La Fabrique Des Faux Souvenirs

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5 juin 2013, par Pierre Barthélémy

Des chercheurs créent de faux souvenirs de guerre chez des soldats
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Mes chroniques Improbablologie

"Je me souviens que mon oncle avait une 11 CV immatriculée 7070 RL2." "Je me souviens que j'adorais Le Bal des sirènes avec Esther Williams et Red Skelton, mais que j'ai été horriblement déçu quand je l'ai revu." "Je me souviens que j'étais abonné à un Club du Livre et que le premier livre que j'ai acheté chez eux était Bourlinguer de Blaise Cendrars." Dans son célèbre Je me souviens, Georges Perec recense ces petits riens – des noms, des détails et des anecdotes – qui ont peuplé son enfance et sa jeunesse et font germer des graines de nostalgie. Des fragments d'une époque révolue, qui, à leur manière, l'ont un peu façonné tel qu'il est. Mais, sans vouloir jouer les iconoclastes, on peut se demander lesquels de ces souvenirs sont réels, correspondent à l'expérience de l'homme Perec, et combien sont faux, ont été induits par d'autres au point que l'écrivain les a inconsciemment rendus siens, sans avoir vécu lui-même les événements dont ils sont issus. Spectaculairement mis en lumière par des affaires judiciaires dans lesquels des faits imaginaires de maltraitance voire de pédophilie ont été implantés dans le cerveau d'enfants mais aussi d'adultes, le phénomène des faux souvenirs s'avère d'autant plus troublant que chacun d'entre nous a tendance à faire confiance à sa mémoire, surtout quand les détails lui reviennent de manière particulièrement vivante et imagée. Pourtant, aussi étonnant que cela paraisse, cela ne garantit pas que nous

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et imagée. Pourtant, aussi étonnant que cela paraisse, cela ne garantit pas que nous ayons réellement expérimenté ce que nous nous rappelons et, depuis des décennies, les dysfonctionnements mnésiques qui facilitent l'incorporation dans nos souvenirs de fausses informations sont étudiés par des psychologues, notamment par l'Américaine Elizabeth Loftus. De nombreux tests ont déjà été réalisés par le passé mais le dernier en date, publié en mai dans le European Journal of Psychotraumatology, est assez impressionnant. Il a été réalisé par des chercheurs de l'université d'Utrecht (PaysBas) sur un contingent de soldats néerlandais qui, en 2009-2010, avaient été envoyés en mission en Afghanistan pour quatre mois. L'objectif premier de ces psychologues consistait à étudier les facteurs favorisant l'apparition et la guérison des troubles de stress post-traumatique, que l'on retrouve fréquemment chez les militaires revenant de zones de combat. Mais les chercheurs ont "profité" de ce cadre pour mener, en parallèle, une expérience sur les faux souvenirs. Les soldats (qui avaient été vus une première fois avant de partir en Afghanistan) ont été invités à un "débriefing" deux mois après leur retour. Il s'agissait d'évaluer le degré d'exposition au stress et au danger auquel ils s'estimaient avoir été soumis sur le terrain. Au cours de l'entretien, les expérimentateurs glissaient une fausse information concernant un événement qui ne s'était pas produit mais aurait plausiblement pu arriver : ils décrivaient une attaque à la roquette du camp la veille du Nouvel An, attaque sans conséquences ni blessés. Quelques détails étaient apportés sur le bruit de l'explosion et les graviers que celle-ci avait projetés, à la fois pour renforcer la crédibilité de l'histoire et pour donner des éléments permettant de l'imaginer. Evidemment, personne ne s'en souvenait. Sept mois plus tard, les quelque deux cents militaires ont de nouveau été testés. Et là, surprise : 26 %, plus d'un quart d'entre eux, ont assuré avoir été présents lors de l'attaque à la roquette de la Saint-Sylvestre. Selon l'étude, le faux souvenir s'était, en moyenne, installé plus aisément chez les soldats ayant le plus souffert du stress sur le terrain et étant le plus en état d'alerte ainsi que chez les individus ayant le moins bien réussi les tests cognitifs. Dans le premier cas, le stockage de faux souvenirs peut être dû à la facilité avec laquelle les personnes stressées se fabriquent des images et des scénarios. Dans le second, le phénomène peut s'expliquer plus simplement, par une moins bonne précision du processus de mémorisation. Même si les résultats s'inscrivent dans la lignée des travaux précédents sur le sujet, l'étude sort du lot pour plusieurs raisons : d'une part, il ne s'agit pas d'une expérience en laboratoire, contrairement à ce qui se fait le plus souvent, et, d'autre part, l'intervalle de temps entre l'implantation du faux souvenir et sa résurgence est nettement plus long qu'à l'ordinaire. Enfin, la facilité avec laquelle les chercheurs ont pu créer un souvenir de guerre factice chez des soldats de métier ne laisse pas de surprendre et souligne le caractère grandement malléable du cerveau. Avec sa nouvelle Souvenirs à vendre, qui a inspiré les films Total Recall, Philip K. Dick n'était pas loin de la réalité... Pierre Barthélémy (suivez-moi ici sur Twitter ou bien là sur Facebook) Post-scriptum : je serai l'invité de l'Hyper revue de presse de France Info, à 9 h 15 ce jeudi 6 juin, pour parler de Passeur de sciences.
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95 commentaires à Des chercheurs créent de faux souvenirs de guerre chez des soldats
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Primo: Tout le monde (sélection pas le fait d’être soldat, jeune etc. ?) n’a pas la même susceptibilité a être influencé pour croire a des faux souvenirs. Secundo, un certain nombre de soldats qui était sûr d’avoir été au camp a la SaintSylvestre, sciemment (Scie-m-ment) « DISAIT » se souvenir sans vraiment croire « se » souvenir. Je pense que ce sort d’études devrait tenir en compte beaucoup plus de psychologie et vrais facteur d’analyse, pour ne pas tout attribuer a la « physiologie » « »Le songe de la Raison engendre des monstres »".
Rédigé par : Le songe de la Raison engendre des monstres. . | le 5 juin 2013 à 18 h 52 min | Répondre |

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L’expérience est tout de même surprenante venant de soldats ayant vécu réellement des événements potentiellement traumatisants. A se demander si la madeleine de Proust est un vrai souvenir ou une invention de l’auteur qui pourrait par autosuggestion se persuader qu’il a vécu ce moment inoubliable au moins pour la littérature française. Nous avons tous l’expérience de souvenirs dont on ne sait plus si c’est le fait de les avoir entendus racontés mainte fois dans notre enfance ou bien le fait de les avoir vécus qui les rend si présents dans notre mémoire. Chaque remémoration est par elle même une reconstruction de nos souvenirs. Nous racontons sans cesse une nouvelle histoire, celle de notre vie fait de souvenirs recomposés au filtre de nos émotions et de nos sentiments. Nancy Huston en parle merveilleusement dans l’espèce fabulatrice. La parole d’un enfant n’est pas plus sacré que celle d’un adulte. Un enfant aura souvent tendance à ne pas faire la distinction entre la fabulation et la vérité. Il est naturellement porté dans sa fragilité soit à nous dire ce que nous attendons qu’il nous dise soit au contraire à s’opposer pour exister.
Rédigé par : patricedusud | le 5 juin 2013 à 19 h 29 min | Répondre |

Virus

C’est pour ça que « testis unus, testis nullus ». Même chez les musulmans, un témion ne suffit pas.
Rédigé par : AMRANI Yanis | le 6 juin 2013 à 13 h 42 min | Répondre Signaler un abus |

Dans son premier brouillon, Proust ne parlait pas d’une madeleine (mais je ne sais plus quel était la denrée qui l’inspirait). Il est donc fort probable que, de toute façon, cette madeleine soit une construction littéraire : il est bien connu qu’en art, le « vrai » est distinct de la vérité. Pour que le lecteur ressente un effet, il est impossible pour l’auteur de l’écrire linéairement : la construction d’une perception indirecte impose la transformation, l’exagération, la remise en situation, voire l’invention — car l’effet est totalement écrasé lorsque le fait est rapporté au lieu d’être vécu. Les souvenirs littéraires ne sont donc pas seulement involontairement reconstruits, mais ils sont généralement volontairement recréés. Lorsque Proust parle de cette madeleine, ce qui compte n’est pas le support factuel de ce souvenir, mais bien le fait de parvenir à rendre littérairement le jeu des souvenirs et de leurs fils enchaînés. Proust ouvre des sensations, des émotions et des logiques mentales ; son objet n’est pas la madeleine ; elle n’est qu’un support accessoire. Mais c’est une incise, accessoire dans le sujet qui nous occupe ici. Car l’objet de ce billet est bien l’intégration « en toute bonne foi » de faux souvenirs, ce qui est fort différent… et très intéressant.
Rédigé par : Jacques C | le 6 juin 2013 à 14 h 27 min | Répondre Signaler un abus |

Patrice, pour les neurologues contemporains, apprendre est apprendre à mentir. Toutes les espèces le font, tromper le partenaire, tromper le prédateur ou la proie, toutes ont développé ces capacités d’adaptation en tromperie. Pour l’enfant, c’est de l’expérimentation relationnelle. Jusqu’où peut-on aller ? Gain – perte. L’enfant, spécifiquement 8-10 ans qui ne ment pas est déjà l’adulte ou reste le bébé.
Rédigé par : papyscha | le 6 juin 2013 à 15 h 27 min | Répondre Signaler un abus |

Nos ami(e)s les hommes/femmes politiques connaissent ce phénomène de malléabilité de longue date. Beaucoup de tests réussis de leur coté, l’électorat s’invente une mémoire commune sur des faits qui ne se sont jamais produits. Grosses conséquences, car comme le disait (à peu près) un célèbre pourri : un mensonge répété par une personne, c’est un mensonge; répété par 10.000 personnes, ça devient une vérité.
Rédigé par : THE citron | le 5 juin 2013 à 19 h 36 min | Répondre |

A noter quand même que le cerveau n’intervient nulle part dans l’expérience, et que par conséquent le lien entre le faux souvenir et la malléabilité du cerveau (que vous renforcez aussi par l’image associée à l’article) n’est pas du tout étayé scientifiquement. D’autres explications qui ne font pas intervenir la biologie mais uniquement les rapports de sens entre les souvenirs, par exemple, ou encore une notion comme celle d’inconscients, seraient tout aussi compatibles avec l’expérience.
Rédigé par : Anthony | le 5 juin 2013 à 19 h 39 min | Répondre |

Oui enfin je doute que les souvenirs soient stockés dans vos bourses mon cher Anthony , on peut donc supposer logiquement d’après « nos » connaissances actuelles que souvenir=cerveau
Rédigé par : Max | le 6 juin 2013 à 11 h 07 min | Répondre Signaler un abus |

Justement, il se trouve que l’inconscient ou le « sens des souvenir » sont des éléments sous tendus par le cerveau. A trop croire la théologie des siècles passés sur l’âme et le corps qui auraient été séparés ou séparables nous pourrions presque oublier que le cerveau est le support

physique de ce que nous sommes et qu’il est dans le corps…
Rédigé par : Gaël | le 6 juin 2013 à 11 h 13 min | Répondre Signaler un abus |

Il ne suffit pas d’affirmer quelque chose pour que ce soit vrai. Il faudrait d’abord prouver que les souvenirs sont « stockés » quelque part, ce qu’il n’est pas du tout certain que les données expérimentales confirment. Et d’ailleurs, l’idée même de stockage suppose celle de mémoire, ce qui complique un peu les choses…
Rédigé par : Anthony | le 6 juin 2013 à 15 h 02 min | Répondre Signaler un abus |

Vous sous-entendez que l’esprit est indépendant du corps ? Ou que les souvenirs sont une perception directe du passé ?
Rédigé par : Frioul | le 7 juin 2013 à 1 h 12 min | Répondre Signaler un abus |

« Il faudrait d’abord prouver que les souvenirs sont « stockés » quelque part, ce qu’il n’est pas du tout certain que les données expérimentales confirment. » Donc si on vous retire certaines parties (précises) du cerveau, vous ne perdrez pas la mémoire? On fait un test? Êtes-vous capable d’expliquer les maladies de dégénérescence de la mémoire (et du cerveau) si les souvenirs n’ont pas de liens avec le cerveau? Trop de philo tue la philo et vous avez mal digéré Bergson, je crois (je fais de la philo, il ne s’agit pas d’une attaque contre cette discipline en tant que tel).
Rédigé par : Jay' | le 11 juin 2013 à 20 h 33 min | Répondre Signaler un abus |

+1
Rédigé par : C. | le 6 juin 2013 à 17 h 52 min | Répondre Signaler un abus |

Votre travail sur ce blog est vraiment très apprécié. Bravo et merci pour la qualité et la finesse de vos écrits. Mais vous n’avez peut être pas trop de mérite. Ces sujets là semble vous passionner. Soyez assuré qu’ils passionnent aussi beaucoup de vos lecteurs. Bonne émission demain matin. Amitiés, Olivier
Rédigé par : O. Stern | le 5 juin 2013 à 19 h 50 min | Répondre |

2090 Le célèbre ingénieur américain Kenneth Hayworth, dont le cerveau et la moelle épinière étaient conservés depuis 50 ans dans un mélange de métaux lourds et de résine afin qu’un super-ordinateur puisse en établir le câblage neuronal complet et en fasse émerger la « conscience » dans une série d’algorithmes mémorielles, prononce enfin ses premiers mots. Contrairement aux attentes, Hayworth prétend être un géranium et entend faire candidature au concours de Miss Univers 2091. http://dernierssiecles.blogspot.com/2013/04/2090.html
Rédigé par : D.T. | le 5 juin 2013 à 20 h 04 min | Répondre |

On atteint avec ces expériences une extrémité du spectre du souvenir dans laquelle toute une dimension est inventée, mais tout souvenir est une construction, et n’est le plus souvent partiellement fidèle à l’événement passé

que dans certaines dimensions de nos sens; cette construction du souvenir est encore plus nette dans le psychotraumatisme, l’enregistrement direct de l’événement traumatisant ayant été impossible du fait de sa grande violence, et les patients cherchant ensuite à combler ce vide et à se redonner une « histoire linéaire » à l’aide d’événements intercurrents, rapportés, imaginés. D’ailleurs la suggestion que Freud et d’autres utilisaient avant la psychanalyse « profitait » de ces blancs du traumatisme pour incorporer à la mémoire – qui n’utilise pas un temps linéaire – des événements plus récents. On est donc avec ces expériences, avec le souvenir vide, à une extrémité du spectre du souvenir qui est toujours déformation. http://interlivrehypertexte.over-blog.com/article-traumatisme-l-analysedavoinienne-autour-de-sterne-117275361.html
Rédigé par : panopteric | le 5 juin 2013 à 20 h 10 min | Répondre |

Il s’agit quand même d’un échantillon très particulier. Les militaires sont-ils représentatifs de la société? La
Rédigé par : MAX | le 5 juin 2013 à 20 h 13 min | Répondre |

Je ne suis pas militaire. J’ai vu le pere noel. je peux vous assurer que j’en ai un souvenir (il volait dans son traineau juste a coté de l’avion quand nous venions de passer au dessus des nuages) extrêmement précis. et pourtant ma raison me fait penser que c’est un souvenir fabriqué. l’Homme a toujours cru que sa mémoire est infaillible un peu comme le sont les enregistrements écrits, gravés ou sonores. Et bien non, il est évident que cela est faux.
Rédigé par : doktoil makresh | le 6 juin 2013 à 15 h 39 min | Répondre Signaler un abus |

La construction de souvenir est très courante : mon père, qui n’est arrivé qu’après mes cinq ans dans la famille, dit se souvenir d’évènements m’impliquant quand j’avais un ou deux ans. Or il n’a jamais été présent. Pourtant il peut décrire avec force détail ces évènements. Je suppose que l’on se crée des souvenirs ou que l’on utilise des éléments rapportés par d’autres pour les reprendre à son compte, pour s’approprier une appartenance, développer un historique qui pourrait nous manquer.
Rédigé par : exo | le 7 juin 2013 à 14 h 08 min | Répondre Signaler un abus |

C’est une super information. Mais j’ai des doutes ce que nous nous rappelons et nous n’avons pas.
Rédigé par : welmera | le 5 juin 2013 à 20 h 16 min | Répondre |

il me semble me souvenir (mais après pareil article on n’est plus sûr de rien…) que le film israélien Valse avec Bachir faisait part de cet expérience… à confirmer.
Rédigé par : Mdg | le 5 juin 2013 à 20 h 25 min | Répondre |

C’est sous-entendu, c’est bien trouvé.
Rédigé par : connaistoitoimeme | le 6 juin 2013 à 12 h 02 min | Répondre Signaler un abus |

Merci pour cet article intéressant et bien rédigé. Cela donne le vertige.
Rédigé par : Aulry | le 5 juin 2013 à 20 h 56 min | Répondre |

Impressionnant. Mais comment sait on que la réalité n’est pas une invention de nos souvenirs?
Rédigé par : laurent | le 5 juin 2013 à 21 h 06 min | Répondre |

Excellente question. Pour l’inconscient il n’y a pas de différence entre la réalité et l’imaginaire, dit-on.
Rédigé par : Atchoum | le 6 juin 2013 à 12 h 04 min | Répondre Signaler un abus |

les praticiens de l’EMDR pas exemple, savent que le travail sur les souvenirs retrouvés doit se concentrer sur des souvenirs pour lesquels il y a une preuve ou des témoins, car les souvenirs retrouvés peuvent être de faux souvenirs. Dans tous les Pays suf le France, cette pratique impose de faire signer au patient un document de consentement éclairé dans lequel le thérapeute prévient du risque de faux souvenir, et décharge sa responsabilité. L’EMDR a été testée avec succès pour traiter les stress post traumatiques (anciens du Viet Nam, victimes d’attentats, cellules de crise, …. toutes choses qui sont des traumatismes collectifs) pratiquée par des praticiens inconscients, ou même déviants (et il y en a), comme l’hypnose et nombre d’autres pratiques, elle permet d’introduire de faux souvenirs (d’inceste en général) afin d’avoir une emprise sur lez patient qui devient « vache à lait ». ce phénomène bien connu est encore peu combattu. en France. La Miviludes s’est penchée sur ce phénomène …. dont le smotivations sont exclusivement financières : sur les 650 cas recensés en France depuis 2005, il est à constater que les souvenirs d’inceste retrouvés après 30 ans sans autre souvenir avant, sont le cas de catégories socio professionnelles aisées … cqfd donc comment reconnaitre un vrai souvenir d’un faux ? … aucun moyen pour la victime… elle y croit dur comme fer, avec OUI force détails. .. … son thérapeute la coupe de la famille et lui soutire tout ce qu’elle peut.. puis l’abandonne… c’est la nouvelle façon d’opérer des dérives sectaires (voir rapport Miviludes 2007 et 2o11) les prochaines cibles de ces pratiques repérées et en plein essor (marché en plein expension) sont les personnes agées (aisées) isolées…. encore des personnes fragiles psychologiquement qui seront dépouillées…
Rédigé par : martin jean louis | le 6 juin 2013 à 13 h 07 min | Répondre Signaler un abus |

« Pour l’inconscient il n’y a pas de différence entre la réalité et l’imaginaire, dit-on ». Ce n’est pas un dire mais une réalité. Pour vous en convaincre, « souvenez »-vous de votre dernier repas de famille : les convives ne sont toujous pas arrivés, l’apéro n’est même pas encore servi mais vous êtes allé dans la cuisine où tous les plats sont en train de mijoter ; toutes ces bonnes odeurs donnent « l’eau à la bouche », vous salivez. Le mécanisme de digestion (mécanisme archaïque de survie) est déjà en marche alors que vous n’êtes pas encore en train de manger. Le cerveau ne fait pas la différence entre réel et imaginaire mais dans le doute, le cerveau envoi les programmes de survie. La question des souvenirs est un peu différente et dans le cas cité dans cet article, on parle surtout de croyance. Or dans le domaine de la croyance nous sommes tous dupes. Il suffit par exemple de répeter aux Français que la sécurité de nos centrales nucléaire est totale ou que E. Coli est une bactérie tueuse pour que plus de 25% de la population se mette à le croire. Je ne voit pas d’intérêt positif à ce genre d’expérience, quel serait l’intérêt (positif) à vouloir implanter de faux souvenir à des gens ?

Rédigé par : Zugzwang | le 6 juin 2013 à 15 h 36 min | Répondre Signaler un abus |

Parce qu’avant le souvenir il y a le présent, l’instantané. Vous pouvez vous assurez que le souvenir est bien la réalité, en testant la continuité de votre mémoire. Vous comparez votre état d’il y a quelque minutes (ou secondes) avec votre état actuel. Vous remontez ensuite de point de mesure en point de mesure jusqu’au souvenir en question. Si il n’y a pas de discontinuités comme des trous, le souvenir est vrai (la réciproque n’est pas toujours vrai). Bien entendu en pratique, il faudrait faire des mesures très régulières pour améliorer la précision (par exemple toutes les secondes) et éviter les transitions inventées entre deux points de mesure. Or notre capacité de mémorisation étant limité, les points de mesures plus anciens ont de fortes chances de disparaitre.
Rédigé par : mouai | le 6 juin 2013 à 14 h 43 min | Répondre Signaler un abus |

Les recherches modernes en psychologie cognitive et neuropsychologie contredisent votre version : pour le cerveau, l’instantané n’existe pas, et ce que vous appelez instantané n’est que (en gros) la mémoire à très court terme. Dépourvu de mémoire, on ne perçoit plus. De plus la continuité n’est absolument pas une assurance de réalité, dans la mesure où n’importe quel « lien de continuité » établi dans la mémoire peut être lui même un souvenir imaginaire.
Rédigé par : Ben | le 10 juin 2013 à 17 h 57 min | Répondre Signaler un abus |

je répondrai simplement que si l’imaginaire se définit par l’opposition au réel, alors son existence implique celle du réel, non ?
Rédigé par : doktoil makresh | le 6 juin 2013 à 15 h 46 min | Répondre Signaler un abus |

Cela ressemble beaucoup aux études de Penn & Teller sur le tour de magie de la corde indienne. Cf. en bas ici >> http://en.wikipedia.org/wiki/Indian_rope_trick
Rédigé par : Aldo | le 5 juin 2013 à 21 h 18 min | Répondre |

Est-ce que ça marche aussi avec les souvenirs d’amour ? Je veux bien prêter mon cerveau à la science si en échange on y implante des faux souvenirs, le plus réalistes et le plus détaillés possible, de nuits d’amour avec Emmanuelle Béart, Isabelle Huppert, Diana Spencer, Het Setera, et plein d’autres…
Rédigé par : Amoureux de la science | le 5 juin 2013 à 21 h 31 min | Répondre |

On peut aussi penser au (remake de) Mandchourian Candidate, dont les protagonistes sont des vétérans, justement…
Rédigé par : cinéphile | le 5 juin 2013 à 21 h 33 min | Répondre |

J’ai une fois causé un accident sans gravité à un carrefour, de la simple tôle froissée. J’étais très en retard pour donner un cours, et j’ai sauté dans la voiture encore endormi. En fait, le bruit de l’accident m’a réveillé en sursaut. Pendant quelques semaines, à chaque carrefour, je reconstruisais mentalement l’accident involontairement. Au bout d’un an, j’avais de multiples souvenirs vivaces du même accident, appliqués à au moins une dizaine de

carrefours, impossibles à distinguer les uns des autres. Dans des situations autrement plus stressantes de combat et de risque de vie, j’imagine tout à fait que le même processus a pu avoir lieu comme ce qui est décrit dans votre article.
Rédigé par : Aleb orn | le 5 juin 2013 à 22 h 09 min | Répondre |

Passionnant ! Ceci dit, est-ce que l’étude détaille aussi la propension avérée (j’ai aussi été soldat) des militaires à vanter les faits d’arme, susceptible d’avoir fait augmenter massivement les réponses en faveur du souvenir de l’événement en question (il ne s’agit donc plus de mémoire, dans ce cas, même si le mensonge n’est pas forcément conscient puisqu’il aurait été fait sien pendant un certain temps) ?
Rédigé par : Martin Grandjean | le 5 juin 2013 à 22 h 16 min | Répondre |

Il serait intéressant de préciser de quelle façon la fausse information était « subtilement glissée », sans avoir à lire l’intégralité de l’étude, en Anglais de surcroît. Les abstracts en toutes langues disponibles sur le lien ne donnent pas plus de précision. S’agit-il d’une question du genre : « vous souvenez-vous avoir assisté à l’attaque à la roquette de la St Sylvestre »? Ça mériterait d’être dit, car c’est là que se trouve le cœur de l’intérêt scientifique de cette étude : la façon de fabriquer des faux souvenirs.
Rédigé par : tc | le 5 juin 2013 à 22 h 27 min | Répondre |

En lisant l’article, je ne peux que m’étonner que ne soit pas du tout évoqué une dimension éthique minimale : est-il vraiment judicieux, de se livrer à des expériences sur des soldats dont on est sensé prendre soin. Au lieu de jouer avec la mémoire et le cerveau de ces personnes, ne serait-il pas opportun de les écouter parler de ce qu’ils ont vécu. Vraiment, la science a bon dos, les soldats aussi !
Rédigé par : b oissy | le 5 juin 2013 à 22 h 42 min | Répondre |

Certains se souviennent bien d’avoir été présents à la chute du mur de Berlin…
Rédigé par : Nicolas D. | le 5 juin 2013 à 22 h 49 min | Répondre |

Possédait-il une faible capacité cognitive ou un stress post-traumatique ? Personnellement, au vu de son habitude à réagir aux faits divers de la semaine pour bricoler une loi avant de tout oublier la semaine suivante pour s’attaquer à un autre fait divers, je pencherais pour la 1ere explication.
Rédigé par : ahahah | le 6 juin 2013 à 14 h 49 min | Répondre Signaler un abus |

N’y étais-tu toi-même, remenber… Tous y fumes.
Rédigé par : papyscha | le 6 juin 2013 à 15 h 38 min | Répondre Signaler un abus |

il ne s’agit pas au sens strict d’un faux souvenir mais d’un souvenir induit dont l’efficacité de l’induction est probablement renforcée par l’effet groupal et la difficulté a remettre en cause le discours « officiel » de personnes qui par leur fonction font autorité. Reste à savoir si cette induction dont l’effet est volontairement renforcée par la description de détails crédibles a pu effectivement déclencher un réel psycho syndrome traumatique factice. La mémoire n’est pas une bande enregistreuse ni une banque de donnée mais un » je me souviens » dans un après coup de la remémoration qui n’est jamais une simple présentification , actualisation d’un fait brut du passé et il est admis

que la mémorisation dépend pour beaucoup de la valeur affective associée à l’événement. En ce sens , il n’ y a pas d’évènement brut donneur de sens , contraignant à une prise de sens mais un évènement qui prendra une valeur et un sens en fonction du vécu et de la disposition affective , des modalités de l’ouverture au monde d’un sujet. C’est sans doute cela qu’il faut interroger et dont témoigne cette étude.
Rédigé par : colin | le 5 juin 2013 à 23 h 41 min | Répondre |

C’est quand même un peu dangereux de fabriquer des faux souvenirs de guerre. À la place des soldats je l’aurai un peu mauvaise… Surtout si l’explication tenait à de mauvaises capacités cognitives.
Rédigé par : Raphaël PLÉ | le 5 juin 2013 à 23 h 43 min | Répondre |

ça fout les jetons, surtout lorsque l’on sait que l’armée est souvent en avance de plusieurs longueurs sur les civils, le secret militaire étant à sens unique !
Rédigé par : zipzap | le 5 juin 2013 à 23 h 45 min | Répondre |

Si des armées se mettent à maîtriser ce genre de technique, on risque se retrouver un peu entre le 1984 d’Orwell et le Total Recall de Philip K. Dick… Pas très réjouissant Quoi qu’il en soit, article très bien écrit, comme d’habitude.
Rédigé par : L'étienne | le 5 juin 2013 à 23 h 51 min | Répondre |

Pierre, tu n’aurais pas inventé cette histoire des faux souvenirs?
Rédigé par : Meo | le 5 juin 2013 à 23 h 52 min | Répondre |

Article intéressant ! Pour ce qui est de Pérec en revanche, il parle lui-même le transitivisme dans W, il n’était pas dupe du manque de fiabilité des souvenirs.
Rédigé par : Blab lab largh | le 6 juin 2013 à 0 h 00 min | Répondre |

INCEPTION.
Rédigé par : Kiwwhi | le 6 juin 2013 à 0 h 36 min | Répondre |

Total Recall !
Rédigé par : medic | le 6 juin 2013 à 0 h 59 min | Répondre |

Moi je connais des personnes qui sont capables de s’approprier des histoires qu’ils n’ont pas vécu parce qu’elles font sensation; parfaites pour se mettre en avant. Avec le temps ils oublient qui leur a raconté l’histoire la première fois qu’ils l’ont entendu et sont capables de la raconter à celui qui l’a vraiment vécue sans même sans rendre compte. Par contre ça ne signifie pas qu’ils croient vraiment avoir vécu l’histoire. Je ne sais pas comment a été faite l’étude mais à mon avis, il faut prendre en considération le comportement que j’ai décrit. Ca s’inscrit un peu dans le même registre que ceux qui aiment exagérer. Ils savent pertinnement que ce qu’ils disent est erroné, mais c’est excellent pour soutenir un discours avec emphase; faire sensation…
Rédigé par : Tit | le 6 juin 2013 à 1 h 22 min | Répondre |

C’est tout à fait ce que je me disais, le biais « social ». Je ne sais pas s’ils ont été démobilisés après, ou s’ils ont continué ensemble, mais une proportion certaine a eu des contacts après « l’inception ». Je vois bien le tableau, des mecs se racontant leur bon vieux temps, faisant un peu les

malins, et un qui balance « ha ouais et la roquette de … » et bam, tous ils répètent les mêmes détails, crédibilisant aux yeux de chacun la véracité du truc qui n’a pas eu lieu… auquel cas, ces chercheurs ont trouvé l’eau tiède quoi…
Rédigé par : b ob l'éponge | le 2 juillet 2013 à 0 h 28 min | Répondre Signaler un abus |

J’avoue avoir quelques interrogations sur cette « étude ». Après le retour au pays, on fait croire à des soldats qu’une attaque à la roquette contre leur camp s’était produite pendant leur séjour en Afghanistan. Jusque là pas de problème. Mais les résultats (et les conclusions qui en sont tirées), eux, me laissent dubitatif. Après, leur avoir balancé cette fausse information, les chercheurs retrouvent ces soldats quelques mois plus tard, et surprise, 26 % d’entre eux, ont assuré avoir été présents lors de l’attaque à la roquette. Mais quid des 74% restants ? La tournure de l’article laisse supposer que ceuxci, au contraire des 26%, ont assuré n’avoir pas été présents lors de l’attaque. Et ça soulève quelques interrogations : où étaient-ils, ces soldats ? On peut légitimement penser que pour que l’étude est un minimum de sens, la totalité des soldats concernés par celle-ci étaient réellement présents au camp ce jour là. Et donc, que faut-il en déduire ? Qu’ils ont eux aussi développés de faux souvenirs (:D) ? Qu’ils ont en en fait clairement identifié le caractère erroné de l’information qui leur avait été présentée ? Ou, plus simplement, qu’ils ont confessé ne pas en avoir souvenance ? S’agissant maintenant des 26%, est-on bien sûr qu’il s’agisse bien de faux souvenirs ? Je n’ai strictement aucune idée de ce que j’ai mangé au restaurant la semaine dernière, et si l’un des convives présents m’affirme aujourd’hui qu’il s’agissait d’asperges à la Fontanelle, à la question « qu’avez vous manger au restaurant la semaine dernière ? », je répondrais : des asperges à la Fontanelle. Sans pour autant en avoir le moindre souvenir. Autrement dit, les soldats en question ont-ils réellement intériorisé la fausse information (= faux souvenir) ou se sont-ils contentés de restituer la version des faits qui leur avait été présentée, et dont ils n’avaient aucune raison de remettre en cause la véracité (= fausse information qui comble un manque/absence de souvenir) ? Bref, quelques précisions seraient les bienvenues PS : Il serait également intéressant de connaître la fréquence selon laquelle de telles attaques se produisaient en réalité. Si le camp recevait des tirs de roquettes tous les deux jours, même si celle inventée se situait à la veille d’un événement marquant, ça change quand même considérablement la donne.
Rédigé par : Hadéen | le 6 juin 2013 à 2 h 55 min | Répondre |

@ Hadéen «Mais quid des 74% restants ? La tournure de l’article laisse supposer que ceux-ci, au contraire des 26%, ont assuré n’avoir pas été présents lors de l’attaque.» Désolé, mais il faut être tordu pour comprendre ça. La réponse la plus logique à votre question, c’est que tout comme lors du premier entretien, les 74 % restants ne se souvenaient pas qu’une telle attaque ait eu lieu. Peu importe le lieu où se trouvaient ces soldats étaient à ce moment-là (les conditions de l’expérience permettent juste de dire que tous étaient quelque part en Afghanistan à ce moment-là). «S’agissant maintenant des 26%, est-on bien sûr qu’il s’agisse bien de faux souvenirs ? [...] je répondrais : des asperges à la Fontanelle. Sans pour autant en avoir le moindre souvenir.» Relisez le billet : il y a une grosse différence entre votre protocole et celui

de l’expérience que décrit le billet. Vous partez du principe que, dès le départ, vous ne souvenez pas de ce que vous avez mangé. Mais quel que soit le plat que vous ayez mangé, vous avez mangé (l’événement a donc eu lieu). Vous faites juste confiance à celui qui affirme que vous avez mangé des asperges. Ce n’est pas du tout le cas dans l’expérience décrite par le billet : tous les soldats avaient indiqué lors du premier entretien que pour eux, l’événement n’avait pas eu lieu. Pour que les 2 protocoles soient équivalents, il aurait fallu que quelqu’un vous demande, peu de temps après le repas moins d’une journée) quel plat vous avez mangé (et que vous vous en fussiez souvenu !). Et « accessoirement », il aurait fallu que ce soit un poil plus inhabituel qu’une question portant sur un plat que vous appréciez (-> dans le cas des soldats, la question portait sur un événement exceptionnel et particulièrement traumatisant). « Il serait également intéressant de connaître la fréquence selon laquelle de telles attaques se produisaient en réalité.» Question judicieuse : mais reprenez ce qu’en a abondamment décrit la presse toutes ces années, vous verrez que les situations de grand danger étaient presque toujours lors des patrouilles ou des opérations spéciales, et que les bases et casernes étaient en pratique considérées comme des lieux relativement protégées (les actes de guerre y pénétraient très rarement).
Rédigé par : HollyDays | le 6 juin 2013 à 14 h 59 min | Répondre Signaler un abus |

Étonnante expérience qui souligne une fois encore la complexité du cerveau. Une fois encore, merci de partager avec nous vos infos.
Rédigé par : connaistoitoimeme | le 6 juin 2013 à 3 h 55 min | Répondre |

En relisant l’article (pour être bien sur dans 7 mois de l’avoir vraiment lu), une question m’ait venu: La madeleine de Proust était-elle réellement une madeleine? Ou n’était-ce pas plutôt une vulgaire tranche de pain grillé?
Rédigé par : connaistoitoimeme | le 6 juin 2013 à 4 h 04 min | Répondre Signaler un abus |

@connaistottoimeme Marrant qu’on ait eu le même souvenir de la Madeleine de Proust. Cordialement
Rédigé par : patricedusud | le 6 juin 2013 à 11 h 04 min | Répondre Signaler un abus |

Je viens de voir votre première réaction Patricedusud. Cela m’a aussi fait sourire…et confirmer que nous avons la même approche scientifique, les mêmes références, la même façon de penser etc. Cordialement aussi.
Rédigé par : connaistoitoimeme | le 6 juin 2013 à 12 h 47 min | Répondre Signaler un abus |

Cf. plus haut (en réponse à patricedusud).
Rédigé par : Jacques C | le 6 juin 2013 à 14 h 34 min | Répondre Signaler un abus |

Cela me rappelle egalement l’episode de Ghost in the Shell ou l’equipier d’un camion poubelle pirate le cerveau d’une attachee d’ambassade, parce qu’on lui a implante le souvenir que sa femme avait demande le divorce et etait partie avec sa fille. Il etait donc obligee de la surveiller. Une experience simulee qu’ils appelaient ca, et il etait impossible d’extraire le souvenir factice. Quelque part on en est pas si loin…

Rédigé par : Olivier M. | le 6 juin 2013 à 4 h 18 min | Répondre |

Belle technique qui sans doute permettra aux avocats des auteurs de viols d’avoir encore plus de moyens pour discréditer les témoignages des victimes…
Rédigé par : jenemerappelleplus | le 6 juin 2013 à 5 h 18 min | Répondre |

Ou qui permettra de ne pas considérer les témoignages comme des preuves irréfutables, malgré la conviction profonde des personnes appelées à témoigner. peut etre cela permettra d’innocenter des coupables, mais également d’épargner des innocents…
Rédigé par : doktoil makresh | le 6 juin 2013 à 16 h 00 min | Répondre Signaler un abus |

Quand la fiction rejoint la réalité.. ça fait peur !
Rédigé par : client | le 6 juin 2013 à 5 h 47 min | Répondre |

Intéressant (comme toujours) cet article du passeur de sciences. J’ai des souvenirs de mon époque de 3 à 5 ans, dont je ne sais pas si ce sont mes parents qui me les ont inoculés en me les racontant ou si ce sont des souvenirs vécus. Peut-être un peu des deux. Mais ce qui est important ce qu’ils ont en partie façonné ma personnalité.
Rédigé par : marab b eh | le 6 juin 2013 à 6 h 43 min | Répondre |

Ce qui était déjà le sujet du film « un crime dans la tête » avec Denzell Washington, en 2004. Les cinéastes seraient-ils des visionnaires…?
Rédigé par : finou | le 6 juin 2013 à 6 h 49 min | Répondre |

cela ressemble a l’expérience de milgram sur l’autorité et la responsabilité morale… l’autorité médicale (blouse blanche) est sencé pour le cobaye savoir ce qu’elle fait… ou ce qu’elle dit ici… le cobaye est placé dans une situation de soumission ou il a tort à propos d’une evenement qu’il est sencé avoir vécu… de là, et afin de ne pas déplaire, de ne pas se trouver en contradiction avec l’autorité… celui-ci vas produire un souvenir apte a rétablir les contenu mémoriel avec la vérité que l’autorité « affirme » avoir existé « je l’avais simplement oublié, j’suis bète, ce dit le cobaye »… (pas etonant pour une personne s’étant trouvé en face de situation extrement stréssante, impliquant une certaine faiblesse de la psyché en face de ses contenu traumatique, la personne devient la victime de ses souvenirs) reamrque c’est très intérréssant dans un cadre psychothérapique, car quelques mensonge bien placé peuvent modifier completement la perception d’une réalité vécue… car c’est l’interprétation personnelle du vécu qui est traumatisante, aliénante… (reste a savoir si est préférable de vivre en bonne santé psychique avec des vrai-faux mensonge, ou bien completement détruit avec le premier sentiment de réalité vécu et traumatique)
Rédigé par : b lah | le 6 juin 2013 à 7 h 08 min | Répondre |

Scoop : le cerveau est une machine malléable !
Rédigé par : mt13 | le 6 juin 2013 à 9 h 32 min | Répondre |

Finalement, les processus cérébraux qui identifient ce qui vient de la mémoire fonctionnent dans le présent.
Rédigé par : Arnaud | le 6 juin 2013 à 9 h 55 min | Répondre |

Je me souviens avoir lu un article qui parlait de faux souvenirs. A moins que je n’ai rêvé…
Rédigé par : Al Zheimer | le 6 juin 2013 à 10 h 01 min | Répondre |

Merci pour l’article et l’hommage à Philip K. Dick, un des plus grand visionnaire du 20è siècle. Chaque jour qui passe nous apporte la preuve qu’il avait une lucidité hors du commun pour décrire la perception de la réalité qu’ont les hommes. Cet homme a tout pigé, mieux et avant tout le monde.
Rédigé par : Luc | le 6 juin 2013 à 10 h 10 min | Répondre |

Enfin une étude qui a l’air digne de ce nom !! En plus cela me conforte dans l’idée que j’avais ,et que j’ai encore, de l’esprit humain. Par contre je ne pensais que ça seraitt aussi « simple » d’implanter de faux souvenirs , en plus 26% c’est réellement énorme , j’ose a peine imaginé dans 20 ans toutes les histoires qu’il penseront avoir vécu .
Rédigé par : Max | le 6 juin 2013 à 10 h 15 min | Répondre |

Cette situation est inévitable. Le stress sur un théâtre d’opération est tellement intense même s’il n’y a pas de combat, les évènements tels qu’on les perçoit y sont très souvent différents de la réalité. A la peur des faits qui se sont déroulés vient s’ajouter ceux qu’on a failli vivre, un obus qui tombe à l’endroit où on était un instant avant, un IED qui explose sur l’itinéraire qu’on a suivi la semaine précédente alors qu’il était déjà là, l’intensité d’un évènement en apparence anodin dont la véritable dimension se révèle avec les témoignages réels ou déformés de ceux qui étaient à coté de vous. Mais nous avons sensiblement le même phénomène avec la délinquance et la criminalité. Le nombre de gens qui se plaignent des agressions dans le métro est autrement plus important que le nombre de gens qui en ont été réellement victimes voire témoins. Et lorsque les évènements sont spectaculaires, comme les bombes dans le RER B, ce n’est pas que les gens qui se trouvaient dans la rame impliquée qui se sont senties victimes mais tout ceux qui peu ou prou ont utilisé la ligne B, le soir où c’est arrivé. D’une part, le phénomène est tout à fait humain et non pas uniquement relié aux militaires en opération. D’autre part, cela explique pourquoi les anciens combattants ont du mal à parler de leur guerre. En effet, compte tenu de l’exceptionnalité et la barbarie des évènements auxquels ils ont participé et, souvent, la banalité humaine, réelle et apparente de ce qu’ils ont vécu, ils ne savent plus ce qui, dans leur souvenir est réalité ou image. C’est pourquoi, dans le doute, ils préfèrent se taire.
Rédigé par : Vellave | le 6 juin 2013 à 10 h 49 min | Répondre |

C’est pourquoi, dans le doute, ils préfèrent se taire. Je découvre ce matin une autre raison au fait que mon père nous a très peu parlé de ses jours passés en camp de concentration ; à Buchenwald . Sortir vivant d’un endroit où l’on y est entré pour y mourir a quelque chose de surnaturel , d’inexplicable , d’ » anormal » . Il n’est plus aujourd’hui et je reste avec mes questions .
Rédigé par : MENETRE | le 6 juin 2013 à 13 h 06 min | Répondre Signaler un abus |

J’ai écouté l’émission de France info. Comme d’habitude vous avez été concis, clair et vous avez montré une fois de plus cette capacité liée à votre propre curiosité de susciter celle des autres. Il est tout de même étonnant de constater l’allégeance systématique des journalistes non scientifiques</i< à la science, l'intérêt presque enfantin qu'ils témoignent et le fait que vous soulignez qu'il y ait si peu de colonnes consacrées sur la toile et dans les journaux à la science (exception faite bien sûr de la presse scientifique comme Science & Vie, Pour la Science ou encore la Recherche ). La question de savoir si votre blog est fait pour tout le monde posée par votre interviewer est caractéristique de l'appréhension de ceux qui se considèrent souvent à tort (ou par snobisme) nuls en science illustre parfaitement le fossé que vous vous employez à combler entre le grand public et l'information scientifique. On notera tout de même que les nouvelles les plus prisées sont souvent les plus insolites ou carrément scandaleuse comme votre billet sur Le scandale qui secoue la police scientifique américaine. Continuez à nous étonner http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/10/21/le-scandale-qui-secouela-police-scientifique-americaine/
Rédigé par : patricedusud | le 6 juin 2013 à 11 h 19 min | Répondre |

Le pari que fait notre passeurdesciences, il n’est pas le premier, est que l’on peut enseigner par la curiosité. Le mystère et l’insolite deviennent, paradoxalement, moteur d’éveil à la certitude de la raison scientifique. Mais le rêve aussi, patricedusud, et cette goutte d’eau sur notre planète, restée au top des commentaires, je crois. Ces commentaires sont parfois surprenants, quelque fois remarquables de culture et connaissances, mais bien souvent polémistes puérils et, me semble-t-il, en voie de raréfaction.
Rédigé par : papyscha | le 6 juin 2013 à 13 h 26 min | Répondre Signaler un abus |

Manque effectivement des informations, nécessaires lorsque les sujets de l’expérience sont des militaires : quel est le rôle que joue ici le respect de l’autorité, le sens du devoir, la pression du groupe ? Combien de soldats ont eu, consciemment ou non, peur des éventuelles sanctions liées à leur « absence » du camp ce jour-là, ou à leur sens de l’observation « défaillant » ? Est-il facile d’ »avouer » que pendant que leurs compagnons d’armes subissaient ce bombardement présumé, ils buvaient un coup ou jouaient aux cartes ?
Rédigé par : Etienne | le 6 juin 2013 à 12 h 12 min | Répondre |

je pense que des détails sur l’étude sont ou seront disponibles. c’est le propre d’une étude : être publiée, puis analysée, décortiquée, reproduite, et enfin confirmée ou infirmée…
Rédigé par : doktoil makresh | le 6 juin 2013 à 16 h 03 min | Répondre Signaler un abus |

Dans un Agatha Christie, l’assassin se forge un alibi en faisant croire à un témoin que celui ci a vu un inconnu rentrer dans la maison avec la même technique. Et le témoin ira bien sur le raconter à Poirot en en étant persuadé (par contre je ne me souviens ni du titre, ni du contexte). En tout cas, la reine du crime avait bien compris le principe
Rédigé par : Lalala | le 6 juin 2013 à 12 h 38 min | Répondre |

Bravo à notre passeur pour sa perspicacité à fureter en psychotraumatologie. L’annonce est plaisante et nous rappelle que la capacité à mentir est la marque la plus pertinente pour mesurer le degré d’adaptation à l’environnement d’une espèce. Et l’homme est une espèce remarquablement adaptée sur ce critère. Mais s’agit-il de mensonge ? Je ne sais si la revue cité expose les méthodes de rappel du faux souvenir qui sont déterminantes dans les conclusions. Les approches sur la mémoire mais surtout sur l’apprentissage de la réponse adaptée que façonne continuellement

le cerveau par le sommeil pourrons trouver ici que vivre est prévenir, qu’une attaque à la roquette, vécue ou suggérée, doit trouver réponse immédiate voir anticipée pour optimiser la survie et qu’elle est « rêvée » toutes les nuits par ces guerriers.
Rédigé par : papyscha | le 6 juin 2013 à 13 h 08 min | Répondre |

Cut and pass fatality mais oubliée la conclusion du billet précédent, sorry. Rêvée, vécue, pour un neurone, n’est-ce réalité ?
Rédigé par : papyscha | le 6 juin 2013 à 14 h 42 min | Répondre Signaler un abus |

Expérience à mettre en lien avec les recherches faites par le Rye-france et l’article du monde du 12.11.2012 « La nervosité empêche l’élève de mémoriser ».
Rédigé par : connaistoitoimeme | le 6 juin 2013 à 13 h 54 min | Répondre |

Mais il n’y a pas que chez des soldats « ayant le plus souffert du stress sur le terrain et étant le plus en état d’alerte ainsi que chez les individus ayant le moins bien réussi les tests cognitifs » que des faux souvenirs peuvent éclore (passer la serpillère a Balard une fois pas semaine n’est généralement pas générateur de stress post traumatique) : http://www.lefigaro.fr/politique/2009/11/09/01002-20091109ARTFIG00510-murde-berlin-sarkozy-se-tromperait-d-une-semaine-.php
Rédigé par : Retour du Nunchaku | le 6 juin 2013 à 14 h 27 min | Répondre |

Cette induction de faux souvenirs est pratiquées, involontairement, par de mauvais psychologues pratiquant le retour à la naissance, le reborn, et à dessein par des sectes pour manipuler leurs ouailles. Et ça fonctionne, hélas!!
Rédigé par : isaacnewton | le 6 juin 2013 à 17 h 39 min | Répondre |

Merci d’en parler. Le rapport du Sénat sur les sectes, paru en 2013, évoque ce sujet pages 41 et 42: La méthode dite des « faux souvenirs induits » mérite un développement particulier. Selon les informations fournies par les responsables de l’Association Faux souvenirs induits, « Un faux souvenir peut être le souvenir d’un événement qui ne s’est jamais produit ou le souvenir altéré d’un événement réel. Le syndrome des faux souvenirs, comme il est appelé outre-Atlantique, peut être identifié lorsqu’il apparaît brusquement, sans signes avant-coureurs, à la suite de pseudo-thérapies fondées sur la recherche des souvenirs de la petite enfance, appelées thérapies de la mémoire recouvrée. En réalité, il s’agit de fantasmes, qui résultent des techniques d’autosuggestion déployées par des thérapeutes charlatans, sans que l’on sache d’ailleurs s’il s’agit de fantasmes des enfants accusateurs ou des fantasmes du thérapeute. Il existe plusieurs formes de faux souvenirs : les faux souvenirs de maltraitance physique ou psychique, d’inceste, de rites sataniques ou de vies antérieures liés au chamanisme. La technique des faux souvenirs peut s’exercer de façon collective ou individuelle. Dans les deux cas, il s’agit de dérives psychosectaires utilisant le même processus de manipulation mentale. » Le thérapeute explique donc à son « patient » que son mal-être est la conséquence d’un « traumatisme grave subi dans l’enfance » ; il ne s’en souvient pas parce qu’il l’a refoulé ; « la thérapie va permettre de faire émerger. » Les responsables de l’Afsi ont qualifié la situation des familles touchées par ce fléau de « descente aux enfers » : « Conseillées par le thérapeute, les victimes se coupent de leur famille, dénoncent les méfaits de leurs parents. Dans notre association, environ 28 % des accusatrices sont allées en justice ; tous les parents ont été reconnus innocents ». Les victimes ignorent qu’elles sont manipulées : elles sont dans un « état d’emprise et de contrainte morale » suscité par leur thérapeute. Selon ces spécialistes, les victimes sont essentiellement des femmes, âgées généralement de trente à quarante ans, elles ont dans une grande majorité fait des études supérieures, la plupart des célibataires ou divorcées. 89 % des accusés sont les pères…

Rédigé par : untel** | le 6 juin 2013 à 21 h 00 min | Répondre Signaler un abus |

A signaler la conférence de Brigitte Axelrad sur les ravages des faux souvenirs. http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2110i
Rédigé par : patricedusud | le 9 juin 2013 à 17 h 57 min | Répondre Signaler un abus |

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