8u’il éprou e de l’a++ection R mais $e ne errai rien de sem=la=le c%eG les >raser. Je serai 4 &ans+ield pour tou$ours. >anny. &a s'ur. comme épouse. 9ir T%omas. comme mari. me sont des e/emples de per+ection. La pau re Janet a été tristement

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reKue et. pourtant. il n’y a rien d’incon enant en elle R elle ne s’est pas mariée inconsidérément R elle n’a pas man8ué de pré oyance. (lle prit trois $ours pour e/aminer ses propositions. et consulta c%a8ue mem=re de son entourage. dont l’opinion a ait de l’importance R elle s’adressa 4 ma c%5re tante dé+unte. dont la connaissance du monde +aisait apprécier 4 $uste titre son $ugement par tous les $eunes gens de son entourage. et elle était décidément +a ora=le 4 &. >raser. Cela +erait croire 8u’il n’est rien de sCr dans le domaine du mariage. Je n’ai pas tant 4 dire au su$et de mon amie >lora 8ui. 4 cause de cet %orri=le Lord 9tornaNay. 8ui a 4 peu pr5s autant de c%arme 8ue &. ?us%Nort%. mais en moins =ien. +lirte a ec un tr5s c%armant $eune %omme en =leu. Je doutais. 4 ce moment. 8u’elle eCt raison. car il a ait l’air d’un gentleman R maintenant. $e suis sCre 8u’elle a ait tort. E propos. >lora ?oss se mourait pour 7enry. l’%i er de son entrée dans le monde. &ais si $e de ais ous entretenir de toutes les +emmes 8ue $’ai connu amoureuses de lui. $e n’en aurais $amais +ini. C’est seulement ous. insensi=le >anny. 8ui pou eG penser 4 lui a ec une sorte

B00

d’indi++érence. &ais. Ates@ ous aussi insensi=le 8ue ous le déclareG ous@mAme L ;on. non. $e ois 8ue ous ne l’Ates pas S E ce moment une telle rougeur empourpra le isage de >anny 8u’on pou ait se permettre un sérieu/ soupKon. O (/cellente créature S Je ne eu/ pas ous ta8uiner. c%a8ue c%ose sui ra son cours. &ais. c%5re >anny. ous de eG admettre 8ue ous n’Ates pas aussi a=solument peu préparée 4 ous oir poser la 8uestion 8ue otre cousin l’imagine. Ce n’est pas possi=le. Vous de eG =ien a oir eu 8uel8ues idées 4 ce su$et. 8uel8ues soupKons de ce 8ue cela peut Atre. Vous de eG a oir u 8u’il essayait de ous plaire. par tous les moyens en son pou oir. ;e +ut@il pas 4 otre dé otion au =al L (t a ant le =al. le collier S #%. ous l’a eG accepté. comme si c’était pré u. Vous étieG aussi con aincue 8u’un c'ur peut le désirer. Je m’en sou iens par+aitement. O Vous penseG. alors. 8ue otre +r5re était +i/é 4 l’a ance au su$et du collier L #%. &lle CraN+ord. cela n’était pas =ien S

B01

O 9’il sa ait L C’était enti5rement son +ait. sa propre idée. Je suis %onteuse de dire 8ue cela ne m’était $amais enu 4 l’esprit R mais $e me suis ré$ouie d’agir sur sa proposition. dans otre intérAt 4 tous deu/. O Je ne dirai pas. répondit >anny. 8ue $e ne craignais pas un peu 8u’il en +Ct ainsi. car il y a ait. dans otre regard. 8uel8ue c%ose 8ui m’in8uiétait O pas au dé=ut. $’étais d’a=ord sans soupKon 4 cet égard S réellement O cela est aussi rai 8ue $e suis ici. 9i $’en a ais eu la moindre idée. rien n’aurait pu me résoudre 4 accepter le collier. Muant 4 l’attitude de otre +r5re. certainement. $e +us sensi=le 4 ses attentions. $’y +us sensi=le pendant un court temps. peut@Atre deu/ ou trois semaines. mais apr5s. $e considérais cela comme sans signi+ication R $’écartais cela. comme étant simplement sa +aKon d’Atre %a=ituelle. et $’étais loin de supposer ou de sou%aiter 8u’il eCt un sérieu/ penc%ant pour moi. Je ne +us pas. &lle CraN+ord. une o=ser atrice inattenti e de ce 8ui se passa entre lui et certains mem=res de cette +amille. pendant l’été et l’automne. J’étais tran8uille. mais non a eugle.
B0!

Bien 8ue $e pusse oir 8ue &. CraN+ord se permettait des galanteries sans portée... O A%. $e ne puis pas le nier S 3l a. de temps en temps. été un détesta=le +lirt. s’in8uiétant asseG peu du ra age 8u’il pou ait causer dans le c'ur de $eunes +emmes. Je l’ai sou ent gourmandé pour cela. mais c’est sa seule +aute. et il +aut dire ceci 4 sa déc%arge. 8ue tr5s peu de $eunes +emmes ont des sentiments 8ui méritent l’attention. (t alors. >anny. la gloire d’a oir con8uis 8uel8u’un 8ui a passé comme un éclair pour tant d’autres et de pou oir régler les dettes de son se/e S #%. $e suis sCre 8u’il n’est pas dans la nature d’une seule +emme de re+user un pareil triomp%e S >anny secoua la tAte. O Je ne puis penser du =ien d’un %omme 8ui se $oue des sentiments de n’importe 8uelle +emme. car il peut y a oir sou ent plus de sou++rance. 8u’un spectateur ne peut le croire. O Je ne le dé+ends pas. Je l’a=andonne enti5rement 4 otre merci R et $e ne me soucie pas de ce 8ue ous lui a eG dit 4 la suite de l’incident d’( ering%am. &ais $e eu/ dire ceci. 8ue sa
B0)

+aute. sa manie de rendre les +illes amoureuses de lui. n’est pas moitié aussi dangereuse pour le =on%eur d’une épouse 8ue la tendance de tom=er lui@mAme amoureu/. 4 la8uelle il ne s’est $amais a=andonné. (t $e crois sérieusement et sinc5rement 8u’il ous est attac%é comme $amais il ne le +ut 4 aucune +emme aupara ant. 8u’il ous aime de tout son c'ur et pour aussi longtemps 8ue possi=le. 9i $amais un %omme a aimé une +emme pour tou$ours. $e pense 8ue 7enry le +era pour ous. >anny ne put réprimer un ague sourire. mais ne trou a rien 4 dire. O Je ne puis croire 8u’7enry +ut $amais plus %eureu/. continua &ary. 8ue lors8u’il réussit dans ses démarc%es pour otre +r5re. 3ci elle a ait porté un coup sCr au c'ur de >anny. O #% oui. 8u’il +ut aima=le en cette occasion S O Je sais 8u’il a dC se démener lui@mAme tr5s +ort. car $e sais 4 8uelle +orte partie il a ait 4 +aire. L’Amiral %ait les ennuis et méprise les

B01

solliciteurs et tant de $eunes %ommes sollicitent de sem=la=les +a eurs. 8u’une amitié et une énergie pas tr5s décidées se laissent aisément re=uter. Com=ien 6illiam doit Atre %eureu/ S J esp5re 8ue nous le errons S L’esprit de >anny se dé=attait dans la plus a++ligeante situation. Le rappel de ce 8ui a ait été +ait pour 6illiam. trou=lait tou$ours pro+ondément ses décisions concernant &. CraN+ord R aussi ré+léc%it@elle pro+ondément $us8u’4 ce 8ue &ary. 8ui l’a ait. d’a=ord. o=ser ée a ec complaisance. pensant 4 autre c%ose. attira soudain son attention en disant : O J’aimerais Atre ici. tous les $ours. 4 parler a ec ous. mais nous ne de ons pas ou=lier ces dames. en =as R aussi $e ous dis au re oir. ma c%5re. mon aima=le. mon e/cellente >anny. Car. =ien 8ue nous allions nous re oir dans la salle du dé$euner. $e dois prendre congé de ous ici. (t $e le +ais. impatiente d’une %eureuse réconciliation et a ec la con+iance 8ue nous nous retrou erons dans des circonstances +a ora=les 4 une entre ue sans réticence.

B02

(lle accompagna ces paroles d’un tr5s a++ectueu/ =aiser. O Je errai otre cousin en ille =ientPt. d’apr5s ce 8u’il m’a dit R et 9ir T%omas. au courant du printemps R et l’aJné de os cousins. et les ?us%Nort%. et Julia R $e suis sCre de les rencontrer tous de temps en temps. tous. sans e/ception. J’ai deu/ +a eurs 4 ous demander. >anny. l’une. c’est de m’écrire R et l’autre. 8ue ous rendieG sou ent isite 4 &me Wrant pour la dédommager de mon départ. La premi5re de ces +a eurs. 4 la érité. >anny eCt pré+éré 8u’elle ne +Ct pas +ormulée. &ais il était impossi=le de lui re+user de lui écrire R d’autant plus impossi=le 8ue son propre $ugement l’y poussait. 3l n’y a ait pas 4 résister 4 tant d’a++ection apparente. 9on état d’esprit la portait particuli5rement 4 apprécier un traitement indulgent et d’en a oir. $us8u’ici. été pri ée. la rendait d’autant plus ulnéra=le au/ sollicitations de &lle CraN+ord. <’ailleurs. elle lui sa ait gré d’a oir rendu leur tAte 4 tAte =ien moins péni=le 8u’elle ne l’a ait craint.

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C’était passé. elle a ait é ité les reproc%es et les ré élations. 9on secret était tou$ours le sien R et les c%oses étant telles. elle croyait pou oir se résigner 4 pres8ue tout. Au soir il y eut un autre départ. 7enry CraN+ord int et resta 8uel8ue temps a ec eu/. <ans le trou=le momentané de ses sentiments. son c'ur s’attendrissait pour lui. car il apparaissait totalement di++érent de son ordinaire. au point 8u’il parla 4 peine. 3l éprou ait un malaise isi=le et >anny s’a++ligea pour lui. tout en espérant de ne $amais le re oir. du moins $us8u’au moment oD il ait épousé une autre +emme. 9ur le point de partir. il oulut prendre sa main. il ne oulait pas 8u’elle le reniFt. Toute+ois. il ne dit rien. du moins rien 8u’elle entendit. Apr5s 8u’il eut 8uitté la pi5ce. elle se +élicita d’éc%apper 4 de telles preu es d’amitié. Au matin. les CraN+ord étaient partis.

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VI
&. CraN+ord parti. la seconde pensée de 9ir T%omas +ut 8ue son a=sence serait ressentie R et il entretenait grand espoir 8ue sa ni5ce trou Ft un ide 4 cause de ces attentions 8u’elle a ait connues aupara ant. (lle a ait goCté au sentiment de son importance et il espérait 8ue d’en Atre pri ée. é eillerait en elle les regrets les plus salutaires. 3l la sur eillait a ec cette idée O il était persuadé d’a oir enregistré 8uel8ue di++érence dans l’état de ses sentiments. (lle se montrait tou$ours si gentille et si discr5te 8ue ses émotions sortaient du c%amp de sa discrimination. 3l ne la comprenait pas. il le sentait et. pour cela. s’adressait 4 (dmond pour lui con+ier com=ien elle était a++ectée dans la présente occasion et 8u’elle était plus ou moins %eureuse 8u’elle n’a ait été.

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(dmond ne discerna aucun symptPme de regret et trou a son p5re 8uel8ue peu déraisonna=le de supposer 8ue les trois ou 8uatre premiers $ours pou aient donner 8uel8ue résultat. Ce 8ui surprit surtout (dmond. c’est 8ue la s'ur de CraN+ord. l’amie et la compagne. 8ui lui tenait tant au c'ur. n’était pas plus isi=lement regrettée. 3l s’étonna 8ue >anny en parlFt si peu et s’a=stJnt si olontiers de toute allusion 4 cette séparation. 7élas S C’était cette s'ur. cette amie. cette compagne 8ui a ait détruit le =ien@Atre de >anny. 9i elle a ait pu croire l’a enir de &ary et de son +r5re étranger 4 &ans+ield autant 8u’elle le désirait. si elle a ait pu croire leur retour aussi éloigné 8u’elle le sou%aitait. elle aurait eu le c'ur léger. mais plus elle se rappelait et o=ser ait. plus pro+onde était sa con iction 8ue le mariage de &lle CraN+ord a ec (dmond était sur une meilleure oie 8ue $amais aupara ant. 9on inclination 4 lui s’a++ermissait. tandis 8ue la sienne perdait toute é8ui o8ue. "our lui. il sem=lait a oir a=andonné toutes ses o=$ections. tous les scrupules de son

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%onnAteté. on n’aurait pu dire comment : pour elle. sans plus de raison apparente. s’étaient en olés également les doutes et les %ésitations de son am=ition. Cela pou ait Atre imputé uni8uement 4 leur attac%ement croissant. Leurs sentiments. =ons ou mau ais. produisaient l’amour 8ui de ait les unir. 3l était prAt 4 se rendre en ille. d5s 8ue certaine a++aire relati e 4 T%ornton Lacey serait terminée. peut@Atre dans une 8uinGaine O il en parlait. aimait d’en parler R et. comme il en a ait une +ois entretenu >anny. elle n’eut plus de doute 8uant au reste. 9on acceptation 4 elle était aussi certaine 8ue son o++re 4 lui. (t. cependant. les sentiments de &lle CraN+ord ne lui sem=laient pas enti5rement =ons. et cette constatation l’a++ligeait pour lui indépendamment. croyait@elle. d’elle@ mAme. Au cours de leur derni5re con ersation. & lle CraN+ord. en dépit de son ama=ilité et de sa =ien eillance plus accusée. s’était encore montrée &lle CraN+ord. a ec son esprit égaré et em=rouillé. sans en a oir conscience R o=scure.

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tout en s’imaginant Atre claire. (lle pou ait aimer. mais ne méritait pas (dmond par l’une ou l’autre 8ualité. >anny croyait 8u’il n’y a ait pas plus de deu/ points de contact entre eu/. ce 8ue les gens d’e/périence pou aient lui pardonner R parce 8u’elle considérait les c%ances 8ue & lle CraN+ord a ait de s’améliorer comme pres8ue ine/istantes. et pensait 8ue si l’in+luence d’(dmond pendant leur +ré8uentation a ait asseG agi pour éclairer son $ugement et a++ermir ses connaissances. il errait +inalement sa aleur personnelle gaspillée pour elle pendant les années de mariage. "our des $eunes gens dans leur position. l’e/périence aurait apporté plus d’espoir R de mAme 8ue l’impartialité n’aurait pas dénié 4 la nature de &lle CraN+ord cette +aculté =ien +éminine. 8ui pousse la +emme 4 adopter les opinions de l’%omme 8u’elle aime et respecte. &ais telles étaient les con ictions de >anny 8u’elle en sou++rait =eaucoup et ne pou ait $amais parler de &lle CraN+ord sans c%agrin. 9ir T%omas. pendant ce temps. n’a=andonnait

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pas ses espoirs et ses o=ser ations. se sentant encore le droit. en raison de sa connaissance de la nature %umaine. d’attendre l’e++et produit sur l’esprit de sa ni5ce par la perte de son pou oir. et le désir 8u’elle pourrait a oir de $ouir 4 nou eau des attentions de son amoureu/ R et il +ut =ientPt +ondé 4 escompter 8ue tout ceci se produirait. par la perspecti e d’une autre isite. dont la pro/imité lui permettait de supporter en toute 8uiétude les sentiments 8u’il o=ser ait. 6illiam a ait o=tenu une permission de di/ $ours 4 passer dans le ;ort%amptons%ire. et de ait Atre le plus %eureu/ des lieutenants. puis8ue enant d’Atre nommé. il pou ait étaler son =on%eur et décrire son uni+orme. 3l Jnt. 3l aurait été %eureu/ de montrer également son uni+orme. mais une coutume cruelle en interdisait le port %ors de ser ice. <onc l’uni+orme resta 4 "ortsmout%. et (dmond se dit 8u’a ant 8ue >anny ait la moindre c%ance de le oir. toute sa +raJc%eur aussi =ien 8ue celles des sentiments de son propriétaire pourraient =ien Atre passées depuis longtemps. 3l pourrait Atre de enu pour lors un signe de disgrFce R 8uoi de
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moins con ena=le ou de plus %ideu/. en e++et. 8ue l’uni+orme d’un lieutenant 8ui. depuis un an ou deu/. oit les autres promus capitaine a ant lui L Ainsi raisonnait (dmond. $us8u’4 ce 8ue son p5re lui con+ia un plan éclairant d’un autre $our la c%ance de >anny de oir le second lieutenant de 7. &. 9. /hrush dans toute sa gloire. Ce plan était 8u’elle accompagnerait son +r5re rentrant 4 "ortsmout% et y passerait un petit temps dans sa propre +amille. Cette idée était enue 4 9ir T%omas dans une de ses méditations pleines de dignité R il la considérait comme une mesure droite et sou%aita=le. Toute+ois. a ant de s’y arrAter +ormellement. consulta@t@il son +ils. (dmond e/amina la c%ose sur toutes ses +aces et ne it rien 8ui ne +Ct é8uita=le. La c%ose était =onne en soi et il n’y a ait pas meilleur moment pour la réaliser. <e plus. il ne doutait pas 8u’elle +Ct des plus agréa=les 4 >anny. C’était su++isant pour décider 9ir T%omas. et un dé+initi+ : , Ainsi donc en sera@t@il - termina cette partie de l’entretien. 9ir T%omas en conKut une i e

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satis+action et une =onne opinion de ce 8u’il a ait communi8ué 4 son +ils. (n e++et. son principal moti+. en l’éloignant. n’était pas de susciter une occasion de lui +aire re oir ses parents et ne re$oignait pas du tout l’idée de la rendre %eureuse. Certes. il sou%aitait 8u’elle partJt a ec plaisir. mais également 8u’elle éprou Ft rapidement la nostalgie de la maison a ant mAme la +in de sa isite. 3l espérait. de plus. 8u’une lég5re pri ation des élégances et du lu/e de &ans+ield "ar: dé elopperait sa modestie et l’inclinerait 4 une $uste estimation d’un %ome de plus grand train 8ue celui 8u’on lui o++rait. C’était un pro$et , curati+ - de l’esprit de sa ni5ce 8u’il considérait. pour l’instant. comme malade. In sé$our de %uit ou neu+ ans dans le =ien@Atre et l’opulence a ait un peu déréglé ses +acultés de comparaison et de $ugement. La maison de son p5re lui enseignerait. selon toute pro=a=ilité. la aleur d’une =onne rente. et il a ait con+iance 8u’elle de iendrait. pour toute sa ie. la +emme la plus sage et la plus %eureuse. 4 la suite de l’e/périence 8u’il a ait imaginée.

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9i >anny a ait été le moins du monde disposée au/ e/tases. elle aurait eu une crise. lors8u’elle comprit le pro$et : 8uand son oncle lui o++rit de rendre isite 4 ses parents. +r5res et s'urs dont elle a ait été séparée pendant pres8ue la moitié de sa ie. de retourner pour un mois ou deu/ sur les lieu/ de son en+ance. a ec 6illiam comme protecteur et compagnon de oyage. A$outeG 4 cela la certitude de oir 6illiam $us8u’4 la derni5re minute de son sé$our au pays. 9i elle s’était li rée 4 des mani+estations e/cessi es de $oie. cela serait arri é parce 8u’elle était %eureuse R mais son =on%eur était calme. pro+ond et lui gon+lait le c'ur. Muand elle éprou ait des sentiments iolents. elle se sentait de plus en plus encline au silence. 9ur le moment. elle ne put 8ue remercier et accepter. (nsuite. +amiliarisée a ec ses nou elles perspecti es de =on%eur. elle put parler plus li=rement 4 6illiam et 4 (dmond de ce 8u’elle éprou ait R mais une part de ses sentiments ne pou ait s’e/primer en paroles. Le sou enir de tous les plaisirs de son en+ance et de sa sou++rance d’en Atre arrac%ée. lui re enait a ec une acuité renou elée. et il sem=lait 8ue le retour

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4 la maison ressuscitait toute la peine pro enant de la séparation. <’Atre ainsi entourée. aimée par tant de gens. et plus aimée 8u’elle ne l’a ait $amais été R de goCter l’a++ection. sans crainte ou restriction. de se sentir l’égale de ceu/ 8ui l’entouraient. 4 l’a=ri de toute allusion au/ CraN+ord. la sau aient de toute impression de reproc%e. 3l y a ait l4 une perspecti e d’Atre arrAtée par un désir 4 moitié a oua=le. Xtre séparée d’(dmond pendant deu/ mois. peut@Atre trois. lui serait salutaire. Loin de ses regards et de son amitié. elle serait capa=le de se raisonner et de guérir R elle serait capa=le de penser 4 lui. comme 4 Londres. et d’en isager toutes c%oses sans tristesse. Ce 8ui aurait été péni=le 4 &ans+ield de enait supporta=le 4 "ortsmout%. La seule om=re était la pensée de ce 8ui pou ait arri er 4 sa tante Bertram. pendant son a=sence. (lle n’était utile 4 personne d’autre. mais elle pou ait tant man8uer 4 sa tante 8u’elle n’aimait pas d’y penser. Cette partie du pro$et était sCrement la plus péni=le pour 9ir T%omas et

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4 lui seul pou ait incom=er le soin d’y pour oir. &ais il était le maJtre 4 &ans+ield "ar:. Muand il était réellement décidé 4 8uel8ue c%ose. il sa ait en supporter tous les incon énients $us8u’au =out. E coups de longs discours. d’e/plications détaillées sur le de oir de >anny de retourner de temps en temps c%eG ses parents. il amena sa +emme 4 la laisser aller. 3l o=tint ce résultat plus par soumission 8ue par con iction. Lady Bertram était con aincue un peu plus 8ue 9ir T%omas ne le pensait de ce 8ue >anny de ait +aire. <ans le calme de son ca=inet de toilette. li rée 4 ses propres méditations. soustraite 4 l’in+luence des e/posés irulents de 9ir T%omas. elle ne pou ait reconnaJtre la moindre nécessité 4 ce 8ue >anny retournFt aupr5s de ses p5re et m5re. 8ui. pendant si longtemps. a aient =ien écu sans elle. alors 8u’elle lui était 4 elle@mAme si utile. (t dans une discussion a ec &me ;orris sur le point de sa oir si elle pou ait s’en pri er. elle s’opposa +ortement 4 admettre sem=la=le c%ose. 9ir T%omas a ait +ait appel 4 sa raison. sa

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conscience et sa dignité. 3l dit demander ce sacri+ice 4 sa =onté. et 4 sa maJtrise de soi. &ais &me ;orris sou%aitait de la persuader 8ue >anny pou ait =ien Atre ménagée Telle@mAme étant prAte 4 lui donner tout son temps. si elle le réclamaitU et en un mot 8u’elle n’était pas strictement indispensa=le. O Cela se peut. ma s'ur. +ut la seule réponse de Lady Bertram. $’ose dire 8ue tu as par+aitement raison. mais $e suis sCre 8u’elle me man8uera =eaucoup. (nsuite il +allut communi8uer a ec "ortsmout%. >anny écri it pour s’annoncer. La réponse de sa m5re. 8uoi8ue courte. était si aima=le. Muel8ues simples lignes e/primant si naturellement et maternellement la $oie de re oir son en+ant 8u’elle em=ellit encore pour sa +ille la perspecti e %eureuse d’Atre a ec elle en la con ain8uant de trou er en sa , maman -. 8ui n’a ait. certes. $amais aupara ant mani+esté pour elle une tendresse remar8ua=le. une c%aleureuse et a++ectueuse amie. La tiédeur de cette tendresse. elle en trou ait

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aisément la cause en elle@mAme. ou peut@Atre était@ce le +ait de son imagination. (lle s’était pro=a=lement aliéné son amour 4 cause de son tempérament crainti+ ou des e/igences d’une a++ection trop e/clusi e. &aintenant 8u’elle sa ait mieu/ se rendre utile et pré oir 8ue sa m5re était désormais moins occupée par sa nom=reuse +amille. il y aurait plus de loisirs et d’agrément pour c%acun. et elles seraient =ientPt ce 8ue m5re et +ille doi ent Atre l’une pour l’autre. 6illiam était aussi %eureu/ de ce pro$et 8ue sa s'ur. Ce serait pour lui le plus grand plaisir de l’a oir 4 lui $us8u’au moment oD il appareillerait. et peut@Atre de la trou er encore l4 8uand il re iendrait de sa premi5re croisi5re. <e plus. il a ait un tel désir 8u’elle it le /hrush. a ant 8u’il sorte du port Tle /hrush était certainement le plus =eau sloop du ser iceU. 3l y a ait aussi di++érentes améliorations dans les c%antiers 8u’il sou%aitait lui montrer depuis longtemps. 3l ne se +aisait pas scrupule d’a$outer 8ue sa enue 4 la maison serait un grand a antage pour c%acun.

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O Je ne sais comment il se +ait. mais nous sem=lons tous désirer un peu de tes $olies mani5res et de ton ordre 4 la maison. Tout y est tou$ours en désordre. Tu remettras les c%oses au point. $’en suis sCr. Tu diras 4 ma m5re comment +aire. tu seras utile 4 9uGanne. tu enseigneras Betsy. et tu sauras te +aire aimer et apprécier des garKons. Com=ien ce sera =on et agréa=le S Lors8ue arri a la réponse de & me "rice. il ne restait 8ue tr5s peu de $ours 4 passer 4 &ans+ield. E certain moment. les $eunes gens conKurent 8uel8ues craintes au su$et de leur oyage. (n e++et. lors8u’on en int 4 en isager le mode de transport. &me ;orris s’aperKut 8ue tous ses e++orts pour sau egarder les intérAts +inanciers de son =eau@+r5re étaient ains et en dépit de toutes ses pré+érences et suggestions pour une solution moins onéreuse. >anny et 6illiam prendraient la poste. Lors8u’elle it 9ir T%omas donner l’argent 4 6illiam pour leurs places. elle s’a isa 8u’il y a ait place pour un tiers dans le coupé et +ut prise d’une i e en ie de les accompagner pour oir sa pau re c%5re s'ur "rice.

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(lle e/posa son idée. (lle a oua 8u’elle désirait +ort ce oyage. 8ue ce serait d’une telle o=ligeance 4 son égard. (lle n’a ait plus u sa pau re s'ur "rice depuis plus de ingt ans. et ce serait une aide précieuse pour les $eunes gens d’a oir une personne plus Fgée pour les diriger. (lle ne pou ait s’empAc%er de penser 8ue sa pau re c%5re s'ur "rice serait mécontente 8u’elle ne ienne pas 4 cette occasion. 6illiam et >anny +urent +rappés d’%orreur 4 cette idée. Tout l’agrément de leur c%armant oyage en serait détruit. 3ls se regard5rent a ec une triste +igure. Leur incertitude dura une %eure ou deu/. "ersonne n’inter int pour encourager ou dissuader &me ;orris. 8ui +ut laissée 4 elle@mAme pour e/aminer la c%ose. Cela se termina 4 la grande $oie de ses ne eu et ni5ce 8uand elle se +ut persuadée 8u’elle ne pou ait. 4 aucun pri/. s’a=senter de &ans+ield "ar: en ce moment. 8ue sa présence était trop nécessaire 4 9ir T%omas et 4 Lady Bertram pour prendre sur elle de les 8uitter pour toute une semaine. "our cette raison. elle de ait sacri+ier tout plaisir dans le =ut de leur Atre utile. 3l lui était enu l’idée 8ue tout en

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oyageant gratis $us8u’4 "ortsmout%. il lui serait di++icile d’é iter de payer ses dépenses au retour. Aussi sa pau re c%5re s'ur "rice +ut laissée 4 son désappointement de la oir rater une si =elle occasion. et une nou elle a=sence de ingt ans peut@Atre commenKa. Les plans d’(dmond +urent aussi dérangés par ce oyage 4 "ortsmout%. cette a=sence de >anny. Lui aussi de ait un sacri+ice 4 &ans+ield "ar:. aussi =ien 8ue sa tante. 3l a ait pro$eté d’aller 4 Londres. mais il ne pou ait laisser ses parents. au moment oD. tous ceu/ 8ui leur étaient utiles. s’en allaient. (t. a ec un e++ort dont il ne se anta pas. il recula d’une semaine ou de plus longtemps peut@Atre. un oyage 8u’il en isageait a ec l’espoir 8u’il l’aiderait 4 +i/er son =on%eur pour tou$ours. 3l le dit 4 >anny. (lle en sa ait dé$4 tant 8u’elle de ait tout sa oir. Ce +ut l’occasion de nou elles con+idences sur &lle CraN+ord. >anny était la plus a++ectée 4 la pensée 8ue ce serait la derni5re +ois 8ue le nom de &lle CraN+ord serait mentionné entre eu/ a ec une certaine li=erté. 3l

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y +ut +ait allusion une +ois encore par (dmond. Lady Bertram a ait. dans la soirée. demandé 4 sa ni5ce de lui écrire ite et sou ent. promettant d’Atre elle@mAme une =onne correspondante. (dmond. 4 un moment opportun. a$outa dans un c%uc%otement : O (t moi $e t’écrirai. >anny. lors8ue $’aurai 8uel8ue c%ose 4 t’écrire. 8uel8ue c%ose 8ue. $e pense. tu aimeras apprendre. 9i elle a ait pu douter du sens de ces mots. tandis 8u’elle l’écoutait. l’aspect de son isage 8uand elle le regarda lui en eCt asseG dit. (lle de ait s’armer contre cette lettre. A% S cette lettre allait Atre un su$et de terreur. (lle se rendit compte 8u’elle n’était pas encore au =out de ses c%angements d’idées et de sentiments 8ue le temps et les circonstances lui réser aient dans ce monde de tri=ulations. Les icissitudes %umaines n’étaient pas +inies pour elle. "au re >anny S Bien 8u’elle s’en allFt de =on c'ur. ce dernier soir 4 &ans+ield "ar: lui apporterait encore de la tristesse. 9on c'ur était déc%iré. (lle a ait des larmes pour toutes les

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c%am=res de la maison et da antage pour tous ses %a=itants =ien aimés. (lle se cramponnait 4 sa tante 4 8ui elle allait man8uer. elle =aisait la main de son oncle a ec des sanglots con ulsi+s parce 8u’elle lui a ait déplu. (t. 8uant 4 (dmond elle ne pou ait parler. ni regarder. ni penser. 8uand int le dernier moment 4 passer a ec lui. et elle ne le put pas $us8u’au moment oD il lui dit au re oir a ec une a++ection toute +raternelle. Tout ceci se passait la nuit car le départ a ait eu lieu tr5s tPt le matin et 8uand on se rencontra au dé$euner en petite compagnie. 6illiam et >anny de aient dé$4 a oir accompli une étape.

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VII
La nou eauté du oyage et le =on%eur d’Atre a ec 6illiam produisirent rapidement leur e++et sur les idées de >anny 8uand ils eurent 8uitté &ans+ield "ar:. (t lors8ue la premi5re étape +ut parcourue et 8u’ils durent 8uitter le coupé de 9ir T%omas. elle était capa=le de prendre congé du ieu/ coc%er et le ren oya a ec d’aima=les et gais messages. 3l n’y eut pas de +in 4 la $oyeuse con ersation du +r5re et de la s'ur. tout amusait 6illiam et dans les inter alles de leurs entretiens sérieu/ il était plein de +antaisie et de $oie +olle. Tous leurs entretiens roulaient sur les 8ualités du /hrush. sur les occupations +utures de >anny R un pro$et de man'u re 4 =ord d’une unité supérieure Ten supposant le départ du premier lieutenant O et 6illiam n’était pas tr5s tendre pour le premier lieutenantU lui +aisait +ranc%ir

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l’éc%elon sui ant le plus ite possi=le R spéculation sur la part de prise 8ui serait généreusement distri=uée 4 la maison. a ec la seule condition de rendre su++isamment con+orta=le le petit cottage dans le8uel lui et >anny passeraient ensem=le toute leur ie. Les préoccupations immédiates de >anny en ce 8u’elles concernaient &lle CraN+ord. ne +urent pas e++leurées dans leur con ersation. 6illiam sa ait ce 8ui s’était passé. et. de tout son c'ur. regrettait. 8ue les sentiments de sa s'ur +ussent si +roids en ers un %omme 8u’il considérait comme le premier des %ommes de caract5re R mais il était d’Fge 4 Atre tout amour. et par cela mAme. incapa=le de =lFmer R et connaissant son 'u 4 ce su$et. il ne oulait pas l’a++liger par la plus petite allusion. (lle a ait raison de supposer 8ue &. CraN+ord ne l’a ait pas encore ou=liée. (lle a ait +ré8uemment reKu des nou elles de sa s'ur. durant les trois semaines écoulées depuis leur sé$our 4 &ans+ield et dans c%a8ue lettre elle a ait trou é 8uel8ues lignes de lui@mAme. aussi c%aleureuses et décidées 8ue ses discours. >anny trou ait cette correspondance aussi
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déplaisante 8u’elle l’a ait craint. Le style des lettres de &lle CraN+ord. gai et a++ectueu/. la désespérait. indépendamment de ce 8u’elle était +orcée de lire de la plume du +r5re. car (dmond n’a ait de cesse 8u’elle lui eCt lu l’essentiel de la lettre. et alors elle a ait 4 écouter ses cris d’admiration pour son style et la c%aleur de son a++ection. 3l y a ait. en +ait. tant de messages. tant d’allusions ou de sou enirs. se rattac%ant 4 &ans+ield dans c%a8ue lettre. 8ue >anny pou ait 4 peine les supporter. 9e trou er elle@mAme entraJnée dans pareille a enture. contrainte 4 une correspondance 8ui lui apportait les éloges de l’%omme 8u’elle n’aimait pas. et l’o=ligeant 4 +a oriser la passion de l’%omme 8u’elle aimait. était actuellement morti+iant. (n ceci. pourtant. son déplacement actuel l’a antageait. ;e restant plus sous le mAme toit 8u’(dmond. elle espérait 8ue &lle CraN+ord n’aurait plus de moti+ d’écrire. et 8u’4 "ortsmout% leur correspondance se réduirait 4 rien. A ec de telles pensées. parmi cent autres. >anny poursui ait son oyage. tran8uille et $oyeuse. et aussi rapidement 8u’on pou ait
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l’espérer. en ce mau ais mois de +é rier. 3ls arri 5rent 4 #/+ord. mais ne $et5rent 8u’un coup d’'il rapide au Coll5ge d’(dmond. 8uand ils pass5rent de ant. et ne s’arrAt5rent 8u’en atteignant ;eN=ury. oD un repas copieu/. réunissant le dJner et le souper. termina les agréments et les +atigues du $our. Le matin sui ant. ils repartirent 4 la premi5re %eure R et sans incidents. ni délais. a anc5rent réguli5rement pour Atre au/ en irons de "ortsmout% alors 8u’il +aisait encore $our R ce 8ui permit 4 >anny de regarder autour d’elle et de s’étonner 4 la ue des nou elles constructions. 3ls pass5rent le <aN=ridge et entr5rent en ille R la lumi5re commenKait 4 décliner. lors8ue guidés par la oi/ puissante de 6illiam. ils tourn5rent dans une rue étroite. enant de 7ig% street. et s’arrAt5rent de ant la porte d’une petite maison maintenant %a=itée par &. "rice. >anny était tout agitée et i=rante O tout espoir et appré%ension. Au moment oD ils s’arrAt5rent. une ser ante malpropre les attendant en souriant sur le seuil s’a anKa et. plus disposée 4 raconter

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les nou elles 8u’4 les aider le moins du monde. commenKa immédiatement par : , Le /hrush est sorti du port. s’il ous plaJt. &onsieur. et l’un des o++iciers est enu ici pour... - (lle +ut interrompue par un gamin élancé de onGe ans. 8ui =ondissant %ors de la maison. repoussa la ser ante de cPté. et tandis 8ue 6illiam ou rait la porti5re. cria : O Vous arri eG $uste 4 temps. ;ous ous guettons depuis une demi@%eure. Le /hrush est sorti du port ce matin. Je l’ai u. C’était un =eau spectacle. 3ls pensent 8u’il rece ra ses ordres dans un $our ou deu/. &. Camp=ell était ici 4 8uatre %eures et ous a demandé R il a ait o=tenu un des canots du /hrush et il est parti 4 si/ %eures R il espérait 8ue ous serieG ici 4 temps pour l’accompagner. In regard ou deu/ 4 >anny. 8ue 6illiam aidait 4 descendre de oiture. +ut toute l’attention 8ue lui accorda ce +r5re retrou é. 3l ne s’opposa. toute+ois. pas 4 ce 8u’elle l’em=rassFt. =ien 8u’encore tout occupé 4 donner des détails les plus particuliers sur la sortie du port du /hrush. 3l

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portait 4 celui@ci un intérAt mar8ué comme s’il allait commencer sa carri5re de marin. 4 son =ord. 4 l’instant mAme. L’instant sui ant. >anny se trou ait dans l’étroit corridor de la maison et dans les =ras de sa m5re. Celle@ci la reKut a ec toutes les mar8ues d’une raie tendresse et lui o++rit un isage d’autant plus aima=le 8ue >anny y retrou ait les traits de sa tante Bertram. (t oici ses deu/ s'urs. 9uGanne. une $olie +ille de 8uatorGe ans =ien plantée. et Betsy. la plus $eune de la +amille. d’en iron cin8 ans R toutes deu/ se montr5rent %eureuses de la oir sans se li rer toute+ois 4 des démonstrations e/cessi es. &ais >anny ne demandait pas 8u’on +Jt des mani5res R du moment 8u’on l’aimait elle se trou ait satis+aite. (lle +ut. alors. introduite dans un salon si petit. 8ue sa premi5re idée +ut 8ue ce n’était 8u’une antic%am=re et elle s’arrAta un moment. s’attendant 4 Atre in itée 4 aller plus a ant. &ais 8uand elle it 8u’il n’y a ait pas d’autre porte et 8ue la pi5ce présentait tous les signes d’une occupation récente. elle reprit ses sens et se ra=roua elle@mAme.
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9a m5re. toute+ois. ne pou ait pas rester asseG longtemps pour suspecter 8uoi 8ue ce +Ct. (lle était allée de nou eau ers la porte d’entrée pour accueillir 6illiam. O #%. mon c%er 6illiam. comme $e suis contente de ous oir S &ais dites. a eG@ ous entendu la nou elle au su$et du /hrush L 3l a dé$4 8uitté le port. trois $ours a ant 8ue nous nous y attendions R et $e ne sais pas ce 8ue $e ais +aire pour les e++ets de 9am. ils ne seront $amais prAts 4 temps R parce 8ue le =ateau pourrait a oir des ordres. peut@Atre dé$4 pour demain. Cela me prend 4 l’impro iste. (t maintenant ous de eG aussi ous rendre 4 9pit%ead. Camp=ell a été ici. il était =ien ennuyé pour ous R et maintenant 8u’alleG@ ous +aire L Je comptais passer une si agréa=le soirée a ec ous et oil4 8ue $e me sens dé=ordée. 9on +ils lui répondit gaiement. disant 8ue tout était pour le mieu/. passant lég5rement sur l’ennui de de oir partir si ite et si précipitamment. O 9Crement. $’aurais pré+éré 8u’il reste au port.

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$’eusse pu passer 8uel8ues %eures agréa=lement a ec ous R mais comme il y a une em=arcation 4 terre. il aut mieu/ 8ue $e m’en aille tout de suite R il n’y a rien d’autre 4 +aire. <e 8uel cPté le /hrush est@il 4 l’ancre 4 9pit%ead L "r5s du Canopus L &ais peu importe O oil4 >anny au parloir et 8u’a ons@nous 4 rester dans le esti=ule L VeneG. m5re. ous a eG 4 peine regardé otre propre et c%5re >anny. Tous deu/ entr5rent et &me "rice. ayant gentiment em=rassé de nou eau sa +ille. et +ait 8uel8ues remar8ues sur sa taille. commenKa a ec une sollicitude toute naturelle 4 s’intéresser 4 leurs +atigues et au/ =esoins des oyageurs. O "au res c%éris S Comme ous de eG Atre +atigués tous les deu/ S (t maintenant. 8ue désireG@ ous L Je commenKais 4 croire 8ue ous ne iendreG plus. Betsy et moi ous a ons attendu toute une demi@%eure. (t 8uand a eG@ ous eu 8uel8ue c%ose 4 manger L (t 8ue oudrieG@ ous maintenant L "eut@Atre aimerieG@ ous a oir un peu de iande. ou seulement du t%é apr5s otre oyage... ou sinon $e ous aurais

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préparé 8uel8ue c%ose. (t maintenant $e crains 8ue Camp=ell n’arri e ici a ant 8u’on ait eu le temps de préparer une tranc%e de iande et nous n’a ons pas de =ouc%er dans le oisinage. C’est tr5s ennuyeu/ de n’a oir pas de =ouc%er dans la rue. ;ous étions mieu/ lotis dans notre derni5re maison. "eut@Atre serieG@ ous contents d’a oir du t%é. aussitPt 8u’il pourra Atre prAt L Tous deu/ déclar5rent 8u’ils pré+éreraient le t%é 4 toute autre c%ose. O Alors. Betsy. ma c%5re. cours 4 la cuisine et ois si ?e=ecca a mis l’eau 4 =ouillir R et dis@lui d’apporter tout pour le t%é aussitPt 8ue possi=le. Je oudrais 8ue la sonnette soit réparée. mais Betsy est une tr5s %a=ile petite messag5re. Betsy s’en +ut a ec célérité. +i5re de montrer ses capacités 4 sa nou elle s'ur. si élégante. O <ou/ ciel S continua sa m5re préoccupée. 8uel mau ais +eu nous a ons. et $’oserais dire 8ue ous Ates tous deu/ transis de +roid. Approc%eG otre c%aise. mes c%éris. Je ne sais pas oD ?e=ecca a eu la tAte. Je suis sCre de lui a oir dit d’apporter du c%ar=on. il y a une demi@%eure
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dé$4. 9uGanne. ous aurieG dC prendre soin du +eu. O J’étais en %aut. maman. occupée 4 déménager mes e++ets. dit 9uGanne sur la dé+ensi e et d’un ton décidé 8ui surprit >anny. Vous sa eG. ous eneG $ustement de décider 8ue ma s'ur >anny et moi occuperions l’autre c%am=re R et $e ne suis pas par enue 4 me +aire aider tant soit peu par ?e=ecca. <e nou elles discussions +urent pré enues par di ers remue@ménage R d’a=ord le coc%er int réclamer son dC O alors il y eut une dispute entre 9am et ?e=ecca sur sa +aKon de monter le co++re de sa s'ur. 8ue 9am oulait manipuler 4 son gré R et +inalement &. "rice lui@mAme +it son entrée. précédé de sa oi/ sonore. et a ec une esp5ce de $uron. il repoussa du pied la alise de son +ils et le carton de sa +ille. dans le esti=ule. et réclama une =ougie R aucune =ougie ne +ut cependant apportée et il entra dans la pi5ce. >anny. a ec des sentiments plutPt incertains. s’était le ée pour lui serrer la main. mais elle se laissa c%oir de nou eau. ne se oyant mAme pas

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remar8uée dans la pénom=re. A ec une poignée amicale. il serra la main de son +ils et d’un ton i+ il commenKa aussitPt : O 7a S la =ien enue. mon +ils S 7eureu/ de ous oir. A eG@ ous entendu la nou elle L Le /hrush a 8uitté le port ce matin. La nou elle est prompte. oyeG@ ous. "ar <ieu. ous Ates l4. tout $uste 4 temps. Le docteur est enu ici s’in+ormer de ous : il a une des em=arcations et doit partir pour 9pit%ead 4 si/ %eures. ainsi ous +erieG mieu/ de l’accompagner. J’ai été c%eG Turner. pour otre pension R tout est en oie d’arrangement. Je ne m’étonnerais pas 8ue ous rece ieG os ordres demain R mais ous ne pou eG pas na iguer. a ec ce ent. si otre direction est ers l’ouest. et le capitaine 6als% pense 8ue otre course est certainement ers l’ouest. a ec l’&l).hant. "ar <.... $e sou%aite 8ue cela soit. &ais le ieu/ 9c%oley disait. 4 l’instant mAme. 8u’il croyait 8ue ous serieG d’a=ord en oyé sur le /exel. Bien. =ien. nous sommes prAts 8uoi 8u’il arri e. &ais. par <.... ous a eG man8ué une =elle sc5ne en n’étant pas ici ce matin pour oir sortir le /hrush du port. Je
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n’aurais pas oulu la man8uer pour mille li res. Le ieu/ 9c%oley accourut 4 l’%eure du dé$euner pour dire 8ue le =Ftiment a ait 8uitté ses amarres et 8u’il sortait. Je me le ai d’un =ond et ne +is 8ue deu/ pas $us8u’4 la plate@+orme. 9i $amais il y eut une =eauté +lottante. c’en était une R et le oil4 4 l’ancre 4 9pit%ead et tout le monde en Angleterre le prendrait pour un ingt@%uit. J’étais sur la plate@+orme cette apr5s@midi pour le regarder. 3l est =ord 4 =ord a ec l’ 3ud8mion. entre ce dernier et le 1l)o.9tre. précisément 4 l’est du ponton. O 7a S s’écria 6illiam. c’est l4 8ue $e l’aurais mené moi@mAme. c’est le meilleur mouillage 4 9pit%ead. &ais oici ma s'ur. &onsieur. ici est >anny. dit@il en se tournant et la menant en a ant R il +ait si o=scur 8ue ous ne la oyeG pas. (t reconnaissant 8u’il l’a ait enti5rement ou=liée. &. "rice reKut sa +ille R et l’ayant étreinte cordialement et o=ser é 8u’elle était de enue une +emme et 8u’elle oudrait a oir =ientPt un épou/. sem=la =ien enclin 4 ouloir l’ou=lier de nou eau.

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>anny retom=a sur son si5ge. a ec des sentiments douloureusement =lessés par son langage et son odeur d’alcool R et il continua 4 ne parler 8u’a ec son +ils et seulement 4 propos du /hrush. 8uoi8ue 6illiam. tout intéressé 8u’il était par ce su$et. eCt 4 di erses reprises essayé de +aire penser son p5re 4 >anny. 4 sa longue a=sence et 4 son long oyage. (t tandis 8u’ils rest5rent assis encore 8uel8ue temps. on +init par apporter une =ougie R mais comme il n’y a ait mAme pas encore de t%é 4 oir. ni. d’apr5s les rapports de Betsy dans la cuisine. =eaucoup d’espoir d’en a oir a ant un laps de temps considéra=le. 6illiam se décida 4 aller c%anger de costume et 4 +aire les préparati+s nécessaires pour se rendre directement 4 =ord. de +aKon 4 pou oir prendre le t%é apr5s. 4 son aise. Comme il 8uittait la c%am=re. deu/ garKons 4 la +igure rose. lo8ueteu/ et sales. Fgés de %uit 4 neu+ ans. y +irent irruption. +raJc%ement relFc%és de l’école et enant. pleins d’ardeur. pour oir leur s'ur et dire 8ue le /hrush a ait 8uitté le port R Tom et C%arles : C%arles était né depuis le

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départ de >anny. mais elle a ait sou ent aidé 4 soigner Tom et elle sentait un plaisir particulier 4 le re oir. Tous deu/ +urent em=rassés tr5s tendrement. mais elle désira garder Tom pr5s d’elle. pour tFc%er de reconnaJtre les traits du =é=é 8u’elle a ait aimé et 4 8ui elle a ait parlé de la pré+érence en+antine 8u’il éprou ait pour elle. Tom. cependant. n’a ait aucune disposition d’esprit pour un pareil traitement : il ne enait pas 4 la maison pour rester de=out et s’entendre parler. mais pour courir et +aire du =ruit R et les deu/ garKons eurent ite +ait de s’arrac%er 4 elle. et cla8u5rent la porte du parloir si +ort 8ue ses tempes lui +irent mal. (lle a ait u maintenant tous ceu/ 8ui étaient 4 la maison R il ne restait plus 8ue deu/ +r5res. entre elle et 9uGanne. dont l’un était employé de l’*tat. 4 Londres. et l’autre enseigne de aisseau sur un na ire +aisant le commerce a ec les 3ndes. &ais 8uoi8u’elle eCt u tous les mem=res de la +amille. elle n’a ait pas encore entendu tout le =ruit 8u’ils pou aient +aire. In nou eau 8uart d’%eure lui en +it connaJtre pas mal de plus. 6illiam appela =ientPt sa m5re et ?e=ecca du
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palier du second étage. 3l était em=arrassé parce 8u’il ne retrou ait pas une c%ose 8u’il a ait laissée l4. Ine cle+ a ait été déplacée. Betsy accusée d’a oir touc%é 4 son nou el uni+orme et 8uel8ue simple mais essentielle retouc%e 8u’on a ait promis de +aire au gilet de son uni+orme a ait été compl5tement ou=liée. &me "rice. ?e=ecca et Betsy. toutes mont5rent pour se dé+endre. toutes parl5rent en mAme temps. mais ?e=ecca plus +ort 8ue les autres. et il +allut tout +aire cependant aussi =ien 8ue possi=le. et en grande %Fte. 6illiam essayant en ain de +aire descendre Betsy ou de l’empAc%er d’Atre importune oD elle l’était R et le tout. comme pres8ue c%a8ue porte dans la maison était ou erte. pou ait Atre entendu clairement dans le parloir. sau+ 8uand. par inter alles. le grand tumulte de 9am. Tom et C%arles se donnant mutuellement la c%asse dans l’escalier. se cul=utant et criant. étou++ait tous les autres =ruits. >anny était pres8ue étourdie. L’e/iguQté de la maison. le peu d’épaisseur des murs rendait

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c%a8ue =ruit si proc%e d’elle. 8u’a$outés 4 la +atigue du oyage et 4 toute sa récente agitation. elle sa ait di++icilement les supporter. <ans la pi5ce mAme il +aisait asseG tran8uille. car 9uGanne ayant disparu a ec les autres. il ne resta =ientPt plus 8ue son p5re et elle R et lui tirant de sa poc%e un $ournal. emprunt coutumier +ait 4 un oisin. s’appli8uait 4 l’étudier. sans sem=ler mAme se sou enir de l’e/istence de sa +ille. La =ougie solitaire était tenue entre le papier et lui sans le moindre souci pour son é entuelle commodité 4 elle R mais elle n’a ait rien 4 +aire et était contente d’a oir un écran entre la lumi5re et sa tAte endolorie. tandis 8u’elle était plongée dans une contemplation déconcertante. interrompue et a++ligeante. (lle était 4 la maison. &ais %élas S ce n’était pas une maison telle. ni une réception telle 8u’elle n’espérait. (lle se réprimanda elle@mAme R elle était déraisonna=le. Muel droit a ait@elle au/ égards de sa +amille L (lle ne pou ait pas en a oir apr5s a oir été si longtemps perdue de ue S Les préoccupations

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pour 6illiam de aient Atre les plus c%5res O elles l’a aient tou$ours été O et il y a ait a=solument droit. Muand mAme. a oir pu dire si peu d’elle et a oir été si peu interrogée sur elle@mAme. 8u’on ne se +Ct mAme pas intéressé 4 elle apr5s &ans+ield S Cela lui +it de la peine d’a oir ou=lié &ans+ield R les amis 8ui a aient tant +ait. les c%ers. c%ers amis S &ais ici un su$et dominait tous les autres. "eut@Atre cela de ait@il Atre ainsi. La destination du /hrush de ait Atre d’un intérAt prédominant pour le moment. In $our ou deu/ +erait oir la di++érence. (lle seule était 4 =lFmer. (ncore 8u’elle crCt 8u’4 &ans+ield ce n’eCt pas été ainsi. ;on. dans la maison de son oncle il y aurait eu une distinction de temps et de saisons. un ordre de c%oses. des con enances. des égards en ers c%acun et 8ui +aisaient dé+aut ici. La seule interruption 8ue de pareilles pensées reKurent pendant une demi@%eure +ut pro o8uée par un éclat su=it de son p5re et pas du tout calculé pour les apaiser. E un acarme impossi=le de coups et de cris dans le esti=ule. il s’écria :

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O Le dia=le emporte ces $eunes c%iens S Comme ils crient S (t la oi/ de 9am plus +ort 8ue toutes les autres S Ce garKon a des dispositions pour de enir maJtre d’é8uipage. 7ol4 S toi. 9am. arrAte ton maudit si++let. ou $e ais t’attraper S Cette menace eut si peu d’e++et 8ue =ien 8ue les trois garKons +issent irruption ensem=le dans la pi5ce. >anny ne put y oir d’autre preu e 8ue celle de leur épuisement. ce 8ue leurs +aces =rClantes et leur respiration %aletante sem=laient con+irmer. d’autant plus 8u’ils continuaient 4 se donner des coups de pied ou 4 a oir des éclats de oi/ soudains sous les yeu/ mAmes de leur p5re. Muand la porte s’ou rit de nou eau. ce +ut pour 8uel8ue c%ose de plus agréa=le R c’était le ser ice 4 t%é. 8u’elle a ait commencé 4 désespérer de oir encore ce soir. 9uGanne et une ser ante. dont l’apparence %um=le in+orma >anny. 4 sa grande surprise. 8u’elle a ait u aupara ant la ser ante principale. apport5rent tout le nécessaire pour le repas R 9uGanne. en mettant la =ouilloire sur le +eu. $eta un coup d’'il

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sur sa s'ur. comme si elle était %ésitante entre le sentiment agréa=le et triomp%ant de montrer son acti ité et son utilité. et la crainte de se oir déconsidérée pour une telle =esogne. , (lle a ait été 4 la cuisine. e/pli8ua@t@elle. pour talonner 9ally et aider 4 +aire les rPties et =eurrer le pain O sinon elle ne sa ait pas 8uand ils auraient eu le t%é O et elle était sCre 8ue sa s'ur de ait désirer 8uel8ue c%ose apr5s ce oyage. >anny était tr5s reconnaissante. (lle de ait =ien a ouer 8u’elle serait contente de =oire le t%é. et 9uGanne s’employa aussitPt 4 le préparer. comme si elle était contente de s’a++airer toute seule R et seulement a ec un peu trop de %Fte et 8uel8ues essais irré+léc%is de maintenir ses +r5res en meilleur ordre 8u’elle ne le pou ait. elle s’ac8uitta tr5s =ien de sa tFc%e. L’esprit de >anny +ut aussi ite reposé 8ue son corps. sa tAte et son c'ur se sentirent =ien ite mieu/ de ant une gentillesse si =ien 4 propos R 9uGanne a ait un aspect ou ert et sensé R elle était comme 6illiam. et >anny espérait rencontrer c%eG elle la mAme =ien eillance en ers elle 8ue c%eG lui.

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<ans cette atmosp%5re calmée 6illiam re+it son entrée. sui i de peu par sa m5re et par Betsy. Lui dans son uni+orme de lieutenant. sem=lait plus %aut de stature. plus solide et plus élégant. et a ec le sourire le plus %eureu/ sur son isage. il alla droit 4 >anny. 8ui. se le ant de son si5ge. le regarda un instant a ec une admiration muette et puis $eta ses =ras autour de son cou. pour donner li=re cours 4 ses sanglots et se déc%arger ainsi de ses di erses émotions de peine et de plaisir. ;e oulant pas paraJtre mal%eureuse. elle se ressaisit aussitPt. et séc%ant ses larmes. +ut capa=le d’o=ser er et d’admirer toutes les parties remar8ua=les de son uni+orme en l’écoutant. a ec un esprit 8ui reprenait courage. e/primer son espoir récon+ortant d’Atre 4 terre un =on moment c%a8ue $our a ant de mettre 4 la oile. et mAme de la mener 4 9pit%ead oir le sloop. Le proc%ain remue@ménage amena &. Camp=ell. le médecin de =ord du /hrush. un $eune %omme de tr5s =onne tenue. 8ui enait c%erc%er son ami et 4 8ui l’on put. par 8uel8ue com=inaison. trou er une c%aise et grFce 4 un

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la age rapide par la $eune ser euse de t%é. une tasse et une soucoupe R et apr5s un 8uart d’%eure de con ersation sérieuse entre les messieurs. au milieu du =ruit et du dérangement. %ommes et garKons tous ensem=le a++airés. le moment int de s’en aller R tout était prAt. 6illiam prit congé. et tous s’en +urent car les trois garKons. malgré les pri5res de leur m5re. décid5rent d’accompagner leur +r5re et &. Camp=ell $us8u’4 la poterne R et &. "rice partit en mAme temps pour rapporter le $ournal de son oisin. &aintenant on pou ait espérer un peu de tran8uillité R et. en e++et. 8uand ?e=ecca eut été c%argée de dé=arrasser le ser ice 4 t%é. et 8ue &me "rice eut parcouru un temps la c%am=re 4 la rec%erc%e d’une manc%e de c%emise. 8ue Betsy décou rit en+in dans un tiroir 4 la cuisine. la petite troupe de +emmes +ut en+in apaisée passa=lement. et la m5re s’étant lamentée de nou eau sur l’impossi=ilité d’a oir eu le temps de préparer les a++aires de 9am. a ait le loisir de songer 4 sa +ille aJnée et au/ amis de c%eG 8ui elle enait.

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Muel8ues 8uestions +urent posées. mais une des toutes premi5res : , Comment sa s'ur Bertram s’arrangeait@elle a ec les ser antes L *tait@elle aussi empoisonnée 8u’elle pour trou er des domesti8ues con ena=les L - O et ainsi ses idées eurent tPt +ait de 8uitter le ;ort%amptons%ire. pour se +i/er sur ses propres di++icultés domesti8ues R et le caract5re impossi=le de toutes les ser antes de "ortsmout%. dont elle croyait 8ue les deu/ siennes +ussent les pires. a=sor=a toutes ses pensées. Les Bertram +urent totalement ou=liés. en détaillant les +autes de ?e=ecca contre 8ui 9uGanne a ait aussi =eaucoup 4 témoigner. et la petite Betsy encore =ien plus. et 8ui sem=lait Atre si peu recommanda=le 8ue >anny ne put pas se dé+endre de penser modestement 8ue sa m5re allait la ren oyer a ant 8ue son terme d’un an ne +Ct ac%e é. O In an S s’écria &me "rice. $e suis =ien sCre. $e l’esp5re. 8ue $e serai dé=arrassée d’elle a ant 8u’elle ne soit restée un an. cela nous reporterait 4 no em=re. Les ser antes en sont arri ées 4 un tel point. ma c%5re. 4 "ortsmout%. 8ue c’est un
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rai miracle si 8uel8u’un les tient plus d’une demi@année. Je n’ai aucun espoir d’Atre $amais satis+aite R et. si $’a ais 4 me séparer de ?e=ecca. ce ne serait 8ue pour a oir 8uel8ue c%ose de pis. (t encore $e ne crois pas 8ue $e sois une maJtresse tr5s di++icile 4 contenter R et $e suis sCre 8ue la place est tr5s +acile. car il y a tou$ours une de mes +illes a ec elle. et $e +ais sou ent moi@mAme la moitié de la =esogne. >anny était silencieuse R mais non pas d’Atre con aincue 8ue 8uel8ue rem5de ne pCt pas Atre trou é 4 8uel8ues@uns de ces mau/. (n regardant Betsy. elle ne pou ait pas s’empAc%er de penser particuli5rement 4 une autre s'ur. une tr5s $olie petite +ille. 8u’elle a ait 8uittée l4. pas =eaucoup plus $eune au moment oD elle était partie pour le ;ort%amptons%ire. et 8ui était morte 8uel8ues années plus tard. 3l y a ait eu 8uel8ue c%ose de particuli5rement aima=le en elle. >anny. dans ces $ours anciens. l’a ait pré+érée 4 9uGanne R et 8uand la nou elle de sa mort eut en+in atteint &ans+ield. elle en a ait été un moment +ort a++ligée. La ue de Betsy lui rappela l’image de la petite &ary. et pour rien au monde elle n’aurait
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oulu peiner sa m5re en +aisant allusion 4 elle. (n regardant Betsy a ec ces idées. celle@ci. 4 une courte distance. montrait une c%ose pour attirer son attention et tFc%ait en mAme temps 4 la soustraire au/ regards de 9uGanne. O Mu’a eG@ ous l4. mon amour L dit >anny. VeneG et montreG@le moi. C’était un cani+ en argent. 9uGanne se dressa. le réclama comme le sien et essaya de l’arrac%er R mais l’en+ant courut se mettre sous la protection de sa m5re et 9uGanne ne put 8u’éclater en reproc%es dans l’espoir é ident de gagner >anny 4 sa cause. 3l était inadmissi=le 8u’elle ne pCt a oir son propre cani+ R car c’était son propre cani+ R sa petite s'ur &ary le lui a ait donné sur son lit de mort. et on aurait dC depuis longtemps le con+ier 4 sa propre garde. &ais maman le tenait et laissait tou$ours Betsy s’en emparer R et +inalement Betsy l’a=Jmerait et le rece rait pour elle. 8uoi8ue maman lui eCt promis 8ue Betsy ne le tiendrait pas en mains. >anny en +ut péni=lement impressionnée. 9on
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sens du de oir. de l’%onneur. de la tendresse était =lessé par les paroles de sa s'ur et la réponse de sa m5re. O Voyons. 9uGanne. s’écria &me "rice d’une oi/ plainti e. oyons. comment pou eG@ ous Atre si méc%ante L Vous ous 8uerelleG tou$ours pour ce cani+. Je oudrais 8ue ous soyeG moins agressi e. "au re petite Betsy. comme 9uGanne est méc%ante a ec ous S &ais ous n’aurieG pas dC le prendre. ma c%érie. 8uand $e l’ai mis dans le tiroir. Vous sa eG 8ue $e ous ai dit de ne pas le prendre parce 8ue 9uGanne est si =utée 4 ce su$et. Je de rai le cac%er de nou eau. Betsy. La pau re petite &ary était loin de s’imaginer 8ue ce serait une occasion de discorde 8uand elle me le donna 4 garder seulement deu/ %eures a ant sa mort. "au re petite Fme S (lle pou ait 4 peine encore se +aire entendre et elle disait si gentiment : , Laisse ma s'ur 9uGanne a oir mon cani+. maman. 8uand $e serai morte et enterrée. - "au re c%5re petite S elle y tenait tant. >anny. 8u’elle a oulu 8u’il +Ct dans son lit pendant tout le temps de sa maladie. C’était le cadeau de sa =onne marraine. la ieille &me &a/Nell. si/ semaines seulement
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a ant 8u’elle mourCt. C%5re petite douce créature. (n+in elle a été déli rée de tout mal +utur. &a petite Betsy c%érie. ous n’a eG pas la c%ance d’a oir une si =onne marraine. Tante ;orris it trop loin de nous pour penser 4 d’aussi petites gens 8ue ous. >anny. en e++et. n’a ait rien 4 rapporter de la part de tante ;orris. sau+ un message pour dire 8u’elle espérait 8ue sa +illeule était une sage en+ant. 3l y a ait eu 4 un moment donné un léger murmure dans le salon 4 &ans+ield "ar:. concernant l’en oi d’un li re de pri5res R mais ensuite. le silence s’était +ait 4 ce su$et. & me ;orris. cependant. était allée 4 la maison et a ait descendu deu/ ieu/ li res de pri5re de son mari dans ce =ut R mais apr5s ré+le/ion. elle a ait mis +in 4 sa générosité. L’un +ut $ugé imprimé dans un caract5re trop petit pour l’'il d’un en+ant. et l’autre trop encom=rant 4 porter. >anny. +atiguée et encore +atiguée. accepta a ec reconnaissance la premi5re in itation 4 aller au lit. et a ant 8ue Betsy eCt +ini de réclamer l’autorisation de rester le ée une %eure de plus en

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l’%onneur de sa s'ur. elle s’était retirée. laissant de nou eau tout dans le =ruit et la con+usion. les garKons réclamant des rPties au +romage. le p5re du r%um et de l’eau. et ?e=ecca n’étant nulle part oD elle de ait Atre. 3l n’y a ait rien pour la remonter dans cette c%am=re étroite et pau rement meu=lée 8u’elle de ait partager a ec 9uGanne. L’e/iguQté des places en =as et en %aut. en e++et. et l’étroitesse du esti=ule et de la cage d’escalier. l’impressionn5rent au@del4 de toute imagination. (lle apprit ite 4 songer a ec respect 4 son propre petit coin 4 &ans+ield "ar:. dans cette maison $ugée trop petite pour le con+ort de tous.

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VIII
9i 9ir T%omas a ait pu oir tous les sentiments de sa ni5ce. 8uand elle écri it sa premi5re lettre 4 sa tante. il n’aurait pas désespéré R car 8uoi8u’une nuit de =on repos. un matin agréa=le. l’espoir de re oir =ientPt 6illiam. et l’état relati ement tran8uille de la maison. du +ait 8ue Tom et C%arles étaient en classe. Tom tout 4 l’e/écution de 8uel8ue pro$et. et son p5re 4 ses +lFneries %a=ituelles. lui permissent de s’e/primer gaiement au su$et de la maison. elle se rendait cependant =ien compte dans son +or intérieur 8ue plusieurs om=res a aient été supprimées au ta=leau. 9’il a ait pu oir seulement la moitié de ce 8u’elle ressentait a ant la +in de la semaine. il aurait cru &. CraN+ord sCr d’elle. et il eCt été enc%anté de sa propre pré oyance. A ant la +in de la semaine tout ne +ut 8ue

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désappointement. <’a=ord 6illiam était parti. Le /hrush a ait reKu ses ordres. le ent a ait c%angé. et il +aisait oile moins de 8uatre $ours apr5s a oir atteint "ortsmout% R et pendant ces $ours@l4 elle ne l’a ait u 8ue deu/ +ois. 8uand il était enu 4 terre en ser ice commandé. 3l n’y a ait eu ni con ersations. ni promenade sur les remparts. ni isite au c%antier. ni connaissance +aite a ec le /hrush O rien du tout de ce 8u’ils a aient arrangé ou escompté. Tout lui man8uait ici. sau+ l’a++ection de 6illiam. 9a derni5re pensée en 8uittant la maison était pour elle. 3l retourna ers la porte en disant 4 sa m5re : O "reneG soin de >anny. m5re. (lle est délicate et pas %a=ituée 4 Atre =rus8uée comme nous tous. Je ous en ad$ure. preneG soin de >anny. 6illiam était parti. et la maison oD il l’a ait laissée était O >anny ne pou ait pas se cac%er le +ait O 4 tous les points de ue pres8ue e/actement le contraire de ce 8u’elle aurait pu sou%aiter. C’était le sé$our du =ruit. du désordre. et des incon enances. "ersonne n’y était 4 sa place. rien ne se +aisait comme il le +allait. (lle ne pou ait

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pas respecter ses parents autant 8u’elle l’eCt espéré. (n son p5re sa con+iance n’a ait pas été e/cessi e. mais il était plus insoucieu/ de sa +amille. ses %a=itudes étaient pires. ses mani5res plus rudes. 8u’elle@mAme ne s’y +ut attendue. 3l ne man8uait pas de capacités R mais il n’a ait aucun intérAt. ni aucun sa oir en de%ors de sa pro+ession R il ne lisait 8ue les $ournau/ et l’annuaire maritime R il ne parlait 8ue du c%antier. du port. de 9pit%ead et du , &ot%er=an: - R il $urait et =u ait. il était sale et grossier. (lle n’a ait $amais pu se sou enir de 8uel8ue c%ose 8ui s’approc%Ft de la tendresse dans ses rapports antérieurs a ec elle@mAme. 3l ne lui a ait laissé 8u’une impression générale d’%omme rude et =ruyant R et maintenant c’était 4 peine s’il remar8uait sa présence R encore était@ce pour +aire d’elle l’o=$et d’une plaisanterie grossi5re. 9a désillusion. en ce 8ui concernait sa m5re. était plus grande R l4 elle a ait espéré plus. et n’a ait trou é pres8ue rien. Tous les plans +latteurs de de enir 8uel8ue c%ose 8u’elle a ait éla=oré éc%ou5rent aussitPt. &me "rice n’était pas déplaisante R mais. au lieu de gagner la con+iance
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et l’a++ection de sa +ille. et de lui de enir de plus en plus c%5re. celle@ci ne trou a $amais en elle plus de gentillesse 8ue celle 8u’elle lui a ait montrée le $our de son arri ée. L’instinct de la nature était =ientPt satis+ait. et les a++ections de &me "rice n’a aient pas d’autre source. 9on c'ur et son temps étaient pleinement remplis R elle n’a ait ni loisirs. ni tendresse 4 donner 4 >anny. 9es +illes n’a aient $amais été grand@c%ose pour elle. (lle tenait =eaucoup 4 ses +ils. surtout 4 6illiam. mais Betsy était la premi5re de ses +illes dont elle eCt $amais +ait 8uel8ue cas. (n ers elle. elle était pres8ue inconsidérément indulgente. 6illiam était son orgueil R Betsy sa c%érie R et Jo%n. ?ic%ard. 9am. Tom et C%arles accaparaient tout le reste de sa sollicitude maternelle. tour 4 tour ses peines et ses consolations. 9es $ours se passaient dans une sorte d’empressement lent R tout était tou$ours acti+. sans 8u’on a anKFt. son tra ail tou$ours en retard. de 8uoi elle se plaignait tou$ours. sans c%anger de mét%ode R elle oulait Atre économe sans dispositions ni régularité R mécontente de ses ser antes. mais sans aptitudes pour les rendre
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meilleures. et. 8u’elle les aidFt. les réprimandFt. ou eCt de l’indulgence pour elles. ne par enant $amais 4 se +aire respecter. Muant 4 ses deu/ s'urs. &me "rice a ait de loin plus de ressem=lance a ec Lady Bertram 8u’a ec &me ;orris. (lle était une économe par nécessité. sans les dispositions de & me ;orris. et sans un peu de son acti ité. 9on naturel l’inclinait 4 la +acilité et 4 l’indolence comme c%eG Lady Bertram R et une telle situation d’opulence et d’oisi eté aurait été =eaucoup plus appropriée 4 ses capacités 8ue les e++orts et sacri+ices 8ue lui a ait alus son imprudent mariage. (lle aurait pu Atre une aussi =onne dame de 8ualité 8ue Lady Bertram. mais & me ;orris eCt été une plus respecta=le m5re de neu+ en+ants a ec des re enus réduits. >anny ne pou ait 8u’Atre sensi=le 4 tout cela. (lle a ait =eau se +aire scrupule d’employer les mots pour le dire. elle ne pou ait 8ue sentir 8ue sa m5re était une personne partiale. a euglée. une traJnarde. une négligente. 8ui laissait +aire ses en+ants et 8ue cette maison était la sc5ne de sa

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mau aise administration et des incommodités incessantes 8u’elle pro o8uait. et 8ui n’a ait ni talents. ni con ersation. ni a++ection pour elle@ mAme R pas de curiosité pour apprendre et aucune inclination pour la société. ce 8ui aurait pu pro o8uer en elle de tels sentiments. >anny était tr5s préoccupée de se rendre utile et de ne pas sem=ler dominer son milieu. de 8uel8ue +aKon dis8uali+iée ou impropre par son éducation étrang5re. 4 apporter son aide 4 rendre la maison con+orta=le. et pour cela se mit immédiatement 4 tra ailler pour 9am. et tra aillant de grand matin et tard le soir. a ec persé érance et diligence. +it tant. 8ue le garKon put s’em=ar8uer en+in a ec plus de la moitié de son linge prAt. (lle sentait une i e satis+action 4 se rendre utile. mais ne par enait pas 4 s’imaginer ce 8u’on eCt +ait sans elle. Tout. =ruyant et arrogant 8ue +Ct 9am. elle le regretta plutPt 8uand il s’en alla. car il était ingénieu/. intelligent et %eureu/ d’Atre employé 4 +aire des commissions en ille R et 8uoi8ue dédaignant les remontrances de 9uGanne dans la +orme oD elles étaient données. pourtant tr5s raisonna=les en
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elles@mAmes. a ec une i acité déplacée et impuissante. il commenKait 4 Atre in+luencé par les ser ices de >anny et son aima=le persuasion R et elle trou a 8ue le meilleur des trois cadets s’en était allé a ec lui. Tom et C%arles n’étant pas encore pr5s de cet Fge de compré%ension et de raison 8ui pourrait suggérer l’utilité 8u’il y a 4 se +aire des amis et 4 tFc%er de se rendre moins désagréa=le. Leur s'ur désespéra =ientPt de +aire la moindre impression sur eu/ R ils étaient a=solument indompta=les par un 8uelcon8ue des moyens 8u’elle a ait le courage ou le temps d’essayer. C%a8ue apr5s@midi apportait un retour de leurs $eu/ olages partout dans la maison R et elle apprit =ientPt 4 soupirer 4 l’approc%e du demi $our de congé régulier du samedi apr5s@midi. Betsy. aussi une en+ant gFtée. %a=ituée 4 considérer l’alp%a=et comme son plus grand ennemi. a=andonnée au/ ser antes selon son =on plaisir. et puis encouragée 4 enir rapporter tout le mal possi=le d’elles. était pres8ue aussi prAte 4 désespérer d’Atre capa=le de l’aimer ou de

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l’aider R et au su$et du caract5re de 9uGanne elle a ait raison d’Atre scepti8ue. 9es désaccords continuels a ec sa m5re. ses disputes inconsidérées a ec Tom et C%arles. sa pétulance a ec Betsy. étaient aussi douloureu/ pour >anny. 8uoi8u’elle admJt 8u’ils étaient sou ent pro o8ués. mais elle craignait 8ue la disposition 8ui les portait 4 un tel degré ne pCt permettre la moindre tran8uillité 4 ce su$et. Ainsi était la maison 8ui de ait lui +aire ou=lier &ans+ield. et lui apprendre 4 songer 4 son cousin (dmond a ec des sentiments calmes. Au contraire. elle n’allait plus songer 8u’4 &ans+ield. 4 ses c%ers %a=itants. ses %a=itudes %eureuses. Toutes les c%oses du présent +ormaient un contraste complet a ec le passé. L’élégance. les con enances. la régularité. l’%armonie. et peut@Atre par dessus tout la pai/ et la tran8uillité de &ans+ield lui étaient rappelés tous les $ours. La ie au milieu du =ruit incessant était pour une comple/ion et un tempérament délicats et ner eu/ comme ceu/ de >anny. un mal 8u’aucune augmentation d’élégance ou

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d’%armonie n’aurait pu compenser. C’était la plus grande mis5re de toutes. E &ans+ield pas de disputes. pas de oi/ éle ées. pas d’éclats soudains. aucune menace de iolence n’était $amais entendue R tout allait dans un ordre régulier et gai R c%acun y a ait son importance selon son rang. les sentiments de tous entraient en ligne de compte. 9i $amais la tendresse +aisait dé+aut. les =ons sentiments et la =onne éducation la remplaKaient. et 8uant au/ petites noises causées par+ois par tante ;orris. elles étaient courtes. c’étaient des étilles. elles étaient comme une goutte d’eau dans l’océan. comparées au tumulte incessant de sa résidence actuelle. 3ci tout le monde était =ruyant. c%a8ue oi/ était +orte T4 l’e/ception. peut@Atre. de celle de sa m5re. 8ui rappelait la douce monotonie de celle de Lady Bertram. mais 8ui était plus maussadeU. #n criait pour c%a8ue c%ose dont on a ait =esoin et les ser antes criaient leurs e/cuses de la cuisine. Les portes ne +aisaient 8ue cla8uer. l’escalier n’était $amais en repos. rien n’était +ait sans =ruit. personne ne restait tran8uille et personne ne pou ait attirer l’attention 8uand ils parlaient.

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<ans un parall5le entre les deu/ maisons telles 8u’elles lui apparurent a ant la +in d’une semaine. >anny était tentée de leur appli8uer la cél5=re opinion du <r. Jo%nson sur le mariage et le céli=at. et de dire. 8ue 8uoi8ue &ans+ield "ar: pCt a oir 8uel8ues peines. "ortsmout% ne pou ait a oir de plaisirs.

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>anny n’a ait 8ue trop raison de ne rien attendre de &lle CraN+ord. maintenant. 4 la rapide cadence a ec la8uelle leur correspondance a ait commencé R la proc%aine lettre de &ary arri a apr5s un inter alle =ien plus long 8ue la précédente. mais elle se trompait en pensant 8u’un tel inter alle eCt été d’un grand soulagement pour elle. 3ci il y a ait un étrange c%angement d’esprit S (lle était raiment contente de rece oir la lettre 8uand celle@ci arri a. <ans son e/il présent de la =onne société. et 4 distance de tout ce 8ui aurait pu l’intéresser. une lettre de ceu/ appartenant au cercle oD son c'ur i ait. écrite a ec a++ection et 8uel8ue élégance était par+aitement accepta=le. L’e/cuse %a=ituelle d’engagements mondains tou$ours plus nom=reu/ était in o8uée pour e/pli8uer le retard de la

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lettre R , et maintenant 8ue $’ai commencé continua@t@elle , ma lettre ne audra pas la peine d’Atre lue. car elle n’o++rira 8ue peu d’amour 4 la +in. et trois ou 8uatre lignes passionnées de otre plus dé oué au monde 7. C. car 7enry est 4 ;or+ol: R il dut aller pour a++aires 4 ( ring%am il y a di/ $ours R peut@Atre n’était@ce 8u’un préte/te in o8ué pour pou oir oyager pendant 8ue ous le +aisieG. mais son a=sence peut +acilement e/pli8uer toute négligence de sa s'ur 4 ous écrire. car il n’y a pas eu de , Bien. &ary. 8uand écri eG@ ous 4 >anny L O ;’est@il pas temps pour ous d’écrire 4 >anny L - pour m’encourager. (n+in apr5s plusieurs essais pour nous rencontrer. $’ai u os cousins. la c%5re Julia et la tr5s c%5re &me ?us%Nort% R ils me trou 5rent 4 la maison %ier. et nous +Cmes contents de nous re oir. ;ous .ar:mes tr5s contents de nous re oir et $e crois 8ue réellement nous l’étions un peu. ;ous a ions =eaucoup 4 nous dire. Vous dirais@$e 8uel air a ait & me ?us%Nort% 8uand otre nom +ut mentionné L Je n’ai $amais cru 8u’elle eCt =esoin de sa oir se dominer. mais %ier elle 4 dC +aire un e++ort considéra=le. (n somme.
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Julia a ait la meilleure mine des deu/. du moins 8uand on parla de ous. 3l ne +ut plus 8uestion pour elle de reprendre ses couleurs du moment oD $e parlai de >anny. et $e parlai d’elle comme une s'ur le doit. &ais le $our iendra oD & me ?us%Nort% reprendra sa =onne mine R nous a ons des in itations pour sa premi5re , party -. le !H. Alors elle sera dans tout son a antage. car elle ou rira une des meilleures maisons de 6impole 9treet. J’y étais il y a deu/ ans. 8uand elle appartenait 4 Lady Lascelles. et $e la pré+5re 4 pres8ue tout ce 8ue $e connais 4 Londres. (lle sentira alors O pour employer une p%rase ulgaire O 8u’elle a reKu la aleur d’un penny pour c%a8ue penny. 7enry n’aurait pas pu lui procurer les moyens d’a oir une telle maison. J’esp5re 8u’elle s’en sou iendra et sera satis+aite. autant 8u’elle le peut. en +aisant partir la reine d’un palais. 8uoi8ue le roi pCt =ien apparaJtre dans le +ond R et $e n’ai aucun désir de la ta8uiner et $e ne lui im.oserai plus $amais otre nom. (lle se calmera petit 4 petit. <e tout ce 8ue $’entends et suppose. les attentions du Baron 6ilden%eim pour Julia continuent. mais $e ne sais pas s’il est +ort
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encouragé. (lle de rait trou er mieu/. In pau re %onora=le n’est pas grand@c%ose. et $e ne puis oir aucune inclinaison dans le cas présent. car 4 part ses rodomontades le pau re =aron n’a rien. Muelle di++érence une oyelle peut +aire S 9i ses , rents - Tses re enusU étaient seulement égau/ 4 ses , rants - TdéclamationsU S Votre cousin (dmond se déplace di++icilement R il est retenu sans doute par les de oirs paroissiau/. 3l y a peut@Atre 8uel8ue ieille +emme 4 con ertir 4 T%ornton Lacey. Je ne oudrais pas m’imaginer Atre négligée pour une 4eune +emme. Adieu. ma c%5re et douce >anny. ceci est une longue lettre de Londres R écris m’en une gentille pour ré$ouir les yeu/ d’7enry 8uand il re ient. et en oie@moi une description de tous les =rillants $eunes capitaines 8ue tu dédaignes pour lui. 3l y a ait grandement mati5re 4 méditation dans cette lettre. et surtout 4 de la méditation désagréa=le R et encore a ec tout le malaise 8u’elle apportait. elle la mettait en rapport a ec les a=sents. elle leur parlait de gens et de c%oses

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dont elle n’a ait $amais été aussi curieuse 8ue maintenant. et elle aurait été contente d’Atre certaine de rece oir une pareille lettre c%a8ue semaine. 9a correspondance a ec sa tante Bertram était la seule préoccupation d’intérAt ma$eur. Muant 4 des gens de la société 4 "ortsmout% 8ui auraient pu compenser ce 8ui lui man8uait c%eG elle. il n’y en a ait pas dans le cercle des connaissances de son p5re et de sa m5re pour lui donner la moindre satis+action : elle ne oyait personne en +a eur de 8ui elle pou ait sou%aiter de surmonter sa timidité et sa réser e. Tous les %ommes lui parurent grossiers. les +emmes toutes impertinentes. tout le monde mal édu8ué R et elle rendait aussi peu de satis+action 8u’elle en rece ait des ieilles ou nou elles connaissances 8ui lui étaient présentées. Les $eunes dames 8ui l’approc%5rent d’a=ord a ec 8uel8ue respect. en considération du +ait 8u’elle enait de la +amille d’un =aronet. étaient =ientPt o++ensées par ce 8u’elles appelaient des , airs - R et comme elle ne $ouait pas du piano et

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ne portait pas de =elles pelisses. elles ne pou aient pas. en l’o=ser ant mieu/. admettre en sa +a eur un droit de supériorité. La seule solide consolation 8ue >anny reKut pour tous les mau/ de la maison. la premi5re 8ue son $ugement pCt pleinement approu er et 8ui o++rJt 8uel8ue promesse d’a enir. +ut une connaissance plus appro+ondie de 9uGanne et l’espoir de lui pou oir Atre utile. 9uGanne s’était tou$ours aima=lement comportée a ec elle. mais le caract5re déterminé de ses mani5res l’a ait étonnée et alarmée. et ce ne +ut 8u’apr5s 8uinGe $ours. au moins. 8u’elle commenKa 4 comprendre une disposition si totalement di++érente de la sienne. 9uGanne remar8uait 8ue =eaucoup de c%oses allaient de tra ers 4 la maison et oulait y remédier R 8u’une +illette de 8uatorGe ans se =asant uni8uement et sans guide sur la raison. se trompFt dans ses mét%odes de ré+orme. n’était pas étonnant R et =ientPt >anny +ut plus disposée 4 admirer la clair oyance naturelle 8ui 4 un si $eune Fge par enait 4 distinguer le =ien et le mal a ec tant de $ustesse. 9uGanne agissait au nom des mAmes principes. en poursui ant le mAme
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syst5me 8ue son propre $ugement approu ait. mais 8ue son tempérament plus dou/ et plus accommodant l’empAc%ait d’e/primer. 9uGanne essayait de porter de l’aide l4 oD elle n’aurait pu 8ue partir et pleurer R et 8ue 9uGanne +Ct utile. elle le oyait R 8ue les c%oses mau aises comme elles étaient. eussent été pires sans son inter ention. et 8ue tant sa m5re 8ue Betsy étaient re enues de certains e/c5s d’indulgence et de ulgarité tr5s =lessants. <ans c%a8ue discussion a ec sa m5re. 9uGanne a ait l’a antage de la raison et $amais elle ne se laissait dé ier par les ca$oleries de sa m5re. L’a eugle tendresse 8ui autour d’elle produisait tou$ours du mal. elle ne l’a ait $amais connue. 3l n’y a ait pas de gratitude pour une a++ection passée ou présente. pour lui +aire mieu/ supporter les e/c5s de celle@ci c%eG les autres. Tout cela de int peu 4 peu é ident. et plaKa graduellement 9uGanne de ant sa s'ur comme un o=$et de compassion mélangée de respect. Mue ses +aKons de +aire +ussent =lFma=les et 8u’elles le +ussent par+ois tr5s +ort. ses mesures sou ent

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déplacées et intempesti es. et son aspect et son langage tr5s sou ent indé+enda=les. >anny ne pou ait s’empAc%er de le sentir R mais elle commenKait 4 espérer 8ue ces dé+auts pourraient Atre amendés. 9uGanne. trou ait@elle. a ait les yeu/ tournés ers elle et désirait 8u’elle eCt une =onne opinion d’elle R et toute nou elle 8ue +Ct pour >anny l’autorité. toute nou elle 8ue +Ct pour elle l’idée de se croire capa=le de guider et de conseiller 8uel8u’un. elle se décida 4 donner occasionnellement des a is 4 9uGanne. et 4 essayer 4 mettre en prati8ue pour son édi+ication des notions plus $ustes de ce 8ui était dC 4 c%acun. et 8ue sa propre éducation plus +a orisée a ait +i/ées en elle. 9on in+luence commenKa 4 se mani+ester par un acte de gentillesse pour 9uGanne. 8u’elle se décida en+in 4 +aire apr5s =eaucoup d’%ésitations dues 4 son souci de délicatesse. <5s le dé=ut elle a ait remar8ué 8u’une petite somme d’argent aurait pu. peut@Atre. réta=lir la pai/ pour tou$ours sur le su$et sensi=le du cani+ d’argent. maintenant

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tou$ours discuté. et l’argent 8u’elle possédait. son oncle lui ayant donné 10 ] au départ. elle pou ait en +aire =on usage. &ais elle était si peu %a=ituée 4 con+érer des +a eurs. si ce n’est 4 des gens tr5s pau res. si peu ersée dans l’art d’éloigner les mau/. ou dans celui de +aire des largesses 4 ses égau/. et elle a ait tellement peur de sem=ler s’éle er elle@mAme au rang d’une grande dame au/ yeu/ des siens. 8u’il lui +allut 8uel8ue temps pour déterminer 8ue ce ne serait pas malséant de sa part de donner un tel cadeau. (lle s’y décida en+in R un cani+ d’argent +ut ac%eté pour Betsy. et reKu a ec grand plaisir. sa nou eauté lui donnant tout l’a antage oulu sur l’autre R 9uGanne prit pleine possession du sien. Betsy déclarant gracieusement 8ue maintenant 8u’elle en a ait un =ien plus =eau elle@mAme. elle ne oudrait $amais plus l’autre O et aucun reproc%e ne sem=la a oir été adressé 4 la m5re également satis+aite. c%ose dont >anny a ait pres8ue craint 8u’elle +Ct impossi=le. L’acte était couronné de succ5s R une source de disputes domesti8ues a ait compl5tement été éliminée et ce +ut le moyen de s’ou rir le c'ur de 9uGanne et de lui donner

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8uel8ue c%ose de plus 4 aimer. 9uGanne sut prou er 8u’elle a ait de la délicatesse : satis+aite 8u’elle était d’Atre la propriétaire d’une c%ose pour la8uelle elle a ait lutté pendant deu/ ans au moins. elle craignait cependant 8ue sa s'ur la =lFmFt et lui destinFt un reproc%e pour a oir tant lutté $us8u’4 rendre cet ac%at indispensa=le 4 la tran8uillité dans la maison. (lle a ait un caract5re ou ert. (lle reconnut ses craintes. se =lFma d’a oir +ait tant de contestations et depuis cette %eure. >anny. saisissant la aleur de ses dispositions et oyant com=ien elle était portée 4 rec%erc%er sa =onne opinion et 4 s’en ré+érer 4 son $ugement. commenKa 4 sentir de nou eau les =énédictions de l’a++ection et 4 entretenir l’espoir de pou oir rendre ser ice 4 un esprit 8ui a ait =esoin de tant d’aide. et 8ui la méritait tant. (lle donna des conseils O conseils trop =ons pour ne pas Atre sui is une +ois =ien compris. et donnés si doucement a ec tant de circonspection. pour ne pas irriter un caract5re 8ui a ait ses dé+auts R et

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elle a ait la satis+action d’en o=ser er =ien sou ent les =ons e++ets R c’était le ma/imum pour 8uel8u’un 8ui oyant toute l’o=ligation et la con enance de la soumission et de la patience. oyait aussi a ec une acuité sympat%i8ue de sentiments tout ce 8ui de ait %eurter continuellement une +ille comme 9uGanne. 9on plus grand étonnement dans la mati5re de int =ientPt O non le +ait 8ue 9uGanne aurait été pro o8uée 4 Atre irrespectueuse et impatiente malgré elle O mais 8ue tant de conscience. tant de =onnes notions eussent été les siennes 8uand mAme R et 8u’éle ée au milieu de la négligence et de l’erreur. elle eCt pu se +ormer des notions si claires sur ce 8ui de ait Atre O elle 8ui n’a ait pas de cousin (dmond pour diriger ses pensées ou +i/er ses principes. L’intimité ainsi commencée entre elles +ut un a antage matériel pour les deu/. (n restant assises en %aut elles é itaient en grande partie les dérangements de la maison. >anny était en pai/ et 9uGanne apprenait 4 sa oir 8ue ce n’était pas un mal%eur 8ue d’Atre tran8uillement occupée. (lles n’a aient pas de +eu R mais cela était une
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pri ation +amili5re pour >anny mAme. et elle en sou++rit moins parce 8ue cela lui rappelait sa c%am=re de l’est. C’était le seul point commun. (n espace. lumi5re. mo=ilier et ue. il n’y a ait rien de compara=le dans les deu/ appartements R et sou ent elle soupirait au sou enir de ses li res et de ses malles et de tout le con+ort de l4@=as. Wraduellement les $eunes +illes en inrent 4 passer pres8ue toute la matinée en %aut. d’a=ord en tra aillant et causant R mais apr5s 8uel8ues $ours. le sou enir des li res en 8uestion de int si puissant et stimulant 8ue >anny trou a impossi=le de ne pas tFc%er d’a oir de nou eau des li res. 3l n’y en a ait pas dans la maison de son p5re R mais la ric%esse est e/u=érante et audacieuse R et une partie de la science trou a son emploi dans une =i=liot%58ue. (lle de int un souscripteur R étonnée d’Atre tout in .ro.ria .ersona. étonnée de sui re en tout ses propres oies R d’Atre un propriétaire et un censeur de li res S (t d’a oir le per+ectionnement de 8uel8u’un en ue. &ais c’était =ien ainsi. 9uGanne n’a ait rien lu et >anny a ait %Fte de lui +aire goCter ses propres premiers plaisirs. et de lui

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inspirer du goCt pour les =iograp%ies et les poésies dans les8uelles elle@mAme s’était con+iée. (lle espérait. ainsi occupée. enterrer 8uel8ues sou enirs de &ans+ield 8ui n’étaient 8ue trop aptes 4 saisir ses pensées 8uand ses doigts seuls étaient occupés R et surtout en ce moment@ci. cela l’aiderait 4 détourner ses idées de sui re (dmond 4 Londres. oD au témoignage de la derni5re lettre de sa tante. elle sa ait 8u’il était allé. (lle ne doutait plus de ce 8ui allait sui re. L’a is promis lui pendait au@dessus de la tAte. Le coup du +acteur sur les portes. dans le oisinage. était le signal de ses terreurs $ournali5res. et si la lecture pou ait =annir cette idée. ne +Ct@ce 8ue pour une demi@%eure. c’était tou$ours cela de gagné.

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Ine semaine s’était écoulée et >anny n’a ait tou$ours rien appris au su$et d’(dmond. 3l y a ait trois di++érentes conclusions 4 tirer de son silence. entre les8uelles sa pensée %ésitait R c%acune d’elles étant tenue tour 4 tour pour la plus pro=a=le. #u =ien son départ a ait été de nou eau remis. ou il n’a ait pas encore eu l’occasion de oir &lle CraN+ord seule. ou il était trop %eureu/ pour écrire des lettres S In matin ers ce temps@l4. >anny ayant 8uitté maintenant &ans+ield depuis pres8ue 8uatre semaines O ce 8u’elle ne man8uait $amais de méditer et de calculer c%a8ue $our O comme elle et 9uGanne s’apprAtaient 4 monter comme d’%a=itude. elles +urent arrAtées par un coup sur la porte. d’un isiteur 8u’elles comprirent ne plus pou oir é iter. tant ?e=ecca s’était précipitée ers la porte. un de oir 8ui sem=lait l’emporter

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c%eG elle sur tous les autres. C’était la oi/ d’un gentleman R ce +ut une oi/ 8ui +it pFlir >anny. &. CraN+ord entra dans la salle. In =on sens comme le sien agira tou$ours au moment oD l’on compte sur lui R et elle se trou a a oir été capa=le de le présenter 4 sa m5re et de lui +aire se sou enir de son nom comme étant celui d’un ami de 6illiam. 8uoi8u’elle ne se +Ct $amais cru capa=le d’a=ord d’articuler un seul mot. en un tel moment. 9a oir 8u’il n’était connu l4 8ue comme l’ami de 6illiam lui donnait un certain récon+ort. L’ayant toute+ois présenté et tous s’étant rassis. les terreurs 8ui l’assaillaient en pensant $us8u’oD cette isite pou ait conduire +urent tellement acca=lantes 8u’elle se crut sur le point de tom=er en syncope. Tandis 8u’elle essayait de se tenir en ie. leur isiteur. 8ui d’a=ord s’était approc%é d’elle a ec une contenance aussi animée 8ue tou$ours. détourna sagement et gentiment les yeu/. et lui donnant le temps de se ressaisir. se consacra
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enti5rement 4 sa m5re. lui parlant. s’occupant d’elle a ec le ma/imum de politesse et de sa oir@ i re et en mAme temps a ec une =ien eillance et un intérAt 8ui rendaient ses mani5res par+aites. Les mani5res de &me "rice étaient aussi des meilleures. Animée 4 la ue d’un tel ami de son +ils et a ec le désir de paraJtre 4 son a antage de ant lui. elle dé=ordait de gratitude. de la gratitude simple et maternelle. 8ui ne pou ait pas Atre déplaisante. , &. "rice était a=sent. ce 8u’elle regrettait =eaucoup. >anny a ait $uste repris asseG ses sens pour sentir 8u’elle ne pou ait pas le regretter R car 4 ses nom=reuses autres sources de malaise s’a$outait la plus terri=le. la %onte pour la maison oD il la trou ait. (lle aurait pu se gronder pour cette +ai=lesse. mais il n’y a ait pas moyen de la +aire disparaJtre ainsi. (lle était %onteuse et l’aurait été pour son p5re plus 8ue pour tout le reste. 3ls parl5rent de 6illiam. au su$et du8uel & me "rice ne tarissait $amais R et &. CraN+ord était aussi c%aleureu/ dans ses compliments 8ue son

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propre c'ur pou ait le désirer. (lle sentait 8u’elle n’a ait $amais u un %omme aussi agréa=le. dans toute sa ie R et +ut étonnée d’apprendre 8u’aussi important et agréa=le 8u’il +Ct. il n’était enu 4 "ortsmout% pour ne isiter ni l’amiral commandant le port. ni le commissaire. il n’était mAme pas enu a ec l’intention de se rendre dans l’Jle ou de oir les c%antiers. ?ien de tout ce 8u’elle s’était %a=ituée 4 penser ne l’a ait amené 4 "ortsmout%. 3l était arri é tard la nuit précédente. pour un $our ou deu/. était logé 4 la , CroNn -. a ait rencontré par %asard un ou deu/ o++iciers de marine de ses connaissances depuis son arri ée. mais cela n’a ait pas été l’o=$et de son oyage. Lors8u’il eut +ini de donner ces in+ormations. il n’était pas déraisonna=le de penser 8u’on pou ait dé$4 regarder >anny et lui parler. et elle était passa=lement en état de supporter son regard et d’entendre 8u’il a ait passé une demi@%eure a ec sa s'ur. la eille du $our oD il a ait 8uitté Londres R 8u’elle en oyait ses meilleures amitiés. mais 8u’elle n’a ait pas eu le temps d’écrire R 8u’il s’estimait lui@mAme %eureu/ d’a oir u
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&ary ne +Ct@ce 8ue pour une demi@%eure. ayant 4 peine sé$ourné ingt@8uatre %eures 4 Londres. apr5s son retour du ;or+ol:. a ant de repartir de nou eau R 8ue son cousin (dmond était en ille. a ait été en ille. croyait@il. pendant 8uel8ues $ours R 8u’il ne l’a ait pas u lui@mAme. mais 8u’il se portait =ien. 8u’il a ait laissé tout le monde en =onne santé 4 &ans+ield et dJnerait. comme %ier. c%eG les >raser. >anny écouta tout calmement. mAme le dernier détail R =ien plus. c’était un soulagement pour son esprit +atigué d’a oir n’importe 8uelle certitude R et les mots : , alors maintenant tout est réglé -. pass5rent sans 8u’elle mani+estFt d’autre signe d’émotion 8u’une lég5re rougeur. Apr5s a oir parlé un peu plus de &ans+ield. su$et 8ui sem=lait le plus é eiller son attention. CraN+ord commenKa 4 suggérer 8u’une promenade matinale serait opportune. , C’était une =elle matinée et 4 cette saison de l’année le temps c%angeait +acilement et le plus sage parti serait pour tous de ne pas remettre cet e/ercice -. et ses suggestions n’ayant pas d’e++et. il +it

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aussitPt une recommandation positi e 4 &me "rice et 4 ses +illes : +aire leur promenade sans autre délai. Alors ils arri 5rent 4 un accord. & me "rice. sem=la@t@il. ne sortait $amais de la maison sau+ le dimanc%e R elle con+essait 8u’a ec sa +amille nom=reuse elle pou ait rarement trou er un moment pour se promener. , (st@ce 8u’elle ne oudrait pas alors persuader ses +illes de pro+iter d’un si =eau temps et de lui +aire le plaisir de pou oir les accompagner L &me "rice lui était tr5s o=ligée et était tr5s accommodante. 9es +illes étaient trop en+ermées. "ortsmout% était un triste endroit. elles ne sortaient pas sou ent et elle sa ait 8u’il y a ait 8uel8ues courses 4 +aire en ille. 8u’elles seraient tr5s %eureuses de +aire. (t la consé8uence en +ut 8ue >anny. tout étrange 8ue cela parCt O étrange. em=arrassant et a++ligeant O se trou a au =out de di/ minutes en train de se promener dans 7ig% 9treet a ec &. CraN+ord et 9uGanne. car ils étaient 4 peine dans 7ig% 9treet. 8u’ils

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rencontr5rent leur p5re. dont l’apparence n’était gu5re meilleure le samedi 8ue les autres $ours. 3l s’arrAta. et aussi peu distingué 8u’il +Ct. >anny +ut o=ligée de le présenter 4 &. CraN+ord. 3l ne de ait lui rester aucun doute sur la +aKon dont &. CraN+ord de ait Atre impressionné. 3l de ait Atre %onteu/ et dégoCté en mAme temps. 3l allait =ientPt la laisser et cesser d’a oir la moindre inclinaison pour un mariage R et encore 8uoi8u’elle l’eCt u olontiers guéri de son a++ection pour elle. ceci était une sorte de cure 8ui serait aussi mau aise 8ue le mal dont elle se plaignait R et $e crois 8u’il y a 4 peine une $eune dame dans le ?oyaume Ini 8ui ne pré+érerait pas Atre +rappée par le mal%eur de se oir rec%erc%ée par un %omme %a=ile et agréa=le. 8ue de le oir éloigné par la ulgarité de ses proc%es parents. &. CraN+ord ne pou ait pro=a=lement pas considérer son +utur =eau@p5re comme un mod5le pour s’%a=iller R mais Tcomme >anny l’a ait aussitPt remar8ué 4 son plus grand soulagementU son p5re était un %omme di++érent. un tr5s di++érent &. "rice dans la +aKon de se conduire de ant ce tr5s respecta=le étranger. de celui 8u’il
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était dans sa propre +amille 4 la maison. 9es mani5res. maintenant. 8uoi8ue impar+aites. étaient plus 8ue passa=les R elles étaient agréa=les. animées. c’étaient des mani5res d’%omme R ses e/pressions étaient celles d’un p5re a++ectionné et d’un %omme sensi=le R ses tons éle és +aisaient tr5s =ien 4 ciel ou ert. et il ne +it entendre aucun $uron. Tel était l’%ommage instincti+ 8u’il rendait au/ =onnes mani5res de &. CraN+ord. (t considéreG les c%oses comme ous ouleG. les appré%ensions immédiates de >anny +urent in+iniment calmées. La conclusion des ci ilités des deu/ gentlemen +ut une o++re +aite par &. "rice de conduire &. CraN+ord au c%antier. et dont &. CraN+ord. désireu/ d’accepter comme une +a eur ce 8ui oulait en Atre une. 8uoi8u’il ait u le c%antier encore et encore. mais espérant Atre d’autant plus longtemps en compagnie de >anny. était tr5s disposé et a ec reconnaissance 4 pro+iter. si les demoiselles "rice n’étaient pas trop +atiguées R et comme il +ut de l’une ou de l’autre +aKon éta=li. ou déduit. ou du moins décidé

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8u’elles n’a aient pas du tout peur. ils iraient tous au c%antier R et si ce n’eCt été pour &. CraN+ord. &. "rice s’en +Ct allé directement l4@=as. sans la moindre considération pour les commissions 8ue ses +illes a aient 4 +aire dans 7ig% 9treet. 3l permit cependant 8u’elles aillent dans les =outi8ues oD elles de aient aller e/pressément. et cela ne leur prit pas =eaucoup de temps. car >anny pou ait si di++icilement supporter 8u’on e/cite l’impatience. ou 8u’on se +asse attendre. 8u’a ant 8ue les gentlemen. 8ui étaient restés 4 la porte. eussent pu +aire plus 8u’entamer une discussion sur les derniers r5glements na als. ou se mettre d’accord sur le nom=re de na ires 4 trois ponts maintenant sur c%antier. leurs compagnes étaient prAtes 4 partir. 3ls de aient se rendre immédiatement au c%antier. et la promenade aurait été conduite Tdans l’opinion de &. CraN+ordU d’une singuli5re +aKon si &. "rice a ait pu en régler enti5rement le programme. car les deu/ $eunes +illes auraient été laissées en arri5re. pour leur em=oJter le pas. si elles le pou aient. tandis 8u’il aurait a ancé a ec son pas rapide. 3l +ut capa=le de proposer de
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temps en temps une amélioration. mais pas autant 8u’il l’aurait désiré R il ne oulait pas du tout les 8uitter R et 4 c%a8ue carre+our. ou =ien l4 oD il y a ait +oule. lors8ue &. "rice criait simplement , VeneG. les +illes. O VeneG. >an. O VeneG. 9ue. O "reneG garde. O #u reG l’'il -. il leur o++rait son assistance. Ine +ois =ien engagés dans le c%antier. il commenKa 4 compter sur un %asard %eureu/. mais ils +urent =ien ite re$oints par un compagnon de +lFnerie de &. "rice. 8ui était enu +aire son inspection 8uotidienne pour oir comment les c%oses allaient. et 8ui de ait se montrer un =ien meilleur compagnon 8ue lui@mAme R et apr5s un temps les deu/ o++iciers sem=laient =ien contents d’aller ensem=le et de discuter des mati5res d’un intérAt tou$ours égal et soutenu. tandis 8ue les $eunes étaient assis sur une pile de =ois dans le c%antier. ou trou aient un si5ge 4 =ord d’un aisseau dans le dépPt 8u’ils étaient aller tous isiter. >anny a ait le plus grand =esoin de repos. &. CraN+ord n’aurait pas pu la désirer plus +atiguée

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ni plus disposée 4 s’asseoir R mais il aurait pu désirer oir partir sa s'ur. Ine +illette é eillée de l’Fge de 9uGanne était le pire c%aperon au monde O enti5rement di++érent de Lady Bertram O tout yeu/ et oreilles R et il n’y a ait pas moyen d’atta8uer le su$et principal de ant elle. 3l de ait se contenter d’Atre agréa=le en général et laisser 4 9uGanne sa part de distraction. a ec le plaisir. de temps en temps. d’un regard ou d’un a is pour >anny. mieu/ in+ormée et plus consciente. 3l a ait =eaucoup 4 raconter au su$et du ;or+ol: : il y a ait sé$ourné 8uel8ue temps et tout y prenait de l’importance a ec ses nou eau/ pro$ets. In tel %omme ne pou ait enir d’aucune place. d’aucun milieu. sans rapporter 8uel8ue c%ose d’amusant R ses oyages et ses relations. tout lui ser ait. et 9uGanne était distraite d’une +aKon tout 4 +ait inaccoutumée pour elle. "our >anny il y a ait plus dans ce 8u’il rapportait 8ue les incidents des réceptions au/8uelles il a ait assisté. "our 8u’elle puisse l’approu er. elle e/posa la raison particuli5re de son départ pour le ;or+ol: 4 cette épo8ue inaccoutumée de l’année. C’était raiment un oyage d’a++aires. en rapport a ec le
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renou ellement d’un =ail dont dépendait la prospérité d’une grande et. croyait@il. acti e +amille. 3l suspectait son agent de 8uel8ue manigance. de ouloir le pré enir contre les plus méritants. et il a ait décidé d’aller lui@mAme et de rec%erc%er d’une +aKon appro+ondie les mérites de c%acun. 3l était allé. a ait +ait plus de =ien mAme 8u’il n’a ait pré u. a ait été utile au@del4 de son premier plan. et pou ait maintenant se +éliciter de sentir. 8u’en accomplissant un de oir. il a ait assuré des sou enirs agréa=les 4 son esprit. 3l a ait +ait la connaissance personnelle de 8uel8ues +ermiers 8u’il n’a ait $amais us aupara ant R il a ait commencé 4 +aire connaissance a ec des cottages. dont $us8u’ici l’e/istence mAme lui a ait été inconnue 8uoi8u’ils se trou assent sur son propre domaine. Ceci s’adressait. et s’adressait =ien 4 >anny. C’était plaisant de l’entendre parler si =ien R ici il a ait agi. comme il le de ait. Xtre l’ami du pau re et de l’opprimé S ?ien ne pou ait lui Atre plus agréa=le R et elle était sur le point de lui donner un regard appro=ateur 8uand elle +ut intimidée par une a$oute trop audacieuse. dans

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l’espoir 8u’il e/primait d’a oir =ientPt un assistant. un ami. un guide. pour c%acun des pro$ets 8u’il nourrissait pour ( ering%am et tout ce 8ui s’y rapportait. (lle se détourna. et sou%aita 8u’il ne pCt dire des c%oses pareilles. (lle était prAte 4 concéder 8u’il pourrait a oir plus de =onnes 8ualités 8u’elle n’a ait eu l’%a=itude de le supposer. (lle commenKa 4 sentir la possi=ilité pour lui de =ien +inir 8uand@mAme mais il était et serait tou$ours mal assorti a ec elle. et il ne de ait pas songer 4 elle. 3l remar8ua 8u’il a ait dit asseG d’( ering%am et 8u’il +erait mieu/ de parler d’autre c%ose. et re int 4 parler de &ans+ield. 3l n’aurait pu mieu/ c%oisir R c’était un su$et idéal pour attirer son attention et ses regards pres8ue instantanément. C’était un rai plaisir pour elle de parler ou d’entendre parler de &ans+ield. &aintenant. si longtemps séparée de toute personne 8ui connaissait l’endroit. elle sentit si =ien 8ue c’était la oi/ d’un ami 8ui en parlait et ou rait la oie 4 ses e/clamations ent%ousiastes pour célé=rer sa

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=eauté et son con+ort. et par son %onora=le tri=ut 4 tous ses %a=itants. lui permettait de satis+aire son propre c'ur dans les plus c%auds éloges. en parlant de son oncle. comme de 8uel8u’un d’%a=ile et de =on. et de sa tante comme ayant le plus dou/ de tous les dou/ caract5res. 3l était lui@mAme tr5s attac%é 4 &ans+ield R il disait ainsi R il espérait y passer une partie. une tr5s grosse partie de son temps. et dans le oisinage. 3l comptait surtout sur un été et un automne tr5s %eureu/ cette année R il sentait 8ue cela serait R il comptait dessus R un été et automne =ien meilleurs 8ue les derniers. tout aussi animés. des dJners mondains O mais dans des circonstances tr5s supérieures. O &ans+ield. 9ot%erton. T%ornton Lacey. continua@t@il. 8uelle société sera réunie dans ces maisons S (t 4 la 9t@&ic%el. peut@Atre. une 8uatri5me pourra y Atre $ointe. 8uel8ue petit pa illon de c%asse dans le oisinage de ces lieu/ si c%ers R 8uant 4 une association dans T%ornton Lacey. comme (dmond Bertram le proposa un $our a ec =onne %umeur. $’esp5re pré oir. deu/

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=onnes. deu/ e/cellentes et irrésisti=les o=$ections 4 ce plan. >anny +ut dou=lement réduite au silence ici R 8uoi8ue 8uand le moment +ut passé. elle pCt regretter de ne pas s’Atre +orcée 4 admettre 8u’elle a ait compris la moitié de son allusion et de ne l’a oir pas encouragé de dire 8uel8ue c%ose de plus de sa s'ur et d’(dmond. C’était un su$et dont elle de ait apprendre 4 parler et sa +ai=lesse 8ui le lui +aisait é iter de iendrait =ientPt impardonna=le. Lors8ue &. "rice et son ami eurent u tout ce 8u’ils désiraient. les autres étaient prAts 4 retourner R et sur le c%emin du retour &. CraN+ord s’arrangea pour Atre seul un instant a ec >anny et lui dire 8u’elle était l’uni8ue o=$et de son sé$our 4 "ortsmout%. 8u’il était enu pour un $our ou deu/ rien 8ue pour la oir. et parce 8u’il ne pou ait pas supporter plus longtemps une séparation totale. (lle regrettait. elle regrettait =eaucoup R et cependant malgré cela. et les deu/ ou trois autres c%oses 8u’elle eCt pré+éré ne pas lui entendre

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dire. elle le trou ait =ien mieu/ depuis 8u’elle l’a ait u R il était plus gentil. plus o=ligeant. et plus attenti+ au sentiment des autres 8u’il n’a ait $amais été 4 &ans+ield R elle ne l’a ait $amais u aussi agréa=le O si pr5s d’Atre agréa=le. sa conduite en ers son p5re ne pou ait pas la =lesser. et il y a ait 8uel8ue c%ose de tr5s aima=le et de tr5s naturel dans l’attention 8u’il donnait 4 9uGanne. 3l a ait décidément +ait des progr5s. (lle aurait oulu 8ue le lendemain +Ct loin. 8u’il ne +Ct enu 8ue pour un $our R mais elle n’a ait pas été aussi mal 8u’elle aurait pu le craindre et le plaisir de parler de &ans+ield était si grand S A ant de se séparer. elle a ait 4 le remercier pour un autre plaisir 8ui n’était pas négligea=le. 9on p5re lui demanda de lui +aire l’%onneur de enir manger du mouton a ec lui. et >anny n’eut 8ue le temps d’éprou er un +rémissement d’%orreur. a ant 8u’il ne se déclarFt empAc%é par une in itation antérieure. 3l a ait pris un engagement tant pour le dJner de ce $our 8ue pour celui du lendemain R il a ait rencontré 4 la , CroNn - 8uel8ue connaissance R

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il aurait l’%onneur cependant. de les attendre de nou eau le lendemain matin etc. et ainsi ils se 8uitt5rent. >anny étant +ort %eureuse d’a oir éc%appé 4 un tel désastre S L’a oir u prendre part 4 leur dJner et remar8uer tous leurs dé+auts eCt été terri=le S La cuisine et le ser ice de ?e=ecca. la +aKon sans gAne de Betsy de manger 4 ta=le. et de tout disperser en +aisant son c%oi/. étaient des c%oses au/8uelles >anny elle@mAme n’était pas asseG %a=ituée pour 8ue le repas ne lui +Ct pas intoléra=le.

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I
Les "rice étaient $uste occupés 4 se mettre en route pour l’église le lendemain matin lors8ue &. CraN+ord réapparut. 3l arri ait O non pour les arrAter O mais pour se $oindre 4 eu/. #n l’in ita 4 aller a ec eu/ 4 la c%apelle de la garnison. ce 8ui était également son intention. 3ls y +urent donc tous ensem=le. La +amille était toute 4 son a antage. La nature ne lui a ait pas re+usé une part considéra=le de =eauté. et c%a8ue dimanc%e les mettait dans leur plus propre aspect et dans leurs meilleurs %a=its. Le dimanc%e donnait tou$ours ce récon+ort 4 >anny. et ce dimanc%e@ci. elle l’appréciait plus 8ue $amais. 9a pau re m5re ne sem=lait pas si indigne maintenant d’Atre la s'ur de Lady Bertram et elle a ait sou ent mal au c'ur en songeant au contraste entre les deu/. de penser 8ue l4 oD la nature a ait +ait si peu de distinctions

B0!

les circonstances en a aient +ait de si grandes. et 8ue sa m5re aussi élégante 8ue Lady Bertram. et sa cadette de 8uel8ues années. a ait une apparence =ien plus +atiguée. une apparence +anée. délaissée. peu soignée. si usée R mais le dimanc%e la trans+ormait en une & me "rice tr5s estima=le et asseG gaie. enant 4 la tAte d’une =elle +amille d’en+ants. 8uittant pour un moment ses soucis de la semaine. et seulement démontée en oyant ses garKons s’e/poser 4 8uel8ue danger ou ?e=ecca passer a ec une +leur 4 son c%apeau. E la c%apelle ils +urent o=ligés de se séparer. mais &. CraN+ord man'u ra pour ne pas Atre séparé des dames R et apr5s le ser ice il les accompagna et a$outa une unité au groupe +amilial sur les remparts. &me "rice +aisait sa promenade %e=domadaire sur les remparts tous les dimanc%es 8uand il +aisait =eau. y allant aussitPt apr5s l’o++ice du matin. et restant $us8u’4 l’%eure du dJner. (lle rencontrait l4 des connaissances. apprenait des nou elles. parlait des dé+auts des ser antes de "ortsmout%. et se montait l’esprit pour les si/

B0)

$ours sui ants. C’est l4 8u’ils all5rent maintenant. &. CraN+ord plus 8u’%eureu/ de se c%arger spécialement des &lles "rice . et a ant longtemps O de l’une ou de l’autre +aKon O on ne pou ait dire comment O >anny n’aurait pas pu le croire O mais il se promenait entre elles a ec un =ras de c%acune sous le sien. et elle ne oyait pas le moyen de pré enir la c%ose ou d’y mettre un terme. Cela la dérangea un moment O mais il y a ait 8uand mAme des ré$ouissances en ue pour la $ournée et 8ui seraient appréciées. La $ournée était e/traordinairement =elle. C’était le mois de mars R mais c’était a ril a ec son air ti5de. son ent i+ et dou/. son clair soleil. par+ois un instant oilé R et tout sem=lait si =eau sous le re+let d’un tel ciel. les e++ets des om=res se pourc%assant sur les =ateau/ 4 9pit%ead et les Jles plus loin. a ec les nuances tou$ours ariées de la mer. maintenant 4 marée %aute. dansant en liesse et se =risant contre les remparts a ec une telle sonorité. produisirent une telle com=inaison de c%armes pour >anny. 4 la rendre pres8ue

B01

indi++érente au/ circonstances dans les8uelles elle les ressentait. #ui. si elle n’a ait pas eu l’appui de son =ras. elle sentait 8u’elle en aurait eu =ientPt =esoin. car il lui +allait des +orces pour une pareille promenade de deu/ %eures. enant. comme %a=ituellement. apr5s une semaine d’inacti ité préala=le. >anny commenKait 4 sentir l’e++et d’Atre pri ée de son e/ercice %a=ituel et régulier : elle a ait perdu de sa santé depuis 8u’elle était 4 "ortsmout% R et sans &. CraN+ord et l’e/cellence du temps. elle aurait dé$4 été éreintée. Lui sentait comme elle le c%arme du $our et du paysage. 9ou ent ils s’arrAtaient a ec les mAmes sentiments et les mAmes goCts. s’adossant au rempart pendant 8uel8ues minutes pour regarder et admirer R et mAme en considérant 8u’il ne alait pas (dmond. >anny ne put 8ue reconnaJtre 8u’il était asseG sensi=le au/ c%armes de la nature et tr5s capa=le d’e/primer son admiration. (lle a ait de temps en temps 8uel8ues tendres rA eries. dont il pro+itait par+ois. pour regarder sa +igure sans 8u’elle le remar8uFt R et le résultat de ces regards était 8ue 8uoi8ue aussi +ascinante 8ue
B02

$amais. sa +igure était moins épanouie 8u’elle n’aurait dC Atre. (lle disait 8u’elle se portait tr5s =ien. et il n’aimait pas supposer le contraire R mais pour tout résumer. il était con aincu 8ue sa résidence actuelle man8uait de con+ort et 8ue pour cela elle ne pou ait lui Atre salutaire. et il se préoccupait de la oir de nou eau 4 &ans+ield. oD son =on%eur 4 elle. et le sien en la oyant. de raient Atre d’autant plus grands. O Vous a eG été ici tout un mois. $e crois L dit@ il. O ;on. pas tout 4 +ait un mois. 3l n’y aura 8ue 8uatre semaines demain 8ue $’ai 8uitté &ans+ield. O Vous Ates un calculateur tr5s précis et tr5s %onnAte. J’appellerais cela un mois. O Je ne suis pas arri ée ici a ant le $eudi soir. O (t c’est une isite 8ui doit durer deu/ mois. n’est@ce pas L O #ui. mon oncle a parlé de deu/ mois. $e ne crois pas 8ue ce sera moins. O (t comment alleG@ ous retourner L Mui ient ous reprendre L

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O Je ne sais pas. Je n’ai rien entendu R ma tante ne m’a encore rien appris 4 ce su$et. "eut@Atre de rais@$e rester plus longtemps. 3l se peut 8ue $e ne sois pas reconduite l4@=as. Apr5s un moment de ré+le/ion. &. CraN+ord répli8ua : O Je connais &ans+ield. ses %a=itudes. $e connais ses +autes en ers ous. Je connais le danger d’Atre si longtemps ou=liée. de oir otre =ien@Atre sacri+ié au/ commodités imaginaires de c%acun des mem=res de la +amille. Je me rends compte 8ue ous pou eG Atre laissée ici. semaine apr5s semaine. si 9ir T%omas ne sait pas tout régler pour enir lui@mAme. ou pour ous en oyer la ser ante de otre tante. sans 8ue cela entraJne le moindre c%angement dans les dispositions 8ui peu ent a oir été arrAtées pour tout un proc%ain trimestre. ;on. cela ne a pas. <eu/ mois. c’est une large concession. $’estime 8ue si/ semaines su++isent amplement. O J’ai en ue la santé de otre s'ur. dit@il. en s’adressant 4 9uGanne. pour la8uelle le sé$our 4 "ortsmout% est $e crois. dé+a ora=le. Muand ous la connaJtreG aussi =ien

B0B

8ue moi. ous sereG d’accord a ec moi R elle ne de rait $amais Atre longtemps éloignée de l’air et de la li=erté de la campagne. 9i pour cela. Til s’adressait de nou eau 4 >annyU ous ous senteG de enir indisposée. et 8ue des di++icultés s’opposent 4 otre retour 4 &ans+ield. a ant d’attendre la +in des deu/ mois. !ela ne doit pas Atre considéré comme ayant la moindre importance. si ous ous trou eG ous mAme. moins +orte ou moins =ien 8u’%a=ituellement R +aites@le sa oir 4 ma s'ur. +aites@lui le moindre signe. elle et moi. nous iendrons aussitPt et ous reconduirons 4 &ans+ield. Vous sa eG a ec 8uelle +acilité et 8uel plaisir cela serait +ait. Vous sa eG tout ce 8ui serait ressenti 4 cette occasion. >anny le remercia. mais tFc%a d’en rire. O Je suis par+aitement sérieu/. répli8ua@t@il. comme ous le sa eG par+aitement. (t $’esp5re 8ue ous n’alleG pas cruellement cac%er toute tendance 4 l’indisposition. (n e++et. ous ne sereG pas 4 mAme. cela ne sera pas en otre pou oir : car aussi longtemps 8ue ous dites positi ement dans c%a8ue lettre 4 &ary : , Je suis =ien - O et $e

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sais 8ue ous ne sa eG dire ni écrire aucun mensonge O ous sereG considérée comme =ien portante. >anny le remercia de nou eau. mais était a++ectée et a++ligée 4 un degré tel 8u’elle ne put dire grand@c%ose. ou =ien mAme sa oir ce 8u’elle de ait dire. Ceci était ers la +in de la promenade. 3l les accompagna $us8u’au =out et ne les 8uitta 8u’4 la porte de leur propre maison. 8uand il sut 8u’ils allaient dJner. en prétendant 8u’on l’attendait ailleurs. O Je oudrais 8ue ous soyeG moins +atiguée. dit@il. retenant >anny apr5s 8ue tous les autres +ussent entrés dans la maison. J’aurais sou%aité ous 8uitter en meilleure santé. Z a@t@il 8uel8ue c%ose 8ue $e puisse +aire pour ous en ille L J’ai comme l’idée de retourner =ientPt dans le ;or+ol:. Je ne suis pas content de &addison. Je suis certain 8u’il songe encore 4 m’imposer ses ues. et 4 placer un cousin 4 lui dans un certain moulin 8ue $e destine 4 8uel8u’un d’autre. Je dois arri er 4 un accord a ec lui. Je eu/ lui +aire sa oir 8ue $e ne eu/ pas Atre dupé dans le sud

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d’( ering%am. pas plus 8ue dans le nord O 8ue $e eu/ Atre le maJtre de mon propre domaine. Je n’ai pas été asseG e/plicite a ec lui $us8u’ici. Le mal 8u’un %omme pareil cause 4 un domaine. tant 4 la réputation 8u’au =ien@Atre des pau res. est inconce a=le. J’ai une grande en ie de retourner dans le ;or+ol: directement et de mettre immédiatement tout sur pied de +aKon 4 ce 8u’on ne puisse plus c%anger apr5s S &addison est un malin. $e ne eu/ pas le déplacer. 4 condition 8u’il n’essaye pas de me déplacer. moi R mais il serait simple d’Atre dupé par un %omme 8ui n’a aucun droit de créancier pour me duper. et pis 8ue simple de lui laisser me donner comme +ermier un %omme au c'ur dur. un grippe@sou. au lieu d’un %onnAte %omme 4 8ui $’ai dé$4 donné 4 moitié ma parole. ;e serait@ce pas pis 8ue simple L 3rais@$e L Mue me conseilleG@ ous L O Je ous le conseille S Vous sa eG =ien ce 8u’il +aut +aire. O #ui. 8uand ous me donneG otre a is. $e sais tou$ours ce 8ui est =ien. Votre $ugement me sert de r5gle.

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O #%. non S ne parleG pas ainsi. ;ous trou ons tous un guide en nous. et si nous oulions y prAter attention. meilleur 8ue n’importe 8uelle autre personne. Au re oir R $e ous sou%aite un agréa=le oyage demain. O ;’y a@t@il rien 8ue $e puisse +aire pour ous en ille L O ?ien. $e ous suis tr5s o=ligée. O Aucun message pour personne L O &es amitiés 4 otre s'ur s’il ous plaJt R et 8uand ous oyeG mon cousin O mon cousin (dmond O $e oudrais 8ue ous ayeG la =onté de dire 8ue $e suppose 8ue $’aurai =ientPt de ses nou elles. O Certes. et s’il est paresseu/ ou négligent. $e ous écrirai ses e/cuses moi@mAme. 3l ne put rien dire de plus. car >anny ne pou ait pas plus longtemps Atre retenue. 3l serra sa main. la regarda et partit. 3l s’en alla pour +aire passer comme il le pourrait les trois proc%aines %eures. a ec son autre connaissance. $us8u’4 ce 8ue le meilleur dJner 8u’une au=erge principale

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pou ait leur o++rir +Ct prAt. 4 leur grand plaisir. et >anny s’en +ut prendre immédiatement son simple repas. Leur nourriture. en général. était tr5s di++érente R et s’il a ait pu se douter des autres c%oses O outre l’e/ercice O dont elle de ait se pri er dans la maison de son p5re. il aurait été étonné de n’en pas oir sa mine plus a++ectée 8u’elle ne lui a ait paru. (lle était si peu %a=ituée au/ puddings et au/ %ac%is. tous ser is dans des plats 4 moitié propres et a ec des +ourc%ettes et des couteau/ moins 8u’4 moitié propres. 8ue =ien sou ent elle était contrainte de di++érer son meilleur repas $us8u’4 ce 8u’elle puisse en oyer le soir ses +r5res c%erc%er des =iscuits et des =rioc%es. Apr5s a oir été éle ée 4 &ans+ield. il était trop tard pour se durcir encore au régime de "ortsmout% R et 8uoi8ue 9ir T%omas. s’il a ait tout su. eCt pu croire sa ni5ce en =onne oie de mourir de +aim. tant d’esprit 8ue de corps. =ien mieu/ disposée 4 estimer 4 leur $uste aleur la =onne compagnie et la +ortune de &. CraN+ord. il aurait craint pro=a=lement de pousser plus loin l’e/périence. de peur 8u’elle ne puisse mourir
H0!

sous l’e++et de la cure. >anny +ut découragée tout le restant du $our. Muoi8ue asseG sCre de ne plus re oir &. CraN+ord. elle ne pou ait s’empAc%er d’Atre déprimée. C’était 8uand mAme se séparer de 8uel8u’un 8ui était un ami R et 8uoi8ue d’un cPté %eureuse de l’a oir u partir. il lui sem=lait Atre maintenant a=andonnée par tout le monde R c’était comme une nou elle séparation de &ans+ield R et elle ne pou ait pas songer 4 son retour en ille et 4 ses contacts a ec &ary et (dmond sans a oir des sentiments si proc%es de l’en ie. 8u’elle se détesta de les a oir. 9on découragement ne trou ait aucune déri ation dans tout ce 8ui se passait autour d’elle R un ami ou deu/ de son p5re. comme il arri ait tou$ours 8uand il n’était pas a ec eu/. passaient la longue. longue soirée l4 R et de si/ 4 neu+ %eures et demie. le =ruit ne cessait pas et les grogs succédaient au/ grogs. (lle était tr5s a=attue. Le magni+i8ue c%angement 8u’elle imaginait tou$ours Atre sur enu c%eG &. CraN+ord +ut encore la c%ose la plus apte 4 lui

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donner un peu de récon+ort dans le cours de ses pensées. ;e considérant pas dans 8uel milieu tout di++érent elle enait de le oir. ni tout ce 8ui était attri=ua=le au contraste. elle était =ien persuadée 8u’il était de enu =eaucoup plus gentil et plus attenti+ au/ autres 8u’aupara ant. (t s’il en était ainsi dans les petites c%oses. n’était@ce pas ainsi non plus dans les grandes c%oses L 9i an/ieu/ pour sa santé et son =ien@Atre. si sensi=le 8u’il se +Ct montré maintenant et sem=lFt Atre réellement. ne pou ait@on raisonna=lement espérer 8u’il ne persé érerait pas plus longtemps dans une entreprise aussi péni=le pour elle L

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II
3l +ut présumé 8ue &. CraN+ord était sur le c%emin du retour pour Londres. le lendemain. car on ne le it plus c%eG &. "rice R et deu/ $ours plus tard. ce +ut un +ait con+irmé 4 >anny par la lettre sui ante de la s'ur de celui@ci. ou erte et lue par elle. pour un autre moti+. a ec la plus grande an/iété et curiosité : , J’ai 4 ous in+ormer. ma tr5s c%5re >anny. 8u’7enry a été 4 "ortsmout% pour ous oir R 8u’il +it une c%armante promenade a ec ous au c%antier. samedi dernier. et une =ien plus c%armante encore le lendemain sur les remparts R 8uand l’air em=aumé. la mer =rillante. otre =onne mine et la con ersation étaient tous ensem=le dans la plus délicieuse %armonie. et procuraient des sensations capa=les de ous mettre en e/tase. Ceci. pour autant 8ue $e

H02

comprenne. est la su=stance de mon in+ormation. 3l me +ait écrire. mais $e ne sais pas ce 8u’il y a encore 4 communi8uer. sau+ la dite isite 4 "ortsmout%. et les deu/ promenades en 8uestion. et sa présentation 4 otre +amille. surtout 4 une de os $olies s'urs. une =elle +ille de 8uinGe ans. 8ui était en otre compagnie sur les remparts. prenant. $e le suppose. sa premi5re leKon d’amour. Je n’ai pas le temps d’écrire =eaucoup. mais il serait déplacé d’en a oir. car ceci est une pure lettre d’a++aires. écrite dans le =ut de ous donner les in+ormations nécessaires. 8u’on ne peut pas remettre sans ris8ue de +aire du mal. &a c%5re. c%5re >anny. si $e ous a ais pr5s de moi. comme $e ous parlerais S Vous m’écouterieG $us8u’4 en Atre +atiguée et me donnerieG des conseils $us8u’4 en Atre encore plus +atiguée R mais il est impossi=le de mettre sur le papier un centi5me de ce 8ue $’ai en tAte. de sorte 8ue $e ais simplement m’a=stenir et ous laisser de iner tout ce 8ue ous ouleG. Je n’ai pas de nou elles pour ous. ous a eG une politi8ue. é idemment R et ce serait trop mal 8ue de ous empoisonner a ec les noms de personnes et les

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réunions 8ui remplissent mon temps. J’aurais dC ous en oyer un compte rendu de la premi5re réception de otre cousine. mais $’étais paresseuse et maintenant c’est depuis trop longtemps passé R 8u’il ous su++ise de sa oir. 8ue tout +ut par+ait. dans un style 8ue n’importe la8uelle de ses connaissances doit a oir été reconnaissante de oir. et 8ue sa propre ro=e et ses propres mani5res +urent toutes 4 son %onneur. &on amie. &me >raser. ra++olerait d’une pareille maison et moi aussi cela ne me rendrait pas mal%eureuse. Je ais c%eG Lady 9tornaNay apr5s "F8ues : elle sem=le pleine de c'ur et tr5s %eureuse. Je m’imagine 8ue Lord 9. est de tr5s =onne %umeur R $e ne le trou e plus si mal 8ue $e ne l’ai trou é R du moins oit@on pis 8ue cela. 3l ne paraJtrait pas 4 cPté de otre cousin (dmond. <e ce dernier %éros. 8ue dirai@$e L 9i $’é itais compl5tement son nom. cela serait suspect. Je eu/ dire alors. 8ue nous l’a ons u deu/ ou trois +ois. et 8ue mes amis ici sont tr5s impressionnés par son air de gentleman. &. >raser T8ui n’est pas un mau ais $ugeU déclare 8u’il n’y a 8ue trois %ommes en ille 4 a oir si =on aspect R et $e dois

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con+esser 8ue lors8u’il dJna ici. l’autre $our. on ne pou ait lui opposer personne. et nous étions seiGe. 7eureusement 8u’il n’y a pas de distinction d’%a=its de nos $ours pour raconter des %istoires. mais... mais... Votre a++ectionnée. , J’a ais pres8ue ou=lié Tc’était la +aute d’(dmond. $e l’ai en tAte plus 8u’il ne +aut pour me +aire du =ienU de ous dire une c%ose tr5s importante de la part d’7enry et de moi. $e eu/ dire au su$et de otre retour au ;ort%amptons%ire. &a c%5re petite créature. ne resteG pas 4 "ortsmout% pour perdre otre =elle mine. Ces ilaines =rises de mer ruinent la =eauté et la santé. &a pau re tante se sentait tou$ours atteinte 8uand elle se trou ait 4 une distance de moins de di/ milles de la mer. ce 8ue l’Amiral. é idemment. ne oulut $amais croire. mais $e sais 8ue c’était ainsi. Je suis 4 otre ser ice et 4 celui d’7enry moyennant un préa is d’une %eure. J’aimerais le pro$et et +erais un petit tour. et ous montrerais
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( ering%am 4 notre +aKon. et peut@Atre 8ue ous n’o=$ecterieG rien 4 passer par Londres et 4 oir l’intérieur de 9t@Weorges O 7ano er 98uare. 9eulement teneG otre cousin (dmond loin de moi 4 un tel moment. $e ne désirerais pas Atre tentée. Muelle longue lettre S O (ncore un mot. 7enry. $e crois. a l’intention d’aller de nou eau dans le ;or+ol: pour 8uel8ue a++aire 8ue vous approu eG. mais cela n’ira pas a ant le milieu de la semaine proc%aine. c’est@4@dire. il ne peut Atre disponi=le a ant le 11. car nous a ons une réception ce soir. La aleur d’un %omme comme 7enry dans une telle occasion est une c%ose 8ue ous ne pou eG pas conce oir R donc ous de eG me croire sur parole. elle est inestima=le. 3l erra les ?us%Nort%. c%ose 8ui ne me déplaJt pas. $’en con iens O ayant un peu de curiosité O et lui aussi. $e crois. 8uoi8u’il ne euille pas en con enir. Ceci était une lettre 4 parcourir $oyeusement. 4 lire de propos déli=éré. 8ui donnait mati5re 4
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=eaucoup de ré+le/ion. et laissait les c%oses dans une incertitude encore plus grande 8u’a ant. La seule certitude 4 en tirer. c’est 8ue rien de décisi+ n’a ait eu lieu. (dmond n’a ait pas encore parlé. Ce 8ue &lle CraN+ord sentait réellement O comment elle comptait agir. et pourrait agir malgré ou contre sa pensée O si son attention pour elle était tou$ours la mAme 8u’elle a ait été a ant la derni5re séparation O si. diminuée. elle allait encore plus diminuer. ou =ien reprendre. étaient des su$ets de con$ectures sans +in. et 4 méditer ce $our@l4 et =eaucoup de $ours 4 enir sans arri er 4 une conclusion. L’idée 8ui re enait le plus sou ent était 8ue &lle CraN+ord apr5s a oir parue calmée et é=ranlée par un retour au/ %a=itudes de Londres. se montrerait 4 la +in trop attac%ée 4 lui. pour y renoncer. (lle essaierait d’Atre plus am=itieuse 8ue son c'ur ne le lui permettait. (lle %ésiterait. traJnerait. poserait ses conditions. demanderait =eaucoup. mais +inalement accepterait. Ceci étaient les pré isions les plus +ré8uentes de >anny. Ine maison en ille S Cela. croyait@elle. de ait Atre impossi=le L (ncore était@ il di++icile de dire ce 8ue & lle CraN+ord ne

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pourrait pas demander. Les pré isions pour son cousin de enaient de plus en plus mau aises. La +emme 8ui pou ait parler de lui. et ne parler 8ue de son apparence S O Muel indigne attac%ement S O 9e sentir encouragée par les compliments de &me >raser S 3lle 8ui l’a ait connu intimement pendant si/ mois S >anny était %onteuse pour elle. Ces passages de la lettre 8ui a aient trait seulement 4 &. CraN+ord et elle@mAme. la touc%aient. en comparaison. +ort peu. 9i &. CraN+ord allait dans le ;or+ol: a ant ou apr5s le 11 ne l’intéressait pas. 8uoi8ue tout considéré elle pensFt 8u’il devrait y aller sans délai. Mue &lle CraN+ord déploierait des e++orts pour lui +aire rencontrer &me ?us%Nort% était dans sa ligne de conduite. tr5s déso=ligeante et mal inspirée R mais elle espérait 8ue lui ne serait pas poussé par une curiosité aussi dégradante. 3l n’admettait pas de tels mo=iles et sa s'ur aurait pu lui reconnaJtre de meilleurs sentiments 8ue les siens. (lle était encore plus impatiente de rece oir une autre lettre de Londres apr5s a oir reKu celle@

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ci. 8u’elle ne l’a ait été pour la premi5re R et pendant 8uel8ues $ours elle +ut si démontée par tout ceci. par ce 8ui allait encore se produire. et pourrait se produire 8ue ses con ersations et lectures %a=ituelles a ec 9uGanne étaient pres8ue suspendues. (lle ne pou ait pas concentrer son attention comme elle le oulait. 9i &. CraN+ord rappelait son message 4 son cousin. elle pensait 8ue ce serait pro=a=le. mAme très pro=a=le. 8u’il lui écri Jt en tous cas R cela serait en %armonie par+aite a ec sa gentillesse %a=ituelle R et tant 8u’elle ne se dé=arrassa pas de cette idée. tant 8u’elle ne l’e++aKa pas de son esprit. aucune lettre n’arri ant dans un laps de temps de trois ou 8uatre $ours. elle se trou a dans un état tr5s agité et tr5s in8uiet. >inalement elle connut une sorte d’apaisement. L’incertitude de ait Atre supportée. elle ne pou ait pas lui permettre de l’épuiser et de la rendre inutile. Le temps +it 8uel8ue c%ose. ses propres e++orts un peu plus et elle recommenKa 4 se consacrer 4 9uGanne. c%eG 8ui elle é eilla le mAme intérAt.

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9uGanne commenKait 4 s’attac%er +ort 4 elle. et =ien 8u’elle n’éprou Ft aucune des $oies précoces 8ue >anny a ait si +ortement ressenties 4 la lecture des li res. a ec =eaucoup moins de disposition pour des occupations sédentaires. ou pour apprendre pour le plaisir d’apprendre. elle a ait un désir si +ort de ne pas .ara;tre ignorante. $us8u’4 +aire d’elle. a ec une intelligence claire. une él5 e tr5s attenti e. utile et reconnaissante. >anny était son oracle. Les e/plications et remar8ues de >anny étaient une tr5s importante a$oute 4 c%a8ue essai. ou c%a8ue c%apitre de l’%istoire. Ce 8ue >anny lui racontait des temps ré olus lui restait mieu/ dans l’esprit 8ue les pages de Woldsmit% R et elle +it 4 sa s'ur le compliment de pré+érer son style 4 celui de n’importe 8uel auteur imprimé. L’%a=itude précoce de lire lui +aisait dé+aut. Leurs con ersations. toute+ois. n’allaient pas tou$ours 4 des su$ets aussi éle és 8ue l’%istoire ou la morale. <’autres enaient 4 leur %eure R et de tous les su$ets mineurs. aucun ne re enait aussi sou ent. ni n’était si longtemps discuté entre elles. 8ue &ans+ield "ar:. une description de ses
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%a=itants. de ses m'urs. de ses amusements. de ses +aKons d’Atre. 9uGanne 8ui a ait un goCt inné pour ce 8ui était élégant et de 8ualité. était impatiente d’entendre. et >anny ne pou ait 8ue se complaire 4 s’étendre sur un t%5me aussi c%er. (lle espérait 8ue ce n’était pas un tort R 8uoi8ue apr5s un certain temps la tr5s grande admiration de 9uGanne pour tout ce 8ui se disait ou se +aisait dans la maison de son oncle. et son pro+ond désir d’aller dans le ;ort%amptons%ire. sem=lassent pres8ue la =lFmer pour é eiller des désirs 8ui ne pou aient pas Atre satis+aits. La pau re 9uGanne était 4 peine mieu/ appropriée 4 la ie de la maison 8ue ne l’était sa s'ur aJnée R et 8uand >anny en int 4 comprendre ceci. elle commenKa 4 sentir 8ue 8uand iendrait sa propre déli rance de "ortsmout%. son =on%eur su=irait une sérieuse atteinte parce 8u’elle laisserait 9uGanne derri5re elle. Mu’une +ille si apte 4 Atre rendue tout 4 +ait =onne +Ct a=andonnée entre de telles mains. la peinait de plus en plus. 9i elle pou ait a oir une maison pour l’in iter aussi. 8uelle =énédiction ne

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serait@ce pas S (t s’il a ait été possi=le pour elle de répondre au sentiment de &. CraN+ord. la pro=a=ilité de oir celui@ci tr5s loin d’o=$ecter 4 une telle mesure aurait été pour elle le plus grand surcroJt de $oie. (lle lui croyait raiment un =on caract5re. et pou ait aisément le oir donner a ec plaisir son appro=ation 4 une telle proposition.

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III
9ept semaines des deu/ mois étaient pres8ue ré olues. 8uand l’uni8ue lettre. la lettre d’(dmond si longtemps attendue. +ut mise entre les mains de >anny. Muand elle l’ou rit et it sa longueur. elle se prépara 4 lire une relation détaillée de =on%eur. une pro+usion d’amour et de louanges en ers la créature +ortunée 8ui maintenant présidait 4 son sort. Voici le te/te : , &ans+ield "ar: - &a c%5re >anny. - (/cuseG@moi de ne pas ous a oir écrit plus tPt. CraN+ord m’a dit 8ue ous aimerieG a oir de mes nou elles. mais $e trou ais 8u’il m’était impossi=le de ous écrire de Londres et me persuadais 8ue ous comprendrieG mon silence. 9i $’a ais pu en oyer 8uel8ues lignes %eureuses.

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elles ne se seraient pas +ait désirer. mais $e n’ai $amais pu ous en oyer ces 8uel8ues lignes. Je suis retourné 4 &ans+ield dans un état moins certain 8ue $e ne l’ai 8uitté. &es espoirs sont =eaucoup plus +ai=les. Vous le sa eG sans doute dé$4. Aussi c%5re 8ue ous Ates 4 & lle CraN+ord. il n’est 8ue tout naturel 8u’elle ous parle asseG de ses propres sentiments pour ous éclairer sur les miens. Je ne serai pas empAc%é. cependant. de +aire ma propre communication. ;os con+idences ne doi ent pas entrer en con+lit. Je ne pose pas de 8uestions. 3l y a 8uel8ue c%ose d’apaisant dans l’idée 8ue nous a ons le mAme ami. et 8ue 8uel8ues 8ue soient les mal%eureuses di ergences d’opinion 8ui puissent e/ister entre nous. nous sommes unis dans notre amour commun pour ous. Ce sera une consolation pour moi de ous dire mes plans présents. si $e puis dire 8ue $’en ai. - Je suis re enu depuis samedi. J’ai été trois semaines 4 Londres et $e l’ai ue tr5s sou ent. Je reKus des >raser toutes les attentions au/8uelles on peut raisonna=lement s’attendre. Je puis dire 8ue $e n’étais pas raisonna=le en apportant a ec moi les mAmes espoirs de rapports sem=la=les en
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tout 4 ceu/ de &ans+ield. 9i elle a ait été di++érente 8uand $e l’ai rencontrée. $e ne me serais pas plaint. mais d5s le dé=ut elle était autre R ma premi5re réception +ut si di++érente de tout ce 8ue $’espérais. 8ue $’a ais pres8ue résolu de 8uitter de nou eau Londres directement. Je ne dois pas donner de détails. Vous connaisseG les points +ai=les de son caract5re et pou eG imaginer les sentiments et e/pressions 8ui me torturaient. (lle était pleine d’entrain et entourée par ceu/ 8ui soutenaient de toute leur mau aise in+luence son esprit dé$4 trop i+. Je n’aime pas & me >raser. C’est une +emme au c'ur +roid. aine. 8ui s’est mariée uni8uement par intérAt. et 8uoi8ue mani+estement mal%eureuse dans son mariage. 8ui attri=ue son désappointement non 4 un dé+aut de $ugement ou de caract5re. mais 4 ce 8u’elle a moins d’opulence 8ue =eaucoup de ses connaissances et surtout 8ue sa s'ur Lady 9tornaNay. (lle est le partisan déterminé de tout ce 8ui est énal et am=itieu/. pour u 8ue ce le soit asseG. Je consid5re 8ue son intimité a ec ces deu/ s'urs est le plus grand mal%eur de sa ie et de la mienne. (lles l’ont égarée pendant des

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années. 9i elle pou ait Atre détac%ée d’elles S "ar+ois $e ne désesp5re pas. car l’a++ection me sem=le surtout enir d’elles. (lles tiennent =eaucoup 4 elle R mais $’en suis sCr. elle ne les aime pas comme elle ous aime. ous. Muand $e songe com=ien elle ous est attac%ée. en e++et. et 8ue $e pense 4 toute sa conduite sensée et droite. elle apparaJt comme une créature toute di++érente. capa=le de tout ce 8ui est no=le. et $e suis prAt 4 me =lFmer moi@mAme si $e parlais d’elle trop durement sur un ton larmoyant. - Je ne puis y renoncer. >anny. elle est la seule +emme au monde 4 la8uelle $e puis songer comme épouse. 9i $e ne croyais pas 8u’elle a 8uel8ue considération pour moi. certainement $e ne dirais pas ceci. mais $e le crois. Je suis con aincu 8u’elle n’est pas sans une pré+érence mar8uée. Je ne $alouse personne. C’est de son in+luence mondaine 8ue. somme toute. $e suis $alou/. Ce sont les %a=itudes de lu/e 8ue $e crains. 9es idées ne ont pas au@del4 de ce 8ue sa propre +ortune pourrait $usti+ier. mais elles sont au@dessus de ce 8ue nos re enus pourraient permettre. L4 aussi il y a du récon+ort. Je pourrais
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mieu/ supporter l’idée de la perdre 4 cause de ma pau reté 8u’4 cause de ma pro+ession. Cela prou erait 8ue son a++ection n’est pas 4 la %auteur des sacri+ices. 8u’en +ait. $e suis 4 peine $usti+ié 4 demander 8uel8ue c%ose R et si $e suis é incé. cela. $e crois. sera l’%onnAte moti+. 9es pré$ugés ne sont plus aussi +orts 8u’ils ne l’étaient. - Vous a eG mes pensées e/actement comme elles se présentent. ma c%5re >anny : peut@Atre sont@elles par+ois contradictoires. mais elles n’en donnent pas moins un ta=leau +id5le de mon esprit. Ayant commencé. c’est un rai plaisir pour moi de ous raconter tout ce 8ue $e sens. Je ne sais pas y renoncer. Liés comme nous le sommes dé$4. et comme $’esp5re 8ue nous le serons. renoncer 4 &ary CraN+ord serait renoncer 4 la société de certains Atres 8ui me sont les plus c%ers. 4 me =annir de ces maisons et de ces amis oD. pour toute autre détresse. $’irais m’adresser pour Atre consolé. La perte de &ary comprendrait iné ita=lement pour moi la perte de CraN+ord et de >anny. 9i c’était c%ose décidée. si le re+us était certain. $’esp5re 8ue $e saurais comment le supporter et comment $e tFc%erais d’a++ai=lir
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l’emprise 8u’elle a sur mon c'ur. et. au =out de 8uel8ues années O mais $’écris des =Atises O si $’étais re+usé $’aurais 4 le supporter R et $e ne pourrai $amais cesser de c%erc%er 4 la gagner. - Cela. c’est la érité. La seule 8uestion est !omment L Muels sont les moyens les plus appropriés L J’ai par+ois songé 4 aller 4 Londres apr5s "F8ues. et puis $’ai décidé de ne rien +aire $us8u’4 ce 8u’elle retourne 4 &ans+ield. &Ame maintenant elle parle a ec plaisir d’Atre 4 &ans+ield en $uin R mais $uin c’est =ien loin encore et $e crois 8ue $e lui écrirai. Je me suis pres8ue décidé 4 m’e/pli8uer par lettre. Xtre +i/é =ientPt est un point important. &on état présent est =ien ennuyeu/. Tout =ien considéré. $e crois 8u’une lettre sera décidément la meilleure +aKon de m’e/pli8uer. Je serai en état d’écrire =eaucoup de c%oses 8ue $e ne pourrais pas dire. et lui donnerai du temps pour ré+léc%ir a ant 8u’elle ne prenne une décision au su$et de sa réponse. et $e suis moins e++rayé du résultat de la ré+le/ion 8ue d’une impulsion immédiate et %Fti e. Le plus grand danger résulterait d’une consultation de &me >raser alors 8ue $e suis loin. incapa=le de
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plaider ma propre cause. Ine lettre m’e/pose 4 tous les dangers d’une consultation. et oD l’esprit %ésite sur la meilleure décision. un conseiller peut. en un moment mal%eureu/. l’amener 4 +aire ce 8u’il pourrait regretter plus tard. Je dois ré+léc%ir un instant sur ceci. - Cette longue lettre pleine de mes propres soucis su++ira 4 +atiguer mAme l’amitié d’une >anny. La derni5re +ois 8ue $’ai u &. CraN+ord. c’était 4 la réception c%eG & me >raser. Je suis de plus en plus %eureu/ de tout ce 8ue $e ois et entends dire de lui. 3l n’y a pas c%eG lui l’om=re d’une %ésitation. 3l connaJt 4 +ond son propre esprit et agit 8uand il a pris une résolution. C’est une inestima=le 8ualité. Je ne pou ais pas le oir a ec ma s'ur aJnée dans la mAme c%am=re sans me sou enir de ce 8ue ous m’a eG dit un $our. et $e reconnais 8u’ils ne se rencontr5rent point en amis. 3l y a ait c%eG elle de la +roideur mar8uée. C’est 4 peine s’ils parl5rent. Je le is se retirer surpris. et $e regrettais 8ue & me ?us%Nort% gardFt encore de la rancune pour un soi@disant man8ue d’égards en ers &lle Bertram. Vous désirieG connaJtre 8uel degré de =on%eur &aria donne
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comme épouse L 3l n’y a pas d’apparence 8u’ils soient mal%eureu/. J’esp5re 8u’ils s’accordent =ien. J’ai dJné deu/ +ois 4 6impole 9treet et aurais pu y aller plus sou ent. mais c’est morti+iant de de oir Atre a ec ?us%Nort% comme a ec un +r5re. Julia sem=le Atre tout 4 +ait enc%antée de Londres. J’a ais peu de $oie l4@=as. mais $’en ai moins ici. ;ous ne sommes pas une compagnie i ante ici. Tous nous ous désirons =eaucoup. Vous me man8ueG plus 8ue $e ne puis ous le dire. &a m5re eut 8ue $e ous transmette toute son a++ection. et esp5re a oir de os nou elles sous peu. (lle parle de ous pres8ue 4 c%a8ue %eure. et $e suis triste de songer 8u’elle de ra sans doute se passer de ous pendant plusieurs semaines encore. &on p5re compte enir ous prendre lui@mAme. mais ce ne sera 8u’apr5s "F8ues. 8uand il aura a++aire en ille. Vous Ates %eureuse 4 "ortsmout%. $’esp5re. mais otre sé$our l4@=as ne doit pas Atre annuel. Je ous désire 4 la maison. de +aKon 4 prendre otre a is au su$et de T%ornton Lacey. Je n’ai pas grande en ie d’y apporter des améliorations considéra=les si le domaine n’aura $amais une

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maJtresse. $e pense 8ue $e ais certainement écrire. 3l est tout 4 +ait décidé 8ue les Wrant ont 4 Bat% R ils 8uittent &ans+ield lundi. Je m’en ré$ouis. Je ne suis pas assuré 8ue cela intéresse 8uel8u’un R mais otre tante sem=le sentir 8u’il est mal%eureu/ pour elle 8u’un tel c%apitre des nou elles de &ans+ield éc%oit 4 ma plume au lieu de la sienne. - Tou$ours Ptre. ma tr5s c%5re >anny. , ;on $amais plus O non. certainement $amais $e ne désirerai rece oir encore une lettre -. +ut la secr5te déclaration de >anny en +inissant celle@ci. , "our8uoi n’apportent@elles 8ue mécomptes et c%agrins L "as a ant "F8ues S Comment ais@$e le supporter L (t ma pau re tante parlant de moi 4 c%a8ue %eure S >anny réagit contre la tendance de ces pensées autant 8u’elle le put. mais elle était =ien pr5s de croire 8ue 9ir T%omas était tr5s déso=ligeant. tant pour elle 8ue pour sa tante. Muant 4 l’o=$et principal de la lettre. il n’y a ait l4 rien de nature 4 calmer son irritation. (lle était pres8ue
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tourmentée par l’indignation et la col5re 8u’elle éprou ait contre (dmond. , E 8uoi =on ce délai L se dit@elle. "our8uoi l’a++aire n’est@elle pas solutionnée L 3l est a euglé et rien n’ou rira ses yeu/ O et rien ne pourra les lui ou rir. apr5s 8u’il ait eu l’é idence de ant lui. si longtemps et en ain. 3l l’épousera et sera pau re et miséra=le. Mue <ieu +asse 8ue son in+luence ne le rende pas indigne de respect S (lle parcourut de nou eau la lettre. , Tellement attac%ée 4 moi S BAtises 8ue tout cela S (lle n’aime personne sau+ elle@mAme et son +r5re. 9es amies l’égarant pendant des années S C’est tout aussi =ien elle 8ui peut a oir égaré ses amies. (lles se sont é idemment toutes gFtées l’une l’autre R mais si elles tiennent plus 4 elle 8u’elle 4 eu/. elle a été pro=a=lement la moins atteinte. sau+ par leurs +latteries. La seule +emme au monde 4 la8uelle il pou ait songer comme épouse S Cela. $e le crois +ermement. Accepté ou re$eté. son c'ur est lié 4 elle pour tou$ours. La perte de &ary. $e dois la considérer comme la perte de CraN+ord et de >anny S (dmond. ous ne me connaisseG pas. Les +amilles ne seraient
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$amais unies. si ous ne les unissieG pas S #% S écri eG. écri eG. >inisseG@en tout de suite. Mu’il y ait une +in 4 cette incertitude. <écideG. agisseG. condamneG ous@mAme. <e tels sentiments étaient cependant trop proc%es du ressentiment pour guider longtemps les monologues de >anny. (lle +ut =ientPt plus attendrie et attristée. 9on c%aud respect. ses gentilles e/pressions. ses con+idences. la touc%aient pro+ondément. 3l n’était 8ue trop =on pour tout le monde. C’était une lettre 8u’elle aurait payé n’importe 8uel pri/ et 8ui ne pou ait $amais Atre asseG estimée. (t telle en était la conclusion. Toute personne 8ui a 4 écrire des lettres sans a oir =eaucoup 4 dire. ce 8ui s’appli8ue 4 pres8ue tout le monde +éminin. doit sympat%iser a ec Lady Bertram. pour sa malc%ance de connaJtre une nou elle aussi e/traordinaire 4 &ans+ield. comme la certitude du départ des Wrant 4 Bat%. 4 un moment oD elle ne pou ait en tirer aucun a antage. et doit admettre 8ue ce +ut morti+iant pour elle de la oir tom=er en partage 4

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son +ils ingrat et traitée a ec autant de concision 8ue possi=le 4 la +in d’une longue lettre. au lieu de l’a oir 4 dé elopper sur pres8ue toute une page 4 elle. Car 8uoi8ue Lady Bertram =rillFt plutPt dans l’art épistolaire. ayant au dé=ut de son mariage. par le désir d’a oir une occupation et grFce au +ait 8ue 9ir T%omas +aisait partie du "arlement. appris 4 gagner et conser er des correspondants et 4 se +ormer un style tr5s estima=le. =anal et proli/e. de sorte 8u’une toute petite nou elle lui su++isait. elle ne pou ait cependant pas n’en a oir aucune. il lui +allait un su$et pour écrire. mAme 4 sa ni5ce R et étant sur le point de perdre =ientPt les symptPmes de goutte du <r. Wrant et les isites matinales de & me Wrant. il était tr5s dur pour elle d’Atre pri ée d’une source d’inspiration épistolaire. 3l y eut cependant une ric%e compensation en ue pour elle. L’%eure oD la c%ance sourit 4 & me Bertram int. Muel8ues $ours apr5s l’arri ée de la lettre d’(dmond. >anny en reKut une de sa tante. 8ui dé=utait ainsi :

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, &a c%5re >anny. - Je prends ma plume pour te +aire sa oir une nou elle tr5s alarmante. 8ui ne man8uera pas de te préoccuper tr5s +ort. Ceci alait mieu/ 8ue de de oir saisir la plume pour l’in+ormer de tous les détails du oyage 8ue les Wrant a aient l’intention de +aire. car la nou elle actuelle était de nature 4 promettre de l’occupation 4 sa plume pour longtemps. n’étant rien de moins 8ue la maladie dangereuse de son +ils aJné. dont ils a aient eu connaissance par un message 8uel8ues %eures aupara ant. Tom était parti de Londres a ec une compagnie de $eunes gens 4 ;eNmar:et. oD une c%ute négligée et d’a=ondantes li=ations a aient pro o8ué la +i5 re R et 8uand la compagnie se dispersa. incapa=le de se mou oir. il a ait été a=andonné dans la maison d’un de ces $eunes gens. 4 la maladie. 4 la solitude. et au/ soins des seuls domesti8ues. Au lieu d’Atre asseG ite remis pour sui re ses amis. comme il l’a ait espéré alors. ses trou=les augment5rent considéra=lement et il se crut =ientPt asseG

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malade pour Atre de l’a is de son médecin et en oyer une lettre 4 &ans+ield. , Cette triste nou elle. comme ous pou eG le supposer. o=ser ait Lady Bertram. apr5s l’a oir annoncée. nous a $etés dans une grande agitation et nous ne pou ons nous empAc%er d’Atre tr5s in8uiets et pleins d’appré%ensions pour le pau re malade. dont l’état. craint 9ir T%omas. peut Atre tr5s criti8ue R et (dmond propose gentiment de soigner son +r5re immédiatement. mais $e suis %eureuse d’a$outer 8ue 9ir T%omas ne m’a=andonnera pas dans ces tristes circonstances. car ce serait trop péni=le pour moi. (dmond man8uera grandement 4 notre petit cercle. mais $e compte et $’esp5re 8u’il trou era le pau re malade dans un état moins alarmant 8u’on n’ait pu le craindre et 8u’il pourra le transporter =ientPt 4 &ans+ield. ce 8ue 9ir T%omas propose de +aire et estime 4 tous les points de ue le mieu/. et $’ose croire 8ue le pau re malade pourra =ientPt supporter le trans+ert sans gra es incon énients. Comme $e ne doute pas de os sentiments en ers nous. ma c%5re >anny. dans ces tristes circonstances. $’écrirai de nou eau
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=ientPt. (n l’occurrence. les sentiments de >anny étaient considéra=lement plus c%aleureu/ et plus sinc5res 8ue le style de sa tante. (lle sympat%isait i ement a ec tous. Tom dangereusement malade. (dmond parti pour le soigner. et la triste petite compagnie 8ui restait 4 &ans+ield. étaient des préoccupations 4 e/clure toutes les autres. ou pres8ue toutes les autres. (lle pou ait trou er tout $uste asseG d’égoQsme pour se demander si (dmond a ait écrit 4 &lle CraN+ord a ant 8ue cet appel ne ienne. mais aucun sentiment 8ui n’était pas de pure a++ection et d’an/iété désintéressée ne put longtemps rester en elle. 9a tante ne l’ou=lia pas R elle écri it lettre sur lettre R ils rece aient sou ent des nou elles d’(dmond. et ces relations étaient réguli5rement transmises 4 >anny dans le mAme style di++us et le mAme mélange de con+iance. d’espoirs. de craintes. se succédant et se présentant au gré du %asard. C’était une esp5ce de $eu 8ui consistait 4 s’e++rayer. Les sou++rances 8ue Lady Bertram ne oyait pas a aient peu d’e++et sur son

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imagination R et elle parlait =ien tran8uillement d’agitation. d’an/iété. de pau re malade. $us8u’4 ce 8ue Tom +Ct transporté 4 &ans+ield et 8ue ses propres yeu/ eussent u com=ien il a ait c%angé. Alors. une lettre 8u’elle a ait dé$4 préparée précédemment pour >anny. +ut terminée dans un style di++érent. a ec des rais sentiments et de l’an/iété. (lle écri it comme elle aurait parlé. , 3l ient d’arri er. ma c%5re >anny. et on l’a monté R et $e suis si émue de le oir. 8ue $e ne sais 8ue +aire. Je suis sCre 8u’il est tr5s malade. "au re Tom R $e suis na rée pour lui. et tr5s e++rayée. de mAme 8ue 9ir T%omas R et 8ue $e serais %eureuse. si ous étieG ici pour me soutenir. &ais 9ir T%omas esp5re 8u’il sera mieu/ demain. et dit 8ue nous de ons tenir compte des e++ets du oyage. La raie sollicitude maintenant ré eillée dans le sein maternel ne se calma pas ite. L’e/trAme impatience 8ue mani+estait Tom d’Atre transporté 4 &ans+ield et de goCter ce =ien@Atre de la maison et de la +amille dont il a ait +ait peu de cas 8uand il était en =onne santé. a ait pro=a=lement

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pro o8ué un trans+ert prématuré. et il en résulta un retour de +i5 re. "endant une semaine son aspect +ut des plus alarmants. Tous étaient sérieusement e++rayés. Lady Bertram racontait ses terreurs $ournali5res 4 sa ni5ce. dont on pou ait dire maintenant 8u’elle se nourrissait de lettres. et 8u’elle partageait son temps 4 sou++rir de celle 8u’elle rece ait au$ourd’%ui et 4 appré%ender celle du lendemain. 9ans la moindre a++ection particuli5re pour l’aJné de ses cousins. son c'ur tendre lui +aisait sentir 8u’elle ne pou ait pas se passer de lui R et la pureté de ses principes y a$outait encore une plus i e sollicitude. 8uand elle considérait com=ien peu sa ie a ait été utile et 8u’elle a ait été sans un renoncement Tdu moins en apparenceU. 9uGanne était sa seule con+idente 4 cette occasion. comme 4 =eaucoup d’autres moins importantes. 9uGanne était tou$ours prAte 4 écouter et 4 sympat%iser. "ersonne d’autre n’aurait pu Atre intéressé par un mal aussi lointain

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8u’une maladie. dans une +amille 4 cent lieues de distance. pas mAme &me "rice 4 part une 8uestion ou deu/. 8uand elle oyait sa +ille une lettre en mains R et de temps en temps elle +aisait cette tran8uille o=ser ation : , &a pau re s'ur Bertram doit Atre dans un terri=le état. <énoués depuis si longtemps. dans une situation si di++érente. les liens du sang ne représentaient pres8ue plus rien. Ine a++ection originellement aussi paisi=le 8ue leurs caract5res. n’était plus 8u’un simple mot. &me "rice +it autant pour Lady Bertram. 8ue Lady Bertram eCt +ait pour &me "rice. Trois ou 8uatre "rice eussent pu Atre =alayés. un ou tous. sau+ >anny et 6illiam. et Lady Bertram eCt été peu impressionnée R on eCt peut@Atre entendu des l5 res de &me ;orris 8ue c’était un rai =on%eur pour leur s'ur "rice de les oir si =ien placés.

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IV
Apr5s une semaine. depuis son retour 4 &ans+ield. tout danger immédiat pour Tom a ait disparu. et il était sau é pour le moment. du moins asseG pour tran8uilliser sa m5re R car %a=ituée 8u’elle était maintenant 4 le oir dans un état de sou++rance et de +ai=lesse. n’entendant 8ue ce 8ui était +a ora=le et se contentant de ce 8u’elle entendait sans penser plus loin. a ec peu de dispositions pour s’alarmer. et aucune aptitude 4 saisir ce 8ui se disait 4 demi@mot. Lady Bertram était le su$et le plus disposé de tous 4 un peu de dissimulation médicale. La +i5 re a ait disparu R de la +i5 re il s’était plaint R é idemment il serait =ientPt guéri R Lady Bertram ne pou ait penser 4 rien d’autre. et >anny partageait l’assurance de sa tante. $us8u’4 ce 8u’elle reKut 8uel8ues lignes d’(dmond écrites spécialement pour lui donner une idée plus claire de l’état de son +r5re et la mettre au courant des appré%ensions 8ue lui et
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son p5re a aient puisées c%eG le docteur. en rapport a ec de +orts symptPmes %ecti8ues 8ui sem=laient s’emparer de lui apr5s le départ des +i5 res. 3ls trou aient mieu/ 8ue Lady Bertram ne +Ct pas continuellement en proie d’alarmes. 8ui peut@Atre sem=leraient in$usti+iées R mais il n’y a ait pas de raison 4 dissimuler la érité 4 >anny. 3ls a aient des appré%ensions pour ses poumons. Muel8ues lignes d’(dmond lui montr5rent le patient et la c%am=re du malade dans un $our =ien plus réel et plus +ort 8ue ne le pou aient +aire toutes les +euilles de papier de Lady Bertram. 3l n’y a ait personne dans la maison 8ui n’eCt pas pu dépeindre mieu/ 8u’elle le résultat de ses o=ser ations personnelles R personne 8ui par+ois ne +ut plus utile 8u’elle 4 son +ils. (lle ne pou ait 8u’entrer et regarder doucement R mais d5s 8u’il +ut capa=le de con erser ou d’entendre de la lecture. (dmond +ut son compagnon pré+éré. 9a tante l’ennuyait par ses soins. et 9ir T%omas ne par int pas 4 mettre sa oi/ au diapason d’un malade irrité et +ai=le. (dmond était impertur=a=le. >anny en tous cas se l’imaginait ainsi. et de ait se rendre compte 8ue son estime
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a ait encore grandi 8uand il lui apparut comme le ser iteur. le soutien et le consolateur d’un +r5re sou++rant. 3l n’y a ait pas seulement la dé=ilité d’une récente maladie 4 surmonter. il y a ait aussi. comme elle l’apprenait maintenant. des ner+s +ort atteints. un moral tr5s déprimé 4 calmer et 4 rele er. La +amille n’a ait pas de prédispositions 4 la tu=erculose et elle était plus encline en ce cas 4 espérer 8u’4 craindre O sau+ 8uand elle songeait 4 &lle CraN+ord O car &lle CraN+ord lui donnait l’impression d’Atre l’en+ant c%éri de la +ortune. et son égoQsme et sa anité a aient une raie c%ance 4 oir (dmond +ils uni8ue. &Ame dans la c%am=re du malade l’%eureuse &ary n’était pas ou=liée. La lettre d’(dmond portait ce post@ scriptum : , E propos de ma derni5re lettre. $’a ais commencé 4 l’écrire. lors8ue $e +us appelé par la maladie de Tom. mais maintenant $’ai c%angé d’a is. $e crains l’in+luence des amies. Muand Tom sera mieu/. $’irai. Ainsi allaient les c%oses 4 &ans+ield. et c’est

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ainsi 8u’elles continu5rent 4 aller. a ec 4 peine 8uel8ue c%angement. $us8u’4 "F8ues. Ine ligne occasionnellement a$outée par (dmond 4 la lettre de sa m5re su++isait pour in+ormer >anny. L’amélioration c%eG Tom était si lente 8ue l’on pou ait s’en alarmer 4 $uste titre. "F8ues int. tr5s tard cette année@l4. comme >anny l’a ait tristement constaté. au moment oD elle a ait appris 8u’elle n’a ait aucune c%ance d’Atre déli rée de "ortsmout% a ant cette date. "F8ues int. et elle n’a ait rien appris au su$et de son retour O rien du oyage 4 Londres. 8ui de ait précéder son propre retour. 9a tante e/primait sou ent le désir de la oir. mais il n’y a ait aucune communication. aucun message de son oncle de 8ui tout dépendait. (lle supposait 8u’il ne pou ait pas encore 8uitter son +ils. mais pour elle c’était un cruel. un terri=le délai. La +in d’a ril approc%ait R il y aurait =ientPt pres8ue trois mois au lieu de deu/. 8u’elle a ait été loin d’eu/ tous. et 8ue ses $ours s’étaient écoulés dans un état de pénitence. (lle espérait =ien 8u’ils ne comprendraient pas compl5tement. car elle les aimait trop R et 8ui pou ait dire 8uand on
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trou erait du temps li=re pour penser 4 la c%erc%er L 9on ardeur. son impatience. son désir d’Atre a ec eu/. rappel5rent deu/ lignes du Tirocinium de CoNper : , A ec 8uel ardent désir elle soupire apr5s sa maison -. 8ui étaient continuellement sur sa langue comme la plus raie description d’une aspiration dont elle ne croyait pas 8u’elle pCt Atre plus i e dans le c'ur d’un collégien. (n arri ant 4 "ortsmout% elle s’était plu 4 l’appeler sa maison. a ait aimé dire 8u’elle allait aller 4 la maison R ce mot lui a ait été tr5s c%er R et il en était encore ainsi. mais il +allait l’appli8uer 4 &ans+ield. Cela. c’était maintenant la maison. "ortsmout% était "ortsmout% R &ans+ield la maison. (lle en a ait décidé depuis longtemps ainsi. dans l’a=andon de ses secr5tes méditations R et rien n’était plus consolant pour elle 8ue de oir sa tante employer le mAme langage. O , Je ne puis 8ue dire com=ien $e regrette otre a=sence de la maison en ce triste temps. 8ui me p5se tant. O Je compte. $’esp5re et $e désire sinc5rement 8ue ous ne soyeG plus

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$amais a=sente aussi longtemps de la maison étaient des p%rases délicieuses pour elle R mais ce n’était 8u’une $oie toute intime. La délicatesse en ers ses proc%es l’incitait 4 la prudence et 4 ne pas tra%ir une telle pré+érence pour la maison de son oncle R c’était tou$ours : , Muand $e retourne dans le ;ort%amptons%ire. ou 8uand $e retourne 4 &ans+ield. $e +erai ceci et cela. - O "our tout un temps ce +ut ainsi. mais 4 la longue son désir de int plus +ort et a=andonnant toute prudence. elle se surprit 4 parler de ce 8u’elle +erait 8uand elle retournerait 4 la maison. sans 8u’elle s’en rendJt compte. (lle se =lFma. rougit. et regarda crainti ement son p5re et sa m5re. (lle n’aurait pas dC se trou er mal 4 l’aise. 3l n’y a ait pas le moindre signe de déplaisir sur leurs isages. L’a ait@on mAme remar8ué L L’on était a=solument e/empt de $alousie 4 &ans+ield. Ce +ut triste pour >anny de perdre toutes les $oies du printemps. (lle n’a ait pas su aupara ant ce 8u’elle allait perdre en passant mars et a ril dans une ille. (lle n’a ait pas su com=ien les dé=uts et les progr5s de la égétation l’a aient enc%antée. Muelle i acité de corps et d’esprit
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elle a ait eue en o=ser ant l’a ancement de cette saison 8ui. malgré ses caprices. ne peut man8uer d’Atre c%armante. et en oyant sa =eauté se dé elopper. depuis les premi5res +leurs. dans les recoins les plus c%auds du $ardin de sa tante. $us8u’au dé eloppement des +euilles dans les cultures de son oncle. et la gloire de ses +orAts. "erdre de tels plaisirs n’était pas une petite c%ose R mais de les perdre pour Atre 4 l’étroit et dans le =ruit. pour Atre en+ermée. pour a oir du mau ais air. de mau aises odeurs. au lieu de la li=erté. la +raJc%eur. les par+ums et la erdure. était c%ose =ien plus gra e R O mais mAme ces incitations 4 des regrets étaient +ai=les. comparées 4 celles 8ui pro enaient de la con iction 8u’elle man8uait 4 ses meilleurs amis. et le désir d’Atre utile 4 ceu/ 8ui a aient =esoin d’elle S 9i elle a ait pu Atre 4 la maison. elle aurait pu Atre utile 4 c%a8ue créature 8ui y i ait. (lle sentait 8u’elle aurait été une aide pour tous. E c%acun elle aurait épargné une peine et un e++ort R et si elle n’a ait pas soutenu le moral de tante Bertram. en la protégeant contre le mal de la
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solitude. et celui plus grand encore de la présence d’une compagne agitée et trop empressée. trop %a=ile 4 e/agérer le danger pour +aire aloir sa propre importance. sa présence l4@=as aurait été un =ien pour tous. (lle aimait s’imaginer comment elle aurait pu lire 4 sa tante. comment elle aurait pu lui parler. et essayer de lui +aire sentir le =on%eur présent. et préparer son esprit 4 ce 8ui pourrait sur enir R et com=ien de +ois elle aurait pu lui épargner la peine de monter et descendre les escaliers. et com=ien de messages elle aurait pu transmettre. (lle s’étonnait 8ue les s'urs de Tom puissent se contenter de rester 4 Londres 4 un pareil moment O pendant une maladie. 8ui maintenant. a ec des %auts et des =as. a ait duré plusieurs semaines. 3lles pou aient re enir 4 &ans+ield 4 leur gré R oyager ne pou ait présenter aucune di++iculté pour elles. et elle ne pou ait pas comprendre comment toutes deu/ pou aient encore rester éloignées. 9i & me ?us%Nort% pou ait croire 8ue certaines o=ligations la retenaient. Julia pou ait certainement 8uitter Londres. 8uand elle le oulait. 3l apparut d’apr5s
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une lettre de sa tante 8ue Julia a ait o++ert de re enir si l’on a ait =esoin d’elle O mais ce +ut tout. 3l était é ident 8u’elle pré+érait rester oD elle était. >anny était disposée 4 penser 8ue l’in+luence de Londres était %ostile 4 toutes les a++ections respecta=les. (lle en it la preu e c%eG & lle CraN+ord. aussi =ien 8ue c%eG ses cousines R son a++ection pour (dmond a ait été respecta=le R ce 8u’il y a ait de plus respecta=le dans son caract5re. son amitié pour elle@mAme. a ait au moins été 4 l’a=ri de tout reproc%e. Mue restait@il de ces deu/ sentiments. maintenant L <epuis si longtemps >anny n’a ait reKu aucune lettre d’elle. si =ien 8u’elle était +ondée 4 ne pas trop prendre au sérieu/ une amitié sur la8uelle on s’était tant appuyé. 3l y a ait des semaines 8u’elle était sans nou elles de &lle CraN+ord ou de ses autres relations en ille. sau+ par &ans+ield. et elle commenKa 4 croire 8u’elle ne saurait $amais si &. CraN+ord était retourné dans le ;or+ol: ou pas. 4 moins de le rencontrer. ou 8u’elle pourrait encore

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a oir des nou elles de sa s'ur ce printemps. 8uand elle reKut la lettre sui ante 8ui lui +it re i re d’anciennes sensations et en créa de nou elles : , "ardonneG@moi. ma c%5re >anny. autant 8ue ous le pou eG. mon long silence. et agisseG comme si ous pou ieG me pardonner tout de suite. Ceci est ma modeste pri5re et mon attente. car ous Ates si =onne 8ue $e compte Atre mieu/ traitée 8ue $e ne le mérite O et $’écris maintenant pour demander une réponse immédiate. Je eu/ sa oir ce 8u’il en est de &ans+ield "ar:. et ous sans doute. Ates par+aitement en mesure de me le dire. 3l +audrait Atre une =rute pour ne pas compatir 4 la peine 8u’ils ont O et sui ant ce 8ue $’apprends le pau re &. Bertram a peu de c%ances de guérir. <’a=ord $’ai +ait peu de cas de sa maladie. Je le considérais comme la sorte de personne autour de la8uelle on +ait du =ruit. et 8ui elle@mAme +erait du =ruit pour la moindre petite maladie R mais maintenant on a++irme a ec certitude 8ue réellement. il décline. 8ue les

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symptPmes sont des plus alarmants. et 8u’une partie de la +amille. au moins. en est consciente. - 9’il en est ainsi ous de eG Atre parmi celles 8ui comprennent. et pour cela $e ous prie de me +aire sa oir $us8u’4 8uel point $’ai été e/actement renseignée. 3nutile de ous dire com=ien $e serais %eureuse d’apprendre 8u’il y a eu 8uel8ue erreur. mais le =ruit est si persistant 8ue $e con+esse 8ue $e ne puis m’empAc%er de trem=ler. - Voir un si =eau $eune %omme +auc%é dans la +leur de ses $ours est tr5s triste. Le pau re 9ir T%omas le sentira terri=lement. Je suis raiment tr5s trou=lée par la c%ose. >anny. >anny. $e ous ois sourire. et regarder a ec malice. mais sur mon %onneur. $e n’ai $amais corrompu de médecin dans ma ie. "au re $eune %omme S 9’il doit mourir. il y aura deux $eunes gens moins pau res sur la terre R et a ec un isage sans crainte et 4 oi/ %aute $e dis 4 tous 8ue la +ortune a ec ce 8ui s’ensuit ne pou ait pas tom=er en des mains plus méritantes. - Au dernier ;oVl c’était une sotte précipitation mais le mal de 8uel8ues $ours peut

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Atre e++acé partiellement. Le ernis et la dorure cac%ent =eaucoup de tac%es. Ce ne sera 8ue la perte de l’(s8uire derri5re son nom. A ec =eaucoup d’a++ection. comme la mienne. >anny. on passerait sur plus de c%oses. *cri eG@moi par retour. $ugeG de mon an/iété et n’en rieG pas. <ites@moi l’e/acte érité. comme ous l’a eG de premi5re source. (t maintenant n’alleG pas ous donner du mal 4 Atre %onteuse de mes sentiments ou des Ptres. CroyeG@moi. ils sont p%ilant%ropi8ues et ertueu/. Je ous demande en conscience si , 9ir (dmond - ne +erait pas plus de =ien a ec toute la propriété des Bertram 8ue n’importe 8uel autre , 9ir - possi=le. 9i les Wrant a aient été c%eG eu/. $e ne ous aurais pas importuné. mais ous Ates la seule 4 8ui $e puis m’adresser pour sa oir la érité. ses s'urs étant %ors de ma portée. - &. ?us%Nort% a passé les +Ates de "F8ues a ec les Aylmers 4 TNinc:en%am Tcomme ous le sa eG certainementU. et n’est pas encore re enu R et Julia est a ec les cousins. 8ui i ent pr5s de Bed+ord 98uare R mais $’ai ou=lié leur nom et leur adresse. 9i $e pou ais m’adresser
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directement 4 l’une d’elles. $e ous pré+érerais encore. parce 8ue cela me +rappe. 8u’elles ont toutes deu/ montré si peu d’empressement 4 interrompre leurs propres amusements $us8u’4 +ermer les yeu/ sur la érité. - Je suppose 8ue les acances de "F8ues de me & ?us%Nort% ne ont plus durer longtemps. aucun doute 8ue ce ne soient des raies acances pour elle. Les Aylmers sont des gens plaisants R et loin de son mari elle ne peut a oir 8ue de l’agrément. E elle re ient le mérite de l’a oir encouragé 4 aller 4 Bat% c%erc%er sa m5re. comme c’est son de oir R mais comment a@t@elle s’entendre a ec la <ouairi5re. dans une mAme maison L - 7enry n’est pas l4. et $e n’ai rien 4 dire de lui. ;e croyeG pas 8ue sans cette maladie. (dmond aurait été de nou eau en ille depuis longtemps. O Votre tou$ours. &ary -. , J’a ais dé$4 commencé 4 plier ma lettre. 8uand 7enry entra R mais il n’apporte aucune nou elle pour me décider 4 ne pas l’en oyer. & me ?us%Nort% sait 8u’on craint une issue +atale R il

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l’a ue ce matin R elle retourne 4 6impole 9treet au$ourd’%ui R la ieille dame est arri ée. &aintenant ne ous tourmenteG pas a ec de drPles d’idées parce 8u’il a passé 8uel8ues $ours 4 ?ic%mond. 3l le +ait c%a8ue printemps. 9oyeG assurée 8u’il ne s’in8ui5te 8ue de ous. E ce moment il =rCle de ous oir. et il est occupé 4 com=iner les moyens de le +aire. et 4 +aire contri=uer son =on%eur au Ptre. Comme preu e. il rép5te a ec insistance ce 8u’il a dit 4 "ortsmout%. 4 propos de son intention de ous ramener 4 la maison. et $e me $oins 4 lui en cela de toute mon Fme. C%5re >anny. écri eG directement. et dites@nous de enir. Cela nous +era du =ien 4 tous. Lui et moi pou ons aller au "res=yt5re. ous le sa eG. et ne pas Atre une c%arge pour nos amis de &ans+ield. Ce serait raiment agréa=le de les re oir de nou eau tous. et un peu plus de société pourrait =ien leur ser ir : et 8uant 4 ous@mAme ous de eG sentir 8u’on a =esoin de ous l4@=as. et 8ue ous ne pou eG pas en conscience Tet consciencieuse. ous l’AtesU rester loin. 8uand ous a eG le moyen d’y retourner. Je n’ai. ni le temps. ni la

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patience de transmettre la moitié des messages d’7enry R soyeG persuadée 8ue l’esprit de c%acun et de tous est de l’a++ection inaltéra=le. Le dégoCt de >anny pour la ma$eure partie de cette lettre. a ec son e/trAme répugnance de ouloir associer celle 8ui l’a ait écrite 4 son cousin (dmond. l’aurait rendu incapa=le Tcomme elle le sentaitU de décider a ec impartialité si l’o++re par la8uelle elle se terminait de ait Atre acceptée ou non. "our elle. indi iduellement. elle était trop tentante. 9e trou er elle@mAme. peut@ Atre dans trois $ours. transportée 4 &ans+ield. était une image de la plus %aute +élicité. mais c’eCt été une sérieuse atteinte 4 son =on%eur de le de oir 4 des personnes dans les sentiments et la conduite des8uels elle oyait en ce moment tant de c%oses 4 condamner R les sentiments de la s'ur. la conduite du +r5re. sa +roide am=ition. sa anité irré+léc%ie. (t le sa oir encore en +lirt peut@Atre a ec &me ?us%Nort% S (lle en était morti+iée. (lle s’était attendu 4 mieu/. 7eureusement cependant. elle n’eut pas 4 peser.

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ni 4 décider entre des inclinations et des notions douteuses de son de oir R il n’y a ait aucune nécessité de déterminer s’il +allait tenir &ary loin d’(dmond ou pas. (lle a ait une r5gle 4 appli8uer 8ui mettait toute c%ose en place. 9on respect pour son oncle et la peur de prendre des li=ertés a ec lui lui trac5rent clairement et instantanément la oie 4 sui re. (lle de ait a=solument repousser la proposition. 9’il le désirait il pou ait la +aire prendre R et mAme lui proposer un retour rapide était une présomption 8ue rien ne sem=lait de oir $usti+ier. (lle remercia &lle CraN+ord mais lui opposa un re+us catégori8ue. , 9on oncle. croyait@elle sa oir. comptait enir la c%erc%er R et si la maladie de son cousin s’était prolongée pendant des semaines sans 8u’on ait =esoin d’elle. elle de ait supposer 8ue son retour n’était pas sou%aité pour le moment et 8u’elle se serait sentie une gAne. La description de l’état de son cousin 4 ce moment. correspondait e/actement 4 ce 8u’elle@ mAme se représentait. et pou ait donner l’espoir 4 l’esprit con+iant de son correspondant de oir réaliser tout ce 8u’il désirait.
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(lle pardonnerait. sem=lait@il. 4 (dmond d’Atre un clergyman sous certaines conditions de +ortune R et elle croyait 8ue +ortuné. (dmond pou ait la con8uérir sans 8u’il y ait pré$udice. (lle n’a ait appris 4 ne compter 8u’a ec l’argent.

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Comme >anny ne pou ait pas douter 8ue sa réponse apporterait un érita=le désappointement. elle s’attendait plutPt. d’apr5s sa connaissance du caract5re de &lle CraN+ord. 4 Atre pressée de nou eau R et 8uoi8u’une seconde lettre n’arri Ft pas dans l’espace d’une semaine. elle a ait encore la mAme impression 8uand celle@ci arri a. (n la rece ant. elle put immédiatement se rendre compte 8u’elle était =r5 e et elle était persuadée 8ue c’était une lettre écrite 4 la %Fte. une lettre d’a++aires. <eu/ minutes su++irent pour lui suggérer 8ue pro=a=lement c’était simplement pour l’a ertir 8u’ils seraient 4 "ortsmout% le $our mAme et pour la $eter dans toute l’agitation du doute sur ce 8ui lui restait 4 +aire en un pareil cas. 9i deu/ minutes peu ent ous entourer de di++icultés. une troisi5me peut les disperser R et a ant d’a oir ou ert la lettre. la possi=ilité 8ue

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&. et &lle CraN+ord s’étaient adressés 4 son oncle et a aient o=tenu son accord. la remit 4 l’aise. Voici 8ue ce disait la lettre : , Ine rumeur scandaleuse et méc%ante ient de me par enir. et $e ous écris. c%5re >anny. pour ous mettre en garde contre elle. ;e lui accordeG aucun crédit. si elle se répandait dans le pays. CompteG =ien 8u’il y a un malentendu et 8u’un $our ou deu/ le dissiperont O et en tous cas 8u’7enry n’est pas 4 =lFmer et. malgré un moment d’étourderie. ne pense 4 rien d’autre 8u’4 ous. ;’en dites pas un mot O n’écouteG rien. n’insinueG rien. ne c%uc%oteG rien $us8u’4 ce 8ue $’écri e de nou eau. Je suis sCre 8ue rien d’autre ne sera prou é 8ue la +olie de ?us%Nort%. 9’ils sont partis. $e parierais ma tAte 8ue c’est seulement 4 &ans+ield "ar: a ec Julia. &ais pour8uoi ne nous a eG@ ous pas laissé enir ous prendre L Je sou%aite 8ue ous ne le regrettieG pas. - Votre etc... -

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>anny en était stupé+aite. 9i aucune rumeur scandaleuse et méc%ante ne l’a ait atteinte. il était impossi=le de comprendre 8uel8ue c%ose 4 cette étrange lettre. (lle ne pou ait en déduire seulement 8u’elle a ait trait 4 6impole 9treet et &. CraN+ord et con$ecturer 8ue 8uel8ue c%ose de tr5s imprudent a ait eu lieu dans ce 8uartier pour attirer l’attention du monde. et pour e/citer sa $alousie si elle enait 4 l’apprendre. comme l’appré%endait &lle CraN+ord. &lle CraN+ord ne de ait pas s’alarmer pour elle. (lle était simplement peinée pour les personnes en cause et pour &ans+ield. si le =ruit se répandait $us8ue l4 R mais elle espérait 8ue non. 9i les ?us%Nort% étaient partis eu/@mAmes pour &ans+ield. comme on pou ait le déduire de ce 8ue disait & lle CraN+ord. il n’était pas pro=a=le 8ue 8uel8ue c%ose de déplaisant les eCt précédés. Muant 4 &. CraN+ord. elle espérait 8ue cela lui donnerait une meilleure connaissance de lui@ mAme. le con aincrait 8u’il n’était capa=le d’Atre attac%é de +aKon dura=le 4 aucune +emme dans le monde. et l’empAc%erait de lui adresser la parole plus longtemps.
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C’était tr5s étrange S (lle a ait commencé 4 croire 8ue réellement il l’aimait. et 4 considérer son a++ection comme 8uel8ue c%ose de peu ordinaire O et sa s'ur prétendait 8u’il ne se souciait de personne d’autre. <onc il a ait dC mani+ester 8uel8ues remar8ua=les attentions 4 sa cousine R il de ait y a oir eu 8uel8ue grande indiscrétion. étant donné 8ue sa correspondance ne s’e++rayait pas d’un petit =ruit. (lle se sentait mal 4 l’aise et continuerait 4 l’Atre $us8u’4 ce 8u’elle ait de nou eau des nou elles de &lle CraN+ord. 3l lui était impossi=le de c%asser cette lettre de ses pensées. et elle ne pou ait pas se soulager en en parlant 4 un Atre %umain. &lle CraN+ord n’a ait nul =esoin de lui recommander le secret a ec tant de c%aleur. elle aurait pu. se +ier 4 son sens du de oir. Le lendemain int et n’apporta pas de seconde lettre. >anny était déKue. (lle ne pou ait penser 4 rien d’autre encore tout le matin R mais 8uand son p5re re int dans l’apr5s@midi a ec le $ournal. comme tous les $ours. elle était si loin d’attendre une élucidation 8u’elle a ait mAme ou=lié pour

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un moment le su$et. (lle s’était en+oncée dans d’autres rA eries. Le sou enir du premier soir dans cette c%am=re. de son p5re et de son $ournal lui re int 4 la mémoire. &aintenant il ne +allait plus de =ougie. Le soleil resterait encore une %eure et demie au@dessus de l’%oriGon. (lle sentit 8u’elle a ait été l4 pendant trois mois. et 8ue les rayons de soleil tom=ant a ec éclat dans le parloir. au lieu de la remonter la rendaient encore plus triste R car le soleil lui paraissait une c%ose totalement di++érente en ille et 4 la campagne. 3ci sa +orce n’était 8u’un éclat. un éclat étou++ant et maladi+. ne ser ant 8u’4 ré éler des tac%es et de la saleté 8ui sinon seraient restés inaperKus. 3l n’y a ait ni santé ni gaieté dans le soleil. en ille. (lle était dans une =ou++ée de c%aleur oppressante. dans un nuage mou ant de poussi5re R et ses yeu/ ne pou aient 8ue se promener des murs mar8ués par l’om=re de la tAte de son p5re. 4 la ta=le coupée et entaillée par ses +r5res. oD se trou aient le plateau 4 t%é $amais nettoyé 4 +ond. les tasses et les soucoupes essuyées a ec des traJnées. le lait. une mi/ture de parcelles de =eurre nageant dans un
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li8uide =leuFtre. et le pain et le =eurre de enant 4 c%a8ue minute plus sales 8u’ils n’étaient sortis des mains de ?e=ecca. 9on p5re lisait le $ournal et sa m5re se lamentait sur le tapis rFpé O tandis 8ue le t%é se préparait O et sou%aitait 8ue ?e=ecca le réparFt. >anny +ut ré eillée par la oi/ de son p5re 8ui. apr5s a oir regardé attenti ement un paragrap%e. lui dit : O Muel est le nom de otre grande cousine en ille. >an L O ?us%Nort%. &onsieur. O (t n’%a=ite@t@elle pas 4 6impole 9treet L O #ui. &onsieur. O Alors. il y a le dia=le c%eG eu/. c’est tout. Voil4. T3l lui montra le $ournal.U "uisse d’aussi =onnes relations ous +aire =eaucoup de =ien S Je ne sais pas ce 8ue 9ir T%omas pense 4 ce su$et R il peut y a oir en lui trop du courtisan et du =eau gentleman pour 8u’il en aime moins sa +ille. &ais par <.... si elle m’appartenait. $e lui donnerais le =out de corde aussi longtemps 8ue $e le pourrais.

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In peu de +ustigation pour les %ommes et pour les +emmes aussi serait la meilleure +aKon de pré enir de telles c%oses. >anny lut pour elle@mAme 8ue , c’était a ec une i e préoccupation 8ue le $ournal a ait 4 annoncer au monde. un scandale matrimonial dans la +amille de &. ?.... de 6impole 9treet R la =elle &me ?.... dont le nom n’a ait pas encore +iguré =ien longtemps sur les listes de l’%ymen. et 8ui promettait de de enir une =rillante edette dans le monde. ayant 8uitté le toit con$ugal en compagnie du tr5s connu et capti ant &. C.... ami intime et associé de &. ?.... et personne ne sa ait. mAme pas l’éditeur du $ournal. oD ils étaient allés -. O C’est une erreur. &onsieur. dit >anny aussitPt. ce doit Atre une erreur. ce ne peut pas Atre rai. il s’agit d’autres personnes. (lle parlait a ec le désir instincti+ de retarder la %onte. elle parlait a ec la résolution du désespoir. car elle disait ce 8u’elle@mAme ne croyait pas. (lle a ait été con aincue en lisant. La érité lui sautait au/ yeu/ R et comment

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pou ait@elle parler encore. encore respirer mAme. +ut plus tard un su$et d’étonnement pour elle@ mAme. &. "rice s’intéressait trop peu 4 la c%ose pour répondre =eaucoup. O Tout cela pou ait Atre un mensonge. reconnut@il R mais tant de =elles dames se donnaient au dia=le de cette +aKon. de nos $ours. 8u’on ne pou ait plus répondre de personne. O (n e++et. $’esp5re 8ue ce n’est pas rai. dit me & "rice plainti ement. ce serait tellement %onteu/ S 9i $’a ais parlé une +ois 4 ?e=ecca du tapis. mais $e lui en ai parlé au moins une douGaine de +ois. n’est@ce pas Betsy L (t il n’y a pas pour di/ minutes de tra ail. L’e++et de la nou elle sur un esprit comme celui de >anny. 8ui commenKait 4 entre oir un peu toutes les peines 8ui allaient s’ensui re. peut di++icilement Atre décrit. <’a=ord ce +ut une esp5ce de stupé+action R mais c%a8ue moment augmentait sa perception de l’%orri=le mal. (lle ne pou ait pas douter. elle n’osait pas se leurrer de l’espoir 8ue la nou elle était +ausse. La lettre
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de &lle CraN+ord. 8u’elle a ait lue si sou ent $us8u’4 en connaJtre c%a8ue ligne. la con+irmait en tout. 9a c%aude dé+ense de son +r5re. son espoir 8ue l’a++aire serait étou++ée. son é idente agitation +ormaient un tout a ec 8uel8ue c%ose de tr5s mau ais R et s’il e/istait une +emme de caract5re au monde 8ui pCt traiter 4 la lég5re un péc%é de premi5re grandeur. 8ui pCt l’e/cuser. et désirer le oir impuni. elle croirait =ien 8ue & lle CraN+ord serait cette +emme S &aintenant elle pou ait oir sa propre erreur au su$et des personnes 8ui étaient parties. ou 8u’on disait Atre parties. Ce n’étaient pas &. et & me ?us%Nort%. c’étaient &me ?us%Nort% et &. CraN+ord. 3l sem=lait 4 >anny 8u’aupara ant elle n’a ait $amais été terri+iée. "lus de repos possi=le S La soirée passa. sans une pause dans sa peine. Ine nuit d’insomnie sui it. (lle se sentait malade. secouée d’%orreur. passait d’un acc5s de +i5 re c%aude 4 un acc5s de +rissons. L’é énement était si scandaleu/. 8ue mAme par+ois son c'ur se ré oltait 4 trou er la c%ose impossi=le. 8uand elle pensait 8ue cela ne pou ait pas Atre.

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Ine +emme mariée il y a si/ mois 4 peine. un %omme se disant oué. mAme +iancé 4 une autre. cette autre. sa proc%e parente. toute la +amille. les deu/ +amilles liées entre elles par tant de liens R tous des amis. tous des intimes ensem=le S C’était une trop grande culpa=ilité. une trop grande complication dans le mal. pour 8ue la nature %umaine. sortie du stade de pur =ar=arisme. en +Ct capa=le S (t cependant son $ugement lui disait 8ue c’était =ien ainsi. 9es a++ections mal éta=lies. ariant a ec sa anité. l’attac%ement déterminé de &aria. et le man8ue de principes c%eG l’un et c%eG l’autre. rendaient cela possi=le. La lettre de &lle CraN+ord +i/ait le +ait. Muelles seraient les consé8uences L Mui n’en serait pas atteint L Muelles isées n’en seraient pas a++ectées L Muelle pai/ n’en serait pas trou=lée pour tou$ours L &lle CraN+ord elle@mAme et (dmond... &ais il était dangereu/ peut@Atre de mettre les pieds sur un tel terrain. (lle se con+ina. ou essaya de se con+iner dans la simple. mais iné ita=le mis5re +amiliale 8ui de ait tous les en elopper si. en e++et. c’était un

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scandale pu=lic. Les sou++rances de la m5re. du p5re O elle s’arrAta l4. Celles de Julia. de Tom. d’(dmond O l4 encore une plus longue pause. C’est sur eu/ 8ue la +aute allait tom=er le plus lourdement. La sollicitude paternelle de 9ir T%omas et son %aut sens de l’%onneur et du décorum. les principes droit d’(dmond. son tempérament con+iant. sa sinc5re +orce de sentiments. lui +irent penser 8u’il leur serait pres8ue impossi=le de conser er la ie et la raison sous une telle disgrFce R et il lui sem=lait 8ue pour autant 8u’il s’agissait de ce monde seul. le plus grand =ien pour c%a8ue parent de & me ?us%Nort% serait d’Atre anni%ilé sur place. ?ien ne se passa le lendemain. ni le lendemain pour relFc%er ses terreurs. <eu/ courriers arri 5rent. mais n’apport5rent aucune ré+utation ni pu=li8ue ni pri ée. 3l n’y eut pas de seconde lettre pour in+irmer la premi5re de &lle CraN+ord R il n’y a ait pas nou elles de &ans+ield 8uoi8ue maintenant il +Ct grandement temps pour elle d’en rece oir de sa tante. Ceci était un mau ais présage. (lle n’a ait plus 8ue l’om=re d’un espoir d’apaiser son esprit et elle était réduite 4 une
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condition si =asse. si terne. si trem=lante 8ue pas une m5re O sau+ &me "rice O n’aurait pu ne pas le remar8uer. lors8ue le troisi5me $our apporta le coup +rappé 4 la porte pour la rendre malade. et une lettre lui +ut de nou eau mise entre les mains. (lle portait le cac%et de Londres. et enait d’(dmond. , C%5re >anny. - Vous connaisseG notre présente détresse. Mue <ieu puisse ous donner de l’aide pour supporter otre part S ;ous a ons été ici pendant deu/ $ours. mais il n’y a rien 4 +aire. "as moyen de les retracer. Vous n’a eG rien appris encore du dernier coup. la +uite de Julia R elle est partie en *cosse a ec Zates. (lle a 8uitté Londres 8uel8ues %eures a ant 8ue nous n’y arri Fmes. E tout autre moment. ceci eCt été un terri=le coup. &aintenant cela ne sem=le rien. mais c’est une lourde aggra ation. &on p5re n’est pas écrasé. #n ne peut espérer plus. 3l est encore capa=le de penser et d’agir. (t $’écris. d’apr5s son désir. pour ous proposer de rentrer 4 la maison. 3l est

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désireu/ de ous a oir l4. pour ma m5re. Je serai 4 "ortsmout% le matin du $our apr5s celui oD ous aureG reKu ma lettre. et esp5re ous trou er prAte pour partir 4 &ans+ield. &on p5re désire 8ue ous in itieG 9uGanne 4 ous accompagner pour 8uel8ues mois. ?égleG cela comme ous l’entendeG. <ites ce 8ui con ient R $e suis sCr 8ue ous appréciereG un tel e/emple de sa gentillesse 4 un pareil moment S ?endeG $ustice 4 ses intentions. de 8uel8ue mani5re 8ue $e puisse les em=rouiller. Vous pou eG ous imaginer 8uel8ue c%ose de mon état présent. 3l n’y a pas de +in au mal 8ui s’est déc%aJné sur nous. Vous me erreG tPt a ec la diligence. - Votre etc... Jamais >anny n’a ait eu plus grand =esoin d’un Cordial. Jamais elle n’en a ait reKu un. comme celui 8ue contenait cette lettre. <emain S Muitter "ortsmout% demain S (lle était. elle sentait 8u’elle était dans le plus grand danger d’Atre e/8uisément %eureuse. tandis 8ue tant d’autres étaient mal%eureu/. Le mal 8ui lui

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apportait tant de =ien S (lle craignait Atre insensi=le. <e partir si ite. in itée si gentiment. a ec la permission de prendre 9uGanne. était 8uand mAme une telle =énédiction. 4 rendre son c'ur comme un =rasier. et pour un temps sem=lait éloigner toute peine et la rendre incapa=le de partager con ena=lement la détresse de ceu/ 4 8ui elle pensait le plus. La +uite de Julia ne pou ait l’a++ecter 8ue relati ement peu R elle était étonnée et c%o8uée R mais cela ne pou ait pas la préoccuper. ne pou ait pas peser sur son esprit. (lle était o=ligée de se +orcer 4 y penser et de reconnaJtre 8ue c’était terri=le et mal%eureu/. ou la c%ose lui éc%appait. au milieu de tous les de oirs trou=lants. pressants. $oyeu/ 8ui accompagnaient l’appel 8u’on lui +aisait. 3l n’y a rien de tel 8ue le tra ail. le tra ail acti+ indispensa=le pour soulager le c%agrin. In tra ail mAme triste peut c%asser la tristesse et ses occupations promettaient =eaucoup. (lle a ait tant 4 +aire. 8ue mAme l’%orri=le %istoire de & me ?us%Nort% Tmaintenant a=solument certaineU ne

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pou ait plus l’a++ecter comme elle l’a ait +ait aupara ant. (lle n’a ait pas le temps de se sentir miséra=le. (lle a ait l’espoir d’Atre partie dans ingt@8uatre %eures R son p5re et sa m5re de aient Atre mis au courant. 9uGanne préparée. tout mis en ordre. Ine occupation sui ait l’autre R le $our était 4 peine asseG long. Le =on%eur 8u’elle communi8uait. =on%eur tr5s peu diminué par les noires nou elles 8ui de aient =ri5 ement le précéder. le $oyeu/ consentement de son p5re et de sa m5re au départ de 9uGanne a ec elle. la satis+action générale a ec la8uelle le départ des deu/ sem=lait accueilli O et l’e/tase de 9uGanne elle@mAme. tout cela contri=uait 4 lui rendre courage. L’a++liction des Bertram était peu ressentie dans la +amille. & me "rice parla de sa pau re s'ur pendant 8uel8ues minutes O mais comment trou er 8uel8ue c%ose pour em=aller les e++ets de 9uGanne L ?e=ecca prenait toutes les =oJtes et les a=Jmait. occupait =eaucoup plus ses pensées R et 8uant 4 9uGanne. maintenant 8u’elle a ait u. sans 8u’elle s’y attendait. se réaliser le premier désir de son c'ur. et ne connaissant rien
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personnellement de ceu/ 8ui a aient péc%é. ou de ceu/ 8ui étaient plongés dans l’a++liction. si elle pou ait s’empAc%er de se ré$ouir du commencement $us8u’4 la +in. c’était le ma/imum 8ue l’on était en droit d’attendre de la ertu %umaine 4 8uatorGe ans. Comme raiment rien n’a ait été laissé 4 la décision de &me "rice. ni au/ =ons o++ices de ?e=ecca. c%a8ue c%ose était rationnellement et mét%odi8uement accomplie et les $eunes +illes +urent prAtes pour le lendemain S L’a antage d’un =on sommeil pour les préparer au oyage ne leur +ut point réser é. Le cousin 8ui oyageait 4 leur rencontre aurait di++icilement pu rester éloigné de leurs esprits agités. l’un tout 4 la $oie. l’autre trou=lé au@del4 de toute description. E %uit %eures du matin (dmond se trou ait c%eG elles. Les $eunes +illes l’entendirent entrer d’en %aut et >anny descendit. L’idée de le oir tout de suite en sac%ant ce 8u’il de ait sou++rir. lui ramena toutes ses premi5res pensées. Lui si pr5s d’elle. et mal%eureu/ S (lle prAte 4

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s’e++ondrer en entrant au parloir S 3l était seul et la rencontra aussitPt R et elle se trou a aussitPt pressée sur son c'ur a ec ces seuls mots. 4 peine articulés : , &a >anny O mon uni8ue s'ur O ma seule consolation. maintenant... 3l se détourna pour se remettre. et 8uand il parla de nou eau 8uoi8ue sa oi/ dé+aillJt encore. ses mani5res dénotaient le désir d’Atre maJtre de lui et la résolution d’é iter toute nou elle allusion. , A eG@ ous dé$euné L Muand sereG@ ous prAtes L (st@ce 8ue 9uGanne nous accompagne L - ces 8uestions se succéd5rent rapidement. 9on =ut principal était de partir au plus tPt. Muand &ans+ield était pris en considération le temps était précieu/ R et son état d’esprit ne lui permettait de trou er du repos 8ue dans le mou ement. 3l +ut arrAté 8u’il +erait enir la oiture de ant la porte dans une demi@%eure R >anny répondit 8u’ils a aient dé$euné et seraient prAts dans une demi@%eure. 3l a ait dé$4 mangé et re+usa de rester pour leur repas. 3l +erait un tour sur les remparts et les re$oindrait a ec la oiture. 3l partit %eureu/ d’Atre éloigné de >anny. 3l sem=lait tr5s malade R sou++rant é idemment sous
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l’action des iolentes émotions 8u’il était décidé 4 dominer. (lle sa ait 8ue cela de ait Atre ainsi. mais pour elle c’était terri=le. La oiture int R et 8uand il entra de nou eau dans la maison au mAme moment. $uste 4 temps pour passer 8uel8ues minutes a ec la +amille et Atre témoin O mais il ne it rien O de la +aKon tran8uille dont on se sépara des +illes. et $uste 4 temps pour les empAc%er de s’asseoir 4 la ta=le du dé$euner. 8ui 4 +orce de =eaucoup d’acti ité inusitée. était compl5tement prAte 8uand la oiture se mit en mou ement. Le dernier repas de >anny dans la maison paternelle était dans le genre du premier R elle $ouissait en partant de la mAme %ospitalité 8ui l’a ait accueillie. Le oyage s’annonKait comme de ant Atre silencieu/. Les pro+onds soupirs d’(dmond atteignaient sou ent >anny. 9’il a ait été seul a ec elle. son c'ur se serait ou ert malgré toute résolution R mais la présence de 9uGanne le replia sur lui@mAme et ses e++orts pour parler de su$ets indi++érents ne purent $amais Atre longtemps soutenus.

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>anny l’o=ser ait a ec une constante sollicitude. et par+ois rencontrant son regard. ré eillait un sourire plein d’a++ection 8ui la récon+ortait R mais le premier $our du oyage se passa sans 8u’elle entendJt un mot de lui 4 propos des su$ets 8ui l’acca=laient. Le matin sui ant +ut plus +ructueu/. Juste a ant de 8uitter #/+ord. alors 8ue 9uGanne se tenait 4 la +enAtre. o=ser ant attenti ement le départ d’une +amille nom=reuse de l’au=erge. les deu/ autres étaient de=out pr5s du +eu R et (dmond. +rappé tout particuli5rement par l’altération des traits de >anny. et dans son ignorance des mau/ $ournaliers 8ui régnaient dans la maison de son p5re. attri=uant une part in$usti+iée de ce c%angement. attri=uant tout 4 l’é énement récent. prit sa main. et dit d’une oi/ =asse. mais tr5s e/pressi e : O Ce n’est pas étonnant O ous de eG le sentir O ous de eG sou++rir. Comment un %omme. ous ayant une +ois aimée. pou ait@il ous 8uitter S &ais votre O otre attac%ement était nou eau comparé 4... >anny. penseG 4 moi S La premi5re partie de leur oyage prit une

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longue $ournée. et les amena. tr5s +atigués. 4 #/+ord R mais la seconde se termina 4 une %eure =eaucoup moins tardi e. 3ls étaient dans les en irons de &ans+ield longtemps a ant l’%eure %a=ituelle du dJner. et comme ils approc%aient de cet endroit aimé. le c'ur des deu/ s'urs se serra un peu. >anny commenKa 4 craindre la rencontre de ses tantes et de Tom. étant sous une si terri=le %umiliation R et 9uGanne 4 sentir a ec 8uel8ue an/iété. 8ue toutes ses meilleures mani5res. tout son sa oir derni5rement ac8uis de ce 8ui se +aisait ici. allait Atre sur le point de de oir Atre mis en prati8ue. <es isions de =onne et de mau aise éducation. d’anciennes ulgarités et de nou elles gentillesses passaient de ant elle R et elle méditait =eaucoup 4 propos de +ourc%ettes d’argent. de ser iettes et de rince@doigts. >anny a ait été partout consciente de la di++érence du paysage depuis +é rier R mais. 8uand ils pénétr5rent dans le "arc. ses perceptions et ses plaisirs +urent des plus aigus. 3l y a ait trois mois. trois mois pleins. depuis 8u’elle l’a ait 8uitté R et le c%angement était d’%i er 4 été. 9on 'il aperce ait partout des gaGons et des plantations

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du ert le plus +rais R et les ar=res. 8uoi8u’ils ne +ussent pas encore enti5rement garnis. étaient dans cet état délicieu/ dans le8uel on sait 8ue plus de =eauté est encore 4 enir. et 8uand. alors 8ue =eaucoup est dé$4 donné 4 la ue. encore plus est réser é 4 l’imagination. 9a $oie. cependant. était pour elle seule. (dmond ne pou ait pas la partager. (lle regarda ers lui. mais il se penc%ait en arri5re. en +ermant les yeu/. comme si la ue de tant de $oie l’opprimait. et 8ue les $olies sc5nes +amiliales de aient Atre tenues 4 l’écart. Cela lui rendit sa mélancolie R et de sa oir ce 8ui ce passait l4. donnait. mAme 4 la maison. moderne. aérée. et =ien située comme elle l’était. un aspect mélancoli8ue. 3ls étaient attendus. par une des personnes sou++rant 4 l’intérieur. a ec une telle impatience 8u’elle n’en a ait $amais connue de sem=la=le aupara ant. >anny a ait 4 peine dépassé la domesticité 4 la mine solennelle. 8uand Lady Bertram int 4 sa rencontre du salon. int d’un pas sans indolence R et lui tom=ant au cou. dit : O C%5re >anny. maintenant $e ais Atre 4 l’aise.

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VI
Cela a ait été une réunion miséra=le. c%acun des trois se croyant lui@mAme le plus mal%eureu/. &adame ;orris. cependant étant la plus attac%ée 4 &arie. sou++rait réellement le plus. &arie était sa premi5re +a orite. la plus c%5re de toutes R le mariage a ait été sa propre contrition. elle a ait dans le c'ur =eaucoup d’orgueil et elle l’a ouait. et la conclusion 4 la8uelle il était arri é lui Ptait pres8ue toute douleur. (lle a ait =eaucoup c%angé. elle était calmée. indi++érente 4 tout ce 8ui se passait. Le +ait de rester a ec sa s'ur et son ne eu. et d’a oir en mains toute la maison. a ait été un a antage compl5tement inutile R elle a ait été incapa=le de diriger ou de commander. ou mAme de se croire utile. Vraiment touc%ée par l’a++liction. son acti ité s’était éteinte. et ni Lady Bertram. ni Tom n’a aient reKu d’elle le moindre

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soutien ou essai de soutien. (lle n’a ait pas plus +ait pour eu/ 8u’ils n’a aient +ait l’un pour l’autre. 3ls a aient été tous solitaires. sans aide et sem=la=lement tristes R et maintenant l’arri ée des autres éta=lissait seulement sa supériorité dans l’a++liction. 9es compagnons étaient soulagés. mais il n’y a ait rien de =on pour elle. (dmond +ut pres8ue aussi =ien reKu par son +r5re 8ue >anny par sa tante. mais &adame ;orris. au lieu d’Atre récon+ortée par l’un ou l’autre. +ut encore plus irritée par la ue de la personne 8ue. dans l’a euglement de sa col5re. elle aurait désigné comme le démon du drame : si >anny a ait accepté &. CraN+ord. ceci ne serait pas arri é. 9uGanne aussi était un ennemi. (lle n’y prAta attention 8ue par 8uel8ues regards montrant de la répulsion. mais elle lui sem=lait Atre une espionne. une intruse. et une ni5ce indigente. et toutes c%oses des plus odieuses. "ar son autre tante. 9uGanne +ut reKue a ec une calme =onté. Lady Bertram ne pou ait pas lui consacrer =eaucoup de temps. ou =eaucoup de

HB)

paroles. mais elle sentait 8ue. étant la s'ur de >anny L elle a ait un droit d’Atre 4 &ans+ield. et elle était prAte 4 l’em=rasser et 4 l’aimer R et 9uGanne +ut plus 8ue satis+aite. car elle arri ait sac%ant par+aitement 8ue rien d’autre 8ue de la mau aise %umeur ne de ait Atre attendu de tante ;orris R et elle a ait une telle pro ision de =on%eur. elle se sentait si +orte 8ue c’en était une =énédiction. un rem5de contre =eaucoup de mau/ R il était certain 8u’elle eCt pu. grFce 4 cette +orce. tenir contre l’indi++érence 8ui lui enait des autres. (lle était maintenant laissée =eaucoup 4 elle@mAme. pour +aire connaissance de la maison et du parc comme elle pou ait. et +aisant cela passait ses $ournées tr5s %eureusement. alors 8ue ceu/ 8ui auraient pu la guider étaient 4 l’intérieur. ou compl5tement occupés de la personne 8u’ils pré+éraient R (dmond essayant d’ou=lier ses propres sentiments dans ses e++orts pour soulager son +r5re. et >anny se dé ouant 4 sa tante Bertram. retournant 4 c%a8ue tFc%e ancienne a ec plus 8ue l’ancien G5le. et pensant 8u’elle ne saurait $amais +aire asseG pour 8uel8u’un 8ui sem=lait a oir si =esoin d’elle.

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"arler de toute l’a++reuse a++aire a ec >anny. parler et se lamenter. étaient toute la consolation de Lady Bertram. L’écouter et la supporter et lui +aire entendre la oi/ de la =onté et de la sympat%ie. était tout ce 8u’on pou ait +aire pour elle. La récon+orter autrement était %ors de 8uestion. Le cas n’admettait aucun récon+ort. Lady Bertram n’a ait pas la pensée pro+onde. mais. guidée par 9ir T%omas. elle pensait $uste sur tous les points importants R et elle oyait donc. dans toute cette énormité. ce 8ui était arri é. n’essayant pas de minimiser la culpa=ilité ou l’in+amie. 9es a++ections n’étaient pas aiguVs. ni son esprit tenace. Apr5s un certain temps. >anny ne trou a pas impossi=le de diriger ses pensées ers d’autres su$ets. et de trou er 8uel8ue intérAt dans ses occupations %a=ituelles R mais c%a8ue +ois 8ue Lady Bertram avait l’attention +i/ée sur le su$et. elle ne comprenait pas tr5s =ien. C’était pour elle une disgrFce de ne plus pou oir arri er a ec sa +ille 4 une grande compré%ension. >anny apprit d’elle toutes les particularités 8ui

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étaient enues 4 $our. 9a tante n’était pas une narratrice mét%odi8ue R mais a ec l’aide de 8uel8ues lettres 4 et de 9ir T%omas. et de ce 8u’elle sa ait dé$4 elle@mAme et pou ait raisonna=lement de iner. elle +ut =ientPt 4 mAme de comprendre autant 8u’elle le désirait les circonstances 8ui accompagnaient l’%istoire. &adame ?us%Nort% était partie. pour les acances de "F8ues. 4 TNic:en%am. a ec une +amille a ec la8uelle elle était de enue intime O une +amille i ante. d’agréa=les mani5res et pro=a=lement de moralité et de discrétion sem=la=les O car &. CraN+ord a ait acc5s 4 leur maison en tout temps. >anny le sa ait dé$4. &. ?us%Nort% était parti. 4 ce moment. 4 Bat%. passer 8uel8ues $ours a ec sa m5re. et la ramener en ille. et &aria était a ec ces amis sans aucune contrainte. mAme sans Julia R car Julia a ait 8uitté la rue 6impole deu/ ou trois semaines aupara ant. en isite c%eG 8uel8ues relations de 9ir T%omas R un départ 8ue son p5re et sa m5re étaient maintenant disposés 4 attri=uer 4 8uel8ue désir de plaire 4 &. Zates. Tr5s tPt apr5s le retour des ?us%Nort% 4 la rue 6impole. 9ir T%omas

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reKut une lettre d’un ieu/ et grand ami de Londres. 8ui. entendant et oyant =eaucoup de c%oses alarmantes de ce cPté. écri ait pour recommander 4 9ir T%omas de enir 4 Londres lui@mAme. et d’employer son in+luence sur sa +ille pour +aire cesser une intimité 8ui l’e/posait dé$4 4 des remar8ues déplaisantes. et 8ui é idemment in8uiétait &. ?us%Nort%. 9ir T%omas se préparait 4 agir d’apr5s cette lettre. sans en communi8uer la teneur 4 personne de &ans+ield. 8uand elle +ut sui ie d’une autre. en oyée par e/pr5s par le mAme ami. pour le mettre au courant de la situation pres8ue désespérée dans la8uelle se trou aient les $eunes gens. &me ?us%Nort% a ait 8uitté le domicile con$ugal R &. ?us%Nort% était enu tr5s +Fc%é et en détresse c%eG lui pour a oir son a is R &. 7arding craignait 8u’il n’y ait eu au moins de tr5s +lagrantes indiscrétions. La ser ante de & me ?us%Nort%. l’aJnée. les menaKait de +aKon alarmante. 3l +aisait tout son possi=le pour calmer tout le monde. a ec l’espoir du retour de & me ?us%Nort%. mais il était si contrarié 4 6impole 9treet par l’in+luence de la m5re de &.
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?us%Nort%. 8ue l’on pou ait craindre les pires consé8uences. Cette communication épou anta=le ne pou ait Atre tenue secr5te plus longtemps. 9ir T%omas partit R (dmond oulut le sui re R et les autres +urent laissés dans un état de tristesse. in+érieur seulement 4 celui 8ui sui it la réception des lettres de Londres. Tout a ait. alors. été rendu pu=lic. sans espoir. La ser ante de & me ?us%Nort%. la m5re. a ait le pou oir de +aire scandale. et supportée par sa maJtresse. n’était pas 4 +aire taire. Les deu/ +emmes. mAme dans le temps tr5s court 8u’elles a aient passé ensem=le. ne s’étaient pas entendues R et l’aigreur de la plus Fgée en ers sa =elle@+ille a ait pu. peut@Atre. naJtre pres8ue autant du man8ue de respect a ec le8uel on l’a ait traitée. 8ue de son a++ection pour son +ils. Muoi 8u’il en soit. elle était ingou erna=le. &ais elle eCt été moins o=stinée ou aurait eu moins d’in+luence sur son +ils. 8ui était tou$ours guidé par l’a is de son dernier interlocuteur. par la personne 8ui pou ait lui damer le pion R une

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telle pensée a ait 8uel8ue c%ose de désespéré. car &me ?us%Nort% ne réapparut pas. et on a ait toute raison de croire 8u’elle se cac%ait 8uel8ue part a ec &. CraN+ord. 8ui a ait 8uitté la maison de son oncle. comme pour un oyage. le mAme $our 8u’elle était elle@mAme partie. 9ir T%omas. cependant. demeura encore un peu en ille. dans l’espoir de la décou rir. et de l’arrac%er 4 sa +aute. 8uoi8ue tout +Ct perdu au point de ue de l’%onneur. >anny pou ait 4 peine penser 4 son état actuel. 3l n’y a ait 4 ce moment 8u’un des en+ants de 9ir T%omas 8ui ne lui était pas une source de c%agrin. Les mau/ de Tom a aient été aggra és par le c%oc de la nou elle et sa guérison en a ait été si retardée 8ue mAme Lady Bertram a ait été +rappée par la di++érence. et ses craintes réguli5rement en oyées 4 son mari R et la +uite de Julia. le nou eau coup 8ui le +rappa 4 son arri ée 4 Londres. 8uoi8ue sa +orce ait été atténuée 4 ce moment. de ait. elle le sa ait. Atre durement senti. (lle it 8u’il en était ainsi. 9es lettres e/primaient com=ien il le déplorait.

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(n toutes circonstances. cela aurait été une alliance mal enue mais 8u’elle se +Ct accomplie si clandestinement. et 4 un tel moment. mettait les sentiments de Julia dans une lumi5re des moins +a ora=les. et aggra ait sérieusement la +olie de son c%oi/. 3l l’appelait une mau aise c%ose. +aite de la pire +aKon. et au pire moment. et 8uoi8ue Julia +Ct encore plus e/cusa=le 8ue &arie. car la +olie n’est pas le ice. il ne pou ait considérer la mesure 8u’elle a ait prise. 8ue comme l’occasion pour elle d’arri er 4 des résultats 8ui seraient. par apr5s. sem=la=les 4 ceu/ de sa s'ur. Telle était son opinion des gens au/8uels elle s’était $ointe. >anny le plaignait tr5s +ort. 3l ne pou ait a oir de consolation 8ue d’(dmond. Tous ses autres en+ants de aient lui déc%irer le c'ur. 9on mécontentement en ers elle. elle en était sCre. raisonnant autrement 8ue &me ;orris. allait disparaJtre. (lle serait $usti+iée. &. CraN+ord aurait pleinement approu é sa conduite en le re+usant. mais ceci. 8uoi8ue important pour elle@ mAme. serait une mince consolation pour 9ir T%omas. Le déplaisir de son oncle lui était terri=le R mais 8ue pou aient +aire pour lui son
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attac%ement et sa gratitude L 3l ne pou ait s’appuyer 8ue sur (dmond. (lle se trompait. néanmoins. en supposant 8u’(dmond ne donnait aucun c%agrin 4 son p5re 4 ce moment. 3l était d’une nature moins i e 8ue les autres R mais 9ir T%omas considérait 8ue son =on%eur était aussi menacé par l’o++ense de sa s'ur et de son ami. puis8u’il de ait Atre ainsi séparé de la +emme 8u’il poursui ait a ec un attac%ement certain et =eaucoup de c%ance de succ5s R et 8u’4 tous les points de ue. sans son méprisa=le +r5re. elle aurait été un parti con ena=le. 3l sa ait ce 8u’(dmond de ait sou++rir de sa part en plus du reste. 8uand ils a aient été en ille R il a ait u ou de iné ses sentiments R et ayant raison de croire 8u’une rencontre a ec &lle CraN+ord a ait eu lieu. 8ui n’a ait +ait 8u’accroJtre le c%agrin d’(dmond. il a ait été an/ieu/ 4 cause de cela et d’autres c%oses de l’en oyer %ors ille. et l’a ait engagé 4 conduire >anny c%eG sa tante. en ue de son soulagement et de son =ien. autant 8ue du leur. >anny n’était pas dans le secret des sentiments de son oncle. 9ir T%omas n’était pas dans celui du caract5re de & lle CraN+ord. 9’il

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a ait eu connaissance de leur con ersation. il n’aurait pas désiré 8u’elle lui appartJnt. 8uoi8ue ses ingt mille li res en eussent été 8uarante. Mu’(dmond dCt Atre pour tou$ours séparé de lle & CraN+ord ne +aisait aucun doute pour >anny R et cependant. $us8u’4 ce 8u’elle sut 8u’il sentait de mAme. sa propre con iction était insu++isante. (lle pensait 8u’il était du mAme a is. mais elle aurait oulu en Atre certaine. 9’il oulait maintenant lui parler a ec le man8ue de réser e 8u’il lui a ait été par+ois si péni=le de supporter aupara ant. cela serait =ien consolant R mais elle constata 8ue cela ne de ait pas Atre. (lle le oyait rarement O $amais seule O il é itait pro=a=lement de se trou er seul a ec elle. Mue de ait@elle en conclure L Mue son $ugement se soumettait 4 tout ce 8u’il y a ait d’étrange et d’amer dans cette a++liction +amiliale. mais 8u’il la ressentait trop i ement pour pou oir en parler. mAme un peu. Ceci de ait Atre son état d’esprit. 3l s’y soumettait. mais a ec une douleur 8ui l’empAc%ait d’en parler. 3l y a ait longtemps 8ue le nom de &lle CraN+ord n’était plus passé par ses l5 res et 8u’elle ne pou ait espérer de nou elles
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con+idences. Ce 2ut longtemps. 3ls atteignirent &ans+ield un $eudi et ce ne +ut pas a ant le dimanc%e soir 8u’(dmond commenKa 4 lui parler de ce su$et. Assis pr5s d’elle ce dimanc%e soir O un dimanc%e soir plu ieu/ O le meilleur moment de tous au8uel. 8uand un ami est pr5s de ous. le c'ur doit s’ou rir. et toute c%ose doit Atre dite O personne d’autre n’était dans la c%am=re. sau+ sa m5re. 8ui. apr5s a oir entendu un sermon pat%éti8ue. s’était endormie en pleurant O il était impossi=le de se taire R et ainsi. apr5s les préam=ules %a=ituels. Til est di++icile de saisir ce 8ui int d’a=ordU. et l’%a=ituelle déclaration 8ue si elle oulait l’écouter 8uel8ues minutes. il serait tr5s =re+. et ne $ugerait plus sa =onté comme a ant O elle ne de ait pas le craindre O ce serait un su$et enti5rement pro%i=é O il se permit le lu/e de raconter les circonstances et les sensations 8ui l’intéressaient le plus. 4 8uel8u’un dont il était con aincu d’a oir l’a++ectueuse sympat%ie. Comment >anny l’écouta. a ec 8uelle curiosité et intérAt. 8uelle peine et 8uelle délice.

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comment elle nota l’agitation de sa oi/. et comment ses yeu/ étaient soigneusement +i/és sur lui. peut Atre imaginé. Le prologue +ut alarmant. 3l a ait u &lle CraN+ord. 3l a ait été in ité 4 la oir. 3l a ait reKu une note de Lady 9tornaNay. lui demandant de passer R et considérant cela comme la toute derni5re rencontre de l’amitié. et mettant de cPté tous les sentiments de %onte et de mis5re 8ue la s'ur de CraN+ord de ait ressentir. il a ait été la oir dans un tel état d’esprit. si adouci. si dé oué. 8ue >anny crut un moment 8u’il +Ct impossi=le 8ue ce soit la derni5re +ois 8u’il la errait. &ais comme il continuait son récit. ses craintes disparurent. (lle l’a ait rencontré. dit@il. a ec un air sérieu/ O certainement sérieu/ O mAme agité R mais a ant 8u’il ait pu prononcer une p%rase intelligi=le. elle a ait a=ordé le su$et d’une +aKon 8ui. il l’admettait. l’a ait c%o8ué. , J’ai su 8ue ous étieG en ille. dit@elle. Je oulais ous oir. "arlons de cette triste a++aire. La +olie de nos deu/ parents peut@elle Atre égalée L - Je ne sa ais 8ue répondre. mais $e crois 8ue mes regards parlaient pour moi. (lle se sentit réprou ée.

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Comme elle est sensi=le. par+ois S A ec un regard et une oi/ plus gra es. elle a$outa alors : , Je n’ai pas l’intention de dé+endre 7enry au/ dépens de otre s'ur. - (lle dé=uta ainsi. mais ce 8u’elle dit ensuite. >anny. n’est pas con ena=le O est 4 peine con ena=le 4 répéter. Je ne puis me sou enir de toutes ses paroles. Je ne oudrais pas m’y arrAter si $e le pou ais. Leur contenu e/primait une grande col5re de la +olie de c%acun d’eu/. (lle réprou ait la +olie de son +r5re attiré par une +emme 8u’il n’a ait $amais aimée. et +aisant ce 8ui lui +erait perdre la +emme 8u’il adorait R mais encore plus la +olie de la pau re &aria. 8ui sacri+iait une telle situation. allait dans de telles di++icultés. dans l’idée 8u’elle était raiment aimée par un %omme 8ui a ait mani+esté son indi++érence depuis longtemps. "enseG ce 8ue $’ai ressenti. (ntendre la +emme 8ue $e ne oudrais pas 8uali+ier de +olle S L’entendre si olontairement. si li=rement. si +roidement S Aucune répugnance. aucune %orreur. aucune +éminité O comment dire L O aucune modestie S Voil4 ce 8ue +ait le monde. Car oui. >anny. trou erons@nous une +emme 8ue la nature

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ait plus ric%ement douée L WFtée. gFtée S Apr5s un peu de ré+le/ion. il continua a ec une sorte de calme désespéré : O Je ais tout ous dire. et puis en +inir pour tou$ours. (lle n’y oyait 8ue scandale et +olie. Le man8ue de discrétion. de précaution O son départ pour ?ic%mond alors 8u’elle restait tout le temps 4 TNic:en%am O se mettre 4 la discrétion d’une ser ante O =re+. 8uelle compromission S #%. >anny. c’est cette compromission et non l’o++ense 8u’elle réprou ait S C’était l’imprudence 8ui a ait mené les c%oses 4 une telle e/trémité. et o=ligé son +r5re 4 renoncer 4 des pro$ets plus c%ers. pour +uir a ec elle. 3l s’arrAta. O (t 8ue pou ieG@ ous dire L dit >anny. se croyant tenue de parler. O ?ien. rien 8ui puisse Atre compris S J’étais comme un %omme étourdi. (lle continua. se mit 4 parler de ous R oui. alors elle se mit 4 parler de ous. regrettant. comme elle pou ait le +aire. une telle perte. Alors elle parla raisonna=lement. &ais

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elle ous a tou$ours rendu $ustice. , 3l a re$eté. dit@elle. une +emme comme il n’en erra plus. (lle l’aurait +i/é. elle l’aurait rendu %eureu/ pour tou$ours. - &a tr5s c%5re >anny. $e ous donne. $e l’esp5re. plus de plaisir 8ue de peine par ce rappel de ce 8ui aurait pu Atre O mais 8ui ne sera $amais plus maintenant. Vous ne désireG pas 8ue $e me taise L 9i ous le désireG. donneG@moi un regard. dites un mot. et $’aurai +ini. ;i regard ni mot ne +urent donnés. O Je remercie <ieu S dit@il. ;ous étions tous disposés 4 Atre étonnés O mais l’on peut oir ici le dessein miséricordieu/ de la "ro idence. (lle parla de ous a ec %aute appréciation et c%aude a++ection R cependant. mAme ici. il y a un peu de mal R car au milieu de son discours. elle par int 4 s’e/clamer : , "our8uoi ne le oulait@elle pas L Tout est de sa +aute. >ille naQ e S Je ne lui pardonnerais $amais. L’eCt@elle accepté. ainsi 8u’elle le de ait. ils auraient été maintenant sur le point de se marier. et 7enry aurait été trop %eureu/ et trop occupé pour désirer autre c%ose. 3l n’aurait pas pris la peine de se raccommoder

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a ec &me ?us%Nort% 4 nou eau. Tout se serait terminé par un +lirt régulier et des rencontres 4 Ast%erton et ( ering%am. - L’aurieG@ ous cru possi=le L &ais le c%arme est rompu. &es yeu/ sont ou erts. O Cruel S dit >anny. tout 4 +ait cruel S E un tel moment donner cours 4 de la gaieté. et parler lég5rement. et 4 ous S Cruauté a=solue S O Cruel. dites@ ous L ;ous ne sommes pas d’accord. ;on. sa nature n’est pas cruelle. Je ne pense pas 8u’elle oulait me =lesser. Le mal est plus pro+ond R dans son ignorance totale. ne soupKonnant pas 8u’il e/istFt de tels sentiments. dans une per ersion de l’esprit 8ui +aisait 8u’il était naturel 8u’elle traitFt ce su$et comme elle l’a +ait. (lle parlait seulement comme elle a entendu parler les autres. comme elle imaginait 8ue tout le monde parlait. 9es dé+auts ne sont pas des dé+auts de tempérament. (lle ne causerait pas de peine sans nécessité. et 8uoi8ue $e puisse me tromper. $e ne puis m’empAc%er de penser 8ue pour moi elle +erait =eaucoup. 9es dé+auts sont de principe. >anny. une délicatesse émoussée et un esprit

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corrompu. icié. "eut@Atre est@ce mieu/ pour moi. puis8ue cela me laisse si peu de regrets. ;on. ce n’est pas ainsi. cependant. $e me serais soumis olontiers au grand c%agrin de la perdre. plutPt 8ue de de oir penser d’elle comme $e le +ais. Je le lui ai dit S O Vraiment L O #ui. $e le lui ai dit en la 8uittant. O Com=ien de temps a eG@ ous été ensem=le L O Vingt@cin8 minutes. , (% =ien. continua@t@ elle. il ne reste plus maintenant 8u’4 organiser un mariage entre eu/. - (lle en parlait. >anny. a ec une oi/ plus assurée 8ue $e ne le puis. T3l +ut o=ligé de s’arrAter plus d’une +ois. comme il continuaitU : , ;ous de ons persuader 7enry de l’épouser -. dit@elle. , et s’il pense 4 l’%onneur. et 8ue $’aie la certitude de le tenir écarté de >anny. $e n’en désesp5re pas. 3l doit renoncer 4 >anny. Je ne pense pas 8ue mAme lui puisse maintenant espérer de réussir a ec une +emme de sa trempe. et par consé8uent $’esp5re 8ue nous ne rencontrerons pas de di++iculté insurmonta=le. &on in+luence. 8ui est grande. se portera toute
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dans ce sens R et. une +ois mariée et =ien considérée par sa +amille. 8ui est respecta=le. otre s'ur pourra retrou er. 4 un certain degré. une place dans la société. Je sais 8u’elle ne sera pas admise dans certains cercles. mais a ec de =ons dJners et de grandes réunions. il y aura tou$ours ceu/ 8ui seront %eureu/ de +aire sa connaissance R et il y a. indu=ita=lement. plus de li=erté et de candeur 4 ce su$et 8u’aupara ant. Ce 8ue $e conseille. c’est 8ue otre p5re se tienne tran8uille. ;e lui permetteG pas de gFter sa propre cause en s’en occupant. "ersuadeG@le de laisser les c%oses sui re leur cours. 9i. par des e++orts o++icieu/ de sa part. elle est décidée 4 laisser 7enry 4 lui@mAme. il y aura =eaucoup moins de c%ance 8u’il ne l’épouse 8ue si elle demeure aupr5s de lui. Je sais com=ien il est raisem=la=le 8u’il se laisse in+luencer. LaisseG 9ir T%omas se +ier 4 son %onneur et 4 sa compassion. et tout peut se terminer =ien R mais s’il écarte sa +ille. ce sera détruire l’in+luence principale. Ayant répété ceci. (dmond était si touc%é. 8ue >anny. 8ui l’o=ser ait a ec une attention silencieuse. mais des plus tendres. +ut pres8ue
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triste 8ue le su$et ait été de nou eau entamé. 3l +ut longtemps a ant de pou oir parler encore. (n+in : O &aintenant. >anny. $’aurai =ientPt terminé. Je ous ai +ait part de l’essentiel de tout ce 8u’elle m’a dit. AussitPt 8ue $e pus parler. $e répondis 8ue $e n’a ais pas supposé possi=le. 8u’entrant dans cette maison dans un tel état d’esprit. comme $e l’a ais +ait. 8uel8ue c%ose pou ait m’arri er 8ui me +Jt sou++rir da antage. mais 8u’elle m’a ait in+ligé des =lessures plus pro+ondes 4 c%acune de ses p%rases. Mue. 8uoi8ue pendant le cours de nos relations. $’aie été sensi=le sou ent 4 8uel8ue di++érence entre nos opinions. sur des points par+ois importants. $e n’a ais $amais imaginé 8ue cette di++érence pCt Atre telle 8u’elle le prou ait maintenant. Mue la mani5re dont elle a ait traité le crime a++reu/ commis par son +r5re et ma s'ur O 8ui a ait été le plus grand séducteur. $e ne prétendais pas le dire O mais la mani5re dont elle parlait du crime mAme. lui donnant tous les reproc%es. sau+ le érita=le. ne considérant les mau aises consé8uences de son acte 8ue pour les =ra er ou les supporter par un dé+i 4 la décence et une
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impudence dans le mal R et. en+in. par dessus tout. nous recommandant une complicité. une compromission. un ac8uiescement dans la continuation du péc%é. dans la c%ance d’un mariage 8ui. pensant comme $e le +ais 4 présent pour son +r5re. de rait Atre plutPt empAc%é 8u’encouragé O tout ceci rassem=lé atrocement me con ain8uit 8ue $e ne l’a ais $amais comprise aupara ant et 8ue. en ce 8ui était de sa pensée. elle a ait été une créature de ma propre imagination. et pas la demoiselle CraN+ord 4 la8uelle $’a ais tant pensé pendant les mois derniers. Cela. peut@Atre. était meilleur pour moi R $’a ais moins 4 regretter en sacri+iant une amitié. des sentiments. des espoirs 8ui de aient. de toute +aKon. m’Atre arrac%és maintenant. (t cependant. cela $e dois le dire et $e le con+esserai. aurais@$e pu la rendre telle 8u’elle me paraissait Atre a ant. $’aurais pré+éré in+iniment 8ue mon c%agrin +Ct plus lourd de cette séparation. pour pou oir emporter a ec moi le droit de la c%érir et de l’estimer. Ceci est ce 8ue $e dis O le principal O mais. comme ous pou eG l’imaginer. n’a pas énoncé aussi mét%odi8uement 8ue $e ous l’ai

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répété. (lle était tr5s étonnée. e/cessi ement étonnée. plus 8u’étonnée. Je la is c%anger de contenance. (lle de int e/trAmement rouge. J’imaginais 8ue $e oyais un mélange de plusieurs sentiments O un grand. un court con+lit O un demi@désir de se rendre 4 la érité. une demi@compré%ension de la %onte O mais l’%a=itude. l’%a=itude eut le dessus. (lle aurait ri si elle a ait pu. (lle eut une sorte de rire. comme elle répondait : , Ine admonestation $oliment =onne. ma parole. (st@ce une partie de otre dernier sermon L <e ce pas ous aureG =ientPt ré+ormé tout le monde 4 &ans+ield et 4 T%ornton Lacey. et 8uand $e ous entendrai la proc%aine +ois. cela pourrait Atre en tant 8ue prédicateur cél5=re dans 8uel8ue société de mét%odistes. ou en tant 8ue missionnaire dans les pays étrangers. - (lle essayait de parler d’une +aKon détac%ée. mais elle n’était pas aussi détac%ée 8u’elle n’aurait oulu. Je lui répondis seulement 8ue. du +ond du c'ur. $e sou%aitais son =ien et 8ue $’espérais sinc5rement 8u’elle apprendrait =ientPt 4 penser plus $ustement. et 8u’elle ne de rait pas la connaissance la plus précieuse 8ue

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c%acun de nous peut ac8uérir O la connaissance de nous@mAme et de notre de oir O au/ leKons de l’a++liction. et immédiatement $e 8uittais la pi5ce. J’a ais +ait 8uel8ues pas. >anny. 8uand $’entendis la porte s’ou rir derri5re moi : , &onsieur Bertram S -. dit@elle. Je me retournais. , &onsieur Bertram. dit@elle a ec un sourire O mais c’était un sourire peu en rapport a ec la con ersation 8ue nous a ions eue. un sourire impudent et en$oué. sem=lant m’in iter 4 mener le $eu a ec elle : au moins. c’est ainsi 8u’il me parut Atre. Je résistais R c’était le moment de résister. et $e continuai d’a ancer. J’ai depuis O par+ois. pour un moment O regretté 8ue $e ne sois pas retourné en arri5re. mais $e sais 8ue $’a ais raison R et telle a été la +in de nos relations S (t 8uelles relations S Comme $’ai été déKu S <éKu aussi =ien par le +r5re 8ue par la s'ur. Je ous remercie de otre patience. >anny. Ceci a été un grand soulagement. et maintenant c’est +ini. (t telle était la con+iance de >anny dans ses paroles. 8ue pour cin8 minutes elle crut 8ue c’était tout. Alors. cependant. il recommenKa. ou pres8ue. et rien moins 8ue le ré eil complet de
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Lady Bertram put mettre une +in 4 une telle con ersation. 3ls continu5rent de parler de & lle CraN+ord seule. et comment elle se l’était attac%é. et com=ien délicieuse la nature l’a ait rendue. et com=ien e/cellente elle aurait été. si elle était tom=ée plus tPt en de =onnes mains. >anny. maintenant 8u’elle pou ait parler ou ertement. se sentit plus 8ue $usti+iée en montrant son rai caract5re et insinua 8ue l’état de santé de son +r5re pourrait lui +aire sou%aiter une pleine réconciliation. Ceci n’était pas une c%ose agréa=le 4 dire. 9on esprit résista un certain temps. 3l aurait été =eaucoup plus plaisant de se la +igurer plus désintéressée dans son attac%ement. mais la anité d’(dmond n’était pas asseG +orte pour résister longtemps 4 la raison. 3l admit 8ue la maladie de Tom l’a ait in+luencée. se réser ant cette pensée consolante. 8ue considérant toutes ces multiples contradictions. ces %a=itudes di++érentes. elle lui a ait été certainement plus attac%ée 8u’on aurait pu s’y attendre. et pour son amour a ait été plus pr5s de =ien +aire.

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>anny pensait e/actement de mAme. et ils +urent aussi tout 4 +ait du mAme a is sur l’e++et dura=le. l’impression indélé=ile. 8u’un tel désappointement de ait +aire dans son esprit. Le temps. sans doute. diminuerait lég5rement ses sou++rances. mais c’était une sorte de c%ose 8u’il ne saurait pas enti5rement surmonter R et 8uant 4 ce 8u’il pCt $amais rencontrer une +emme 8ui lui plaise. cela était trop impossi=le pour Atre dit. L’amitié de >anny était tout ce 4 8uoi il pou ait se rattac%er.

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VII
Laissons d’autres plumes insister sur la culpa=ilité et la mis5re. Je 8uitte d’aussi odieu/ su$ets aussitPt 8ue $e le puis. impatiente de rendre 4 tous. pas tou$ours en +aute eu/@mAmes. une ie toléra=le. et d’en +inir a ec tout le reste. &a >anny. érita=lement. 4 ce moment précis. $’ai la satis+action de le sa oir. de ait Atre %eureuse malgré tout. (lle de ait Atre une créature %eureuse en dépit de tout ce 8u’elle ressentait. ou pensait 8u’elle ressentait. pour la détresse de ceu/ 8ui l’entouraient. (lle possédait des sources de $oie 8ui de aient $aillir. (lle était rentrée 4 &ans+ield "ar:. elle était utile. elle était aimée R elle était 4 l’a=ri de &. CraN+ord R et 8uand 9ir T%omas re int. elle eut toutes les preu es 8u’il pou ait donner dans son état d’esprit mélancoli8ue. de sa par+aite appro=ation et de sa grande considération R et %eureuse

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comme tout ceci de ait la rendre. elle l’aurait été tout autant sans cela. car (dmond n’était plus la dupe de &lle CraN+ord. 3l est rai 8u’(dmond était loin d’Atre %eureu/ lui@mAme. 3l sou++rait de désappointement et de regret. se c%agrinant de ce 8ui était. et désirant ce 8ui ne pou ait Atre. (lle sa ait 8u’il en était ainsi. et en était triste R mais c’était d’une tristesse tellement =asée sur la satis+action. et tellement en %armonie a ec toutes ses plus c%5res sensations. 8u’il y en a peu 8ui n’éc%angeraient pas leur plus grande gaieté pour elle. 9ir T%omas. le pau re 9ir T%omas. p5re conscient de ses erreurs de conduite en tant 8ue p5re. sou++rit le plus. 3l se rendait compte 8u’il n’eCt pas dC permettre le mariage R 8ue les sentiments de sa +ille lui a aient été su++isamment connus pour le rendre coupa=le en l’autorisant R 8ue ce +aisant. il a ait sacri+ié le droit 4 l’e/pédient. et a ait été gou erné par des moti+s égoQstes et la sagesse mondaine. Ces ré+le/ions demandaient 8uel8ue temps pour s’adoucir R mais le temps +ait pres8ue tout. et 8uoi8ue peu de

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récon+ort Jnt de la part de &me ?us%Nort% pour la mis5re 8u’elle a ait occasionnée. un récon+ort plus grand 8u’il ne le supposait. lui int de ses autres en+ants. Le mariage de Julia de int une a++aire moins désespérée 8u’il ne l’a ait cru d’a=ord. (lle s’%umiliait. et désirait Atre ou=liée R et &. Zates. désirant Atre raiment reKu dans la +amille. était disposé 4 lui demander son a is et 4 Atre guidé. 3l n’était pas tr5s pondéré. mais il y a ait de l’espoir 8u’il de Jnt moins léger. 8u’il +Ct au moins toléra=lement +amilial et tran8uille. et. en tous cas. il était récon+ortant de constater 8ue ses propriétés étaient plutPt considéra=les. et ses dettes =eaucoup moindres 8u’il n’a ait craint. et il était consulté et traité comme un ami 8ui en aut la peine. Tom aussi était récon+ortant. il regagnait graduellement la santé. sans retrou er son insouciance et l’égoQsme de ses anciennes %a=itudes. 9a maladie l’a ait amélioré pour tou$ours. 3l a ait sou++ert. et a ait appris 4 penser. deu/ a antages 8u’il n’a ait $amais connus : et le remords pro enant du déplora=le é énement de la rue 6impole. au8uel il se sentait lié par toute la dangereuse intimité de son in$usti+ia=le t%éFtre.

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a ait +ait une telle impression sur son esprit 8ui de ait lui +aire un e++et dura=le. 3l de int ce 8u’il de ait Atre. utile 4 son p5re. constant et calme. et ne i ant pas uni8uement pour soi. Ceci était un érita=le récon+ort. et 9ir T%omas put placer sa con+iance en lui. (dmond contri=uait 4 l’aise de son p5re en améliorant le seul point par le8uel il lui a ait +ait de la peine aupara ant. en améliorant son %umeur. Apr5s s’Atre promené et s’Atre assis sous les ar=res a ec >anny tous les soirs d’été. il a ait si =ien réduit son esprit 4 la soumission 8u’il était 4 nou eau asseG gai. Tels étaient les circonstances et les espoirs 8ui graduellement apportaient leur soulagement 4 9ir T%omas. amortissant sa perception de ce 8ui était perdu. et le réconciliant en partie a ec lui@mAme. 8uoi8ue l’angoisse pro enant de la con iction de ses propres erreurs dans l’éducation de ses +illes ne s’éteignJt $amais compl5tement. 3l se rendit compte trop tardi ement com=ien peu +a ora=le pour le caract5re de n’importe 8uels $eunes gens de ait Atre le traitement

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totalement opposé 8ue &aria et Julia a aient su=i c%eG lui. oD l’indulgence e/cessi e et la +latterie de leur tante a aient contrasté continuellement a ec sa propre sé érité. 3l s’aperKut com=ien il s’était trompé. en pensant corriger ce 8ui était dé+ectueu/ en &me ;orris R en +aisant l’opposé. il s’aperKut clairement 8u’il n’a ait +ait 8u’augmenter le mal. leur apprenant 4 se re+réner en sa présence. ce 8ui lui dissimula leurs érita=les dispositions et les porta 4 s’adresser pour tous leurs caprices 4 une personne 8ui ne leur étaient attac%ées 8ue par l’a euglement de son a++ection et ses louanges e/cessi es. Ceci a ait été une gra e maladresse R mais. aussi gra e 8ue cela +Ct. il sentit peu 4 peu 8ue l4 n’a ait pas été la +aute la plus gra e de son plan d’éducation. Muel8ue c%ose de ait a oir man8ué 4 l’int)rieur. sinon le temps en aurait e++acé la plupart des mau ais e++ets. 3l craignait 8ue le principe. le principe acti+ eCt +ait dé+aut R 8u’elles n’a aient $amais =ien appris 4 contrPler leurs tendances et leurs %umeurs. par ce sens du de oir 8ui seul peut su++ire. (lles a aient été instruites t%éori8uement de leur religion. mais on ne leur
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a ait $amais demandé de la mettre en prati8ue. Xtre distinguées par leur élégance et leurs talents O c%ose permise 4 leur $eunesse O n’a ait pu a oir aucune in+luence utile dans ce sens@l4. aucun e++et moral sur leur esprit. 3l a ait eu l’intention 8u’elles soient =onnes. mais ses soins a aient été dirigés ers l’intelligence et les =onnes mani5res. et non ers le caract5re R et de la nécessité du renoncement et de l’%umilité. il craignait 8u’elles n’en a aient $amais entendu parler par une =ouc%e 8u’elles auraient pu entendre. 3l regrettait am5rement une dé+icience 8u’il pou ait 4 peine. maintenant. croire possi=le. 3l sentait miséra=lement 8u’a ec tout le pri/ et les soins d’une éducation soignée et coCteuse. il a ait éle é ses +illes sans 8u’elles comprennent leurs premiers de oirs. et sans a oir la connaissance de leurs caract5res et de leurs %umeurs. L’esprit audacieu/ et les passions iolentes de & me ?us%Nort%. spécialement. ne lui +urent connus 8ue par leur triste résultat. #n ne pou ait la persuader de 8uitter &. CraN+ord. (lle espérait l’épouser et ils continu5rent 4 i re ensem=le $us8u’4 ce 8u’elle +ut o=ligée de reconnaJtre

00!

8u’un tel espoir était ain. et $us8u’4 ce 8ue le désappointement et la tristesse résultant de cette con iction. rendit son %umeur déplora=le et son sentiment pour lui réellement sem=la=le 4 de la %aine. ce 8ui les rendit 8uel8ue temps comme une punition l’un pour l’autre. et a=outit 4 une séparation olontaire. (lle a ait écu a ec lui pour rece oir le reproc%e d’a oir ruiné son =on%eur a ec >anny. et n’emporta pas de meilleure consolation. en le 8uittant. 8ue celle de les a oir séparés. Z a@t@il un état d’esprit plus mal%eureu/ dans une telle situation S &. ?us%Nort% n’eut pas de di++iculté 4 o=tenir le di orce : et ainsi se termina un mariage contracté dans des circonstances telles 8u’une meilleure +in aurait été le +ruit de la c%ance. sur la8uelle on ne doit $amais compter. (lle l’a ait méprisé. et a ait aimé un autre O et il s’en était +ort =ien rendu compte. Les indignités de la stupidité. et les désappointements d’une passion égoQste. e/citent peu de pitié. 9on c%Ftiment +ut approprié 4 sa conduite. ainsi 8u’un c%Ftiment plus lourd punit

00)

la culpa=ilité plus grande de sa +emme. 3l +ut li=éré de son engagement. morti+ié et triste. $us8u’4 ce 8u’une autre $olie +ille pCt l’attirer 4 nou eau au mariage. et 8u’il pCt +aire un second et. c’est 4 espérer. un plus %eureu/ essai de cet état O étant dupé. dupé au moins a ec =onne %umeur et =onne c%ance R tandis 8u’elle de ait se retirer a ec des sentiments in+iniment plus +orts dans la solitude et le remords. 8ui ne permettaient pas un second espoir ou une meilleure réputation. #D on pourrait =ien la placer. de int un su$et des plus mélancoli8ues et des plus =rClants. & me ;orris. dont l’a++ection sem=lait croJtre en raison des +autes de sa ni5ce. oulait la rece oir 4 la maison et la oir protégée par eu/ tous. 9ir T%omas ne oulait pas en entendre parler. et la col5re de &me ;orris en ers >anny en +ut augmentée. car elle croyait 8ue le moti+ était sa présence. (lle persista 4 croire 8ue ces scrupules lui étaient dus. 8uoi8ue 9ir T%omas lui assurFt tr5s solennellement. 8ue. n’y eCt@il aucune $eune +emme en 8uestion. n’y eCt@il aucune $eune personne de l’un ou l’autre se/e 8ui puisse Atre mise en danger par la société. ou =lessée par le
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caract5re de &me ?us%Nort%. il ne oudrait pas +aire l’insulte 4 ses oisins. d’espérer 8u’ils y +assent attention. Comme sa +ille O il espérait 8u’elle était une +ille repentante O elle serait protégée par lui et aurait tout con+ort. et serait encouragée de toutes +aKons 4 =ien +aire ce 8ue leurs situations respecti es admettaient R mais il n’irait pas plus loin. &aria a ait détruit sa propre réputation. et il ne oulait pas. dans le ain e++ort de réta=lir ce 8ui ne pou ait $amais l’Atre. donner sa sanction au ice. en essayant d’en diminuer la disgrFce. Atre complice d’une telle mis5re. 8u’il a ait éprou ée lui@mAme. dans la +amille d’un autre. Tout se termina par la résolution de & me ;orris de 8uitter &ans+ield et de se dé ouer 4 son in+ortunée &aria. et un éta=lissement leur étant possi=le dans un autre pays. écarté et secret. oD con+inées ensem=le a ec un peu de société. d’un cPté aucune a++ection et. de l’autre. aucun $ugement. on pou ait raisonna=lement supposer 8ue leur %umeur de int leur c%Ftiment mutuel. Le départ de &me ;orris de &ans+ield +ut le plus grand récon+ort de la ie de 9ir T%omas. 9on
002

opinion d’elle a ait été de pis en pis depuis leur retour d’Antigua R dans c%acun de leurs contacts depuis cette période. dans leurs rapports $ournaliers. en a++aires. ou en con ersation. elle a ait =aissé réguli5rement dans son estime. et l’a ait con aincu 8ue. ou =ien le temps lui a ait rendu mau ais ser ice. ou 8u’il a ait considéra=lement surestimé son intelligence. et supporté mer eilleusement ses mani5res aupara ant. 3l a ait ressenti une peine continuelle. (t il ne sem=lait pas 8ue cette peine cessFt a ant sa ie R elle sem=lait une part de lui@ mAme. 4 supporter tou$ours. <’en Atre dé=arrassé. par consé8uent. était un tel =on%eur. 8ue n’eCt@ elle pas laissé derri5re elle d’amers sou enirs. il y aurait eu ris8ue 8u’il ne +Ct porté 4 pres8ue approu er le mal 8ui a ait produit un tel =ien+ait. (lle ne +ut regrettée par personne 4 &ans+ield. (lle n’a ait $amais su s’attac%er mAme ceu/ 8u’elle aimait le mieu/ R et depuis la +uite de &me ?us%Nort% son %umeur a ait été dans un tel état d’irritation $us8u’4 la rendre partout un o=$et de tourment. >anny elle@mAme n’eut pas de larmes pour &me ;orris. pas mAme 8uand elle +ut partie
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pour tou$ours. Mue Julia ait moins sou++ert 8ue &aria. était dC. dans une certaine mesure. 4 une di++érence +a ora=le de disposition et de circonstances. mais dans une mesure plus grande au +ait d’a oir été moins la +a orite de cette tante. moins +lattée et moins gFtée. 9a =eauté et ses talents n’a aient o=tenu 8u’une seconde place. (lle s’était %a=ituée 4 se croire un peu in+érieure 4 &arie. 9on caract5re était naturellement le plus +acile des deu/ R ses sentiments. 8uoi8ue i+s. étaient plus +aciles 4 maJtriser : et son éducation ne lui a ait pas donné 4 un degré aussi nuisi=le le sens de son importance personnelle. (lle s’était soumise +acilement au désappointement 8ue lui a ait causé 7enry CraN+ord. Apr5s la premi5re amertume d’a oir été dédaignée. elle s’était asseG rapidement %a=ituée 4 ne plus penser 4 lui R et 8uand ils eurent +ait de nou elles relations en ille. et 8ue la maison de &. ?us%Nort% de int le =ut de CraN+ord. elle a ait eu le mérite de s’en éloigner. et de c%oisir ce moment pour isiter d’autres de

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ses amis. de mani5re de ne pas Atre trop attirée de nou eau par lui. Ceci a ait été le moti+ de sa isite 4 ses cousins. Le désir de plaire 4 &. Zates n’a ait rien 4 +aire a ec elle. (lle lui a ait permis de lui payer 8uel8ues attentions. mais tr5s peu a ec l’idée de l’accepter R et si la conduite de sa s'ur n’a ait pas été e/posée aussi =rus8uement 8u’elle le +ut. et si la crainte de son p5re et de sa +amille ne s’était pas accrue O alors 8u’elle imaginait 8ue la consé8uence pour elle@mAme serait une plus grande sé érité de leur part O et ne l’a ait +ait =rus8uement se décider 4 é iter 4 tout pri/ de si immédiates %orreurs. il est pro=a=le 8ue &. Zates n’aurait $amais réussi. (lle ne s’était pas en+uie a ec des sentiments pires 8ue ceu/ d’une terreur égoQste. Cela lui apparaissait comme la seule c%ose 4 +aire. La +aute de &arie a ait occasionné la +olie de Julia. 7enry CraN+ord. ruiné par une indépendance trop précoce et par le mau ais e/emple +amilial. se plut un peu trop longtemps dans les +ras8ues d’une anité indi++érente. Ine +ois. par %asard. elle l’a ait placée sur le c%emin du =on%eur.

00H

9’il a ait pu se satis+aire de la con8uAte des a++ections d’une +emme aima=le. s’il a ait pu trou er asseG d’e/altation et aincre la répugnance de >anny. en se +orgeant un c%emin ers son estime et sa tendresse. il aurait eu pour lui toute pro=a=ilité de succ5s et de +élicité. 9on a++ection a ait dé$4 8uel8ue c%ose. 9on in+luence sur lui a ait dé$4 causé 8uel8ue in+luence sur elle. 9’il a ait pu mériter da antage. il n’y a pas de doute 8u’il ne l’eCt o=tenu R spécialement lors8ue ce mariage aurait eu lieu. 8ui lui aurait donné l’assistance de sa conscience en su=$uguant sa premi5re inclination et en les mettant sou ent en présence. 9’il a ait persé éré. et cela a ec droiture. >anny aurait été sa récompense O et une récompense accordée tr5s olontiers O lors8u’un temps raisonna=le se +Ct écoulé apr5s le mariage d’(dmond et de &ary. (Ct@il agi ainsi 8u’il en a ait l’intention. et comme il sa ait 8u’il le de ait. en allant 4 ( ering%am apr5s son retour de "ortsmout%. il aurait pu décider lui@mAme de son %eureuse destinée. &ais il +ut engagé 4 rester pour la réunion de &me >raser R son délai était +ait de su++isance aniteuse. et il de ait y rencontrer

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&me ?us%Nort%. La curiosité et la anité étaient toutes deu/ en cause. et la tentation d’un plaisir immédiat +ut trop +orte pour un cer eau 8ui n’était pas %a=itué 4 +aire un sacri+ice au de oir R il résolut de remettre son oyage 4 ;or+ol:. décidant 8u’écrire serait aussi =ien. ou 8ue son =ut n’a ait pas d’importance. et resta. 3l rencontra &me ?us%Nort%. +ut reKue par elle a ec une +roideur 8ui eCt dC Atre désagréa=le et 8ui aurait dC mettre entre eu/ une indi++érence apparente pour tou$ours R mais il se sentit =lessé. il ne pou ait supporter d’Atre re$eté par la +emme dont il commandait les sourires R il se de ait de su=$uguer un aussi +ier ressentiment R c’était de la col5re 4 cause de >anny R il de ait aincre et +aire de &me ?us%Nort% une &arie Bertram dans sa conduite en ers lui. C’est dans cet état d’esprit 8u’il déclenc%a l’atta8ue R et par une persé érance animée il eut ite réta=li l’éc%ange +amilier de galanterie et de +lirt 8ui limitait ses ues R mais en triomp%ant de la discrétion. 8ui. =ien 8u’elle ne +Ct pas sans col5re. aurait pu les sau er tous deu/. il s’était placé sous le coup de ses sentiments 4 elle. plus
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+orts 8u’il ne les a ait supposés. (lle l’aimait : il n’y a ait pas moyen de lui re+user des attentions 8u’elle a ouait lui Atre c%5res. 3l s’était em=rouillé par sa propre anité. a ec aussi peu d’e/cuses 8ue possi=le. et sans aucune constance d’esprit en ers sa cousine. (mpAc%er 8ue >anny et les Bertram ne sac%ent ce 8ui ce passait de int sa premi5re pensée. Le secret n’était pas moins désira=le pour la réputation de & me ?us%Nort% 8ue pour la sienne. Muand il re int de ?ic%mond. il aurait été %eureu/ de ne plus oir & me ?us%Nort%. Tout ce 8ui sui it +ut le résultat de son imprudence R et il s’en alla a ec elle 4 la +in. parce 8u’il ne pou ait +aire autrement. regrettant >anny. mAme 4 ce moment. mais la regrettant encore in+iniment da antage. lors8ue toute l’agitation de l’intrigue se +ut calmée. et 8ue 8uel8ues mois lui eurent enseigné. par la loi des contrastes. 4 trou er encore plus de aleur 4 sa douceur de caract5re. 4 la pureté de son esprit et 4 l’e/cellence de ses principes. Mue le c%Ftiment. le c%Ftiment pu=lic de la disgrFce. s’attac%Ft dans une $uste mesure 4 sa part de la +aute. n’est pas. nous le sa ons. une de
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ces protections 8ue la société donne 4 la ertu. (n ce monde. la peine est moins =ien a$ustée 8u’on ne pourrait le désirer. mais sans ouloir o=tenir un meilleur a$ustement 4 l’a enir. nous pou ons considérer 8u’un %omme d’un $ugement comme 7enry CraN+ord. se soit pour u d’une part non négligea=le de e/ation et de remords O e/ation 8ui se muait par+ois en reproc%es personnels et d’un remords 8ui se c%angeait en mis5re O en ayant ainsi répondu 4 l’%ospitalité. en ayant =lessé la pai/ +amiliale. perdu sa meilleure. sa plus estima=le. et sa plus c%5re connaissance. et perdu ainsi la +emme 8u’il a ait 4 la +ois raisonna=lement et passionnément aimée. Apr5s ce 8ui s’était passé et 8ui di isait les deu/ +amilles. le sé$our des Bertram et des Wrant dans le mAme oisinage aurait été des plus péni=les. mais l’a=sence des seconds. prolongée 4 dessein de 8uel8ues mois. se termina +ort %eureusement par la nécessité. ou du moins la +acilité d’un départ =rus8ue. Le <r. Wrant. par une oie dans la8uelle il a ait pres8ue perdu tout espoir. o=tint une stalle 4 6estminster. ce 8ui lui +ournit une occasion de 8uitter &ans+ield. une
01!

e/cuse pour %a=iter Londres et un accroissement de re enus pour parer au/ dépenses du c%angement. et 8ui était tr5s accepta=le par ceu/ 8ui partaient et par ceu/ 8ui restaient. &me Wrant. 8ui possédait un caract5re aimant et aima=le. 8uitta a ec 8uel8ues regrets. les sc5nes et les gens au/8uels elle s’était accoutumée R mais son caract5re %eureu/ de ait. en n’importe 8uel endroit et en n’importe 8uelle société. lui procurer =eaucoup de $ouissances. et elle a ait de nou eau un toit 4 o++rir 4 &ary R et celle@ci s’était asseG +atiguée de ses amis. de la anité. de l’am=ition. de l’amour et du désappointement dans le cours des derniers si/ mois. pour a oir =esoin de la raie =onté de c'ur de sa s'ur et de la tran8uillité raisonna=le de sa ie. (lles écurent ensem=le R et 8uand le <r. Wrant mourut d’une apople/ie causée par trois grands dJners uni ersitaires ayant lieu la mAme semaine. elles continu5rent 4 i re ensem=le R car &ary. 8uoi8ue par+aitement résolue 4 ne plus s’attac%er 4 nou eau 4 un +r5re plus $eune. mit du temps 4 trou er parmi les =rillants représentants. ou les oisi+s %éritiers présompti+s. 8ui étaient au/
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pieds de sa =eauté et des ingt mille li res. 8uel8u’un dont le caract5re et les mani5res puissent satis+aire le meilleur goCt 8u’elle a ait ac8uis 4 &ans+ield et 8ui pCt autoriser l’espoir d’une +élicité +amiliale 8u’elle a ait appris 4 y estimer. ou 8ui puisse c%asser su++isamment de sa tAte (dmond Bertram. (dmond a ait sur elle l’a antage en ce domaine. 3l n’a ait pas 4 attendre et 4 désirer un o=$et digne de lui succéder. E peine a ait@il +ini de regretter &ary CraN+ord. et d’a oir +ait remar8uer 4 >anny com=ien il était impossi=le 8u’il puisse rencontrer une telle autre +emme. 8u’il +ut +rappé par l’idée 8u’une autre +emme pourrait aussi =ien lui con enir. ou mAme mieu/ R 8ue >anny elle@mAme lui était de enue aussi c%5re. aussi importants pour lui tous ses sourires. et dans toutes ses +aKons de +aire. 8ue &ary CraN+ord l’ait $amais été R et 8ue ce n’était pas une entreprise impossi=le. sans espoir. de lui persuader 8ue sa c%aude et +raternelle estime pour lui ne soit une =ase su++isante pour un mariage d’amour.

011

Je m’a=stiens 4 dessein de +i/er des dates 4 cette occasion. de +aKon 8ue c%acun puisse +i/er la sienne. sac%ant =ien 8ue la cure de passions ingou erna=les et le trans+ert d’attac%ements inaltéra=les. doit arier 8uant au temps d’un indi idu 4 l’autre. Je demande seulement 4 tous de croire 8u’e/actement au moment ou il était naturel 8u’il en soit ainsi. et pas une semaine a ant. (dmond renonKa 4 &lle CraN+ord et commenKa 4 désirer épouser >anny a ec autant de gra ité 8ue >anny pou ait le désirer. A ec une telle estime pour elle. en e++et. comme a ait été la sienne depuis longtemps. estime =asée sur les droits les plus attac%ants de l’innocence et de la +ai=lesse. 8ui ne cessait d’augmenter. le c%angement pou ait@il Atre plus naturel L L’aimant. la guidant. la protégeant. comme il l’a ait +ait tou$ours depuis 8u’elle a ait di/ ans. son intelligence +ormée en grande partie par ses soins. et son con+ort dépendant de sa =onté. 8u’y a ait@il 4 a$outer. pour 8u’il apprenne 4 pré+érer de clairs yeu/ dou/ 4 d’étincelants yeu/ noirs L *tant tou$ours a ec elle. et lui parlant tou$ours con+identiellement. et ses
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sentiments étant tou$ours dans cet état +a ora=le 8ue donne une désappointement récent. ces clairs yeu/ dou/ ne +urent pas long 4 o=tenir la pré+érence. 9’étant donc mis en route. et sentant 8u’il était parti sur le c%emin du =on%eur. il n’y a ait rien du cPté de la prudence 8ui pCt l’arrAter ou retarder son progr5s R aucun doute de son mérite. aucune crainte d’opposition de goCts. aucun =esoin de c%erc%er de l’espoir. aucune crainte de dissentiments. 9on intelligence. ses dispositions. ses opinions et ses %a=itudes n’a aient =esoin d’aucune dissimulation. d’aucune déception 4 présent. d’aucune assurance d’amélioration 4 l’a enir. &Ame au milieu de sa derni5re a enture. il a ait admis la supériorité d’esprit de >anny. Muelle de ait donc Atre son opinion 4 présent L (lle était é idemment trop =ien pour lui R mais comme personne ne regrette d’a oir ce 8ui lui est =on. il persistait dans la poursuite de cette au=aine et il n’était pas possi=le 8ue de l’encouragement de sa part +Ct long 4 se +aire attendre. Timide. an/ieuse. %ésitante comme elle l’était. il était encore possi=le 8ue sa tendresse lui
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+Jt douter par+ois de sa plus grande c%ance de succ5s. 8uoi8u’une période ultérieure dCt lui apprendre la érité délicieuse et étonnante. 9on =on%eur de se sa oir depuis si longtemps l’aimé d’un tel c'ur était une garantie su++isante de sa +orce d’e/pression 8uand il lui en parlait R ce de ait Atre un délicieu/ =on%eur. &ais il y a ait du =on%eur ailleurs. 8ue nulle déception ne pou ait atteindre. Mue personne ne croie pou oir rendre les sentiments d’une $eune +emme lors8u’elle reKoit l’assurance de l’a++ection dont elle se permettait 4 peine d’entretenir l’espoir. Leurs propres inclinations assurées. il n’y a ait aucune di++iculté. aucun empAc%ement de pau reté ou de parenté. C’était une union telle 8u’elle dépassait mAme les désirs de 9ir T%omas. *c'uré des mariages am=itieu/ ou mercenaires. prisant de plus en plus le =ien pur du principe et du caract5re et an/ieu/ a ant tout de nouer par les liens les plus sCrs tout ce 8ui lui restait de +élicité domesti8ue. il a ait ré+léc%i a ec une érita=le satis+action 4 la pro=a=ilité pres8ue certaine 8ue les deu/ $eunes amis ne trou ent leur

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consolation l’un c%eG l’autre du désappointement 8u’ils a aient eu R et le consentement $oyeu/ 8ui a ait répondu 4 l’application d’(dmond. le sentiment tr5s i+ d’a oir réalisé une grande ac8uisition dans la promesse de >anny de de enir sa +ille. +aisait un grand contraste a ec son opinion sur ce su$et 4 l’arri ée de la pau re petite +ille. tel 8ue le temps produit continuellement entre les plans et les décisions des mortels. pour leur instruction et pour l’amusement de leur oisin. >anny était raiment la +ille 8u’il désirait. 9a c%arita=le =onté lui a ait procuré un récon+ort de c%oi/. 9a li=éralité a ait été largement récompensée et la =onté continuelle de ses intentions 4 son égard le méritait. 3l aurait pu rendre sa $eunesse plus %eureuse R mais c’était une erreur de $ugement 8ui l’a ait +ait paraJtre dur. et l’a ait pri é de son premier amour R et maintenant. se connaissant raiment. leur attac%ement mutuel de int tr5s +ort. Apr5s l’a oir éta=lie 4 T%ornton Lacey a ec toutes les plus gentilles attentions pour son con+ort. son =ut de pres8ue c%a8ue $our était de l’y oir. ou de l’en
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arrac%er. *goQstement c%5re comme elle l’a ait été longtemps 4 Lady Bertram. elle ne pou ait Atre 8uittée olontiers par elle. Le =on%eur de son +ils ou de sa ni5ce ne pou ait lui +aire désirer ce mariage. &ais il lui était possi=le de se séparer d’elle. puis8ue 9uGanne restait pour la remplacer. 9uGanne de enait la ni5ce dé+initi e O enc%antée de l’Atre O et aussi =ien adaptée 4 cet emploi par une présence d’esprit et un penc%ant 4 Atre utile. 8ue >anny par la douceur de son caract5re et ses +orts sentiments de gratitude. Lady Bertram ne pou ait se passer d’elle. <’a=ord. comme récon+ort pour >anny. puis comme au/iliaire. et en+in comme son dou=le. elle était. selon toute apparence. éta=lie 4 &ans+ield pour tou$ours. 9a disposition moins timide et ses ner+s plus sta=les lui rendaient toutes c%oses +aciles. ?apide 4 comprendre l’%umeur de ceu/ a ec les8uels elle était en rapport et n’étant pas su++isamment timide pour ne pou oir satis+aire un désir de 8uel8ue importance. elle +ut ite la =ien enue. et +ut utile 4 tous R et apr5s le départ de >anny. lui succéda tout naturellement. au point de de enir graduellement. peut@Atre. la plus c%érie des deu/.

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<ans son utilité. dans l’e/cellence de >anny. dans la =onne conduite continue de Wuillaume et dans sa réputation croissante. et dans le succ5s des autres mem=res de la +amille. c%acun assistant l’autre dans son a ancement. et lui +aisant crédit pour son aide. 9ir T%omas it une raison répétée. et pour tou$ours répétée. de se ré$ouir de ce 8u’il a ait +ait pour c%acun d’eu/. admit les a antages d’un dé=ut di++icile et de la discipline. et eut conscience 8ue l’on naissait pour lutter et aincre. A ec tant de rai mérite et de érita=le amour. et sans pri ation de +ortune ou d’amis. le =on%eur des cousins mariés sem=le Atre aussi assuré 8u’un =on%eur terrestre puisse l’Atre. *galement préparé 4 la ie de +amille. et attac%é au/ plaisirs de la campagne. leur maison était celle de l’a++ection et du con+ort R et. pour compléter leur =on%eur. l’ac8uisition de la c%aire de &ans+ield li=érée par la mort du <r. Wrant. eut lieu $uste au moment oD ils a aient été mariés depuis asseG longtemps pour désirer un accroissement de leurs re enus. et trou er trop lointaine la maison paternelle.

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E cette occasion ils all5rent i re 4 &ans+ield R et le "res=yt5re. dont >anny n’a ait $amais pu approc%er. sous l’occupation de ses deu/ précédents propriétaires. sans une sensation péni=le de crainte ou d’alarme. de int ite c%er 4 son c'ur. et aussi par+ait 4 ses yeu/ 8ue tout ce 8ui était en ue et sous le patronage de &ans+ield "ar: a ait été depuis longtemps.

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Cet ou rage est le 1016e pu=lié dans la collection À tous les vents par la Bi=liot%58ue électroni8ue du Mué=ec.

La Bibliothèque électronique du Québec est la propriété e/clusi e de Jean@Z es <upuis.

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